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Mardi Trente-septième année. - N° 545. 40 Décembre 4872.
A. bon'aemon' s* *
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Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et littéraire.
CHEMIN DE FER DE L'ÉTAT. — D'Anvers. pour Malines et Bruxelles à 5 h. 55, 6.47 le
vendredi, 7.05,9.15 F. 1» 2» et 3» cl., 9.50, 10.50 F. 1° 2° et 3° cl., 12.35, 1.18, 3.Ï5 F. I®, 2® et
3®cl..3.45.4.50,5.50,0.55 F. 1® 2® et 3® cl.,8.25,8.45, '10 F. 1®, 2® et3® cl.,p. Brax.)Lierre 6.55,
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cl. — Bruges, Ostende. 5.55, 9.50, 10.50, 3.45. 4.50 F. 1®, 2® et3« ci. — Courtrai, JVIous-
cron,Tournai et Lille 5.55, 9.50,12.35, 3.45,4.50F. 1®, 2® et 3® cl. — Calais 5.55, 12.35, 3.45 F.
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pelle et au-delà, 7.19, 9.33,1.45,5.27.
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purlir du Jour de leur inscription.
Hiles auront droit « tout ce qui a paru de
la nouvelle série «le TABLETTES en v«»ie «1«-
publication. En voici le sommaire :
LE MARIAGE DU trésorier, par M™ Claire De Cliandeneux.
— lf. nez, causerie scientifique. — les hirondelles de la
MORT, par Ernest Faligan.
Les ■nouveaux abonnés recevront également
vers la fin de ce mois : 1° Les Revues politique et
commerciale de l’année; 2° l’Etat de la marine
marchande belge au 31 décembre.
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le 81 décembre, sont priés de le renouveler en
temps opportun, à leur bureau de poste respectif,
pour ne pas éprouver d'interruption dams la
réception du journal.
RESUME POLITIQUE.
En général, la presse française ne se montre pas
trop satisfaite de la reconstitution du ministère. Sauf
les organes de la gauche,qui trouvent dans la nouvelle
combinaison la garantie que M. Tliiers entend persé-
vérer dans la politique de son Message et qui, partant
de là, lui promettent leur approbation et leur appui,
— presque tous les autres journaux ne (dissimu-
lent pas leur mécontentement. Les organes de la
droite traitent la combinaison de demi-mesure et
n’acceptent pas le compromis: ils demandent une
situation nette,c’est-à-dire l’acceptation pure et simple
de leurs hommes politiques, en d’autres termes l’abdi-
cation de M. Thiers entre les ma:ns de MM. de Brôglie,
Buffet et compagnie. Quant au centre gauche, il
n’est pas satisfait non plus. A titre d’appréciation,
nous donnons plus loin un article du Soir, qui dé-
peint très-nettement la situation, ainsi que l’attitude
que compte prendre le centre gauche en vue d’éven-
tualités prochaines. L’article n'est pas hostile à M.
Tliiers, mais il indique d’une façon très-claire la réso-
lution du centre-gauche de ne pas se départir du tout
de l’esprit et du programme du Message et de désavouer
à ce sujet toute transaction qui enaltérerait la portée.
La commission constitutionnelle a commencé hier
ses travaux. On trouvera dans notre bulletin télégra-
phique la teneur sommaire de sa première séance. Ce
que nous pouvons en dire dès à présent, c’est que l’es-
prit général de la discussion ne révèle pas des disposi-
tions bien.-marquées 4 la conciliation.
La loi sur l’organisation des cercles a été votée hier
à la Chambre des Seigneurs de Prusse par 116 voix
contre 91, soit à une majorité de 25 voix.
Dans cette même séance M. Putbus a inferpellé le
gouvernement sur l’insuffisance et la lenteur des se-
cours officiels donnés aux inondés de la Baltique. Le
ministre de l’intérieur répond que l’Etat fait face à
tous les besoins et qu’aucun ne reste en souffrance.
Les dommages, ils ne sont pas encore exactement éta-
blis, mais l’Etat remplira ses devoirs.
M. Putbus insistant, le ministre persiste dans ses
déclaration et annonce qu’il se rendra de sa personne
sur les lieux.dès que les travaux législatifs le lui
permettront.
Après de courtes explications, le ministre des fi-
nances dit que le gouvernement, dans la mesure de
ses pouvoirs, accorde tous les secours nécessaires ; il
accordera des dispenses d’impôt et demandera aux
Chambres de pleins pouvoirs exceptionnels pour pou-
voir distribuer des secours.
M. Krassow demande ensuite ce que l’on compte
faire pour la sécurité future des localités menacées.
Le ministre du commerce répond que les mesures
les plus urgentes ont été prises et que des ordres ont
été donnés pour qu’il soit fait des travaux perma-
nents.On ne peut procéder dès maintenant à la recon-
struction des maisons, mais les voies ferrées et pavées
seront restaurées immédiatement.
On trouvera plus loin un télégramme de Posen daté
d’hier qui annonce la fermeture immédiate de toutes
les églises catholiques de cette ville et de la province
de Posen, à propos d'un service divin de nature à
nécessiter l’intervention énergique de l’autorité ad-
ministrative. Cette mesure est des plus graves. Nous
attendons des renseignements ultérieurs et plus dé-
taillés.
