Full text |
W87. — fti* 159.
TüiU ce qui concerne la
Rédaction ou l'Adminis-
tration s'adresse aux pro-
priétaires du PRÉCURSEUR,
sim. BEWEVEii FrtiîErs,
rue de l’Amman, l.
m VERS, Lundi 8 Juin
CBESi» «SJE8. - D&PARTS D’ASTVERg : Pour Main e3 et Bruxelles, i 6-Xi, 9 S. 10, S.80 S., <-30,
8-15.— Lierre, 7-15, 11.80. 4.30. - Terra, et Gand, 6 30, 10, 2-50 È.t 4.30. — Alost (par ïermondej 6-SO,
10 S.50 i£.. 4.30. ide:n par Brux. 10, 4.30.—Lokeren par Maiines6.30,10, 2.50 B., 4.30.— Nisove, Grarara.,
Lésâmes, Ath, pai Tcrmonle 10, 2.50 B.y 4.30. Id. par Brux. 10,4.30. - Brug. et Ost. 6.30,10, 2.SOIS., 4.80.
- Court.,Mouac., Lille6.30, 10, 2 50 E., 4.30.— Tournai 6.30,10 par Gand,2.50 ^.par Ath, 4.30 par Gand*
-Calais 6.30, 10, 2 50 B., 4-30.-Lsu*., r<rl., Liège,Verv., 6.7:0, 9 E.> 10, 4.30,(7 Tirlem.) 8.15 Æ.-L&nden,
6.S0, 9 E„ 10, 4-30.—Aix-la-Ch ,Co’cg, (6-30 Aix)9S., 10 8.15.B.-Gladb,,Duss.,Cref., Ruhr.,9£?., *0,8.1525.
I
1.
Journal Polit» Commercial Maritime et Litté
%r ingt-'déiixièine tîiiîéè*
abqhnemûits.
(Au bureau du Précurseur et
chez tous les directeurs des
Postes.) Pour Anvers frs. 12.50
par trimestre. Pour tout Je reste
de la Belgique, franc de port,
fr. 15. Pour la Hollande fr. 17;
l*Angleterre frs. 15; la Franc»
fr. 22 ; 1*Allemagne fr. 18 ; les
Ëtets-Unis, le Brésil, les Indes,
etc. fr. 27.50.
INSEBTIONS.- 25 cent, la ligna.
fiÉC LA K ES. - 50 csatimîs.
HOLLANDOBELGE. — D’Anvers pour Breda et Rotterdam, 7.45, 12.20, 5.25. — Id. pour Roosendael 3 40
l?ir«-t.DeiBreda p0lîr Anver* et Rotterdam, 6.50, 12.35, 3.10. - De Rotterdam pour Breda, 10,2.35. -
T)p it.nttprriani nnnr Ànwrs. 19.4R nmt mu mniin o ms 1 7 7
PAIX. —LIBERTÉ. - PROGRÈS,
De Rotterdam pour Anvers, 12.45 nuit, 10 h. matin, 2.35.
PAYS DE WA ES. — D’Anvers par Beveren, St-Nicolas.Lokeren et Gand. 6 00, R-30 0.39, 2.50 4 39 7
Gand, Lokeren, St-Nicolas, Beveren, Anvers 5.50, 9.00, 10 20. 2 30, 4.20, 7.40. * ’ ‘ ’
JS»
8 Juin.
BULLETIN POLITIQUE.
Les journaux français s’occupent beaucoup d’élection et les plus sérieux
pafmi ces journaux sont ceux qui s’en occupent le plus sérieusement. —
On voudrait organiser non pas une opposition au sein du corps législatif,
on sait la chose impossible, mais une sorte de manifestation électorale,
tendant à prouver que la France éprouve positivement le besoin d’être un
peu plus libre qu’elle ne l’est en ce moment. C’est dans ce but qu’est en-
treprise cette croisade suffisamment hasardeuse et que des réunions ont
lieu entre libéraux de toutes les nuances, depuis l’orléaniste jusqu’au dé-
mocrate, pour arriver U former un petit faisceau. Notre correspondant de
Paris parle d’an conciliabule qui aurait eu lieu chez M. de Sacy, rédacteur
en chef du Journal des Débats et dans lequel on voyait les hommes de juil-
let 1830 assis à côté des héros les plus ardents de 1848. 11 a élé bien diffi-
cile de s’entendre, et le comité s’est séparé sans être parvenu à formuler
une résolution.
Le Journal des Débats est cependant d’accord avec le Siècle, la Presse et
les autres, sur la question de la non abstention. 11 a aujourd’hui un article
découragé dans lequel il soutient la thèse de la non abstention avec des
arguments qui viendraient bien mieux b l’appui do l’opinion contraire;
écoulez plutôt quelle opinion a M St-Marc Girardin du libéralisme français :
« Nous sommes loin d’avoir cette illusion. Si nous avions à dresser une
échelle de la chaleur de l’esprit libéral dans noire pays, elle ne serait
guère encourageante ; nous commencerions par laisser de côté tous ceux
qui, par leurs souvenirs et par leurs antécédens, font exception à l’opinion
générale du pays, afin de ne prendre qi*e là température moyenne de l’es-
prit public. Dans cette échelle du libéralisme, le pays serait à zéro ou glace
fondante, le gouvernement un peu plus haut que le pays, et l’Empereur
plus haut que le gouvernement. Nous n’auions donc pas une Chambre libé-
rale ; voilà qui est certain pour nous. Le pays ne peut pas la produire ; et
s’il la produisait, il ne saurait qu’en faire. U s’en impatienterait bientôt,
comme d’un embarras. »
Néanmoins le Jour al des Débats est bien d’avis qu’il faut voter; par
exemple il ne promet pas beaucoup d’3grément aux libéraux qui pourront
être envoyés au Corps législatif; mais, comme il le dit fort bien, on n’est
pas libéral par agrément, on l’est par devoir. — Tout cela ne promet rien
de bien consolant; on dit au pays : attendez, la liberté viendra ; un peu
plutôt ou un peu plus tard; mais elle viendra.Personne ne semble la vouloir
aujourd’hui, mais on la voudra demain. Dans ces sortes de questions il ne
faut jamais juger de l’avenir par le passé ni par le présent; patience et
courage.
