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et rendre compte au congrès,dans un délai de huit jours,des
mesures qu’il aura prises ; 2° que le président n’a pas le
droit de négocier sur des bases de paix avec le cabinet do
Madrid, iusqu’à ce que les lies Chinchas aient été rendues.
Bn Bolivie, de même qu’au Pérou, l’opposition prend le
prétexte de la question espagnole pour attaquer le gouver-
nement. Le général Adra, quoique animé des meilleures
intentions pour maintenir la tranquillité à l’intéris'ùr et
nouer des relations cordiales avec l’Europe, f-mbit la pres-
sion du congrès où la majorité est squs l’influence des
prétendants à la présidence de la république. Le pays est
travaillé par les doctrines démagogiques soufflées par le
redoute, d’un, moment à l’autre, de graves dé-
Ghili et 1 on redout
«ordres.
Au Chili, rien de nouveau.
ü
KS9
MADAGASCAR,
Nous avons des correspondances particulières de
1 lie de la Réunion du 7 décembre.
On avait reçu, la -veille, des nouvelles de Madagascar.
L anarchie la plus complète continuait de régner dans le
gouvernement de la reine, et cette situation empêchait la
solution des questions les plus importantes et notamment
de celles qui intéressent les étrangers. La conspiration dé-
couverte contre le premier ministre actuel, Rainilaiarivony,
a donne heu à. une lutte assez vive et qui s’est terminée'a
son avantage. Rainilaiarivony représente le parti du pro-
grès et de la modération, il iîe demandait pas que les con-
jurés fussent condamnés à mort, mais seulement à l'exil ;
les autres ministres ses collègues, soutenus par le fameux
missionnaire anglican Ellis, s'opposaient à ce que cette
perae légère, pour un pareil crime, leur fût appliquée.
La reine s’est prononcée en faveur do son premierminis-
tre. et tous les conjurés ont été exilés à Ramonick, petite
ville située à environ 100 kilomètres de la capitale. Après ce
succès, Rainilaiarivony pourrait arriver à constituer un
ministère composé de personnes partageant ses idées, s’il
n était combattu parles intrigues anglaises, qui soutien-
nent le vieux parti Hova, si contraire aux idées de civilisa-
tion et de progrès. Ce sont ces intrigues qui paralysent
tout a Madagascar.
La reine avait accueilli avec intérêt les envoyés malga-
ches, et il avait été décidé qu’ils repartiraient pour l’Europe
afin de négocier des traités nouveaux avec les grandes
puissances. Mais le révérend Ellis, qui dirige les affaires
de 1 Angleterre et qui est plus puissant que Te consul bri-
tannique, M. Packenliam, s’y est opposé, et cette question
si grave reste sans solution,
La situation, à la Réunion était bonne. On attendait, vers
•c 25 janvier, le nouveau gouverneur, M. le capitaine de
vaisseau Dupré, qu>. remplace M. le contre-amiral baron
Darncau.
FRANCE.
Paris, 8 janvier.
On annonce que M. de Montalembert a éprouvé, comme
ions les catholiques éclairés, une douloureuse impression à
propos de la condamnation dont la lettre encyclique afrap-
pé ses principes libéraux que l’éloquent orateur n’a jamais
séparés de son dévouement à l’Eglise.
On assure même que M. de Montalembert était d’avis de
'aire cesser de paraître le Correspondant, revue mensuelle
-onsacrée a la défense de ces principes. (France).
Il paraît que des pourparlers actifs ont eu lieu, dans ces
derniers temps, entre Mgr Dupanloup et MM. le comte de
Montalembert, Cochin et de Falloux. (Idem.)
M. l’évêque de Montauban a accusé à son tour à M.
le ministre des cultes réception deladéfense officielle.
Voici sa lettre :
« Monsieur le ministre,
» .1 ai reçu la lettre par laquelle, sous la date du lr janvier,
opoque à laquelle on a coutume de ne faire guère que des
choses agréables, vous informez les évêques qu’ils aient à
publier la dernière encyclique du souverain
Fontuo, attendu qu elle renferme des propositions con-
traires aux principes sur lesquels repose la Constitution
de l empire.
« Je conviens, monsieur le ministre, que plusieurs des
doctrines qu on professe en ce moment, et qu’on regarde de
■ ■ Lu, sans doute, comme un fondement assuré pour
- ornements modernes, sont en opposition directe
" vo oellesi que 1egiise catholique a toujours professées,
<i,!e ‘ m IX vient encore de proclamer avec une franchise,
■ne netteté et un courage qui annoncent bieh «né certaine
irmiceur dame. Tl semble être a deux doigts de sa perte
el U parle comme les Boni (ace VIII et les saint Grégoire VIL
Mais la cause de 1 Eglisé fie lient pas a ce que la bulle
d nu î s agit soit publiée en ce moment par l’autorité épi sco-
:do i.ans tous les diocèses de France. Les doctrines qu’elle
■ valarme sont connues suffisamment de tous ceux iiu’eilerin-
' -Tossentét quiontcharge de les faire valoir.Nous attendrons
fane de meilleurs temps, des temps semblablesaux 10 ou 12
muées qui viennent rte s’écouler, et qui n’ont pas laissé
■v r;‘ glorieuses pour 1 empire, malgré la liberté dont ont
:01,1 les éveques pendant cet intervalle. Nous avons eneflet
m temps pour noùs', mais je regrette cette mesure que le
gouvernement a cru devoir prendre. Dans tous lescas elle
u est pas née de l’esprit de progrès; c’est, au contraire, le
■ etour vers un passé que nous avions le droit de croire
- nUvrement oublié et mis de côté. Jusqu’ici ce passé n’a-
' au profité à personne (l’histoire en fait foi), et le nouvel
umpire ne s était pas mal trouvé d'y avoir renoncé Pour-
quoi faut-il qu’il change sa ligne de conduite, au moment
meme où toutes les forces morales réunies ne sont nas de
>n.p pour sauver lasociété, menacée par la franc-maçon-
1 esprit révolutionnaire et la (lémacogie «
■onsif ération°nSleUr to müüatre» rasisuî’ahôe Me ma haute
* Montauban, 2 janvier 1865. »
Le journal ï Union de t'Ouest vient d’ètre suspendu
texte- UX m°1S ^ar Un arr®^ ministériel dont voici le
■ Le ministre secrétaire d’Etat au département de Tinté-
ïueuï',
• Vu le numéro du journal T Union de l'Ouest, en date du
■J janvier, qui contientàla seconde page un article sriné :
André, commonqa.nl par ces mots Le carde*des
sceaux - et finissant par ceux-ci ; - du Conseil d’Etat : »
-■ Considérant que l’auteur de cet article affirme que - le
gouvernement a cru que les pouvoirs de l’Etat étaient en
péril, et, par une inconséquence qui n’est que trop com-
■ inune quand on ne s inspire que de la peur, ii glisse à
".1 oppression pour n’être pasopprimé » ; qu’en s’exprimant
iinsi il cherche à exciter à la haine et au mépris du gouver»
nement. 6
. Attendu que le journal l Union de l'Ouest a déjà depuis
moins de deux ans reçu deux avertissements à la date du 2
nai 1863 et du 25 novembre 1864 ;
•Art, 1er. Le journal l'Union de l'Ouest est suspendu
pour deux mots, a partir du 9 janvier 1865.
