Full text |
Art. III. — Le Jury sera composé de quatre artistes choi-
sis dans le sein du Comité n° 6 de la Commission chargée de
préparer les concours et encourager la participation des pro-
ducteurs belges, du président du Comité Exécutif et d’un
membre de ce Comité.
La présidence du Jury est dévolue au président du Comité
Exécutif, qui, en cas de partage, aura voix prépondérante.
Art. IV. — Après que les décisions du Jury auront été
prononcées et les primes décernées, le Comité Exécutif se
réserve le droit de faire choix de projets de concurrents non
récompensés et d’en acheter la propriété exclusive et sans
réserve, en payant à l’auteur de ces projets une somme égale
a 25 p. c. de la valeur de la plus haute prime attribuée au
concours des susdits projets.
Art. V. — Les dessins primés, ou ceux qui auront été
choisis comme il est dit ci-dessus, resteront la propriété exclu-
sive du Comité Exécutif qui en usera comme il l’entendra, .
soit en les employait en réductions, soit en applications
diverses, les utilisant en tout ou en partie, pour être appro-
priés à d’autres affiches ou à d’autres usages.
Art. VI. — Les concurrents devront faire parvenir leur
travail au Comité Exécutif du Grand Concours International,
22, rue des Palais, à Bruxelles, sans indication ou marque de
l’expéditeur. Une première enveloppe enlevée, une deuxième
enveloppe cachetée, portant la devise du concurrent, devra
renfermer le projet présenté au concours. Cette enveloppe ne
pourra être revêtue, outre la devise, que de ces mots : Con-
cours pour projet de : (le concurrent ajoutera les mots : affiche,
grande ou petite, diplôme ou médaille, suivant. ???
Une autre enveloppe cachetée, portant la même devise,
sans aucune autre suscription, sera jointe et contiendra un
papier sur lequel sera répétée la devise, suivie des nom, pré-
noms et adresse du concurrent. Cette dernière enveloppe ne
sera ouverte qu’après les décisions du Jury et pour connaître
le nom des auteurs correspondant aux devises mentionnées
sur les projets jugés dignes de récompenses.
Art. VIL — Tout concurrent qui se serait fait connaître
avant la décision du Jury sera exclu du concours et son pro-
jet restera la propriété de la Société du Grand Concours Inter-
national, qui ne lui devra de ce chef aucune indemnité.
Art. VIII. — Le Comité Exécutif pourra, s’il le juge bon,
organiser une exposition spéciale de tous les dessins et modèles
qui auront figuré au concours.
Art. IX. — Les concurrents déclarent avoir pris connais-
sance du règlement général du Grand Concours International
annexé au présent règlement spécial dont il fait partie et en
accepter toutes les clauses et conditions.
Art. X. — Les dessins pour affiches, diplômes, ainsi que
les projets de médailles devront être fournis pour le i5 sep-
tembre 1887, à ladresse : Grand Concours International, 22,
rue des Palais, Bruxelles.
Le Président de la Société Anonyme du Grand Concours,
Léon Somzée.
Concours du prix de Rome
Le concours du prix de Rome a été jugé le 23 juillet.
Le jury, composé de MM. Baeckelmans, Beyaert, L.
Blomme, de la Censerie, Helleputte, Janlet, Pauli et
Schadde, membres effectifs (3 professeurs de l’Académie
d’Anvers, pas un de celle de Bruxelles; pourquoi?) et de
MM. Gife et Jamaer, membres suppléants, a donné aux con-
currents pour sujet du concours : Un palais pour une
ambassade. Ce. palais devait comprendre l’habitation de
l’ambassadeur, les appartements de réception, les bureaux de
l’ambassade et des dépendances telles qu’écuries et remises.
Le concours est d’une force moyenne. Parmi les concur-
rents figuraient deux vétérans, MINI. Truyman et Francotte.
Le premier ne paraît pas être en progrès ; quant au second,
il s’est trompé à la fois dans son plan et dans sa façade.
M. Ch. De Wulf, qui a obtenu le prix, setait signalé par
d’excellentes études faites d’abord à l’Académie de Bruges,
puis continuées pendant deux ans à celle de Bruxelles. La
confiance qu’il inspirait paraît bien placée, quand on exa-
mine son plan qui est d’un parti très net. Les appartements de
réception occupent le centre du palais ; ils ont à leur gauche
l’habitation de l’ambassadeur, et à leur droite les bureaux.
Les dépendances placées dans le fond et reliées adroitement
par des portiques, aident à donner une excellente allure à
l’ensemble de la composition.
Le plan de l’étage, dans sa partie centrale, aurait pu être
plus corsé; on désirerait y voir un peu du brio d’un des
projets évincés.
