Full text |
le Frécnrsenr
de M. Angillis, membre de la Chambre des Représentants, pour l'arron-
dissement de Courtrai. •
La lévée du corps a été faite par M. le curé doyen de Sle-Gudule, as-
sisté d’un clergé nombreux, et le cortège s'est dirigé aussilôL de la rue
du Parchemin, à l’église collégiale.
Un détachement du régiment d’élite ouvrait la marche. Venait en-
suite le clergé, puis le cerceuil du défunt porté à bras par les huissiers
de la chambre. Les quatre coins du poêle étaienl tenus par M. Liedts,
président de la Chambre des Représentants, M. le vicomte Vilain XIIII,
vice-président, M. Deschamps, ministre des travaux publics, et M. Van
Meenen. président de chambre à la Cour de cassation, et ancien mem-
bre du Conseil national.
La grande députation de a Chambre des Représentants, à laquelle
s’étaient joints presque tous les membres de la représentation nationale,
au nombre desquels MM. Nothomb. ministre de l’intérieur, et Mercier,
ministre des finances, suivait immédiatement, et un second détache-
ment du régiment d’élite venait après.
On remarquait aussi dans le cortège M. le général-major Brialmont,
une députation d’officiers de la garnison, ayant en tête M. le colonel
commandant d’armes Stroykens, et les adjudants de place.
Tous les membres composant la chambre de discipline des notaires
de l’arrondissement de Bruxelles, y étaient aussi en corps. On sait que
l’honorable M. Angillis élait notaire à Rumbeke.
Le corbillard et les voitures de deuil fermaient la marche.
Les cérémonies ordinaires ayant été faites à l’église, le corps du défunt
a été transporté en cortège au cimetière de Laeken, où la dépouille
mortelle de l’honorable représentant a été inhumée.
Deux discours ont été prononcés sur sa tombe ; l’un par M. Van Cut-
sem.son collègue à la députation de Courtrai, l’autre par M. Verhaegen
aîné, membre de la chambre des représentants.
Un bataillon tout entier du régiment d’élite faisait le service et a ren-
du au défunt les honneurs prescrits parles réglements. La musique du
régiment exécutait des marches funèbres.
— On rapporte un trait de courage et de présence d’esprit remar-
quable. Lundi dernier avait lieu un baptême dans l'église de Molenbeék
St-Jean. Pendant qu’un père joyeux, un parrain, une marraine, une
garde-de-couches, se pressaient autour des fonts baptismaux, la jeune
accouchée avait été laissée seule au logis. Tout à coup elle voit s’ouvrir
la porte; un homme, la figure noircie, s’avance vers elle, et demandeà
la jeune femme émue dans quel endroit sont cachées ses épargnes. La
malheureuse femme voit que toute défence lui est personnellement im-
possible, mais un trait de lumière traverse son esprit, et elle déclare en
pleurant que son argent est caché dans un pot de grès placé dans un
coin de la cave.
Le voleur émerveillé, s’empresse de descendre par la porte du ca-
veau entr’ouverte à l’intérieur de la maison, et se met à chercher le
trésor. Pendant ce temps la femme s’élance du lit d’un seul bond,pousse
la porte de la cave, la ferme au verrou, et par surcroit de précaution,
tire un meuble qu’elle va placer contre l’orifice du caveau.
Au bout d’un quart d’heure la famille revint de l’église, et le voleur,
pris dans la souricière fut remis entre les mains delà police de la com-
mune. (Observateur.)
CnrMBHK DES nEPUÉNESTANTH.
Séance du 2 février.
PRÉSIDENCE DE M. EIEDTS.
A 3 heures et quart la séance est ouverte.
Adoption du procès-verbal. — Lecture des pétitions.
m. le président. M. David demande un congé à la chambre.— Accordé.
m. cogels dépose un rapport sur le projet de loi tendant à mettre hors
de la circulation les pièces d’argent du royaume des Pays-Bas. Ce rap-
port sera imprimé et distribué.— La discussion du projet de loi est
fixée à lundi.
L’ordre du jour appelle la discussion de rapports de pétitions.
m. simons, rapporteur. Par pétition datée de Paris, le 5 mars 1843, le
Sieur Valtier, ancien officier au service de la Belgique, demande que la
médaille qui lui a été donnée le 20 octobre 1850, par le général Van Hae-
len, soit reconnue par le gouvernement belge comme un ordre mili-
taire.— Concl.—Ordre du jour (hilarité générale).