fi y a pourtant un candidat-dépulé dans le département de l’Eure-et-
Loire qui prend pour texte de sa profession la promesse faite à la nation
« que la liberté doit un jour couronner l’édifice. » Ce naïf candidat pense
que ce jour est venu et il dit dans sa conscience abusée :« Si vous ren
» voyez au Corps législatif les mêmes députés, vous vous montrez satisfaits
» de l’état de choses présent; si,au contraire,vous votez pour les candidats
» indépendans,vous déclarez que l’heure vous semble venue où,selon la pro-
» messe faile à la nation,/» liberté doit couronner l’édifice » — Ce candidat
ne sera pas élu et si pir hasard, il venait à l’étre, il serait un de, ceux dont
parle le Journal des Débats-, il n’aura pas le moindre agrément sur son
banc de député.
Quoiqu’il en soil, nous constatons avec plaisir que le gouvernement laisse
assez volontiers discuter le choix des candidats ; - ainsi se trouve réalisé
le vœu du Morning Chronicle qui ne serait pas fâché devoir se produire
des candidatures en opposition de celles querecommande le gouvernement,
parce que, dit-il, ce serait le moyen d’en finir avec ce prétexte tant de fois
, allégué : qu’on n’a pas la liberté du choix.
La dernière dépêche adressée par le maréchal Randon au ministre de la
guerre faisait connaître les opérations de l’armée en Kabylie jusqu’au
30 mai. On se rappelle qu’à cette date cinq tribus kabyles, entre autres
celle des Beni-Raten, avaient déjà fait leur soumission entre les mains du
général en chef. Une lettre du màré,chal Randon au ministre de la guerre,
que publie ce malin le Moniteur, nous fait connaître le détail des opérations
jusqu au 3i mai. Cette lettre annonce en outre la soumission d’une nou-
vel tribu, celle des Beni-Mahmoud.
À 1 exception de ce fait que la conférence de Paris se réunira prochaine-
ment pour constater régulièrement dans un protocole special, ce qui a été
fau depuis la dernière séance du Congrès en exécution de ses décisions, il
n’y a point aujourd’hui encore de nouvelles relatives à la poliliquegénërale
à enregistrer. On ne s attend point, parait-il, à ce qu’une discussion s’en-
gage à ce propos au s in do la Conférence ; cependant il est possible, nous
allions dire il est probable, que des observations ou Hes déclarations im-
portantes seront faites, principalement au sujet de ce qui se passe en ce
moment dans les Principautés danubiennes et à Constantinople.
rt
teiegrgftâiqm
Consolidés 94 3/8 f/2 .
Londres, 8 juin.
v ■ Esp. piastres 23 i/4 i/2. — Russes, S 0/0 f08 112.
— Mieglitz 9/ à 88. —La bourse est sans affaires.
Vienne, 8 juin.
- Changes 10 12.
Francfort, 8 juin.
— Change sur Londres 117 7/8,
Métalliques 83 1/8. — Nationales 84 1/2.
Mêlait. 8 0/0 78 3/8.— Nationales 80 3’8
Vienne 113 3/4. 1
CONVOCATION DTRfiENCE DU CONSEIL COMMUNAL.
Le Conseil Communal d’Anvers s’assemblera ce soir à 6 heures.
Ordre du jour.
Loi sur la Charité. — Projet d’adresse au Roi.
Paris, 8 juin, 1 1/2 heures.
Si donc les conseils communaux pensent, au fond, absolu-
ment de même que, ce que le Journal de Bruxelles appelle les
groupes, c’est bien la preuve que la presse libérale, loin d’en
imposer, est tout à fait dans le vrai, quand elle dit que le projet
de loi Malou-Nothomb est souverainement impopulaire. Lors-
qu’un homme tel que M. Ch. De Brouckere, de Bruxelles, vient
le déclarer lui-même, en signant l’adresse au Roi, aucun doute
ne saurait rester à cet égard. C’est un fait on ne saurait plus
significatif, parce que, jusqu’au moment des débats, SM. Gh. De
Brouckere s’était montré partisan du principe sur lequel on a
basé le projet de loi. Il n’en a compris que plus tard la portée
réelle, et il en est revenu à partager les idées des hommes dont
il s’était séparé, à propos de cette même question delà charité.
Cette autorité en vaut cerle bien une autre, et elle n’est pas de
celles que le Journal de Bruxelles pourrait contester.
