Full text |
FRANCE.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Paris, 2 janvier.
Difficulté des* difficultés ! ne vous attendez pas à un
courrier bien rempli de nouvelles après ces journées
de têtes, quand le monde politique s'est mis en conge;
pourtant il reste encore matière à vous intéresser et
ie remplirai mon devoir, y compris, pour la circon-
stance du nouvel an, l’hommage de mes souhaits à vos
lecteurs et à vous.
Je vous prie de laisser aller à qui de droit mon com-
pliment tout particulier sur la façon dont il apprécie
en tête de son bulletin du dernier numéro paru du
Précurseur, la conduite des électeurs de Paris en
face de l’élection qui se prépare pour le dimanche 7
janvier. " , , . , , ,
Les choses se sont passées hier a Versailles selon le
programme publié par le journal officiel. Il n’y a eu
que le corps diplomatique qui n’ait pas été reçu au mo-
ment prévu ; ces excellences, s’étaient donné rendez-
vous à la gare et l’inexactitude de quelques-unes
d’entr’elles leur a fait manquer le train. De là un re-
tard d’une heure et l’explication de ce fait que MM. le
nonce du Pape, lord Lyons, d’Apponyi, Olozaga et au-
tres ont défilé en pleine magistrature.
Les dilettanti en matière de cérémonial auront beau
jeu à crier contre les réceptions en frac, car assuré-
ment les échantillons épars que j’ai vus de personna-
ges de toutes formes m’ont décidément confirmé dans
cette vieille opinion que les gravures de journaux de
modes idéalisaient notre sexe jusqu’à l’invraisem-
blance. . ' ,
Aujourd’hui, les réceptions continuent dans les mi-
nistères,c’est-à-dire que les ministres font défiler leur
nombreux personnel, mais fine faut pas croire que pour
M. Pouyer Quertier il s’agisse d’une revue de 70,000
hommes, mettons en douze cents et n’en parlons plus.
Un personnage très fêté à Paris dans ces derniers
jours, ç’a été M. Anspacli.le bourgmestre de Bruxelles.
Votre concitoyen — est-il ou n’est-il pas parent du
conseiller àlacour de cassation en France,dont la fille
est mariée à M. de Rothschild 1 — est en train de fon-
der à son profit une véritable notoriété et les derniers
troubles de votre capitale ont achevé de prouver son
libéralisme, son indépendance et aussi le très grand
sentiment de ses devoirs.
Quand les premiers magistrats d’un pays ne tombent
pas malades au moment du danger, ou ne prétextent
pas “ d’autres soucis pour tirer leur épingle du jeu «
on peut espérer ne pas voir c : noter les institutions
d’un pays pour la moindre émeute qui se sera produite.
De Marseille, on a des nouvelles de M. Gambetta
qui s’efforce de réconcilier les grosses têtes du parti
et ne voudraitpas voir échouer MM. Challemel-Lacour
et Bouchet, ses candidats préférés, contre MM. Roux-
Larcy et Simonin, trop conservateurs.
Les initiés ne prêtent que peu d’attention à la lutte
•électorale elle-même, ils voudraient voir éclater la
ouerre entre MM. de Kératry et Gambetta, deux enne-
mis depuis le temps du gouvernement de la défense
nationale, car ils savent que M. de Kératry se vante
d’avoir préparé son dossier Gambetta de façon à couler
définitivement celui-ci à la première rencontre.
Ce soir, on me communique la profession de foi de
M. Vautrain, très attendue, très désirée, après la
rupture bruyante entre les divers journaux qui com-
posaient l'Union parisienne de la Presse. Je vous
envoie ce document qui sera commenté furieusement
dès demain. , , , ,, , ...
Je vous recommande la lettre de ce conseiller mu-
nicipal excentrique de Paris, M. Mottu, qui est pro-
priétaire ou inspirateur d’un journal Le Radical. Cet
escompteur malheureux écrit à ses collègues pour
leur annoncer que plus que jamais il compte faire
société avec eux et que la responsabilité de sa faillite
remonte tout entière au gouvernement.
L’instruction relative aux méfaits financiers de M.
Janvier de la Motte, un préfet qui fut en faveur sous
l’empire, est close et l’on attend de la Chambre des
mises en accusation l’arrêt qui le renverra devant les
assises de la Saine inférieure. C’est autant de popula-
rité sur la planche pour cette individualité qui résume
plus de sympathie que de haine.
Aux derniers renseignements, M. d Harcourt reçoit
l’ordre de demeurer à Rome auprès du Saint-Père et
M. de Goulard part pour occuper son poste d’ambassa-
deur auprès de Victor-Emmanuel.
La démission de Mgr Dupanloup fait moins de bruit
quele prélat n’én attendait peut-être... On se demande.
seulement si cette démission détâche de lui une qualité
qui semble indélébile. Dans tous les cas cette déter-
mination ab irato, nous promet une lutte fougueuse
dans l’Assemblée lorsque l’évêque-député s’attaquera
au projet de M. Jules Simon.
Gest le journal Le Radical, qui inaugure lenouveau
procédé des rectifications fournies officieusement par
le ministre de l’intérieur. -
Il ne faut attribuer aucune importance à 1 absence
de M. d’Arnim aux réceptions d’hier : il paraît que
n’étant que chargé d’affaires, ce diplomate ne pouvait
se ranger parmi des ambassadeurs dûment accrédités.
L’empereur du Brésil a assisté aujourd’hui à la
séance de l’Académie des sciences: il était conduit par
le o-énéral Morin ; il ne lui a été rendu aucun honneur,
il a gardé l’attitude d’un visiteur incognito, il a pris
quelques notes après avoir écouté très-attentivement
une séance de discussions qui a duré une heure trois
quarts. Les traditions de l’Académie des sciences s’op-
posent à toutes cérémonies envers des visiteurs prin-
ciers. „ ,. . . .
Précisément, on nommait par élection vice-presi-
dent de l’Académie, M. de Quatrefages, le même savant
qui reçut Don Pedro à Anvers dans la réunion de la
Société internationale de géographie, si je ne me
trompe.
On mande de Versailles, le 31 décembre, à l’agence
Havas :
V Ce matin, à onze heures un quart, le Président delà
République, accompagné de tous les ministres et de M.
Barthélemy Saint-Hilaire, entrait dans la cour du château.
Le cortège était précédé, dans l’avenue de Paris, d’un
peloton de cuirassiers, qui s’est arrêté sur la place d’Armes.
