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sans vouloir participer aux bénéfices, un risque de
20 p. c. (Ind.)
La part de 5 p. c. réservée a été attribuée à la maison S.
Lambert, représentant de MM. de Rothschild de Paris. ■
1 {Etoile).
Le Comptoir spécial d’escompte fait dès à présent des
avances aux titulaires de comptes courants et de comptes
de dépôts de la Banque de l’Union, moyennant délégation
sur ces comptes. ,
Comme celle d’avant-hier la Bourse d’hier a ete fort
suivie. Tout le monde était avide de renseignements, mais
on en était généralement pour ses frais de curiosité.
Rien de précis ne transpire en effet. Du reste, le calme
dont on a fait preuve ne se dément pas. Les banques flé-
chissent bien un peu par suite de réalisations de gens
timides ou d’une excessive prudence, mais sans autre rai-
son, sans même qu’un motif sérieux soit allégué. {Id.)
Les dépôts à la Banque de l’Union s’élevaient, à la date
de la suspension des payements, à28etnonà 20 millions.
Nous avons indiqué le chiffre des dépôts consigné au bilan
au 31 décembre 1871.
{Id.)
Yoicila déclaration de M. le ministre intérimaire de
la guerre dont parlé notre correspondant, déclaration
faiteaunomdu cabinet et qui a provoqué les débats
dont nous publions plus loin le compte-rendu analy-
tique :
Messieurs,
Nous considérons comme un devoir de maintenir le con-
tingent de douze mille hommes.
Nous maintenons également la loi de milice de 1870 dans
toutes ses bases essentielles, y compris le remplacement,
ainsi que la loi d’organisation de l’armée.
Fidèles interprètes de la volonté du pays, les Chambres,
nous en somfnes convaincus, examineront toujours avec
une patriotique sollicitude les mesures que la nécessité
aurait imposées ou que fexpérienee conseillerait,soit pour
assurer la sincère application de ces lois, soit pour perfec-
tionner nos institutions militaires, sans aggraver les char-
ges des familles, ni dénaturer les principes fondamentaux
de ces mêmes lois organiques.
Parmi les causes du déficit sur le contingent legal, il en
est qui paraissent exiger une légère modification ou addi-
tion à la loi de milice. Ainsi, après la remise du contingent,
les miliciens que l’autorité militaire juge être impropres
au service sont soumis à un nouvel examen fait par la
députation seule.
» L’institution d’une sorte de conseil de révision de com-
position mixte offrirait une garantie nouvelle à l’armée et
aux familles. . , „ ,,, ,
Le cabiuet estime que, tout en maintenant la faculté du
remplacement consacrée par la réceDte loi de milice, il
faut s’attacher à corriger, dans la mesure du possible, les
vices ou les inconvénients que l’expérience a révélés. Des
dispositions tendantes à cette fin seraient un utile comple-
ment de ia loi de milice, et, en même temps, elles auraient
pour effet d’en consolider les bases principales.
L’organisation de l’armée est bonne. L’épreuve faite
lors de la mobilisation de 1870 a permis de constater que
des services qui se rattachent à la fois au bien-être du
soldat en campagne et à la force utile de l’armée ou sont
incomplets, ou laissent à désirer. Cette organisation est
sans nul doute perfectible quant aux services accessoires
ou même quant aux rapports proportionnels entre les
diverses armes.
Selon la conviction du cabinet, il n’y a donc pas lieu
d’étendre les charges du service militaire, et si, pour
rendre l’organisation actuelle de l’armée plus solide, plus
efficace, mieux appropriée à l’accomplissement de ses
grands devoirs, quelques modifications du budget des
dépenses militaires étaient reconnues nécessaires, le gou-
vernement n’hésiterait pas à faire un appel au patriotisme
des Chambres.
On écrit d’Audenarde au Journal de Oand :
« Une place de notaire est vacante à Audenarde.
» Parmi les nombreux postulants, le plus jeune des can-
didats, neveu d’un notaire d’Audenarde, sera nommé,
dit-on.
» Le seul titre de ce jeune candidat (trop jeune, peut-etre !
car il y a doute s’il a les années de stage voulues), est d’être
le neveu de son oncle, homme puissant notaire influent, à
qui sénateur et représentants de l’arrondissement n’ont
rien à refuser.
» La ville d’Audenarde offrira cette particularité, unique
en Belgique, d’un oncle et d’un neveu, notaires dans la
même ville,habitant sous le même toit, et supprimant ainsi
de fait une place de notaire à leur profit exclusif et au dé-
triment de tous, en accaparant par leurs deux études réu-
nies, la clientèle de tout un canton. »
Nous lisons glans Y Indépendance :
L’emprunt provincial de 3 millions, qui avait été
mis en soumission publique , a été obtenu par là
Banque centrale d’Anvers au taux de 100 3/4, ressor-
tant avec la jouissance d’intérêts à 98 1/2.
nies voisines.Par conséquent, il fautcompter sur au moins
i 1000 tonneaux de cette marchandise.
I Verres à vitre. — Le verre ordinaire belge est le seul
! employé dans Victoria. La quantité importée so monte à
! des milliers de caisses ; la casse causée par le transborde-
i ment équivaut souvent à 20 p. c. et au delà. Les frais ad-
i ditionnels causés par le transbordement s’élèvent à 10 ou
15 p. c. ,
Verreries et gobeletterie. — Des quantités considéra-
biesde ces articles sont importées ici sous la forme de
• cristaux, globes, verres à lampe et objets de fantaisie.
; La casse s’élève souvent à 5 0/0. Les frais additionnels de
transport sur une marchandise si volumineuse se montent
souvent à 25 p. c. de la valeur.
Clouteries.— Les différentes espèces de clous, chevilles,
etc. produites dans le pays de Liège et aux environs
de Charleroi, ont conquis une place sur les marchés des
colonies. Ce sont des marchandises lourdes, difficiles à
manier, sujettes a la rouille. Les frais de transport à
Londres, transbordement et autres sont onéreux, et la
marchandise est sujette, pendant ces changements fré-
quents, à des avaries considérables.
Les mêmes remarques s’appliquent au fer laminé en
barres, aux tôles et en général, au zinc et à tons les mé-
Vmx,poutrelles, rails, matériels de chemin de fer, etc. La
différence des trais additionnels à Londres et le risque
d’avarie parla rouille empêchent ces marchandises de
lutter avec les produits du Staffordshire et autres endroits
de l’Angleterre, sur le marché de nos colonies.