Ou lit dans la Patrie ;
Le maréchal de Mac-Mahon vient de s’embarquer, à
•iarseille, sur la fregate a vapeur le Cristophe-Colomb, pour'
retourner a Alger : ’F
» Nous croyons savoir, conformément à nos premières
iinormations, que le maréchal emporte l’espoir que S. M.
:,I;,m,p?reu-r lra visiter 1 Algérie, afin de se rendre compte
par lui-meme de 1 état dés choses et de lasituation du pays.-»
Le Temps a reçu le communique suivant :
LejournaUe Temps, dans son numéro du 6 janvier,
parle d un projet financier, par laquelle une compagnie
mettrait a la disposition de M. le préfet de la Seine une
somme de cinquante millions pour l’exécution de grands
travaux de Paris.
» Le bruit dont le Temps s’est rendu l’écho n’a aucun
.oralement, et les détails qu’il donne sur ce prétendu projet
sont entièrement contrôuvés. »
Nous appprenons avec plaisir que le projet du canal
maritime de Nantes a la mer n’est nullement repoussé en
principe. Une députation de la chambre de commerce
•t du conseil municipal de Nantes devait se rendre à Paris
pour obtenir que de nouvelles études fussent autorisées.
Ln députation nantaise a été reçue vendredi par le mi-
nistre ues travaux publics, et l’accueil qui lui a été fait
justifie pleinement nos prévisions. Nous apprenons, en
effet, que le ministre a accordé l’autorisation des études,
âvec le concours des ingénieurs de l’Etat et sous la direc
ion des corps constitués de Nantes. Les fonds nécessaires
seront fournis par le produit des souscriptions privées et
des allocations de la chambre de commerce et du conseil
municipal nantais. Les délégués sont, d’ailleurs, en instance
•pour obtenir le concours pécuniaire de l'Etat aux études
du canal, et il est probable qu’ils l’obtiendront.
Tout nous fait donc espérer aujourd’hui que la persévé-
rance du commerce nantais sera couronnée de succès, et
que le canal de Nantes à la mer s’exécutera, malgré la vive
apposition faite depuis plttS de vingt ans à cette utiie entre-
pose. (Patrie.)
On lit dans le Temps :
« S'il faut en croire certaines rumeurs qui ont déjà trouvé
de l’écho dans la presse étrangère, la politique de désarme-
ment et de non-intervention passerait enfin de la théorie
dans la pratique, et dans l’année qui commence, l’effectif de
1 armée française serait réduit à 380,'000 hommes, chiffre
déjà fort respectable. On va même.jusqu’à prétendre que le
contingent de 1866 sera ramené à 1 ancien chiffre de 80.000
hommes. Des mesures analogues seraient prises en ce qui
oopcerne l'armée de mer, et on dit que des ordres auraient
me expédiés pour meure en réserve ordinaire 16 batiments
de différentes classes. Nous ne savons pas s’il faut ajouter
roi a cettenouvelle.mais on croit faeilementee qu’on espère,
et comme, en somme, c’est là un projet profitable à tout le
monde, au gouvernement comme aux contribuables, nous
sommes assez disposé à le tenir pour vraisemblable.
” Le fameux trio Mané Thecel Pharès, qui depuis six ans
signait le Courrier' de Paris de l’Indépendance belge, a ré-
solu de soulever le masque, un peu transparen1, il est vrai,
qui dissimulait mal cos spirituels écrivains. M. Henri de
Pêne a donné aujourd'hui l'exemple en disant qu’il ne signe-
rdit plus ces courriers du nom de Mané. On sait que Phàrês
n’est autre que notre excellent collaborateur L. Ulbaeh, et ,
que Thecel est le pseudonyme de M. Lemoine, administra- i
teur du Gymnase çl frèré de l’habile directeur de ce
théâtre, »
La France dit que le conseil d'Kw Noccupe de nouveau,
en co moment, de la question d : t Boiiiàhgerie. Une en-
quête serait faite dans le but de connaître les résultats pro-
duits par le régime nouveau, et de savoir s’il convient de
rétablir la réglementation ou de uonner au contraire à l’in-
dustrie dont on s’occupe la liberté entière.
On affirme que le conseil d’Etat sera en mesure de pro-
duire, dès l’ouverture de la session législative, la loi sur
l’intérêt légal, la loi sur la contrainte par corps, et, avant
la fin de cette session, le travail achevé d'un nouveau pro-
jet sur la propriété littéraire,lequel lui a été soumis aujour-
d’hui même, d’après le désir de l'empereur, qui tient beau-
coup à ce que des intérêts légitimes reçoivent satisfaction.
S. M. la Reine Marie-Christine est arrivée à Paris.
On lit dans une correspondance du Progrès de Lyon :
« M. Yeuillot tient décidément à fonder un journal tran-
çais à Rome. L'entourage du pape est moins sympathique
qu’on ne le croirait à cette entreprise. On redoute le ton de
la politique du célèbre écrivain. A Rome comme ailleurs,
il y a des gens qui, tout en servant de leur mieux le gouver-
nement existant, ne sont pas fâchés de se réserver une
porte de rentrée au cas où le gouvernement aurait des
malheurs. M. de Mérode n’est point de ces hommes-là ;
mais son influence est vivement combattue, soit ouverte-
ment, soit dans l’ombre, et M.Veuillot pourrait bien revenir
de là-bas abattu et désenchanté. »
— Mmo Nartschkine, qui vient d’épouser M. Alex. Dumas
fils, a, pendant quelque temps,rédigé dans le Constitution-
nel une spirituelle cnonique sous le pseudonyme de Henri
Desroches.
— La Gironde, de .Bordeaux, contient ce qui suit :
Nous avons dit hier quelques mots de la déconfiture
d’un négociant qui-se livrait sur notre place à dévastés
opérations. 11 ne saurait y avoir d’inconvénients à Signaler
des faits .qui sont aujourd’hui du domaine public, et que
nous ne mentionnons d’ailleurs qué Sous toutes réserves.
Le négociant en question, afin de soutenir des spécula-
tions qui ne lui étaient sans doute pas profitables, n’a pas,
dit-on, reculé devant des fraudes déplorables. On sait que
depuis quelques années surtout, T usage s’éstintroduit de
faire des avances sur cargaisons alteneues, moyennant la
remise aux mains du prêteur du connaissement qui lui as-
sure ainsi à l’arrivée fa remise de la marchandise. L’arma-
teur qui vient de disparaître n’aurait pas craint de négocier
deux fois le même connaissement à des personnes différen-
tes, et môme de fabriquer de faux connaissements qui sem-
blaient aussi lui assurer la propriété de marchandises qui
n’existaient pas.
