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Mercredi
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Dirr^fc-ura de postes :
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L'Allemagne ...
Les Etats-Unis.
Brésil et Indes.
LE PRECURSEUR
« trim. fr. 22.—
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. • • 30.—
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Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DE L'ÉTAT. — D’Anvers pour Malinea et Bruxelles à, 5 h. 55, 6.47 le
vendredi, 7.05,9.15 E. 1® 2° et 3® cl., 9.50, 10.50 H. I» 2* et S* cl., 12.35,1.18, 8.15 E. l®,2®et
3“ol..3.45,4.50,5.50,6.55 N.l® 2e et 3® cl.,8.25,8.45, <10 E. 1», 2»et3» cl.,p. Brux.)Lierre 0.55,
— 7- 19,9 33,11.05,1.45,5.27,5.53,8.17. — Termoudeet Garni 5.55, 9.5!}, 12.35, 3.45. 4.50 li. i®„2° et
_____________________3» cl.,8.45. —Alost5.55,'9.50,1.18,3.45, 4.50. — Lekeren5.55,9.50,12.35,4.50 E. 1®, £®et 3*
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_ cl. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50, 10.50, 3.45. 4.50 E. 1», 2° et3= cl. — Courtrai, Mous-
cron,Tournai et Lille 5.55, 9.50.12.35. 3.45,4.50 E. 1», 2« et 3e cl. — Calais 5.7»5,12.35, 3.45 E.
1« et 2ecl., 4.50E. 1® et 2°cl.7.—Louvain5.55,9.15.®. Ie, 2® et 3® cl., 9.50,12.35, LIS, 4.50, 7 E.
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mort, par Ernest Faligan.
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temps opportun, à leur bureau de poste respectif,
pour ne pas éprouver dinterruption dans la
réception du journal.
RESUME POLITIQUE.
Voici où en est aujourd’hui la situation en France.
La commission constitutionnelle, dite des trente,
ayant décidé d’écouter les explications et les proposi-
tions du gouvernement avant qu’elle abordât elle-
même la matière de sa mission, vient d’inviter M.
Thiers à lui faire connaître les solutions qu’il croit
acceptables. On ignore encore la réponse du gouver-
nement.
En attendant,dans les cercles politiques parisiens
on parle beaucoup de conciliation et de concessions.
Les actes du gouvernement y prêtent d’ailleurs. De-
puis quelques jours, M. Thiers et ses ministres se tour-
nent visiblement vers la droite. Ce qui le prouve,c’est
l’attitude du nouveau ministre de l’intérieur, ratifiée
par le gouvernement, vis-à-vis du mouvement disso-
lutionniste qui se manifeste plus fort que jamais et à
Paris et dans la province. D’abord on a enjoint aux
préfets d’empêcher ce mouvement autant que?possible;
ensuite on a menacé de poursuites judiciaires les jour-
naux qui publieraient les Adresses bu pétitions deman-
dant la dissolution de l’Assemblée nationale ; enfin la
pression du gouvernement vient de s'accentuer da-
vantage encore par une circulaire du préfet de police
de Paris, interdisant la propagation et la signature
de pétitions dissolutionnistes dans les cafés et autres
débits de boissons, ainsi que leur colportage public.
Toutes ces mesures sont sans conteste prises dans
le but d’être agréable à la droite, extrêmement hos-
tile, comme nous avons déjà eu l'occasion de le con-
stater, à toute idée de dissolution.
Contrairement cependant à ce qu’on pourrait au-
gurer de cette conduite administrative assez réac-
tionnaire, l’opinion républicaine ne manifeste aucune
irritation et continue à soutenir quand même le main-
tien de M. Thiers au pouvoir, persuadée que de ce
inaintien dépend la fondation et la consolidation de la
République. Mais il va sans dire que cette attitude ne
doit être considérée que comme expectante et que
fous, les partis de la droite tout aussi bien que ceux
«1e la gauche, attendent la solution prochaine de la
commission constitutionnelle.
Exceptons-en pourtant l’Union républicaine qui
vient depublierun manifeste, revêtu de 86 signatures,
pour signaler la nécessité de mettre un terme au ma-
laise de la situation actuelle, malaise qui résulte de
la division et de l’impuissance de l’Assemblée.
» Il est temps,dit ce documcni.que le pays reprenne
l’usage de sa souveraineté pour terminer le différend
que seul il peut trancher. Les électeurs et la plus
grande fraction de l’Assemblée réclament une disso-
lution intégrale, obtenue par des voies légales.comme
ia seule issue pour éviter de nouveaux périls. »
Les auteurs du Manifeste répudient aussi une pres-
sion violente et les coups de force. Ils sont ennemis
du désordre. C’est ce que démontre l’appui qu’ils
prêtent à M. Thiers depuis deux ans. Ils adjurent le
pays de continuer cette œuvre et d’assurer par des
élections nouvelles le triomphe pacifique de la volonté
nationale et la stabilité des institutions républi-
caines. Ils concluent en rappelant l’inviolabilité du
droit de pétition qui est garanti par des lois et est in-
dissolublement lié au principe de la souveraineté na-
tionale. Y porter atteinte serait attenter au suffrage
universel. »
A l’heure où nous mettons sous presse nousne savons
encore quel est l’effet qu’a produit cette manifestation
sur l’opinion publique.
