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LE PRËCtRSEUK, Samedi S 4 Janvier 1843
l’opinion conservatrice. L’opposition n’a triomphé que dans un seul bu-
reau. Ces résolutions de la Chambre ont une éloquence qui peut se passer
de tout commentaire^ elles méritent toute l’attention du pays. C’est
dans l'intérêt général et non dans un intérêt de personnes ou même
dans un intérêt de parti que nous applaudissons à tous les actes parle-
mentaires qui ont pour but, non-seulement de maintenir la majorité
conservatrice, mais d’accroître ses forces. (J. des Débats.)
— Aujourd’hui la Chambre des Députés a procédé à l’élection d’un
vice-président en remplacement deM.legénéral Jacqueminot, quis’est
désisté de la candidature. Le nombre des votants étaiL de 507; majorité
154.
Au premier tour descutin, M. Lepelletier-d’Auluay a obtenu 149 voix;
M. Vivier 114; M.YVustemberg 20; M. Lefebvre 17; M.üufaure2; M.Gui-
zot 2. ' .
Personne n’ayant obtenu la majorité, on a procédé ù un scrutin de
ballottage. M. Lepelletier-d’Aulnay, candidat conservateur, l’a emporté,
et a été proclamé vice-président.
— On lit dans VUnivers :
On s’entretenait hier dans des salons très bien informés des explica-
tions demandées par notre gouvernement au gouvernement espagnol.
On disait à qui voulait l’entendre que non-seulement le gouvernement
espagnol refuse une réparation qui nous est due, mais qu il répond
même en termes injurieux aux injonctions de la France. L’ambassadeur
d’Angleterre, lord Cowley, qui fait à Paris les affaires de l’Espagne con-
jointement avec celles de son pays, effrayé de la violence de cette dé-
pêche et redoutant l’éclat qu’elle aurait produit au dedans etau-dehors
des Chambres françaises, a défendu à M. Hernandez de la remettreà no-
tre gouvernement," se chargeant, sans doute, d’en faire modifier les
termes par le Kégent, ou de les modifier lui-même. Ce n’est plus M.Gui-
zot, c’est lord Cowley qui serl de médiateur entre la France et le duc de
la.Victoire !
— On lit dans le Moniteur parisien :
Nous avons rendu compte du jugement qui est intervenu récemment
entre M. Léon Pillet et M11» Thérèse Elssler, relativement à une saisie de
meubles, faite à la requête de M. Léon Pillet, au domicile commun des
demoiselles Elssler.
Dans l’intérêt de sa sœur, M11» Thérèse Elssler, au nom de qui était fait
le bail, avait usé, devant le tribunal,de l’avantage que lui donnait cette
circonstance, pour revendiquer tous les meubles; et, comme en lait de
meubles, possession vaut titre, le tribunal s était vu forcé de lui donner
gain de cause.
Mais M. Léon Pilletannonça sur-le-champ l’intention d’interjeter ap-
pel, et on savait qu’il devait produire, àl'appui de sa nouvelle installée,
des documents quiauraient établi d’une manière incontestable la mau-
vaise foi de M1*» Fanny.
Dans cette situation, M11'Thérèse Elssler,ne voulant pas être soupçon-
néedecomplicitédans un acte déloyal,a coiisentiàun arrangement amia-
ble, qui lui a permis d’emporter tous les meubles à elle appartenant, en
laissant à la dispositien de M. Léon Pillet ceux de sa sœur. En consé-
quence, samedi prochain, 14 courant, le mobilier de Mll« Fanny Elssler
sera vendu, aux enchères, à l’hôtel des commissaires-priseurs, à midi.
— Bulletin «le la bourse. — Les spéculateurs s’occupent beaucoup
de la composition de la commission de l’adresse, et l’on a cherché au dé-
but de la bourse à déterminer un mouvement de hausse en se basant
sur la majorité des conservateurs dans cette commission.
