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1850. — N° il.
ANVERS, Vendredi 11 Janvier.
\ iiigl-unième année.
UXIItSIXIt
Th.min Jn for DÉPARTS D'ANVERS :,I
InPffilD GP F9r, Tetm . G*nd.6.30,
— (iramfn. Ath 9.30 E., 11.45, 3. — Brug.
O.cO E , 3.- Tour» 9.30 E. par Gamj ou p
7 r^9-B0,S30.-
riOÜanÜO-Eölab : pour Breda 7-SU, s-ro. - DeRottcrdam pour Anvers et Breda 11.30- De Moer-
. ^ -A j |■; a —De Brada dout Anversü-oO, 4.13. — DcBrcda p.Dord. et Ilott. 10-10.
dvk pour Anvers A U, S, «■ - P°
Pawds Wass:^o* t"1-£»o,fwo,. '
Joarnal Pôiiliqae, Commercial, Maritime et Littéraire.
PAIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS.
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Propriétaires du PRECURSEUR, MM. Dewever Frères, rue de l'Amman,
A'6 1256.
HboSDBniônlS bureau du Précartcur et cher tous les Br recteurs de» Postes.Ponr An ver#
1-30 par trimeuire. Pour tout le reste delà Belgique, franc de port tr.
13. Pour la Hollande fr. 17; l’Angleterre, fr. 13 ; la France, fr. 22 ; l’Allemagne, fr. 1# ; t*s
Etats-Unis, le Brésil, les Indes, e le. ,fr. 27-30.
InaaETiows. 23centimes la ligne. — Rsclaks*, 30 centimes.
11 Janvier.
. . BULLETIN P0LITIQW
Leprethier côpsell de guerre a eu lieu hiér a Paris sous la prési-
(içneè de l’empereur. Ça article du Moniteur français qui a paru ce
matin mémo dans cette capitale et que nous connaissons par dépêche
télégraphique donne quelques détails sur celle première séance à
laquelle assistaient le prince Jérôme, le prince Napoléon, ie maréchal
Vaillant, lord C.owley ambassadeur d’Angleterre, M. !e comte Wa-
lewsky ministre des affaires étrangères, legénéral Bosquet, le général
Niel et d’autres encore dont,nous trouverons des noms au Moniteur.
Le but de Ce conseil,'comme nous l’avons déjà dit, u’esl pas de tra-
cer des plans pour la campagne prochaine. Les gouvernements alliés,
veulent seulement s’éclairer sur les meilleures combinaisons de
guerre.
11 paraît bien avéré aujourd’hui que M. d’Eslliérazy n’a pas été aussi
mal reçu à St-Pétersbourg qu’on voulait bien le dire. A Berlin oùTe
bruit de son mauvais accueil avait été d’abor.d répandu, l’opinion est
devenue favorable aux idées de transaction, il paraît qu’on y a reçu
rte meüiéufes nouvelles et que par suite les esprits se sont calmés un
peu. 11 est arrivé de St-Pélersbonrg un rapport détaillé qui fait con-
naître le commencement des négociations entre le comte Eslerhazy et
M. de Nesselrode, ce qui vient à l’appui de ce que l’on avait précé-
demment annoncé, que la Russie ne rejette pas, de prime abord les
prépositions aqù'lchteiihes et que i’on cherche un acheminement pour
arriver à une entente honorable pour toutes les parties. On a égale-
ment reçu un rapport du colonel de Manteuffel qui laisse entrevoir,
comme très prochain, un rapprochement entre le cabinet do Vienne cl
celui de Berlin au sujet d’une proposition à présenter à la Diète
fédérale. . , , . ,
cuits continuons à nous illettré éngarde contre un espoir préma-
turé. La Russie, comme nous ie disions hier, met une sourdine à sou
orgueil, elle veut gagner du temps et amortir l’effet d’un brusque refus
aux propositions suprêmes que lui sontfaites par l’Autriche. G’estdans
ce même but, sans doute, que le czar vient d’appeler à l'emploi très
iiiiporlant de chef du cabinet de l’archi chancelier fîcssclrodé, M. Ton-
ton, l’un des partisans les plus sincères de la paix. — M. Lenton a
longtemps été attaché à l'ambassade de Berlin, puis à celle de Vienne.
Sou avènement aux affaires est un dernier gage donné au parti russe-
alleinancf, au moment môme où l’en supposait que celui-ci avait défi*
nilivemenl battu en retraite devant le vieux parti moscovite.
Là nouvelle de l’acceptation de la médiation de la Saxe par le czar,
transmise hier soir par une dépêche de Berlin,ainsi que la déclaration
qo’anrail faite le comte de Nesselrode dahs le sens d’une acceptation
partielle des | ropositions spnt de nouveaux indices de l’altitude âu
moins priidenlé de la cour de Sl-Pétersbourg.
D’après une dépêche de Londres, le Globe publiait hier un article
de raisonnement dans le cours duquel il exprime la pensée que la ré-
ponse du cabinet russe transmise à Vienne par l’entremise du comte
Stackelberg, n’est pas de nature à entraîner une suspension des hos-
tilités ; sans cela elle efft été expédiée par le comte Eslerhazy, par une
dépêche télégraphique. Le Gloire n’entrevoit d’autre avenir que la
gu.err$ .tiv.-i--1: •***•••
Le Morning-Posl, de son côté, prétend connaître, dès à présent, le
sens de la résolution du cabinet russe qui sera communiquée au
comte Buol par le prince Gortsehakoff. La Russie repousse les propo-
sitions qui lui ont été communiquées par le comte Eslerhazy, mais
elle fait de nouvelles ouvertures.
line correspondance de Copenhague, du 5 janvier, lève tous les
doutes qu’une dépêche télégraphique avait pu faire naître sur l’ouver-
ture des conférences relatives aù péage du Sund. La première séance
des fondés de pouvoirs du Danemarck, de la France et de l’Angle-
terre et de la Russie, réunis pour discuter cette grave question, a
réellement eu lieu le 4 janvier; mais qn ignorait encore complète-
ment, à cette date, ce qui s’était passé dans celte réunion.