La plupart des Diètes autrichiennes terminent au-
jourd’hui leurs délibérations.Celles des Diètes,surtout
celles de Galicie, de Bohême et de Basse-Autriche, qui
n’ont pu les terminer vu le nombre considérable les
lois et des autres projets qui leur ont été soumis, ter-
mineront leurs discussions mardi. La Diète de Basse-
Autriche qui a déjà terminé la discussion de tous les
rojets les plus importants aura à fixer surtout le
udget de la province dans sa prochaine séance.
La Chambre des députés commencera à délibérer
dès sa première séance, qui aui’a lieu jeudi, sur les
projets qui n’ont pu être terminés dans la dernière
session. Il n’y aura pas de formalités à remplir, vu
que le Reichsrath n’a été qu'ajourné. Il est probable
que dans la première séance sera présenté le projet
de loi concernant l’autorisation de la prélévation aes
impôts pour 3 mois. On dit aussi que le gouvernement
présentera immédiatement le budget pour 1873 ; le
surplus des dépenses prévues s’élèverait à 23 millions.
Un fait réjouissant c’est que les recettes prévues de
cette année, évaluées au plus haut par le Reichsrath,
ont été surpassés de beaucoup en réalité.
Nous recevons des nouvelles de Valparaiso à la
date du 13 octobre par steamer Patagoma,
Les nouvelles dispositions du code de commerce ont
été votées.
Le chemin de fer transandin a fait quelque progrès.
Le railway de Coquinebo à Ovelle sera achevé l’an-
née prochaine.
La variole règne toujours.____
[Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 9 décembre.
La catastrophe financière qui a éclaté samedi con-
tinue à défrayer toutes les conversations. La crise n’a
pas toutefois l’intensité qu’on supposait au premier
abord. Elle ne s’étend pas à tout le pays, mais elle
frappe particulièrement deux places de commerce
Importantes, celles de Bruxelles et d’Anvers, et en-
core, d’après ce qui se dit — car il est difficile en ce
moment de rapporter autre chose que des on-dit — la
succursale d’Anvers faisait peu d’escompte ; la maison
de Bruxelles, au contraire, faisait de l’escompte sur
une vaste échelle. Les commerçants qui négociaient
leur papier à la Banque de l’Union se comptaient par
centaines; les comptes-courants ouverts aux com-
merçants de Bruxelles s’élèvent au chiffre de cinq ou
six cents. Cette indication fait comprendre le désarroi
que la nouvelle de la suspension de paiements de la
Banque Jacobs a jeté dans les affaires.
La Banque nationale a repris cette après-midi l’es-
compte des bordereaux présentés les derniers jours
de la semaine dernière à la Banque de l’Union. L’opé-
ration ne se fait pas dans les conditions mentionnées
dansles journaux. La Banque nationale n’est nulle-
ment sortie de ses attributions ; elle n’a pris aucun
intérêt dans le consortium constitué à l’effet de venir
en aide au commerce bruxellois ; ses statuts lui inter-
disent tout engagement de ce genre. La Banque na-
tionale ne peut faire que l’escompte.
. lift portefeuille de la Banque Jacobs a été ou sera
endossé au comptoirformé par la Banque de Belgique,
la Société générale et diverses maisons de banque de
Bruxelles. Ce comptoir escomptera les valeurs à un et
demi pour cent au-dessus du taux d’escompte de la
Banque nationale et celle-ci prendre à son tour les va-
leursauxconditionsordinaires. Mais lecomptoir au lieu
d’être responsable des effets qu’il repassera à la Banque
Nationale jusqu’à concurrence du montant intégral de
ces effets ne le sera que jusqu’à concurrence de 85 0/0.
Les 15 0/0 de différence forment le sacrifice auquel la
Banque s’expose afin d’atténuer les effets du sinistre
qui à si inopinément éclaté.
Nous apprenons qu’à la demande du parquet, M. le
procureur général vient d’envoyer à Anvers M. Hya-
cinthe de Jaer, expert comptable, 'à l’effet de vérifier
les livres de la succursale de la maison Jacobs frères
et c®, au point de vue judiciaire.
En outre trois experts, MM. Verschieren, Octave de
Jaer et Paul Ithier de Bruxelles, sont chargés de la
vérification des livres pour la demande en sursis.
Les dépôts faits à la Banque s’élèvent à vingt millions.
Les créanciers sont au nombre de 6000.
L’escompte que faisait la Banque est évalué à 400,000 fr.
par jour. {Etoile).
On lit dans Y Echo du Parlement,
Nous apprenons que le conseil de surveillance, d’accord
avec la gérance, vient de décider un appel de fonds de 500
francs par action.
Au début de la Bourse, les actions non libérées de la Ban-
que de l’Union' s’offraient pour un cigare (terme consacré).
Le prix est tombé ensuite jusque 600 et argent. Au cours de
600, le vendeur doit une bonification de 200 fr. à l’acheteur.
Dans le courant de la Bourse, on a même offert à 550, La
reprise qui a eu lieu parait être due àce'que leproehain ap-
pel de fonds,ne seraque de 500 fr. sur les 900 dus par l’ac-
tionnaire et l’espoir de ne pas verser l’intégralité a rendu
quelque confiance.