L’Assemblée nationale a terminé hier la discussion
du budget du ministère de l’instruction publique et des
cuites et entamé la discussion du budgetde l’intérieur.
Une question dont on s’occupe depuis longtemps
déjà et qui a occasionné complications sur com-
plications, la question du Laurium, vient,assure-t-on,
d’entrer dans une nouvelle phase, celle dé l’arbitrage.
Ce nouveau mode de solution, le meilleur selon nous,
serait dù à l’initiative du gouvernement autrichien
qui, préoccupé des suites que ce conflitpourrait avoir
pour son commerce dans l’Adriatique, a cru qu’il im-
portait de précipiter le dénoûment de la question. Le
gouvernement autrichien serait donc disposée à en
faciliter la solution au moyen d’un arbitrage. Ep pré-
sence des excellents résultats qu’a déjà donnés cette
manière de vider les différends iuternatiopaux.notam-
pjent dans celui surgi récemment entre l’Angleterre
et les Etats-Unis, nous ne pouvons que féliciter le gou-
vernement autrichien de son initiative et faire des
vœux pour que celle-ci aboutisse à un succès.
SU faut en croire la Gazelle de la Croix, upe crise
ministérielle serait à la veille de se produire fi Berljp.
Elle dit, en effet, savoir de bonne source, que le mi-
nistre de la guerre a offert sa démission à l’Empereur
9t elle conclût de l’absence du ministre de l’agricul-
ture au. dernier conseil des ministres, que ce dernier
a également offert sa démission. Le même journal an-
nonce que le ministre de Prusse au Brésil, M. le comte
Solms, entrera au ministère des affaires étrangères.
Ces renseigne’riîffots méritent naturellement confir-
mation,
Un télégramme de Carlsruhe annonce que la guéri-
son du prince héritier d’Allemagne est avancée à tel
Point qu’il a pu sortir‘hier en voiture.
Des dépêches de Rome, à la date d’hier, nous ap-
prennent que le comité privé de la Chambre des dé-
putés a commencé la discussion du projet de loi relatif
aux corporations religieuses. Quelques députés de la
gauche ont parlé contre certaines dispositions du pro-
jet, et spécialement contre la conservation des mai-
sons constituées en gènéralats. Le garde des sceaux a
déclaré inapplicables,à Rome.les lois en vigueur dans
■es autres provinces, par suite des lois de garanties
et des déclarations faites par le ministère. La suite
de la discussion a été renvoyée A demain.
Les nouvelles de la Havane nous donnent une idée
exacte de la puissance de l’insurrection. E11 vue d’en
jlmr avec celle-ci, l’autorité a fait construire une pa-
lissade longue de 20 lieues à travers file de Cuba.
Çette palissade a 15 pieds de haut. A chaque longueur
fle kilomètre, il y aura un poste et à chaque lieu un
campement. Un chemin de fer et un télégraphe des-
serviront toute la ligne.
Déjà trois lieues sont construites et le travail sera
terminé dans trois mois. Une force de 5000 hommes
sera nécessaire pour garder la ligne, qui a pour but
de couper les communications entre les départements
du Centre et de l’Est.
C’est la tradition renouvelée du mur chinois. Reste
à savoir si cette mesure d’un autre âge suffira pour
faire rentrer la population cubaine dans l’ordre et le
calme dont elle a pourtant si grandement besoin.
Travaux législatifs,
Démission «In ministre «le la guerre.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Bruxelles, 10 décembre.
La séance de la Chambre dos Représentants est un
chapitre à ajouter au livre curieux de M. Edouard
Fournier : Le Vieux Neuf.
L’assemblée en effet a appris des choses qu’elle sa-
vait par cœur depuis un temps infini ; on lui a donné
des nouvelles qui traînent depuis 15 jours dans les
papiers publics ; on lui a révélé une série de secrets
de Polichinelle, et le plus plaisant de l’histoire c’est
qu’on avait l’air d’hésiter à lui en faire la confidence.
Il n’eût plus manqué que de les lui confier sou3 le
sceau du mystère.
La Chambre avait à son ordre du jour un projet de
loi sur les lettres de mer ; mais il n’en a pas été un
seul instant question.
La démission de M. le ministre de la guerre et le
programme militaire du cabinet ont rempli toute la
séance.
Oui, la démission de M. le lieutenant-général Guil-
laume est un fait accompli. Elle a été notifiée officiel-
lement à la Chambre par M. le comte de Theux, mi-
nistre sans portefeuille, chef du cabinet, pour ne pas
dire septième roue du char ministériel. L’arrêté royal
par lequel la démission est acceptée est daté de ce
matin. Le général Guillaume tombe le 10 décem-
bre, jour anniversaire de la mort de Léopold Ir
et de l’élection de Louis Napoléon Bonaparte à la
présidence de la République de 1848. Voilà nue date
désormais triplement historique ; une éphéméride de
plus, pour les amateurs du genre.
