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186§, — N. 8.
Anvers, Lundi 9 Janvier.
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Journal Politique, Commercial. Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMINS DE FER^DE L’ETAT. — D’ANVERS : Pour Malices et Bruxelles k 8 h., 6-43, 9-18 E. 1. cl.
10-30, 1, 3-40 E.1 cl., 4-28, 4-50, 7-48, 9-48. — Lierre 7, 11-35, 5.18, 9-16. —Tenu, et Gand 6,10-30,4
8-40 È. 1. cl., 4-80, 7-43. — Alost 6,-48,10-30, 1, 3-40 E. 1. cl. 6, 7-45. — Lokeron 6, 10-30, 4-80. —
Picve, Gramia.,, Lossi.nos, Ath. (par Brurojlt»), 6, 1, 3-tO-E. 1, Cl. — Bruges et Ostende 6, 10-39,
3-40 E. 1 cl., 4-80. — Courtrai, Mouscron, Tcnirnai et Liiie 6, 10-30, 3-40 E. 1. cl., 6-80. — Calafs
6, 10-30. 4-50 1 et S cl. — Louvain, Tirlem. Liège et Verviers 6.'6-46, 9-18 E.1. cl. 10-30 E., 1, 4-25, 4-50,
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refeld et Ruhrort9-18 E. 1. ol. (Gladbach .9-45 E. 1. cl.
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M. P. A. Delà Montagne, Directeur-Gérant,
foeans : rae die f Amman, n° f.
E1
Ci
Le Journal rend
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iclra compte de tous les ouvrages
lur enverra à exemplaires.
idont
CHEMIN DE FER GRAND-CENTRAL-BKLGE. (Ligne de Hollande). — Départ» d’Anvers k
7-38, 10-38 m., 3, 4-05 s. (Expr.), 6-10 s. (vers Breda et Moerdyk).
LIGNE DE LOUVAIN. — Départs d’Anvers vers Lierre, Aerschot, Louvain, Ottignios, Charleroi,
Vireux, Givet, Reims. Namur. Arlon. Luxemb., Trêves (p,Ottignios), 7-05u., 1î-15s. (E.)1-26s., 6-28s.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAKS. — Départs d’Anvers pour lieverer., St-Nicolas, Lokeren
et Gand 7-30 1. ci. 3.cl. 10-30, 3 l.otS. cl.,4-30, 6-10 1. et 2. cl.— De Gand pour Lokeron,
St-Nicolas, Bevaren et, Anvers S 45, 9-C5,1. et S. cl.,10-20, 2-48, 6-18 1. et 3. cl.
D’ANVER3 AXONDRES (parbâteaux k vapeur), — Les Dimanche et Vendredi, k midi) le
Mercredi, viî-Harwich, k 1 heures après-midi.
la Hollande..
l’Angleterre..
la France....
l’Allemagne..
Etats-Unis...
Brésil et Indes
chez tous le»
de port).
12-80 p. tries -i
16-00 »
28-00 p.semk
62-00p. an.
17- 00 p.trim.
32- 0Û d
33- 00 »
18- 00 s
30-00 »
30-00 »
PAIEMENT PAR ANTICIPATION,
Pour la Ville et la Banlieue.
L’itôhiB belge, journal du matia
et le précurseur journal du soi?
fr. 63 par aa.
Anvers, 9 janvier.
LA prise de Savarinali est pour les confédérés un
Coup terrible et dont ils ne se relèveront plus. Il ne
leur restait pas d’autres ports que Wilmington et
Savannali ; Wilmington va tomber bientôt et la Con-
fédération sera séparée du reste du monde. Elle ne
pourra plus expédier en Europe une balle de coton ni
éjâ recevoir la moindre cargaison a’armes ou de mu-
nitions. .
Sherman avant la prise de Savannah avait tra-
versé en 27 jours u,ne étendue de 300 milles de pays,où
èpii armée a tiré toutes ses subsistances. Il avait par-
couru 42comtés différents, en enlevant tout ce qui pou-
vait être de quelque utilité à l’ennemi, détruit 200
milles de chemins de fer, brûlé plusieurs millions de
livres decotçn, fait 4,000 prisonniers, délivré 10,000
noirs valides et capturé 15,000 chevaux et30 canons.
Cette marche presque sans précédons n’avait coûté
aux fédéraux que 12 â 15 cents hommes tués, blessés
OfÜ manquans.
I/armée du général unioniste Thomas a mis complè-
tement hors de combat les troupes commandées par
Hood, qui s’étaient avancées dans le Tennessee. Après
la bataille du 15, dans laquelle Thomas avait refoulé
lès séparatistes en désordre; sur un parcours de plus
ae cinq milles, le général confédéré avait lait- élever
des retranchements, derrière lesquels, il comptait met-
tre çbstâcle a la marche en avant de Thomas. II avait
Concentré son armée à un point du pays où trois routes
parallèles, courant au sud, dans la direction de la ri-
vière Tennessee, lui assuraient une retraite facile en
cas d’échec. Les fédéraux l’ont attaqué impétueusement
et il a été forcé d’abandonner encore une fois toutes
ses positions et de battre en retraite. - _
« Durant cette campagne de Hood dans le Tennessee;
Thomas a évidemment trompé son adversaire par la
S' licite de sa stratégie. Après avoir battu les con-
•és à Franklin, le 3.0 novembre, le général unio-
niste faisait retraite sur Nashville et attirant Hood
dans un piège, il le laissait s’établir devant la capitale
du Tennessee. Hood, trop confiant dans sa force,
commit alors une faute plus grave encore : celle d’en-
voyer dans le Kentucky de nombreux détachements
qui devaient, croyait-il, faire une diversion de ce côté.