La rente 5 p. c. a été demandée au début du parquet à 79-40, et elle
est retombée ensuite au cours de 79-55.où elle est restée pendant la der-
nière demi-heure de la bourse. Le 5 p c. a également été coté à 120-40 et
à 120-55, pour finir à 120-30.
Le 5 p. c. belge était à 104; l’emprunt de 1840 à 104 5[4, 7(8. — L’actif
espagnol a fait 24 5(8.
BELGIQUE.
Bruxelles, 13janvier. — On a adjugé au gouvernement du Brabant
l’entretien de la route de Wavre à Genappe, depuis le 15 janvier 1845
jusqu'au 50 avril 1844.
C’est M. J.-B. Devroede, qui a été rendu adjudicataire pour la somme
de fr. 7,070. La mise à prix était de 12 mille francs.
chah ù s: n des reprkseiïtahts.
Séance du 15 janvier. — présidence de m. raikeai.
Sommaire. — Analyse des pétitions. — Rapport, pa r M. Garcia, au nom
de la commission des pétitions. — Motion d'ordre de M. Mast de Fries,
relative à la loi sur les sucres. — Motion d'ordre de M. David pour l’a-
journement de la délibération sur la parliedu budget des travaux pu-
blics relative au chemin de fer.
La séance est ouverte à une heure par l’appel nominal, la lecture du
procès-verbal et l’analyse des pétitions.
m. rervan, secrétaire. Les pétitions suivantes sont adressées à la
chambre.
Les négociants et fabricants de tabac de Menin.de plusieurs commu-
nes du Luxembourg et du pays de Chimay et des environs demandent
le rejet de toute majoration de droit sur les tabacs étrangers.
Le sieur Collart, né à Anvers, demande la grande naturalisation.
«. de carcia présente le rapport d’une pétition relative à l’adminis-
tration des postes.
La chambre en ordonne le renvoi à M. le ministre des travaux publics
et le dépôt sur le bureau pendant la discussion du chapitre relatif aux
postes.
Le même rapporteur présente le rapport de la commission sur un pro-
jet de loi relatif à une séparation de communes. La discussion en sera
fixée ultérieurement.
m. mast de vries. Je demande la parole pour une motion d’ordre. SL
le ministre des finances nous a fait distribuer un nouveau rapport sur
les sucres, mais il n’a rien statué à cet égard. Comme il faut que celte
question ait enfin un terme, je demanderai s’il ne faut pas renvoyer ce
rapport à la section centrale.
m. osï. SI. le ministre des finances n’est pas présent, il faudrait atten-
dre qu’il fût ici pour renouveler cette motion.
h. mast de vries. Je consens à altendre la présence de M. le ministre I
des finances.
m. David. J’ai demandé la paroiepour uneautre motion d’ordre. Dans
une séance précédente, j’ai demandé l’ajournement du chapitre relatif
au chemin de fer; aujourd’hui on nous a fait distribuer un nouveau do-
cument de M. le ministre des travaux publies, mais il ne répond nulle-
ment aux questions que j’ai posées; il répond seulement à la treizième
question de la section centrale, et encore celle réponse est-elle très in-
complète. Il est temps cependant de sortir du labyrinthe du chemin de
fer.
Les tableaux fournis par M. le ministre peuvent peut-être fixer la cu-
riosité, mais ils ne sont pas de nature à permettre à la chambre aucun
contrôle, ni sous le rapport des recettes, ni sons le rapport des dépen-
ses. Ils ne snlliraient même pas pour satisfaire la curiosité, car ils s’ar-
rêtent au mois d’octobre, et ne présentent que des résumés généraux.
Nous ignorons tout ; les tarifs nous sont inconnus et même les tarifs
n’existent plus, l’arrêté royal qui les a fixés est devenu une lettre morte,
à chaque instant des modifications sontintroduilespar des instructions
particulières.