L’ordre du jour est prononcé.
Par pétition datée de Habaye-la-Vieille, le 4 avril, le sieur Bourgeois,
ex-sous-officier, demande d’être autorisé à porter la croix d’ancienneté
de 2» cl.—Concl.—Ordre du jour.
L’ordre du jour est prononcé.
si. deroo, rapporteur. Par pétition datée de Cliarieroy, le 23 octobre
1845, le conseil provincial du Hainaut demande l’intervention de la
chambre pour obtenir le remboursement des sommes avancées par la
province du chef de transports militaires.— Concl. — Renvoi au minis-
tre de la guerre.
si. osy propose que ce renvoi ait lieu avec demande d’explications. —
Cette proposition est adoptée.
Des rapports sur plusieurs autres pétitions sont présentés à la cham-
bre sans soulever de débats. M. de Garcia fait ensuite la proposition de
mettre à l’ordre du jour le projet de loi sur les traitements de la magis-
trature ; M. le ministre de la justice pense qu’il lui serait plus conve-
nable de ne voter une loi de dépenses qu’après que les lois de finances
auraient ouvert au trésorde nouvelles ressources. Au moment de con-
sulter la chambre à cet égard. M. le président s’aperçoit qu’elle n’est
pas en nombre et la séance est levée à 4 h. 1(4.
Lundi, séance publique à 2 heures.
SÉNAT.
Séance du 1 février. — présidence de m. de schiervel.
La séance est ouverte à deux heures et demie par l’appel nominal et
la lecture du procès-verbal.
I! est donné communication de l’arrêté royal qui charge par intérim
M. le ministre des affaires étrangères, de la signature du département
de la guerre.
m. le vicomte BiOLLEY présente le rapport de la commission qui a
examiné le budget des finances, et propose, au nom de cette commis-
sion, l’adoption du budget.
L’impression du rapport est ordonnée. La discussion est renvoyée à
demain.
m. le baron de bahé de comogne donne lecture de plusieurs messages
de la Chambre des Représentants, transmettant au Sénat les projets de
loi sur la prescription des anciennes créances, la suppression du droit
de sortie sur les laines, l’entrées des fontes et l’exemption des vinaigres
fabriqués avec des matières déjà soumises à l’accise.
£Ces projets sont renvoyés aune commission composée de MM.de Haus-
sy, baron de Stassart, de Rouillé, comte de Borghrave et comte de Re-
nesse.
m. le président. Messieurs , j’apprends à l’instant que Sa Majesté
vient d’avoir le malheur de perdre son frère, le duc régnant de Saxe-
Cobourg-Gotha. Je propose de nommer une grande députation chargée
d’aller porter au Roi les compliments de condoléancedu Sénat.(Appuyé.)
La grande députation se compose de MM. les membres du bureau et
de la questure, et de MM. le comte de Borghrave, le comte de Mérode,
Engler, (le comte de Baillet, le comte de Ribeaucourt et le comte de
Renesse.
m. le président invite tous les membres de l’assemblée à se joindre
à cette députation.
La séance est levée à quatre heures.
AIÏVliKS , 3 FÉVRIER.
3 1(2 heures. — Au moment (le mettre sous presse, le courrier de
France n’est pas encore arrivé.
Nous ignorions jusqu’ici la date de la mort de S. A. R. le duc de
Saxe-Cobourg-Gotha. C’est le 28 janvier qu’il a succombé à un déplace-
ment de matière goutteusequi s’est jetée sur l’estomac.
— Les médecins de la Reine de Prusse annoncent que S. M. est en
pleine convalescence, et que désormais il ne sera plus publié de bul-
letin.
— La grande-duchesse d’Oldenbourg, est décédée le 27 janvier.Cette
princesse étaitaccouchée quelques jours auparavant, d’un garçon.