Et pourquoi tombe-t-il? Dans sa communication M.
de Theux n’en dit rien, mais tout le monde le sait. Il
tombe parce qu'il avait rêvé la suppression du rem-
placement, et l’établissement du service personnel, et
parce que ses collègues, après de longues hésitations,
ont fini par trancher la question dans un sens diamé-
tralement opposé à ses idées personnelles.
Détail pittoresque, qui manquait à la considération
politique dont jouit ce ministère:
En même temps qu’il notifie à la Chambre la démis-
sion de M. le général Guillaume, M. le comte de Theux
annonce que M. le comte d’Aspremont-Lynden , mi-
nistre des affaires étrangères, est chargé du porte-
feuille de la guerre ad intérim. Et il se trouve que
dans la commission militaire , avant son arrivée au
pouvoir, il est vrai, — c’était sous le ministère d’Ane-
than, — M. d’Aspremont-Lynden s’est prononcé con-
tre le remplacement et pour le service personnel,
tout comme le général Guillaume dont il recueille
provisoirement aujourd’hui la succession ministé-
rielle, et dont il déserte l’opinion.
La Chambre a ri de bon cœur lorsque M. Anspach,
membre de la commission militaire, lui a signalé ce
fait, digne de figurer avec honneur dans l’histoire des
conversions.
Il y a quelques jours on raillait le ministre de la
guerre. On lui disait : Vous jetiez feu et flammes con-
tre le remplacement. Vous demandiez le service per-
sonnel. C’était votre but avoué. Vous n’y atteindrez
pas. Vous le savez à merveille. Les associations con-
servatrices et la presse cléricale se sont prononcées
sur la question de telle sorte qu’il est impossible que
vos collègues fassent cause commune avec vous. Et
pourtant vous conservez votre portefeuille.Nous avions
meilleure opinion de vous.
Enfin on l’arrangeait si mal que la Belgique mili-
taire » organe de l’armée, » prenant sa défense dans
son numéro de dimanche dernier, s’écriait : - On ca-
» lomnie M. le général Guillaume, quand on assure
« qu’il reste à son poste avec la condition du statu
» quo, c’est-à-dire le maintien du remplacement. »
Puis, rappellant les déclarations du ministre à la
Chambre en 1871, et son rapport sur l’organisation de
l’armée, la Belgique militaire ajoutait : « Et l’on
» viendra dire maintenant qu’il renie tout cela et que,
« sacrifiant sq dignité, il conserve son portefeuille
» avec le statu quo! Nous le répétons, cost une ca-
» lomnie. »
L’événement, donne raison à la Belgique militaire.
Le général Guillaume ne renie rien, il fait le sacrifice
non de sa dignité mais de son portefeuille. Il abdique
non son opinion mais sa position. Il se conduit en
galant homme.
Mais au tour de M. te ministre des affaires étran-
gères, à présent. Il était d’accord avec le général
Guillaume dans la commission militaire. Et ia pre-
mière chose qu’il fait en qualité de ministre de la
guerre ad interim, c’est de déclarer que le cabinet
dont il fait doublement partie, puisqu’il a deux porte-
feuilles, considère comme un devoir de maintenir Je
contingent de 12,000 hommes avec la loi de milice, et
le remplacement.
Est-ce également le calomnier que de constater la
chose ?
Le ministère n’a pu obtenir de palinodie du général
Guillauifte; mais il tenait absolument à en avoir une ;
— il faut croire qu’il ne peut pas s’en passer. Il l’a
endossée au général d’Aspremont, qui s’y est prêté de
bonne "race. Tout est pour le mieux !
Le cléricalisme au pouvoir sans palinodie, pure chi-
mère. Le ministère ne maintient pas seulement le
remplacement. Il maintient le contingent dé 12.0Q0
hommes. C'est-à-dire qu’il 11e le réduit pas. Pas d'ag-
gravation des charges militaires. Mais la diminution
qui faisait partie du programme de la droite, où est-
elle? Cherchez! Elle va rejoindre à St-Nicolas les dé-
grèvements d’impôts annoncés par M. Malou, minis-
tre d.es finances.
Toutes ces étrangetés sur lesquelles j’appelle en
courant votre attention, la gauche naturellement n’a
pas négligé d’y insister. Plusieurs de ses membres se
sont acquittés de ce soin : M. Rogier avec sa bonho-
mie narquoise; M. Pirmez en félicitant le ministère
d'être revenu aux traditions de ses prédécesseurs, si
yiolemment décriés par ses amis pour n’avoir fait ni
plus ni moins que ce qu’il considère comme un devoir
de maintenir, — félicitations satiriques, gracieuses
flagellations ; elles n’ont pas fait rougir les ministres, il
y a longtemps qu’ils se sont fait un front qui ne rou-
git jamais; mais je parierais qu’elles leur ont fait mon-
ter le sang à la peau sous l’habit ; — MM. Anspach
et Orts, en donnant sur les travaux de la commission
militaire de curieux renseignerappts ; M. Guilïgry
avec une verve impétueuse' qui a secoué sur leurs
bancs les ministres et leurs amis, sans en excepter
M. Copinans, autrefois si bouillant, aujourd'hui si do-
cile même sur’le terrain militaire. Il est bien terne M.