Le général unioniste, sans s’inquiéter de ces détache-
ments, concentra toutes ses forces à Nashville pour
écraser l’armée rebelle, et il y est parvenu aussi com-
plètement qu’il était possible’. Le 17, les restes de l’ar-
mée sécessionniste, démoralisée, fuyaient dans la di-
rection de Franklin , poursuivis par la cavalerie
unioniste.
Aux dernières nouvelles, le.statu quo était à l’ordre
du iour devant Richmond. On suppose que Grant at-
tend, pour prendre l’offensive,que les succès des autres
armées fédérales aient désorganisé, aussi Complète-
ment que possible, le système militaire du Sud.
Une correspondance adressée de Munich à la Gazette
dAugsbourg, confirme,- quant au fond, l’exactitude des
renseignements donnés récemment par le Botschaften
sur la réponse du cabinet de Vienne à une dépêche de
M. Von der Pfordten, par laquelle le ministre bava-
rois demandait à l’Autriche de quel côté inclineraient
ges sympathies et sa politique dans la question des
uuchés, . -,,.
La feuille viennoise affirmait quë Ta réponse aufri-
chienne était très rassurante dans son ensemble et en
tout point favorable aux Etats moyens. Le correspon-
dant bavarois confirme ces assertions et les corrobore
même en ajoutant que les négociations et les pourpar-
lers qui se poursuivent sans interruption entre les
deux cabinets, ne laissent plus de doute sur le con-
cours de l’Autriche en vue au but commun à atteindre.
La persistance de ce renseignement émanant de
deux sources diverses, est bonne à enregistrer en
présence des commentaires contradictoires auxquels
donne lieu la politique ambiguë de l’Autriche dans
toute cette affaire soldeswigo-holsteinoise.
Rio de la Plata.
La situation très grave qu’a amen ée dans la
Plata la politique anarchique et ambitieuse du
Brésil ne stest pas modifiée d’après les informations
que nous recevons de ces contrées. L’absence de
nouvelles de l’Assomption, capitale du Paraguay,
au départ du paquebot anglais, faisait croire à
Buenos-Ayres et à Montevideo que cet Etat avait
commencé ses opérations militaires contre le
Brésil en marchant sur la province de Motto
Grosso; mais rien de positif ne nous parvient à cet
égard. Il ne serait cependant pas étonnant que le
Paraguay, dont la politique se trouve pleinement
justifiée par l’inqualifiable conduite que tient
Je Brésil à l’égard de l’Uruguay, ait donné suite à
sa protestation du 30 août dernier, et alors la
mission dont vient d’être chargé M. Paranhos par
le gouvernement brésilien auprès des Etats de la
Plata, rencontrerait des difficultés nouvelles ; au
surplus l’on paraissait désirer à la Plata que le
Paraguay eût entrepris quelqu’opération de guerre
contre le Brésil avant 1 arrivée de M. Paranhos,
parce que de cette manière l’on saurait mieux si
réellement ce diplomate venait dans des intentions
de conciliation, s’il venait réparer les fautes de
dont les nombreux troupeaux assurent aux alliés
de l’empire la nourriture' gratis et sans travail.
Aussi l’on n’attendait guère de nouvelles impor-
tantes des opérations combinées des forces brési-
liennes et des bandes de Florès ; mais l’on était
impatient de connaître les résolutions que pren-
drait le Paraguay en conséquence de sa protesta-
tion du 30 août dernier, pour juger des propor-
tions que prendrait la question Uruguayo-Brési-
lienne; quant à la mission deParanhos,pour qu’elle
eût quelque çhanée d’aboutir il faudrait que ce
diplomate eût des pleins pouvoirs, pour désa-
vouer la conduite et les actes de MM. Saraivaet
Tamandaré.
Le commerce des Cotons en Angleterre,
Nous trouvons dans la Shipping and mercantile
Gazette un excellent article sur ta situation du
commerce des cotons en Angleterre. L’interét qu’il
présente pour notre plâce, nous engage à en
donner la traduction : •
Le commerce des cotons, pendant le courant dé
l’année 1864, a été excessivement élastique en Angle
terre, surtout si on a égard aux prix élevés'que l’on a
presque toujours exigés de la matière première, sur
les principaux marchés du monde, aux fluctuations
rapides de la valeur de l’argent et aux besoins crois-
sants de numéraire des importateurs et des manufac-
turiers, pour pouvoif satisfaire à leurs engagements.
Déjà depuis te commencement de la guerre civile en
Amérique, nous étions d’avis qu’il n’aurait pas fallu
une longue série d’années, pour permettre à l’Angle-
terre de s’affranchir complètement du joug que les
Etats-Unis faisaient peser sur elle.grâceàsa forte pro-
duction de coton, article sur lequel repose en grande
partie notre activité commerciale. Les résultats obte-
nus jusqu’ici prouvent à l’évidence l’exactitude de
notre assertion d’alors ; non seulement les importa-
tions de 1864 sont beaucoup plus considérables que
celles de l’année précédente, mais encore lés stocks
actuels sont de 250,000 balles supérieurs à ceux de
fin décembre 1863, et ce, malgré une exportation eii
plus, de 71,350 balles et une consommation qui s’est
acchefê de 133,000 balles.