Les bordereaux présentés la semaine dernière à l’es-
compte par la Banque de l’Union et acceptés sont payés à
la Banque Nationale, qui a repris le portefeuille de la mai-
son.
Les bordereaux ne sont acquittés qu’après le visa préa-
lable de la Banque de l’Union:
La Banque de l’Union areçu des sommes en dépôt jusque
samedi, à 4 heures. Mais, depuis quelques jours, chaque
dépôt était renfermé dans un sac portant le nom des dépo-
sants.
On ignorait complètement dans les bureaux de laBanaue
de l’Union la catastrophe qui allait éclater. Les employés
ont reou comme un Qflup de foudre' là nouvelle qu’on leur a
annoncée à quatre heures.
Un des experts comptables nommés par le tribunal de
commerce est parti pour Anvers afin de vérifier la situa-
tiën de la succursale.
On a discuté à la Bourse la question de savoir jusqu’à
quel point les ventes d’actions faites dans ces derniers
jours doivent être maintenues.
Les ventes d’actions non libérées ne pouvant plus être
suivies de transfert tombent nécessairement. Quant aux
ventes d’actions libérées, il paraît que la Commission de la
Bourse sera saisie des réclamations de plusieurs acheteurs.
On nous assure qu’il n’est pas exact, comme l’a dit
Y Etoile, que le prince Orloff soit débiteur de la banque de
l’Union. On a confondu avec l’aucien ministre de Russie
à Bruxelles un propriétaire de cette ville qui porte à peu
près le même nom.
Le Denier (les Ecoles.
Voici la circulaire dont nous avons parlé hier :
Bruxelles, le lr septembre 1873.
Monsieur,
La Ligue de l'Enseignement a adopté, le 16 mars 1872,
un Projet d'organisation de l'enseignement ‘populaire qui
avait été élaboré par le Conseil général. Le 14 mai suivant,
le Conseil général a été saisi d’une proposition du Cercle
local de Bruxelles, tendant à fonder une école-modèle, sur
les bases établies par ce projet. Le principe de cette pro-
position ayant été adopté par le Conseil général, celui-ci
adjoignit trois de ses membres aux délégués du Cercle
local,pour former un Comité provisoire, chargé de rocher-
cher les moyens pratiques d’établir une école qui réalisât
tous les progrès réclamés par la Ligue.
En adoptant cette proposition, le Conseil général n’en-
tendait diminuer en rien la responsabilité des pouvoirs
publics en matière d’enseignement, l’Etat et la commune
étant seuls en mesure d’assurer la marche régulière d’un
service qui est d’intérêt public.
C’est en vertu de la mission qui nous a été confiée que
nous venons demander à nos concitoyens de nous prêter
leur concours, pour nous aider à fonder, à Bruxelles, une
école modèle.
Nous entendons, par école modèle, une institution qui,
par ses dispositions matérielles et par son enseignement,
puisse servir de type à toutes nos écoles populaires.
Cette école,par-la situation du local, par son emména-
gement intérieur, par un bon système de ventilation et de
chauffage, par son raobilier,devra présenter les perfection-,
nements que la science moderne met à notre disposition,
pour écarter des enfants toutes les causes de maladie ou
d’accidents.
S Le matériel scolaire comprendra ce que les établisse-
ments d’Allemagne et d’Amérique pourront nous offrir do
meilleur et de plus complet. Il fournira aux instituteurs les
moyens de joindre toujours l’enseignement par la vue à
l’enseignement oral, afin de tenir sans cesse en éveil l’in-
telligence de l’enfant,— de fournir un aliment à sa curiosité
naturelle — et d’en tirer parti pour lui inculquer des no-
tions claires, nettes et précises.
L’école sera essentiellement laïque, afin de respecter
toutes les religions et toùtes les convictions. Aucune
théorie religieuse ou philosophique ne figurera dans son
programme, afin d’enseigner aux enfants, par la pratique,
les principes de tolérance qui forment la base de l’organi-
sation politique des Etats modernes, et de les mettre à
même île puiser dans l’école des sentiment s d urbanité et
de bienveillance,et non îles préjugés haineux. Mais en vert u
do ce même principe, toute facilité sera donnée aux élèves
pour suivre, au dehors, l’enseignement de leurs cultes res-
pectifs.
L’enseignement sera organisé de façon à développer chez
les enfants les facultés intellectuelles et morales et les
forces du corps.
Une éducation qui ne développe pas les forces physiques
de l’enfant parallèlement avec son esprit est incomplète,
quelquefois funeste ; il faut que des exercices de gymnas-
tique bien réglés fortifient d’une façon harmonique les
membres de l’enfant ; la gymnastique aura donc, dans le
programme de notre école, le rang qui lui convient.
L’enseignement prendra pour point de départ l’observa-
tion des aptitudes naturelles de l’enfant; il en tirera parti
pour développer sa raison et diriger ses seniiments; il évi-
tera toute méthode dogmatique et mécanique; il s’appli-
quera à faire passer insensiblement l’enfant, d’une façon
attrayante, du domaine des penchants et de l’imagination,
dans celui de la raison et de la science ; — de la maison
paternelle, oïl il est choyé et dirigé, dans le monde, où il
sera exposé aux luttes, aux entraînements ét aux difficul-
tés de la vie pratique.