Coomans, depuis que ses auiis sont au pouvoir. Autre-
fois il nous amusait; aujourd’hui il s’ennuie à mourir.
Je gage qu’il donnerait volontiers “ la Bourse et le
Chapeau de Fortunatus » pour avoir l’occasion de se
retremper dans l’QPPfisition. Qu’il prenne patience.
Cela viendra, et bientôt peut-être. Nous aurons deux
fois raison de nous en féliciter, car nous aurons un
ministère clérical de moins, et un orateur de plus.
M. Van Hutnbeeck a fait une observation assez pi-
quante ; L’année dernière, le gouvernement déclarait
que, sans le travail de la commission militaire, il ne
pouvait se prononcer. Aujourd'hui, la commission mi-
litaire, lasse d’être bernée, enÿoie promener le gou-,;
vernement; elle ne livre pas son travail... et le gou-
vernement se prononce !
Il résulte des observations qe MM. Anspach, Orts
et Van Humbeeck que la commission militaire croyait
le ministère hostile au remplacement et favorable au
service personnel. M.'Dumortier.au contraire,prétend
que la commission a outrepôss.v son mandat. Nous
saurons bientôt à quoi nous en tenir à ce sujet, car M.
le ministre des finances, àla demande deM. Orts, s’est
engagé à livrer le plus promptement possible à l’im-
pression les procès-verbaux de ia commission mili-
taire, les lettres qui lui ont été adressées par le gou-
vernement, et le rapport de la sous-commission.
Un des articles du programme militaire du cabinet
déguillaumé est l’amélioration du remplacement, ou,
pour parler plus clairement, l’amélioration du sys-
tème d’examen et d’acceptation des remplaçants.Cette
acceptation dépend aujourd’hui des députations per-
manentes des Conseils provinciaux, auxquelles les
autorités militaires reprochent d’être trop indulgentes.
Il s'agirait, si la nécessité en est bien démontrée, d’in-
stituer pourcette besogne uné sorte de conseil de ré-
vision où l’élément militaire aurait une certaine in-
fluence. Sans combattre en principe cette innovation,
M. Pirmez a émis des doutes sur la nécessité de la me-
sure, et sur la possibilité de fairemieux parce système
que par le système actuel. Le remède aux inconvé-
nients du remplacement est, d’après cet honorable
membre, dans l’amélioration de l’accueil que subissent
dans l’armée les remplaçants, traités le plus souvent,
comme l’âne de la fable, en pelé», en galeux, d’où pro-
vient tout le mal !
M. d’Aspremont-Lynden, trop intérimaire, et trop
fraîchement éclos ministre de ia guerre, pour dis-
cuter séance tenante les considérations développées à
ce sujet par M. Pirmez, s’est borne à déclarer que dans
la question militaire le» gouvernement accepterait
avec bonheur le concours de tous les hommes dévoués
à nos institutions. Nouvelle édition du fameux * la
main dans la main « de M. Frère-Orban.
Combien de temps durera l'intérim de M. d’Aspre-
mont ? Question posée par M. Rogier. Vous êtes bien
pressés, en vérité, s’écrie M. Maiou. La démission du
général Guillaume est de ce matin, que diable ! Lais-
sez nous le temps de souffler un peu !
S’il faut en croire la Belgique militaire. » organe
de l’armée », le cabinet, quoiqu’il espère que l’intérim
sera de courte durée, pourrait bien souffler longtemps.
Dans ce même numéro de dimanche dernier que je
citais tout à l’heure, et dans le même article, ce jour-
nal s’exprime en ces termes :
» La question du portefeuille de la guerre est placée
sur le terrain de la dignité et de l’honneur militaire,
et sur ce terrain-là tout homme qui porte l’unilorme
reste inébranlable. Il n’y a ni transfuges ni Judas chez
nous; officiers et soldats disent dans la conviction de
leur âme que sans le service personnel l’armée et le
pays sont non-seulement perdus, mais encore désho-
norés, et l’on voudrait trouver flpns- nos rangs un
homme qui acceptât de nous maintenir dans la situa-
tion présente ! Quelle idée ces gens se font-ils donc
du caractère militaire ? Croient-ils possible une
pareille capitulation de conscience devant l’appât d’un
portefeuille ministériel?
