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FRASTCE.
{Correspondance particulière du précurseur.)
Paris, 10 janvier.
Videnlilé étant parfajle entre le texie officiel des propositions au-
Ürieliiennes, tel que le donne le Nord et l’analyse qu’en ont falies le
Times et les Débals, on se demande naturellement si les chances d’un
rapprochement en deviennent plus considérables. Malheureusement il
ne me semble pas possible,en se fondant sur la circulaire de M. de Ncs-
selrodo du 22 décembre, que la Russie accepte la neutralisalion de la
mer Noire même avec cette faculté qui lui accordent les alliés. — Je
Conviens que peu importe à la Kussie, que cette clause qui l’autorise
à régler avec la Turquie cette question de navires de guerre,soit placée
oui ou non, sous la garantie des puissances occidentales. Mais à qui
persuadera-t-on que M. de Nesselrode, en consentant h la limitation,
ait fait de cette limitation, rien autre chose qu’une exception qui doit
laisser subsister dans toute son intégrité le principe que la Russie
entend avoir bien réellement une marine de guerre dans i’Euxin,
aussi bien pour la défense de son territoire que pour assurer la pro-
tection de son commerce '! Or admettre que le czar prêtera la main à
n'avoir dans la mer Noire que quatre ou cinq petits bâtiments côtiers,
t’est tout simplement supposer l’impossible dans les circonstances
actuelles.
On n’a accueilli qu’avec une 1res médiocre confiance la dépêche de
.Königsberg qui affirme que la Russie a décliné l’intervention autri-
chienne et que les termes de la circulaire du 22 décembre n’ont rien
d’absolu. Cette dépêche n’est considérée généralement que comme
prouvant le dissentiment existant entre la Prusse et l’Autriche , dis-
sentiment dont parle aujourd’hui si longuement le correspondant
viennois du Constitutionnel.
La dépêche de Hambourg annonçant la note circulaire par laquelle
la Suède déclare que nonobstant le traité du 21 décembre elle
continuera à maintenir une stricte neutralité, a produit ici une triste
impression. On s’était en effet si bien habitué, grâce aux amplifica-
tions signées deOesena, Cucheval-Clarignv, Cohen, Vitet,à considérer
cbmme nous étant assuré le concours militaire de la Suède! — Quand
donc sera-l-on bien convaincu que ces Messieurs, pas plus que leurs
journaux, ne sont rien moins que des organes semi-ofliciels et que
s’ils se montrent officieux, ils le sont presque toujours il la façon de
, Tours de la fable ?
On parle beaucoup de la prochaine nomination au Sénat du due de
Valmy, du duc de Maillé, ainsi que du marquis de Belhysy. Ces trois
personnages comptaient naguère® parmi les notabilités du parti
légitimiste.
C’est aujourd’hui que le conseil de la Banque s’est assemblé pour la
fixation de son bulletin mensuel. Bien qu'on s’accorde à considérer
la situation de la Banque comme étant encore en voie d’amélioration,
on ne dit pas que le conseil ait rien changé à ses précédentes réso-
lutions.
Presque tous les jours il y a des conférences au ministère des finan-
ces, conférences auxquelles assoient avec M. Magne, MM. Fould,
d’Audiffret et plusieurs autres illustrations financières.
L’on sait aujourd’hui que le nombre des réengagements dépasse
le chiffre de 20,000 , c’est moitié plus qu’on n’espérait. Aussi se
montre l-on de plus en plus satisfaits des bons résultats de la loi
sur la dotation de l’armée.
C’est le 29 janvier l’anniversaire du mariage de Napoléon avec
S. M. Eugénie. On assure que le jour môme de cet anniversaire aura
lieu l’inauguration de la maison fondée par l’impératrice, faubourg
St-Antoinc, pour l’éducation des pauvres tilles. On parle du mariage
de M. Ernest Baroche, fils du président du conseil d’Etal, avec
M,1e Mirés, fille du riche banquier.
(jDepêche télégraphique).
Parjs» * j janvier.
Le Moniteur annonce que hier un conseil dC <;-|erre s-cst rôulli S011S
la présidence de 1 Empereur. Le but de cc consoj[ cst seulement
d’éclairer te gouvernement sur les m^ueures combinaisons de guerre.
Il ne doit pas arrêter de plan < campagne. Assistaient au Jeonseil,
Je prince Jérome, le pn^ce Napoléon, le maréchal Vaillant, lord
(Jow'ley, M. Walcwsk*^ ies généraux Bosquet, Nicll, etc.