Cette feuille, il est vrai, n’admet pas l’intervention des con-
seils communaux. « Corps administratifs, dit-elle, fis ne sont
compétents que dans les affaires d’administration locale. Hors
de là fis cessent d’être des corps constitués ayant voix délibé-
rative. »
Cette thèse est ridicule. La délibération et le pétitionnement
sont choses distinctes, et il y a mille exemples de pétitions, de
réclamations adressées, tant aux Chambres qu’au Roi, par
les conseils communaux, pour des questions qui n’étaient pas
simplement d’intérêt local, et, comme nous l’avons dit dans un
précédent article, en ce moment même, des gens appartenant
au parti du Journal de Bruxelles excitent les conseils commu-
naux, dans les Flandres principalement, à réclamer la réforme
électorale, ce qui est essentiellement du domaine de la politique.
Mais, quand bien même les conseils communaux ne seraient
compétents que dans les affaires d’administration locale, est-ce
que d’aventure, fis n’auraient pas un intérêt personnel à savoir
comment est géré, ce que devient le patrimoine des pauvres
dans leur localité ? C’est pour eux, au contraire, d’une très
grande importance. Tout détournement des ressources qui sont
destinées à secourir les malheureux, cause un préjudice à la
commune, puisqu’il en résulte pour elle un surcroît de charges.
Donc, les conseils communaux sont parfaitement dans leur droit
et on ne saurait plus compétents, lorsqu’ils réclament le retrait
d’un projet de loi dont les conséquences ne peuvent être que
funestes. C’est même, nous ne saurions trop le répéter, un
devoir pour eux et un service qu’ils rendront au pays.
rendre définilivement 1« calme au pays en prenant des dispositions compa- !
tibles avec nos institutions constitutionnelles et ayant pour résultat de faire
disparaître une loi antipathique à la nation.
» Ce conseil communal de Nivelles a l’honnenr de prier Votre Majesté
d’accepter "hommage de son respectueux et inaltérable attachement. »
Le conseil communal d’Alost, dans sa séance de samedi der-1
nier, a voté par treize voix contre une abstention, une adresse J
au Roi, conçue en ces termes :
« Sire, . •
» Les Belges sont heureux de proclamer, à chaque occasion, que, grâce I
à la sagesse de Votre Majesté, la patrie a traversé avec succès les temps les
plus difficiles.
» C’est encore à !a haute sagesse du roi que nous devons le rétablisse-
ment du calme et la confiance dans l’avenir, après les malheureux événe-
ments qui ont eu lieu à la suite de la présentation du projet de loi sur la
charité qui a failli nous conduire au bord d’uu abîme, et a produit dans |
tout le pays une inquiétude profonde en faisant entrevoir à la partie la plus
éclairée de la nation un retour aveugle et décidé vers un passé déplorable !
et contraire à l’esprit de la Constitution.
» Le conseil communal d’Alost, organe de cette ancienne et fidèle cilé
qui, tout en partageant les inquiétudes du pays, a conservé dans ces fâ- |
cheuses circonstances l’ordre et la tranquillité la plus parfaite, remplit le
devoir et éprouve le besoin d’offrir, eii cette occasion, à Votre Majesté, le
témoignage de sa gratitude et l’expression de sa confiance dans la haute
sagesse du roi.
» Le conseil communal a l’honneur de présenter à Votre Majesté l’iiom-
mage de son profond respect. »
Ou écrit de Bruges, le 7 :
Je vous envoie ci-après l’adresse votée à l'unanimité de tous les mem-
bres présents à la séance du Conseil communal réuni d’urgence ce soir à
G heures.
Sire,
La question de la charité est avant tout et surtout d’un intérêt
communal,au double point de vue de l’assistance et de l’instruc-
tion publiques. ;
Le Conseil Communal est le tuteur né des pauvres et des ad-
ministrations à qui incombent la gestion de leur patrimoine ;
ces administrations sont des mineurs, soumis au contrôle et à
la surveillance immédiate des Conseils communaux,1 chargés
eux, d’un autre côté, à faire face à l’insuffisance de leurs res-
sources.
Le projet de loi malencontreux sur la charité enlève ce con-*
trôle aux Conseils communaux, en ce qui concerne les insti-
tutions gérées par des administrateurs spéciaux, dont l’existence
doit néanmoins contribuer à augmenter considérablement les
charges des communes pour l’entretien de leurs indigents.
On porte donc atteinte aux droits acquis de temps immémo-
rial aux communes, consacrés dans la loi communale d’une
manière formelle, en leur enlevant le droit de contrôle et de
surveillance; les conseils communaux sont en droit de protes-
ter contre cette atteinte, évidemment d’intérêt communal.
11 en est de même de l’enseignement ; là encore on porte
atteinte aux droits et aux prérogatives dès conseils communaux
et il est incontestable qu’en protestant contre une pareille loi,
ils défendent un intérêt communal.
Le contraire n’est pas logiquement soutenable.
Ce n’est pas la première fois que le Conseil Communal d’An-
vers pétitionne à propos de lois à la fois d’intérêt général et d’in-
térêt local, communal. Combien de fois n’a-t-on pas pétitionné
à propos des lois sur les sucres, où les intérêts du trésor se
trouvaient en opposition avec les intérêts commerciaux, comme
ici les intérêts des congrégations se trouvent en opposition avec
les intérêts des pauvres et des communes ?
SSEaCîaarr*.
Le bruit est répandu à Bruxelles que la Chambre des Repré-
sentants sera convoquée demain mardi pour discuter quelaues
projets d’un intérêt urgent.
Ouverture de la Bourse :
Rente 3 0,0 67.70, le coupon détaché
-Esp.iàlér.38 3/4.—Esp. piast. 231/4.
