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Mexique, aux Guaranis du Paraguay, aux Tagals
des îles Philippines ; ils ont détruit tout ressort
moral chez ces peuples. La véritable civilisation
ne pénètre chez les races barbares que par la
science.
On a dit qu’en enlevant au pays ses ressources,
nous diminuerions d’autant celles dues à d’autres
œuvres utiles.
Cette crainte n’est pas fondée. La Belgique est,
assez riche pour pourvoir à toutes ces nécessités.
Mais il faut prendre l'habitude de donner. D’ail-
leurs, quelle œuvre peut être plus utile à nos en:
fants que celle qui ouvre un magnifique débouche
à notre commerce et'à notre industrie,'et, en aug-
mentant ainsi nos richesses,nous donne les moyens
d’élever le niveau de notre propre civilisation.
Chaque consommateur conquis en Afrique repré-
sente chez nous un travailleur affranchi des
étreintes de la misère et de l’ignorance.
La Belgique célébrera bientôt le cinquantième
anniversaire de sa fondation. Ce premier demi-
sjèsle de son existence, elle l’a consacré àseconsti-
i uor politiquement et à jeter les bases de son dé-
veloppement industriel. 11 faut maintenant qu’elle
songe à rayonner au dehors.
La grandeur des nations dépend de leur expan-
sion. Le Portugal, l’Espague, les Proviuces-Unies,
l’Angleterre n’ont dominé le monde, tour à tour,
que parce qu’ils ont fait flotter leurs drapeaux sur
toutes les mers, parce qu'ils ont envoyé hors de
leurs frontières des essaims de travailleurs. Notre
pays lui-mème a connu ces grandeurs. Du dou-
zième au quinzième siècle, jusqu’à son écrase-
ment par la tyrannie espagnole et le fanatisme
romain, il a occupé dans le monde civilisé la
position qui fait aujourd’hui la gloire et la
force de l’Angleterre. A cette époque Damme,
Bruges. Cfand, Ypres, Anvers étaient les en-
trepôts du commerce du Levant et des parties
les plus reculées de l’Europe septentrionale. Fla-
mand et marchand étaient des synonymes. D’im-
menses richesses accumulées chez nous avaient
fait de nos populations flamandes, si arriérées au-
jourd’hui, les plus instruites, les plus éclairées du
monde, les plus accessibles aussi aux idées nou-
velles, les plus rebelles à la domination cléricale.
C’est ce passé qu’il faut réaliser à nouveau et
l’œuvre de l’exploration et de la civilisation de
l’Afrique est un premier retour vers ces glorieuses
traditions. (Applaudissements prolongés.) ;
Caisse générale d’épargne et de retraite
Sous la garantie de l'Etat.
31 oct. 1876. 30 nov. 1876.
1 800
33 072
22 .VM
Encaisse à la Banque
Nationale............
Placements provisoir»8
id. définitifs..
PASSIF.
52 433
1 OÜ
Déposants...........
Fonds communal......
Mandats en circulation
Produit des place-
ments...............
Fonds de réservé....
MOUVEMENT DU MOIS.
— 403 !
-4- 7 324 '
Solde................
Id, depuis le l1' janv.
4 878 015
47 376 679
27 002 671
73 205 405
2 501 918
3 502 096
46 437 912
27 173 807
71 538 1
1 738 485
ACTIF.
30 nov. 1875
79 257 365
IM ¥ .
2 822 024
1 014 320
2 535 722
1 014 320
2 265
1 818
SM
113 81
:> (fis use
4 053 565
3 MM ;m
4 839 77;
3 634
! MM
435 485
19 574 036
- 1 666 418
+17 907 618
Coinpagf (les Docks-Entrepôts <fc magasins généraux
D’ANVERS.
Existant au 1er décembre 1876 . . kil. 21,571,499
I Entrées en décembre.............» 13,378,834
| Sorties en décembre.............» 6,685,941
■ Existant au 1er janvier 1876 ...» 28,264,392
50 warrants en circulation, représentant d’après
taxation des courtiers ou polices d’assurances, une
somme de. . .......................fr. 2,458,395.—
La valeur des quantités sorties est de » 89,659.04
= . (]
5g ]
£* j
a l
.Soit le montant réel des 50 warrants fr. 2,368,735.96
Pour l'administr ffi>" de Anvers, le lr janvier.
directr-gérant, absent
Le sous-directeur, l’Administrateur-Président,
JULES VANHOOREBEKE. VICTOR LYNEN.
Actes officiels*
ëchevjn. — Par arrêté royal du 10 janvier, M. Iluy-
brechts est nommé éehevin de Boom.
Musée royal de l’industrie. — Par arrêté royal
du 10 janvier, est maintenu en qualité de membre de
la commission administrative du Musée royal de l’in-
dustrie, M. Anspach, membre sortant, l’un des délé-
gués du gouvernement au sein de ce collége.
Cumul de fonctions communales. — Par arrêté
royal du 10 janvier, M. Dufer est autorisé à cumuler,
avec ses fonctions de secrétaire de La Buissière, celles
de receveur communal de la même localité. ,
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
TURQUIE.
D’après la Buda-Pest Correspondes, les pro-
positions soumises à la Porte par les grandes puis-
sances sont, après leur troisième rédaction, ainsi
conçues .•
1° Dans les provinces turques insurgées , les
réformes demandées dans la Note Andrassy seront
accomplies, et leur exécution sera soumise au
contrôle d’une commission consulaire ;
2° La Porte nommera, pour ces provinces, des
gouverneurs à vie, chrétiens, et cela sur sa propre
initiative et en dehors 4e toute pression des puis-
«ances européennes ;
2° La Porte formera, avec des hommes pris
dans le pays, une gendarmerie régulière, vêtue
d’un nouvel' uniforme, et qui sera instruite et com-
mandée par des officiers étrangers, à nommer par
les autorités ottomanes ;
4° On laissera aux mahométans les armes qu’ils
portent, mais les chrétiens seront autorisés à en
porter aussi ;
5° La souveraineté de la Porte sera reconnue
par un acte spécial ;
6*> Le Monténégro s’agrandira de quatre dis-
tricts situés : trois dans l’Herzégovine et un en
Albanie ;
7» La situation de la Serbie ne sera pas changée.
La question du Petit Zvornik sera résolue par un
tribunal d’arbitres spécialement choisis.
RUSSIE.
La Kœlnische Zeitung a envoyé un correspon-
dant spécial à Kichenet. Voici la première lettre
que lui envoie ce correspondant :
« Nous avons ici le camp de Wallenstein, moins
les tentes, qui sont remplacées par des huttes bul-
gares, juives et moldaves. Il a dégelé, et dans les
rues de Kichenet l’eau est à deux pieds de hau-
teur. Sur une population de 112,000 âmes, il y a
20,000 juifs; le reste des habitants est composé
d’employés russes, de colons allemands, bessara-
blens, moldaves, et de quelques indigènes russes.
Le voyageur qui vient de la gare ne recueille pas
une bonne impression de l’aspect de la ville, mais
un peintre pourrait y trouver de magnifiques
études. Les rues larges qui séparent les huttes à
demi écroulées présentent les tableaux les plus
variés. Des voituriers indigènes en guenilles, con-
duisant des voitures attelées de bœufs superbes,
se croisent dans les rues avec les Tcherkesses à la
stature imposante, avec les cosaques, avec les
convois de munitions venant de la gare.