Deux établissements de crédit fonctionnant à Paris et
ayant ici des succursales ont, dit-on, avancé de fortes
sommes sur ces documents irréguliers ou faux. On parle
de 500,000 lr. pour une de ces sociétés, de 140,000 fr. pour
l’autre. L’arrivée à Marseille d’un navire sur lequel étaient
des marchandises objets de connaisse : ents qui se sont
trouvés en double, a fait découvrir ces manœuvres ; l’ar-
mateur en question n’était plus à Bordeaux depuis quelque
temps. Son 111s, qui se trouvait encore dans notre ville le lr
janvier, aimméuiatementdisparu. La liquidation judiciaire
de la faillite, l’instruction à laquelle se livre le parquet,
éclairciront les faits, dont nous n’offrons qu’une esquisse
que nous avons lieu de croire fidèle.
BELGIQUE.
Bruxelles, 8 janvier.
Le roi s’est rendu aujourd’hui, à midi au palais de
Bruxelles et y a reçu quelques personnes en audience par-
ticulière. Versie soir S.M. est retournée au château de
Laeken.
M"1' la duchesse de Brabant est également venue passer
quelques heures en ville.
— Des préparatifs se font au palais du Roi pour le pre-
mier bal de la cour qui doit avoir lieu mercredi 11 courant
On dit que 1,500 invitations ont été faites.
ANVERS, O jaaViex*.
Nous avons reçu d’iiil anonyme la somme de 10
francs pour les victimes de la catastrophe de Dour.
Les billets des logements militaires de l’année 1864
sont payables au 2e bureau de l’Hôtel-de-Ville pendant
tout le mois de janvier courant,
Renseignements météorologiques transmis par l’observa-
vatoire de Paris.
Matinée du 9 janvier.
Baisse barométrique sur le Sud de l’Angleterre.
Nairn 744, Penzange 761 Vent O, fort sur la Manche-
Probabilités pourle .10 janvier. — Cotes de Dun-
kerque à Hambourg : Yent assez fort ou fort de S -O
à N.-O.
Le thermomètre centigrade marquait ce matin, à 8
heures, 6 degrés au-dessus de zéro.
, —: 9®tté huit le mécanicien du bateau hollandais
Amicitia, amarré dans ie Bassin pour hiverner, en se
rendant à bord est tombé dans l’eau et s’est noyé. Le
cadavre a été repêché ce matin et transporté à
lhôpital.
— Une vieille femme demeurant avec ses enfants
à Borgerhout, était descendue hier soir à la cave pour
y chercher un pot de bière. Comme elle tardait à re-
monter, sâ petite tille alla à sa recherche et trouva la
malheureuse baignée dans son sang. Elle était tombée
du haut de l'escalier et s’était fait une large blessure
à la tète. Son état n’inspire cependant pas de crainte
sérieuse.
— Jusqu'à ce midi le Lundi perdu se présente assez
calme. Aucune arrestation n’avait été faite.
— On a volé hier soir au préjudice du sieur H. un
châle d’une valeur d’environ 125 francs. On est sur la
trace du coupable.
— Depuis quelque temps M. F,, négociant* demeu-
rant dans la 3° section, s’était aperçu que différents
objets disparaissaient de la maison sans qu’il put dé-
couvrir le voleur. Avant-hier son attention se fixa sur
une mendiante à laquelle la servante remettait les res-
tes du dîner. Il la fit surveiller et ne tarda pas à la
surprendre en flagrant délit. Une visite domiciliaire
opérée chez elle a fait découvrir plusieurs objets enle-
vés chez M. F.
— Cette nuit, la servante du sieur B., blanchisseur,
demeurant sur la chaussée de Berchem, entendit fer-
mer la porte du jardin. Elle avertit ses maîtres qui
descendirent et s’aperçurent que deux paniers de linge
avaient disparu. Deux ouvriers se mirent à la re-
cherche des voleurs qu’ils ne tardèrent pas de rejoindre
aux Glacis. Ceux-ci se voyant poursuivis prirent la
fuite, laissant tomber le fruit de leur vol.
— La police a opéré hier soir l’arrestation du nom-
méB., musicien ambulant. Il est prévenu d’avoir com-
mis différents vols dans le canton et principalement
dans les environs de Turnhout.
— Depuis environ 15 jours les transports de bétail
pour l’Angleterre par les différents bateaux à vapeur
sont considérables. On évalue à plus de 300 tètes, le
bétail qui a quitté notre pays par cette voie.
— On a exposé au marché au bétail de ce jour : 52
bœufs, 68 bouvillons, 121 vaches, 61 génisses ; total
282; Vente active à des prix en hausse.
— Hier a eu lieu la distribution des médailles de l’in-
stitut St-Charles, dont le premier prix a été remporté
à égalité de mérite par l’estaminet St-Jacques, canal
de Récollets, et la Main blanche,rempart Ste-Cathérine,
et le premier prix des sociétés par les Menschen-
vrienden.
A cette occasion les rues environnant le local des
Menschenvrienden étaient brillamment pavoisées et
illuminées ainsi que le local St-Jacques et surtout la
Main blanche où les habitués se sont réunis samedi
soir dans un banquet où la plus grande cordialité a
régné.
La carte de menu dessinée par Mr J. Y. H. merite
tous les éloges. (On peut la voir au local).
— Aujourd’hui lundi, 9 janvier, le grand Albert
donnera une soirée de prestidigitation et de magie au
local le Renard, Grand’Place. Entrée libre.
FAITS DIVERS.
Un nouveau journal mensuel vient de paraître à Bru-
xelles. II a pour nom l'Education moderne, revue de
l’instruction publique et dés Sociétés savantes. Ce titre
promet,et le temps est à l’éducation. Tantmieux!
— Une correspondance catholique annonce que M. le
chanoine Donnet, curé de St-Jaeques-sur-Oaudenberg, à
Bruxelles, vient d’être nommé protonotaire apostolique,
avec le droit d’officier solennellement en mitre.
— On écrit de' Mons :
Nous apprenons que MM. les colonels du 12” de ligne et
du 1er lanciers viennent de solliciter, du ministre de la
guerre, l’autorisation de donner une fête militaire au profit
des veuves et orphelins de la catastrophe de Dour.
— La foired’Arlon du 5 janvier dernier avait amené une
foule d’étrangers en cette ville. Dèsla veille, des marchands
français et allemands se sont livrés» des transactions con-
sidérables.
Le prix des chevaux s’est relevé un peu. Sur 380 produits
de la race chevaline, 150 ont été vendus.