Marbre. — Cet article, sous la forme de cheminées sculp-
tées, vases, pendules, monuments funèbres, etc., a été lar-
gement importé pendant quelque temps de Belgique. Mais
ces affaires ont échoué par suite de la casse énorme, se
montant souvent à 40 p. c. de la valeur, à laquelle les ob-
jets ont été exposés pendant le maniement à Londres. Au
contraire, s’ils pouvaient être déposés une fois pour tou-
tes en cale de navire à Anvers, pour n’être manies de nou-
veau qu’à leur arrivé à Melbourne, la casse serait à peu
pres nulle : outre cela, les frais additionnels seraient évités
et alors cette marchandise pourrait défier toute concur-
rence locale ou étrangère.
Genièvres. — Les mêmes remarques s’appliquent à cet
article ; les frais lors du transbordement sont considéra-
rables et la casse est toujours fort grande. Le papier d’im-
primerie et d’emballage vient sous la même catégorie.
Soufre en fleur et produits chimiques.— Ces articles
étant volumineux, leur double transport et les frais de
transbordement formeraient un bénéfice qui permettrait
aux industriels belges de défier la concurrence.
Il serait trop long d’énumérer tous les autres articles,
tels que cigares, draps, étoffes de soie et de coton, toiles,
etc., etc., qui proviennent de Belgique et qui tous sont
sujets aux mêmes [remarques.
J’en déduis donc qu’il serait beaucoup plus avantageux
pour les négociants ou expéditeurs de payer un fret même
plus élevé que celui qui a cours à Londres, afin d’éviter la'
casse qui, le plus souvent, absorbe tout le profit.
D’un autre côté, la différence dans les frais sur beaucoup
de marchandises ayant un grand volume, mais peu de va-
leur, donnerait aux fabriques belges un avantage réel
dans la concurrence avec les fabriques anglaises, qui n’ont
pas ces frais à débourser.
La marina marchande belge compte tous les ans de nou-
veaux navires, bâtis sur les plus beaux modèles et capa-
bles de lutter avec les vaisseaux d’autres nations pour la
vitesse ; il ne devrait doncpas exister de difficulté à l’éta-
blissement d’une ligne régulière,demandant l’emploi de na-
vires de 800 à 1,000 tonneaux.
Le courant d’affaires qui serait créé suffirait, au bout
d’un certain temps d’essai, pour maintenir une telle ligne
indépendamment par la suite. Le grand point serait de
connaître partout, dansles grands centres d’industrie et de
commerce, l’établissement d’une ligne régulière à départs
fixes, afin d’attirer les marchandises de toutes prove-
nances.
Non seulement les marchandises produites en Belgique
prendraient alors cette route, mais aussi celles dérivées
de l’Allemagne, de la France et de Hollande, car Anvers,
par sa position, se trouve à la portée de tous ces pays.
Quantité de maisons australiennes ont des succursales à
Londres, auxquelles sont transmis des ordres, pour des
marchandises belges, allemandes ou autres; leurs achats,
au lieu d’être dirigés sur Londres, seraient embarqués à
Anvers directement pour Melbourne, évitant de cette ma-
nière une masse de frais.
Quant aux cargaisons de retour, les navires pourraient
charger pour Anvers viâ Londres, comptant un léger fret
additionnel pour Anvers et donnant ainsi aux spéculateurs
belges l’avantage de deux marchés, tandis que les navires
seraient certains d’un bon fret et d’une pleine cargaison.
Les articles d’exportation de ce côté consisteraient en
laines, suifs, peaux, os et cornes, minerais de cuivre et
d’antimoine, viandes conservées, blé, etc.
De toutes ces marchandises, la Belgique absorbe une
quantité considérable.
J’ose vous prier, M. le ministre, dans l’intérêt du déve-
loppement du commerce belge, de vouloir bien soumettre
ces détails aux principales chambres de commerce du
royaume, afin de les engager à prendre l’initiative des me-
sures nécessaires pour stimuler l’établissement de commu-
nications régulières avec l’Australie,
Agréez, etc.
Le consul de Belgique à Melbourne,
J. BENARD.
Aux termes du projet de loi déposé, dans la séance
d’hier, à la Chambre des Représentants, par le minis-
tre de la guerre ad interim, le contingent de l’armée
pour 1873 est fixé à 100,000 hommes.
Le contingent de la levée de milice est fixé au
maximum de 12,000 hommes, qui sont mis à la disposi-
tion du gouvernement. -
Ce dernier contingent est divisé en deux parties :
l’une, active, de 11,000 hommes ; l’autre, de réserve,
de 1,000 hommes, assignée à l’infanterie.
On assure qu’un arrêté royal convoquera le collège élec-
toral de la villa de Namur pour le 3 janvier prochain, à
l’effet d’élire un conseiller communal de cette ville, en rem-
placement de M. Pépin, décédé. {Journ. de Bruxelles.)
Commerce, marine, etc.
Nous recevons la communication suivante que nous
accueillons au même titre que la lettre à laquelle il y
est fait allusion :
Monsieur le rédacteur.
Bans votre numéro du 8 décembre, vous avez inséré une
lettre dont les auteurs croient devoir critiquer une déci-
sion arbitrale qui les a déboutés d’une réclamation d’ava-
rie contre l’une des compagnies que je représente.
La sentence constate « que les assurés avaient, en cas
de sinistre, â suivre, soit les lois belges, soit les lois du
pays de reste ; que les réceptionnaires ne se sont conformés
ni aux unes, m aux autres ; qu’en l’absence de toute pro-
testation, ni expertise contradictoire par des experts léga-
lement nommés, mise en lieu tiers, et vente publique
légalement ordonnée, ce serait ouvrir la porte aux plus
graves abus que de reçonnaître la régularité des opéra-
tions des réceptionnaires. »
Cette décision est conforme à de nombreux précédents
judiciaires tant en France qu’en Belgique.
La cour d’appel de Bruxelles étant saisie de l’affaire, je
m’abstiendrai de toute autre réponse. Les considérants ci-
dessus prouvent que les arbitres ont examiné la question
sous toutes les iaces ; et, s’il y a lieu, il ne me sera pas
■ difficile d’établir devant la cour la parfaite inanité du
moyen déduit de certains prétendus usages, qui ont si peu
de consistance et de valeur qu’on n’en a pas même fait état
devant le tribunal arbitral.
Recevez, Monsieur, l’assurance de mes sentiments, distin-
gués. j. v. d. w.