Le Journal dé Bruxelles prétend que l’on en impose, lorsqu’on
soutient que le projet de loi Malou-Nothomb est impopulaire.
i! rai.?°"ne : — «Pour que le peuple, dit-il, ne
, ® Pas dé la loi, il laut au moins qu’il la connaisse. On ne
peu haïr que ce que l’on connaît; cela est clair. Or, il suffit
'interroger les groupes, pour se convaincre combien peu la
oi est cônnue. » — Il en conclut naturellement que l’on a ca-
ommé les auteurs et les défenseurs du projet de loi et que si
«peuple savait mieux en apprécier les bienfaisantes disposi-
"ons, il serait prêt à rendre dos actions de grâce.
Lotte feuille se trompe aussi grossièrement que se trompaient,
y a trente années, en France, les hommes et les journaux
P prenaient fait et cause pour la fameuse loi d’amour. A les
m! ni Ie cette ^eva*1 être, était môme populaire. On sait de
le aÇon le peuple a montré qu’elle ne l’était pas. S’imaginer
2J est 1ancTanl ^es choses qui le concernent, qu’il est étran-
ger aux grandes questions qui se débattent, qu’il n’entend pas,
Z .rie comprend pas le pour et le contre, qu’il ne forme pas
fni .•lu®';rnent en conséquence, c’est une de ces erreurs pro-
0I!des. dont les gouvernements ont toujours eu à se repentir,
ho Journal de Bruxelles et ses amis peuvent , être bien con-
nn i?US qTen général le peuple sait parfaitement aujourd’hui
quelle est la portée du projet de loi présenté par M. Nothomb,
uemiu avec une excessive ardeur par les champions de la
ueocratie et de l’ultramontanisme, dans l’intérêt des couvents,
ns doute, dans la foule, on rencontrera'des individus qui
oui a une ignorance profonde en cette matière; mais fis sont
P®L,U nombre> et la Plupart savent très bien à quoi s’en
j0 1P>e!'s condamnent une loi, c’est avec pleine connaissance
"« cause; c’est que cette loi doit être frappée d’impopularité,
est le cas maintenant, et d’ailleurs ce ne sont pas précisé-
jn les groupes qu’il faut interroger, pour s’en assurer. En
iïipm0^61!1, œbrne ^eS conseils communaux, qui sont certaine-
ut ia plus fidèle expression du sentiment général, viennent
«c arer que le projet de loi sur la charité est tout à fait impo-
1 ‘»re et contraire aux véritables intéréts des pauvres.
Le Journal de Bruxelles oserait il prétendre que les hommes
, ,so composent les conseils communaux ne connaissent pas
oi, sont incapables d'en apprécier le caractère et la valeur ?
dSl'L- qL!e les magistrats de nos grandes villes sont
es d intelligence et de sagesse? Oserait-il avancer qu’ils
om p?-s SU,‘V avec une très soigneuse attention les débats qui
èluilù' ieu a *a Chambre des Représentants, qu’ils n’ont pas
Pas mn rU,’Xxm , es.la qui se discutait et qu’ils n’ont
des i,. ..“ê» puis forme définitivement leur opinion, en raison
leur iiUUieres ,^ouvellcs qui se faisaient dans leur esprit et dans
les Ceserail Llue injure supiême qui, du reste, ne
‘luemurait pas.
Exposition dus Beaux-Arts, — Commission directrice.
Nous avons publié hier les noms des membres appelés par
u 6 .de 1 intérieur à faire partie de la commission
chargée de diriger l’exposition des objets d’art qui doit pro-
chainement s’ouvrir à Bruxelles. Nous ne contestons nullement
quelque contestable qu’elle puisse être à la rigueur, pour quel-
ques-uns, la compétence des hommes dont il a été fait choix
mais nous ne pouvons cacher le profond étonnement où nous
sommes de ne trouver parmi tous les membres de la commis-
sion directrice qu’un seul homme qui appartienne à une ville
que 1 on appelle la métropole des beaux-arts. M. De Keyser seul
est chargé de représenter l’école d’Anvers, les artistes d’Anvers
On avouera que ce n’est pas asSez, et il y a là une partialité!’
nous pourrions dire une injustice si évidente, que nous ne
savons vraiment comment elle a pu échapper à l’attention de
M. le ministre de l’intérieur. La ville d’Anvers avait droit à être
plus largement partagée, et certe , il y a ici plusieurs artistes
qui honoreront toute commission dont ils feront partie. Il y a
tel dans le nombre que l’on a jugé digne de représenter la Bel-
gique artistique à l’étranger.
Cette conduite du département de l’intérieur est de nature a
mécontenter avec raison les artistes anversois. Nous appelons
1 attention de M. De Decker sur ce point, dont nous aurons en-
core à nous occuper.
Gardf-üvipe d’Anvers
M. le colonel commandant de la garde civique à Anvers, vient
d’adresser aux membres de cette garde l’ordre du jour suivant:
Le 50 mai dernier je vous ai appelés sous les armes pour un service de
turelé; vous vous ôtes rendus à mon appel avec empressement, vous avez
accompli voire devoir avez zèle, et vous avez prouvé que vous savez anoré-
cier le but de l’institution.
» Votre conduite a drjàeu sa première et principale récompense,le magis-
trat chargé du maintien de l’ordre dans cette ville m’a prié de vous ex cri-
mer sa bienveillante approbation.