Il n’v avait guère de vaches laitières ; le temps s’était
!
mis au dégel et le verglas couvrant les routes rendait celles- ■
ci impraticables pour les bêtes à cornes Les vaches fraîches .
de lait trouvaient dëé abiplëffeiirs à de Bdns prix.
Les porcs gras étaient nombreux, un grand nombre ont ;
été achetés pour compte do marchands des provinces de
Namur et de Liège, à raison de S0 à 90 centimes le kilo-
gramme.
Le grain est resté aux prix ordinaires, stationnaires.
— La ville de Lille, apl’ès s'être occupée de faire dispa-
raître les sombres caves ou l'ouvrier s'étiolait en même
temps qu'il se démoralisait, vient de prendre une résolution
dont les résultats devront compléter l’œuvre que poursuit
l’administration municipale. A l’exemple de Mulhouse, elle
va créer dans les nouveaux quartiers delà ville.agrandie
des cités ouvrières, composées d’un grand nombre de
pavillons détachés, dont les prix d’achat'seront à la portée
des travailleurs laborieux qui voudront en devenir pro-
priétaires.
— Le célèbre peintre prussien Cornélius esten ce moment
gravement malade. Il a quatre-vingt-trois ans. Les derniers
sacrements lui ont été administrés il y a huit jours. La
Gazette du Peuple annonce cependant que Ton n’a pas en-
core perdu tout espoir de le sauver.
— Alberic Second raconte dans le Grand Journal «ne
le bal masqué de l’Opéra, qui a clôturé Tannée 1864. un ues
plus animés et des plus tumultueux qui se soient vus depuis .
longtemps, a été signalé parune mascarade assez piquante.
Au moment où une heure du matin sonnait à l’horloge du
foyer, le couloir des premières loges fut tout t coup envahi
par une procession de trente-huit individus vêtus de fracs à
palmes vertes. Leurs visages étaient couverts de masques
en cire habilement ajustés reproduisant avec une fidelité
parfaite la figure des' membres actuels de l’Académie fran-
çaisev
Ils marchaient deux par deux, solennels et graves, pré-
cédés d’un huissier à chaîne d’argent qui écartait la foule
du bout de sa baguette d'ébène.
L’un d’eux, celui qui s’était chargé de représenter ie se-
cretaire perpétuel, avait poussé le réalisme et le respect
de la couleur locale jusqu’à simuler une légère gibbosité
qui, d’ailleurs, n’était pas sans grâce.
Les trente-huit masques s’établirent en rond,et l’huissier,
tirant une petite urne de sa poche, lit le tour de l'aréopage,
recueillant les bulletins préparés à l’avance.
On nous donnait le spectacle inattendu d’une élection
académique.
La chose lut faite en un tour de main. Au dépouillement
du scrutin, le même nom fut proclamé trente-huit fois.
Le candidat qui réunit, ainsi par miracle l'unanimité des
suffrages, c’est notre maître à tous, c’est l’honneur et la
gloire de la critique contemporaine, c’est l’homme qui, de-
puis trente-cinq ans, donne a ses confrères et au public des
leçons d’esprit, de goût et. de style;, on deux mots; et veffis
l’avez déjà‘deviné, c est Jules Janin.
L’opération terminée, l’huissier accrocha à sa baguette
Une bande de calicot blanc, sur laquelle cette phrase se li-
sait imprimée en grosses lettres noires ;
— Nous devançons la justice de l'Académie française.»
Et les trente-huit fracs à palmes vertes se remirent en
rang deux par deux, descendirent gravement l’escalier, sa-
luèrent les contrôleurs, sortirent du théâtre, montèrent
dans 19 coupés de remise qui stationnaient à l’angle de la
rue Le Pelletier et do la rue Rossini, et disparurent sans
qu'il ait été possible de savoir les noms des acteurs de cette
scène aussi originale qu’imprévue.
— M. le docteur Dufraigne adresse la note suivante
à la Gazette des hôpitaux :
» Mme D..., demeurant à Paris, est sujette depuis nom-
bre d’années à de très violents accès de migraine qui du-
rent habituellement vingt-quatre heures et s’accompagnent
de vomissements.
» Il y a six semaines, j’avais le plaisir de recevoir .chez
moi, à Meaux, quelques amis aü nombre desquels se trou-
vaient cette dame et son mari, ainsi que mon honorable
confrère M. Gueit-Dessus, médecin à Claye. La soirée s'an-
nonçait sous les plus favorables auspices,, lorsqu'à mon
retour d'une visite a la campagne, je trouvai MmS D... eh
proie à une de ses plus violentes attaques de migraine, et
dans l’impossibilité de prendre part au diner. Je voulus in-
sister, mais Mm* D... refusa obstinément en disant que la
vue et l’odeur des mets suffiraient seules pour provoquer
il imédiatement les vomissements.
» Me rappelant alors les rabides effets de la métallothé-
rapie en pareil cas, je me fis apporter par mon modeste
co 'don bleu uu vulgaire ustensile en cuivre de sa profes-
sio i (une casserole, pour l’appeler par son nom), et la lins
appliquée sur le iront de Mm“-D.. .Cinq minutes ne s’étaienl
lias écoulées que déjà cette dame éprouvait un soulagement
des plus marqués, et moins de dix minutes après elle se
trouvait en état de venir s’asseoir à table et d’y prendre
part à la joie générale, au grand étonnement de sa familld;
qui n’était point habituée à être témoin d’une cure pareille.
» M. D..., de retour à Paris, s'empressa de faire disposer
pour sa femme une armature en cuivre, pour le cas où le
mal i sviendrait.
» J ai revu cette dame, il v a quinze jours, et elle m’a ap-
pris qu’ayapt eu une nouvelle crise, elle s’en était débarras-
sée aussi vite et âü mênie prix.
» A l’avenir, cette dame sera-t-elle toujours aussi heu-
reuse ? Nous ne saurions le dire; mais voilà le fait dans
toute sa simplicité, et nous croyons être utile et faire acte
de justice envers l’auteur do la métallothérapie, en le fai-
sant connaître. »
La métallothérapie nous est personnellement connue de-
puis longtemps; elle a presque pris naissance sous nos yeux
en 1848, pendant une année do notre internat à l’hôpital Co-
etiin, où M. le docteur Bur’cq, on le sait, a faltses premières
expériences. .
Nous l’avons vue à l’œuvre grand nombre de fois sur les
hystériques «t sur les cholériques, et si quelque chose a
lieu de nous étonner, c’est qu'après les nombreux exemples
de guéri*ouÉ»pportés par 1 auteur, et surtout par d’anciens
praticiens MM.lesdocteHrs Pierre,Coffin,Salneuve, Liendon,
Bosias.eter, par M. ie docteur Bouccut,et tantcf autres ;après
lebon témoignagequi enaété portéparMM.les professeurs
Rostan et Trousseau, elle ne soit pas entrée plus avant dans
la pratique et n’ait obtenu de la part des honorables conti-
nuateurs de Nysten qu’une description, sans nom d auteur,
des plus inexactes. Suivie d’une critique, sorte d’arrêt som-
maire que M. le docteur Marchai (de Calvi),pièees en mains,
vient d’infirmer en ces termes, de la façon la plus ilalteiisc
pour M. ic docteur Burck, dans son Traité sur les acci-
dents diabétiques (pages 443 et suiv.)