— On écrit de Bruges, 2 février :
Pendant quelques jours le bruit a circulé dans nos murs, qu’un diable
ayant queue, griffes, cornes et dents, était né à l’hospice de la mater-
nité de notre ville. On allait jusqu’à prétendre que la sage-femme qui
avait procédé à l’accouchement de la mère, avait reçu une morsure
très dangereuse à la main ; et enfin que la police avait fait étouffer le
monstre. Dans ce conte de vieille femme, rien n’est vrai, sinon la nais-
sance d’un enfant difforme, qui est mort au bout de quelques heures,
de mort très naturelle.
— On écrit de Roulers, le 51 janvier :
Un grand malheur a eu lieu à Beveren lez-RouIers. Hier dans l’après-
midi, le moulin à farine, occupé par le sieur B., et situé au nord
de la commune, a été abattu par un coup de vent, au moment où deux
ouvriers travaillaient dans la cage. L’un d’eux est grièvement blessé â
la tête. On craint que le crâne ne soit fracturé, ou qu’il n’y ait. au moins,
une forte commotion du cerveau, attendu qu’immédiatement après l’ac-
cident, le malheureux est tombé dans le délire, peut-être est-il déjà
mort. L’autre ouvrier a le bras broyé.
L’on aurait tort d’attribuer ce malheur à l’imprudence, car le vent,
quoique fort, était loin d’avoir cette violence qu’on suppose nécessaire
pour emporter un moulin.
La perte matérielle causée par ce sinistre est évaluée de deux à trois
mille francs.
— La Gazette générale de Prusse dit que, dans un second concert
qu’il a donné, le 25 janvier, à la salle de concert du théâtre royal,Servais
l’a entièrement confirmée dans les éloges qu’elle lui avait décernés, a
l’occasion de son premier concert, tant sous le rapport de son jeu qu’au
sujet de ses compositions.
— On lit dans la Gazelle de Brême que, en Pologne, il est défendu
d’être possesseur d’aucune espèce d’arme, et qu’ou ne peut même pos-
séder un fusil de chasse sans l’avoir, au préalable, montré aux autori-
tés russes qui le marquent
— On mande de Constantinople, 8 janvier, à la Gazette d’Augsbourg :
Un violent incendie a désolé la ville de Varna et occasionné au com-
merce de cette place une perle en marchandises de quatre millions de
piastres.
«uvertuiie nli ^aiilehent anglais.
Le Parlement a été ouvert le 1*- février par la Reine en personne avec
les formalités ordinaires. S. M. étant arrivée à la Chambre des Lords et
ayant pris place, a prononcé le discours suivant :
Milords et Messieurs ,
J’éprouve de nouveau une grande satisfaction de vous trouver réu-
nis en parlement et d’avoir une occasion de profiter de votre assis-
tance et de vos conseils.
Je nourris avec confiance l’espoir que la paix générale si nécessaire
au bonheuretà la prospéritéde toutes les nationsnesera point troublée.
Mes relations amicales avec le roi des Français et le bon accord établi
heureusement entre mon gouvernement et celui de S. M , jointes aux
constantes assurances des dispositions amicales de tous les princes et
de tous les étals me confirment dans cette attente.
J’ai ordonné que le traité que j’ai conclu avec l'empereur de la Chine
vous soit soumis, et je me plais à croire que par son résultat il sera ex-
trêmement avantageux au commerce de ce pays.
Pendant tout le cours des négociations avec le gouvernement chinois,
j’ai constamment renoncé à toute prétention à des avantages exclusifs.
Mon intention a été que des faveurs égales fussent accordées à l’in-
dustrie et aux entreprises commerciales de toutes les nations.
Les hostilités qui eurent lieu l’année dernière dans le Scinde ont eu
pour résultat de faire réunir une partie considérable de ce pays aux
possessions britanniques en Orient.
Dans toutes les opérations militaires et principalement dans les ba-
tailles de Meanée et de Hyderabad , la persévérance et la valeur des
troupes, tant indigènes qu’européennes, ainsi que le talent et le cou-
rage de leur chef distingué, ont été des plus évidents.
J’ai donné ordre que des informations additionnelles, explicatives
des conventions arrêtées dans le Scinde vous soient sans délai commu-
niquées.
Messieurs de la chambre des communes.
Le budget pour celle année va vous être immédiatement soumis.
Il a été préparé avec la plus stricte attention pour l’économie et en
même temps avec la considération due aux exigencesdu service public,
qui ont rapport au maintien des forces navales et aux besoins nombreux
des établissements maritimes et militaires des diverses parties d'un
empire fort étendu.