Les importations du coton dans le Royaume-Uni,
pendant les deux dernières années, peuvent se résu-
mer comme suit :
tions non moins sensibles. '(Ses recettes, simultanées
dans les ports d’exportation ües Indes, prouvent que
-pendant un laps ae temps,fies plantèur's ont gardé
leur marchandise en magasin, dansd’espoir d’en ob-
—j-------------------ef iis ba^
quantité de‘tissus et
vente. Il est cèpén-4
ie -hausse survienne
juela production de
A ea juger par la quan-
ictées à la culture du
tablir comme suit les
1865 :
. 200,000 baltes.
. 2,200,000 «
• 750,000 »
tenir plus tard des prix pins élevés
saient leur opinion, sur la petit
de filés que nous leur offrions e,
-dant peu probable qu’une nou~
-pour les cotons, d’autant meii
ce textile augmente fortemeni
tité de terres actuellement af
coton, nous croyons pouvoir ’
importations en Angleterre e:
De l’Amérique..........
Des Indes et delà Chine.
Du Brésil.......
Soit ensemble..... 3,150,000 balles.
Nos estimations pour 1864, étaientde 2,500,000balles
et les faits viennent de prouver que les importations
ont dépassé de 87,100 balles ce chiffre établi.
Les bénéfices résultant podr notre pays du travail
considérablement diminué pendant ces
du coton, ont -
dernières années ; ainsi en 1840, ils étaient d’environ
; JgËpMHr t.; en l,m AgUïlgta
1862 de -22 millions.
40 millions de liv. sfr. ; en
. de 28 millions et en
Voici les chiffres pour les deux dernières années :
«64.
1863.
De l’Amérique..............„....
Des Indes Or. et de la Chine....
Du Brésil, dè l’Egypte, etc....
1804
balles
197,800
1,798,600
590,700
1863
balles
130,680
1,391,400
408,390
Ensemble...... 2,587,100 1,930,470
ses prédécesseurs ; car pour déterminer le Para-
?;uay à suspendre les hostilités, il serait obligé de
aire évacuer le territoire de l’Ûruguay et de
rompre la honteuse alliance des troupes impé-
riales avec les bandes de Florès.
L’escadre brésilienne a bloqué les côtes fluvia-
les du Rio Uruguay aux environs de Salto et
Paysaudu; le corps diplomatique européen rési-
dant à Montevidéo a fait ses réserves à cet égard,
car ce blocus qui n’a aucune importance militaire,
est préjudiciable à une population de travailleurs
inoffeusifs, en grande partie composée d’Euro-
péens, réduità lmaction des milliers de bras,sus-
pend les travaux de saladéros exploités par des
etrangers et interrompt le cabotage exercé par
des bâtiments presqu exclusivement montés par
des étrangers. Ce n’est certainement pas par une
campagne semblable que la marine brésilienne
fera oublier qu’elle a laissé capturer en sa pré-
sence, dans le port de Bahia, la Florida, par un
steamer des Etats-Unis.
Les opérations militaires de l’armée de terre
brésilienne ne paraissaient pas pour le moment
plus glorieuses que celles de la flotte. Après des
lenteurs que ses partisans mêmes ont tourné en
ridicule, elle avait pénétré dans l’Uruguay et
s’était livrée à une série d’évolutions, en deçà et
au-delà des frontières ; elle se repose maintenant
et l’on n’en entend plus parler. D’un autre côté
Florès qui depuis plus d’un an attendait l’appui
effectif des troupes impériales qu’on lui avait
offert, après la dispersion de plusieurs de scs
bandes, battues par les troupes du gouvernement
de l’Uruguay, s’est retiré vers le point où se trou-
vaient ses alliés brésiliens pour y rallier des par-
tisans.
Telle était la situation de l’Uruguay au départ
du dernier paquebot: un prétendu blocus du
Paysaudu et Salto par l’escadre impériale, les
forces brésiliennes se reposant on ne sait trop où
des fatigues d’une campagne future, les bandes de
Florès cherchant à se rallier à l’armée impériale
ou campées à l’ombre des arbres bordant quelque
pittoresque cours d’eau, auprès de gras pâturages
Ce tableau nous montre que les importations de
1864, comparées à celles 1863, se sont augmentées
de 656,630 balles. En 1860, -- année des fortes impor-
tations, — nous avons reçu3,863,994 baltes-; nos réex-
portations pendant la même-année furent de 609,009
balles et notre consommation, hebdomadaire de750,599
balles. Pendarteb^efoff années-* antérieupee,-+«>*.+m-
portations de tontes provenances, ont été en moyenne ’ ’ —
de 2,5000,000 balles. De tout cela, il ressort que nous
importons aujourd'hui tout autant de coton que pen-
dant les années antérieures. Il est bien vrai qu’il est
aujourd’hui certaines qualités de coton, que nous
ne recevons plus qu’en minimes quantités et cette
pénurie est vivement sentie dans nos districts manu-
facturiers ; mais nos statistiques tendent à prouver
que l’activité des fabriques dans le Lancashire,
prendrait un plus grand développement encore, si les
prix de la matière première pouvaient quelque peu
fléchir, et si en même temps le loyer de l’argent ne
dépassait pas 4 pour cent.
L’augmentation de notre consommation en 1864, n’a
pas.suivi la progression prévue et même espérée; en
voici les chiffres totaux :
1864. 1863.
balles. balles.
158,730 117,000
958,740 896,940
488,920 361,980
Exportation de filés et de
tissus de coton......