Ou annonce d’IUohoe, le 7 janvier, à la ËoersenhnUe, que la Diète
Holsteiuoise a repoussé, par 37 voix contre 15, la proposition du gou-
vernement tendant à admettre le ministre pour le Holstein et ie
Lauenbourgà prendre pari aux délibérations de l'Assemblée.
On sait qu’en exécution du nouveau concordat conclu entre l’Au-
triche et le Samt-Siége, l'archevêque de Milan avait rétabli la censure
fccélésiaslique pour tous les livrés, journaux ou écrits quelconques,
imprimés ou écrits dans son diocèse. De son côté, l’évêqqc de Ber-
game, en vertu des droits qu’il puise dan,s la même convention, vient
d’interdire dans son diocèse un journal exclusivement littéraire, il
Crepuscolo, qui so publie k Milan depuis 1849, ainsi que les œuvres du
poète allemand Schiller. On voit que les évêques ne perdent pas de
temps, et ce n’est pas eux qu’il faut blâmer dans cette occurrence, ils
ont raison, dit un journal français, d’user des droits qu’on leùr aban-
donne.
Nous avons déjà annoncé la saisie à New-York, par ordré du gouyçr-i
nément américain, du stçqmeï 'Northern LiglU,soupçonné d’élre en-
gagé dans une expédition de flibustiers contre le Nicaragua. Voici
quelques détails sur cette saisie :
FEUILLETON DU PRÉCURSEUR.
LA GAT.ALEBIE
SON HISTOIRE ET SES MANŒUVRES. (1).
A mesure que les jours, les semaines et les mois s’égrènent un à un
au chapelet fatal que tient la main impitoyable du temps, les espé-
rances de paix un instant caressées avec enthousiasme par fFurope
inquiète, s’évanouissent et disparaissent; déjà dans un avenir peu
éloigné nous voyons se soulever à l’hoiison oriental la poussière des
champs de bataille avec la poudre des combats. Dans deux mois la
campagne, suspendue par les rigueurs de l’hiver que Dieu a placées
comme une trêve entre les haines et les rancunes politiques, sera
reprise ; et alors, sans doule, la guerre prendra un caractère nouveau
en se développant sur un théâtre plus vaste avec des éléments plus
formidables. Quel sera ce théâtre ? Quels seront ces éléments? C’est
le*e.c'’et du conseil de guerre qui va bientôt se tenir à Paris sous la
présidence de l'empereur Napoléon III, avec le concours de tomes les
notabilités militaires qui ont joué un rôle dans celte lutte épique si
féconde en grandes catastrophes et si stérile en grands résultats. Tout
porte à croire cependant que nous en avons fini avec les sièges et les
hostilités expectantes, et que les opérations vont être transpor tées
sur un champ où se déploieront les grandes batailles, les chocs im-
menses de colonnes d’âcicr, les manœuvres stratégiques et ces’ nais-
santes charges de cavalerie dont les évolutions ont entraîné si souvent
la perte ou le triomphe des empires.
, Au point où nous en sommes venus, en présence de cos probabilités
imminentes, il nous a paru intéressant de taire, une courte élude sur
l’historique de la cavalerie, sui la part qu’elle a prise dans le gain ou
la perte des grandes batailles livrées dans les temps anciens ét mo-
dernes, et d’examiner les importantes modifications qu’a subies cotte
anne puissante en Angleterre, en France, en Prusse, en Russie et en
Autriche.
Les éléments auxquels nous avons eu recours pour ce travail ont
été puisés à un ouvrage dont l’auteur a acquis dans celle guerre un
nom douloureusement illustre. Ceux qui liront cette esquisse se sou-
viendront de ce noble et malheureux capitaine Notant porteur de l’or-
dre fatal qui a provoqué ia charge de cavalerie légère du 25 octobre
1854, dans les plaines de Balaklaya, charge brillante et glorieuse s’il
en tut ! mais qui brisa un des plus beaux régiments de la cavalerie
anglaisc.Le capitaine, des hussards Nolam,que lord Raglan avait chargé
de porter l’ordre dé reprendre les canons turcs, périt avec ses com-
pagnons dans celle journée. Le livre qu’il avait commencé sur l’his-
toire de la cavalerie (t) restera inachevé; les lignes qui vont suivre
sont extraites de ce travail,interrompu par la mort.
I.
I# cavalerie chez le» rut-cs et le» Romain».