“ Nous savons que rien ne coûte à certains hommes
pour porter l’habit brodé de la rue de la Loi, et que
devant cette perspective qui les éblouit, ilssont prêts
à toutes les abdications de principes et de dignité;
mais ce n’est pas dans l’armée que se rencontre pareil
aplatissement. Il y a des impossibilités morales in-
surmontables, et celle dont nous nous occupons en est
une. Pas un général, pas un officier n’acceptera le
ministère avec le maintien du remplacement. On nous
suppose assez de bon sens, sans doute, pour que nous
comprenions tous qu’avec ie portefeuille, celui qui le
cueillerait, cueillerait à l’instant, même l’animadver-
sion de l’armée, et que sa situation serait insuppor-
table. »
Ainsi pas un général, pas un officier, même pen-
sionné. On ne trouvera pas dans l’armée un seul d’As-
premon-Lynden.
Nous verrons cela ; mais si les prédictions de la
Belgique militaire se réalisent, cela nous vaudra
peut-être la suppression des ministres mititaires de
la guerre, et l’institution des ministres civils, de la
défense nationale. '
Qui sait ? Cela ne sera peut-être pas plus mauvais.
LA BANQUE DE L'UNION.
L’impression causée dans le monde financier par la
débâcle delà Banque de l'Union est toujours aussi
vive.
Les actions libérées, qui étaient eneore demandées
hier à 650 fr., sont tombées aujourd’hui à 450 fr., et
l’on croit généralement qu’elles continueront â baisser.
Il est question d’un appel de fonds, de 500 francs par
action non libérée.
Le passif de l’établissement est évalué à71 millions
de francs. Le chiffre de l’actif n’est pas encore fixé,
mgJs on a la conviction que tous les créanciers seront
remboursés. Les commissaires au sursis, nommés par
le tribunal de commerce, travaillent du matin au soir
dans les bureaux de la Banque pour vérifier la conip •
tabilité, qu’on dit parfaitement en ordre.
Vous savez que parmi les créanciers le Denier de
St-Pierre, représenté par le nonce M. Cattani, figure
pour la somme d’un million. Vous savez aussi que la
plupart des congrégations religieuses du pays ont des
fonds déposés à la Banque dé l'Union. Il paraît que
parmi ces congrégations dépositaires il en est qui ont
aussi des actions.
Au nombre des plus forts actionnaires on cite M. le
ducd’A.... qui perdra, dit-on, dans cette affaire une
bagatelle d’un million et demi.
La nouvelle du désastre a surpris tout le monde,
même jes plus gros bonnets de la finance, et même
les employés de la maison. A la bourse on ne se doutait
de rien. Une heure avant la demande de sursis on co-
tait les actions libérées à 1290 francs, et la banque
payait à un agent de change de Bruxelles un mandat
de 84,000 francs.
00 me raconte cependant une anecdote qui, si elle
est exacte, donne à penser qu’avant l’événement la
solidité de l’établissement inspirait des doutes à cer-
tains esprits. Voici le racontar, je vous le donne pour
ce qu’il vaut.
Il y a quelques jours, une femme de modeste condi-
tion, mariée à un » serveur », se présente chez un
agent de change et lui remet six actions de la Banque
de Y Union en le priant de les vendre à la bourse le
plus tôt possible. L’agent de change étouné, stupéfait,
la regarde dans le blanc des yeux. « Quelle idée !
vendre cos actions qui vous ont rapporté 15 p. c. l’an-
née dernière ! Vous feriez beaucoup mieux de les gar-
der ». — Enfin, monsieur, vendez-les. Mon mari servait
hier un grand dîner chez des geas qui s’y connaissent,
et il a entendu dire entre la poire etïe fromage que
d’ici à quelques jours ces actions pourraient bien ne
plus rien valoir du tout. Vendez-les ! » C’est votre
dernier mot ? » — Vendez-les ! — Cette femme est
folle, se dit l’agent de change, mais je perdrais mon
temps à la dissuader. Elle est têtue comme le bourg-
mestre de Namur. Et il vendit. La femme du serveur
est rentrée dans son argent. Le duc d’A... voudrait
bien pouvoir en dire autant,
yoici un autre fait-divers qu’on me raconte aussi et
qui expliquerait comment MM. Jacobs frères ont eu
l’œil ouvert sur le guêpier où les a jetés leur succur-
sale d’Anvers. Un vrai raccroc. D’abord, comme me
le disait hier un financier, ces choses-là on ne les sait
, jamais que par raccroc. Mais, narrons ;
I " Donc, un beau jour, un négociant de Brême se pré-
I sente à la Banque de Y Union, à Bruxelles. Il est reçu
par un des chefs de l’établissement, et il lui tient à peu
près ce langage : » Monsieur, votre agent à Anvers me
doit, des huiles pour une somme considérable, et je ne
parviens pas à lés obtenir. » M. Jacobs regarde le
Brémois d’un œil ahuri. » Des huiles ? Mais, monsieur,
nous ne faisons y as ie commerce d'huiles. » — C’est
possible,reprend le Brémois imperturbable, mais votre
agent à Anvers le fait en votre nom, car il m’en doit
beaucoup, et ne m’en donne rien. Je suis du reste très
étonné que vous l’ignoriez,car le bruit, court que votre
agent a déjà payé neuf millions de différences dans ses
spéculations sur les huiles. — M. Jacobs tombe de son
haut. Cet homme est fou, se dit-il à part lui. Ii faut le
garder à vue. Peut-être même le banquier songeait-il
à faire enfermer le Brémois dans une maison de santé,
dans l’intérêt de la sécurité publique et privée. Mais
avant de se livrer à cette extrémité, il sonne un huis-
sier, et fait porter au télégraphe une dépêche mandant
à Bruxelles l’agent anversois. L’agent arrive. On
s’explique, on reprend l’affaire ab ovo, et l’on finit
par constater que la tache d’huile s’étend beaucoup
plus que ne le supposait le Brémois bien informé.