Plus 1/3 pour notre con-
sommation................ « 16,000,000
£ 47,000,000 £ 56,000,000
19,000,000
Valeur totale produite... £631,000,000 £ 75,000,000
Prix approx. payé par nos
importateurs , pour le &
coton brut consommé
dans teB.-Ü........... . « 000,000 « 53,000,000
Bénéfice net pr notre pays. £îl,000,000 £ 22,000,000
prince .de Terreur, recrute les plu3 méchants et lés plus per-
fides défenseurs ! i
Pour tant d’-avocats-impies et infidèles,
Pour tant de magistrats prévenus et injustes,
Pourtant de.jurisconsultes corrompus et trompeurs,
Pour tant de petits-procureurs, présomptueux et madrés
qui couvrent 'le monde, qui vous insultent et vous persé-
cutent dans les conseils des nations, dans les prétoires,
dans les cabinets des princes et jusque dans les plus hum-
bles maisons communales_______ bénissez, três-Saint-Pôre,
glorieux Roi et Pontife, bénissez avec effusion et tendresse
un avocat croyant, un enfant de l’Eglise catholique, qui n'a
jamais estimé ni compris la science humaine que dans la
soumission à la Foi... »—Aug.Lauwers, ainé, avocat, 10 fr.
C’est ce même M. Lauwers .qui, dans son Traité de sé-
pultures chrétiennes, avait écrit le passage suivant :
- M. Frère-Orban l’a dit et l’inexorable logique le mène
jusqu’àcette folie suprême et jusqu’à cette cruelle impiété:
» Tant me vaut la splendeur du culte catholique, tant j’es-
time la pureté de sa morale ; tant j'admire la sublimité de
ses dogmes, que là, aux côtés d’un impur Mormon, je ferai
ranger par numéro d’ordre de mon charnier le corps con-
sacré cinq fois par l’onction sainte du premier pasteur de
l’Eglise de Belgique. » .
Voila l’homme qui, coupable d’un pareil faux, vient jeter
la boue au barreau età la magistrature belge.Sous prétexte
de piété et parodiant les prières de l’Eglise catholique,
il injufie ses confrères, calomnie les juges et traîne dans
la fange les jurisconsultes.
Et Ces gens-là se disent religieux ! ils feraient haïr une
religion qui tolère, qui approuve peut-être de pareils ou-
tragés. Pour l’honneur du pontife auquel s’adressent de
pareils vœux, espérons qu’il y a encore dans l’Eglise des
cœurs assez honnêtes pour désavouer cet avocat fanatique
et haineux. (Echo du Parlent.)
Une question dont o{l
pays, celle des
, | à bon droit dans notre
pays, celle des associations‘et des banques populaires,
préoccupe également le gouvernement français. En effet,
fes journaux annoncent que M. Langlais, conseiller d’Etat,
vient d’êtêe chargé de fa mission d’aller étudier en Alle-
magne la situation des ctesses ouvrières et surtout l’organi-
sation financière des sociétés populaires qui, sous ce rap-
port, sontbion plus avancées de 1 autre côté du Rhin qu’elles
ne le sont en France. . ,
Il est évident aujourd’hui pour tout le monde que les
bénéfices de la fabrication tendent journellement à
rd aux besoins crois-
ê entier, et aux faibles
augmenter, surtout si l’on a
sants de nos fabricats du mo;
stocks existant partout.
Notre consommation hebdomadaire pendant 1864, a
atteint 30,892 balles et nous ne voyons aucune raison
qui pourrait nous empêcher de dépasser ce chiffre ;
nous croyons même qu’en 1865,’ nous atteindrons 36 et
même 38,000 balles. Or, en admettant ces dernières
données comme exactes, nos manufacturiers emploie-
raient en 1865, de 1,872,000 à, 1,976,000 balles de
coton.
Pour pouvoir satisfaire à ces demandes, et pour li-
vrer ce nombre considérable de balles de cotons à nos
fabricants, nous possédons déjà aujourd'hui un stock
de 600,000 balles et nous avons la perspective de rece-
voir 3 millions de balles, jusqu’à la (in de cette année.
On voit donc bien que la demande devra même être
plus active qu’aujourd’bui, pouf que nos stocks fin dé-
cembre 1865, ne soient excessifs, même après défalca-1
tion de 800,000 baltes que nous supposons devoir être
réexportées,par nous vers le Continent. Si notre cou-
sommation intérieure en 1865- pouvait nous prendrai
2 non.OOO dé balies, et que S00$09 balles pussent être
réexpédiées,nous aurions encore au 31 décembre 1865,
un approvisionnement d’environ 700,000 balles.
Nous devons toutefois faire observer que ies calculs
ci-dessus, ne sont faits que pour autant qu’il ne nous
parvienne que peu de coton des Etats-Unis.
Dans les Indes, le Brésil et l’Egypte, la culture aug-
mente dans des proportions colossales; la qualité,
aussi s’est améliorée, et la continuation des hauts
Coton d’Amérique...............
« des Indes-Or. et de la Chine
» du Brésil, de l’Egypte, etc.
Ensemble
. 1,606,390 1,375,920
Il n’y a donc eu qu’une augmentation de 230,470
balles; cette augmentation globale, toutefois, répar-
tie sur chaque semaine, donne un excédant en plus
sur la consommation de 1863, de 4,432 balles.
Voici, au surplus, la quantité de balles, consommées
chaque semaine dans le Royaume-Uni, pendant les
années suivantes
1864.
1863.
1862.
1861.
1860.
balles
30,892
26,488
22,033
43,340
50,590
1659.
1858.
1857.
1856.
1855.
balles
44,115
41,591
37,779
43,478
40,319
Le tableau précédent prouve que la consommation
d’une semaine était en 1855 de 10,000 balles plus forte
qu’en 1864 ; toutefois nous doutons qu’un aussi
grand écart puisse continuer à exister pendant Tan-
née qui commence. La valeur de certaines sortes de
coton est aujourd’hui de 1 à 3 deniers en dessous de la
valeur du commencement de 1864 ; par contre, les très
belles qualités d’Amérique et d’Egypte, sont de 1 à 2
deniers plus élevées,; mais comme la consommation
s’est un peu détournée de ces sortes supérieures, pour
se rejeter sur les qualités moindres,nous pouvons har-
diment dire que la moyenne des prix est actuellement
plus basse que celle de fin 1863.
