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raconte l’origine de ces vieilles` coutumes, de ces anciennes
kermesses qui tendent à disparaître d’année en année et qui
mettaient successivement en liesse les différents quartiers de
la ville.
Il décrit clairement la lutte incessante entre les métiers et
les lignages, les plébéiens et les patriciens, pour conquérir ou
conserver le pouvoir communal. Les Bruxellois d’aujourd hui,
parfois fort grincheux et toujours prêts à critiquer les actes de
leurs magistrats, leurs élus, peuvent, en lisant ces lignes, com-
parer leurs droits actuels si largement étendus avec les droits
éphémères que la violence de mouvements populaires souvent
répétés parvenait à arracher aux souverains d’autrefois.
La lecture de cet ouvrage est intéressante et instructive ;
parmi les nombreuses planches et vignettes qui l’illustrent,
quelques-unes, mais surtout la vue pittoresque des nouveaux
boulevards, par Titz, ont une réelle valeur artistique.
ŒUVRES PUBLIÉES
ous donnons, planches 17 et 18, les plans, façade
et coupes du Jardin d’enfants, rue du Char,
à Bruxelles, de M. l’architecte Ad. Samyn.
Depuis 5 ou 6 ans, la ville de Bruxelles a fait
editier un certain nombre décoles gardiennes appelées
aujourd’hui Jardins d’enfants, dont la dernière, celle à établir
rue du Canon, a été mise au concours l’année dernière.
Notre confrère Samyn en a construit trois : rue du Canal,
rue d’Orsendael et me du Char. Toutes trois ont un même
caractère, quoique la disposition générale de leurs plans, les
détails des façades très étudiées, présentent une certaine
diversité. La plus récente, l’école de la rue du Char, nous
a paru réunir les qualités des deux autres. La disposition
générale présente toutes les garanties d’hygiène et les facilités
de surveillance désirables ; les classes sont spacieuses, parfai-
tement éclairées et ventilées ; le préau couvert, les lavabos, etc.,
sont bien aménagés. Les parois des murs de ceux-ci sont en
matériaux apparents : briques et pierre bleue.
Quelque partisan que nous soyons de ce système rationa-
liste, nous croyons qu’il est préférable d’employer à l’intérieur
des écoles le crépissage au mortier et au plâtre; d’abord,
parée que la surface lisse du plâtrage présente plus de sécurité
au point de vue hygiénique que les rugosités de la brique
et de la pierre poinçonnée et, surtout, parce que les maté-
riaux du pays, généralement de couleur sombre donnent un
aspect morne et triste, tandis que le crépissage clair ou légère-
ment coloré présente cet aspect gai et riant qui nous paraît
indispensable dans une une école de tout jeunes enfants.
Cette légère critique, qui s’adresse bien plus à un système
qui tend trop, selon nous, à se généraliser, qu’à l’œuvre elle-
même, n’enlève absolument rien au mérite artistique de cette
dernière, une des meilleures de notre confrère Samyn.
Nos planches 19 à 22 sont consacrées aux deux projets
primés au concours pour un pavillon de pilotage, ouvert
l’année dernière par la Société des Architectes anversois et dont
nous avons publié, col. 512 et 88 de notre XIe année, un compte
rendu et le procès-verbal du jury.
Nous n’avons rien à ajouter aux éloges et aux critiques qui
ont été faits alors des projets de MM. Devestel et Vander-
gucht qui ont respectivement obtenu les première et seconde
primes. Rappelons cependant que ce concours a été l’un des
meilleurs parmi les récents concours.
SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE
DE BELGIQUE
Dans sa séance du 5 août, la Société a procédé à l’admis-
sion de trois membres correspondants : M. Buyck, architecte
à Bruges, et MM. Seroen et Van Boxmeer, architectes à
Malines.
La Société, désirant remercier la Société des Architectes et
Ingénieurs d’Aix-la-Chapelle de la cordiale réception des 17 et
18 juillet, décide à l’unanimité de lui conférer le titre de
société correspondante ; elle vote également des remercie-
ments à la Société des Architectes et Ingénieurs de Cologne,
ainsi qu’à M. Ewerbeek d’Aix-la-Chapelle et M. Stiibben de
Cologne qui ont pris une part importante à l’organisation de
cette belle et intéressante excursion.