« Plus loin vous voyez venir des détachements
d’infanterie.Ces lantassins sont des soldats vigou-
reux, bien nourris,bien habillés. Dans les cabarets
*ux façades pittoresques on ne voit que des juifs.
Ils parlent un langage inintelligible, et c’est grâce
à leurs gestes que j’ai pu les comprendre. Leur
langage, qui doit être, selon les indigènes, une
espèce d’idiome germano-polonais, me parait un
mélange confus où les voyelles et les consonnes se
heurtent dans un pèle mêle inextricable. C’est ici
que je me suis fait une idée exacte des bazars
comme ils sont dans l’Asie-Mineure. On y parle
toutes les langues : russe, hébreu, polonais, mol-
dave. C’est la reproduction de la tour de Babel.
» Puis je me suis trouvé en face de grands bâti-
ments dans le style ennuyeux des casernes, de
maisons bourgeoises toutes à un étage, mais élé-
gamment bâties. Il y a aussi un boulevard avec un
arc de triomphe, fréquenté par des officiers de tout
grade. Les grandes places de la ville sont encom-
brées de voitures de munitions, de détachements
de l’administration sanitaire. Ça et là, on aper-
çoit des mendiants, des popes avec leurs croix
d'or sur la poitrine et leur longue barbe flottant au
•yeut. Oa voit aussi des élégantes du demi-monde
venues de tous les points des principautés danu-
biennes et d’Odessa, Tout cela est entremêlé de
troupeaux de porcs qui se jettent partout et à la
suite desquels on voit courir des bandes de chiens
maigres et affamés.
» Le grand-duc, qui demeure ici chez un riche
bourgeois, est malade depuis quelques semaines
d’une entérite. Tous les meilleurs médecins de
Russie sont venus pour le soigner. Son état s’est
considérablement amélioré. Le grand-duc vit dans
la plus grande simplicité ; il s’est interdit toute
espèce de fête. D’après ce que l’on dit, il aurait
prononcé ces paroles : « Je suis venu ici pour tra-
vailler et non pour m’amuser. » Les officiers sui-
vent son exemple.
» Le soir, les établissements publics sont, vides.
Chez nous, en A llemagne, toutes les tables seraient
garnies de monde là où il y aurait de la bonne
bière. C’est doublement étrange par la raison
qu’on débite ici d’excellent vin qui vient de la Bes-
sarabie et delà Crimèe.Naturellement les officiers
vivent entre eux dans leurs cercles. Partout ils se
présentent en hommes comme il faut.
» Hier j’ai assisté à une revue de cosaques. C’est
le général Dcsgemirof qui les a passés en revue.
Cet officier s’est fait aimer de tous et a écrit un
ouvrage sur la guerre de 18G6. C’étaient quatre
régiments portant un uniforme très-pittoresque.
Ils ont fait sur moi une excellente impression.
« Dans l’après-midi, je suis allé dans les fau-
bourgs. J’y ar trouvé les 14®, 15« et lGa divisions
J’ai vu des détachements sanitaires. Ils sont bien
équipés et ont une excellente organisation. La
boulangerie de l’armée m'a intéressé au plus haut
degré. Sur une élévation à l’écart de la ville, on a
construit des baraques d’une longueur de 300 à 400
pas. Elles sont au nombre de dix environ. Il y a là
fours sur fours, et il en fant, comme vous pensez,
pour fournir de pain les 200,000 hommes échelon-
nés le long du Pruth. J’ai rencontré aussi des
pontons en très bon état, mais qui, avec leurs qua-
tre chevaux attelés de front, pourront avoir de la
difficulté à se mouvoir dans les Balkans.
» J’ai visité également les monceaux de foin
accumulés près de la ville. Il y en a environ 40
millions de livres que des machines à comprimer,
venues de Berlin, transforment en petits ballots
faciles à transporter.
» En ce qui concerne le commerce du foin, je
dois donner aux marchands étrangers l’avis de ne
pas venir ici s’ils ne sont pas sûrs de leur fait,
car on donne toujours la préférence aux marchands
indigènes. ______
ESPAGNE:
(Correspondance particulière du Précurseur).
Madrid, 9 janvier.
Si au lieu de subir « l’ordre moral >• l’Espagne
avait un gouvernement libéral de son choix, les
feuilles cléricales de l’univers entier ne cesse-
raient de dénoncer les vols à main armée, les dé-
portations sans jugement, les déprédations sans
nombre, les fraudes électorales, le manque de
confiance et cette suspension de paiements qui
équivaut à une banqueroute. Enfin tout le désordre
matériel et moral qui afflige ce malheureux pays.
Elles auraient trouvé depuis longtemps le moyen
de brouiller les cartes en demandant • au moins
l’intervention morale de l’Europe pour sauve-
garder les intérêts des prêteurs étrangers livrés
pieds et poings liés aux fantaisies d’un débiteur
sans vergogne.
Eh bien, toutes ces turpitudes existent, mais le
gouvernement est « d’ordre moral » ami du Sylla-
bus et dès lors la secte des hommes noirs a donné
pour consigne de se taire.
Les plaies sont vives, le mal est profond mais
comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on
voit un état obéré ne vivant que sur des produits
exceptionnels, délapider les dernières ressources
de la vente des biens nationaux en dotations pour
son entourage.
Au lendemain du coup d’Etat il eut été presque
indécent d’allouer une récompense au bizarro
général qui avait envahi l’assemblée. On ne l’a
pas osé, mais il était convenu, ainsi que nous
l’apprend le décret publié dans la Gazette, que le
général Pavia ne perdrait rien pour avoir at-
tendu.
Voici cet étrange document qui restera comme
un monument pour enseigner aux générations
le degré d’abaissement où peut tomber le sens
moral.
Décret royal du 31 décembre. « 11 est aezordé
au général Pavia la grand’croix de Fernando avec
une pension annuelle de 10 mille francs réversibles
sur sa familles et dont les arrérages remonte-
ront au 22 septembre 1873 en considération de
ses éminentes qualités et services exceplionels :
particulièrement ceux prêtés en Andalousie con-
tre l’insurrection Cantonale. »
Ce n’est pas la première fois qu’en semblable
matière le gouvernement applique, pour rattrap-
per le temps perdu, un effet rétroactif à ses dé-
crets. M. Martinez Campos et d’autres ont béné-
ficié de cet expédient.
Les créanciers qui ne peuvent se réjouir de
cette façon d’agir avaient sans doute fondé quel-1
que espoir sur le produit de la vente des biens na-
tionaux pour niveler un peu la situation ; mais ils
doivent reconnaître aujourd’hui que cette suprême
et énorme ressource disparaîtra tout entière
dans le tonneau... de l’ordre moral quoiqu’en dise
un journal ministériel qui publie à ce sujet les
lignes suivantes :
*> Les 181 hypothèques de biens nationaux ad-
jugées le 30 décembre par la direction générale
des propriétés et dont la mise à prix était de
637,089 francs ont produit aux enchères 1,129,768
fr. En activant les ventes on réunira bientôt une
quantité assez considérable pour l’appliquer à
l’amortissement des titres de la dette conformé-
ment à la loi du 21 juillet. »
La part qui correspond aux administrations
civiles n’est pa3 applicable à l’amortissement de la
dette ainsi que feint de le croire le journal minis-
tériel. Elle se transforme en titres au porteur
intransféribles en faveur desdites administra-
tions qui continuent à bénéficier des intérêts. C’est
là l’esprit de la loi du 21 juillet. Il est donc inutile
de faire concevoir des espérances que l’on sait
impossibles à réaliser.