L’école comprendre ainsi l’éducation et l’instruction de
l’enfant ; on n y cultivera pas seulement son esprit, mais
aussi les qualités de son eœur, en lui inspirant 1 amour du
beau, du bien et du vrai. .
C’est en se basant sur ces principes que la Ligue de l'En-
seignement a tracé le programme de notre école.
Première section de 3 à O ans .
PREMIÈRE SECTION.
Jardin d'enfants (de 3 à 9 ans) : Jeux instructifs, danses,
rondes, chants.
[ DEUXIÈME DIVISION.
fr-ole intermédiaire (de 6 à 9 ans) ; 1° Opérations do la
méthode Froebol : constructions, dessin,tissage, modelage,
cartonnage, déjîoiipage, pliage ; — 2° lecture, écriture,cal-
cul mental, orthogr:;plie, lexicologie, arithmétique (règles
fondamentales), histoire, géographie, gymnastique.
DeiiHfinetuteliou («lé « ù 14 an» .
» REttteRE-XUVUION.
Ecole primai»¥ fritte à, h; ans) ; Lecture expressive ■fit,
élocution ; syntaxic aVee application des règles'expliquées ;
exercices do si y là : imératiomi Tondattefttstes sur les frac-
tions ordinaires|l|flBWW!ÎI^TCcnaales, les nombres com-
plexes ; système} légal de? poids et mesures ; proportions,
règles d’intérêt,(de société; histoire; géographie; dessin;
sciences naturelles, gymnastique ; lecture' de la musique
à la clef de sol. ,
j \ DEUXIÈME DIVISION.
Ecole primaire supérieure (de 12 à 14 ans.) : Continuation
des exercices précédents, avec applications professionnelles
de l’histoire naturelle, des mathématiques et.du dessin.
Un musée renfermant des collections d’objets et de plan-
ches, pouvant servir à la leçon de choses, sera annexé à
l’école ; les élèves feront, à des intervalles réglés, des pro-
menades et des excursions scolaires, de façon à acquérir
des notions exactes sur la nature du pays et sur les grandes
industries qui en font la richesse.
. D’après les études préparatoires auxquelles nous .nous
sommes livrés, là création de cette école , lorsqu’elle se-
rait arrivée à son plein développement absorberait :
Pour le terrain, une somme de.............fr. 100.009
Pour les constructions....................» 120,000
Pour le mobilier-scolaire.................» 20,000
Pour le déficit et les intérêts des prem. années » 60,000
fr. 300,000
C’est donc une somme de trois cent mille francs que
nous avons à demander à ceux qui désirent voir fonder à
Bruxelles une école-modèle. Afin de mettre celle-ci à
l’abri des vicissitudes de la souscription publique, notre
école sera payantc,et notre plan est, combiné do telle sorte
qu’aprôs sept ans d’existence,l’institution pourra se suffire
à elle-même.
Nous croyons avoir, par une préparation laborieuse,
acquis une vu et claire des exigences de l’enseignement, pri-
maire et de l’isbre qu’il est possible de réaliser avec l’aide
de l’initiative privée. C’est pourquoi nous prenons la con-
fiance de demander votre concours.
Le secrétaire général, LS président,
en. bits. .i. ci ili.erv, membre de la Chambre
dos représentants.
Le comité scolaire provisoire ; MM. rissciioffsheim, sé-
nateur : ed. Mayer, avocat; janssens, docteur en
médecine; a. couvreur, membre de la Chambre
des représentants ; astruc, grand-rabbin de Bel-
gique; g. tioerguien, professeur à l’Université
libre; eu. graux, avocat; e. gobuet d’ai.ytella,
conseiller provincial; n. ueintjens, sénateur.
Après cet exposé général de la question, le rap-
port du Comité provisoire d’Anvers, examine l’état
de l’enseignement dans notre ville. Sans entrer
dans les détails de ce chapitre si instructif, nous
dirons qu’il y est constaté que, sauf à la crèche
Marie-Henriette où-L’on a établi un jardin d’enfants,
il n’existe rien, en fait d’instruction, pour les
enfants prruvréS oü riches avant o 1/2 ans, et pins
rien pour les filles pauvres ou riches de 14 à 16
ans, après leur sortie d’une pension, d’une école
primaire privée, ou d’une école communale. « Ce
sont là, dit le rapport deux fautes capitales.