Melbourne, le 10 oetobre 1872.
Monsieur le Ministre,
Le 17 mai 1871, j’ai eu l’honneur de vous soumettre quel-
ques détails au sujet des avantages que présenterait pour
l'industrie belge l’établissement de communications di-
rectes entre Anvers-etd’Australie.
Dans cette époque de progrès, lorsque l’attention de
toutes les nations européennes est portée vors ces impor-
tantes colonies, lorsque même la Suède et la Norvège en-
voient un commissaire spécial pour étudier les différentes
colonies, dans le but d’établir des relations commerciales
directes, et lorsque la France et l’Allemagne prennent des
mesures dans le même but, je ne puis m empêcher de té-
moigner mon étonnement de l’apathie montrée par nos
commerçants belges.
Notre pays peut lutter favorablement dans beaucoup
d'industries avec l’Angleterre et les autres pays. Les droits
imposés ici, à l’entrée, sont les mêmes sur les marchan-
dises 4e toute provenance; il est vrai qu’un grand commerce
en articles belges se lait déjà indirectement, mais il est
capable d’une très grande extension sous les auspices plus
favorables.
En cemoment,les risques énormes de casse etd’autres ava-
ries à courir pendant le transbordement des marchandises,
sans compter les frais occasionnés par ce travail ainsi que
par l’expédition à Londres, forment une entrave réelle au
développement des relations- et empêchent beaucoup
d’articles d’entrer en concurrence avec les preduits
anglais.
Un coup d’œil jeté sur les quelquels articles qui suivent,
vous donnera une idée des avantages que présenterait
l’expédition directe d’Anvers à Melbourne ;
Prenons pour commencer l’article Bougies. — De la
quantité consommée dans toute la colonie, qui s’élève
environ à 8,000 ou 9,000 caissettes (de 25 livres) par mois,
près de 60,000 viennent des fabriques belges. Une partie
provient des manufactures d’Amsterdam et de Gouda.
Cette quantité énorme de marchandise (750 tonneaux)
passe par la veie de l’Angleterre, les prix devant être
majorés des frais additionnelles de transport, outre le
risque d’avarie qui est fort grand.
Des établissements pour la fabrication de bougies sont
déjà installés à Melbourne ; d’autres sont en voie de pro-
grès et il dépendra probablement bientôt du montant de
la différence des frais de transport (directement ou indi-
rectement), si les bougies belges peuvent continuer à lut-
ter avec les produits de la colonie ou non. Mais Victoria
exporte également beaucoup de bougies aux autres colo-
Actes officiels.
Armée. — Par arrêté royal, en date 10 décembre, sont
nommés sous-lieutenants à l’école d’application les élèves
de la 36e promotion (armes spréeiales) dont les noms
suivent : Lecointe, comte de Hemrieourt de Grune, Ter-
linden, Pilette, Vermeulen, Jacob, Missonne, Van Damme,
Mersch, Cambrelin, Balat,Wouters, de T’Serclaes, Cosson,
Penneman, Vanhorenbeek, Hollevoet, Bertrand, Adts,
Dujardin, Canivet, Busschots.
— Administration des chemins de fer (postes, et
télégraphes . — Par arrêté royal,en date du 30 novembre,
M. Gérard, ingénieur honoraire des mines, a été nomme
sous-ingénieur.
— Ministère. — Des arrêtés royaux du 10 acceptent la
démission du ministre de la guerre, général Guillaume, et
chargent do l’intérim du département-M. le ministre des
affaires étrangères,
NOÜVELLESJTRANGÈRES
SUISSE.
On écrit de Berne :
Les Chambres réunies du parlement suisse ont procédé
vendredi dernier au renouvellement du pouvoir exécutif
de la Confédération (conseil fédéral). Ce conseil se compose
de 7 membres, dont chacun dirige un des départements
équivalant aux ministères des autres pays.
Ordinairement l’élection du conseil fédéral est assez cal-
me, et depuis longtemps c’est seulement par suite de la
mort ou de la démission de l’un ou de l’autre des titulaires
que des modifications survenaient dans le personnel du
pouvoir exécutif. C’est pour la première fois, vendredi der-
nier, qu’un membre du conseil, se portant candidat et ap-
puyé par un parti nombreux, a échoué.
Cette première victime est M. Challet-Venei, dont la
position avait déjà été très-fortement menacée aux élec-
tions de 1866 et 1869. Cette fois M. Challet-Venel a suc-
combé malgré la façon satisfaisante dont il administrait
les finances de la confédération, il a succombé parce gue
son attitude antirévisionniste avait déplu à la majorité.
M. Challet-Venel, en effet, de même que M. Dules, s’était
montré adversaire de larévision qui a été rejetée. Seule-
ment M Dules, esprit plus politique et plus perspicace que
son collègue de Genève, a préféré ne pas s’exposer à un
échec et il a renoncé d’avance à toute candidature.
C’est M. Rovel, du canton de Neuchâtel, et un partisan
énergique de la révision qui l’emporte sur M. Challet ; le
siège occupé par le canton de Genève depuis 1864 sera
désormais attribué au canton de Neuchâtel. M. Rovel
appartient en politique à la même opinion que M. Challet,
au radicalisme modéré.
Les autres membres du conseil fédéral sont MM. Cere-
sole (Vaux), Echenk (Berne). Knüsel (Lucerne), Seherer
(Zurich), Welti (Argovie), et Nœf (S&int-Gall). La position
de ce dernier avait été fortement menacée à cause de
son grand âge, il a plus de 70 ans ; néanmoins il est resté
vainqueur, ses adversaires n’ayant pu arriver à s’entendre
sur la personne d’un candidat à lui opposer.M.Ceresole a été
nommé président de la Confédération. Ce vote a une signi-
fication particulière. M. Ceresole, quoique appartenant à
un canton qui a rejeté la révision au mois de mai, a été un
ardent défenseur de cette révision; il s’est trouvé en dis-
sentiment avec les électeurs, et ceux-ci lui ont témoigné
leur mécontentement en lui refusant leur voix. Aujourd’hui
M. Ceresole, Vaudois, n’est pas député du canton de Vaud ;
il a été nommé par un cercle révisionniste du canton de
Berno. Sa nomination peut être considérée comme une
manifestation révisionniste.
au Val-Richer, dans son parc ou dans le cabinet où il a
éerit les célèbres Méditations sur la religion chrétienne,
qui ont eu tant de succès,comment veut-on que cet illustre
vieillard de quatre-vingt,-six ans, depuis vingt-quatre
années retiré de la politique, sache mieux que M. Thiers
où est la vraie majorité du pays? M. Guizot, s’il a tenu
le prçpos qu’on lui prête, s’est trop avancé, et s’est fait
tort àlui-naêrne autant qu’à l’officieuse mission qu’il a
cru devoir remplir. Aussi croyons-nous très-sincèrement
3ue nous nous trouvons une fois de plus en face de l’une
e ces inventions toutes gratuites et pas-toujours adroites
qui sont familières à ia Patrie.