» Désirant dans les limites de mes moyens, récompenser votre dévoue-
ment, j ai décidé d accorder aux sous-officiers, caporaux et gardes dont la
présence a été constatée au service du dit jour, les exemptions suivantes
» A ceux de la classe de 21 à o5 ans, exemption des exercices du 21
et 6 septembre prochain. ......
» A ceux de 56 à 50 ans, exemption do l’exercice du 5 juillet.
» Aux membres des corps spéciaux l’exemption de deux exercices
» Anvers, 6 juin 1857.
» Le colonel-commandant,
» ED. DE WA£L, »
La Belgique qui a le bonheur de vivre sous le gouvernement d’un prince
au’eile aime et qu’elle vénère, se trouve depuis quelques jours sous le coup
d’une vive et légitime émotion.
Un projet de loi tendant à modifier profondément les bases essentielles
de nos établissements publics de bienfaisances provoqué partout la crainte
et l’inquiétude, et mômes sur divers points du pays, l’agitation s’est mal-
heureusement traduite en voies de fait dont il fallu réprimer les déplora-
bles excès.
En présence de cette situation, la ville de Bruges n’a été ni moins émue,
ni moins péniblement préoccupée ; mais sa population toujours sage, tou-
jours confiante dans la sollicitude éclairée de son roi, a renfermé la mani-
festation de ses sentiments dans les limites de la plus stricte légalité.
Dans les conjonctures graves dans lesquelles se trouve aujourd’hui placée
la Belgique, le Conseil communal croirait faillir à ses devoirs s’il ne venait
déposer aux pieds duTrône l’expression desa profonde gratitude pour l’acte
de haute sagesse posé par V. M., en ajournant les Chambres législatives,
et si en même temps il ne venait supplier respectueusement V. M. d’user
de scs prérogatives constitutionnelles pour dissiper nos justes alarmes, et
faire renaître définitivement dans les esprits le calme et la tranquillité si
nécessaires au bonheur et à la prospérité de notre belle patrie.
Ce sera, Sire, un nouveau bienfait à ajouter à tant d’autres que la Belgi-
que doit à !a sagesse et au patriotisme de son Roi bien aimé-
Le Conseil communal a l’honneur de présenter à V. M. l’hommage de son
respect et ''assurance de son inaltérable dévouement.
Bruges, le 6 juin 1837.
Au nom du Conseil communal.
Le Bourgmestre Président.
Par ordre Signé : J. Boyaval.
Le Secrétaire, (signé) Deljûult,
On lit dans le Progrès d’Ypres :
Nous avons fait connaître dans notre dernier n°, que M. Vanden Peere-
boom, notre député libéral, arrivé mardi soir, au moment où Ton s’y atten-
dait le moins, avait vivement insisté pour qu’on s’abstint de toute démon-
stration.
Ces instances ont atteint le but mardi, mais le jour suivant, ii n’a pas
été possible d’arrêter l’élan de la population.
Mercredi soir, vers neuf heures, cinq à six cents personnes appartenant
à la classe la plus aisée de la société, se sont rendues en corps chez M.
Vanden Peereboom. Des félicitations ont élé adressées à notre représentant
pour l’attitude ferme et courageuse dont lui-méme et tout le parti libéral
avaient fait preuve dans la discussion de la loi des couvents si impopulaire
dans notre ville et jusques dans nos plus petits villages.
Oa lit dans le Courrier de la Samhre de Charleroi :
En présence de la réprobation unanime qu’excite ici le fatal projet de loi
des couvents, ie conseil communal de Cliaiioroi ne pouvait manquer de se
rendre auprès du Roi i’inlerprôte des sentiments de notre population.
Dans sa séance d’hier ie conseil s’est occupé d’une adresse à envoyer au
Roi. L’initiative, en celte circonstance solennelle, a été prise par le doyen
de nos conseillers communaux, l’honorable M. Nicolas François.
M. Lebeau, bourgmestre, ayant rédigéun projet d’adresse, ie soumit au
conseil, qui, l’adopta à TUNANIM1TE.
Voici cette adresse :
« Sire,
» Le projet de loi relatif à la bienfaisance a causé une impression péni-
ble sur l’esprit de notre population.
» Elle a craint que l’adoption de ce projet n’amenât le retour des abus
qui en d’autres temps, ont occasionné des commotions dans plusieurs pays.
» Ces craintes n’étaient que trop réelles , puisque la discussion des dis-
positions principales du projet de loi a suffi pour faire naître des manifes-
tations dans lesquelles le bon ordre a eu malheureusement à souffrir dans
quelques localités.
» Mais la mesure sage et prudente que Votre Majesté a prise, a bientôt
calmé l’agitation et rassuré les esprits.
» L’histoire enregistrera ce nouveau service que Votre Majesté a rendu
au pays; il restera comme un exemple salutaire du bon usage qu’un mo-
narque éclairé, intelligent et sage, sait faire des prérogatives que la consti-
tution lui a conférés.
« La haute sagesse qui distingue Votre Majesté et dont elle a déjà donné
tant de preuves depuis son avènement au trône, saura en ces circonstances
encore dénouer les difficultés du moment à la satisfaction du pays.
» Le conseil communal de Charleroi, saisit cette occasion, pour renou-
veler à Votre Majesté lés témoignages de fidélité inébranlable au Roi et de
son entier dévouaient à nos institutions libérales. »
On lit dans la Gazette de Mons :
Si le Journal de Bruxelles est payé par l’épiscopat pour manier le stylet
de la calomnie, il remplit consciencieusement son métier.