Le cheval, originaire des régions orientales , y acquit dès les pre-
miers temps ce développement, cette grâce d’allure, cette force et
cette beauté de formes, que, dans nos contrées , il u’a pu acquérir
qu après l’espace de plusieurs siècles, et par l’application incessante
de procédés artificiels continués de génération en génération avec une
minutieuse persévérance. Il est positif que, dans toute l’Europe, io
cheval était encore petit de taiiie, malingre do Tonnes, grossier, dur
et revécue, alors qu’en Arabie déjà et dans l’Asie mineure, dans les
vastes plaines de la Mésopotamie et de ia Perse, il avait mérité cet
é.oge flatteur que lui a adressé Buffori au début du chapitre consacré
al élude de son espèce. C'était déjà ce noble et vaillant animal,
souple à la main, durci à louies les fatigues, ardent et docile
•B cheval de Job nrim!i.nKiA.«A..» *•--—~ ..~» —--——
admirablement propre a ia guerre et fréquemment
employé dans les batailles. Tous les peuples rte l’Orient étaient, dès
■ origine, des peuples équestres, et dans les luttes qu'ils se livraient
entre eux, to cheval tenait toujours la première plaça. Presque toutes
les batailles de l’antiquité ont été des batailles de cavalerie.
Ce sont les Crées qui ont amené en Europe les chevaux de l’Orient ;
leurs colonies de l’Asie-Miueure leur eu fournissaient de nombreuses
Le 24 décembre, comme ce navire allait quitter le port pour se ren-
dre k sa destination il a été forcé de revenir sur ses pas, par suite
d’ordres venus de Washington par le télégraphe électrique. 11 y avait
à "bord environ 550 jeunes gens pris dans les derniers rangs de la
.société et dont la plupart n’aiàienl pas de billets dè passage. Après
bien des discussions avec le capitaine du navire, tous ceux qui n’é-
tJienl pas pourvus de billets ont été remis à terre, et on n'a laissé a
berd que ceux qui pouvaient être considérés comme botta ficle
voyageurs. ,
Le lendemain, on laissa partir le Northam Liglil sur une caution de
100,000 dollars; outre une caution de 20,000 dollars à donner par le
capitaine et de 10,000 par l’ingénieur eri chef !1 ne restait plus à bord,
au moment du départ, que 100 passagers environ.
Le New-York Tribune dit que le gouvernement avait été averti,
d'une manière qui ne permettait aucun doute, qu’une vaste conspira-
tion avait été formée tout le long des côtes Atlantiques des Etats-Unis,
pour envoyer des hommes et des armes en Nicargua, dans le but d’or-
ganiser dans ce pays une armée destinée à envahir Cuba et St-Do-
mjnguc et former par là suite iin état confédéré de ces deux îles et de
divers pays de l’Amérique centrale,que l’on pourrait annexera i’anna-
ble ou autrement, avec la double perspective, ou de former une con-
fédération séparée, ou de s’annexer aux Ktats-l'uis comme états à
esclaves.
Une communication de Washington affirme que plu- de lùOO hom-
mes ont été organisés et armés à Neîv-Orleàiis par le Colonel Grant
pour faire une descente en Nicaragua.
Nous avons des dates du Cap-Haïtien du 3 décembre. Les affaires
commerciales étaient on ne peut plus languisantes depuis qu’il était
question de guerre avec les Dominicains. Tout habitant mâle en état
de porter les armes, était contrant k apprendre leur maniement, sans
distinction de rang ou de fortune ; plusieurs compagnies s’étaient
déjà mises en route vers là frontière. L’empereur est k, la tête de son
armée et paraît assuré du suceès ; ses troupes lui témoignent la plus
grande fidélité. La rumeur circulait qu’une révolte devait éclater par-
mi les Dominicains et que les révoltés devaient se joindre k l’armée
de Souloutjue au moment de l’attaque.
(I) Reproduction interdite.
'Ij Caveuï. Ils Histopy and Tarins.
Dépêche télégraphique.
Londres, H janvier au matin. .
Consolidés 80 5/8 il S/4; 3 0/0 dift. 21 7/8 à 22 1/8.
—----, • ■mmUMMBUli-------------
liucoee le chemin de Ier.
C’esl un concert de plainles, une série de reproches ; le
mécontentement est à son paroxisme. Nos bureaux sont
assiégés de lettres dolehtes sur ies retards, les incohéren-
ces, les embarras de toute sorte que suscitent les départs
des convois du chemin de fer depuis le jour où l’on a intro-
duit dans l’organisation de çes départs de si notables amé-
liorations. — On ne sait plus quand on part, on ne sait plus
quand on arrive, si l’on arrive et où l’on arrive. On écrit
une lettre pressée et on reçoit la réponse huit jours après.
On n’a rien vu de pareil depuis rétablissement des raiiway.
Pourquoi donc le ministre des travaux publics reste-t-il
indifférent én pfésèiiöë dè toutes nos légitimes réclama-
tions ? Ou dirait que M. le ministre est heureux de saisir
celte occasion de montrer la fermeté de son caractère. On
crie, on sé fâche, sur tous les tous et dans tous les jour-
naux. On m’obsède; moi, je résiste dit-il peut-être. Oli!
nous ne doutons pas de votre caiactère, M. le ministre;
nuis savons que vous ôtes l’homme juste et tenace par ex-
cellence, justiun et fenacem prupositi virum ; mais nous vous
déclarons que dans cette circonstance voire fermeté res-
semble beaucoup à de l'entêtement et l'entêtement n’est
pas une véftu chez un ministre, c’est u'ù grand vice au
contraire. Avec de l'entêtement,ou s’attire une fouie de
désagréments qui peuvent vous mener fort loin.
11 n’y a rien dé simple comme la petite réforme que nous
vous demandons.
• Si on craint d’humilier famour propre de ces messieurs
qui ont apporté dès perfectionnements si avantageux dans
le tableau des départs, on peut ne pas les eu avertir ; nous
les savons assez absorbés par leur service pour croire
qu’ils restèrent sur ce point dans une douce ignorance.