Les stocks en cotons, sur presque tout le Continent,
sont très modérés ; en Angleterre, par contre, l’argent
est aujourd’hui très abondant, quoique le loyer
n’en soit pas encore bien bas. Pendant l’année passée,
nous avons réexporté 732,480 balles cotons, contre
660,950 ballesen 1863.Cette forte augmentation, — soit
71 ,530 balles, — démontre clairement que le Continent
compte voir les prix actuels se maintenir encore pen-
dant tout un temps.
Quant à ce qui regarde notre approvisionnement,
on a vu quelles fortes erreurs avaient été commises
dans le courant de 1864, dans les circulaires officielles
des courtiers de Liverpool, puisqu’au 30 décembre,
celles-ci accusaient pour cette ville une existence de
352,570 balles, tandis qu’en réalité, le stock après vé-
rification minutieuse, s’est trouvé atteindre 466,500
balles. A la clôture de 1863, le stock à Liverpool était
de 281,340 balles. L’approvisionnement total dans le
Royaume-Uni, était ae 578,700 balles, contre 327,000
balles l’an passé.Nos manufacturiers ont donc par de-
vers eux une quantité de 251,700 balles à acheter et à
consommer en plus.
Voici quels étaient les chiffres des existences à la
clô ure des dernières années.
578.700
327,000
433.700
699,300
594,500
1850.
1858.
1857.
1856.
1855.
Balles..
470,500
371,990
452,510
332,740
486,470
prouve à l’évidence l’augmentation des
186 g Balles.
1863* »
1862,, »
186! fl
1860, «
Ce tableau ^ _
approvisionnements dans nos magasins
Il ne reste donc plus, pour terminer, qu’à résoudre
la question suivante : quelles seront nos recettes en
1865 ? Les quantités actuellement à flot, des Indes-
Orientales , pour l’Angleterre, s’élèvent à 170,000
balles, contre 200,000 balles Tan passé ; soit 30,000
balles de moins. D’un autre coté, nos derniers avis
reçus des Indes, nous font entrevoir de fortes
expéditions pendant les deux ou trois mois sui-
vants. A Bombay seul, il y avait une accumulation
de 120,000 balles cotons, tandis que dans les autres
ports, les recettes augmentaient dans des propor-
prix actuels sera sans nul doute un fort stimulant pour
les planteurs, de continuer la production de ce lainage.
Pour montrer combien nos relations avec les pays
étrangers augmentent fortement, nous donnons ci-bas
un tableau des exportations de filés et tissus pendant
les onze premiers mois des trois dernières années :
Filés de cot.
Valeur décla-
rée en liv. sfr
1862
Total en ®
89,100,623
1863
Total en <s
67,611,677
1864
Total en «
69,592,354
5,795.217 7,114,625 8,414,551
Total en yards Totalen yards Total en yards
Tissus de cot. 1,586,944,269 1,537,713,813 1,617,050,949
Valeur décla—
réeenliv, st. 26,615,235 33,428,967 40,769,942
Oh voit donc que depuis 1862, l’augmentation dans
la valeur de nos exportations en fabricats de coton,est
de 14,154,707 liv. st., et cependant, comme onle verra
par le tableau suivant les prix de ces mêmes fabricats,
a la fin de 1864, étaient moins élevés qu’ils n’étaient à
la fin de 1863 :
Déc. Déc.
1863. 1864.
s. d. s. d.
Middling New-Orléans coton..... 27 l/2d. à 27 3/4 0 27
40’smule,A............................. 2 9 2 “
20’s water, B.......................... 2 6 2
26 pouces impr., 56 broches 29 yds 3 8 Ooz 7 9 7
26
27
27
36
36
36
39
39
39
39
60
66
» 72
shirt. 60
» 66
« 72
» 52
» 56
- 60
» 66
29
29
29
391/2
39 1/2
391/2
39 1/2
39 1/2
39 1/2
39 1/2
• 12 » 10 6
2-11 6
0-14 6
10
11
14
3
4
5
7 - 0-18 11/217
7 '
8
6
7
8
9
-12-21 3
0-24 6
0-15 3
0» 17 6
0-21 6
0-24 6
21/2
2
9
11/2
6
6
6
6
6
6
6
6
6
Ainsi, si les prix pouvaient s’établir à des taux un
peu plus modérés, — ce qui est probable, sous Tinfluen-
ce des importations suivies, — nos manufacturiers
pourraient recommencer à travailler à pleines jour-
nées, et employer tous les bras encore inactifs aujour-
d’hui, en même temps que notre commerce de coton,
entrerait dans une situation nouvelle, beaucoup meil-
leure, que celle dans laquelle il se trouvait au début
de la guerre civile aux Etats-Unis.
Le correspondant bruxellois du Journal de Liège
rend compte d’une réunion de la commission ad-
ministrative de Y Associationpour le progrès des scien-
ces sociales qui aurait eu lieu récemment à Bruxelles
et dans laquelle on se serait occupé de la fixation du
siège du prochain Congrès. Le correspondant du
Journal de Liège a été induit en erreur. La réunion
n’a pas encore eu lieu. Pour éviter toute incerti-
tude à ceté^ard, on nous prie de rappeler que le
Conseil d’administration de Y Association pour le
progrès des sciences sociales doit se réunir dimanche
15 courant, à une heure de relevée, à l’Hôtel de
Ville de Bruxelles, pour délibérer sur le choix du
siège du prochain Congrès.