Il y aura en effet des titres retirés de la circula-
tion, mais il n’y aura pas amortissement de la
dette, puisque les inscriptions continueront à jouir
de l’intérêt. Et précisément des 123 millions de
francs, montant des biens admis à la vente,près de
la moitié, soit 53 millions, procèdent des corpora-
tiens civiles. Aussi M. Salaveria, dans son exposé
financier, avait eu soin de ne faire figurer à l’actif
du trésor que les 70 millions de biens de l’Etat,
patrimoine de la couronne et biens du clergé, en
même temps qu'il déclarait la réalisation lente et
difficile.
De sorte que des 1,314 millions de francs mon-
tant de consolidé intérieùr, 70 millions seulement
peuvent être affectés à l’amortissement, et ce chif-
fre est lui même inférieur aux sommes que les
acheteurs ont droit deverser en bons du tresor.Et
tout cela, en supposant les ventes effectuées rapi-
dement et sans tenir compte de celles conclues à
terme en pagarès.
Ainsi donc il sera prudent pour éviter les décep-
tions et les calculs aventurés de ne pas perdre de
vue ces circonstances.
Les affaires à la Bourse sont toujours nulles. Les
fluctuations varient à peine de cinq centimes.
Quant à la politique, elle entre, elle aussi, dans
une période d’apaisement, depuis la clôture de la
session. On ne s’occupe plus que des nouvelles
venant des provinces. Celles du Nord ont surtout
le privilège de fixer l’attention.
On a saisi en Biscaye 80 caisses de poudre de
guerre. Ce n’est pas là un symptôme pacifique.
Mais cela ne doit pas nous surprendre, je vous l’ai
dit depuis longtemps, l’orage viendra du Nord.
S*r D. Galo Aristizabal, un fougueux fueriste, a
été élu député du Guipuzcoa à l’unanimité.
A propos des provinces les Juntes viennent de
confirmer une première décision qui surprenda
ceux qui croient les Basques complètement inféo-
dés au cléricalisme et qui n’ont pas assez tenu
compte des surexcitations auxquelles a été sou-
mis ce pays par les aventuriers étrangers. Voici
un exemple de ce que peuvent faire les Basques
livrés à eux-mêmes.
1° Les Juntes déclarent que les appointements
du clergé ne seront payés qu’autant qu’un accord
définitif sera intervenu entre la deputacion eî le
clergé paroissial. Quant aux appointements échus
ils ne seront payés qu’aux prêtres restés fidèles à
leur mission évangélique et qui auront strictement
rempli leurs devoirs etc. etc. »
En apprenant cette décision le gouverneur al-
phonsiste s’est réservé de l’approuver ou de la re-
jeter.
N’est-il pas étrange maintenant de voir les au-
torités alpnonsistes prendre la défense des car-
listes contre les députations provinciales. Quel
gâchis !
Je vous ai déjà parlé de la Catalogne, les bandes
qui continuent à arrêter les courriers, les dili-
gences,exploitent maintenant les trains de chemin,
de fer; mais on ne peut se plaindre qu’elles nV1
mettent des formes car on raconte qu’un avocat,
de Barcelone et un de ses riches clients après avoir
été complètement dévalisés et s’ètre plaints de ce
que les bandits ne leur avaient pas même laissé un
éou, le chef lit donner 6 fr. à l’avocat et 4 fr. au
clientpour payer,leur dit-il,leur première journée
à l’hôtel.
Ou signale aux environs de Rufaza une bande
commandée par un nommé Roig de la Pecaleta
réputé très dangereux dans la contrée.
Les journaux ministériels confirmentlanouvelle
que le gouvernement français a révoqué l’ordre
d’expulsion contre MM. Ézcoriaza et Zabalèta.
Mais comme s’ils regrettaient de rendre justice à
d’honorables citoyens, les agents de Mac Mahon
n’ont pas tardé à se rendre coupables d’une nou-
velle effronterie.
Une dépêche de Marseille adressée à tous les
journaux de Madrid annonce que M. Yiraita, ex-
président du tir national espagnol, réfugié depuis
quelque temps à Marseille a reçu vendredi dernier
un ordre d’expulsion. M. Viralta a déclaré qu’il ne
céderait qu’à la force.
Il faut espérer que ce nouvel acte, dont tous les
journaux de la Péninsule vont s'occuper à cause
delà haute sympathie dont jouit en Espagne M.
Viralta, démontrera à M Jules Simon que, pour
prévenir de semblables abus, il est indispensable
d’extirper le mal dans sa racine, c’est-à-dire .de
frapper impitoyablement les fonctionnaires cou-
pables. ' H. V.
FRANCE.
{Correspondance particulière du Précurseur).
Paris, lt janvier.
Aussi vous voulez qu’après avoircsuséBruxelles
pendant une bonne douzaine d’années, nous cau-
sions quelque peu Paris?
Parfaitement.
Il faut vous dire qu’ici « parfaitement » est l’ad-
verbe à la mode, et qu’il se multiplie dans la con-
versation avec plus de rapidité que le lapin dans
les garennes.
« Oui » est trop simple, presque plat et vague-
ment canaille.
« Sans doute « .est bourgeois.
*> Evidemment « est pédant et sent son Institut.
<- Parfaitement « seul est dans le mouvement.
Aussi le retrouve-t-on partout, à tout propos, et
la tyrannie en est si constante qu’au bout de
vingt quatre heures d’acclimatation parisienne
l’étranger, fût-il rebelle, la subit bon gré malgré.
Sur le boulevard vous hélez un fiacre trottant à
la maraude.
» Cocher, êtes-vous libi’e? *
— Parfaitement.
Au café : « Monsieur a-t-il fini le Figaro { »
— Parfaitement. ‘
Au théâtre : « La petite pièce est jouée! •>
— Parfaitement. -
J’ouvre l'Indépendance pour y lire le « Mouve-
ment parisien » de Jules Ciarétie, car, je l’avoue,
le Paris qui me revient de cette Belgique d’où
j’arrive à peine n’en a que plus de charme à mes
yeux,... et j'y lis que Charles Garnier, l'architecte
ae l’Opéra, auteur d’un savant livre sur Le théâtre,
va lui-même faire non plus un théâtre, mais du
théâtre :
— Une comédie !
— Justement. (Ce “justement" me gène un
.peu.)
— Des drames ?
— Peut-être.
— Des pièces, en un mot !
— Parfaitement.
C’était fatal. Et tenez, il n’y a pas cinq minutes,
je m’informe de l’heure dé dîner, craignant de
n’avoir pas le temps de finir cette lettre :
Six heures et demie. Cela ne va pas ?
— Parfaitement.
Je l’évite partout, partout il me poursuit,
Et j’ai beau faire,me voilà comme tout le monde
la vieime de cette adverbe parasite.
Donc il vous faut des causeries parisiennes. La
tâche n’est pas aussi aisée qu’on pourrait le croire.