Un peloton de gendarmes a continué jusqu’à la porte de la
présidence de rÀssemblée.
., M. Grévy et les membres du bureau attendaien s M.
Thiers à la porte du salon de la présidence. L''entrevue a
été très cordiale, mais il n’y a pas eu de discours.
» A midi moins un quart, le Président de la République
rentrait à la préfecture avec le même cérémonial.
„ Dix minutes après, M. Grévy et le bureau arrivaient/
Il v a eu, comme la première fois, échange de paroles ami-
cales et de politesses, mais aucun discours.
» Après la réception de M. Grévy a eu lieu celle des dé-
putés. Ceux-ci sont venus en grand nombre et de toutes
nuances, mais un à un ou par groupes, et non pas en corps.
Le Président de la République s’est mêlé à eux, serrant la
main à ceux qu’il connaissait particulièrement et recevant
les souhaits de tous. Les félicitations qui ont été adressées
à M. Thiers dans ces causeries intimes ont été très chaleu-
reuses.
» Le duc d’Aumâle et le prince de Joinville n ont pasparu
à la réception, mais on y a remarqué la présence de plu-
sieurs de leurs amis, qui ont assuré M. Thiers de leur dé- '
vouement et ont grote : é vivement que, dans la récente,
discussion sur la Banque, il n’y avait eu de leur part au-
cune arrière-pensée politique, mais un simple dissenti-
ment financier. .
» En somme, la réception des députés a laisse chez tout
le monde la plus heureuse impression.
„ Les autres réceptions ont suivi conformément au pro-
gramme publie par le Journal officiel.
x Quand le tour de l’armée de Versailles est arrivé, on a
activé un peu le défilé. M. Thiers a serré la main à tous les
officiers qu’il connaissait.
» Pendant toutes ces réceptions, les ministres étaient
dans le salon de M. Thiers, ainsi que les états-majors du
général de Cissey et de l’amiral Pothuau.
* Il est inexact que le prince Orloff ait été reçu hier par
le président de la République.
» On ignore encore ici si le prince Orloff est arrivé à
Il paraît certain que AI. de Gontaut-Biron partira après-
demain mardi pour aller occuper son poste à Berlin.
„ On n’attache ici au euh e portée à un télégramme du
Wanderer, de Vienne, d’après lequel des négociations se-
raient engagées entre la France et la Prusse pour la libé-
ration complète de notre territoire ; on ne croit pas qu’une
négociation dans ce but puisse être ouverte avant le paie-
ment completdu quatrième demi-milliard,c’est-à-dire avant
le mois de mai prochain.
- Versailles, le lsr janvier.
•• Aujourd’hui, à midi un quart, le corps diplomatique a
été reçu par M. Thiers. L’assistance était plus nombreuse
qu’elle ne l’a jamais été en pareille circonstance ; elle se
composait de cent personnes environ. Plusieurs ambassa-
deurs, lord Lyons et M. S. de Olozaga entre autres, avaient
amené tout le personnel de leur ambassade; Migra était
accompagné de trois attachés.
» Contrairement à ce qui se passait d’habitude, le nonce
n’a pas pris la parole au nom du corps diplomatique. Cha-
que cher d'ambâsSade ou de légation a présenté son per-
sonnel, et s’ést adressé directement à M. Thiers qui a ré-
pondu à chacun, sans que les paroles échangées aient pris
les proportions ou l’importance d’un discours.
»> M. Thiers a même affecté, si l’on peut dire ainsi, de
parler à voix basse, de manière à ne pas sortir du ton et des
allures d’une simple conversation.
» Dans son entretien avecM. S. de Olozaga,M. Thiers lui
a dit qu’il faisait des vœux pour la prospérité de l’Espagne
et de sa dynastie.
» M. le prince de Metternich, qui avait présenté la veille
ses lettres de rappel, n’assistait naturellement pas à cette
cérémonie. L’absenoe de M. d’Arnim, quoique aussi facile-
ment explicable, a donné lieu à certains commentaires qui
tombent d’eux-mêmes devant le simple exposé des faits.
»» M. d’Arnim èst en mission à Versailles, mais il n’a pas
de titre régulier ; il n’est pas officiellement accrédité auprès
du gouvernement français ; il n’a pas même encore été
relevé de ses fonctions d’ambassadeur de Prusse à Rome ;
il ne pouvait donc pas figurer dans une cérémonie officielle
parmi les diplomates accrédités auprès de notre gouver-
nement.
» Il avait d’ailleurs écrit à M. Thiers pour lui exprimer
son regret de ne pouvoir (pour toutes ces raisons) se join-
dre à ses collègues.
»» Après le départ des membres du corps diplomatique,
les réceptions ont continué dans l’ordre indiqué par le
Journal officiel. C’étaient les députations des ministères,
de l’Institut, des grandes administrations des préfectures
de la Seine et de Seine-et-Oise, des conseils municipaux de
Paris et de Versailles, des conseils généraux de la Seine
et de Seine-et-Oise, des tribunaux, des cours d’appel, de
cassation, des comptes, du Conseil d’Etat, des différents
clergés de Paris, et enfin de l’armée de Paris.
” Deux discours ont été prononcés, l’un par M. de Gilar-
din, au nom de la cour d’appel de Paris, l’autre par M.
Franck, de l’Institut, au nom du consistoire israélite ; M.
Thiers, qui avait pris pour règle de ne prononcer aucun
discours, s’est contenté de dire quelques mots.
» Le maréchal Mac-Mahon s’est tenu| constamment,
comme la veille, auprès du président de la République,
ainsi que tous les ministres et M. Barthélemy Saint-Hilaire.
»> La plus grandé cordialité n’a cessé de régner dans ces
réceptions, qui ont été terminées à deux heures.
». M. Thiers, après déjeuner, est allé faire une prome-
nade en voiture. .
»» Le corps diplomatique, en sortant de chez M. Thiers,
s’est fait inscrire chez M. de Rémusat; bon nombre de ses
membres sont allés aussi se faire inscrire chez M. Grévy. »
Voici le texte de la circulaire que M. Vautrain
adresse aux électeurs du département de la Seine :
Electeurs,
Vous êtes appelés à nommer un député à l’Assemblée na-
tionale le 7 janvier.
De votre choix peuvent dépendre le retour prochain de
l’Assemblée à Paris, le rétablissement immédiat, par Tor-
dre moral, de la grandeur de la France, et à l’interpeur et
à l’étranger.