La nature de cette communication ne nous permettant
pas d’insister plus longuement, nous nous bornons à repro-
duire les dernières lignes qui terminent l’article de M. le
docteur Marchai :
“ En voilà assez pour infirmer l'arrêt sommaire édicté
dans la onzième édition du Dictionnaire de Nysten (page
8851, contre une création doctrinale où s’est signalé un es-
prit. doué de cette rare aptitude qu’on appelle l’initiative. »
— On lit dans le Bulletin de la société protectrice des
animaux :
Un berger gardait dans les Champs un troupeau considé-
rable de moutons appartenant à M. Chevalier, cultivateur à
Braus-Sainte-Çohière, près Sahite-Menehould (Marne). Dans
la journée, une brebis qui était pleine mit bas un agneau,
sans que le berger s’en aperçut ; il ramenait le soir son
troupeau au complet quand, arrivé à la ferme, ii vit tout à
coup qu’un de ses chiens manquait à l’appel. Il revint assez
loin sur ses pas : il le chercha et le siffla longtemps, mais
inutilement,
La nuit entière se passa sans nouvelles du chien. Le
pauvre berger, désespéré de cette perte, conduisait le len-
demain ses moutons au même endroit que la veille, quand
soudain une,brebis s’élança hors des rangs, et se mit à cou-
rir bêlant joyeusement vers un buisson "où se trouvait le
petit agneau sain et sauf, et le chien couché auprès de lui.
— On distribue en Allemagne le prospectus d'une singu-
lière entreprise. Des gens vertueux, indignés de l’immoralité
des jeux de hazard, ont résolu de purger la terre allemande
des maisons de jeu. Le remède qu’ils ont trouvé au mal, a
le mérite de l'originalité.
» Similia SimiKbm, se sont dit les fondateurs : pour
tuer le jeu, ayons recours au jeu. » Ces philanthropes
veulent, au moyen d’un capital deiofflOOO florins, faire sauter
toutes les banques d'Allemagne. La liste de souscription porte
'des noms trës-connüs dans ie monde des affaires de Berlin.
Ils ont un système naturellement immanquable, pour peu
qu’on le pratique sans passion.
Or, comme personne n’est en état de jouer avec son
propre argent sans passion, ces messieurs veulent jouer
avec l’argent des autres. Il y a longtemps qu’on ad t : » Les
affaires, c'est l’argent des autres. » Le capital social se
subdivise en 3000 actions de 350 florins chacune, et le-do-
micile légal de la Société est à Wiesbaden.
Il est bien entendu que les bénéfices, s’il y en a, seront
distribués à des' établissements de bienfaisance, et la mora-
lité du but sauvera aux yeux des fondateurs, l’immoralité
des moyens.
— Il parait depuis le l«f janvier 1865, trois nouveaux
journaux à Berlin : Gazette des citoyens qui, comme le
Publiciste, cherche à rendre populaire la politique de M.
de Bismarck ; le Démocrate socialiste, organe du parti La-
salle, et dont le premier numéro a été saisi ; enhn la Ga-
zette du Dimanche.
— On parie des résultats obtenus par un peintre anglais,
M. Henry Collen, qui applique très-ingénieusement la pho-
tographie à la miniature. Le procédé est bien simple. Il
consiste, dit la Chronique des Arts, à rendre aussi mince
que possible une feuille d'ivoire qu’on choisit avec soin.
L’arliste colle d’abord en plein sur une glace une feuille
de papier à dessin sur laquelle il trace îles lignes d’égale
épaisseur. La planche d’ivoire est collée à son tour avec
de la gomme sur le papier, puis grattée à l’aide d’une
lame de rasoir dont le tranchant a été légèrement aplati
de manière à former deux rebords, dont on se sert suc-
cessivement. Dès qu’on aperçoit à travers l’ivoire les lignes
tracées sur le papier, il est facile d’arriver à rendre la
feuille aussi mince qu’il est nécessaire, tout en lui conser-
vant son uniformité. Quand ce travail est terminé et que la
transparence est jugée suffisante, on plonge le tout dans
l’eau pour détacher l’ivoire du papier. U est bien évident
que, si Ton piàee une épreuve photographique sur la feuille
d'ivoire, tous les détails de l'image se verront au travers,
et le peintre n’aura qu'à suivre co dessin avec scs crayons
ou son pinceau, comme il ferait un décalque.
— Les correspondances anglaises nous racontent une
rencontre qui vient d’avoir lieu entre Manden et Wormald,
des plus fameux boxeurs de Londres. La police avait déjà,
a plusieurs reprises, pris des mesures pour empêcher cette
rencontre. Mais les amateurs du noble art ont pris leurs
mesures avec plus d'habileté ; ils ont fait une feinte de dé-
part cjui a mis la police sur une finisse piste. Une centaine
de sportmen ofit mit braremerit toutes leurs dispositions
pour se présenter en masse à tiiie station, pendant que les
affidés sMtaicnt secrètement, un à un, donné rendez-vous
au chemin de fer de Brighton, où ils furent rejoints avant
le départ par ceux qui s étaient rendus à l’autre station, où
des voitures traînées par d’excellents chevaux les ont ra-
menés à toute bride à la bonne station, avant qdë les poh-
cemen pussent les atteindre et monter dans lo môme traih.
Les invités sont descendus à la station d’Hoily; ils se sont
rendiis sur les environs de Copthone qui touchent trois
Confiés : Kent, feuhrey et Sussexj ils ont pu prendre à leur
aise toutes leurs dispositions. Les detjx champions, assis-
tés de leur parrain et du juge, dans le costume tradition-
nel : culotte courte, bas de lin fermés, brodequins lacés,
nus jusqu’à la ceinture, après s’être donné une poignée do
main, ont commencé leur lutte à coups de savants horions
qui se marquèrent en traces sanglantes sur leurs figures et
leurs poitrines. Au bout de trente-sept minutes de com-
bats et vingt-huit reprises. Manden ne s'étant pas relevé à
temps, son parrain a jeté l’éponge en signe de défaite, et
Wormal a été déclaré vainqueur.
— On écrit de Malmoê (Suède) qu’une association de
fenim s s’est formée dans cette ville, ayant pour but la
confection do broderies, de tapisseries et autres ouvrages
d’aiguille, destinés à être vendus; le produit do cette vente
serait consacré à fonder un asile pour les enfants pauvres
dont ies parents sont employés dans des fabriques ou ma-
gasina. Cette association à recueilli jusqu’ici 300 rixdalers.
