Full text |
ren
nt un US
© 06
pour monter sur ce rocher accidentel, formé par des blocs de pierre et des quartiers de
rocher, entassés pêle-mêle, les uns sur
s les formes, des surfaces inclinées en tous sens, laissant entre eux des fentes
les autres, sans aucun ordre et présentant des inéga-
lités de toute
plus ou moins larges,
se fait à la lueur des flambeaux, le plus souvent par des personnes qui n'en ont pas
l'habitude, et sur des surfaces glissantes tournées de toutes les manières. On commence
et de tous côtés des précipices profonds; ajoutez à cela que le voyage
ordinairement la montée près des deux Pyramides, et l'on monte dans la direction de
l'est; parvenu à la distance de 80 m., en ligne droite et horizontale, on se trouve sur une
espèce de plateau, ayant à sa droite, vers le sud , le sommet de l'éboulement, dont la base
. . 1 NE ®, 5 t s ,
est à gauche dans le fond, ainsi quune por tion de la Lesse; en avant, vers l'est, se
trouve le cabinet ou boudoir de Proserpine; derrière celui-ci, au nord-est de la salle, on
rencontre le portique des Draperies et les stalagmites les Jumeaux. Afin de pouvoir Juger
de la grandeur de cette excavation , de ses proportions gigantesques et de celles de la pyra-
mide formée par l'éboulement des couches centrales du rocher, il faut placer des lumières
de distance en distance autour de la base de l'éboulement et à son sommet; c'est alors qu'on
peut concevoir combien ilest grand, et quelle structure ample et colossale doit avoir cet
immense dôme. Quand on dirige les regards vers la voûte, les yeux ne rencontrent que les
ténèbres du chaos; à ses pieds l'on ne voit que les débris du monde; autour de soi l'on
n'observe que le silence et la désolation. Un seul point cependant laisse entrevoir une
portion de la voûte de cette immense caverne; il est situé au sud de la salle; en cet en-
droit le sommet de l'éboulement touche à la voûte : là se trouve un petit plateau presque
totalement recouvert par la terre argileuse détachée de la masse qui, en cet endroit,
se trouve interposée entre la voûte et le rocher accidentel. En arrivant à 4 m. du sommet,
lon remarque vers la gauche de fort belles cristallisations en stalactites et en stalagmites,
de plusieurs mètres de circonférence; elles sont passablement blanches et forment une
espèce de trône : au devant de cette cristallisation se trouve une colonne en stalagmite dela
hauteur de 1,50 m. Cette colonne est probablement la stalagmite la plus élevée de la grotte;
elle est placée là comme une vigie : le sommet du rocher, vu d'une certaine distance, lorsqu'il
est éclairé, et que deux ou trois personnes sy trouvent convenablement placées avec leurs
lumières, offre un spectacle dont l'effet est fort singulier; c'est le trône de Pluton. Quand
on est sur le petit plateau du sommet, l'on voit distinctement la portion de la voûte qui
l'avoisine, puisqu'on n’en est éloigné que de quatre mètres; elle est formée, en cet endroit,
par une surface presque horizontale qui semble sappuyer d'un côté sur une portion de
l'éboulement, de l’autre sur une masse de stalagmites. Lorsqu'on se trouve assis sur ce trône
ou debout sur ce plateau ,on a l'âme émue de sentimens divers; quand on considère la vaste
étendue de la salle, les grandes dimensions de sa voûte rustique et rocailleuse, quand on se
représente lescauses de sa formation, les accidens qu'elles ont dû produire et qui, peut-être
à l'instant même, peuvent se renouveler, l'on est mal à son aise ; quand on pense à l'élévation
où l'on se trouve, à l'énorme éboulement dont la pyramide est formée, à la grandeur des |