M. le président, qui a représenté la Société au sein du jury
chargé de juger le concours du Palais de Justice de Nivelles,
rend compte de son mandat: malgré ses réclamations, on n’a
pas tenu compte, dans le choix des projets primés, des clauses
du programme relatives à l’isolement des bâtiments et au coût
du monument fixé à 260,000 francs. L’assemblée discute lon-
guement le jugement et adopte l’ordre du jour suivant :
« La Société Centrale d’Architecture de Belgique, réunie
« en assemblée générale le 5 août 1887, considérant que le
« jury chargé de juger les plans présentés au concours pour
« le Palais de Justice de Nivelles, n’a pas tenu compte des
« conditions essentielles du programme imposé, décide qu’il
« y a lieu, dans l’intérêt des concours, de présenter ces obser-
« vations au Conseil provincial du Brabant et passe à l’ordre
« du jour. »
M. Maukels, au nom de la Commission du cahier des charges,
fait rapport sur les travaux de ses collègues et les conclusions
auxquelles ils ont abouti ; il propose à l’assemblée de tran-
mettre le cahier des charges à la section de jurisprudence.
La composition des sections d’art et d’archéologie, de con-
struction, de jurisprudence, étant arrêtée à la suite du choix
fait par les membres, il est décidé que les sections commen-
ceront à siéger à partir du 12 août; chaque section aura une
séance par mois.
. M. le président annonce à l’assemblée que M. Charles De
Wulf, membre effectif, vient de remporter le prix de Rome ;
il propose à l’assemblée de lui décerner un diplôme d’hon-
neur et de le recevoir en séance. M. De Wulf est ensuite
introduit et accueilli par de chaleureuses acclamations.
M. le président félicite le lauréat au nom de la Société, et
rappelle que depuis vingt et un ans., l’Académie de Bruxelles
n’avait plus remporté de succès en architecture, au concours
de Rome; il termine en faisant leloge de M. De Wulf et en
citant ses succès antérieurs.
M. De Wulf, vivement impressionné, remercie la Société
et l’assure qu’il s’efforcera de mériter la distinction dont il est
l’objet, en mettant à profit les années qu’il va passer à
l'étranger.
FAITS DIVERS
Le nouveau kiosque de la Grand’Place de Bruxelles
a été l’objet de critiques fort sévères de la presse quotidienne.
Nous ne pouvons nous empêcher d’avouer quelle nous
paraissent justifiées.
Certes, la forme générale de ce kiosque, de trop petite
dimension, est peu gracieuse, et nous croyons que nos artistes
du moyen âge auxquels il emprunte de nombreux éléments
auraient mieux réussi.
L’œuvre moderne est loin d’atteindre la valeur artistique
de ses voisines et la réputation de la Grand’Place de Bruxelles
n’y aura rien gagné.
Le gouvernement provincial a pris possession, le mois
dernier, de ses nouveaux locaux.
La salle des séances du Conseil, à laquelle sont annexés
deux salons et un vestiaire, avec l’hôtel du gouverneur et
quelques bureaux, constituent le nouveau bâtiment.
Nous n’avons pas vu ces derniers, mais nous ne partageons
pas l’admiration de certains confrères pour la salle du Conseil,
logée bien haut, selon nous, non plus que pour l’escalier qui y
mène.
La première est d’une architecture et d’une décoration
absolument insignifiantes, et il est heureux que les peintures
de Vanderlrecht viennent lui donner quelque vie.
Cette salle et son escalier avec ses hors d’équerre qu’on
aurait facilement évités, en étudiant mieux le plan, ses balus-
trades monstrueuses, ses détails vieillots, viennent allonger
malheureusement la liste déjà longue des œuvres ratées.
Le nouvel hôtel communal de Schaerbeek vient d’être
inauguré en grande pompe. Le Roi, le comte de Flandre et
le priuce Baudouin ont assisté à la solennité ; des fêtes qui
ont duré plusieurs jours ont été données à cette occasion.
Voilà qui est bien, et nous sommes heureux de voir les auto-
rités faire ainsi l’honneur aux conceptions de l’architecture.
L’hôtel de ville de Schaerbeek présente de nombreuses
qualités et nous comptons en donner bientôt une description
détaillée à nos lecteurs. Disons en attendant que la commune
de Schaerbeek peut être fière de son palais, et rendons aussi
hommage à M. Van Ysendyck, l’architecte qui a su produire,
en si peu de temps avec des ressources restreintes, une œuvre
remarquable dans son ensemble.
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 37.
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L’ÉMULATION.
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