Dernièrement il accusait à l’étranger sa patrie de récéier des repaires d’as-
sassins, et il recevait de ce chef une flétrissure en plein parlement.
Il y quelques jours,la justice lui appliquait pour un autre méfait l’épithète
decatomniateur.
Aujourd’hui, nonsalisfait de ses exploits, non encore repu de honte, U se
met à diffâmer et à dénoncer un de nos concitoyens.
Dans sa seconde page, il imprime, en parlant des évènements de Jem-
mapes, que dimanche dernier il était arrivé, dans cette localité, par le con-
voi de neuf heures, une soixantaine de montois ; puis à ia première page,
en forme de commentaires, il nous dit ; MM. les libéraux de Jemmapes
sont très voisins matériellement et moralement, du Frère Bourlard. Ils l'ont
prouvé dans leur manifestation libérale. »
Comprend-on l’insinuation ? Voit-on le doigt du dénonciateur ?
La calomnie n’est pas nettement indiquée ; elle n’en est que plus perfide.
Les dévols lecteurs du journal savent comprendre à demi-mot ; et l’hono-
rable citoyen, quevla feuille de la rue des Roses, traite aussi ignominieuse-
ment, passera, dans leur esprit pour avoir trempé matériellement et mora-
lement dans l’affaire de Jemmapes.
On ne saurait relever de pareilles turpitudes ; on ne peut que les dénon-
cer à i’indignalion de tous ; le journal qui se vautre avec autant de com-
Plaisance dans l’infâmie, est une honte pour la presse belge, et un scan-
dale public. .
garde civique. Cela s’est fait également à Liège et n’a pas manqué de sou-
lever des plaintes sérieuses, et de motiver des réclamations violentes. Mais
a Gand il y a autre chose. L’armée est intervenue dès le samedi, alors que
le bourgmestre se trouvait encore à Bruxelles, alors qu’aucun échevin n’a-
vait eu i’oecasion de réclamer son intervention, puisque les manifestations
pouvaient tout au plus être à l’état de projet. Pourquoi l’armée est-eile
intervenue et qui Ta fait intervenir ? Voilà la question, question qui se com-»
plique encore d’une lettre adressée par M. Dalehaye au lieutenant général
Capiaumont, pour le remercier de son concours.
Voici maintenant ce qui s’est passé dans la séance du Conseil communal
de Gand samedi dernier :
M. le conseiller Lebègue proposait d’adresser des remereimens à la
garde civique, pour le concours prêté par elle à l’autorité municipale pour
le maintien de Tordre. M. Maniiius, qui est colonel d’état-major de ia garde
civique, désirait que les remereimens s’étendissent à la'geadarmerie et
même à l’armée. A ce propos, M. Dubois ayant cru devoir faire observer
qu il aurait été convenable que M. le bourgmestre donnât auparavant quel-
ques renseignemens sur les mesures prises par lui, M. Delehaye se contenta
de déclarer que M. l’échevin Van Potteisberghe avait fait connaître, dans
une séance précédente, Tarrôté pris sur les rassemblemens, que cet arrêté
se trouvait parfaitement justifié et que pour le reste il se réservait la respon-
sabilité des mesures prise, responsabilité qu’il voulait supporter séù1!.
Cette déclaration n’a paru nullement suffisante au conseil. M. ManiliùS af
d abord fait comprendre à M. le bourgmestre qu’elle ne pouvait en aucun
cas le soustraira à l’obligation de donner au conseil communication des
motifs qui lui ont fait prendre ces mesures.D’après la loi communale le bourg-
mestre a le droit de requérir la force armée, mais quand il y a eu réquisition
et proclamation, il doit d’après l’art. 94, rendfe compte de ce qu’il a fait.
Dans les circonstances présentes, a dit M. Maniiius, M. le bourgmestre doit
le faire d’autant plus, qu’il reconnaît lui-même que la force a été requise
en sou absence, ie samedi. Or il importe de savoir qui a osé requérir le
concours de l’armée, alors que M. Delehaye se trouvait à Bruxelles et que
1 écheviu qui le remplaçait à Gand, n’avait donné aucun ordre dans ce sens.
Des explications ultérieures données par M. Delehaye, il résulte que c'sst
la police qui a requis l’armée le samedi. M. le bourgmestre a voulu justi-
fier cette réquisition par l’art. 106 du code d’instruction criminelle. Mal lui
en a pris. MM. Callier, Ad. Dubois et Maniiius lui ont prouvé que non seu-
lement, il se trompait grossièrement, mais que même lui Bourgmestre était"
allé trop loin en invoquant le dimanche 31 mai et avant d’avoir recours à la
garde civique, l’intervention de l’armée. Il lui a été démontré à la dernière
évidence que la légalité n’avait été nullement respectée dans ce qui s’était
passé et que des jurisconsultes éminents, des magistrats et même des cir-
culaires de ministres d’opinions politiques différentes s’accordaient pour le
condamner.
Cette discussion intéressante et peu agréable pour M. Delehaye s’est ter-
minée par l’ajournement de la proppsition de M. Lebègue et par l’adoption
d une autre proposition de M. Cailier tendant à envoyer à i’examen do la
commission du contentieux, la question de savoir si l’aDpel tait à l’armée
le samedi 30 mai par un agent subalterne, c’est k dire par le commissaire
de police en chef, est régulier et ne constitue pas une illégalité flagrante.