FRANCE.
On lit dans la Patrie :
M. Thiers a reçu samedi à Versailles la visite de M.
Guizot. L’ancien ministre de Louis-Philippe se serait,
assure-t-on, dérangé tout exprès pour conseiller au pré-
sident de gouverner avec la majorité conservatrice de la
Chambre,» qui est, aurait ajouté le châtelain du Val-
Richer, aussi la vraie majorité du pays. »
A quoi la République-française répond de la
manière suivante :
Nous comprenons fort bien que M. Guizot se soit « déran-
gé tout exprès » pour conseiller à M. le président de la
République de gouverner avec la majorité conservatrice.
Mais si, comme le prétend la Patrie « le châtelain du Val-
Richer » a cru devoir ajouter à son eonseil cette affirma-
tion, que la majorité conservatrice est aussi la vraie majo-
rité du pays, nous avons lieu de penser que l’affirmation
n’aura pas laissé de nuire au conseil et de l’empêcher de
porter ses fruits.
M. Guizot est certainement un homme très considérable,
fort illustre ; on lui doit la plus grande déférence, et nous
sommes persuadés que personne ne voudrait manquer de
la lui témoigner. Mais enfin M. Guizot, comme tout le
monde, s’il veut bien parler, est tenu de parler des choses
qu’il sait. Or, comment veut-on que M. Guizot, qui vit
enfermé, soit à Paris dans son salon ou à l’Académie, soit
BELGIQUE.
Chambre des Représentants.
Séance du 4 Décembre.
M. PRÉSIDENCE DE M. THIBAUT.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
m. de theux, chef du cabinet, prend la parole.
Messieurs, j’ai l’honneur de communiquer à la Chambre
deux arrêtés royaux, dont l’un accepte la démission offerte
par M. le lieutenant général Guillaume de ses fonctions de
ministre de la guerre, et l’autre nomme le ministre des af-
faires étrangères, M. d’Aspremont de Lynden, ministre de
la guerre ad intérim. (Sensation).
m. d’asi-rf.mont de lynden, ministre des affaires étran-
gères et ministre de la guerre ad intérim dépose le projet
de loi fixant le contingent de l’armée pour 1873, et donne
lecture d’une déclaration sur les intentions du cabinet
quant à la question militaire. (Voir à la 1™ page).
m. rosier. Je remercie M. le ministre de la guerre ad
intérim des déclarations qu’il vient de nous faire au nom
du gouvernement. Nous connaissons maintenant le pro-
gramme du cabinet sur la question militaire. Mais ce que
nous ne connaissons pas, ce que nous ne trouvons pas dans
les paroles de l’honorable M. d’Aspremont, ce sont les mo-
tifs qui ont déterminé la retraite de M. le lieutenant géné-
ral Guillaume.
Il nous reste à apprendre aussi si M. le ministre de la
guerre ad interim prendra devant la Chambre la défense
du programme qu’il vient de nous exposer ou si cette dé-
fense sera confiée à un commissaire.
m. pirmez. Je suis heureux des déclarations que vient de
faire le gouvernement. En effet, il résulte de ces déclara-
tions que le gouvernement entend faire ce que nous avons
fait nous-mêmes. Ainsi viennent à tomber les accusations
dont nous avons été si longtemps poursuivis.
Maintenant, on nous annonce des modifications à la loi
sur le remplacement. Soit ; si ces modifications nous don-
nent mieux que ce que nous avons , je suis prêt à voter
ces améliorations.
Mais je doute que Ton puisse faire mieux que ee que nous
avons fait avec 1 approbation de l’administration militaire.
L’orateur expose en détail ce qui a fait sa conviction en
1870 au sujet du remplacement.
Cette conviction, dit-il, est restée entière. Pour lui le
remplacement no peut être mauvais que par le traitement
que l’on fait au remplaçant, regardé dans l’armée comme
un rebut de la société/ C’est en le discréditant qu’on le
pousse à semai conduire, et la responsabilité en cette ma-
tière remonte aux chefs.
J’engage, dit en terminant l’orateur, le gouvernement à
prendre rengagement formel de donner à la loi de 1870 une
bonne application : je prie le ministre ad interim d’agir de
telle sorte que les chefs de l’armée sachent qu’en lui ils
trouveront un chef rigide.
m. d’aspremont de lynden, ministre de la guerre ad in-
terim. La chambre comprendra que je ne puisse immé-
diatement répondre au discours qu’elle vient d’eDtendre.
Je me bornerai â dire que le gouvernement, désireux
d’améliorer notre organisation militaire, sera heureux de
recevoir le concours de tous les hommes dévoués à nos
institutions.
m. Rogier. Je demande une réponse à la question que
j’ai posée au gouvernement : quels sont les motifs de la re-
traite du lieutenant général Guillaume, ministre de la
guerre ?
Y avait-il désaccord entre l’honorable ministre et les
autres membres du cabinet ?
On nous parle de concours bienveillant aux améliora-
tions que Ton projette. Mais ce concours était acquis au
ministre démissionnaire comme au ministre intérimaire.
m. malou, ministre des finances. La réponse que nous
demande l’honorable M. Rogier se trouve, ma semble-t-il,
dans la déclaration qu’à faite M. le ministre de la guerre
intérimaire.
Nous maintenons le chiffre du contingent, laloide milice
dans ses bases essentielles, étl’organisation de l’armée.
Du reste, l’honorable eomte de Theux vous ayant fait
connaître la démission du lieutenant général Guillaume, a
suffisamment dit, à mon sens, que le ministre de la guerre
était en complet désaccord avec ses collègues.
m. thonissen, répondant àM. Pirmez, dit qu’il n’a cessé
d’être l’adversaire du remplacement, et qu’il Test encore
aujourd’hui. Sa raison principale est que, dans son opinion,
Jes remplaçants soht pris parmi les déclassés de la société.
m. pirmez. L’henorable M. Thonissen nous dit que la loi
de 1870 n’a pas produit les résultats qu’on en attendait.Mais
cette loi n’a produit ses premiers effets qu’en 1871.