Eu effet, le jardin d’enfants, cette invention sim-
ple et sublime de Frœbel, qui fait de l’instruction
un agrément, rien qu’un agrément, pour les en-
fants de 3 à 9 ans, prépare si bien l’intelligence et
le cœur à recevoir l'enseignement ultérieur qu’il
exerce son influence sur toute la vie. — Et quant
à l’enseignement moyen de filles, n’est-ce pas cet
enseignement, dégagé des erreurs et des super-
stitions cléricales, qui devrait achever l’éducation
et l’instruction trop incomplètes de nos écoles pri-
maires et des pensionnats ? N’est-ce pas cet en-
seignement qui devrait donner aux jeunes filles
les aptitudes et la force dont elles auront besoin
pour utiliser leurs connaissances dans l’industrie
et le commerce, se Créer des positions sociales, et
plus tard, lorsqu’elles seront épouses et mères,
élever leurs enfants dans le culte de la vérité, du
travail et de la dignité humaine ? «
Ce chapitre se termine par les considérations
suivantes :
Messieurs; après la création d’écoles moyennes, l’œuvre
de l’enseignement dès filles ne serait pas accomplie. 11
faudrait encore à Anvers, pour les enfants de nos familles
aisées qui ont reçu l’enseignement moyen, des cours d’en-
seignement supérieur. Des centaines de jeunes gens
suivent des cours d’enseignement universitaires. La femme
peut, être l’égale de l’homme. Celle qui aspire à le devenir,
doit rencontrer notre appui et notre admiration. Mais
les jeunes fiiles d’Anvers, de 16 à 18 ou de 18 à 20 ans, qui
désirent se distinguer par des connaissances élevées,
doivent aller bien loin, payer bien cher, et le plus souvent
se résigner à ne les acquérir, ces connaissances, que
superficiellement ou tronquées, dans une institution de
religieuses. —Donc, Messieurs, il nous faudrait des cours
d’enseignement supérieur pour demoiselles. Il serait meme
à désirer qu’à ees cours puissent assister les mères et les
gouvernantes accompagnant les élèves.
Ici, il importe d’arrêter un principe : Anvers, qui est et
sera toujours une ville flamande, verra augmenter consi-
dérablement tous les ans le nombre des Allemands, des
Anglais, des Hollandais, déjà établis dans ses murs. Il se-
rait, entendu que dans l’enseignement des littératures fran-
çaise, allemande, anglaise et néerlandaise, on se servira,
non de traductions, ce qui serait superficiel, mais des textes
originaux, du fond, qui seul est vrai, viril et nationale-
ment caractéristique.
Un autre chapitre est "consacré à l’examen du
devoir de l’Etât, de la province et de la commune
en fait d’enseignement.
Ce devoir y est nettement tracé, et le Denier des
Ecoles ne se propose pas d’empiéter sur le terrain
officiel. Il se rallie au contraire, en les rappelant,
aux paroles prononcées au conseil communal le
2 septembre dernier par M. le bourgmestre De
Wael :
« Nous aurons l’honneur de vous proposer :
» 1° de décréter l’établissement d écoles moyennes pour
filles à l’instar de ce qui existe à Bruxelles, à Liège, à
Gand et dans ffautres villes;
2° d’améliorer nos écoles primaires, ainsi que la position
des instituteurs;
» 3° de réorganiser l’enseignement des écoles d'adultes
et dé soustraire ces écoles au régime de la loi de 1842 ;
i 4° d’installer notre Athénée, notre Institut supérieur
de Commerce et notre Académie dans des locaux conve-
nables ;
» 5° de prendre les mesures nécessaires pour assurer la
suppression du régime appliqué à nos établissements d’en-
seignement moyen en execution de la convention dite d’An-
vers, convention que toutes les villes du royaume sauf une
ont répudiée.
Le comité provisoire demande d’ajouter à ce
programme la création de jardins d’enfants.
Il se déclare favorablevégalement à'la nomina-
tion d’un inspecteur des écoles primaires et à la
constitution d’une commission scolaire.
Enfin un chapitre est consacré à l’examen du
rôle qui incombe à l’œuvre du Denier des Ecoles.
Les conclusions que nous avons publiées dans
notre numéro de mercredi dernier disent suffisam-
ment quelles sont les idées que le comité provi-
soire développera et soutiendra devant l’Assem-
blée générale. Nous reproduirons cependant ici
les considérations qui se rapportent aux deux ou
trois points principaux :
Ainsi donc, messieurs, là où cesse le devoir de la Com-
mune et de l’Etat en matière d'enseignement, là commence
notre devoir à nous.
Comme vous le verrez bientôt, cette mission est encore
grande et belle.
Les crèches et les écoles-gardiennes, n’ayant que des
enfants de moins de 3 ans, ne sauraient être considérées
comme institutions d’enseignement et comme telles mises
à charge de la Commune. Par la même raison, elles ne
sauraient incomber à l’œuvre du Denier des écoles. Ce sont
institutions do charité et de bienfaisance.
m Les cours d’ensfeignement supérieur pour demoiselles,
quelle qu’en soit l'Importance, ne sauraient être considé-
rés comme d’intérêt public. C'ette institution ne pourrait
être assimilée à une Université conférant des diplômes et
créant des professions privilégiées. Sa création et son
maintien n’ineombent donc pas à la ville, mais à l’initia-
tive privée, et notre comité a pour devoir d’aider à le fon-
der et à le conserver.
Le devoir capital de notre Comité se rapporte à l’école
moyenne des filles payantes. 11 importe que cette école
soit et reste une école libérale. Nous devons en garantir
l’existence et la mettre à l’abri des fluctuations politiques.
A cet effet, elle devrait dépendre en grande partie du
Denier des écoles. Construisons le local, louons-le à la
ville, et si jamais, par impossible, le parti de l’obscuran-
tisme voulait y porter la main, prenons à nous toute l’école
avec ses élèves et son personnel enseignant ? Le local étant
notre propriété, nous n’aurons qu’à acquérir un mobilier
nouveau; le mobilier scolaire existe tout fait dans la per-
fection, et l'école continuera à marcher sans interruption
aucune.