Depuis quelques jours le BienPublic et la Patrie publient,
sous forme de litanie, des listes de souscription pour des
étrennes à offrir au Saint-Père.
C’est aux journaux espagnols que ces deux feuilles ont
emprunté cette forme nouvelle de souscription. On y recon-
naît le vieux levain fanatique qui, habilement déposé dans
les esprits, faisait fermenter toutes les têtes courbées sous
la terreur de la Sainte-Inquisition et avait amené les Espa-
gnols à ce point d’abrutissement moral, que le spectacle
d'un hérétique brûlé en place publique les charmait plus
quo dix hommes éventrés dans un combat de taureaux.
Paimi les versets de cette litanie, qui a demandé, paraît-
il, une augmentation dans le personnel de la rédaction do
ces journaux, nous avons remarqué celui d’un avocat de
Bruges. Le voici : ■
-.. .Fremuerunt gentes et populi meditati sunt mania
advrrsus Dominum et versus Christian ejus. Très-Saint-
Pôre, en ces temps malheureux d’aveuglement et do per-
v „rsité. C’est dans la profession du barreau que Satan, le
La Banque des Travaux publics, que M. Langrand or-
ganise en ce moment en France, vient de recruter plu-
sieurs notabilités delà politique pour son conseil d’admi-
nistration. Outre les noms du duc deMontebello et d’A-
dolphe Barrot, que nous avons cités, il y a huit jours, il
faut ajouter ceux de MM. de Flavigny, de Courcelles et
d’autres. On nomme pour la Belgique, deux anciens minis-
tres des affaires étrangères, MM. ae Vrière et Vilain XIIII.
On parle d’autres notâbilités encore qui entreraient dans
l’administration de la nouvelle société. ( Union financière).
La Banque de Belgique vient de s’engager à reprendre
l’émission des nouvelles obligations que la grande compa-
gnie de Luxembourg est autorisée à créer pour subvenir
aux frais de Ternbrancbement de l’Ourthe. C est, pour cette
dernière, une garantie'que les capitaux ne lui feront pas
défaut pour mener à bonne fin la construction du nouvel
embranchement de son vaste réseau. (Id.)
Unétat officiel fait connaître, l’importance des sommes
qui, depuis quatorze ans, ont été expédiés en numéraire
oi^on lingots pour l’Inde. Il a été envoyé de 1851 à 1864 in-
clusivement, 15,014,415 livres st. en or et 106,371,764 liv.
LesexptdTtfbîTS parte vni«<fo-Mrrrseille ont commencé en
1863; elles atteignent le chiffre de 13,498,283 1. st.en or, et de
38,212,570 liv. st. en argent. Ces envois par Marseille aug-
mentent rapidement et continuellement. En 1853, 941,000
liv. st.; en 1864, 15,021,000 liv. st.
On trouve ainsi un total de 173,095,000 liv. st., soit 4 mil-
lards 327 millions 375,000 fr., chiffre qui démontre assez
quelles saignées le commerce avec l’Iiise inflige au stock
métallique circulant en Europe.
Les embarras monétaires et financiers ont disparu de
l’Angleterre et de la France, mais ils se montrent en Es-
pagne avec une gravité très regrettable. Plusieurs des ban-
ques situées dans des villes importantes ont supendu leurs
paiements ; la Banque de Madrid n’a pour l’échange de ses
billets qu’un seul guichet qu’assiège la foule ; le numéraire
a disparu et les affaires sont paralysées.
Les causes de cette déplorable situation sont multiples :
les principales sont le développement exagéré de travaux
publics qui ne sont pas encore fort productifs et qui ont
immobilisé des capitaux considérabfes ; les besoins du
Trésor, chargé de faire face aux frais d’onéreuses expédi-
tions ; les incertitudes politiques, qui se traduisent par des
crises ministérielles. Le gouvernement s’efforce d’avoir
recours à des expédients qui, jusqu’à présent, ne semblent
pas arriver à un dénouement.
Chambre de commerce d’Auvers,
Séance du 9 janvier.
Les principales questions examinées sont les sui-
vantes : , . , ^
1° La Chambre reçoit A. un exemplaire du tableau
du commerce de la Grande-Bretagne pendant les an-
nées 1862 et 1863.
B. Un exemplaire d’une brochure publiée par P.
Vermeire, sous le titre: Le libre travail.
C. Le programme des expositions générales agrico-
les et industrielles qui auront lieu à Stettin en mai et
juin 1865. . .
Ges diverses pièces sont déposées au secrétariat à
l’inspection des intéressés.
2° M. le ministre des finances répond à la lettre de
la Chambre relative à de fortes quantités de sucres
cassonades qui sont importées sous la dénomination
de sucre brut. Cette lettre sera communiquée à MM.
les rafflneurs.
M. le ministre des finances invite la Chambre à lui
faire parvenir des propositions pour la révision an-
nuelle de valeurs officielles attribuées aux marchan-
dises pour l’exercice 1864. Des tableaux spéciaux sont
transmis, à cet effet, à MM. les membres.
4° M. le gouverneur adresse copie d’une dépêche de
M. le ministre de l’intérieur au sujet des dangers que
présente le séjour sur les quais de fortes quantités de
pétrole. ’ .
' Il sera répondu pour rectifier certains faits erronés
sur lesquels s’appuie cette lettre.