On a beau se donner parfois des airs de Parisien
du dehors, on ne tarde pas à reconnaître qu’il ne
suffît pas de piétiner l’asphalte pour connaître et
faire comprendre toute la fécondité de ce sol de la
production parisienne, dont Henri Taine, avec son
impartialité de critique, a dit quelque part: «Ter-
reau puissant, mais accordez moi qu’il est infect.»
Le côté que désigne ce dernier adjectif, est pré-
cisément celui que cultive de préférence le public
cosmopolite, attiré et,'entrainé|par mille réductions
brillantes. Cela coûte cher, mais au point de vue
intellectuel on s’ea tire à peu de frais. Le côté
puissant exige une initiation plus longue 6t plus
laborieuse.
Tout d’abord on est frappé de la fluidité des
ehoses et de la mobilité des impressions, deux
liénomènes parisiens, qui ne laissent pas que
'embarrasser les études de l’observateur débu-
tant.
Voyez par exemple le duel Simon-Gambetta. La
veilla de la séance, il semblait que tout fût perdu
pareequ’une discussion de théorie constitution-
nelle se compliquait d’une question personnelle.
Le lendemain de cette grande passe d’armes vous
entendiez les appréciations les plus diverses. Je
ne parle pas de celles que vous pouviez lire, com-
mentaires plus ou moins intéressés de la presse
surexcitée par le conflit ou bien décidée à l’enve-
nimer. Je laisse de côté les exagérations de l’esprit
de parti, les fantaisies de certains publicistes
« modérés « qui n’hésitaient pas à représenter
Gambetta comme une sorte de Marat, tout disposé
à demander cent nulle têtes pour sauver la patrie,
et cela pareequ’il a eu l’audace de défendre à la
tribune française une thèse de droit public qu’en
d’autres Parlements personne ne se fût permis de
combattre. Je m’en tiens aux conversations, et
sans sortir des groupes qui appartiennent à la
république gouvernementale, opportuniste et con-
servatrice. Dans ces groupes, les plus sages
étaient déjà le chef de Ja gauche réjeté par sa
défaite du coté de la République intransigeante.
D’autres escomptant impatiemment cette évo-
lution, — à laquelle d’aiileurs l'Homme libre
a mis bon ordre, en supposant que l’inspira-
teur de Ja République française y ait jamais
songé, — d’autres avaient l’imprudence de s’en
féliciter, comme si la France et la République
pouvaient tirer un parti quelconque d’une lutte
constante et de plus en plus vive entre un Gam-
betta reprenant, avec la maestria qu’on lui con-
naît, les affaires de M, Naquet, et un Jules Simon
transformé par les applaudissements des conser-
vateurs de toutes les nuances en de Broglie pro-
gressiste, en Buffet de gauche, en ordre-moraliste
républicain. Eli bien, le surlendemain de la séance,
tout cola était à peu près oublié. Les inquiétudes
étaient dissipées, les passions calmées, les polé-
miques allaient s’adoucissant peu à peu. La vic-
toire de celui-ci, laissant intacte la théorie consti-
tutionnelle, n’apparàit plus que comme une con-
cession suprême aux exigences de l’opportunisme
commercial des Etrennes ; la défaite de celui-là,
défaite honorable, puisque le vaincu est tombé
son drapeau dans la main, n’entraine ni rupture,
ni revirement, ni modification quelconque dans le
classement des partis. Les journaux les plus en-
gagés dans le débat en sont maintenant à conve-
nir qu’il n’y a jamais eu entre eux, à part les
amertumes, les railleries, les ironies aigres-douces
ou les solennités puritaines de la polémique,qu’une
simple question de forme. Enfin le conflit parait si
bien apaisé que vous avez le droit de me deman-
der pourquoi je vous en parle. Cela tient tout bon-
nement à ce que je ne suis pas encore fait à ce
vieillissement instantané des hommes et des
choses.
La difficulté qui en résulte pour un correspon-
dant fraîchement débarqué se complique de celie
ue lui impose la rapidité vertigineuse du débit
e chacun. On prétend que la ponctuation et l’ac-
centuation sont des inventions de la décadence.
Hérodote ne ponctuait guère et n’accentuait point.
Il a fallu les Alexandrins pour imaginer tous ces
raffinements de la ponctuation et surtout de l’ac-
centuation grecque qui faisaient notre désespoir au
collége. Paris selon les uns est l’Athènes moderne,
la Babyloneselon les autres.Il y a un peu de toutes
les deux, mais rien d’Alexandrie, et franchement
je le regrette. Certes il n’est rien d’insupportable
comme Je débit sentencieux et compassé de ces
cuistres tout gonflés de leur « moi », qui s’écoutent
parler, mettent des temps entre chaque mot, et
même dans le débraillé d’un entretien intime sur-
veillent leurs accents circonflexes. Ne vous écou-
tez pas, on vous en saura gré ; mais, de grâce,
faites qu’on vous entende. Un peu d’air, un peu de
jour dans vos harangues qui volent comme l’ex-
press de la malle des Indes, brûlant les points et
les virgules, comme il brûle les stations et le rail-
way lui-même. Va pour les virgules, on s’en pas-
sera ; mais les points, ces haltes salutaires qui
permettent à une intelligence de seconde qualité
de respirer un brin, de savourer la phrase pasée
tout èn se préparant à digérer la phrase à venir,
ces points qui reposent l’attention en aérant 3e
discours,ces ventilateurs de la parole, laissez nous
les, ou sinon, impossible de reprendre haleine.
Nous étouffons.
On a bien d’autres étonnements, et, pour en re-
venir à la politique, n’est-il pas étrange que cette
mobilité d'impressions qui au bout de quelques
heures efface jusqu’au souvenir d’une nouvelle à
sensation se concilie avec une soif de stabilité tel-
lement ardente qu’on la considérerait comme ma-
ladive dans tel autre pays accoquinê à la tradi-
tion? Sous prétexte de “consolider la République
on ne se préoccupe que de la consolidation des
ministères. Ne rentrons pas dans la discussion
des droits du Sénat et des prérogatives de !a
Chambre en matière budgétaire, et laissons le ca-
binet actuel jouir en paix de son triomphe qu’il
saura sans doute féconder. Mais remontons pour
un instant au cabinet DufaureetMarcère. N’avons-
nous pas vu un journal modéré mais sérieusement
et sincèrement républicain, le Temps, soutenir que
toucher à ce ministère serait une faute? Et ce
ministère tombé, n’avons-nous pas lu dans la
Revue positive sous la signature d’un illustre
savant, dont la philosophie n’a pas coutume de se
laisser intimider, — M. Uttré — toute une série
de déplorations au sujet de cette prétendue faute,
après qu’elle avait été commise? Mais, direz-vous,
et la liberté de conscienee?- Et l’égalité des
citoyens devant la loi? Il s’agit bien de tout cela !
Il s agit de cons-olider la République. H s’agit d’ha-
bituer les esprits à cette idée que la République
est conciliable avec la stabilité. Et voici mainte-
nant que le cabinet Jules Simon bénéficie de
cette doctrine républicaine peut-être, mais encore
plus ministérielle. En fait, je veux bien qu’il n’y
ait rien à dire, mais en principe? Avec ce système,
sous prétexte de consolideren Belgique la'monar-
chie constitutionnelle, nous aurions gardé le pre-
mier ministère du Roi jusqu’à extinction du der-
nier survivant.