Tout se faitau chemin de fer sous le voile du mystère; nous n’avons
rien à voir sur ce qui se passe, le ministre des finances lui-méme doit
l’ignorer, et la cour des comptes voit ses attributions réduites à un sim-
ple enregistrement en ce qui concerne le chemin de fer. Je demande
donc de nouveau l’ajournement de ce chapitre, jusqu’à ce que M. le mi-
nistre nous ail fourni toutes les pièces indispensables que j’ai récla-
mées; elles se lient toutes les unes aux autres. Que M. le ministre de-
mande un crédit provisoire, je suis prêt à y donner mon assentiment.
Mais si la chambre passait outre à la discussion, je n’aurais plus rien à
dire sur le budget, mais je serais forcé de voter contre, tout en regret-
tant de n’avoir que mon vote à opposer au mutisme de M. le ministre.
m. le ministre des TRAVAUX publics. A chaque séance les exigences
s’accroissent. A l’ouverture de la discussion, ou me demandaitseuleinenL
des explications sur quelques questions , aujourd’hui c’est un rapport
général sur la situation des chemins de fer que l’on réclame Depuis
plusieurs années des désirs très légitimes ont été manifestés dans cette
chambre; tout le monde sent la nécessité de discuter eide voter les
budgets avant l’ouverture de l’exercice auquel ils doivent servir. Cette
manière de procéder serait certainement plus régulière et plus avan-
tageuse,et je vous demande si la chambre a pu entendre que le rapport
sur la situation du chemin de fer du D janvier au 51 décembre, serait
présenté avant de discuter le budget.
On dit que les ministres doivent fournir toutes les pièces nécessaires
pour servir à la discussion de leurs budgets; je n’ai pas méconnu ce
devoir, et j’ai répondu à toutes les questions qui m’ont été adressées
par la section centrale. Il s’agit de savoir maintenant si la chambre par-
tagera l’avis de la section centrale ou celui d’un seul de ses membres,
qui a dû cesser de prendre parla ses délibérations.
m. D’HOFFscnMiDT se prononce pour l’ajournement jusqu’à la produc-
tion de certaines pièces.
m. David insiste sur sa motion d’ajournement.
m. l»;dts (rapporteur), reconnaît qu’il serait utile qu’à l’avenir ces
pièces fussent produites, mais il pense que les exiger pour le budget
actuelle serait renvoyer la discussion à trois ou quatre mois.
m. Rogier regrette que le ministre ne donne pas les renseignements
qu’on lui a demandés. Il s’éLonne qn’aujourd'hui on demande pour le
chemin de fer un million de plus que l’année dernière, tandis que par
suite des modifications introduites par un ingénieur distingué, on fait
maintenant une économie de 55 pour cenl sur le combustible, soit plus
de 500,000 francs par an. Et pour justifier cette augmentation d’un mil-
lion on ne fournil aucun renseignement; tandis que l’année dernière on
nous a fourni des documentsen bien plus grand nombre, car la section
centrale avait posé 4i questions, dont plusieurs étaient très compli-
quées.
Si on calcule la lieue parcourue à dix francs, on sera encore bien loin
du chiffre demandé ; car en supposant qu’on parcourre en 1843, une
étendue de 4 cent mille lieues,à lOfraues cela ferait4 millions, et on est
encore loin des 5 millions 4 cent mille francs qui sont demandés
L’orateur persiste à croire que le gouvernement pourrait fournir im-
médiatement ou en très pende temps les documents quisontréclamés.
m. le ministre des travaux publics répond que le nombre des lieues
parcourues ne donnerait pas un calcul approximatif assez exact, parce
que telle ligue peut coûter plus que telle autre.
m. David insiste sur la production des tableaux qu’il a demandés, et
qu'il pense pouvoir être fournis dans un bref délai.
m. mast de vries. 11 me paraît que ce sont les résultats que l’on doit
considérer, et qu’il faut se demander ce que rapporte au trésor la lieue
parcourue. Les résultats actuels paraissent assez satisfaisants , et je ne
vois pas pourquoi on ajournerait la discussion du chapitre du chemin
de fer.