Il y a plus, la loi de 1870 a été appliquée contrairement
à son esprit, non pour lui faire produire de bons résultats,
mais pour lui en faire produire de mauvais.
On nous dit : Les remplaçants désertent. Mais, je lecrois
bien, si j’étais remplaçant, je déserterais aussi On ne cessa
de dire que les remplaçants sont le rebut de la société. Il
y avait cent pour cent de remplaçants dans l’armée de
Wellington. Et en Angleterre...
m. thonissen. En Angleterre, l’Etat paie très-cher ses
remplaçants.
m. coomans. Nos remplaçants sont mieux payés que les
militaires anglais.
m. pirmez. Raison de plus. Chaque fois qu’on parle du
remplacement on oublie ce qui sfest passé du temps de la
Commune. Qu’était-ce que l’armée de 1a Commune ? C’était
l’armée du service obligatoire. Et l’armée de Versailles,
qu’éta : . Inonune armée organisée avec d8S rempla-
i. Thonissen nous dit que l’Angleterre n’a cessé de dé-
cliner depuis soixante ans. L’Angleterre a contribué à la
fondation et au maintien de notre nationalité. Lors de
l’affaire des chemins de fer, nous avons couru un immense
danger et nous pouvons dire aujourd’hui que e’est l’Angle-
terre qui nous en a préservés.
m. GiYLLERY. La question posée par M. Rogier méritait
une réponse.
Ne l’oublions pas, nous nous trouvons en présence d’un
parti politique qui est arrivé au pouvoir en inscrivant sur
son drapeau : réduction des dépenses militaires. Il y a peu
de jours on nous annonçait les résultats des délibérations
de la commission militaire. Aujourd’hui, il suffit d’ouvrir
une trappe dans laquelle s’évanouit M. le ministre de la
guerre, et tout est dit. Les questions militaires s’imposent
a notre examen et nous nous trouvons en présence d’un
ministre de la guerre intérimaire. On ne nous dit rien. Les
élections sont passées et Ton vient nous dire sans façon :
M. le ministre de la guerre a donné sa démission. On ne se
donne même pas la peine de nous faire connaître les dis-
sentiments qui se sont produits entre M. le général Guil-
laume et le cabinet.
M. le général, Guillaume qui emportera des regrets, ne
fût-ce que pour sa franchise et sa probité, nous a fait na-
guère sur 1 organisation militaire un rapport alarmant.
Aujourd'hui le ministre se retire et le cabinet garde le si-
lence. On lui demande: Avez-vous un ministre en vue?
Comment comprénez-vous la défense du territoire, l’hon-
neur de l’armée que Ton nous dit toujours compromis par
les remplaçants?M. Malou ne nous dit rien. Je demande si
c’est là au régime parlementaire.
La dernière communication du gouvernement a été le
rapport de M. le général Guillaume. Ce rapport disait : les
réformes sont urgentes. Aujourd’hui, je le répète, on garde
le silence.
Eh bien, je proteste énergiquement contre cette attitude.
m. malou, ministre des finances. J’ai dit que la retraite
de M. le général Guillaume était provoquée par un dissen-
timent entre lui et les membres du cabinet, au sujet de la
question militaire. En faisant cette communication, le ca-
binet remplit son devoir vis-à-vis du pays.
Maintenant, il n’est pas exact de dire qüe le général
Guillaume ait dit dans son rapport que l’organisation de
l’armée était mauvaise. L’honorable général s’est au con-
traire prononcé en faveur de cette organisation, tout en
signalant les réformes à réaliser.
Quant au gouvernement, il s’est prononcé avec une
franchisa toute militaire, en déclarant qu’il maintiendrait
les lois de milice. Nous n’avons laissé subsister aueune
équivoque.
On nous demande encore si nous avons préparé un
sucesseur à M._le ministre de la guerre. L’arrêté de démis-
sionne nous a été notifié que ce matin. Et Ton veut que
dès à présent nous désignions le successeur de M. le
général Guillaume ! Ce n’est pas ainsi que les choses se
passent. Nous ne demandons pas mieux que de voir cesser
l’intérim. Mais en attendant, la Chambre se trouve en
présence d’un ministre responsable.
m. le iiardy. La commission militaire a-t-elle déposé
son rapport ?
m. malou, ministre des finances. Si mes souvenirs sont
exacts, la commission a déclaré queM. le ministre de la
guerre trouverait dans le rapportde lasous-commission...
plusieurs membres a gauche. Non ! non ! ce n’est pas
cela. ;;
m. malou, ministre des finances. D’après mes souve-
nirs, la commission a déclaré que le ministre de la guerre
trouverait dans le rapport de la sous-commission les élé-
ments nécessaires pour résoudre les cinq points signalés
par le gouvernement.
m. thonissen. C’est cela.
m. anspach. Je dois à ce propos rétablir les faits. La
grande commission a nommé une sous commission qui a été
chargée d’élaborer un rapport. Ce rapport concluait à la
suppression du remplacement. Cette question avait déjà
été soumise, et M. le ministre de la guerre intérimaire
s’ôtait même prononcé en faveur de ces conclusions. (Hi-
larité.)
L’orateur rappelle que le gouvernement a reproché à la
sous-commission d’avoir outrepassé son mandat. La com-
mission ayant alors demandé clos explications, le gouver-
nement a refusé de s’expliquer, et la commission a dû se
séparer sans prendre de résolution définitive.
m. malou, ministi’e des finances, termine en affirmant
que le gouvernement a donné à la Chambre des explica-
tions loyales et complètes.
m. van iiümbeeck reproche également au gouvernement
'do s’être retranché constamment derrière une équivoque.
Il constate que le gouvernement a refusé de répondre à une
question qui lui était posée par la commission. La commis-
sion, à son tour, a refusé (le répondre au gouvernement et
lui a envoyé, à titre de simple renseignement, le rapport
de la sous-commission, en y joignant la réserve formulée
par les membres de la commission.
m. de theux, ministre sans portefeuille, repousse à son
tour lo reproche que Ton adresse au gouvernement de
vouloir maintenir une équivoque. II est convaincu que la
Chambre a accueilli avec satisfaction la déclaration que le
remplacement sera maintenu. 11 est persuadé aussi que
quand le rapport de la sous-commission aura paru, le pays
lélicitera le gouvernement de n’avoir pas suivi ses propo-
sitions.