— Suivant les données fournies par 1« Muséeneüchâtelois
on récolte dans le Val-de-Travers environ 30,000 liv. de
grande absinthe, dofit.lè prix moyen est de 15 à 20 centimes
la livro ; 65,000 livres de petite absinthe, à 40 et 60 centimes
et 4,000 livres d’hysope, à 70 centimes. Ces prix sont su-
jets à varier, suivant la qualité des herbes et l'abondance
üe la récolte. Ainsi ces 9Q ou 100 livres d’herbage obtenues
sans grande peine et sahz grands frais, et dont une grande
partie est expédiée à l’étranger, font entrer dans le Val-de-
Travers une somme de 40 à 50,00Q.fr. par an.
Quanta la quantité d’extrait d’absinthe qui sort annuel-
lement des distilleries du Val-de-Travers, on peut l’évaluer
à 370,000 litres, dont la presque totalité s’expédie dans des
crtriSeS de sapin de toute grandeur et de toute dimension,
dont lo nombre atteint probablement 63,000, et dont la con-
fection occupe continuellement 25 ouvriers. Les diverses
manipulations auxquelles donne lieu la fabrication de l’ab-
simhe fournissent de l’occupation à une centaine de per-
sonnes.
Ces chiffres sont considérables, sans doute, et pourtant,
même avec l'appoint fourni par les autres fabriques du can-
ton, ils sont bien au-dessous de la part qu’on attribue à la
Suisse dàhs l'importation qui se fait en France, et qUé M. J,
Girardin évalue à 75,000 hectolitres d’absinthe pour 1863.»
—La Revue Germanique nous apprend que dans cer-;
taines provinces de THindoustan Ton se sert d’un procédé
bizarre pour empêcher les procès de se prolonger.Lorsque
des collatéraux se disputent des biens-fonds légués par
héritage, on creuse au milieu du terrain contesté deux
trous dans lesquels, les avocats mettent leurs jambes. Ils
s'y tiennent l'ace à race et ils ÿ restent jusçu’a ce que l’un
d'eux remonte sur le sol, ne pouvant plus! résister à la
fatigue ou aux piqûres des insectes. Il avoue son client
vaincu et il le fait condamner aux frais et aux dépens.
— Le Moniteur de Matamoros de la Frontera annonce
^arrivée, dû capitaine Semmes dans cette ville, à la
date du 19 novembre, dans les termes suivants :
» Le célèbre officier de la marine des Etats confédérés
qui commandait XAlabanxa, détruit après un combat hé-
roïque et désespéré avec le Kearsage, vaisseau dos Etats
du Nord, nous a fait une courte visite en compagnie du
capitaine Bord. H était sur le point de quitter Brownsville
pour se rendre à Eiôlirflond avec une escorte de vingt ca-
valiers (amicos si{jos, ainsi les nomme le Moniteur). «
A la fin d’une longue et orageuse discussion avec sa cliôre
moitié, un époux infortuné, proféra les paroles suivantes ;
— » Le mariage, s’écria-t-il exaspéré, est le cimetière de
l’amour! » — » Et vous autres, hommes, répondit sa non
moins malheureuse femme, vous en êtes ies fossoyeurs? »
Arts.
repris hier soir et
Uciencos, lettres et
Tiilâtrè royal. — Faust a été .
Mme de Mesmaeckeî1 a relevé Vm.p.vre admirable de
Gounod, de l’espèce de dédain où l’avait laissé tomber
sa devancière. On n’avait pas oublié à Anvers avec
combien d’intelligence et de talent Mme de Mesmaecker
avait créé çe rôle sur notre scène; aussi pour la pre-
mière fois,depuis la réouverture du théâtre toutes les
places étaient envahies longtemps avant le lever du
rideau. Nous croyons ia pièce telle qüe nous l’avons
vue hier, appelée à soutenir plusieurs représenta-
tions avec autantde succès pour l’exploitation que pour
les interprètes. Tous les principaux passages ont été
chaudement applaudis. Nous citerons entr’autres le
duo du 1er acte parMM. Sapin et De Poitiers; la scène
de coquetterie de Mme de Mesmaeker, le quatuor du
troisième acte et surtoüt le magnifique trio de l avant
dernier tableau, qui,avec M,ne aeMesmaeker,a recon-
quis toute sa largeur. Mœe Caussade a été charmante
d'un bout à l’autre du joli rôle de Siebel. Elle a, comme
toujours, obtenu un vif et mérité succès.
Lischen et Fritschen et la Rose de St-FLours ont été
très applaudis, On ne sauraitrésisterà la verve entraî-
nante de M,;* Rosa Saüe de MM. Dubouchet et
Jules Alexis ; nouscroyons cependant pouvoir deman-
der un peu plus de Variété dans le répertoire des
levers de rideau.
Nous espérons que la direction pourvoira le plus tôt
possible au remplacement de M. Vigourel. Il ne faut
pas que la situation du théâtre, qui promet une fin de
campagne satisfaisante, soit de nouveau compromise.
M. Mermet, auteur de Roland à Ronceveaux, prépare en
ce moment un opéra bouffe, intitulé Pierrot.
On nous communique, dit le Journal de Liège, la cu-
rieuse note que voici :
HOSPICES CIVII. S.
REVENDICATION D UN TABLEAU f*E
RUBENS.
Des S an-Culot t ides.
Le 4” jour de Tan II (24 octobre 1794), le citoyen Retli, se-
crétaire du représentant du peuple Français, accompagné
de quatre .soldats, se présenta à l’hospice des femmes incu-
rables de la rue du Vert-Bois, et, malgré les supplications
des sœurs hospitalières, enleva un tableau de Rubens re-
présentant la Flagellation du Christ.
Il donnaun récépissé et promit que le prix du tableau se-
rait payé.
Transporté d’abord à Paris, ce tableau fut donné plus
tard à la ville de Marseille par Napoléon.
Après les événemens de 1814, la commission administra-
tive des hospices fit à diverses reprises,tant sous le gouver-
nement de la Restauration que sous le gouvernement de
Juillet; d’actives démarches pour obtenir la restitution
d’une œuvre que le droit de conquête n’avait pas permis
de lui enlever.
Bien que ces démarches eussent eu iieu par la voie diplo-
matique, elles restèrent infructueuses.
Dans les derniers temps,l'intervention officieuse de quel-
ques personnages de la cour de Fance ne produisit non
plus aucun résultat.
Enfin, le 19 août 1864, la commission administrative s’a-
dressa directement à l'empereur des Français, et, faisant
appel à ses sentiments de justice, demanda, sinon la resti-
tution du tableau, au moins sa valeur.
Cette réclamation devait aussi être écartée.
Par lettre du 16 décembre 1864, M. Sacaley, sous-chef du
cabinet de l’Empereur, a informé la commission que Sa
Majesté regrettait de ne pouvoir accueillir favorablement
sa demande.