Votre représentant à l’Assemblée nationale doit y porter
une pensée de conciliation et d’apaisement, non une parole
de défi. La voix de Paris dans son calme est toujours assez
puissante pour être entendue et écoutée.
On me demande aujourd’hui d'accepter cette candi-
dature.
Je n’ai jamais reculé devant Facoomplissement d’un de-
voir : j’accepte.
Je ne suis pas un homme nouveau pour Paris. ,
Ma vie est une, mes actes ont toujours répondu à mes
paroles.
Mes convictions n’ont jamais varié.
Adjbint à la mairie du quatrième arrondissement, j'ai,
dans les fatalesjournées de juin 1848, défendu la République
en défendant là cause de Tordre et le respect des lois.
Maire, lors du coup d’Etat du 2 décembre 1851, j’ai pro-
testé contre cette violation de la loi, j’ai quitté mes fonc-
tions et suis resté dans la vie privée pendant les vingt
années de l’Empire.
A l’époque la plus douloureuse du .siège, j’ai accepté les
fonctions de maire du quatrième arrondissement qui m’é-
taient déférées par le suffrage de mes concitoyens.
Elu membre au conseil municipal de Paris par ceux au
milieu desquels j’ai passé ma vie, j’ai été porté par la
double élection de mes collègues à la-présidence du conseil
municipal et à celle du conseil général ; j’ai aidé à prouver
que c’était en restant dans les limites de leurs attributions
que ces conseils pouvaient rendre les services qu’on était
en droit d’attendre d’eux.
Tous mes votes ont été inspirés par le sentiment de la
liberté. J’ai voté l’instruction gratuite et obligatoire pour
élever plus haut l’intelligence du peuple.
Sur la question laïque, j’ai voté pour la liberté de chaque
commune de choisir son instituteur. La liberté dans l’élec-
tion est le corollaire de la liberté de conscience.
Electeurs,
Loin de mettre la république au-dessus du suffrage uni-
versel et plein de respect pour la volonté nationale, je
pense, comme en 1851, que les institutions républicaines
peuvent seules aujourd’hui tirer le pays de la difficile situa-
tions où il se trouve.
Je flétris énergiquement la Commune et ses horreurs, et
je considère que la compétition des partis amènerait de
nouveaux malheurs.
Soutenons le gouvernement du Président de la Répu-
blique et encourageons par notre concours une politique
fondée sur la modération et le désir de délivrer le plus'
promptement possible le sol de la patrie de la domination
de l’étranger. -
Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est fonder le parti de là
France.
VAUTRAIN,
président-du conseil général de la Seine
et du conseil municipal de Paris.
Paris, le Ie1’ janvier 1872.
Lesjournaux qui soutiennent la candidature de M. Vau-
train sont, jusqu’à présent, le National,le Siècle, le Temps,
Y Opinion nationale, le XIXe Siècle, le Bienpublic,le Soir,
elle Courrier de France.
Le Journal des Débats et la Liberté se montrent égale-
ment assez favorables à la candidature de l’honorable
président du conseil municipal, sans toutefois se pronon-
cer définitivement. . EfSSS
Voici la lettre par laquelle M. Dupanloup a donné
sa démission de membre de l’Académie française :
“ Paris, 30 décembre 1871.
» Monsieur le directeur,
» Je ne puis plus avoir l’honneur de faire partie de l’Aca-
démie française. Veuillez bien lui faire agréer ma démis-
sion, et veuillez agréer vous-même l’hommage de ma par-
faite considération. »
•• f FÉLIX.
» évêque d’Orléans. »
BELGIQUE.
ANVERS, .3 Janvier.
Les nombretix amis de M. Louis Legros apprendront
avec plaisir que l’amélioration que nous constations
hier clans son état, a fait.de nouveaux progrès.
On nous fait remarquer à ce' sujet que lorsque l’ac-
cident a eu lieu, les exercices de la cavalerie de la
garde-civique venaient de finir. C’est ‘parfaitement
exact.
La police a arrêté deux ouvriers pour vol de cuirs
au Bassin. Les voleurs ont été écroues à la prison cel-
lulaire.
— Le bâteau de pêche Henry et Anne, patron Jean
Cappendyk. armateurs J. VandenBemden frères, vient
d’accomplir le plus court voyage au Doggersbank que
jamais bâteau de notre port ait accompli.
En sept jours il nous apporte 4000 églefins, 300 cabil-
lauds et 30 lingues. Il n’a eu que cinq jours de mer.
— 80 veaux ont été exposés en vente au marché de
ce jour. Ils ont été vendus sur pied de fr. 1-00 à 1-10 par
kilogramme.
Renseignements météorologiques transmis par
l'Observatoire de Paris.
Matinée du 3 janvier.
Vent modéré à iaible entre S.-Ö. et N.-O.; couvert,
nuageux, ■
47 Fhurso; 55 Valentia, Scarboro; 60 Penzance, Yar»-
mouth, Copenhague; 65 Rochefort, Besançon, Riga.
FAIT® DIVERS.
Le comte de Flandre a offert, samedi dernier, un grand
dîner auquelassistaient deux cents personnes environ. La
soirée s’est terminée par un bal qui s’est prolongé jusqu’à
près de deux heures du matin.
La toilette que portait la comtesse de Flandre à cette
fête a fait sensation parmi les inviüs. Son Altesse Royale
portait une robe de soie cerise, à deux tons, d’une élé-
gance rare ; une parure d’émeraudes et brillants, une
coiffure formée de fleurs en pierres précieuses complé-
taient cette toilette du meilleur goût.
— De grandes battues vont avoir lieu dans la forêt
d’Hertogenwald en l’honneur du comte de Flandre. On an-
nonce l’arrivée du prince pour aujourd’hui. S. A. descend à
Eupen et s’y établit, dit-on, pendant les chasses.
— La police do Bruxelles vient de faire une capture im-
portante, en arrêtant un Hollandais qui était descendu à
l’hôtel du Grand Monarque, où il s’était inscrit sous un faux
nom.
Cet individu, natif de La Haye, est ingénieur et dirigeait
en cette qualité une fabriqué de glaces à Java. Il a quitté
dernièrement la colonie hollandaise, emportant une somme
de cent mille francs qu’il'avait volée dans la fabrique dont
il était le chef,
Le voleur s’était rendu d’abord en Italie où il avait
acheté'des fonds de l’Etat, Lors de son arrestation, piv a
trouvé chez lui des titres de la rente italienne pour line
valeur de 99,684 fr.