Quant aux améliorations dont il a parlé, le cabinet ne
ne les proposera que lorsque le gouvernement en aura
bien constaté l’utilité, sinon la nécessité.
Nous espérons, dit l’orateur, que .l’intérim du ministère
de la guerre ne se prolongera pas et nous avons la con-
fiance que le pays sera satisfait de nos déclarations.
m. orts. On vient de nous dire que le pays apprendra
avec plaisir quelle marche le gouvernement entend suivre
en matière militaire. C’est, à mon sens, une marche en ar-
rière. Je tiens à dire quelques mots pour dégager la com-
mission militaire de la responsabilité de cette marche.
La commission avait été saisie de questions techniques
et de questions de principes. Parmi celles-ci se trouvent
celles de savoir si le système de recrutement serait con-
servé, tel qu’on semble vouloir le maintenir. Le gouverne-
ment avait dans la commission un homme dont les opi-
nions étaient connues, qui était partisan du service per-
sonnel, et qui disait : Pas un homme, pas un cheval, pas
un eanon de moins.
La commission devait supposer que cette opinion était
celle du gouvernement. Qu’a fait la commission ? Pendant
que le gouvernement voulait supprimer le remplacement,
elle a résolu les questions d’application en ee sens.
Que s’est-il produit dans les organes, considérés comme
ceux du gouvernement? Une réaction contre la suppres-
sion du remplacement. La commission crut alors que le
gouvernement avait changé d’idées.
La commission, en présence des doutes qui l’avaient
envahie, comprit qu’elle allait faire des efforts stériles
dans ses études. Elle voulut, auparavant, obtenir des ren-
seignements du gouvernement, qui lui répondit par une
équivoque. On ne lui voulut dire ni oui ni non sur la ques-
tion du remplacement ni sur celle du service obligatoire.
Elle n’obtint pas de réponse plus claire sur le pointprinci-
pal : c’est alors que la commission résolut d’envoyer au
gouvernement le travail de lasous-commission. En suivant
cette marche elle s’est épargné un travail inutile, et elle a
obtenu ce qu’elle n’eût pas obtenu sans cela, peut-être, des
explications sur ce que se propose de faire le gouverne-
ment.
m. guyllery. Quel que soit le talent des orateurs qui
viennent de parler je constate que la question ne s’éclaircit
point. Plus on s’explique, moins je comprends.
m. coomans. Alors, nmssons-en.
m. guillery. Je constate que M. Coomans n’est plus aussi
curieux en matière militaire qu’il Tétait autrefois. Autant il
était pétulant naguère, autant il est devenu docile, obéis-
sant aujourd’hui. (Rires à gauche.)
Chose étrange, dans ce cabinet où il y a des ministres
sans portefeuille, nous voyons toujours des ministres qui
ont plusieurs portefeuilles.(On rit.) M. le général Guillaume
se retire parce qu’il est partisan de la suppression du rem-
placement. Et à qui confie-t-on le portefeuille de la guerre?
Au ministre qui s’est prononcé dans le même sens que M.
le général Guillaume. (Nouveaux rires.)
Nous voyons, maintenant, que c’est à l’aide d’une équi-
voque que Je gouvernement est arrivé au pouvoir,que c'est
à l’aide d’une équivoque qu’il s’y est maintenu.
Nous demandons quel sera le successeur du ministre de
la guerre. M. Malou nous répond que c’est ce matin seule-
ment qu’il a appris la démission du général. (Hilarité.) Si
jamais démission a été annnoncée, c'est bien celle-là.
Parlant du rapport de M. le général Guillaume, on m’a
attribué uiie int;rprétation exagérée de ee rapport. Mais
je persiste à dire que ce rapport recommandait la réalisa-
tion de réformes urgentes.
L’orateur fait remarquer que les membres du cabinet ne
so sont même pas treuvés d’accord sur le mandat à donner
à la commission militaire.
On nous dit d’attendre. Nous nous résignons parce qu’il
le faut, mais nous avons le droit de nous plaindre.
m. dumortier soutient qu’en effet la sous-commission
militaire dont il faisait partie avait outrepassé son mandat.
m. jacobs. Il me faut répondre à ce qu’on dit MM. Orts et
Guillery. D’après eux, le ministère dont je faisais partie
partageait l’opinion de M. le ministre de la guerre touchant
la service militaire personnel. Une rectification est ici ab-
solument nécessaire.
Rien ne justifie l’opinion des honorables députés de
Bruxelles. Le service militaire personnel a toujours été
l’opinion particulière de M. le lieutenant-général Guil-
laume, ministre de la guerre. Je m’en tiens à cette rectifi-
cation, ne voulant pas davantage intervenir dans le débat.
m. orts. M.Dumortierjaffirmequela sous-eommission ne
s’est pas maintenue dans les limites de son mandat. Je prie
la Chambre d’attendre la publication des documents avant
d’apprécier eette question sur laquelle je suis en complet
désaccord avec l’honorable membre.
J’engage le gouvernement à faire publier le plus tôt pos-
sible les procès-verbaux de la commission, ainsi que les
lettres qui ont été écrites par le département de la guerre
à la commission. Je me persuade que la Chambre, après
avoir pris connaissance de ces documents, jugera que la
commission a bien rempli son mandat.
m. malou, ministre des finances, s’engage à donner des
ordres pour faire publier le plus tôt possible les docu-
ments dont a parle M. Orts. Toutefois, il fait remarquer
que le rapport de la sous-commission ne pourra être
imprimé que plus tard. Il importe seulement de mettre la
Chambre à même de reprendre ce débat.
L’incident est clos.
La séance est levée à cinq heures.
Demain, séance publique a deux heures.
ANVERS, 11 Décembre.
Emprunt National Français de 3 milliards.
La Banque de Paris et des Pays-Bas, place du
Spectacle, 6, Anvers, est officiellement chargée
par le Trésor français de recevoir les versements
et les libérations à l’emprunt de trois milliards et
d’en donner quittance.
Ces versements peuvent s’opérer aux mêmes
conditions qu’en France.
Le Denier des Ecoles.
2e LISTE.
Montant précédent............................fr. 908.73
Des Drooge Mannen du café Drij Bocks (12e versem1) 10. —
Fr. 918.73
Le Cercle des collecteurs du Denier des Ecoles nous
prie d’annoncer que le produit de sa collecte laite au
bal du Club Neptunus samedi dr, monte à fr. 24-78.