MM. De Cock et Maniiius ont élé adjoints à cette commission, dont il est
plus qua probable que la décision sera défavorable à M. Delehaye, tout
comme il est probable que le commissaire de police incriminé tâchera .
se disculper en alléguant les ordres envoyés de Bruxelles par M. h
bourgmestre lui-même.
Ce vote important a été émis par 21 voix contre 3 et 3 abstentions.La dé-
ciaralion de M. Delehaye qu’il voulait s’abstenir ayant soulevé i’hilanté de
l’auditoire, M. le Bourgmestre de ce ton rogue, qui a été en partie cause
des manifestations irrespectueuses des tribunes de la Chambre des repré-
sentants, s’est écrié qu’à la moindre marque ;d’improbation ou d’approba-
tion il ferait respecter l’autorité comme il l’avait fait respecter ailleurs.
Nous ferons connaître plus lard le résultat de Texamen de la commission
du contentieux. Avons-nous besoin de dire que ce résultat ne servira pas
peu à rendre M. Delahaye de plus en plus impopulaire dans la ville qui est
censée Thonorer comme son premier magistrat ?
On lit dans un journal de Bruxelles :
« Une première enquête sur les dégâts commis à Bruxelles, pendant leâ
deux ou trois Jours d’agitation qui viennent de s’écouler, porte le montant
des indemnités pour bris de vitres, elc., à environ quatre cents francs. »
Quatre cents francs de dégâts ! Voilà à quoi se réduisent ce»
livreuses saturnales, ce vandalisme brutal, auxquels les jour-
naux des jésuites ont donné des proportions fi gigantesques-
Hier encore l’organe de Mgr Malou avait bien raison de s’écrier
que : « Jamais les révolutionnaires les plus exaltés n’ont fait
»
davantage.
_ Le corps électoral va être appelé pour la seconde fois depuis
l’ouverture de la discussion de la loi des couvents, à se pronon-
cer sur les prétentions du parti épiscopal. Le gouvernement ne
peut tarder à convoquer le collège électoral de l’arrondissement
de Tournai, à l’effet d’élire un sénateur en remplacement de
M. Pollet, sénateur de la droite, récemment décédé.
Déjà la physionomie électorale se dessine. Un candidat libé-
ral pose fermement la question sur le terrain de la loi des cou-
vents. La lettre suivante vient'd’être adressée au journal la
Vérité, de Tournai :
« Monsieur le Rédacteur,
> Uo grand nombre de mes amis m’engagent à me porter candidat à
l’élection qui aura lieu dans le courant de ce mois,pour la nomination d’un
sénateur.
» Comme l’hésitation, surtout dans les circonstances politiques que nous
traversons, ne pourrait amener que de funestes résultats, je crois devoir
déclarer franchement que je consens à être porté candidat à la prochaine
éleclion au Sénat, dans le but unique d’être utile à l’opinion libérale dont
ma famille a toujours professé les principes.
» Agréez M. le rédacteur, l’expression de mes sentiments distingués.
» CHARLES SACQÜELEU. »
Il y a bien un autre candidat qui se présente, un candidat
clérical, M. de Rasse, bourgmestre de Tournai, frère du repré-
sentant. Mais voyez comme cette candidature est piteuse ! La
Vérité la caractérise par la note suivante :
« M. Alpli. de Rasse annonce à qui veut l’entendre qu’il se met sur les
rangs pour succéder à M. Pollet. Il ajoute qu’il se déclarera l’adversaire
de ia loi des couvents que M. son frère a votée. Ce fait ne nous étonne
» pas, et la concession que M. de Rasse nous accorde est vraiment sans
» pareille. M. Aiph. de Rasse, électeurs tournaisiens, s’engage à ne pas
» voter pour la loi des couvents qui est morte, qui ne sera plus présentée
» aux Chambres. »
Voilà où nous en sommes! Des candidats cléricaux n’osent
plus se présenter devant le pays, devant le vrai pays, d’après
l’expression des feuilles épiscopales, qu’à la condition de dire,
eux aussi : A bas les couvents !
Ce fait exprime dans tout son éclat la popularité de la loi qui
vient de tomber si misérablement sous l’explosion du sentiment
public. On comprend fort bien les terreurs que l’idée d’une dis-
solution des Chambres inspire à nos adversaires. (Observ.)
On lit dans Y Indépendance :
juin
On écrit de Louvain, le 6 juin à l’Observateur :
« Plusieurs journaux de ia capitale avaient annoncé que notre bourg-
mestre, M. de Luesemans, avait convoqué le conseil communal pourl’en-
gagerà voter une adr, sse au roi, afin de prier Sa Majesté de retirer la lot
sur les couvents. Cette assertion manque d’exaetîtude; à la séance du 2 juin
un membre du conseil, M. Marguery, proposa de voter une adresse dans le
sens de colle du conseil communal de Bruxelles ; mais comme ii semblait
qu’il était convenable d’atlendre ie retour de la tranquillité publique, avant
d’aborder cette discussion, ii fut décidé qu’elle serait remise; le bourg-
mestre fut chargé de convoquer de nouveau le conseil pour délibérer sur
un projet d’adresse, dès que ie calme aurait élé rétabli. Ce fut à la suite et
aux ternie's de cette décision que M de Luesemans convoqua le eouseii
pour la séance du 4. C’est à cette séance qu’a été adoptée à L’unanimité
l’adresse, dont vous avez publié le texte et qui a rassuré nos populations
Manifestations (Sans les provinces.