m. d’iioffsciiaiidt rend toute justice aux administrateurs du chemin
de fer, mais il pense que le ministre doit fournir les renseignements qui
lui sont demandés.
ai. Rogier. Il n’y a qu’un point à examiner maintenant. Obtiendrons-
nous des réponses aux questions posées par M. David : M. le ministre
persisle-t-il à les refuser; y a-t-il impossibilité ou absence de bonne vo-
lonté; y a-t-il danger à le faire? Mais alors qu’on nous fasse connaître les
inconvénients que cela pourrait avoir.
m. le ministre des travaux l'UBLics. Il n’y a de ma part aucune mau-
vaise volonté, j’ai énuméré assez longuement les motifs pour lesquels il
ne m’était pas possible de donner les renseignements demandés par M.
David : car ce qu’il demande est un véritable compte-rendu, et je dois
faire observer qu’il n’y a que trois jours que l’honorable membre nous
a donné connaissance de ses véritables questions, en disant que celles
qu’a adressées la section centrale, n’étaient pas celles qu’il avait prises.
m. Rogier. Mais il est des questions auxquelles vous pourrez répondre
immédiatement; par exemple, le nombre de lieues en 1842; l’inventaire
du magasin central, et la situation des magasins particuliers.
m. d iiOFFSciiuiDT s’étonne qu’on refuse des renseignements aujour-
d’hui, alors qu’on les a donnés l’année passée.
aï. le aiinistre des travaux publics. En ce qui concerne le nombre de
lieues parcourues, j’ai demandé ce malin à M. le directeur des chemins
de fer en exploitation, s’il pouvait me donner les détails réclamés par
M. David. 11 m’a dit qu’il pouvait bien m’assurer que le nombre de lieues
parcourues dépassait 500,000 ; mais qu’il ne pouvait pas me donner les
détails par ligne exploitée.
Maintenant, M.d’Holfschmidt dit: Vous les avez bien donnés en 1841.
Messieurs,en 1841 la situation du chemin de fer était toute différente de
ce qu elle est aujourd’hui. Lorsqu’on annonçait les heures des convois
de marchandises on était obligé de partir avec ou sans charge. Aujour-
d'hui on n’annonce pluscesdéparts.quin’ont lieu que quandily a char-
ge. De là viennent les difficultés de communiquer les lignes exploitées.
ai. devaux. Je suis surpris delà longueur de cette discussion; il est
sans exemple qu’un ministre.en présentant son budget,refuse commu-
tation des éléments qui doivent établir la dépense.
aï. de MÉROpE pense qu’il serait facile au ministre de donner des ré-
ponses aux trois questions citées par M. Rogier.
m. le aiinistre des travaux plblics annonce qu’on lui a promis pour
demain l’inventaire du magasin central,mais il ne voit pas qu’elle utilité
la chambre pourra y trouver, car on y verra ce qu’il y a en magasin et
rien de plus.
m. deman pense qu’on devrait faire un budget spécial pour le chemin
de fer, et ne pas voler ainsi uu chiffre global aussi considérable.
Ai.DETiiEUX.il me semble* messieurs, qu’au moment où nous en som-
mes,sur le point de lever la séance,il n’y aurailaucun inconvénient à re-
mettre le vote sur la motion de M. David à l’ouverture de la séance de
demain, peut-être que M. le ministre pourrait dès demain nous donner
une réponse sur quelques-unes des questions qui lui ont été adressées.
La proposition de M. de Theux est adoptée.
La séance est levée à 4 heures et demie. Demain séance à midi.
A.VVEÏSS, 14 JA WIE».
Un habitant de la ville, demeurant au bassin, ayant quitté son domi-
cile hier soir, n’a plus reparu.Une circonstance qui inspire des inquié-
tudes fondées, c’est que l’on a trouvé ce malin sa casquette sur un des
quais.