5° M. L. Vercken, secrétaire, annonce à la Chambre
que par suite de considérations spéciales et de nou-
velles occupations il se voit obligé de donner sa dé-
mission des fonctions qu’il remplit depuis dix ans.
Sur la proposition de M. le président baron Notte-
bohmet de M. Maquinay, la Chambre exprime à M.
le secrétaire tous ses regrets de la résolution qu’il
croit devoir prendre.
IVODVELLES ETRANGERES.
INDES.
Depuis quelque temps le3 courriers qui arrivent de l’Inde
nous apportent de tristes nouvelles. Les ouragans qui écla-
tent dans ces parages, à l’époque du renversement des
moussons surtout, ont signale cette année la venue de la
mousson du nord par d’effroyables ravages, par des mal-
heurs dont rien de ce que nous voyons dans nos climats ne
saurait donner une idée. Il faut avoir assisté soi-même à
quelqu'une de ces grandes convulsions de la nature pour
savoir ce que c’est que leur violence, pour croire à l’éten-
due des désastres qu'elles peuvent causer. _ _
Le dernier arrivage nous apporte, lui aussi, d’affligeants
détails sur un nouveau sinistre dont une ville, située sur la
côte occidentale du golfe du Bengale,à plus d’une lieue dans
Tintériour des terres, Mazulipatam.vient d’être la victime.
Dans la nuit du 1er au 2 novembre, la mer, soulevée par la
tempête, a fait irruption au loin, envahissant le pays, bou-
leversant tout sur son passage, inondant la ville, renver-
sant les maisons des Indiens construites en terre, remplis-
sant les puits de ses eaux impossibles à boire, avariant et
détruisant toutes les provisions rassemblées pour attendre
la prochaine récolte, si bien qu’après deux ou trois fois
vingt-quatre heures,lorsque, les eaux s’étant écoulées, les
survivants commencèrent à reprendre leurs esprits
ils s’aperçurent qu’outre la douleur d’avoir à ensevelir qua.
tre ou cinq mille cadavres, outre les regrets que devaient.
leur inspirer tant de ruines,ils allaient avoir encore à com-
battre le danger immédiat de périr de faim et de soif en
attendant que toutes les causes d’insalubrité, produites par
le désastre et dévelppées par le soleil meurtrier do ces
latitudes, vinssent achever de mettre le comble à leu; s
malheurs.
C’est un tableau lamentable ; mais, si lamentable qu’il
soit et si naturel qu’il soit qu’étant venu le .dernier il dût
effacer les autres, il n’a pas pu cependant faire oublier la
catastrophe qui avait fondu sur le bas Bengale pendant les
premiers jours du mois précédent. Lesjournàuxde Calcutta,
sont toujours pleins des plus afflgeàntsrécitsdes pertes de
tout genre qui se révèlentatteignent des c'iiffres enrayants;
le nombre des morts est porté jusqu’à 50,000, et à ce
pays ravagé il semble ne rester ’ en perspective que la
misère et la ruine,la famine et le choléra. La tourmente
s’est fait sentir en effet surplus d’une quarantaine de boues
d’étendue, descendant du nord au sud avant d'ailerse perdre
dansle golfe du Bengale où elle allait causer des sinistres dont
on ne connaît pas encore toute l'importance,promenant son
centre destructeur sur le cours même de l’Hoogly,et manifes-
tant toute sa fureur sur le point même où elle devait
être le plus fatale, sur la ville de Calcutta. Dans ces circon-
stances, où les navires ont péri par centaines, un jeune
lieutenant de vaisseau portant un nom déjàcheràla marine,
M. Jebenne, commandant le paquebotdes Messageries impé-
riales XAlphée, a sauvé son navire à force ae courage,
de prévoyance et de talent, en déployant des qualités
auxquelles les Anglais, bons juges dans la question .
ont rendu une justice éclatante, et qui viennent d’être
récompensées par la promotion de M. Jehennc a.u
grade d’officier de la Légion d’Honneur. On sait
que Calcutta est situé à une trentaine de lieues
dans l’intérieur des terres ; que l’Hoogly, sur lequel
la scène s’est passée, n’est phs beaucoup plus large à
Calcutta que deux ou trois fois la Seine devant Paris ;
qu’il se trouvait sur le point frappé cinq ou six cents
bâtimens de mer, avec deux ou trois fois autant d’embarca-
tions de tout genre, mouillés tous en pleine sécurité les uns
à côté des autres et, par suite,multipliant horriblement les
chances de péril. Beaucoup périrent sur leurs ancres,
sombrant sous la pesantenr de la tourmente ; mais ce lutte
petit nombre et la moindre cause encore des malheurs quo
Ton eut à regretter. Le plus grand mal vint des navires
qui, rompant leurs amarres èt chassés par le vent ou par
la marée, allaient à la dérive, brisés au choc de tout ce
qu’ils rencontraient et brisant tout ce qui se trouvait
sur les routes où les emportait la démence de l’ouragan.
Ce fut dans cet espace si resserré une effroyable mêlée de
navires. Mais ce ne fut pas tout encore : un concours de
circonstances fatales voulut que l’explosion de l'ouragan
coïncidât avec l’époque des grandes marées si malheureuse-
ment que,dans ce delta du Bengale produit par lesalîuvions
de deux des plus grands fleuves de l’Asie, et où par consé-
quent, la marée fait sentir sa puissance à do longues dis-
tances dans l’intérieur des terres, on était emporté alterna-
tivement par des courants contraires. Tel qui avait eu 1e
bonheur d’échapper à six heures du matin était en perdition
à six heures du soir par le renversement des circonstan-
ces qui avaient assuré son salut.
ÉTATS-UWI».