Pour terminer cette étude il ne nous reste qu’à
renvoyer nos lecteurs aux conclusions précitées.
M. le percepteur des postes de Malines a organisé
contre les journaux libéraux une persécution en règle.
Nous avons reçu quantité de plaintes de nos abonnés
de l’arrondissement et spécialement de ceux dé Ma-
lines et de Willebroeck. Nous expédions leurs jour-
naux le soir à 4 h. 50 minutes. Us les reçoivent soit le
lendemain matin à 9 heures, soit le lendemain soir à
1 heure. Les feuilles cléricales sont au contraires dis-
tribuées le soir même avec*un^ régularité parfaite.
Nous savons queM. le percepteur d'Anvers est parfai-
tement innocent ;de l’abùs dont nous nous plaignons.
C’est donc à M. le percepteur de Malines que nous
devons nous en prendre. Nous le rendons responsable
du préjudice que ces négligences préméditées nous
causent et de plus nous demandons formellement que
l’administrationsupérieure intervienne pour mettre fin
à un véritable scandale.
M. le ministre de la justice vient do soumettre aux
Chambres un projet de modifications à la ,loi de 1850
sur le régime des aliénés.
La principale mesure proposée consiste à imposer
un cautionnement aux propriétaires des établisse-
ments et à faire nommer les médecins par l’Etat, sur
la proposition des directeurs, après avis de la dépu-
tation permanente.
Le médecin deviendra le véritable surveillant de la
maison d’aliénés; il ne sera plus dans la dépendance
du directeur. A
Le Sénat est eeavoqué pour lundi 16 courant, à deux
heures.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
RUSSIE.
juridiction ECcuÈsiastique. — Nous avons annoncé
précédemment que les travaux de la commission de ré-
forme de la juridiction ecclésiastique avaient abouti à l’é-
laboration de deux projets présentés, l’un par la majorité
et l’antre par la minorité delà commission, et que ces deux
projets ont été soumis à une nouvelle révision dans le but
de concilier les opinions opposées.
D’après les informations de la Voix, cette révision a
donné lieu à un troisième projet basé sur des idées plus
conformes aux exigences de notre organisation judiciaire
en général. La question de l'intervention des pouvoirs ad-
ministratifs a été résolue conformément aux vœux de l’o-
pinion publique, c’est-à-dire que toute intervention de ce
genre a été eearfée
La magistrature ecclésiastique se trouve séparée, dans
le projet, de toutes les autres branches du pouvoir ecclé-
siastique. Le pouvoir judiciaire sera confié aux juges ecclé-
siastiques, aux tribunaux ecclésiastiques d’arrondissement
et enfin à la section judiciaire et ax\plénum du saint-synode.
Les juges ecclésiastiques seront élus par le cierge et les
représentants des paroisses et confirmés dans, leurs fonc-
tions par le pouvoir diocésain. Les présidents des tribunaux
d’arrondissement, pris parmi les évêques, seront désignés
par le saint-synode et confirmés par le souverain. Les mem-
bres des tribunaux seront élus par les diocèses et confir-
més par l’évêque diocésain comme les jugesecclésiastiques.
La section judiciaire du saint-synode se compogerud’un
président (archevêque) et des membres, dont deiîbc tiers
doivent être pris parmi les archevêques et l’autra tiers
parmi les prêtres laïques. \
L o plenum du saint-synode,jugera à titre de cour d’appel
les plaintes contre les sentences de la section judiciaire et
comme simple tribunal les procès dans lesquels sont in-
culpés les membres de cette haute assemblée. Les procès
ne peuvent être jugés qu’en deux instances et la sentence
de la seconde sera sans appel. Les débats seront publies.
Xe parquet ecelésiast.ique aura à sa tête le procureur-
général du saint-synode et se composera de procureurs et
de substituts pris parmi les laïques. Les procès seront in-
tentés soit par le pouvoir ecclésiastique, soit par le par-
quet, soit enfin par les particuliers. L’archevêque diocé-
sain conservera le pouvoir d’intenter les procès de sa pro-
pre initiative dans les cas où le parquet sera d’une opinion
contraire. Dans ees cas, les procureurs seront ténus de
poursuivre l’accusation en saisissant les. tribunaux de la
décision épiscopale. (/. de St-Pétersbourg.)
ITALIE.
On écrit de Rome qu’au Vatican l’on travaille des pieds
et des mains pour influencer les diplomates étrangers en
vue de leur faire partager l’opinion du -pape, d’après la-
quelle là loi sur les corporations religieuses serait une me-
sure spoliatrice, et de les)engager à développer cette ma-
nière us voir auprès dé leurs gouvernements.
Uu décret royal ordonne la construction de trois navires
cuirassés à tourelle, de deux chaloupes canonnières et
d’une corvette.
Toutes les fractions de la Chambre des députés se sont
déclarées prêtes à voter toutes.les dépenses nécessaires
pour là défense du pays.
bruits diplomatiques. — Le gouvernement de M.