Au surplus, il n’y a pas trop lieu d’épiloguer sur
ces contrastes, Paris étant essentiellement la ca-
pitale de l’antinomie, la patrie de l’identité des
contraires. Les idées y ont une tendance à courir
aux extrêmes, et pourtant c’est la ville du goût,
c’est-à-dire de la mesure la plus fine, des nuances
les plus exquises, et de l’harmonie la plus délicate.
Il est très vrai que certaines réputations ont à
peine le temps de s’épanouir au soleil du boulevard;
on n’a fait que passer et déjà elles ont disparu
dans la poussière de l’asphalte. C’est la ville de
l’oubü rapide et cependant aussi la ville des longs
souvenirs et du culte des morts. Enfin, sans indi-
quer tous les contrastes qui foisonnent dans ce
Paris ondoyant et divers, où la vie casanière
coudoie la vie affolée, où le travail qui se con-
centre et s’absorbe en lui-même ignore le plaisir
qui se dépense aux quatre vents du ciel, c’est à la
fois la ville des novations hardies, des clichés
rances, des excentricités fantasques et des rou-
tines indécrottables.
Le cliché se glisse partout, même dans les coins
où “ il n’en faut pas. » Concevez-vous les Droits
de l'homme rééditant la vieille histoire de la
femme surprise en flagrant délit par son mari,
de retour de Rouen, comme le fameux Tàupin de
Diane de Lys, détournant d’un mouvement su-
perbe le revolver dont son amant est menacé, et
criant à son George Dandin : « Malheureux, tu vas
tuer le père de tes enfants. » Ce drame intime qui
a traîné dans tous les anas,nous est donné comme
datant de la semaine dernière ! Les Droits de
l'homme passent pour un journal très avancé ;
mais est-ce bien une raison pour qu’il serve à ses
lecteurs des ragoûts aussi faisandés.
Autre cliché: les carrières d’Amérique. On vous
a raconté que la police y a fait dernièrement une
razzia formidable et qu’elle y a déniché à plusieurs
pieds sous terre toute une couvée de malfaiteurs
précoces. Or, les carrières d’Amérique, comblées
et nivellées depuis près d’un an, font une plaine à
peu près aussi unie que le Champ des Manœuvres
à Bruxelles, et dont le sous-sol ne peut plus four-
nir à la police que des malfaiteurs à l’état de
squelettes.
Ce sont les clichés du repostage aux abois. Je
vous garantis qu’iis serviront encore, et que vous
en verrez bien d’autres.
Quant à la routine, le plus joli exemple quenous
en connaissions nous vient de Seine-et-Oiâe, et
vous savez comme on en a glosé. Je veux parler
de la bénédiction des fours de la nouvelle manu-
facture de Sèvres par l’évêque de Versailles, Mgr.
Mabiie, — un bonnom de prélat. Bénir des fours !
II parait qu’on n’a pas trouvé mieux pour en
assurer le succès.
Excusez-moi de finir sur cette facétie médiocre,
et ne prenez cette première lettre que comme un
témoignage de bonne volonté. Quand on débarque
à Paris, non pour y passer quelques jours, mais
pour y faire sa vie, et, si possible, son trou, on se
demande s’il n’est pas pîus facile de le juger de
loin que de près. De loin, on n’en est pas; on juge
objectivement, plus à son aise; on voit l’ensemble.
De près, on en est plus ou moins, et l’on com-
mence par se perdre dans le détail. %
Il faudra se débrouiller. Que voulez-vous ?*On y
tâchera, et l’on fera de son mieux.
M. Grévy en prenant possession du fauteuil de
la présidence à la Chambre des députés a prononcé
l’allocution suivante :
“ Mes chers collègues, mes premières paroles,
en. remontant à cette place, doivent être l’expres-
sion de ma vive gratitude pour le nouveau témoi-
gnage d’estime et de confiance que vous venez de
me donner. Les fonctions de la présidence sont un
grand honneur, elles sont aussi une grande fâche.
Je continuerai de m’y dévouer tout entier, mais
j’ai besoin, pour y suffire, de pouvoir compter tou-
jours sur votre appui qui fait ma force au milieu
des difficultés que rencontre trop souvent l’accom-
plissement des devoirs qui me sont imposés. (Très
bien ! très bien !) Permettez-moi d’espérer que
vous apprécierez mes efforts avec indulgence
et. que votre sympathie ns me fera jamais défaut.
(Très bien ! très bien !) J’adress8 les remerciements
de la Chambre à son honorable président d’âge et
aux autres membres du bureau provisoire. (Très
bien !) »
Ces paroles ont été accueillies sur tous les bancs
par des applaudissements sympathiques.
Lie curé de Virofiay,
En Seine-et-Oise, dans un coin de ce petit monde
honnête et méritant où l’on se lève avant le jour
pour travailler jusqu’à nuit close, où les plus heu-
reux font moins de profit que de besogne, vivait
naguère un brave garçon, sain de corps et d’esprit,
jeune, svelte, bien tourné pour un paysan, aimé
et estimé de tout le voisinage. Augustin Roquet,
comme son nom l’indique, n’était pas né pour
devenir un héros de roman. Roquet par son père,
Doliget par sa mère, il compte parmi ses ancêtres
plus de maraîchers que de croisés. Aux modestes,
mais délicates fonctions de facteur rural à Triel,
il ajoutait un supplément de ressources en chaus-
sant le prochain. Quand le facteur avait eDjambé
assez de kilomètres pour gagner 50 francs par
mois, le cordonnier venait à la rescousse et étalait
un peu de beurre sur le pain sec üe l’administra-
tion des Postes.
Bon ouvrier, bon employé, bon sujet, Augustin
Roquet, par surcroît, était' bon catholique de père
en fils. Non-seulement il allait à la messe avec ses
estimables parents, mais il avait, il a encore un
jeune frère au grand séminaire de Versailles.
Ah ! s’il n'avait qu’un frère dans le giron de
l’Eglise ! Malheureusement, il y possède aussi un
cousin.
L’abbé Jules Dangerville, Doliget par sa mère
et cousin germain du malheureux Augustin Ro-
quet, était naguère curé de Virofiay. C’est un gar-
çon de 29 ans, fort bien de sa personne, à ce qu’on
dit, et doué d’une certaine éloquence. M. Dupan-
loup, évêque d’Orléans, qui habite Virofiay en été,
appréciait ce jeune prêtre ; quelques châteaux des
environs lui faisaient accueil à l’heure du diner.
Mais ni l’Eglise, ni le monde ne rendirent jamais
aussi pleine justice àses talentsque Maria Blachet,
couturière et présidente de la confrérie de la
Vierge.
Maria est une brunette de vingt ans à peine,
plus petite que grande, gentille plutôt que jolie,
dévote à trente-six carats et tout feu. Pour qui?
Pour Dieu, sans doute, et pour la Vierge, et, pour
les saints ensuite, mais avant tout pour l’irrésis-
tible curé. .
On n’a pas le cœur d’envouloir à une pauvre fille
de campagne, couturière de son état, élevée par
une famille d'honnêtes et simples jardiniers, quand
on la voit follement éprise d’un homme que tant
de choses contribuaient à lui rendre cher et sacré.