— Des malfaiteurs ont escaladé cette nuit le mur du couvent des sœurs
de Charité, en construction dans la rue Rouge, et outemporlé une forte
partie de plomb laminé, destinéaux gouttières.
— Des enfants ont trouvé dans le soupirail de la cave d’une maison
près de la place de Meir, un sac contenant 20 pièces de 5 francs et 7
pièces de 2 francs aux millésimes de 1832 et 1853, et à l’effigie du roi
Louis-Philippe. Toutes ces pièces étaient fausses et ont été déposées
au parquet de M. le procureur du roi.
On se perd en conjectures sur les motifs qui ont pu porter les faux-
mormayeurs à déposer le produit de leur criminelle industrie dans un
pareil endroit.
— Demain aura lieu au théâtre des Variétés, le premier bal masqué
d’hiver. Sans faire mention de plusieurs surprises que les propriétaires
de ce joli local ont ménagéesau public, la soirée promet d’être des plus
attrayantes. Depuis plusieurs jours, les listes de souscription n’ont
cessé de se remplir.
Le buffet sera composé de manière à satisfaire tous les goûts. (Voir
plus bas.) .
— Par arrêté royal du 10 janvier, sont nommés membres de la com-
mission centrale de statistique :
MM. Ed. Ducpétiaux, inspecteur-général des prisons et des établisse-
ments de bienfaisance du royaume, membre sortant; Ed.Perrot, homme
de lettres, à Bruxelles, membre sortant; Ed. Stevens, directeur des affai-
res provinciales et communales au ministère de l’intérieur; J. Partoes,
consul-général, chargé des affaires commerciales et consulaires au mi-
nistère des affaires étrangères; Et.-X. Heuschling, chef de bureau de sta-
tistique générale au ministère de l'intérieur.
M. X. Heuschling continuera à remplir les fonctions de secrétaire de
la commission centrale.
— Par arrêté royal du 10 janvier, M. le colonel d’état-major Trumper,
directeur du dépôt de la guerre, est nommé membre de la commission
centrale de statistique, en remplacement de M. le colonel d’état-major
Schlim, actuellement de résidence à Liège.
— Par arrêté royal du 9 janvier, MM- Donau et fil* sont autorisés à
établir, sous certaines conditions, près de leur haut-fourneau àTaillefer,
commune de Luslin, un bocard destiné à piler les laitiers de cette usine.
— M. le comte Vanderdilft, par arrêté royal du mois dernier, a été re-
nommé bourgmestre de la commune de Leeuw-St-Pierre.
— M. Goes, commissaire-voyer, nommé bourgmestre de Jodoigne, a
prêté serment le 11 janvier.
— Par ordonnance de S. M. le Roi des Français, M. de Garcia, mem-
bre de la Chambre des Représentants, vientd'étre nommé chevalier de
la Légion-d’Honneur.
— Des pièces de 5 francs rognées, et sur lesquelles il y a jusqu’à 75 cen-
times de perte, circident actuellement à Liège.
— Le roi de Suède, entièrement rétabli, a tenu un conseil le 29 dé-
cembre.
— On écrit de Lomberg. 20 décembre à la Gazelle de Cologne, que le
gouvernement russe a sévèrement interdit aux étrangers le colportage
dans ses Etals. 11 paraît (pie celle mesure a été provoquée par la vente
de médicaments aux sujets russes.
De tous les cercles de la Gallicie arrivent des plaintes sur la misère de
la population.
— On écrit de Rome, 50 décembre :
Le placet de l’archevêque de Reims relatif à la béatification et à la
canonisation de J . B. de la Salle, fondateur de l’institution philantropi-
que des frères des écoles Chrétiennes, a reçu l'approbation du pape.