Sous-comité de la l™ section. — Les membres du
sous-comité de la lre section sont instamment priés de
bien vouloir assister à la réunion qui aura lieu ven-
dredi prochain 13 décembre, à 9 heures du soir, au
local habituel YEtoile, rue du Chaperon, à l’effet de
procéder au renouvellement du bureau.
Sous-comité de la 7e section. — Les membres du
sous-comité de la 7e section sont priés d’assister à la
réunion qui aura lieu vendredi prochain, 13 décembre,
à 9 h. du soir, au local le Watergeus, au petit Bassin.
Ordre du jour : Renouvellement du bureau.
Les dernières nouvelles de Valparaiso annoncent
l’arrivée en ce port, à la du 9 décembre, du steamer
Republic de la White Star Line. Parti de Liverpool
le 5 octobre ce bateau a touché à Rio-Janeiro le 25 et
à Monte-Video le 30 du même mois. Ce navire a donc
fait le trajet de Liverpool à Rio-Janeiro en 20 jours,
de Liverpool à Monte-Video en 25 et de Liverpool à
Valparaiso en 35 jours.
Nous avons à enregistrer un nouvel accident arrivé
hier aux environs de l’ancienne Porte du Rhin, par
suite des manœuvres d’un train de marchandises.
Un chariot chargé de charbons y a été renversé au
passade.
Le fait même de ce dernier accident est chose insi-
gnifiante,mais il n’en apporte pas moins un argument
de plus aux réclamations très-justes du public qui
attend, depuis longtemps déjà, à ce que l’administra-
tion du chemin de fer organise enfin dans ces parages
un service de surveillance capable de mettre un terme
aux accidents et malheurs qui s’y produisent à tout
instant.
— Une « explication « conjugale a mis en émoi
hier la rue du Sable. Le nommé' B., en état d’ivresse,
avait commencé par quereller sa femme et s’était ou-
blié jusqu’à la frapper au visage. Aux cris de la mal-
heureuse épouse, les commères du voisinage sont
accourues, ont pris l’ivrogne à bras le corps et lui ont
administré une de ces corrections qui font époque
dans la vie d’un... battu.
B.,, a réussi à se sauver clopin-clopant de l’échauf-
fourée, qu’il avait du reste provoquée lui-même. Iln’est
pas encore rentré au logis.
— La police a arrêté hier une femme pour abus de
confiance. La prévenue avait emprunté,lundi dernier,
à une amie une montre avec chaîne en or, pour figu-
rer à une noce; mais le lendemain, au lieu de rendre
ces objets à sa propriétaire, elle est allée les engager
au Mont-de-piété.
Une autre arrestation a été faite dans la même jout ■
née, celle d’un chef de corporation accusé d’avoir voi!
un jambon au Bassin.
— On nous écrit de Rumpst : « Ce matin on a retiré
des eaux entourant le château de M. le baron de Gil '
man, le cadavre du nomméJean De Vocht, cultivateur'
âgé de 48 ans, demeurant en cette commune. On pré’
sume qu’il y sera tombé accidentellement.
— Cercle des Etudiants d’Anvers. — Aujourd’hui
Mercredi, 11 décembre, à 7 1/2 heures du soir, lro con
férence de la saison 1872-73 donnée par M. L. Strauss
Sujet : La situation économique de la Belgique et
les moyens pour développer ses relations avec les
pays transocéaniques.
— Les membres de la société philanthropique d’An.
vers Aidez-vous les uns les autres sont priés d'as!
sister à l’assemblée générale qui aura lieu dimanche
15 courant, à midi, à Y Hôtel de la Paix, rue des Me.
nuisiers.
— Le Cercle philanthropique Les Mousquetaire
donnera samedi prochain, 14 décembre, un grand bal
masqué au Théâtre des Variétés. La direction a ores,
nisé, au profit de la crèche Marie-Henriette, un»
riche tombola qui sera tirée au sort pendant la pause
— Aujourd'hui, à 6 heures du soir, l’orchestre de là
cathédrale exécutera plusieurs morceaux du psaume
In excilu Israël de notre compatriote M. J. Eyckem
et une Bénédiction de M. Emile Wambach, élève de la
classe de composition de notre Ecole de musique.
— La quatrième foire aux chevaux pour l’année
courante, aura lieu le mercredi 18 de ce mois.
— 74 veaux ont été exposés en vente au marché de
séjour. Ils ont été vendus sur pied defr. 0-95 à i-]n
par kilogramme.
FAITS DIVERS.
les inondations. — On lit dans le Journal de Bruges ■
« Nous marchons de pluie en tempêtes et de tempêtes en
orages. Les deux dernières nuiis encore, tous les éléments
ont dansé une sarabande effrénée. Le tonnerre s’est mis d«
la partie, il est venu en aide à la grêle pour empêcher )•
pauvre monde de dormir. Dimanche au petitjourla foudre
est tombée sur la statue de Memling, qui se mit à flamber
comme une allumette. Heureusement que, prévoyant un
incendio, on avait eu soin de grouper les pompes sur l»
place de l’Académie. On en détacha une qui vint asperger
à jet continu, l’œuvre de M. Picquery, qui, on Tapprendri
avec plaisir, n’a pas souffert etqui, comme le p henix.eq
sortie de ses cendres plus blanche et plus belle encore.’ »
On lit dans le Progrès de Charleroi :
“ Les eaux de la Sambre ont encore considérablement
augmenté depuis samedi soir, elles sont sorties hier de
leur lit et ont envahi partiellement quelques rues rte la
ville basse et le chemin de halage en aval de notre ville.
» La vallée de l’Heure a de nouveau été en grande partis
couverte d’eau et on nous cite plusieurs cultivateurs qui
éprouveront des pertes sérieuses par suite de ees inonda-
tions. »
Sous la date du 9, on lit dans VAmi de l'ordre, de
Namur :
» La tempête qui souffle depuis plusieurs jours, ne dis-
continue pas, la pluie seule subit dos interruptions.
» Hier, pendant toute la journée, il n’a pas plu, mais le
soir et pendant presque toute la nuit, ce fut un vrai déluge
Aussi, les eaux ne cessent de monter. A l'échelle du musée
archéologique, elles sont à 4m 15.
» La rue des Bouchers est do nouveau envahie, ainsi que
plusieurs jardins de la rue Saint-Nieoias.
» La plupartdes jardins de la Plante restent inondés.