Inutile d’ajouter que je ne garantis pas l’exactitude
de cette historiette. Tout ce que je puis vous garantir,
c’est que je ne l’invente pas.
L’interveiition de M. le ministre des finances, dans
cette affaire, est très diversement appréciée.
Les politiques trouvent la chose étrange, inouïe. Ils
n’y voient d autre explication que le cléricalisme no-
toire de la Banque de l'Union, — une maison où
l’homme le plus compétent en matière de banque n’eût
pas été admis comme encaisseur, s’il avait eu des
opinions libérales , une maison d’où Rothschild eût
été impitoyablement exclu à moins de renier le ju-
daïsme. — Ils expliquent l’intervention de M. Malou
par le désir d’éviter, d’atténuer autant que possible,
une nouvelle langranderie, de sauver ce qui reste de
la réputation financière des cléricaux, tellement com-
promise que Rothschild lui-même,s’il se faisait clérical,
ne trouverait plus un conseil d’administration où
reposer sa tête. Un de ces politiques avait môme
l’intention d’adresser à M. le ministre des finances un
poulet dans ce goût-ci :
“ Monsieur le ministre,
» Mes affaires sont dans un état déplorable. Un de
mes agents, voulant réparer des pertes de bourse est
parti pour Hombourg où il comptait profiter des der-
niers instants accordés à la Roulette et au Trente et
Quarante par l’empire d’Allemagne. Il a perdu à ce
jeu des sommes considérables. Pour se rattraper, abu-
sant de ma procuration générale, il a engage ma signa-
ture dans des spéculations aussi véreuses que désas-
treuses. Je me trouve en présence d’un déficit de
quelques millions. JS viens de demander un sursis au
Tribunal de commerce qui a bien voulu me l’accorder.
Vous seriez bien aimable de m’arranger un petit comp-
toir d’escompte, pour que ma déconfiture se comporte
aussi décemment que possible.
» Confiant dans votre impartialité, j’ai l’honneur
d’être, M. le ministre, 1
» Votre très-humble serviteur,
•» Isidore Van Tripottberg,
» banquier libéral à Filouviile. »
On peut se demander en effet si l’intervention de M.
le ministre des finances eût été aussi empressée dans
l’hypothèse d’un sinistre frappant une banque admi-
nistrée par des notabilités politiques du parti liberal ;
hypothèse de pure fantaisie d’ailleurs, car sans préten-
dre que tous les libéraux soient impeccables, il faut
bien reconnaît re, au risque de froisser le parti clérical
déjà si rudement éprouvé, que le libéralisme donne
moins de tablature aux juges-commissaires et aux
curateurs que le cléricalisme.
Les financiers cependant, et sans distinction de
parti, je dois l’avouer, les gens d’affaires, du moins
ceux que j’ai eu occasion d’interroger à ce sujet, es-
timent que l’intervention du ministre des finances, si
discutable qu’elle puisse être au point de vue politique,
n’en est pas moins un service rendu à la chose pu-
blique, au commerce et à l’industrie. En définitive,
disent-ils, le gouvernement n’a rien fait. Le ministre
des finances s’est borné à suggérer uné idée. Il a dé -
terminé des établissements financiers, des banquiers,
à instituer un comptoir d’escompte auquel pourront
être présentés, et par lequel pourront être reçus à des
conditions convenables, les bordereaux qui, avant
la débâcle , auraient pris le chemin de la Banque
de l’Union. Sans l’intervention du ministre ce comp-
toir, mis en rapport avec la Banque nationale,n’eût
peut-être pas fonctionné. Et sans ce comptoir la
clientèle commerciale et industrielle de MM. Jacobs
frères, clientèle plus considérable à Bruxelles que
celle de tous les autres banquiers réunis, eut été fort
embarrassée de trouver l’argent dont elle aura besoin
pour l'échéance du 15 décembre, la plus dure de l’an-
née. Eile aurait fini par trouver de l'argent, mais elle
l’eût payé beaucoup plus cher, Un tas de grippe-sous
auraient abusé de la situation. Et la débâcle de la
Banque Jacobs aurait entraîné, rien que dans la
capitale, une centaine de faillites, U n’en sera pas
ainsi. Il y a donc service rendu. Le ministre des finan-
ces a peut-être péché par la forme ; il se peut qu’il ait
une arrière-pensée ; mais nonobstant il a bien fait.
Voilà les deux thèses. Choisissez.