Après tout il y a autre çhose à considérer que l’amour
propre de ces messieurs : Il y a tes voeux ét les désirs
levées transportées k travers les détroits du Bosphore et de nielles-
pont, oq k travers la mer Egée surdes bateaux plats. La race qui four-
nissait ies chevaux à la Grèce était extrêmement répandue dans la
Thrace, la TfiéSsàtié; ia Macedonië et lès pays environnants. Les
Athéniens avaient pOiir les ehevaük et pour l'équitation cette passion
dont les Anglais ont hérité de nos jours ; ils y apportaient ce culte
de la forme qui était le caractère particulier de leur esprit ; et, plus
d'un siècle après l’époque d’Alexandre-le-Crand, la noble race cheva-
line issue de leurs savants croisements, devait subsister encore, car
nous Ja voyons reproduite avec son exquise pureté de formes dans les
admirables marbres d’Elgis. Mais il parait peu probable qu’â cette
même époque les Grecs lissent usage de chevaux dans les combats et
eussent songé k organiser la cavalerie en arme de guerre. Nous n’en
voyons nulle part la trace dans l’histoire.
Dans le principe aussi les Romains ne connaissaient le cheval que
comme monture de luxe. C’est exclusivement par l’infanterie qu'ils
ont soumis les peuples, voisins de Rome aux premiers jours de leur
histoire. Dansles récits que fait Tile-Live, des guerres livrées aux
Samnites, il est bien question parfois d’engagements de cavaliers et
de manœuvres dè chars armés de faux et lancés au galop à travers
les phalanges ennemies ; mais ces chevaux étaient petits, peu nom-
breux et les chariots grossiers et difficiles à manier ; nue cava-
lerie organisée dans des conditions pareilles n’a jamais pu exercer
une influence réelle sur le destin d’une bataille.
En un mot, les Grecs comme les Romains ignorèrent l’usage de la
cavalerie militaire jusqu’au jour où la guerre les mit eu contact avec
les populations de l’Asie et des régions septentrionales de l’Afrique.
Ce fut dans les luttes contre Alexandre que les Grecs apprirent de
leurs ennemis, le parti qu’une armée peut tirer d’une cavalerie bien
organisée. L’enseignement vint aux Romains des Carthaginois, dans
les grandes guerres puniques qui méritèrent k Seipion le noble sur-
nom d’afficain. .
Chez les doux peuples, k Rome comme en Grèce, la disposition
première des manœuvres équestres paraît avoir été la même' ; ils
disposaient leur cavalerie en carrés oblongs, avec la tête des colonnes
en forme de coins. Cette disposition partait de l'idée que, ces têtes de
colonnes laqcées en avant dans les rangs ennemis et soutenues par
lés inasses pesantes des derniers rangs, ne pouvaient' manquer d’y
faire une trouée et d'y semer le désarroi en renversant devant elles
tous les obstacles. Ce système, quelque défectueux qu’il soit, a été
adopté depuis par ies Turcs et,pas d’autres nations renommées pour-
tant pour l’excellence de leur cavalerie.
Quand Alexandre-le-Ci and envahit l'Asie pour faire la conquête de
l’immense empire des Perses, son armée était composée presque
exclusivement d’infanterie disposée en phalanges — ces puissantes
phalanges macédoniennes, dont le nom restera à jamais célèbre dans
l’histoire militaire. Toutefois, k côté de cette vaillante infanterie, la
macédoine n’avait pas de cavalerie qui pût revendiquer sa part de
victoires et de renommée. Mais, une fois arrivée dans l'Asie-Mineure,
cette patrie des belles races chevalines, le jeune empereur dût trouver
sans peine, au milieu des colonies grecques répandues de l’Hellespont
au Cranique, et de l’embouchure de ce. fleuve aux confins de la Syrie,
les éléments nécessairesk l’organisation de sa cavalerie. 11 est évident
qu’il a mis k profit, dans ce but, le temps qui s’est écoulé entre sa
première apparition en Asie et sa première bataille.
En effet, a l’affaire du Cranique, il fit passer la rivière k gué par
une troupe 4500 k 5000 chevaux. Les Perses, qui gardaient ia rive
opposée, l’attendirent de pied ferme, soutinrent vaillamment le choc
de ses cavaliers, et combattirent pied k pied, pouce k pouce; mais ils
lurent obligés de céder et de battre en retraite, vaincus surtout, di-
sent les historiens, par les efforts de la cavalerie macédonienne. El
cependant rien de plus irrégulier, de plus défectueux que les manœu-
vres qui décidôreni-du sort de cette journée, puisque les fantassins
combattaient pêle-mêle dans les rangs des cavaliers.
Trois années plus tard, quand fut livrée la bataille de Gaugamela,
les tactiques macédoniennes étaient déjk sensiblement améliorées,
les vainqueurs avaient profilé des leçons des vaincus. A celle bataille,
la cavalerie forte en tout de 7000 moulures, était disposée en deux
corps distincts placés sur les deux flancs de l’armée. La cavalerie de
l’ailo droite commandée par Alexandre en personne, manœuvrait
contre i’aile gauche des Perses composée également de cavaliers. Les
deux corps s’efforçaient de se déborder mutuellement, et les Perses y
auraient peul-ûlre réussi, si Alexandre n’avait tout-k-coup déployé,
sur la droite des puissantes et pesantes colonnes qui débordèrent
l’ennemi. Dans ia précipitation qu'ils mirent k développer leur aile
gauche pour soutenir Je choc de ce déploiement inattendu de ia ligue
grecque, les Perses dégarnirent leur centre et présentèrent à l'ennemi
une brèche facile. Alexandre s’j précipita, rompit leurs lignes, sema
d’une grande partie de la Belgique, il y a les intérêts du
commerce fort compromis par l’état actuel des choses, il y
a le devoir du gouvernement de se conformer à ces intérêts,
à ces désirs, t't ces besoins, et de mettre le chemin de fer
en mesure de remplir le but pour lequel il a été établi. —
Ce que nous demandons est urgent et c’est pour Cèia qtl?
nous insistons avec tant de force sur un sujet qui est rail
pour exciter nos légitimes impatiences.