— peste bovine. — On écrit d’Audenarde quo la peste
bovine a, reparu et que deux nouveaux cas sont signifiés à
Eyne et à Leupeghem.
— Dans un banquet de corps chez le restaurateur Perrin
la cour des comptes vient de donner un témoignage d’estime
et d’affection à son président, M. Théophile Fallon, pqurlo
remercier des services éminents qu'il a rendus à cette
haute magistrature depuis sa création.
, Investi de cette honorable présidence par le. Congrès
national dont il était membre, M. Th. Fallon a été réélu six
fois par la Chambre des représentants et, la dernière fois, ■
à l’unanimité de ses suffrages.
Inutile de dire que cette fête de famille a été marquée
par les démonstrations les plus cordiales et les toasts les
plus chaleureux.
Cette démonstration toute sympathique rappelle celle
dont M. Th. Fallon a été l’objet, il y a onze ans, de la part
de la commission administrative du Conservatoire royal
de Bruxelles, qu’il présidait et qu’il préside encore.Un ban-
quet lui fut offert pour le remercier des services rendus à
ce grand établissement. Ses collègues lui firent don d’un
magnifique vase en bronze,sur le socle duquel ôtaient gra-
vés les noms des donateurs.
— On lit dans le Constitutionnel de Paris :
»» Les Français réfugiés à Anvers, pendant la Commune,
ont souvent accompagné une petite voiture,, occupée par
un amputé, traînée par un aveugle et un manchot. Ces in-
valides, trois soldats français, devant lesquels les passants
s’inclinaient avec respect, avaient été relevés sur le champ
de bataille de Beaumont, en compagnie de vingt-et-un de
leurs camarades, et transportés dans le château de La
Soye, situé dans le Luxembourg belge, près de la frontière
française.
•> Là, ils furent entourés des soins les plus touchants par
les propriétaires du château ; M. et Mm« Guichard se firent
infirmiers, veillant la nuit à l’ambulance et pansant les
blessés. Mmo Guichard procédait aux pansements, en vraie
sœur de charité, avec une telle douceur, une telle habileté
que les soldats français, qui trouvent toujours le mot pour
peindre leurs séntiments, avaient surnommé leur bienfai-
trice : la main de soie.
» Les convalescents, admis dans Tinthnité du château,
reçurent toutes les consolations que les âmes délicates
savent donner au malheur; quand ils furent complètement
guéris, leurs protecteurs, infatigables de dévouement, se
chargèrent de les repatrier et les accompagnèrent jusqu’à
destination.
” C’est ainsi qu’ils conduisirent l’aveugle à Toulouse ; le
pauvre invalide se faisait une consolation d’embrasser son j
père et de passer ses jours auprès de lui ; il trouva le foyer
domestique désert ! Pendant la guerre, le père était mort .
de chagrin !
» Le gouvernement français a rempli son devoir en en-
voyant a ces deux Belges la croix de la Légion-d’Honneur
et une médaille; de pareils dévouements sont au-dessus !
des récompenses et des éloges, mais il faut les publier afin :
de les donner en exemples ; et nous qui avons appris for- !
tuitement la conduite des habitants du château de La Soye, !
nous envoyons à ce galant homme,à cette admirable femme, !
l’hommage de nos chaleureuses sympathies, et leur mo-
destie dût-elle en souffrir, nous signalons le nom de M. et
Mrae Guichard à la reconnaissance de tons nos compa-
triotes. »
— Le sieur D..., amateur passionné d’histoire naturelle,
s'occupe d’un travail sur la constitution géologique des en-
virons de Paris. Il se trouvait près de Meudon, récoltant
quelques végétaux et quelques échantillons de roches,
lorsque se sentant un peu froid, il entre dans un cabaret
pour y prendre un cordial.
En payant sa consommation, il laissa voir un porte-mon-
naie fort bien garni.
A peine avait-il tait quelques pas dehors, qu’il fut rejoint
par un grand escogriffe paraissant être un ouvrier carrier
qu’il avait .remarqué chez le marchand de vin.
<» Monsieur, lui dit cet homme, si vous êtes amateur
d’histoire naturelle, je peux vous faire voir quelque chose
de drôle., Il ÿ a là tout près, dans une carrière, une petite
mare où se trouve une espèce de crapauds qrd sont en ce
moment en mue. J’en ai vu un tout à 1 heure qui se disposait
à changer de peau. Si vous êtes curieux d’assister à sa toi-
lette, je vous mènerai dans le bon endroit. •»
Le sieur D... accepta avec empressement.
Quelques instants après, il se trouvait avec son compa-
gnon improvisé dans une anfractuosité où il pouvait tout
voir sans exciter l’attention du batracien.
Bientôt un étrange spectacle absorba toute son attention.
Le crapaud se frictionnait violemment les flancs aveê ses
coudes. Après quelques minutes de cet exercice, la peau
éclata sur le dos. Il continua de frotter, et elle descendit
progressivement le longdes flancs etdes cuisses. Il la saisit
alors des mains et dépouilla les jambes de derrière, abso-
lument comme un homme qui retire ses culottes.
Restait l’avant-train.
L’animal saisit avecsabouehe le lambeau pendant et le
ramena devant lui ; il y posa les pattes de manière à le ten-
dre comme un tapis ; puis, par des mouvement^ de haut en
bas et de bas en haut, tira si bien, en grattant en même
temps son ventre avec ses membres postérieurs, que tout
le corps fut dégagé.
Il prit alorj. le bras gauche de la main droite, et le bras
droit delà main gauche, elles retira comme d’une paire de
manches. La tête seule restait dans son ancienne enve-
loppe.
Ce fut le moment le plus laborieux. .
Tout le corps entra dans un frémissement singulier ; les
pieds et les mains travaillaient à la fois. En même temps,
une humeur visqueuse suintait par tous les pores et était
ramenée vers la partie en opération comme pour humecter
les tissus.
Enfin, le décollement s’opéra, et toute la peau se trouva
réunie devant le museau.
Entièrement déshabillé,le crapaud se recueillit un instant,
puis il fit précipitamment une pelotte de toute la vieille
peau et l’avala comme une pilule.
Il y eut un nouveau temps d’arrêt, après quoi l’animal,
allègre et léger, bondit joyeusement et piqua une tête dans
la mare.