Pour finir, un mot qui est bien en situation, et qui,
je crois, n’a pas encore été tiré à tm trop grand nombre
d’exemplaires, quoiqu’il ne soit pas d’hier ;
D’où vient cette expression qui a fait tant de bruit :
la christianisation des capitaux ? demandait un naïf à
un boursier. — C’est hien simple : Christianiser les
capitaux, c’est faire nne croix dessus.
{Autre correspondance).
Bruxelles, 10 décembre.
La force est jouée.
M. le ministre de la guerre s’en va à la Cambre.
Si sa nomination de président de l’Académie mili-
taire n’est pas signée encore c’est que les vingt-sept
appartements affectés à la Cambre à l’usage du prési-
dent de l’Académie militaire ne sont pas prêts. Ques-
tion de temps. L’entrepreneur recevra l’ordre d’activer
les travaux.
Mais cette fois il n’y a pas à en revenir. Le général
Guillaume n’est plus ministre de la guerre. Sa démis-
sion, si souvent donnée et retirée, si souvent annoncée
et démentie, est désormais un fait acquis. Au bout de
trois ans le général Guillaume s’aperçoit qu’il a été
mystifié, et l’armée avec lui, l’armée qui croyait de
très bonne foi que son organisation allait être changée,
et le public en même temps que l’armée, le public qui
a donné le gouvernement aux cléricaux, croyant dans
sa naïveté que les promesses faites par les cléricaux
à l’approche des élections n’étaient pas des promesses
en l'air.
Donc le ministre de la guerre se retire. Et nous con-
servons : .
1° La loi du contingent. Lé contingent reste fixé à
12,000' hommes, comme sous l’administration libérale.
2° La loi de milice y compris le remplacement, qui
devait disparaître selon les programmes anti-milita-
ristes ; "
3° La loi d’organisation de l’armée telle que les libé-
raux, étant en majorité, l’ont votée malgré l'opposi-
tion acharnée des cléricaux qui ont fait de la poli tique,
et rien que de la politique, à propos d’une question
éminemment nationale. .
Pour compléter le tableau, l’intérim du ministère de
la guerre est confié à ce noble agriculteur qui est de-
venu—on n’a jamais su pourquoi, mais je suppose
parce qu’on ne trouvait personne — qui est devenu,
dis-je, ministre des affaires étrangères. Et ce noble
I gentilhomme campagnard, qui prend la direction du
! département de la guerre en remplacement du géné-
ral Guillaume, partage sur la question militaire l'opte
nion du ministre défunt. Au sein de la commission mi-
litaire il s’est prononcé en faveur de la suppression
du remplacement, et c’est sur cette question du rem-
placement que le désaccord s’est produit entre les mi-
nistres civils et le ministre militaire; les premiers se
prononçant pour le maintien du remplacement et M. le
général Guillaume se prononçant pour le service
personnel.
L’annonce de la démission du général Guillaume n'a.
guère produit d’effet. On est si habitué aux reculades
du ministère que celle qu’il vient d’accompîir à l’occa-
sion de la question militaire n’a surpris personne. Elle
n’a pas en tous cas détourné l’attention de la catas-
trophe financière de la maison Jacobs. C’est ce qui
m’engage à vous donner quelques renseignements au
sujet de cette maison de banque.
La Banque de l’Union a été fondée par acte authen-
tique du 13 novembre 1863. Les fondateurs étaient ;
M. le chevalier Alphonse de Wouters d’Oplinter,
propriétaire à Bruxelles; '
M. le comte Eugène de Meeus, administrateur de la
Société de Monceau-Fontaine *
M. Sépulchre, ingénieur, directeur de la Société de
Vezin-Aulnoye ;
M. Edouard Ducpétiaux, inspecteur général hono-
raire des etablissements de bienfaisance et des prisons ;
M. fe comte Eugène de Kercklïove-Varent, ancien
ministre plénipotentiaire demeurant à Malines ;
M. le baron Charles Snov, membre de la Chambre
des Représentants ;
M. i’rosper de Haulleville,propriétaire à Bruxelles;
M. le comte Edouard de Liedekerke, bourgmestre de
Paillie;
M. Julien Morel, administrateur-directeur général
de la société d'exploitation ;
M. le baron Emile-Joseph de Turck-de Keersbeek,
conseiller provincial ;
M. Florent Jacobs, consul de S. M. la reine d’Es-
pagne ;
M. Jean Jacobs, consul de Mecklembourg-Shwérin.
La Société est une commandite par actions.
MM. Florent et Jean Jacobs en sont les directeurs
gérants, seuls responsables des engagements de la
Société envers les tiers.
L&capital social était de dix millions divisé en dix
mille actions nominatives de mille francs. Le capital,
par décision unanimede l’assemblée générale extraor-
dinaire du 4 juillet 1864, a été porté à vingt millions ;
plus tard il fut porté à 30 millions.