La façade de M. De Wulf n’est pas heureuse. Elle n’a pas
le caractère voulu et les proportions ne nous paraissent pas
bien venues.
Ce qui a valu le prix à M. De Wulf, c’est son plan du rez-
de-chaussée et son plan d’ensemble.
Le projet de M. De Braey (2e prix) a de grandes qualités,
mais son plan est beaucoup moins bon que celui du premier.
L’auteur a commis l’erreur incompréhensible de diviser le
service des écuries en deux parts et d’en mettre une du côté
des bureaux, l’autre du côté de l’habitation de l’ambassadeur.
Il s’est ainsi privé de l’élément nécessaire à la composition
générale du palais ; aussi son plan d’ensemble n’a-t-il rien
d’intéressant.
M. De Braey, pour sa façade, s’est visiblement inspiré de
l’hôtel de ville de Paris. Nous ne songeons pas à lui en faire
un grief, car nous trouvons qu’il s’est tiré tout à son honneur
de ce pas difficile. La façade est peut-être un peu importante,
mais elle est bien assise et dénote chez son auteur un très
réel talent.
Nous serions étonnés si le nom de M. De Braey ne figurait
pas sur la liste des prix de Rome futurs.
Le jury a décerné un rappel de second prix à M. Truy-
man, quoique le projet de ce dernier ne se recommande par
aucune qualité. Le plan est diffus, les façades sont bizarres
d’architecture et dessinées mollement.
Un accessit a été, nous ne savons pourquoi, accordé à
M. Van Boxmeer.
M. Francotte, ainsi que nous l’avons dit plus haut, s’est
complètement trompé. Nous voudrions savoir où il a vu qu’il
fallait diviser le palais, en faire trois bâtiments distincts ;
nous ne pouvons comprendre pourquoi il a employé pour sa
façade un grand ordre prenant les deux étages, et qui lui
donne, dans l’axe, un motif rappelant l’ordonnance de Saint-
Jean de Latran. Il a commis deux grosses fautes, et malgré
cela nous aurions donné une distinction à son projet.
Voici pourquoi. Nous pensons que, lorsqu’il s’agit de
décerner le premier prix, le jury ne peut s’arrêter qu’aux pro-
jets dont les divers éléments se tiennent et dont les auteurs
ont interprété le programme tel qu’il devait l’être. On ne
peut décerner le prix à un concurrent qui s’est trompé comme
M. Francotte l’a fait ici. Si nous pensons que le projet placé
premier doit avoir les qualités que nous avons citées, nous
trouvons que pour distinguer un projet, pour lui décerner
une mention, il doit suffire que dans un élément quelconque,
soit en plan, en façade, en coupe, le concurrent ait fait
preuve de talent. Pour nous M. Francotte, dans la partie
centrale de son plan, a fait cette preuve. Il a donné à cette
partie une allure, un je ne sais quoi de brillant, qu’on ne
rencontre dans aucun des autres projets.
Du sixième concurrent, il n’y a qu’une chose à dire : c’est
qu’il n’aurait pas dû être admis au concours définitif.
A. E. T.
M. De Wulf est né à Bruges le 22 janvier 1865.
Lauréat au concours de la Chambre syndicale de Gand
en 1885, Ier prix au grand concours de l’Académie de Bel-
gique de la même année, Ier prix de composition monumen-
tale, Ier prix de composition ornementale à l’Académie de
Bruxelles, 2e prix au concours triennal ouvert en 1887 entre
les élèves et anciens élèves de cet établissement, M. De Wulf
promettait certainement de se distinguer de nouveau, et ce
dernier succès ne nous étonne pas.
A son retour d’Anvers, M. De Wulf a été reçu à Bruges,
par le gouverneur, les autorités et les Sociétés artistiques, qui
l’ont conduit en cortège jusqu’à l’hôtel de ville où M. l’éche-
vin de Crombrugghe, ff. de bourgmestre, lui a remis une
médaille d’or, et M. le président de la Société Centrale d’Ar-
chitecture, une couronne de lauriers au nom de ses confrères.
Concours de Saint-Josse-ten-Noode
Le jugement du concours pour l’hôpital de Saint-Josse-
ten-Noode n’a pas encore eu lieu, ou du moins le résultat
n’en est pas encore connu.
Il est vraiment étrange qu’il faille aussi longtemps pour
juger ce concours, tandis que ceux de Mouscron, du Kursaal
et de Nivelles ont été jugés moins de quinze jours après leur
clôture.
Nous serions heureux que l’administration communale vou-
lût bien se départir de son silence à ce sujet.
121
L’ÉMULATION.
122 |