Industrie belge.
Parmi les bâtiments de commercé prêts à quitter notre
port pour la Baltique, se trouve le navire mekîembourgeois
Martin, capitaine M. Poot, de 360 tonneaux (360,000 kil.)
chargé de produits belges d’un de nos fabricants (M. Cla-
bos, à Gureghem, lez-Bruxelles.)
Ce chargement se compose exclusivement d’huile et
graisse industrielles provenant de la résine.
Nous pensons que cette fabrique est en son genre la plus
grande qui existe en Europe, elle emploie annuellement
de fortes quantités de résine.
Ce qui nous prouve l’accroissement de cette fabrication,
c’est l’importation de la résine qui a donné en 1848,13,000
barils, en 1849, 44,000 barils, tandis qu’en 1854 et 1833
nous importions déjà 88,894 barils chaque année; nous no
pouvons que nous réjouir de l’énorme extension de celle
industrie qui contribue ù faciliter nos rapports avec l’Amé-
rique.
Le Moniteur promulgue lu loi qui approuve la convention conclue ,
•le 12 novembre 1853, entre le gouvernement et le sieur Spilliaerdl-
Gaymax, pour l’établissement d’un service régulier de bateaux a va-
peur entre la Belgique et le Levant.
Budget de la Turquie
L'espèce de budget, soumis par le ministre des linances
de la Porte-Ottomane ù la commission chargée du contrôle
de l’emploi des fonds du. dernier emprunt, peut se résumer
de la manière suivante :
» Du 27 mai 1855 jusqu’au 27 septembre 1855 les départements de
la guerre, de la marine et de l’artillerie ont absorbé, pendant eet
espace de temps, la somme de.......................... 280 millions
»Sur cette souiffre,le budget ordinaire a fourni celle de. 153 millions
» Défioit. . , 143 millions
» La Porte a couvert ce déficit au moyen des ressources exlrâordi-
naireè sur.'ântes :
Produit du premier emprunt.....................fr. 57,137,123
Avance cleM.deRothschild çur le nouvel emprunt. » 13,000,000
Dons nationaux.............................. . n 3,045,000
Emission de papier-monnaie. . . . . . » 56,000,009
Prêts des caisses des dépôts et denrées •. . . » 1,167,000
Bons du trésor k. lDp.«.................» 14,750,000
Revenus destinés k d'autres services et détournés
pour là guerre . .. ....... » 15,7,00,000
Total k peu pfès égal au déficit (lj . Ir. J1 J1’81tf,l2î>
» Il faut ajouter une dette flottante d’envirce HL muirpos que 1«
gouvernement doit payer clans les .provinces pour l'ogj;ui(tir«4 en nir
tuVe, kt une somme d’environ 28 millions pour divepsRchaT». Gr» deux
derniers articles,portent k 317 millions la somme totale des dépenses
de la Porte pendant les vingt-huit mois de guerre, cl à 182 millions
celle de l’éxcédant des dépenses sur lès ressources du budget. La
i’orte fait observer que dans cet étal ligure une sommé do 9,250,000
fr. avancées aux années alliées en matériel de guerre, munitions, etc.
» La Porte demande k la commission de l’emprunt le rembourse-
ment immédiat des .'3,700,000 fr. affectés à d’autres services et détour-
nés pour, les besoins de la guerre. Le reste de l’emprunt sera affecté
k Cèuvrir les déficits futurs.
» La Porte entretient actuellement, en troupes régulières, 103,000
hommes, dont 2,000 k déduire comme contingent soldé par le gouver-
nement brilannniquc, et en réilifs 103,000 hommes, dont kqieu près
8,000 k déduire comme contipgenl britannique ; elle solde, en outre,
le contingent tunisien, d.ÇS cosaques ottomans, des cavaliers tar-
ières, etc. ’ „
» Les dépenses totales de l’armée et des rédifs, non compris l’ar-
tiilerie et la marine, sont‘évaluées potir TârinSc a . 119 millions.
» Le budget de la Porte fournit....................48 »
» Reste k pourvoir à. 7 .. . 71 »
le désordre dans leurs rangs, les culbuta et poursuivit les cohortes
débandées jusque bien au-delà des limites du champ de bataille. Au
milieu de sa victoire on lui apporta un iiiessagode Parménion, le
commandant de l’aile gauche, qui demandait du secours. Alexandre
arrêta sa cavalerie, rallia ses escadrons et les lança sur les derrières
de la droite des Perses. Mais lorsqu’il arriva, Parménion, aidé de la
cavalerie lhessalienne, avait déjà réussi à culbuter l’ennemi. Le roi
ne tarda pas un instant ; il lit aussitôt volte-face et se remit à la pour-
suite de Darius. Après avoir franchi le Lvkas k la nage, il accorda
trois heures de repos k scs soldats ; puis, reprenant sa course victo-
rieuse, il arriva le lendemain , au point du jour, dans les plaines
d’Arbelles, k une distance de 600 stades (25 lieues métriques environ).
Voilà la rapidité, l’élan, qui doivent caractériser les opérations de la
cavalerie.