Et comment donc se défendrait-elle contre ce par-
venu florissant, bien en chair, qui officie dans des
habits dorés, qui boit dans un calice de vermeil,
qui parle le dimanche au nom du Tout-Puissant,
qui, à l’ombre du confessionnal, pénètre avec une
autorité souveraine au plus profond des âmes, et
qui, ie lendemain dit à la couturière, sa pénitente:
“ J’entends que vous me donniez un jour chaque
semaine; il y a du linge au presbytère et nulle
autre que vous n’est digne d’en prendre soin. »
Il faut que l’abbé Dangerville ait visiblement
abusé de ses avantages, puisqu’il y eut scanda e à
Virofiay et que l’évêché défendit au jeune prêtre
de recevoir la jeune fille chez lui; mais il éluda
ce commandement, grâce à la complaisance de sa
mère. Maria Blachet vint toujours une'iols par se-
maine; mais comme elle se tenait dans la chambre
de Mm6 Dangervilie, le protégé de M. Dupanloup
avait le droit de dire : Elle n’est pas entrée chez
moi !
Cependant le public de la paroisse , mauvais
casuiste et très-bon logicien, disait obstinément :
«Ce gars fréquente cette fille: il est toujours
fourre chez elle quand elle n’est pas chez lui, et
cela finira mal un jour ou l’autre. « Au village,
l’opinion parle assez haut pour que les piressourds
soient contraints de l’entendre, et l'abbé Danger-
ville n’eut pas dans son bonheur la paix et la
sécurité qu’il avait rêvées. On commençait à dire
autour de lui que Marie Blachet était grosse. Ce
n’était qu’un faux bruit, mais qui pouvait devenir
vrai d’un jour à l’autre. Pour fermer la bouche
aux frondeurs, prévenir le scandale, arrêter les
sourds grondements de l’évêché, et enfin, le cas
échéant, faire souche d’enfants légitimes, lerepré-
sentant de Dieu à Virofiay s’avisa de marier sa
maîtresse.
Et comme il entendait la marier sans la perdre,
il choisit le mari dans sa propre famille. La Pro-
vidence, pensait-il, ne m’a pas donné un cousin
germain pour n’en rien faire.
Vous allez voir ce qu’il fit de ce pauvre Au-
gustin Roquet.
Ce paysan perverti par la lecture de quelques
infâmes, comme le Tractalus de Rebus Vene-
reis à l’usage des séminaires, ce parvenu grisé
par les vins et les politesses des châteaux, ce fa-
vori de M. Dupanloup, qui se voyait déjà au faite
des grandeurs ecclésiastiques, comblé de millions
et d’enfants naturels comme le cardinal Antonelli,
ne se fait pas scrupule de préparer un crime abo-
minable, un attentat à la famille et à la société.
Qu’est-ce que la société ? Qn’est-ce que la famille ?
Qu’est-ce que le repos et l’honneur d’un honnête
homme, son proche parent, en comparaison des
intérêts de l’Eglise, qu’il ne sépare pas du sien ?
« Viens avec moi, dit-il à Roquet : je te nomme
bedeau de ma paroisse ; l’emploi vaut mille francs
par an. Tu gagneras en outre un franc par jour à
garder la maison de campagne d’un ecclésias-
tique de Paris ; tu pourras travailler de ton état
dans les loisirs qui ne te manqueront guère. Et
pour comble de félicité, heureux coquin ! tu
épouses la vestale des vestales, là présidente de la
confrérie, la charmante fille de papa Blachet, jar-
dinier chez Mrae de Marisy, qui paye la robe de
noces I »
Roquet donna dans le panneau,et toute sa famille
avec lui. Pourtant son frère, le séminariste, ma-
nifesta quelques inquiétudes. Il était allé quelque-
fois à Virofiay, dans ses congés et ses vacances, il
avait observé Dangerville, et l’attachement du
curé pour Maria Blachet lui semblait dépasser un
peu la mesure. Mais on le laissa dire et l’affaire
suivit son cours.
Dangerville choisit, non loin du presbytère,
l’appartement du jeune ménage; Dangerville ac-
compagna les futurs époux à Paris lorsqu’ils y
vinrent quérir un mobilier. Un grand seigneur du
temps de la Régence eût payé tout cela de sa
poche. Dangerville se contenta de choisir la com-
mode, les chaises, le lit nuptial comme pour lui.
Soit que ces marques d’intérêt eussent paru
suspectes au futur, soit que Roquet eût respiré
l’atmosphère de méfiance qui entourait Danger-
ville dans sa paroisse, l’honnête et malheureux
garçon changea d’avis la veille des noces. Il
renonça spontanément, aux honneurs et aux avan-
tages que Dangerville lui avait assurés et annonça
la résolution d emmener sa femme à Triel, offrant
d’ailleurs de payer toutes les dépenses que ce
revirement entraînait après lui.
Le curé se mit en colère et accabla son malheu-
reux cousin d’un de ces débordements d’éloquence
qui ont fait autrefois la réputation de M. Dupan-
loup, Roquet tint ferme ; mais, hélas ! il céda de-
vant la menace. Quand Dangerville lui cria : « J’ai
de puissants amis à Versailles, qui te feront mettre
en prison ! Ton frère est au séminaire ; je l'en
ferai chasser ! » Roquet eut peur, il faiblit, il
épousa.
11 m’a conté lui-même, car c’est de lui que je
tiens tous ces détails et ceux qui suivront, que
l’allocution pastorale du curé fut ardente et pas-
sionnée au point de rendre malade la jeune frère
séminariste. Le pauvre petit suffoquait ; il sortit
de l’église pour respirer un air plus sain.
{A suivre.) About.
BELGIQUE
ANVERS, 15? janvier.
Ainsi que nous l’avons annoncé déjà, M. le
ministre des travaux publics vient di donné
! des ordres pour l’organisation, à parlir du
15 janvier courant, d’un nouveau train ex; ress de
Bruxelles pour Anvers et retour,
à Ce train quittera Bruxelles à 8 h. 10 m. du ma-
I tin, pour arriver à Anvers à 9 h 6 m.; son retour
? d Anvers aura lieu à 8 b. 5 m. du soir pour arri-
S ver à Bruxelles à 9 h. 1 m.
!’ Il sera en correspondance à Schaarbeek, le ma-
tin, avec un train partant de la station du quar-
. tier Léopoid à 8 h. et le soir avec un train partant
I pour ie quartier Léopold à 8 heures 56 minutes.
î Accident. — Un enfant de 3 ans, demeurant rue
î de la Pelisse, s’est blessé hier à l’œil en tombant
I sur du verre cassé.
I Le pauvre petit a été porté à l’hôpital ophtalmi-
g que de la rue St-André.
1 — Rixes. — Hier soir à la sortie du spectacle
i de la Compagnie Bavaroise rue St-Paul, deux in-
f dividus d’origine allemande se sont pris de que-
| relie et sont allés la vider dans un cabaret de la
I rue du Chaperon, à l’enseigne Posthoorn.
1 Avant, qu’on avait eu le temps d’intervenir l’un
■ des deux vauriens, musicien de profession, avait
I reçu deux coups de couteau de son adversaire.
| L’éveil ayant été donné, la police arrêta l’assas-
| sin sur le fait. Quant au blessé il a été transporté
à l’hôpital oü il a reçu les premiers soins d’un mé-
decin. Son état est très grave.
— Egalement, dans lasoirée d'hier,une querelle
de ménage a éclaté Rempart St-Georges dans une
maison mal famée.