On écrit de Tournai :
« La crue de l’Escaut continue. Le fleuve est devenu un
torrent impétueux. Les inondations grandissent dans les
environs.
» En ville, le nombre des caves inondées ne fait que s'ac-
croître. »
La navigation est complètement interrompue sur l'Es-
caut: outre que les eaux sans cesse grossissant ont envahi
tous les eheminsde halage,trois bateaux ontsombré à Wav-
coing au barrage d’Espierres et au pont d’Ëscanaffles; le
bateau qui a sombré vendredi matin était chargé de char-
bon et s’est mis en travers de l’Escaut ; il faudra de longs
travaux pour débarrasser la rivière en cet endroit, et en-
core ne pourra-t-on les commencer qu’aprôs l’inondation.
C’est là une chose très-regrettable pour la navigation
et les industriels qui sont privés de la voie fluviale pour
leurs approvisonnements de charbons du Borinage.
On avait fait courir le bruit que les habitants de Mor-
tagne (France) pour se débarrasser du trop plein des
eaux de l’Escaut, voulaient enfoncer les digues de La-
plaigne à qui iis attribuent l'inondation de leur commune
et de ses environs ; aucune tentative de ce genre n’a eu
lieu jusqu’ici et nous espérons que les sages conseils pré-
vaudront chez des populations rendues injustes par 1s
malheur ; elles finiront par comprendre que dans l’im-
mensité de l’inondation qui nous désole, mettre sous l’eau
le village de Laplaigne ne servirait absolument à rien pour
alléger leur position.
On lit dans la Liberté de Paris, du 10 :
« Ce matin, lundi, à neuf heures, une hausse sensible a
été constatée. Il y avait sur hier une différence de 15 à 18
centimètres ; cependant on s’accorde à penser que la
baisse va se produire, grâce>ux deux journées sans pluie
que nous venons de traverser et à l’apparition du soleil,
L’étiage du Pont-Royal est ce matin à 5 m. 75 c.
» Les trottoirs de la rue des Pâtures (16e arrondissement)
sont recouverts par les eaux et la circulation y est inter-
dite ce matin,
» Hier, grande foule de curieux à l’extérieur de Paris;
on veut se rendre compte des inondations. Nous avons
visité l’hippodrome de Longchamp. L’avenue de Long-
champ à 50 mètres environ de l’entrée du bois, est complè-
tement inondée ; pour gagner la cascade, il faut passer à
travers bois. La prairie ne forme plus qu’un vaste lac. De
la cascade à Suresne, la Sèine est partout sortie de son lit;
tous les chemins sont inondés. La couche d’eau n’a guère
encore que quelques centimètres, et Ton n’a jusqu’ici à
redouter aucun danger sérieux.
» Aux environs de Paris beaucoup de prairies se sont
trouvées envahies par suite de leur situation en contre-bas
du fleuve, et l’arrivée des eaux s’est faite par l’infiltration.
L’ile des Ravageurs à Asnières n’offre guère plus qu'une
surface de quelques mètres non atteinte par les eaux. Le
chemin de halage, à Chatou, qui est recouvert depuis long-
temps, a son niveau d’eau beaucoup plus élevé qu’hier.
» La fameuse Grenouillère est envahie, et Ton ne voit
plus, au-dessus de certains points, que les magnifiques
arbres qui, dans Tété, font de eette partie de l’île de Crois-
sy ou du Chiard, pour être plus exact, l’un des plus ravis-
sants paysages. »
un incendie dont nous avons parlé dans notre numéro
d’hier, s’est déclaré vers 2 1/2 heures du matin dans un
local situé au-dessus de la porte d’entrée du marché aux
Poissons et servant d’atelier de dessin et de magasin de
papeteries au sieur Pinnoy. Plusieurs personnes dévouées
se sont immédiatement mises à l’œuvre et les sapeurs-
pompiers sont bientôt arrivés sur les lieux, mais le vent
était tellement violent et. le feu prenait des proportions
telles que tous les efforts ont dû se borner à préserver les
maisons voisines ; on y est fort heureusement parvenu.
Les dégâts sont assez considérables ; on les évalue à
12,000 frs. environ ; rien n’était assuré.
Une enquête a été ouverte pour rechercher la causa
réelle de ce sinistre.
Le frontispice de la porte d’entrée du marché aux Pois-
sons a été fortement endommagé. Cet ouvrage d’art remar-
quable, dont les trois sujets principaux représentent Nep-
tune au milieu des Naïades, TEscaut et la Lys, ne pourra
être restauré qu’au prix de grands frais. (/. de Gand.)
i.e roi de saxe vient d’ordonner de sa propre initiative
l’éloignement des sœurs de la charité chrétienne de l’In-
stitut Joséphine de Dresde, où elles remplissaient les fonc-
tions d’institutrices.
Nécrologie.
Un homme dont les travaux seront impérissables et lais-
seront un filon lumineux dans les sciences naturelles, le
docteur F.-A. Pouchet, est mort, le 6 décembre, à Rouen,
sa ville natale. U était né le 26 août 1800.
Ulii oniquü judiciaire.
Le tribunal correctionnel de Lyon a jugé à huis-clos,
dans son audience du 5 décembre,le nommé Maxime Blanc,
frère de la Croix, chargé de l’éducation des jeunes enfants
de TImmaculée-Conception.
Une mère de famille, peut-être la mère de l’un des en-
fants à qui il était charge d’enseigner la morale chrétienne,
avait été, sous le péristyle du Grand-Théâtre, l’objet de ses
audacieuses et lubriques tentatives.
Le tribunal a déclaré, dans les considérants de son juge-
ment, que le caractère de l’inculpé ne permettait pas rte
lui faire application des circonstances atténuantes, et il s
condamné le frère de la Croix à trois mois d’emprisonns-
mênt et à 16 fr. d’amende.
DERNIERES NOUVELLES,
AaENCE HAVÀS-BULLIER-REUTER
Paris, 10 décembre.
Le Manifeste de la commission paraîtra dans les journaux
de demain matin.
Versailles, 10 décembre.
M. de Broglie a été nommé dans le cinquième bureau
par 24 voix contre M. Lacaze qui en a obtenu 23.
Trois scrutins ont eu lieu.
M. de Fourtou et le prince de Joinville y assistaient.
Vienne, 10 décembre.
L’Empereur n nemmé onze nouveaux membres à la
Chambre des Seigneurs.
Parmi eux se trouvent le professeur Hœfler et le baren
Louis Haber.
Association liberaSo et constitutionnel
d’Anvers. |