Milords et Messieurs,
Je vous félicite sur l’état d’amélioration des diverses branches impor-
tantes du commerce et des manufactures.
J’espère que la demande croissante de travail a délivré dans un degré
proportionnel, diverses classes de mes fidèles sujets, des souffrances et
privations que j’ai eu à déplorer à des époques antérieures.
Pendant diverses années successives, le produit annuel des revenus
est resté inférieur aux besoins du service public. Je compte avec con-
fiance que cette année-ci, les recettes seront amplement suffisantes
pour parer à toutes ces dépenses.
J’ai la conviction qu’en délibérant sur tout ce qui a rapport avec l’é-
tat financier du pays, vous porterez votre attention sur les mauvaises
conséquences résultant d’une accumulation de dette en temps de paix,
elque vous serez résolu à soutenir le crédit public donL le maintien im-
porte également aux constants intérêts, à l’honneur et à la réputation
d’un grand empire.
Dans le cours delà présente année l’occasion se présentera de préve-
nir la banque d’Angleterre à l’égard d’une révision de sa charte.
Il serait à recommander que pendant cette session du parlement et
avant l’époque destinée pour donner cette communication, l’état de la
loi concernant les privilèges de la banque d’Anglelerreet autres établis-
sements de banques, soit soumis à votre considération.
A la clôture de la dernière session du parlement, je vous ai fait con-
naître ma ferme résolution de maintenir inviolablement l'union législa-
tive entre la Grande-Bretagne et l’Irlande.
J’exprimais en môme temps mon désir sincère de coopérer avec le
parlement à l’adoption de toutes les mesures qui peuvent tendre à amé-
liorer la condition sociale de l’Irlande etau développement des ressour-
ces naturelles de celle parLie du royaume.
Je suis résolue d’agir strictement en conformité de celte déclaration.
Je m'abstiens de toute observation sur les événements en Irlande
pour lesquelles des poursuites judiciaires sont pendantes devant le tri-
bunal légal.
Mon attention a été dirigée sur l’état de la loi et les usages concer-
nant l’occupation des terres en Irlande.
J’ai cru devoir instituer des enquêtes locales, étendues concernant
un sujet d’une si grande importance et j’ai nommé une commission avec
des amples pouvoirs pour diriger ces investigations.
Je recommande à votre prompte considération les ordonnances pré-
sentement en vigueur en Irlande concernant la régistration des voles
pour les membres du parlement.
Vous trouverez sans doute que la révision de la loi de régistration,
jointe à d’autres causes maintenant en vigueur, produirait une dimi-
nution considérable dans le nombre des électeurs et qu’il peuten con-
séquence être à recommander de prendre en considération l’état de
cette loi avec l’intention d’étendre les franchises de comté en Irlande.
Je confie à vos délibérations les diverses importantes questions
d’ordre public qui vous seront nécessairement soumises, avec une en-
tière confiance dans votre loyauté et sagesse et avec une fervente prière
au Tout-Puissant de diriger et favoriser vos efforts pour étendre le bon-
heur de toutes les classes de mon peuple.
Le Moniteur publie l’état comparatif du budget des voies et moyens
pour l’exercice 1843 avec les recettes effectuées au 51 décembre 1843, et
la comparaison de ces mêmes recettes avec celles qui étaienl effectuées
au 21 décembre 1842. Les évaluations de 1845 ont dépassé les revenus
du trésor de 4,318,212 fr. Les articles principaux sur lesquels le déficit
porte sont :
L’accise des eaux-de-vie indigène, pour fr. 1,019,125
Celle des bières et vinaigres, » 204,560
Le droit d’enregistrement, » 469,445
Les successions, » 2,244,396
Le timbre, » 118,146
Le produit des barrières, » 315,816
Le produit du chemin de fer, » 993,058
Ce qui fait, avec plusieurs petites sommes accessoires, un total de
fr. 5.426,756.
Les articles pour lesquels les prévisions sont restées en dessous des
recettes sont :
Les droits de douanes, pour fr. 327,751
L’accise du sel, » 94,450
» des vins étrangers, » 546,035
» du sucre, » 222,444
Les hypothèques, » 69,587
Ce qui, avec d’autres sommes moins importantes, fait un total de :
fr. 1,108,544.