Les cavaliers persans surpassaient de beaucoup, par ie nombre,
les cavaliers du roi de Macédoine. En outre, ils étaient armés et cui-
rassés de 1er comme les hommes d’armes du moyen-âge. Mais rien ne
résiste k l’impétuosité des troupes macédoniennes. Darius fut vaincu :
on connaît sou destin, nous n’avons pas k nous appesantir sur les dé-
tails ou sur les conséquences de la bataille d’Arbelles. Nous n’avons
indiqué ces événements que d’une manière sommaire et pour démon-
trer, contrairement k l’opinion généralement répandue, que la cava-
lerie a joué dans les guerres de l’antiquité une part non moins.grande
que dans les guerres modernes, et qu’il est possible de puiser dans
les souvenirs de ces époques si reculées, pour l’appréciation des faits
contemporains, d’utiles enseignements. Nous n’insisterons pas davan-
tage sur la cavalerie perse et macédonienne; nous avons hâte d’arriver
k des faits plus voisins de notre époque et d’une application plus im-
médiate. Alexandre, nous l’avons vu, avait foi dans ses cavaliers et se
reposait sur leur infatigable,vaillance, puisqu’il les avait arretés au
milieu d’une poursuite victorieuse pour ies rejeter dans la mêlée, et
que, ce mouvement de voile étant devenu iiiütile, il les avait relancés
de nouveau sur les traces de l'ennemi déroulé et leur avait confié, le
lendemain, le soit de sa puissance et de sa gloire. De pareils homntes
devaient être fortement trempés et fortement organisés; mais cette
force était factice et accidentelle comme tes circonstances qui l’avaient
produite, comme l’homme qui l’avait provoquée; et, après la mort
d’Alexandre, la cavalerie grecque disparut, s’éclipsa et retomba corn
plètement dans l’inaelion et dans l’oubli.
' Nous n’eu voyons plus de trace dans .les annales militaires de ce
peuple dégénéré.
Chez les Romains le rôle de la cavalerie fut plus nul encore que
chez les Grecs, jusqu’à l’époque des guerres puniques, ainsi que nous
l’avons dit plus liant. Sous Annibal, les cavaliers carthaginois firent
en Italie et jusque sur le territoire de Rome des prodiges de force,
d’audace et do valeur.
Annibal renconlra d’abord les Romains dans une escarmouche de
cavalerie près du Tésin, après avoir passé à la nage avec ses 20,000
chevaux l’Ebre, les Pyrénées, le Rhône et les Alpes. Les fantassins
romains armés k la légère,(ce que nous appelons aujourd’hui des
tirailleurs) qui formaient l’avanl-garde, furent promptement refoulés
dès le premier choc et obligés de se réfugier parmi les cavaliers, dans
les rangs desquels ils semèrent l’éjiouvante et le désarroi. Les pre-
mières lignes de la cavalerie romaine furent culbutées, et les autres
abandonnèrent leurs moulures pour combattre à pied, pratique assez
commune chez eux et qui montre le peu de cas qu’ils faisaient de
l’excellence et des ressources de celle manière de combattre. Tandis
que les deux cavaleries étaient aux prises, Annibal lança en avant ses
numides montés k la légère, qui tournèrent l’ennemi et l’attaquèrent
par derrière. Cette manœuvre aussi bien exécutée qu'elle avait été
habilement conçue, lui donna l’avanlage. Les Romains furent défaits,
Turin resta an pouvoir des Carthaginois, et Publias Seipion, l’un des
consuls, reçut une blessure qui acheva la déroute de ses soldais,les-
quels le croyaient mort.
A ia bataille de la Trébie, les Romains avaient 56,000 fantassins et
4000 chevaux ; les Carthaginois 20,000 fantassins et 10,000 chevaux.
Quelle différence dans ces proportions entre les deux armées !
L'infanterie se battit ce jour-là avec sa valeur accoutumée; mais
la cavalerie rompit au premier choc, çl initia fuite devant l’ennemi
dont elle avait appris quelques journées auparavant k mesurer la
force et l’irrésistible impétuosité. Cette fuite décida du sort de la
bataille. En vain les légions romaines combaltenl avec l’acharnement
du désespoir ; èuvelopgfTes de toutes parts elles tentent un dernier
cfio pour se créer un passage k travers ies cohortes ennemies; mais
10,000 hommes seulement parviennent k franchir ia barrière d’acier
qui ies enserre dans sa formidable étreinte; iis se réfugient k Pikeenza
(Plaisançè). Les autres jonchent de 26,00.» cadavres le champ de
bataille.
ESPACHVE.
(Dépêches télégraphiques.)
Madiuu, mardi 0 janvier.
« Hier, les Cortès ont déclaré par 155 voix contre 42que le privilège
accordé k la Banque de ai-Feidinand n’était pas exclusif.
!«1 f\i iiLenmon t /l’ilti/» ÎSSiÔll (ifi lillItilS. TûU
» On parie faussement d dise omission
Madrid et dans les provinces.
de billets. Tout est calme à
Londres’, 10 janvier.