Emerveillé, le sieur D... se retourna p*our exprimer sa
reconnaissance à son obligeant cicérone; mais celui-ci avait
disparu, etle pauvre naturaliste ne tardapas à s’apercevoir
d’une autre disparition, celle.de sou porte-monnaie.
(Salut public.) i
— Nous trouvons dans Y Indépendant la disserta-
tion suivante sur la nécessité d’un bon sommeil :
« On nous a élevés dans la persuasion que Je temps con-
sacré au lit est perdu, que toutes les heures que nous lui
dérobons sont pour nous un gain. Je ne suis donc pas fâché
d’apprendre qu’un célèbre médecin, le docteur Hall, vient
d’informer l’univers que les enfants, jusqu’à l’âge de 18 ans,
et les gens vieux et faibles ont besoin de 10 heures de som-
meil ; et que sortir brusquement de son lit le matin est une
cho.se aussi nuisible que désagréable.
•» Il est bon de consacrer 15 ou 20 minutes à. se réveiller
petit à petit, à s’étendre, et à laisser le sang reprendre len-
tement sa circulation ordinaire. Car le renvoi subit du
sang au èœur produit une révulsion qui peut être dange-
reuse, et les personnes qui se lèvent de cette manière pré-
cipitée sont à peu près sûres de ressentir l'après-midi un
certain assoupissement.
>> L’instinct des enfants contre le lever matinal et contre
un brusque réveil est très bien fondé. La plupart des per-
sonnes disent què les moments les plus délicieux de la jour-
née sont ceux où ils devraient se lever et cependant ne le
font pas. Dorénavant, elles pourront rester sur cette limite
avec une conscience nette. . ’
»> MTul ne jouit longtemps de la plénitude de ses facultés
s’il ne prend autant de sommeil solide que l’exige son orga-
nisation, et c’estune profonde erreur que de rogner sur les
nuits pour ajouter à nos journées de travail ou de plaisir. »
— La société de chemin de fer du Lancashire et Yorks-
hire vient d’être condamnée à payer'L 1250 de dommages-
intérêts à un voyageur du chef de blessures subis par celui-
ci, en mai dernier, à la station de Miles Platting.
— Un incident d’une nature peu commune s’est passé
dans l’église de Saint-Jean-TF.yapgeljste, à New-York.
Le père Mac-Mahon était en chaire, prononçant une al-
location, quand un assistant l’interrompit pour lui faire
passer une note. Après l’avoir lue, le prédicateur dit :
« S’il est ici une dame du nom de Curtis, je la prie de pas-
ser dans la sacristie, où j’ai à lui apprendre un événement
arrivé chez elle depuis qu’elle en est sortie, il y aune heure
environ. »
A ces mots, une dame de l’assistance se leva, traversa
l’église et entra dans lq sacristie, suivie du père Mac-
Mahon. Mais, presque aussitôt, la dame et le prêtre re-
vinrent, et celui-ci annonça que c’était à une autre dame
Curtis qp’ü avait à parler/
Après une pose de quelques minutes, personne n’ayant
bougé, le père Mac-Mâhon reprit la parole et révéla que
le fait qu’il aurait désiré apprendre en particulier à MmB
Curtis était que son enfant venait d’être brûlé vif.
A cette déclaration, un cri perçant partit du milieu des
fidèles, et une dame tombe évanouie.
annuaire pour 1872. — M. A. Quetelet vient de faire
paraître TAnpuqirê de l'Observatoire royal de Bruxelles
pour 1872. Cet intéressant recueil a commencé à paraître
en 1834 ; il compte en conséquence • trente-neuf années
d’existence. On sait que pour cette publication l’auteur avait
d’abord adopté la forme de Y Annuaire du bureau des lon-
gitudes, mais il a été conduit à séparer les documents,
essentiellement variables d’année en année, de ceux qui
sont ou constants ou qui ne subissent que des variations à
longues périodes. Ces derniers ont été réunis dans une pu;
blication spéciale, qui a paru en 1854 sous le titre qe ;
Almanach séculaire de VObservatoire de Bruxelles. L’An-
nuaire, en reproduisant les documents particuliers à chaque
année, complète ainsi l’autre publication ét présente avec
celle-ci à peu près tous les renseignements que Ton a le plus
souvent à consulter, au moins en Belgique.
L’Annuaire de 1872 a eu tous ses cadres remplis comme
ceux des années précédentes, hormis les cadres de la po-
pulation. Oh a été forcé de reprendre pour celle-ci les chif-
fres de 1869 qui étaient déjà indiqués dans l’Annuaire de
1870. Ces documents seront insérés dans l’Annuaire qui
suivra. Pour la ville de Bruxelles, la plupart des docu-
ments sont complétés pour 1870.
Çej ouvrage, comme les précédents, se divise en quatre
parties : 1° Eplieméiiaes pour l’année 1872 ; 2° Statistique ; '
3° Météorologie et magnetisme : 4n N’oiiees.
Nous donnons ici le résumé de quelques-uns des ren-
seignements statistiques.
Le produit comparatif des principaux impôts du rovaume,
en 1858 et en 1870, s'établit comme suit :
Foncier; . . . .
personnel . . . .
Patentes . . . .
Douanes . . . .
Accises .....
Enregistrement, etc.
1858 1870
18,880,292 19,176,009
9,930,252 12,174,694
3,902,803 4,374,797
16,439,055 22,657,151
27,944,625 29,49o,084
30,775,204' ‘40,299,489
Exportations, importations et mises en consommation
des marchandises et denrées.
Exportations totales..........
>> denrées et marchandises
Importations totales..........
Mises en consommation ....
1865 1870
Millions. Millions.
1,204 3 1,521.8
601.7 690.1
1,364 9 1,760 2
756.4 920.8
Chemin de fer, de juillet 1870 é juin 1871 inclusivement.
voyageurs. Recettes totales.
15,736,840 fr. 46,504,985
Sur ces recettes, les voyageurs- civils ont produit
15,542,194 francs ; les transports militaires et extraordi-
naires, 572,838 francs : les bagages, 796,880 fr.; les mar-
chandises, 27,870,737 fr.; les produits extraordinaires,
1,722,737 francs.