Si on déduit cette somme de celle des déficits, on trouve en définitive
qu’il y a dans le budget de 1845 une insuffisance de 4,318,212 fr., com-
me nous l’avons dit.
Il est remarquable que les recettes de 1842, année si fatale au com-
merce, aient été meilleures que celles de 1843 : les premières ont dé-
passé les secondes de 542,691 fr.
Les actions du chemin de fer rhénan ont éprouvé de nouveau, la se-
maine passée, une réaction considérable ; elles ont monté jusqu’à 81 °j,
etaujourd’hui elles sont tombées jusqu’à 78 1(2, et ont fermé à 79 l|2
argent. Nous saurions tout aussi peu expliquer cette baisse soudaine,
que la hausse non moins soudaine qui l’avait précédée. Il n’est rien
parvenu à notre connaissance qui motive ces fluctuations.
C’est par erreur qu’un journal a dit que l’honorable M. Angillis était
membre de l’ordre de Léopold.En 1841. lors des élections générales, au
moment où un grand nombre de députés reçurent la décoration, M. An-
gillis, le vénérable doyen du parlement belge, frappé d'une injuste ex-
clusion, ne fut pas compris dans cette distribution de croix. Là ne s’ar-
rêtèrent pas les rancunes de l’esprit de parti : après avoir refusé la croix
à M. Angillis , on mit tout en œuvre pour lui ravir le titre de député
belge qu’il portait avec honneur depuis un quart de siècle.
Plus juste que le ministère belge, le gouvernement des Pays-Bas avait
décoré M. Angillis. A la cérémonie funèbre d’hier, les insignes de l’or-
dre du Lion Néerlandais paraient le cercueil de M. Angillis; l’ordre na-
tional de Léopold y brillait par son absence.
Il est vrai de dire que le ministère de 1841, au moment où il refusait
de décorer M. Angillis, décora M. Uilens. (Observateur.)
Le procès d’O’Connell se poursuit au milieu du calme de la popula-
tion irlandaise. Les témoins ont été entendus, le procureur-général a
fait son réquisitoire et la dernière séance a été remplie par la défense
de John O'Connell, fils de l’agitateur, i.e discours du défenseur, M.
Sheil, a produit une grande impression à Dublin. Mais, malgré.son élo-
quence pleine d’images et de mouvements, le jour décisif sera celui où
O’Connell lui-même prendra la parole. Depuis quelques jours il ne reste
que peu detemps aux audiences et travaille avecardeur dans sa biblio-
thèque. Sa défense embrassera celle de tous ses co-accusés ; il traitera
dans son ensemble la question de l’association pour le rappel, et il prou-
vera qu’elle est légale.
Malgré l’opinion publique qui se prononce de plus en plus en faveur
des accusés, la composition du jury fait craindre une condamnation.
Le gouvernement y compte et fait déjà préparer le château de Car-
rickfergus pour y placer les prisonniers. Ce château est situé dans le
nord de l’Irlande où dominent les protestants ; c’est cette raison qui
aurait décidé le choix du gouvernement, car là il aurait moins à redou-
ter les sympathies de la population pour O’Connell. Le grand agitateur
ne se fait pas illusion sur l’issue de son procès ; on l'entendait dire, il y
a quelques jours, dans son langage énergiquement pittoresque, qu’il
était prêt à aller user ses sourcils contre les barreaux de sa geôle. Si les
prévisions d’O’Connell se confirment, si les douze jurés le condamnent,
qui sait quelle altitude prendra l’Irlande ? qui peut dire que la fin de
l’agitation pacifique ne sera pas le signal de la guerre civile entre les
opprimés et les oppresseurs ?
BJm «arriflee humain.
Le 19 septembre dernier, dans les environs de Madras, mourut sans
enfants, mais laissant une nombreuse parenté et une jeune femme de
dix-sepl ans, un brame qui passait pour un saint homme.