M. Richard Cobden vient de publier une nouvelle broeh7'rc.®!/r la
guerre, sous le titre de : If'luit next and next ï (Quoi après et an.”*®")*
Après avoir admis la possibilité de la prise de Nicolaieff, de l’inves-*
tissement de Péréeop, de l’attaque des forts du Danube, de l'occupa-
tion d’Odessa, de l’expulsion des Russes de leurs provinces trans-
causiennes, M. Cobden, demande ; « Quoi après?» et il conclut eu
disant que la Russie, même dans celte position, n’acceptera pas les
conditions k elies imposées, et qu’il vaudrait bien mieux terminer la
guerre k l’instant môme, et sans aller aussi loin dans une route qui
ne peut mener k la paix. M. Cobden pense, en outre, que si ies puis-
sances occidentales cessaient de combattre, l’Allemagne prendrait
les armes pour se défendre contre ia Russie, et qu’il est de bonne
lactique de laisser aux Etals de la Germanie faire leurs affaires, sans
les faire pour eux.
En somme, M. Cobden conseille de retirer jusqu’au dernier soldat
du territoire russe, parce que cela pourrait se faire actuellement saris
perte et sans déshonneur, ce qui pourrait bien ne pas être toujours
de même.
En second lieu, il pense que la Russie n’acceptera pas les conditions
des alliés, et que si elle lus accepte, elle ne les observera pas.
En troisième lieu, il peusc qu il suffirait d'élablir un boulevard
contre l’ambition moscovite, k l’aide d’une étroite alliance entre l'An-
gleterre, la France et l’Autriche.
En quatrième lieu, si l’Autriche-ne voulait pas adhérer k semblable
traité, il ne voit pas de raison k s’en préoccuper.
Enfin, et en cinquième lieu, M. Cubden n’est pas, pour sa part, dis-
posé k risquer la vie d’un seul anglais et dépenser un sheliing pour
arrachera la Russie des engagements pacifiques.
La brochure se termine par une invitation k l’Angleterre de réduire
sa marine. .
— Up jeune gars de 17 uns h peine, et remplissant chez un JJ. Har-
vcv,comté de Kast,les fonctions importantes (l’efiârouchenr d'oiseaux,
dans le but de les empêcher devenir manger ies semences de son
maître, comparaissait dernièrement devant les petites assises de
Wingham sons la prévention d’avoir tué un faisan. Quoiqu’il fut ré-
oa la
un faisan. Quoiqu’il fut i
su lté des faits dé fa cause et des déclarations des témoins que le
jeune gars Henry Hoiic de son nom, n’avait aucunement l’inlentioh
de tuer une pièce de gibier, >ZN3f1 '! ® u'a»t r‘ea ,a>1 P'113 fard pour
la prendre, le tribunal le condamùâ? 0 * ^ outre lus trais
sc moulant environ k semblable *;e pauvre ttarçon chercha
en vain k attendrir ses juges en leur disaru nue toutes ses économies
consistaient en 10 shellings environ et en les p>.'.anl.ljü Jul ac®ùrüer
pin peu de temps pour payer, ti lui fui durement 11?4'onau qu il irait
un mois en prison i'aule de payer immédiatement. ' ..
Fort heureusement pour lui, ses voisins le prirent ert pitié ► P3?e"
rcul pour lui au moyen d'une petite collecte faite entre errs. Mai»
qu’il y a de plus remarquable, c’est .que lord Loudesbérouÿlv, poc»
exprimer d’une manière éclatante sa désapprobation du jugement
rendu contre ce petit malheureux, lui envoya 3 2t. Ge trait a excité fa
bile d’un des juges qui a adressé au noble lord une lettre qu’il a cher*
ché k rendre très piquante.
Gotte affaire forme un «Mgnc pendant avec deux autres que nous
avons déjk eu k signaler, ël dans lesquelles la loi anglaise apparatt
dans toute son absurdité, surtout quand elle est appliquée par les
Bénin DaVain, comme il n’y en a malheureusement que trop dans
tous les pays.
Quoiqu’il ne s’agisse aujourd’hui que d'un pauvre garçon -de
17 a us k peine, le Times a cru que ia chose valait bien la peine qu’il •
taillât sa plume et la trempât dans su bonne encre pour stigmatiser
ces propensions d’une autre époque. .
— Au dîner de la reine, hier, au château de Windsor, en outie du
comte de Flandre , M. et M,ne Van de Wcyer étaient présents.
BOURSE I)E LONDRES DU 10 JANVIER.
Pendant tout le commencement des affaires, les fonds anglais ont
été lourds, sous l’impression de la crainte d'une nouvelle hausse dan»
l’escompte de la banque, mais le conseil des directeurs s’étant séparé
sans prendre de résolutions k cet effet,et d’un autre côté,les bruits de
négociations pacifiques ayant prévalu, il y a eu réaction, et les «ours
sont actuellement un peu au-dessus de la clôture officielle d’hier.
Les fonds Turcs ont un peu repris.
Les chemins de fer ont été très inactifs.
Cours de clôture. — Fonds anglais ; — Consolidés, 86 1/8 k 5/8 an
Comptant et 865/8 k 5,8 à terme; 3 0/6 réduits,86 1/2 ; Nouveaux 30’ff.
86 1/2 k 7/8 ; Banque 205 1/2 k 207.
Fonds étrangers : Turcs 6 0/0 89 5/8 k 5/8 ; d° 4 O/p 4 3/4 k 4 1/fll
d’esc.; Mexicains, 19 1/2 k 20 ; Espagnols, 3 0/0, différés, 21 k 1/2
(1» anciens 5 0/0 58 5/8 k 5/4; Hollandais 2 1/20/0 651/4, Portugais
40, 45 1/4,,Coupons détaché. Chiliens 5 0 0, 84; Brésiliens anciens
5 0/0, 08 3/4.
Chemins de ter belges ; Santbre et Meuse, 8 1/4.