La statistique des tribunaux de la Belgique porte aux
cours d’assises, en 1870, pour les crimes contre les person-
nes, 50 accusations, 84 accusés, 4i condamnés, soit 75
condamnés sur 100 accusés. — Pour les crimes contre les
propriétés, 38 accusations, 62 accusés, 47 condamnés, soit
76 condamnés sur 100 accusés.
Le nombre des accusations de crimes contre les personnes
a suivi une progression déeroissante de 1860 à 1879, sauf
quelques variations ; il en est à peu près de même des
crimes contre les propriétés.
Quant aux délits correctionnels, leur nombre a peu varié
dans cette période ; on compte, en 1870, 84 condamnés sur
100 prévenus.
Le nombre des naissances dans la ville de Bruxelles, en
1870, s’est élevé à 6,347, dont 3,232 masculines et 3,115 fémi-
nines, et celui des décès (non compris les mort-nés), à 5,551,
dont 2,903 masculins et 2,648 féminins ; l’excédant des nais-
sances sur les décès a donc été dans Tannée de 796. Le mois
où les n.aissances ont été le plus nombreuses est janvier ; le
mois où les décès ont été le plus nombreux est décembre.
On a compté 1,739 mariages (maximum en juin, 182 : mi-
nimum en mars, 82) et 22 divorces.
Deux décès se rapportent à des femmes nées de 1771 à
1775; quatorze à des personnes (4 hommes et 10 femmes)
nées dans la période de 1776 à 1780.
Le prix moyen de l’hectolitre de froment a été en 1870, à
Bruxelles, de 23 fr. 82 c. (minimum en mars, 20 fr. 26 c.;
maximum en novembre, 27 fr. 58 c.
Le budget de la ville de Bruxelles s’élevait, en dépenses,
en 1871, à 18,978,345 francs.dont 12,191,998 francs d’extraor-
dinaires, et sera, en 1872, de 21,164,041 fr., dont 13,994,119
fr. d’extraordinaires. Les recettes de 1.871 sont de 18,979,942
fr., dont 11,565,250 fr. d’extraordinaires, et celles de 1872
sont évaluées à 21,168,732, dont 13,531,680 francs d’extraor-
dinaires.
Parmi les notices qui complètent cet ouvrage, on remar-
quera celle sur sir John F.-W. Herschel, le célèbre astro-
nome, membre associé de l’Académie de Belgique, né à
Slough (Windsor), le 7 mars 1792 et mort à Collingwood
(Kent),-le 11 mai 1871. Cette notice due à M. Ad. Quptelet,
qu’une longue et étroite amitié liait à M. Herschel, a été
lue en séance publique de l’Académie de Belgique, le 16
décembre 1871.
L’anthropométrie ou mesure des différentes facultés de
l’homme, la loi de développement de la taille humaine,
objets qui ont depuis longtemps fixé l’attention du savant
directeur de notre Observatoire, les étoiles lilantes de no-
vembre 1870, celles du mois d’août 1871, une note sur les
bolides observés de mars à juillet, dés observations sur
l’électricité atmosphérique, sur les orages, etc., etc., les
planètes et les comètes découvertes en 1871 donnent à ce
petit recueil un intérêt scientifique.
Cercle artistique.
Ce soir, à 8 1/2 heures, conférence par M. Eug.
Dognée, avocat, à Liège.
Sujet : Winkelmann, histoire d’un antiquaire au
siècle dernier.
lidtres, sciences et arls.
concerts populaires de musique cuAssiQt E. — Le troi-
sième concert d’abonnement, (lr® série) est fixé au dimanche
7 janvier prochain, au Théâtre royal de la Monnaie. Ce
concert aura lieu avec le concours d’Alfred Jaèll, l’un des
artistes les plus sympathiques au public bruxellois.
Le célèbre pianiste fora entendre le concerto, de Schu-
mann, et la fantaisie que Ferdinand Hiller lui a dédiée,
ouvrage encore inédit à Bruxèlles.
L’orchestre exécutera l’ouverture du Vaisseau Fantôme,
de Richard Wagner; Y Adagio de la 2® symphonie, et l’ou-
verture de Léonore de Beethoven ; Y Adagio et Lento du
Quintette, de Mendelssohn (exécuté par tous les archets),
et, enfin, l’ouverture de Struensée, de Meyerbeer, inter-
prétée, pour la première fois, par l’orchestre des Concerts
populaires.
Le bureau de location sera ouvert au Théâtre royal de
la Monnaie (entrée rue Léopold), le vendredi 5 et le samedi
6 janvier, de 10 heures du matin à 3 heures de relevée.
La répétition générale aura lieu la veille du concert,
samedi 6 janvier, à 2 heures et demie, à la salle de là
Grande Harmonie, rue de la Madeleine.
En s’adressant chez M. Schott, éditeur de musique, Mon-
tagne de la Cour, on pourra, jusqu’au vendredi 5 janvier,
obtenir des places réservées et numérotées pour la répé-
tition générale.
Itihliogmpliie.
L’INSTRUCTION OBLIGATOIRE DANS L’ARMÉE.
VInvalide misse, journal qui représente les intérêts de
l’armée, s'exprime en ces termes, dans son numéro du 18
novembre dernier, au sujet d’un récent travail publié par
un jeune officier de notre armée :
M. le général'Goethals, ancien ministre de la guerre
en Belgique, avait déjà, en 1867, regardé l’instruction élé-
mentaire des soldats comme un besoin urgent et il avait,
voulu rendre cet enseignement obligatoire. Dans son rap-
portai! Roi, il disait ; « Développer l’instruction dans toutes
fes classes de la société, vulgariser la science, et, a une
époque où le privilège tend de plus en plus à disparaître,
faciliter par le travail, aux plus humbles, l’accession aux
emplois, est une question qui, à juste titre, préoccupe
aujourd’hui tous les esprits serieux. L’armée ne peut rester
étrangère à un pareil mouvement. >•
». L’idée du général Gœthals a été accueillie meC beau-
coup de sympathie par la presse entière et surtout par
l’armée, qui' entrevit dés lors une ère nouvelle. Malheu-
reusement, des difficultés. pratiques sont venues, le zèle
s’est refroidi, et les conséquences attendues ne se sont pas
réalisées. Les cours pour les soldats finirënt par être né-
gligés, et plus tard, dans quelques corps, presque entière-
ment oubliés.