Thiers, dit-on de toutes parts, mécontent de l’attitude du
clergé français, du nonce?Chigi, du Vatican, dans les ques-
tions que soulève la politique intérieure de la France,serait
sur le point de donner un congé «significatif» à M. do
Bouï^oing.
Ctela est nié, m’assare-t-on, dans le monde du palais Co-
•Jonna.
* Ou commence à être étonné de ne point voir arriver M.
de Kubeck, nommé ambassadeur d’Autriche près le Va-
tican. , .
L’empire allemand ne nomme pas encore, près le roi
d’Italie, de remplaçant à M. Brassier de Saint-Simon II
envoie simplement un chargé d’affaires, M. de Wesdelilen.
La presse- est remplie de récit3 relatifs à un projet des
exaltés du Vatican et surtout des Jésuites, qui voudraient
engager le Pape à briser de son autorité apostolique les
concordats conclus avec les puissances.
Les jésuites, disent ees récits, tendraient par ce moyen
à émouvoir les gouvernements et à troubler les consciences,
pour obtenir une action plus prompte en faveur du pou-
voir pontifical. , ...
; Le cai’dinal Antonelli serait oppose à cette conjuration
jésuitique,et il donnerait sa démission si Pie IX prenait un
tel parti. Pie IX inclinerait personnellement à le prendre.
D’après des intormaiions, à la vérité encore incomplètes,
je crois pouvoir dire que ces bruits exagèrent, de la façon
lapins erronée, la portée de certaines études que le Vati-
can a ordonnées à des canonistes, sur la position nou-
velle que créent au Saint-Siège l'anéantissement de fait
de plusieurs concordats, sans que le Vatican , partie con-
tractante , y ait consenti.
L’idée que c’est là une conjuration « de jésuites » est
tout à fait ridicule.
. FRANCE.
Le Soir publie sur la situation l’intéressant article
que voici :
La reconstitution du cabinet ne nous a pas satisfait, par
cette seule raison qu’elle n’est pas la fin de la crise mais
tout simplement une sorte de syncope des patients. Nous
pensons que, dans les pays de suffrage universel et à des
epoques troublées pendant lesquelles les paroles passent
par-dessus la tête des politiques de profession pour aller
frapper les oreilles de douze millions d’éHcteurs —nous
pensons, disons-Hous.que les habileté? et les tempéraments
parlementaires en usage dans les monarchies incontestées
et reposant sur le régime du suffrage restreint sont abso-
lument impuissants.
Le suffrage universel, pour lequel les coulisses de la po-
ldique sont lieu elos, n’a pas le loisir de discuter sur des
infiniment petits ou d’épiloguer sur des nuances. On
aura beau lui raconter par le menu ce qu’il a fallu dépen-
ser de temps, faire de marches et de contre-marches, mé-
nager de susceptibilités, catéchiser do gens, mixturen
d interets, d’ambitions, de rancunes et de compromis pour
arriver à extraire de la cornue gouvernementale le cabinet
a peu pres neutre que l’on sait, qu’il n’y comprendra rien
et n y voudra rien comprendre.
Les sacrifices excessifs faits à la conciliation par M.
l hiers apparaîtront bien plutôt comme une affénuation du
Message et du discours du 29 novembre, que comme un
moyen de détendre les ressorts trop tendus de la machine
politique. rI ant d’abnégation pourra être considérée comme
une delaillance, et cela précisément à l’heure où, par une
ferme attitude sur le terrain de la République conserva-
trice, M. Thiers venait d’enlever de haute lutte et d’élan
1 assentiment du pays tout entier.
La masse du publie ne sait pas, comme nous, que M. de
Goulard et M. de Fourtou sont très sincèrement dévoués à
la politique du président. Le public ignore que M. de (fou-
lard, nouveau ministre de l’intérieur, s’est, d’accord avec
M. Thiers, engagé à ne sacrifier aucun préfet ou fonction-
naire républicain aux rancunes du Centre droit et de la
Droite. O n ne sait pas que M. de Fourtou professe, sur la
nécessite des réformes constitutionnelles, des opinions
identiques à celles de l’illustre Président de la République
Le publie s en tiendra aux apparences. M. de Fourtou était
de la Droite. • Il n’a pas, en pleine lumière, abjuré On le
croira, au moins pour un pied, dans la ligue des monar-
chistes. M. de Goulard compte des amis personnels surtout
parmi les députés réactionnaires. On lui attribuera des
sympathies pour les idées de M. Martial Delpit, son ami.
Dun autre côté, les politiciens de la Chambre, bien ren-
seignés, ne seront pas désarmés par des apparences
auxquelles ils ne se laisseront pas prendre. Le Fran-
çais, l’organe le plus autorisé de la coalition masquée,
s explique très nettement sur ce point. « Dans la ma-
» jorite conservatrice, dit ce journal, on considère que
» le remaniement ministériel ne pourrait, en aucune
» façon, être jugé comme satisfaisant. » Si le Fran-
çais parle de la sorte, on peut prévoir ce que penseront la
(iazette de France, l’Union et T Univers, interprètes plus
sincères et plus loyaux de la pensée de la Droite. Comme
ees journaux et les députés qui les patronnent ne rêvent
rien sinon le renversement de M. Tluers et de la Républi-
que, M est tout baturei que la présence de M. de Goulard à
l intérieur et celle de M. de Feurtou aux travaux publics
ne suffisent pas pour les désarmer.