Dans la matinée du 20, la femme déclara son inlerition de se sacrifier
sur le bûcher de son mari. Un brame fort riche s’offrit aussitôt de payer
tous les I rais de la cérémonie. Les préparatifs furent faits sur une grande
échelle, dans un champ à environ deux milles de Lashkur.Quatre grands
poteaux de huit pieds chacun furent solidement fixés dans le sol, sur
lesquels on éleva un échafaud en bois. Le dessous fut rempli de menus
bois, de paille, de bruyères et autres matières inflammables, de manière
à produire promptement un feu très vif. Ces préparatifs durèrent envi-
ron douze heures.
Bientôt après commença la procession. En tête marchait unparentdu
défunt, portant un vase contenant du feu. 11 était immédiatement suivi
des femmes, puis des hoiqmes et des enfants, tous parents du brame.
Le cortège était terminé par lecorps du défunt, porté par cinq hommes,
sur une espèce de civière. Un grand nombre d’habitants des lieux voi-
sins s’étaient réunis au cortège et le suivaient d’un pas lent et la tête
baissée.
A la vue du bûcher, l’esprit de cette foule sembla s’exalter. La jeune
femme avait suivi le corps de son mari. Pendant que l’on montait le
corps sur l’échafaud, elle était restée à quelques pas du bûcher, entou-
rée par des femmes et par une foule de bramines qui semblaient l’en-
courager dans sa résolution, et figuraient de nombreuses cérémonies.
Quand le corps du défunt fut placé sur l’échafaud, on mit autour delui
de la paille, des copeaux de bois sec. sur lesquelles on répandit de l’huile,
du goudron, etc. Après avoir fait trois fois le tour du bûcher, la jeune
femme monta sur l’échafaud au milieu des cris d’enthousiasme des spec-
tateurs.Un remarqua cependant qu’elle avait tressailli, que son courage
l’avait abandonnée dans ce moment. Elle s’assit à la droite du corps, et
après une courte cérémonie elle passa son bras sur le cou de son mari ;
puis, après avoir arrangée ses cheveux et ses habits, elle se coucha près
de lui.
Une quantité de petit bois sec fut apporté autour des deux corps.Ces
préparatifs durèrent environ un quarld’heure, pendant lequel la foule
de spectateurs ne cessa pas de jeter des cris de joie et de frapper des
mains avec frénésie ; c’était un spectacle effroyable. Des torches furent
enfin appliquées à différents endroits du bûcher.
A peine la flamme se levait-elle dans l’air, que l’infortunée victime ne
pouvant endurer la suffocation et la douleur qu’elle éprouvait, s’agita
violemment et chercha à se dégager. La flamme devenant plus vive elle
fit un effort surnaturel, jeta un cri terrible, s’élança du bûcher et alla
tomber à six pas de là, suppliant le chef des brames de la sauver, disant
qu’elle n’avait pas la force de supporter tant de douleurs. Les brames
insistèrent pour la faire remonter sur le bûcher, alléguantqu’elle avait
elle-même choisi de ce genre de mort. Comme elle refusait obstinément
un fanatique la frappa d’une épée, la saisit et la jeta au milieu du bû-
cher où elle disparut.
Il se trouvait comme spectateurs un grand nombre de musulmans
ennemis des brames. Ils commencèrent à leur reprocher leur inhuma-
nité ; des mots on passa aux injures, puis enfin les musulmans tirèrent
leurs sabres, en frappèrent les brames ; plusieurs furent grièvement
blessés. Ainsi finit cette cérémonie affreuse; et de pareilles horreurs
sont sanctifiées chez un peuple qui persiste a refuser les lumières de la
civilisation européenne, la trouvant trop barbare, parce qu’elle permet
de se nourir de 1a chair des animaux H!
Le Précurseur de ce jour est accompagné de la 71me feuille
de Tablettes (feuille double), contenant:
1° La fin de Georges, Moreau et Pichegru (Souvenirs intimes
du temps de l’Empire), par M. Emile Jlarco-de-St.-Hilaire ;
2° Le Cigare tombé, (fragment d’un poëme) ;
5° L’Ane qui a lu Buffort et Le pavé de bois (fables), par
M. Léon flulévy.
PARTIE COMMEKCIASÆ.
Salace it’Anveri du 3 février.
COTON. — On cite aujourd’hui la vente de 500 balles Louisiane dans
les prix de 33 1(2 à 34 cents.