Il se fonderait, dit-il, sur la prescription, si d’autres
motifs d'un ordre plus élevé ne pouvaient être opposés
à cette réctarnation.
Ainsi, la ville de Liège doit renoncer à l’espoir de recou-
vrer un chef-d’œuvre qui, d’après les souvenirs de feu M.
Dartois, l’emporte, sous le rapport du coloris, sur le ta-
bleau du même peintre représentant aussi la flagellation
du Christ et qui se trouve à l’église St-Paul, à Anvers.
Il faut arriver jusqu'âW. Herschell,à lafln du siècle dernier,
pour trouver une hypothèse sur ia constitution du soieil qui
satisfasse aux phénomènes observés jusqu’à lui et par lui.
Ce grand observateur admit avec plusieurs de ses prédé-
cesseurs.que le soleil so compose extérieurement d une en-
veîoppe lumineuse qui n’est ni un liquide, ni un fluide élas-
tique proprement dit selon lui,mais analogue à la constitution
de nos nuages. Cette couche nuageuse lumineuse flotte dans
l’atmosphère transparente de l'astre et constitue un tout
généralement continu qu’Herscbell appelle photosphère.
Sous cette sphère de lumière, Il imagine une seconde en-
veloppe plus compacte et beaucoup moins lumineuse que
la première. Ces deux couches séparées d ailleurs par uri
grand intervalle, entourent le noyau solide et obscur qui est
fa masse principale du soleil. . , . . _
Cotte hypothèse explique très bien la naissance des taches
et leur apparence avec ou sans noyau obscur ou bien sans
pénombre, par la formation d’une ouverture dans la photo-
sphère ou de deux ouvertures correspondantes dans les deux
atmosphères. 'Ainsi, dans ce dernier cas, le noyau de la
tache serait pour nos yeux une partie du corps obscur du
soleil, et ia pénombre, la portion de la seconde atmosphère
moins brillante que la première, et qui serait entr’ouverio
sùf une étendue moindre.
Quoi qu'il en soit de la réalité des différentes atmosphères
imaginées par Herschell et de la température relativement
peu élevée qu’il attribue au noyau central dusoleiI.il parait
bien prouvé par l’aspect qu’une tache présente, quand elle
s'approche du bord du disque, que les taches sont de gran-
des excavations d’une profondeur énorme qui s entr ouvrent,
dans la matière Bruineuse du soleil. Quelles sont les causes
productrices de ces grands troubles locaux qui,remarquons-
fe, ne sont point tout à fait accidentels, puisque la grande
fréquence des taches parait soumise à une périodicité de
onze anndes environ? C’est ce que nous ignorons car nous
n’avons aucune idée bien établie sur les phénoiRcnes Si
puissants dont la photosphère est le siège incessant.
L’existence d’une enveloppe dénaturé gazeuse n’est plusf
hypothétique ; c'est Une réalité admise depuis une expé-
rience remarquable d’Arago. Dans des expériences d op-
tique très délicates et dont il ne peut être ici question, co.
célèbre savant a prouvé que la lumière émise par un corps
gazeux incandescent, par la flamme du gaz par exemple,
présente des caractères qui la distinguent essentiellement,
de la lumière émise par un corps rouge de fer. soit a 1 état,
solide comme le fer forgé et le platine, on à 1 état liquida
tel que la fonte et le verre en fusion.L’observation de la lu-
mière solaire effectuée dans les conditions deces expérience?
par Aragô, a montré que celle-ci jouit des propriétés qui
caractérisent un corps gazeux incandescent. Concluons dp»
là que l’enveloppe extérieure du soleil est de nature ga-
zeuse. , , , ,
Des observations de même genre effectuées quoiquen pe-
tit nombre sur la lumière de quelques étoiles ont conduit a
une conséquence qu'Arago a cru pouvoir généraliser en
ces termes:- La constitution physique des photosphères des
millions d'étoiles dontle firmament ostparsemé.estidentique
à ta constitution physique de la photosphère solaire. * L ex-
ploration récente de la lumière des étoiles à l’aide de , ana-
lyse spectrale, a pleinement justifié la généralisation dt»
cette conclusion d’Àragc, qui aurait pu paraître hasardée.
Do même parlant actuellement de la lumière et de la cha-
leur solaires, nous dirons d'abora qu’Arago avait reconnu
par des expériences très-délicates que l’intensité de la lu-
mière solaire est un peu plus forte vers le centre que vers
les bords du. disque. Une image photographique du soleil
habilement obtenue par MM. Fuzeau et Foucault,» parfai-
tement montré par une faible gradation de teinte, le léger
excès d’intensité lumineuse du centre sur les bords do 1 as-
tre. Le père Secchi, directeur de l’Observatoire romain, a
fait uîlè observation semblable à l’égard de la chaleur so-
laire : en amenant isolément les divers points ae l’image du
soleil produite dans une lunette, sur un thermomètre d ua
genre particulier, mais d’une extrême sensibilité, il a con-
staté que l'intensité de la chaleur solaire va on diminuant
du centre vers les bords. U a également constaté que le*
régions équatoriales de l’astre sont plus chaudes que le»
zones polaires. ,, , ,
Uortîparée aux lumières terrestres, celle du soleil sur-
passe en intensité quinze mille fois la flamme d une
bougie; aussi, cette flamme disparait-elle entièrement quaniï.
on la projette sur le disque Solaire et même sur les régions
de notre atmosphère fortement éclairées par le voisinage?
(je l’astre. Mais la lumière électrique, qui est la plus vive?
de toutes nos lumèros artificielles, ne s’efface pas devant
l’éclat au sdeil dans des circonstances identiques. Cette lu-
mière peut atteindre en intensité le cinquième ou le quart
de celle du soleil, selon l’énergie de la pile.
Les mesures dont il vient d’être question se rapportent
évidemment à l’éclat du soleil mesuré à la surface delà
tei’ré elle-même, et non près de la surface de 1 astre lui-
même. . , . . , ., „
La lumière solaire cSl Manche; mais si nous la décom-
posons dans une chambre obscure en la faisant passer â
travers un prisme en verre,nous reconnaissons qu elle es ;
composée d’une infinité de rayons de teintes différentes,
(îui sont séparés les uns des autres après ce passage. Si ou
les intercepte alors par une feuille de papier bianc, ce»
rayons! s’v étalent en lihô bande allongée oui est composée
de teintes diverses, disposées suivant la longueur et dont,
l’ensemble constitue le spectre solaire, Les principales cou-
leurs sont rangées dans l’ordre suivant : _
rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet.