C’est, précisément le contraire d’un ministère de combat
que le cabinet actuet/ft est plutôt fait pour recevoir des
coups que pour en donner, et ce n’est pas ainsi que M. Bat-
bie et M. de Broglie, d'accord avee M. Gavini et M Rou-
tier, comprenaient le remaniement ministériel.
Nous croyons bien que les seuls hommes politiques qui
appuieront sans réserve le cabinet seront les radicaux
C’est chez eux une tactique, très habile d’ailleurs et par-
faitement lieite, d’appuyer désormais et de défendre sans
marchander tous les actes du Président. Plus les monar-
chistes ont mis de fureur à vouloir creuser un abime entre
eux et le gouvernement, plus ils s’efforcent de combler le
fossé en le remplissant de toute la prudence, de toute la
modération et de toute l’abnégation dont iis sont capables
Ils n’ont qu’un but: empêcher à tout prix l’Assemblée
actuelle de constituer, fùt-ce la République. Toute com-
binaison favorisant ce résultat négatif fait leur jeu. Ils
savent à merveille que le provisoire augmente dans degran-
des proportions leurs chances de saisir le pouvoirlejour où
une Constituante sera convoquée. Ils seraient bien sots de
ne point encourager — tout en défendant ostensiblemenr
M. Thiers, qui personnifieà cette heure la République —
les combinaisons de nature à rendre impossible la consti-
tution actuelle de la République, et à l’ajourner après des
élections qui auront lieu certainement un jour ou l’autre
quoi qu’en pense M. Bafbie, partisan des concessions
législatives à perpéiuité.
Ces explications données pour motiver, avant que les
événements les justifient, nos impressions, nous croyons
utile d’ajouter que, plus que jamais, c’est le devoir des
républicains conservateurs de se serrer autour du Prési-
dent de la République et de le défendre contre ses habiles
adversaires. Tant que le Message — qui est un programme
— n’aura pas été désavoué ou renié par son auteur, tant
qu’il n’aura pas été dénaturé parla commission conciliante
îles Trente, nous pourrons ne pas approuver les résolu-
tions prises au point de vue de la tactique parlementaire,
mais nous n’en défendrons qu’avec plus d’énergie la poli-
qu’avecplus d’énergie la poli-
les atf--1'-1 -1--------- - -
entourée de périls et d’embûches
tique à laquelle nous sommes attaché et que nous sentons
Tous les représentants étrangers, excepté lord Lyons et
M. Beÿens, assistaient, samedi soir, à unthéàl’ambassade
d’Autriche. On y remarquait aussi la présence de la com-
tesse d’Arnim.aeMmeRanghabé etdelabaronnedeZuylen.
L’administration municipale du 20e arrondissement(Bel-
leville, MénilmontantotCharonne; vient de prendre une
décision qui a reçu déjà un commencement d’exécution.
Elle a enrégimenté tous les élèves des écoles primaires de
l’arrondissement, et tous les jeudis elle les passe en revue
et leur fait faire l’exercice. Afin de régulariser militaire-
ment ces manœuvres, un état-major a été formé. M. le
maire a pris le titre de général, un adjoint celui de colo-
nel, et divers employés do la mairie ont été investis des
grades de capitaine, lieutenant et sous-lieutenant. MM.
Nadaud et les autres membres du conseil municipal qui-
représentent cet arrondissement ont donné leur approba-
t ion/fi cette organisation toute militaire.
M. Thiers est un causeur qui excelle à donner à ses
arguments un tour inattendu. Il y a quelque quarante
années quff son esprit est célèbre et que ses mots font
fortune; nul mieux que lui ne s’entend à aiguiser l’épi-
gramme ou à faire passer, au moyen d’une anecdote
ou d’une allégorie, un raisonnement dont la nudité sé-
vère pourrait effaroucher certaines gens. Yoici de
l’esprit du Président de la République française un
nouvel échantillon, que nous apporte la chronique du
Temps : M. d’Audiffret-Pasquier se plaint des enga-
gements que M. Thiers aurait contractés avec la
gauche :
— Avez-vous jamais vu un perroquet descendre d’un
arbre ? lui demanda le président avec son fin sourire.
— Non, dit l’autre étonné.
— Eh bien,quand un perroquet est sur un arbre et qu’il
enveut. descendre, il tient une branche avec son bec, et lil
cherche avec ses pattes à en saisir une autre; mais jamais
il ne lâche la branche qu’il tient avee sou bec que lorsqu’il
a saisi l’autre avec sa patte : eh bien! comment voulc-z-
vous qu’un gouvernement fasse autrement, lorsqu’il est
entre plusieurs partis sur lesquels il doit s’appuyer tour à
tour ?
BELGIQUE.
ANVERS, 1Ö Décembre.
Ou nous prie d’annoncer que l’assemblée générale
des adhérents an Denier des Ecoles qui devait avoir
lieu demain, est remise à huitaine.
L’administration communale a organisé un service
de nuit pour le nettoyage des rues ; c’est là une me-
sure de la plus haute" utilité pour l’hygiène publique,
et nos concitoyens en savent gré à l’administration
libérale. |