Par l’article 32 des statuts, MM. de Wouters, de
Meeus, Snoy, deKerckhove, Sépulchre, Ducpétiaux,
Ed. de Liedekerke, J. Morel, P. de Haulleville et de
Turck furent nommés membres du conseil de surveil-
lance. Ils s’adjoignirent pour compléter le conseil :
MM. Auguste Dumon, ancien ministre des travaux
publics ;
Le comte Cornet de Grez ;
Clément Bivort, industriel, à Monceau-sur-
Sambre ;
Henri Dumortier, ancien membre de la Cham-
bre des Représentants;
Le comte de Yillermont, administrateur de la
Royale Belge.
L’article 41 règle le partage des bénéfices, il est
ainsi conçu :
“ Sur lès bénéfices nets réalisés il est prélevé an-
nuellement une somme suffisante pour servir au ca-,
pital versé un intérêt de 5 p. c. que la gérance rK
l’avis du conseil de surveillance, peut faire uy
semestriellement. K •
Le surplus des bénéfices est distribué comme suit ■
60 p. c. aux actionnaires. e smt *
10 p. c, à la réservW .
15 p. c. à la gérance. "
8 p. c. au conseil de surveillance, à repartir entre
particulière! 863 délégués’ suivan{ leur convention
2 p. c. pour créer un fonds de bienfaisance d%it
ie conseil de surveillance détermine l’emploi.
5 p. e, aux fondateurs qui sont les dix premiers
comparants à 1 acte. 1
Voici enfin ia disposition relative aux versements
sur les actions non libérées.
» Sur le montant des actions souscrites un premier
versement de 20 p. c. est exigible au moment de la
souscription.
” Les autres appels d9 tonds ne peuvent avoir lieu
que de 1 avis du conseil de surveillance, par dixièmes
au plus, et successivement, de telle sorte quo les ac-
tionnaires soient toujours prévenus au moins deux
mois d’avance et qu’il ne puisse leur être demandé
pendant ces deux mois un nouveau versement. »
Les actionnaires auxquels un appel de fonds est;
adressé paraissent devoir invoquer cette disposition
des statuts pour résister à la demande de la gérance
Les tribunaux seront donc appelés à se prononcer. Ils
devront décider si la clause statutaire est applicable
au cas de déconfiture.
Voici maintenant des détails extraits du rapport,
présenté par les gérants à l’assemblée générale du 4
avril 1871 :
» Au 31 décembre 1869 nousavions émis 28,057actions
non libérées et 1,943 actions libérées. En 1870, 62'.*
actions non libérées ont été converties en 629 actions
libérées. Total 27,428 actions non libérées et 2,572 ac-
tions libérées,
» La faveur dont jouissent nos actions à la Bourse,
résultat de leur parfait classement, nous impose des
devoirs que nous nous efforçons de remplir.
» Versements sur actions ; -
200 fr. sur 27,428 actions . . . fr. 5,485,600.—
1000 « » 2,572 » ...» 2,572,000.— -
Versements anticipés............» 186,026.26
Total. .
» Au 31 décembre 1869.. .
Augmentation . . .
Capital de la Banque.
Versements effectués.
. fr. 8,243,626.26
. » 7,708,854.40
. fr. 534,771.86
. » 30,000,000.—
. » 8,243,626.26
Versements dus. . . fr. 21,756,373.74
•• La Banque compte 1527 actionnaires en nom dont
773 possédant 24,566 actions, ont droit de vote.
» En 1870 le nombre des comptes de dépôts était da
2364; et on avait disposé par 41,000 échèques. Cette
année là l’action a produit 11 3/4 pour cent. »
Je remarque encore dans le rapport de 1871 le pas-
sage suivant :
» Comme les années précédentes, nous avons le de-
voir de rendre justice à la prudence qui a présidé à la
direction de nos trois succursales. Notre succursale
d’Anvers mérite une mention particulière, eu égard
à son important chiffre d’affaires et à l’intelligence
avec laquelle ses opérations sociales sont dirigées. »
Voici enfin la composition actuelle du Conseil de
surveillance de la Banque de l’Union :
MM. Chev. de Wouters-d’Oplinter, président; Vi-
comte E. de Kerckhove, vice-président ; Baron de
Turck de Keersbeek, secrétaire; G. De Decker; Ga-
chard; Comte Ch. deLannoy; Jos. Sépulchre; Comte
Ed. de Liedekerke; Ch.DeMeulemeester;Ducd’Ursel;
A. De Becker; Baron Hipp. Délia Faille.
Le comptoir d’escompte, qui a été formé pour venir en
aide aux commerçants et industriels dont les affaires pou-
vaient être entravées par ia suspension de paiements Je la
Banque do l’Union, a commencé à fonctionner.
On a mal compris le rôle de la Banque nationale dans
cette combinaison. La Banque nationale n’a aucun rapport,
avec la Banque Jacobs frères et C«; elle a purement et
simplement pris l’engagement do prendre au comptoir,
institué provisoirement, les valeurs qu'il pourrait lui re-
mettre, avec une garantie de 80 p. c. dans les pertes pou-
vant résulter de ces opérations et en eourânt elle-meme.
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