— Voici un nouveau genre d’escroquerie "que signale le Progrès d’Ar-
ras. Quatre jeunes gens de cette ville déjeûnaienl ensemble le lende-
main du nouvel an. Il n’y a pas de bon déjeûner de garçon sans huîtres;
aussi en fit-on venir. Aux premières qu’on avala, on s’écria qu’elles
semblaient bien maigres. Un des convives s’avisa d’y regarder de plus
près et reconnut que le bivalve était adroitement partagé en deux.
— On lit dans un journal de Madrid, El Hcraldo, du 2 janvier :
Il n’est pas deplus habile tireur au monde que M Etienne Arnaud.
C'est un homme qui, le pistolet à la main, n’a jamais manqué le butà25
ou 3o pas de distance. Parmi ses élèves au tir, il comptait le général
Léon, Lahera. Ferraz, Seoane, Barberoet d’autres excellents tireurs. Il
a à son service une jeune fille de Valence de 20 à 22 ans. Il y a quelques
temps, M. Arnaud dit à la Jeune Thérèse,en présence d’un grand notn-
bre de curieux : • Thérèse, oserais-tu bien tenir à six doigts de ta fi-
gure, un but que je ferai sauter avec mon pistolet. » La jeune fille prit
aussitôt dans sa main une petite statuette qu’elle tint élevée à la hau-
tenr de sa tète, tout au plus à cinq doigts de distance, et elle cria à son
maître de faire feu. M. Arnaud ajusta et la balle fait voler en éclats la
statuette sans toucher les doigts de l’intrépide Thérèse. M. Arnaud a
appris le maniement du pistolet à la jeune fille, et, aujourd'hui,Thérèse
Bonnet (c’est son nom) est le meilleur élève de M. Arnaud telle est aussi
adroite que lui.
— On a exécuté, le 10 octobre, à Montevideo, comme coupables d’uff
assassinat commis à la suite d’une discussion politique, deux jeunes Es-
pagnols d’une des meilleures maisons de Madrid et assez proches pa-
rents, dit-on, d Espartero. On disait que, grâce à de puissantes inter-
ventions, ils obtiendraient une commutation de peine, ou bien qu’ils
seraient arrachés au supplice par une troupe armée. Il n’en a rien été.
Us ont été fusillés par des nègres sur la place de Caganche, au milieu
d’un nombreux carré de troupes.
— Allons en Sibérie. — On vient de trouver en Sibérie, sur le revers
oriental de l’Oural, une pépite pesant 36 kilogrammes. Ce monstrueux
morceau d’or natif qui dépasse du double le plus gros de tous ceux dont
l’histoire des mines fasse mention,a été découvert à quelques pieds sous
terre dans des circonstances assez singulières. L’établissement formé
en ce point de l’Oural pour la recherche de l’or avait épuisé le terrain
d’exploitation et venait d’être démoli. C’est dans le terrain môme sur
lequel avaient reposé les constructions que la précieuse pépite a été
trouvée. En communiquant ce fait à l’Académie des sciences de Paris
(séance du 9 janvier), M. de Humboldl lui a donné des détails pleins d’in-
térôt sur le développement de l'industrie minière en Russie. Tel est le
prodigieux accroissement du produit d’or de lavage dans ce pays et
principalement en Sibérieà l’est de la chaîne méridienne de l’Oural, que
le produit total se sera élevé pendant l’année 1842, à 16,000 kilog. dont
la Sibérie seule a fourni pour sa part plus de 7,800 kilog.
Le vent qui depuis quelques jours soufflait avec force de la partie S.-
O. a doublé de violence depuis hier. Pendant toute la nuit dernière, une
violente tempête a régné sur la ville. Nous n’avons pas de nouvelles du
bas de la rivière. Hier après-midi, l’Escaut était tellement agité que le
service du passage a été interrompu pendant plusieurs heures.
Le baromètre qui marquait hier « tempête» a monté jusqu’à « grande
pluie. » Le vent continue, accompagné par intervalles de neige et de
pluie.