» Les succès récents do l’armée prussienne, renommée
pour sop instruction, et les défaites de l’armée française,
pour laquelle on n’a rien fait, malgré lés conseils du géné-
ral Trochu, en 1867, afin de sortir de la routine, ont fait à
l’auteur dont nous analysons le travail (1) un devoir de
présenter ses idées sur la nécessité, au point de vue des
Soldats d’une instruction primaire obligatoire. H faut ren-
dre justice à M. le sous-lieutenant Clément, Lyon : en pa-
triote convaincu, çn homme instruit, il a examiné l’objet
sous, toutes ses faces, et il a émis ensuite des idées vrais et
bonnes â appliquer à toute sérieuse organisation militaire.
>» Certains détails fournis par l’auteur sur la manière de
donner les cours aux militaires des gYades inférieurs mé-
ritent l’attention générale, tant ils sont pratiqués et rai-
sonnés. L’idée principale qu’il poursuit, c’est que aujour-
d’hui, quand les armees renferment toutes les classes de la
société, elles doivent plus que jamais être des écoles do
civilisation, d’ordre et de discipline. C’est ce qu’il a voulu
démontrer en choisissant pour épigraphe ces paroles du
général Renard: * Malheur à la nation qui laissera péri-
»> cliter son armée et négligera de la maintenir à la nau-
>» teur de la science ! >»
»> La brochure de M. Clément Lyon a été Insérée d’abord
4ans ta, Belgique militaire. Le Roi des Belges, sur le rap-
port lui transmis le 27 mai dernier par le général Guillaume,
ministre de la guerre, a signé un arrêté qui déclare l’in-
struction obligatoire dans l’armée et l’idée du général
Goethals, développée par ses successeurs au pouvoir, les
généraux Renard et Guillaume, vient ainsi d’être accomplie.
»» L’instruction primaire des militaires, est toutefois res-
treinte à l’enseignement de la lecture,' et des quatre pre-
mières régies de l’arithmétiqûe. «
DERNIERES NOUVELLES.
AGENCE HAVAS-BULLIER-REUTER.
Paris, 3 janvier.
Le Journal des Débats conseille aux conservateurs
de ne pas hésiter entre MM. Vautrain et Victor Hugo.
Le Siècle dit que la profession de foi de M. Vautrain
est loin de répondre à 1 espoir qu’il avait conçu.
Londres, 2 janvier.
Bulletin officiel. — Midi, Le prince a passé une
boqne quit.. — Sa santé oontinue à se rétablir.
(1) De l’instruction obligatoire dans l'armée belge, par
le sous-lieutenant Clément Lyon, du 12e régiment de ligne.
Namur, imp. de Colin, 1871.
Londres, 2 janvier.
La Gazelle de Londres, du 2 janvier, annonce que
les vaisseaux arrivant aux ports libres de l’isthme de
Panama, doivent avoir à l’avenir leurs papiers certi-
fiés par le consul de la Colombie.
Le même journal dit que le gouvernement ottoman
a informé le gouvernement anglais que les passages du
détroit des Dardanelles et du Bosphore sont Libres à
partir du 13.décembre.
La légation anglaise à Munich a été supprimée.
Londres, 2 janvier.
Le prince Arthur est attendu à Berlin le 14 janvier ;
il sera l’hôte du prince royal et assistera à la fête des
ordres. Le prince recevra probablement une décora-
tion distinguée.
Berlin, 2 janvier.
L’Empereur a relevé M. de Roon, sur sa demande,
des fonctious de ministre de la marine, tout en recon-
naissant hautement les grands services qu’il a rendus.
Le général Stosch a été nomméministredela marine.
Rome, 2 janvier.
Le Pape est rétabli de sa légère indisposition.
Rome, Sjânvier.
Le Pape a eu, ce matin, avec M. d’Harcourt une
entrevue qui a duré une demi-heure.
La grève des cochers continue.
Madrid, 2janvier.
Le Roi et la Reine ont reçu hier des députations du
Sénat, du Congrès, du corps diplomatique étranger, de
toutes les corporations et des grands fonctionnaires
civils et militaires, lesquels étaient venus apporter le
témoignage de leur sympathie.
La réception était nombreuse et brillante.
Londres , 2 janvier.
Le Roi a ouvert les Cortès en personne avec le céré-
monial ordinaire. Dans son discours du trône, long et
important, il annonce plusieurs changements à la
Constitution en accord avecl’esprit delibertédu siècle.
I /insurrection aux Indes est comprimée.
Les finances promettent une amélioration dans
l’avenir.
New-York, 2 janvier.
Le gouverneur de New-York dans son message
annuel a annoncé que la dette de l’Etat de New-York
s’élève à 29 1/2 millions de dollars.
II recommande l’adoption des lois infligeant des!
peines pour la corruption dans les élections, facilitant
la punition des fonctionnaires corrompus et donnant
des attributions de responsabilité plus gi*andes aux
gouverneurs.
New-York, 2 janvier.
Pendant le mois de décembre la dette des Etats-
Unis a baissé de 4,500,000 dollars.
L’encaisse du trésor s’élevait à 111 millions 500,000
dollars, dont en papier monnaie 15,750,000 dollars et
en numéraire 95,750,000 dollars.
ntlK^IEIUl HEURE.
Paris, 3 janvier.
Le Journal officiel dit. que pendant la réception
du corps diplomatique, le président delà République
a reçu de M. d’Arnim une lettre, disant: »» N’ayant
pas encore l’honneur de faire partie du corps diploma-
tique de Paris, je dois renoncer au plaisir de m’asso-
cier aux vœux présentés aujourd’hui. »
La lettre ajoute : “ Ce retard ne m’empêche pas
d'offrir mes compliments les plus respectueux et d’as-
surer à Votre Excellence, que j'exprime la pensée de
mon gouvernement en vous souhaitant dans l’exercice
de vos laborieuses et patriotiques fonctions, tout le
succès que vous puissiez désirer. »•
Liverpool, 2 janvier.