Au plus fort de la dispute la femme s’étant saisie
d’un pelle en fer en a asséné plusieurs coups sur
son mari.
Ce misérable a été transporté à l’hôpital avec
une artère brisée.
Sa tendre moitié est arrêtée.
— Procès-verbal a été dressé à charge d’un
individu d’origine prussienne pour vol d’une somme
de fr. 66 au préjudice du nommé Ferd. Verlinden,
demeurant rue Klapdorp.
Procès-verbal a été dressé contre un autre indi-
vidu pour abus de confiance d’une somme de fr. 25
au préjudice du nommé Louis Schaep, demeurant
Place St-Jacques.
— On nous écrit de St-Léonard :
Le 9 courant, vers 9 heures du matin, on a décou-
vert, dans un fessé, le cadavre du nommé Bartholomée
Aerden, âgé de 77 ans, propriétaire.
On suppose que ce malheureux y sera tombé acci-
dentellement en coupant du bois sur Ja lisière dudit
CONVOCATIONS.
Association, libérale et constitutionnelle
Le sous-comité de la lro section se réunira aujourd'hui
vendredi, 12 courant, à 8 1/2 heures du soir, an local
ordinaire, l'Etoile, rue du Chaperon,, pour délibérer
sur les affaires qui sont à l’ordre du jour.
Sous-comité de la 5* section. — Demain samedi 13
janvier, il n’y aura pas de réunion pour les membres
du susdit sous-comité.
Société de Géographie. — Dimanche, 14 janvier, à
1 heure après-midi, séance générale à l’Hôtel de Ville
(sallo du Conseil communal).
INFORMATIONS DIVERSES.
Cercle artistique.— Nous rappelons aux membres
du Cercle que la conférence de M. Scherpenseel sur
les intéréts communs de tous les Pays-Bas : Sarnen-
ice 'hing, de leus der Nederlanden, aura lieu aujour-
d'hui, à 8 1/2 heures du soir.
La répétition de la division de chant de samedi est
remise au mardi 16 courant.
— Van Maerlant’s Kring. — Zondag 14 januari,
des avonds ten 5 1/2 ure, in het Zwik, te Niel, voor-
dracht en concerto.
Spreker, de heer F. A. Daneo, zoon. Onderwerp :
Eenige bladzijden uit de Vaderlandsehe geschiedenis.
Bijeenkomst in den Cercle ten 2 ure.
Zondag 14 januari, des avonds ten 4 1/2 ure, in het
Koningspaleis te Santvliet, voordracht en concerto.
Spreker, de heer Louis Rosseels. Onderwerp : De
omwenteling van 1830 en hare gevolgen.
' Bijeenkomst ten 1 uur in het Café des Boulevards,
Gemeenteplaats.
— Théâtres des Variétés. — Beaucoup de monde a
déjà été assister aux exhibitions de la célèbre Compa-
gnie bavaroise qui reproduit avec personnages vi-
vants et une fidélité scrupuleuse les principaux ta
bleaux de maîtres dans le genre religieux surtout.
Mais la salle de la rue St-Paul était d’abord trop
petite pour contenir tous les curieux et n’avait en-
suite pas l’éclairage et l'aménagement voulu pour
donner aux reproduci.L'ns de la Compagnie de M.
Schneider, le cadre qu’elles comportent.
Nous ne pouvons donc qu'applaudir à l’idée de con-
tinuer ces représentations dans la sallo d s Variétés,
Elles auront lieu dimanche 14et mardi 16 courant.
Avis aux retardataires. '
— Société de Musique. — Vendredi 12 courant, ré-
pétition à 8 heures du soir.
— Cercle'Albert Grisar. — Vendredi 12 courant,
à 9 heures du soir, répétition au local de l'Harmonie,
rue Aremberg.
.Dimanche 14 courant, à midi, répétition générale
avic orchestre et solis au mémo local.
— Utilité publique. — La Compagnie des Tram-
ways nationaux vient d’introduire une excellente
innovation dans son service.
A dater du 15 courant elle se chargera du transport,
des petits paquets dans la ville proprement dite cours
dans toute l’enceinte à des prix variant de 20 à 40 c.
par paquet.
Une réduction de 50 0 0 slir les prix de transport sera
accordée aux personnes qui feront transporter au mi-
nimum 300 paqnets dans le courant d'un mois.
Ainsi les magasins qui ont à expédier au-delà de 19
paquets par jour, ne paierontque 10 et 15 cent, pour ce
gros transport. •
11 est inutile d’insister pour démontrer les avantages
que le commerce de détail retirera de cette innovation.
— On nous informe que le tirage de la magnifique
tombola, organisée par quelques voisins, afin de venir
en aide d’une veuve et de ses six enfants en bas âge,
aura lieu dans le local le Prince de Liège, tenu par le
sieur J. De Wit, coin de la rue St-Ruch et des Bé-
guines, le 15 de ee mois, à 8 heures dn >oir.
Nous engageons les personnes charitablesà coopérer
encore à cette bonne action.
Les lots non réclamés endéans la quinzaine, seront
vendus au bénéfice ds l’oeuvre.
FAIT® DIVERS.
les bassins uoltllers. — M. le juge-commissaire
L'tmbotte a levé ca maffn, a 9 heures, ins scellés qu’il
avait apposés samedi soir au siège de la Société lail-
lie. MM. les curateurs Hanssens etSlosse,rentrés hier
soir de Paris,d’où ils ont rapporté les renseignement»
et des documents nombreux, ont immédiatement eom
mencé i’ii.yjntaire qui se poursuit avec la plus grande
activité.
M. Philippart fils assiste à cet inventaire comme
porteur de la procuration ad hoc de M. Simon Philip-
part.
la légende bes oncles «'awérique est en passe de
devenir réalité. Nous avons rapporte, il y a quelques
jours à peine, — sous la rubrique Chronique de Vexté-
rieur — qu’un pauvre orphelin, habitant les environs
de Rouen, s'est trouvé subitement à la tête d'une for
tune considérable que lui avait léguée un oncle d’A é-
rique.
Une aventure a peu près semblable vient d’arriver
à un tout jeune garçon qui, à cette heure, s’il existe
encore, ignore sa boune fortune. Nous disons s’il existe
encore, parce que depuis plusieurs jours les recherches
qui ont été faites pour le retrouver n’ont pas abouti.
Il y a sept ans environ, une femme déjà âgée et qui
par son extérieur semblait appartenir à la classe ou-
vrière, se présentait chez un brave et digne homme
que tout Bruxelles connait: Toone Reepers, qui, dans
la modeste sphère où il vit, a la louable manie de s’oc-
cuper d’œuvres de bienfaisance.
Cette dame était accompagnée d’un”petit garçon âgé
de trois ans, son petit fils, qui venait, disait-elle, ae
perdre son père et sa mère. Elle venait supplier M.
Keepers de faire jidmettre le pauvre petit dans un or-
phelinat.
Le brsve Toone, dont on n’implorait jamais en vain
le bon cœur, promit de faire ce qu’il pouvait et réussit,
en effet, à faire admettre l’enfant, à l'Orphelinat qui
existait, à cette époque, à Schaerbeek et dont M. Luyt-
garens était le directeur.
Le petit garçon placé, sa grand’mère ne s’en occupa
plus, M. Reepers ne la revit jamais et n’entendit plus
parler d’elle.