On retrouve dans le spectre la plupart des teintes dont le?
objets terrestres se montrent revêtus quand ils sont éclairé»
par la iurrwère soîairo directe ou réfldcnie. Il neiîïa^quedans
le spectre que les teintes qui peuvent être produites par \&
mélange de deux ou plusieurs de ses couleurs constituti-
ves. Un objet paraît fievètu d’une couleur qui lui est propre,
quand il est éclairé par le soleil paree qu’il réfléchit l’un
ou l'autre rayon primitif du spectre. Un corps est rouge,
parce qu’il neréflète que les rayon» qui entrent dans la
constitution de la lumière blanche émanes de l’astre qui
l'illumine. , . ,,,
Lo spectre solaire présente une particularité bien remar-
quable quand on l’observe dans des conditions déterminées».
Il parait alors sillonné de lignes verticales, fortes et faibles,
en nombre surprenant et disposées perpendiculairement a.
la longueur du spectre.Ces lignes sont toutes pius obscures
que le reste; plusieurs paraissent tout à fait noires. Une
circonstance importante a été signalée dès les premières
observations sur les raies du spectre, il y a cinquante arm
environ. C'est que la lumière du soleil réfléchie soit par le»
objets terrestres, ou par les nuées blanches, soit même par
les planètes, présente à l'analyse au moyen du prisme un
spectre sillonné de raies, qui sont disposées de la meme
manière et en même nombre que dans le spectre obtenu
par la lumière directe du soleil. D’après ce fait, il faut re-
chercher la cause des raies identiques principalement dans
la lumière solaire ou dans une modification que celle-ci
aurait éprouvée à son émanation de l'astre lumineux.
Des expériences sur uiio lumière artificielle, effectuée»
dans des conditions où les rayons traversent un milieu
gazeux incandescent au sein duquel un métal est volatilisé,
montrent incontestablement que les raies sombres qui ca-
ractérisent, en nombre plus ou moins grand, le spectre de
cette lumière obtenu après ce passage, sont dues à la pré-_
senco du métal volatilisé dans le gaz incandescent. Il a été
constaté dans ces expériences d'analyse spectrale, Qifim
métal quelconque est caractérisé par une raie particulière
ou par un ensemble spécial de raies du spectre.
Si Ton tient compte, d’une part, de ces indications 1 |
mentales sur l’analyse spectrale, et de l’autre sur la nature
ou les positions des raies nombreuses du spectre solaire,
on concevra aisément que MM. Kirchoff et-Bunsen, les au-
teurs de ces dernières découvertes si surprenantes, soient
arrivés à la conclusion qu’il existe dans l’atmosphère so-
laire, à l’état de volatilisation, du fer, du magnésium, du
nickel, du chrome, du potassium et du sodium, tous corps
métalliques dont deux sont extrêmement connus.
Comme on ne trouve pas dans le spectre solaire les rates
qui caractérisent le zinc, l’argent, l’antimoine, le enivre,
1 aluminium, il faut en conclure que ces métaux sont très
rares dans ia phostoplicre solaire ou plutôt qu’ils n’y exis-
tent pas du tout. , .
Des expériences semblables sur les spectres produits par-
la lumière des étoiles les plus importantes ont montré par
l’absenco ou par la présence de certaines raies dans ces spec-
tres, que les photosphères stellaires diffèrent entre elles par
la nature de plusieurs métaux qui y sont volatilisés.Jusqu à
présent l’analyse spectrale n’a révélé dan» les photosphères
solaires aucun métal que nous ne connaissions sur notre
globe.
Cercle arllsliijuc.
CINQUIÈME CONFÉRENCE DE M. CH. MONTIGNY.
Constitution du Soleil, de-la lumière et de la chaleur
solaires.
Parmi les philosophes de l’antiquité, les uns considéraient
le soleil comme un feu pur ou un feu grossier, sans se préoc-
cuper de la nature de 1 astre lui-même, tandis qne d’autres
le regardaient comme une pierre ou un fer énorme rouge
de feu. A une époque plus rapprochée de nous.au Il'siê-
cle, dèsla découverte des taches du soleil,l'idée d un corps
solide fut forcément abandonnée; plusieurs admirent que le
soleil est une masse liquide incandescente, entourée d’un
océan de feu ayant ses tempêtes, ses abîmes. La même
idée reprit encore faveur au siècle dernier, auprès de
Maupertuis et Lalande : le premier voulait que les taches
fussent des corps, des écumes flottant à la surface du fluide
incandescent. Le second astronome expliquait l’apparence
des taches par d’énormes rochers qui de temps inautre,
pointaient à la surface de la matière lumineuse liquide,
par suite d’un mouvement de flux etdereflux qu’elle’éprou-
vait selon lui. Enfin d’autres savants ont regardé lesriaches
comme des cratères volcaniques ouverts sur des sommités
montagneuses du soleil. * -
Mais des 1612, Galilée, un des premiers observateurs des
taches, fut conduit à expliquer leurs changements rapides
en admettant qu’il existe autour de l’astre un fluide subtil,
élastique, dans lequel les taches flotteraient comme les
nuages dans notre atmosphère, en affaiblissant l’éclat des
parties du globe lumineux que ces masses flottantes voi-
laient momentanément à nos yeux. Ce système ne rend
compte ni de toutes les particularités des taches ni du
phénomène des facules et des lucules. Or.pour qu’une théo-
rie soit acceptable, ii faut qu’elle explique non seule-
ment. les faits principaux, mais les détails, qui sont la pier-
re de touche de toute théorie,comme Ta très bien dit Arago.
fonda-
Chroniqne judiciaire.
L’affaire Pauwels contre l’Etat belge, à la première cham-
bre du tribunal de 1" instance do Bruxelles, a dû être
de nouveau remise. Elle est fixée maintant au 28 janvier
courant.
îlé<?roi«gâe.
Les journaux d’Orient annoncent la mort de M. Arnauc.
consul de Belgique à Trébizonde, décédé à l’âge de 45 ans.
Né à Marseille, ce négociant avait fait, jeune encore, une
belle fortune en Turquie.
MES.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Berlin, 7 janvier.
La Gazette de C Allemagne du Nord dit que l’émigra-
tion polonaise s’agite de nouveau et qu’une nouvelle
tentative de sa part est probable.
D’après l’organe semi-officiel,le bruit serait répandu
de divers côtes qu’on prépare] une nouvelle insurrec-
tion en Lithuanie et en Samogitie. Il serait question
d’un débarquement du côté de la Baltique.
Vienne, 8 janvier.
La Gazette de Vienne dit dans sa partie officielle, re-
lativement à l’encyclique du Pape :
» Le gouvernement autrichien n’est pas en état,
d’après le concordat, d’influer sur la forme que l’épis-
copat choisira pour publier l’encyclique.
Sans porter un jugement sur l’encyclique, ce qu’a
n’v a pas lieu de faire dans le présent, le gouverne-
ment ne voit dans cet acte qu’une manifestation d ;
vues du St-Siége, lesquelles ne sont pas de nature par
elles-mêmes à amener une modification des lois et
institutions qui existent en Autriche. - |