Comme nous l’avons dit hier, les prétentions élevées des détenteurs
empêchent l’exécution de quelques ordres, prétentions auxquelles les
acheteurs finiront sans doute par se soumettre sur les nouvelles con-
stamment favorables des autres marchés.
Vente publique»
RIZ. — 52|1 et 8|2 tiercons Caroline nouveau plus ou moins avarié de
frs 14 1(2 à 23 par 50 kilogrammes.
MARCHÉS.
üt.-A’icoiati, 1er février.
Grains et graines : Froment blanc par sac de Waes fl. 10-10 à 10-00,
rouge 10-15à 10-03; seigle nouveau 6-06 à 5-14; orge d’hiver 6-06 à 5-14-0,
orge d’élé 0-00 à 0-00; sarrasin 7-10 à 6-15; avoine 5-10 à 4-10; fèves 6-10
à 5-00; lin par 3 fc.il. 2-04 à 1 -08; graine de trèfle par 1|2 kil 0-00 à 0-00;
graine de colza par sac 0-00 à 0-00, de lin 10-10 à 8-00, de chanvre 0-00.
Lùkeren, 31 janvier.
Graines, huiles et tourteaux ; Froment blanc par sac de Flandre fl.
10-10 à 10-00, rouge 10-15 à 10-02;seigle nouveau 6-05 à 5-10; orge 6-09à
6-02; sarrasin 7-10à6 05; avoine5-10a4-15; lin par 5k.5-01 à 1-13;graine
de trèfle par i(2k. 0-07-0 à 0-05-0; huile de colza par aime fl.51-00, de lin
42-15, de chanvre 46-00; graine de colza par hect. 00-00, de lin 9-05, de
chanvre 00 00; tourteaux de colza par20Uliv. de Gand 5-12, de lin 8-10,
de chanvre 5-15.
GhikI , 2 février.
Graines, huiles et tourteaux : Par hectolitre : froment roux et
blanc de fl. 8-10 à 9-15; seigle 5-08 à 5-15; orge 5-15, étrangère 5-15 à 6;
avoine à fourrage 4, à brasser 4-10 à 4-15; bouquette 5-10 à 6-00; fèves à
chevaux 5-10, à pigeons 6-10; graine de colza 11-10 à 12-10, de lin 8-00 à
9-10, de chanvre 6-10; par tonne de 48 lots : huile de colza 39-00, de lin
55-00, de chanvre 36-00; par pierre de 6 livres de Gand : tourteaux de
tin 4 3(4 à 5 sols, de colza 5 1 [4 à 3, de chanvre 5 1|4 à 5.
Le marché était peu fourni à cause du jour de fête; cependant le fro-
ment a éprouvé une baisse de 5 sols à l’hect. Le seigle s’est écoulé len-
tement aux prix cotés. L’orge est calme et sans défaite. L’avoine à bra-
ser de bonne qualité se place facilement aux prix cotés pour la consom-
mation. La bouquette est sans changement. Les fèves à chevaux bien
sèches se placent facilement à fr. 5-10 l’hect
Les graines et huiles faibles et sans défaite. Le graine de lin à semer
est toujours dans la même situation.
Le marché aux toiles élait bien fourni en toiles à teindre, mais les
blondinesen 105 c. manquaient totalement; la venteaétépeu animée,
les prix ont fléchi, la baisse était assez importante sur les toiles écrues à
teindre 105 c. de large.
ltrotterdani, 4r février.
Coton : Il s’est vendu 22 paq. Nouvelle-Orléans à 30 c.
Tabac : On a traité de première main 102 bouc. Kentucky,du charge-
ment Bornholm, à prix inconnu.
Liverpool, 31 janvier.
Coton : Comme nous l’avons déjà dit hier, les ventes en coton ont été
très nombreuses.On a coté 22,000 balles, desquelles 14,000 d° à la spécu-
lation. — Les prix ont haussé de Ij4 à 3j8 d. par liv., sur la cote de la
semaine passée. — Voici l’énumération des opérations : 6,000 balles Su-
rate de35(4à4 1|4 d., 2,500d° Brésil etEgypte et le surplus Amérique
de 5 à 6 1(2 d.
Vaiiirx, HQ janvier. — Revue hebdomadaire.
Huiles : Toujours sans changement dans les cours. |