Nos lettres d’Ostende ne mentionnent rien de nouveau. La tempête
que nous éprouvons ici règne également sur toute la côte et hier à 4
heures après-midi, aucun navire n’était en vue.
L’administration du pilotage vient de faire une perte sensible dans
la personne de son second chef-pilote, M. J. Janssens, mort cette nuit,
âgé d’environ 40ans, des suites d’un refroidissement. M. Janssens est
généralement regretté deses chefs, de ses compagnons et de ses nom-
breux amis. L’administration du pilotage perd en lui un de ses plus zé-
lés serviteurs.
Il parait que le baron Anselme de Rothschild, après avoir terminé ses
affaires à Bruxelles, s’est rendu à la Haye.On croit que le but de son voya-
ge n’a pas été uniquement la capitalisation de la dette belge, mais aussi
les affaires financières du comte de Nassau. Il est à remarquer qu’aupa-
ravant la Hollande et la maison d’Orange n’avaient jamais fait d’opéra-
tions financières avec la maison de Rothschild.
Les séances de la diète germanique recommenceront bientôt, et on
les attend avec un intérêt tout particulier. On espère entre autres que
les difficultés qui s’opposaient à la confection d’une loi générale sur la
presse en Allemagne, loi dont personne ne nie la nécessité, n’existent
plus, et qu’enfin la diète s’occupera de cet important objet. On espère
que le gouvernement si éclairé de la Prusse prendra en ceci l’initiative.
On écrit d’Athènes '(Grèce), '11 décembre, à la Gazette d’Angsbourg;
« M. Colquehoun, chargé d’affaires des villes anséatiquesà Constan-
tinoples, est ici depuis quelque temps, avec la mission de conclure un
traité de commerce entre ces villes et la Grèce.Mais celle-ci semble avoir
peu d’envie de conclure des traités de commerce; la Hollande lui a offert
des conditions très favorables, et cependant elle hésite encore, et elle
aurait accueilli très froidement des propositions du Danemarck. »
Un seul journal de Paris confirme la nouvelle, donnée par le Cor-
respondant de Hambourg, d’une note collective de l’Autriche, de la
France et de l’Angleterre, relativement aux affaires de Servie, tandis
qu’on écrit de Berlin que cette nouvelle est entièrement fausse.
Organigation militaire «Se l’Autridic.
Dans un moment où l’armée autrichienne se serait signalée par de
graves excès, quelques détails sur l’organisation militaire de l’Autri-
che ne seront pas dépourvus d’intérêt. Comme pour toutes les autres
branches de l’administration, on suit pour la conscription et le recru-
tement le système provincial, système qui n’admet pas d’uniformité.
Les provinces allemandes sont, à l’exception du Tyrol, à cet égard les
plus opprimées et le recrutement y donne souvent lieu à des actes de
partialité et de concession. La durée du service y est aussi plus longue,
elle est de quatorze ans, et ensuite vient l’obligation du service dans la
landwehr, à laquelle on reste soumis jusqu’à l’âge de cinquante ans. Le
contingent de la Hongrie, aux termes de la constitution, est de 64,000
hommes, tous pris parmi les paysans. Les Etats fixent la durée du ser-
vice, comme ils le jugent à propos. A côté decela, il y a ce qu’on appelle
une insurrection de la noblesse, institution dénuée de toute organisation
militaire.Surles frontières militaires qui peuvent fournir environ 100,000
hommes en tempsde guerre, et même le double, en cas d’appel général
aux armes, chacun est tenu de faire le service militaire en campagne
de l’âge de 18 ans jusqu’à celui de 25, et le service sédentaire jusqu’à
l’âge de 60 ans. En Italie où le sort décide, et où les exemptions sont
moins nombreuses, la durée du service est de 8 ans, mais on ne reste
sous les drapeaux que de 20 à 25 ans.