Des nouvelles reçues de New-Orléans en date du 14
décembre, mandent que pendant la semaine finissant
le 7 du même mois, 6 navires qui voulaient forcer le
blocus, ont été capturés en vue des côtes du Texas.
Cinq d’entr’eux ont été capturés par le vapeur fédéral
Chocura et un par le Princess royal. Quatre d’entr’eux
étaient destinés pour Yalesco et avaient de pleins
chargements de marchandises diverses ; les deux au-
tres étaient en destination de l’Europe et avaient des
cotons à bord. ~ - u.__'
Des nouvelles de Key-West,*m?mdent la capture des
schooners Sorts et Peep O’Day, tous les deux chargés
de cotons, et qui voulaient forcer le blocus des ports
de la Floride.
Le steamer Sonora, appartenant au port de New-
Orléans et se rendant de Brazos vers le premier de
ces ports, a été capturé par les confédérés.
Nous trouvons dans les journaux anglais les dé-
pêches suivantes de New-York, du 28 décembre :
» Des dépêches de Beauregard du 24 disent que Hardee
annonce que des forces d’infanterie, d’artillerie et de cava-
lerie étaient en route de Savannah dans la direction du fleuve
Allamah. Hardee avait pris des dispositions pour arrêter
leur marche. On pensait que le but de ces forces était de
détruirele chemin de fer de Savannah au golfe d’Albany.On
croit que le coton saisi à Savannah appartient à des pro-
priétaires étrangers.
» Grant annonce que les journaux de Richmond assurent
que la flotte fédérale, qui compte plus de cinquante navi-
res, y compris douze monitors et plusieurs frégates armées,
a vivement attaqué le fort Fisher, au sud de Wilmington,
le 24, en envoyant environ 30 boulets par minute, depuis
une heure de l’après-midi jusqu’à la nuit.
» L’attaque a été renouvelée le dimanche matin. Le fort
a répondu avec lenteur. L’ennemi, sous la protection d’un
feu nourri, a débarqué, à deux milles et demi au delà du
fort Fisher, trois brigades. La nuit, l’ennemi occupait le
terrain. ■
» Les journaux du Sud disent que c’est là une mauvaise
affaire parce qu’il faudra,pour déloger l’ennemi, une force
double de celle qui eût suffi pour l’empêcher de débar-
quer en cet endroit.
» Le général Thomas continue de poursuivre Hood avec
vigueur. Il s’est avancé dimanche à vingt milles au sud de
la Colombie. Samedi, Hood était à vingt milles au nord du
fleuve Tennessee, et avait abandonné ses moyens de
tranport pour sauver ses pontons.
» Les dépêches de Nashville disent que la crue du
fleuve empêchera Hood de traverser le Tennessee.
» La presse de Richmond est d’opinion que, n’importe
les événements, la cause du Sud doit être dérendue.
« Une autre dépêche annonce que l’amiral Porter a
bombardé le fort Fisher dimanche et a forcé les confédérés
au silence. »
Les avis tes plus récens de New-York annoncent que
Hardee avait fait sa jonction avec Beàuregard. Scherman
marchait sur Engonsville.
Le corps fédéral envoyé contre Mobile avait été repoussé
à Pollara (Alabama).
On disait que l’expédition fédérale, envoyée de Suffolk
contre le fort situé sur la rivière Reanoake avait été
battue.
Le New-York Times met en garde le public contre les
trop vives espérances qu’ont inspirées les derniers succès
ôbtenus.
Le XVorld dit que le Sud peut se résigner aujourd’hui à
perdre ses ports de mer avec plus d’avantage qu’à aucun*
autre époque.
e:
AMÉRIQUE DU SUD.
Panama, 6 décembre.
Les nouvelles de la république nous ont été apportées
ar le vapeur de la malle royale anglaise Tyne, arrivé de
Jarthagône à Colon, le 4 courant. Le pays est tranquille, à
l’exception de l’Etat de Bolivar dans lequel la révolution
fait des progrès. Barranquilla et quelques autres localités
se sont prononcées contre Vietoet son candidat Espriella.
Tout dépend maintenant de Monpox. Si le parti de Gonza-
lez Carago l’emporte, là aussi, le conflit sera inéviiable.
Une force de troupes commandées par Lopez Nieto, fils du
président actuel, était sortie deCarthagène où elle est
rentrée peu après.
Les nouvelles de l’Amérique centrale ont été apportées
Ear le Salvador, qui a mouillé dans la baie le l«r décembre.
es cinq Etats jouissent de la paix et s’occupent active-
ment de l’exploitation des richesses naturelles de leur fer-
tile territoire. Le gouvernement de Costa-Ricaa ouvert un
emprunt de 120,000 piastres dont la moitié a été souscrite
en peu de jours, pour construire un chemin allant de la ca-
pitale à Limon. La récolte du café, qui est la principal*
richesse du pays, promet d’être abondante.
Les nouvelles des Etats delà Côte Occidentale de l’Amé-
rique du Sud sont venues par le Bogota, arrivé hier dans
notre rade.
Dans l’Equateur, la tourmente qui menaçait la répu-
blique s’est dissipée. La tranquillité s’est rétablie et l’hori-
zon politique s’est éclairci. .
Au Pérou, le Congrès américain a ouvert la session je it
novembre. Il est présidé par M. Montt, ancien président
du Chili. Il y abeaucoup d’agitation à Luna. Le palais est
gardé par des troupes et defartillerie. Le congrès péruvien
a adopté, le 26 novembre, la résolution suivante : 1° que le
gouvernement doit immédiatement prendre les dispositions
nécessaires pour enlever les iles à guano aux Espagnol s,
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