Le steamer Prussian vient d’arriver de Portland
Bulletin des Bourses,
AMSTERDAM, 2 janvier. — Les fonds hollandais 4 0/0 avaienf
acheteurs il do meilleurs cours ; par contre les Intégrales 3 0/C
étaient offerts à des cours plus bas. ■ ‘
Des fonds étrangers les Turcs, par suite des avis des bourses
étrangères, sont en baisse de 3/4 0/0. Les Autrichiens, avec beau-
coup a affaires et de forts ordres d’achats pour l’étranger en
hausse de 1/2 à 5/8. toutefois on clôture on est un peu plus faible
T.95 \ mwl'u'nino onnt tl>ào T» zi nliounli/.r, An «a____i
PARIS. 2 janvier. — A la Bourse, on ne s’occupe naturellement
P™ °J?ose aujourd hui que delà liquidation des Rentés
3 0/9 et, o 0/0. Oe report, qui se maintenait samedi entre 33 et 35
centimes sur le 3 0'0etle5 0/0, s’est élevé actuellement lusau’à
50 centimes sur le 50/0 et 42 centimes sur lè 3 0/0. H
Les cours de nos deux fonds d’Etat ont sensiblement fléchi La
Rente, ouverte à 55 85, ne fait pins que 55.55 au moment où nous
écrivons, et le 5 0/0, coté au début 90.90, se négocie actuellement
Il s’est produit sur quelques valeurs étrangères, et notammen!
sur le50,0 italien, un mouvement en sens inverse de celui qn’éprou-
vajent notre 3 0/0 et notre 5 0/0. Ainsi, le 5 0/0 italien, ouvert en
hausse il 70.95, s’est avancé à 71.15.
Le Crédit foncier et la Société générale sont restés, station-
naires rlanfi leurs cours de samedi.
Il en a été de même des actions des grandes lignes de notre
réseau.
Trois heures. — Le cours de compensation du 3 0/0 a été axé à
55.65 et celui du o0/0à 90.60. En clôture, on a assez sensiblement
repris sur les plus bas cours, et le report s’est légèrement déJ
tendu.
Londres, 2 janvier. — Les fonds anglais sont plus fermes • les
consolidés valent actuellement 92 5/8 â 3/4 et. les 3 0/0 nouv et
réduit 923/8 â 5/8. En londs étrangers, un fort courant d’affa'iros
a été conclu à des prix en hausse.
népèclieg télégraphiques.
BRUXELLES, 3jauvier.
(Cours d'ouverture)
541/8
Métalliques___
Bons Amér. 18S2
Piastres........ 321/16
Empr. Morgan... — — . » 1864
Turcs........... 501/2 Napoléons d’Or..
Emprunt 1871.... 90 80 Aut. rente
Rente........... ...... Emprunt 1871'.
\ ille de Paris ‘263.
PARIS, 3 janvier. — (Cours d'ouverture).
VIENNE, 2 janvier.
(Cours d’ouverture).
Crédit mob. Aut.i 334 50
Lots de 1858..
103 50
140 ~
9 211 :
61 50
Rente 3 0/0 à terme
Crédit mob. fraûç.
Crédit mob. espag.
Emprunt italien..
Morgan............
Cotisol. Turcs 5 0/0
Ch.de fer Autrich.
Lots Turcs.........
56 03
Ch. de fer Lorah,,.
6 0/0 Amér. 1882,...
3 0/0 Espag. iatér..
3 0/0 »» 1869...
Créd. foncier franc.
Ville de Paris, 1871
Société générale...
Emprunt 1871......
Consolidés
5/20 b. Amér. ®82.
Cli.deferlilin.act.
» Erie »
Empr. Turc 5 0/0.
» Ottom. 1869
Espagnols 30/0...
LONDRES. 3 janvier. — (Cours d’ouverture
925/8 â 923/4
921/8 » 923/8
111 —
291/2 » 293/4
523/4 » 53
591/2 »» 593/4
321/4
Français 1870,60/0
Emp. franç. 1871,
Pérou..........
Chemins de fer :
Anvers-Rotterd..
Namur-Liége____
Luxembourg.....
70 -JLombards...
Italiens 5 0/0....! 693/4
Nouv. Amér. 915 8 à 917/8. .
FRANCFORT, 8 janvier. — (Cours d’ouverture). Ferme.
Autr. rente arg..l 627/8 ICréd.mobil.A'utr.l 338 —
— _-r (Bons Amér. 1882.| 963/4
Lots d’Autr.
39934
(Bons Amér. 1882.
Ch.de fer Autr...
Lombards........I 213 ,
>, 2 janvier. — 3 0/0 Espagnol intérieur 3 0/0 29.25
lônipimut il’Ostciule.
Voici les numéros sortis au tirage du 29 décembre :
99 141 172 382 386 405 1555 1589.
Il a été procédé ensuite à l’amortissement â© 15 obliga-
tions do l’emprunt de 300,000 fr. Voici les numéros sortis
31 125 219 255 306 355 405 448
116 158 232 268 316 396 430
Lois «le Buchaposl de 1SOO.
Au 14» tirage, qui a eu lieu à Gotha le 2 janvier lès 33
séries suivantes, de 100 pièces chacune, sont sorties’:
129 652 1133 2519 3364 4240 5760 6562 7273
305 723 1202 2918 3428 4344 6230 7107 7283
306 787 1528 3340 F703 5038 6302 7150 7406
532 966 1896 3343 4006 566ft
Au tirage des primes, fait immédiatement après, leâ prin-
cipaux prix ont été gagnés par les numéros suivants :
Série 5038 N° 88,
» 4240 42,
* 3708 » 57.
» 966 » 92
» 5666 » 6.
- 7405 « 88
ft'. 75000 | Série 3343 N° 9
» 15000
» 5000
» 200Ö
- 2000
2000
.. ffr. 1,000
3364 - 25....... . 1000
3428 - 98....... „ 1000
6230 - 81...... » 1000
7273 - 42...... » 100O
Lots «le Urunswlckà SOlh. «]eléK3&.
Au tirage des primes qui a eu lieu le 30 décembre, les
principaux prix ont été gagnés par les numéros suivants .
Série 6882 N0 5.
- 79 - 22.
» 3596 » 14.
» 6190 »» 36
» 2991 - 24.
•> 4957 - 42.
- 5241 - 24.
» 6657 »• 28.
» 6846 » 13.
» 8700 *> 26
.th.20000
. ” 5000
. »» 2000
. - 600
. - 100
. » 100
. »> 100
. •» 100
Série 9067N°32..
- 9425 * 23..
•> 9578 »» 17..
" 9053 - 47..
- 4841 » 15..
•» 4841 » 1-7..
•» 6671 - 46..
» 6680 - 19..
» 9257 - 21..
» 9776 - Il .
th.100
. * 100
• » 100
. - 100.
. - 70
. »» 70>
- 70»
Les autres numéros sortis sont remboursables par21 th.
Le paiement se fera à partir du 31 mars prochain. |