Le conseil communal de Nivelles, dans sa. séance du 4 a voté
à l’unanimité une adresse au Roi.Voici le texte de ce document:
« Sire,
» La discussion du projet de loi sur la charité a profondément ému le
pays et a donné lieu h des manifestations sans doute bien reqrellab.es
mais qui témoignent de l'impopularité de cette loi.
» L amour que les Belges porie ni à Votre Majesté, la confiance qu’inspire
sa sagesse ont mis fin à des scènes déplorables.
» Les Chambres législatives ont été ajournées.
» Le conseil communal de Nivelles qui. au milieu de l’agitation généra-*,
a vu avec satisfaction l’ordre commuer à régner parmfses administrés,
prend à 1 unanimité la respectueuse liberté de supplier Votre Majesté de
Conseil communal de Gand.
INTERVENTION DE L’ARMÉE — LÉGALITÉ.
Le conseil communal de Gand a tenu samedi dernier une séance extré-
mementinléressaiite el dont nous croyons devoir mettre un résumé sous
les yeux de nos lecteurs.
Comme on sait, les manifestations de Gand, que les journaux catholiques
ne qualifient de troublrs que pour les besoins de leur cause, ces manifes-
tations ont été moins graves que celles de la plupart des autres villes. Cela
n’a pas einpôché qu’il n’y ait eu intervention de la force armée depuis
le samedi 39 mai, c’est-à-dire avant même que la moindre manifestation, le
moindre rassemblement eût eu lieu. Ce ne turque le lendemain, dimanche
31 mai, que M. Delehaye revint de Bruxelles à Gand. et qu’il réquil le con-
cours de l’armée pour le maintien de Tordre. Le lundi 1 juin seulement M.
le bourgmestre réquit le concours de ia garde-civique.
Faisons remarquer d’abord, qu’il est au mo ns très singulier qu’un bourg-
mestre commence par requérir le concours de l’armée avant celui de la
Nous parlions, il y a quelques jours, de la frayeur qu’éprouvent plusieurs
organes du parti clérical belge au seul mot de dissolution. Nous disions
qu’ils doivent se sentir bien impopulaires, bien isolés, condamnés sévère-
ment par l’opinion publique, pour trembler ainsi à l’idée que le corjis élec-
toral pourrait être appelé à juger leur conduite. L’une des feuilles épisco-
pales qui ont le plus contribué à soulever notre pays contre les excès de la
théocratie, le Bien Public, de Gand, dissimulant fort mal l’embarras où Ta
jeté celte observation si simple et si naturelle, cherche à s’en tirer par cette
ridicule défaite que si le parti clérical ne veut pas qu’il en soit appelé au
corps électoral, c’est « par respect pour le principe des gouvernements
représentatifs. »
Que des journaux étrangers, ignorant nos lois et nos institutions, pren-
nent au sérieux ee monstrueux paradoxe, nous ie comprenons d’aulant
mieux qu’ils ne jugent pas noire système parlementaire avec une conscience
libre cl désintéressée , niais ce que nous avons peine à concevoir, c’est
qu’il se trouve un journal belge pour soutenir une pareille théorie.
Et, d’abord, on pourrait s'étonner de cette sollicitude des feuilles cléri-
cales pour noire système constitutionnel, alors que, depuis si longtemps,
nous les voyons battre en brèche les libertés qui sont l’essence même de ee
système. Il ne faut pas oublier que, de l’aveu de nos adversaires, la Consti-
tuiion belge ne vient qu’après l’encyclique de Grégoire XVI ; c’est celle-ci
qu’il faut respecter d’abord, ce sont ses prescriptions qui doivent servir de
règle et de loi. Or, qu’est-ce que l’encyclique de Grégoire XVi, si ce n’est la
condamnation éclatante, absolue, des principes de la Constitution belge ?
Voilà pour ia doctrine : quant à l’application, on ne voit que trop le but
des efforts du parti clérical. Toute sa conduite a pour mobile une volonté
bien nette, bien franchement accusée : celle de substituer l’action de l'auto-
rité ecclésiastiquek celle du pouvoir civil, dans toutes les fonctions impor-
tantes de la vie sociale. D’ailleurs, ce n’est pas ia Belgique seulement qui
souffre de la folie ambition du clergé calholiqne, et c’est avec raison qu’un
écrivain français a dit que la question qui s’agite chez nous n’est pas seule-
ment une question belge, mais qu’elle intéresse tous les peuples. Partout
en effet, nous retrouvons celle haine vivace, inexorable du parti clérical
contre la liberté et contre ie principe de la prédominance du pouvoir civii
Et cependant, ce sont les écrivains de ce parti qui affeclent aujourd’hui
d'éprouver des inquiétudes sur l’avenir de nos institutions! Après avoir
fait tout ce qui est humainement possible pour vicier notre système parle-
mentaire, après avoir corrompu uns majorité, après avoir exercé sur le
pays une pression honteuse, parce qu’elle s’appuyait sur des éléments anti-
nationaux ; après avoir enfin, pour couronner son œuvre, voulu restaurer
chez nous un ordre de choses que Ton devait croire à jamais aboli depuis
89 ; ce parti ne craint pas d’invoquer les principes du système représenta-
tif pour empêcher que sa conduite soit soumise au jugement du corps élec-
toral, c’est-à-dire au jugement de la nation ! |