De temps en temps, M. Reepers alla revoir l’enfant
et, lui porta quelques douceurs. Malheureusement l’or-
plielinat de Schaerbeek fut fermé à la suite de faits
déplorables qui s’y étaient passés et que nous ne vou-
lons pas rappeler ici.
Les enfants furent envoyés les uns dans d’autres or-
phelinats, les autres chez des particuliers. A partir de
ce moment, M. Reepers perdit de vue son petit pro-
tégé. Lorsque la semaine dernière, à sa grande sur-
prise, il vit arriver chez lui la soi-disant grand’môre
de reniant abandonné qu’elle venait réclamer, et voici
ce qu’elle raconta alors, ce qu’elle confirma plus tard,
avec les preuves à l’appui, au commissaire de police
de Schaeibeek.
La mère de l’enfant, après avoir abandonné celui-ci,
se rendit en Amérique, où elle épousa un négociant
qui fit d’excellentes affaires et se trouve actuellement
à la tête d’une brillante fortune. Trois enfants sont
issus de ce mariage.
Il y a peu temps, la mère devint dangereusement
malade et sentant sa fin approcher, elle confessa à son
mari la faute de sa jeunesse et obtint la promesse
qu’il ferait son possible pour retrouver cet enfant et
traiterait ee dernier comme s’il était le sien.
Le mari tînt sa promesse et immédiatement après
la mort de sa femme il fit les démarches qu’elle lui
avait indiquées et fut remis aussi sur les traces delà
grand’mére de l’enfant qui ignorait ce que ce petit était,
devenu. Elle s’adressa alors à M. Reepers qui, lui aussi
ainsi que nous l’avons dit, avait perdu de vue cet en-
fant.
La grand’môre s’informa ensuite à l’autorité de
Schaerbeek, et en ce moment M. Thelie, commissaire
en chef de cette commune, fait les plus actives re-
cherches pour savoir ce que ce petit garçon est devenu.
Celui-ci ôtait inscrit à l’orphelinat sous le nom d’Oscar
Cox ou Kocx, il est âgé d’environ dix ans. Les per-
sonnes qui posséderaient quelques renseignements de
nature à pouvoir le retrouver sont priées de les adres-
ser à M. Thelie.
détournements consibérables au préjndice de
l’agence de Huy de la Banque Nationale. — Oa écrit de
Hiiy, en uate de mercredi, à la Meuse :
- Le déplorable exemple donné par certains finan-
ciers de la capitale semble devoir se propager en gro-
I vince. Hier soir, notre ville était sous le coup de
| l’émotion produite par un fait extrêmement grave. Le
bruit s’était répandu que M. M..., caissier de l’agence
d 1 la Banque Nationale en notre ville, avait commis,
au préjudice de cette agence, des détournements im
portants que l'on évaluait à environ 150,000 franc».
» Ce bruit n’était malheureusement que trop.fondé.
Le caissier infidèle a avoué les actes qui lui sont re-
prochés.
» Ces détournements ont eu lieu pour faire face à
des opérations de bourse qui se août traduites par dos
pertes considérables.
» Une instruction a été immédiatement ouverte par
le parquet, et le caissier a été arrêté et rcrouéala
prison cellulaire. Il a déjà subi plusieurs interroga-
toires.
» Depuis hier, on travaille activement au bureau de
la Banque Nationale pour chercher à établir l’impor-
tance des sommes détournées. »
Le Journal de Liège publie, à ce sujet, les rensei-
gnements suivants :
» Le caissier de l’agence de la Banque Nationale, le
nommé Félix Martine», âgé de vingt six ans, né à
Huy, jouait depuis quelque temps à la Bourse. N’ayant
point de fortune personnelle et ne jouissant que d’un
mqdique appointexnent de quinze cents francs, il vou ■
lut s’enrichir en peu de mois ; il a fait des spé-
culations qui ne lui ont pas réussi, et à la fin il
a puisé largement dans la caisse de l'agenc8 de la
Banque Nationale. Ses détournements s’élèvent à la
somme considérable de 143,060 fr., sur laquelle il ne
peut remettre que des titres dépréciés d’une valeur
totale d’environ27,500 fr. Les vols auraient été commis,
paraît-il, dans le courant de l’année dernière. La
soustraction la plus importante (elle est d’un chiffre
de 50,000 fr.) a été perpétrée le 29 décembre dernier.
» M. Freson, procureur du roi, M. Bribosia, juge
d'instruction, et un greffier adjoint, se sont transportés
hier mardi, vers quatre heures de relevée, dans les
bureaux de la Banque Nationale. La correspondance
du prévenu a été saisie, et ce dernier arrêté. Les ma-
gistrats instructeurs ont prolongé l’information jus-
que bien tard dans la soirée.
“ Aujourd’hui mercredi, les mômes magistrats ont
opéré une visita domiciliaire en la demeure de Mar-
tines. On dit que celui-ci, voyant que tout était décou-
vert, a voulu se suicider. Heureusement, son projet
n’a pu s’accomplir.
» Ce triste épisode, qu’on peut comparer aux faits
d infidélité de quelques financiers de Bruxelles, est
encore dû à la fièvre de lucre qui, malheureusement
de nos jours, fait tant de ravages dans les espits. »
i n vol de 5,000 francs à été commis à la gare des
Guillemins.
Voici dans quelles circonstances :
Lundi, à 7 h. 38 m. du soir, entrait dans la gare des
Guillemins l'express venant de Bruxelles, avec un en-
voi de 30,000 fr. fait par la Banque nationale à la
Banque nationale de Liège, par l’intermédiaire des
messageries Van Gend.
Cette somme était contenue dans 6 sacs de 5,000 fr,
chacun, en pièces de I fr.; chaque sac pesait 25 kilos.
Ils furent reçus par le facteur Hubens, qui en donna
décharge au conducteur du train, et ils furent portés
deux à deux, un dans chaque main, Dar un ouvrier,
dans le bureau du facteur. Ce bureau es; situé sous la
gare couverte à côté du buffet de première classe.
Très-étroit, il est toujours encombré de colis, et par-
fois une partie de ceux-ci doivent rester à la porte. Le
coffre fort étant rempli, les sacs furent déposés, con-
fondus avec les autres marchandises.
Cependant, vers 10 heures, le facteur Hubens quitta
son bureau, qu’il ferma à clef, pour aller à la réception
des colis des trains de l'Etat de Bruxelles, de Herve,
de Vervjurs, qui, de 10 à 10 1/2 heures arrivent en
gare Quand il rentra dans son bureau vers 10 1/2
sures, la clef refusa de jouer et,ayant pousséja porte
s’ouvrit; celle-ci avait donc été ouverte; mais Hubens,
bfon qu’étormé, ne remarquant rien d’insolite, ne s'en
préoecuna pas davantage.
Ce ne fut que mardi matin que l'on s’aperçut de la
disparition de l’un des sacs de 5000 fr.
Immédiatement, les banquiers et les changeurs
furent prévenus.
Hier, une enquête a été faite par MM. Driarge. in-
génieur ; Thiry, inspecteur ; le chef de station et le
sous-eh^f de service. La police, aussi prévenue, fait
des recherches, mais jusqu’à présent rien n’a abouti.
Empressons-nous dédire que Hubens est an ancien |