Si l’organisation extérieure de l’armée autrichienne présente tant de
diversité, il en est de même de l’organisation intérieure. Deux armées
toul-à-fait étrangères l’une à l’autre diffèrent moins entre elles que les
troupes des diverses provinces dont se compose l’armée autrichienne.
Les soldats des provinces allemandes sont bons, dociles, sobres et obéis-
sants; dans leurs régiments, la discipline est douce, les punitions sont
rares.
Il faut déployer plus de sévérité auprès des Italiens qui ont plus de
feu et de talent , mais 'qui aussi montrent plus de résistance et
moins de moralité.
Les Hongrois, qui sont les meilleurs soldats sur le champ de bataille,
sont les plus détestables en garnison. Us sont adonnés au vol, à l’ivru-
gnerie. et ils sont animés d’un désir de vengeance, tel, qu’il y a fré-
quemment parmi eux des querelles,et même des meurtres. Les punitions
y sont nombreuses et sévères, et toute la journée on a recours à la bas-
tonnade. Du reste, l’ignorance ou la mauvaise foi a beaucoup exagéré
les rigueurs de la disciplineautrichienne. Les lois militaires sont encore
celles’de Marie-Thérèse, et si depuis ce temps, leur teneur est restée la
même, du moins se sont-elles de beaucoup adoucies dans l’application.
Les peines corporelles ne sont usitées que pour des délits com-
muns, et il est des régiments où pendant des années entières, il ne s’est
pas donné un seul coup de bâton. Faire passer les baguettes à un sol-
dat, c’est sans doute lui infliger une peine cruelle ; mais il n’y a rien là
de plus cruel que la peine du fouet introduite dans l’armée anglaise. Les
listes de conduite, dressées par chaque officier sur ceux qui leur sont
immédiatement subordonnés, et adressées plusieurs fois par an à la
commission deguerre, donnent lieu à une foule d'intrigues et de que-
relles. Malgré toutes les défenses, il se commet sous main de graves
abus par la vénalité des places d’officiers inférieurs, et la protection fait
plus que le mérite. Aux fonctions de capitaine sont attachées plusieurs
occupations et devoirs d'économie qu’on ne connaît pas dans les antres
armées. Les rangs de l’armée autrichienne sont ouverts à tous les hom-
mes d’honneur et de talent; mais l’esprit qui y domine, comparé à celui
de l’armée française et même de l’armée prussienne, est absolument
aristocratique, "car le gouvernement, comme les chefs des régiments
sont disposés à donner la préférence aux membres des grandes familles,
et il est de la politique du gouvernement d’attacher au service, non
seulement les membres de la plus haute noblesse du pays, mais encore
des princes des petites maisons régnantes. Aussi, le corps des officiers
forme-t-il une classe bien distincte et dans aucune autre armée la dis-
tance des deux grandes classes n’est aussi grande.
Quant à ce que vaut l’armée autrichienne au combat, l’histoire nous
donne à cet égard assez de renseignements. Du moins ne peut-on attri-
buer aux soldats les nombreuses défaites qu’elle a subies. Napoléon,
qui devait bien les connaître, leur a donné ce témoignage. L’Autriche
soutiendra difficilement une guerre entreprise pour la défense de la
patrie, ou d’une idée, car pour ses sujets où est la patrie, où est l’idée
commune ? (Gazette de Cologne.)
L’Angleterre «Sans l’Inde.
Un journal français croit que l’Angleterre veut s’emparer du royaume
de Lahore et il ajoute que le bruit s’est répandu que le fils de Runjecl-
Singh a vendu son pays moyennant une rente de 5 millions de francs.
La proclamation que le gouverneur de l’Inde anglaise vient d’adres-
ser aux chefs soumis de ces contrées peut, du reste, donner une idée de
la politique suivie par l’Angleterre dans ses possessions indiennes.
Proclamation du gouverneur-général des Indes, à tous les princes
et chefs, et aux populations des hules.
Frères et amis, notre armée victorieuse emporte en trophée de l’Aff- |