Ce fut encore la cavalerie carthaginoise qui assura la victoire ïi
Annibal k la fameuse bataille de Cannes (210 av. J.-C.). Les romains
avaient en ligne, ce jour-lk, 80,000 fantassins et 6000 chevaux. Ànni-
bal n’avait (jue 40,000 fantassins, mais il avait toujours encore ses
10.000 cavaliers remontés pur les dépouilles de la cavalerie romaine
défaite sur le Tésin et sur la Trébie, et endurcis encore par les souf-
frances du passage des marais de l’Etrurie.
L’aile droite des romains s’appuyait sur l’Anfidus (Osante); les deux
armées avaient leur cavalerie sur les lianes.
Ardrubal lança d’abord sa cavalerie contre les cavaliers romains et
les poussa dans la rivière. L’action s'engagea alors, furieuse et acbar- *
née, sur toute la ligne. L’infanterie romaine, comme d'ordinaire,
triompha sur tous les points ; et, sur sa droite, sa cavalerie sonliul
d’abord assez vaillamment le choc des numides d’Annibal.
Au moment où le succès allait devenir douteux, Asdruba! qui Ve-
nait d'achever la déroute de l’aîie gauche,appareil tout-k-coup sqr la
droite, vole au secours de son frère,défait la cavalerie romaine, et,
après avoir lancé les Numides k leur poursuite, tombe k son tour sur
les légions qu'il enfonce malgré leur résistance héroïque. Après trois
heures de combat acharné, le carnage fut si terrible que le Sénéraï
carthaginois criait d’épargner les vaincus, f’altl-îlrnilè perditTa vie
over 40,000 hommes dont tirés de 5,000 étaient chevaliers. Varott
s’était enfui à Verouse avec 70 hommes, restes de Sa cavalerie. Tout
ce qui, des légions, ne périt pas,fut fait prisonnier. Polybe évalue k
70.000 hommes les perles des Romains et les attribue k l’excessive su-*
pérjorité delà cavalerie earlhaginoiseret il cite cetié bataillé Comme
preu\'u k l'appui de ce principe qu’ii développe dans sors ouvrage ;
a Mieux vaut n’avoir que ia moitié d’infanterie si on remporté pur le .
nombre des eavalicrs,qued’éireavec l'ennemi sur un pied de porfatte
égalité numérique. » - • ' ro . ■
L’immense plaine, dite plateau d'Apuliej sur laquelle Put- livttHî
' atabl...................
t-œuvies et aux évolutions de ia cavalerie. Du sait les efforts que-tfl
Paul-Emile pour dissuader son ignorant et téméraire coffrgne Varen-
de livrer bataille çn cet cudroit.
Lès historiens prétendent que dans celte journée où ia cavalerie
joua un si grand rôle, Annibal ne perdit que 200chevaiix. Il est cer-
tain que c’.est par la seuitpexeellenee dosa cavalerie et par l'habileté
doses manœuvres que ce grand capitaine, privé de tout moyen de
ravitaillement, k une distance énorme de Carthage, est parvenu k se
maintenir pendant seize années tinrent en Italie.
Les légions romaines étaient si faiblement organisées soos te rap-
port de la cavalerie que, dans ie cas même où elles eussent remporté
contre les Carthaginois un succès partiel, il leur eut été impossible de
tirer un avantage décisif de leurs victoires. .
Elles ne pouvaient même pas se procurer les vivres et les provisions
nécessaires k leur ravitaillement, tout le pays environnant étant
uccupé par la cavalerie ennemie. Malgré l'héroïsme et la puissance de
leur infanterie, les Romains essuyèrent des défaites k chaque rencon-
tre, et k chaque défaite l’existence de la république fut menacée.
Monlecuculli dit : « Le fait principal d’une armée est de livrer des
batailles. C’est généralement dans les plaines que ces batailles ont
lieu, et, dès lors la cavalerie est l’arme la plus importante que i’on *
puisse engager. Quand la cavalerie est défaite, la bataille est généra-
lement perdue; au contraire, quand la cavalerie est victorieuse, non-
seulement la bataille est gagnée, mais la défaite de l’ennemi est
complète. » ’
C'est ee qui a fait dire aussi au maréchal de Saxe « qu’il faut se
retrancher et temporiser quand on a une cavalerie faible. »
Fabius et L. Plancus, n’osant se mesurer en rase campagne avec.là
cavalerie d’Annibal, se retranchèrent dans lés. montagnes ; de même
que, dans une époque plus rapprochée do nous, pendant la guerre de
trente ans, Gustave Adolphe n’osant s’aveulurér dans les vastes plai-
nes de la Pologne, resta bu Prusse jusqu’j.ce qu’il eût renforcé et or-
ganisé sa cavalerie. 1 , . ,
«.'est le défaut de cavalerie qui arrêta César et Alexandre dans ie
«ours de leurs conquêtes.
Les Romains, instruits par une dure expérience, s'appliquèrent h
organiser leur cavalerie, en y sacrifiant même leur infanterie ; mais
cette réforme n’eut lieu «ju’à l’époque de la rapide décadence de
l'empire, alors que la discipline, l'esprit militaire et le patriotisme
n’existaient pins qu’it l’état de souvenir citez les fils dégénérés de Roma-
ins. Du jour où les vieilles légions qui axaient porté dp l’Océan a
la T ••iiidc la gloire romaine succombèrent impuissantes et vaincues,
tous ies efforts tentés pour rendre la vie k cette puissance brisée de-
vaient resterinfruetueux. L’empire, miné parla base, ne pouvait se
relever. Peut-être a-t-i! succombe faute de cavalerie ! .
(La suite a demain.) o. square. |