Le Moniteur mjolié le bilan mensuel de la Banque de France. L’en-
caisse en numéraire a diminué de 19 1/4 millions ; le compte courant
«lu Tr^or de 21 millions. Les billets en circulation ont augmenté de
1$ millions et le portefeuille de 20.
On parle de démarches, fades par plusieurs grandes maisons de
banque, pour obtenir du gouvernement l’autorisation d’établir à Paris
un second établissement dans le genre de la société générale du
Crédit mobilier.
— On répète activement à i’Opéra-Comique la nouvelle pièce de
M, Aubert, Manon Lescaut, dans laquelle Mad. Marie Label remplira
la rôle de Manon, écrit tout exprès pour elle.
— Une question fort intéressante et d’une gi'ûnde utilité pratique a
été résolue dans la dernière séance du Conseil" communal de Marseille;
c’est l’installation dans celte ville de cent horloges électriques. L’éta-
blissement de ces horloges exigera la pose d’un lil conducteur de
49,000 mètres de développement qui devra être achevé ainsi que les
divers appareils, constituant l’ensemble de ce système d’indication
horaire, dans le courant de mai. Les horloges électriques de Marseille
seront disposées dans des lanternes à gaz. ; leurs indications apparaî-
tront ainsi à toute heure de jour et de nuit ; leur établissement coû-
tera à la ville 22,000 francs, et leur entretien 2000 l'r. par an. Vu la
modicité de ccs prix, nous pouvons émettre le vœu que toutes nos
principales villes soient dotées d’une amélioration aussi utile, qui
mettrait fin à l’irrégularité du chiffre des heures que l’on a de tout
temps remarqué dans les divers quartiers des grandes cifés.
— Le Moniteur français contient l’article suivant sur la
l’entrée des bataillons de Crimée à Taris :
«Aujourd’hui, l’empereur a passé en revue dans la cour des Tuil-
Icries trois bataillons du 59e régiment de ligne} colonel Comignan ;
vieux bataillons du 50e, colonel Nicolas, et un bataillon du 2e régiment
des voltigeurs do la garde, revenus de Crimée. Ges troupes retenues
«n mer par le mauvais temps, n’avaient pu faire partie de l’entrée
solennelle du 29 décembre.
» Réunis sur la place de la Bastille et placées sous les ordres du
général Nicl, aide de camp de l’empereur, elles ont suivi pour se ren-
dre aux Tuilleries, la ligne des boulevards, rue de la Paix, la place
■Vendôme et la rue do Rivoli. Sur tout ce parcours elles recevaient de
la population qui se portait à leur rencontre l’accueil le plus cha-
leureux.
” En grand nombre de maisons particulières et lés édifices publics
étaient pavoisés de drapeaux aux couleurs des puissances alliées, et
la foule qui stationnait sur les contre-allées et les trottoirs faisait en-
tendre les cris répétés de : Vive La ligne ! Cive la garde ! On saluait
des plus vives acclamations les drapeaux de ces régiments troués par
la mitraille, et si fièrement portés à l’Alma-, à inkermann, à toutes les
attaques du siège. On se rappelait que c’était en plantant celui du o0«
sur le front du mamelon Vert que le colonel de Brancion avait trouvé
une mon glorieuse. Dans celte attaqué , tous les officiers supérieurs
du 50e furent atteints, un seul a survécu à ses blessures,
« Ces troupes, arrivées aux Tuileries, se sont rangées en bataillé
sur trois lignes.
» A une heure, l’Empereur est monté à cheval: Sa Majesté était
accompagnée de S. Exc.M. le maréchal Vaillant, ministre de la guerre,
* a M,' ébréchai Magnan, commandant en chef de far-
inée de l’Est. L’escorte était composéed’un nombreux état-major, dans
lequel on distinguait plusieurs officiers étrangers et que suivait un
détachement de Cent-Gardes.
«< L’Empereur a passé au pas devant chaque régiment, qui saluait
8a Majesté des cris enthousiastes de Fivt l'Empereur !
« Au moment où les troupes se disposaient pour le défilé, S M
l’Impératrice, accompagnée des officiers et des dames de sa maison ’
a paru au balcon du palais; l’arrivée de Sa Majesté a été saluée parles
acclamations les plus vives.
« Le défilé s’est exécuté par peloton, à distance entière, au port
«t’armes et aux cris mille fois répétés de Vive l'Empereur ! vive T Im-
pératrice !
» En quittant les Tuileries, les troupes se sont rendues aux quartiers
«qui leur avaient été assignés, par les quais et la rive gauche de la
Seine, au milieu d’une foule empressée. «
— Un décret impérial du 5 janvier fixe les droits à l’importation
des peaux préparées, soit au tan soit à l’alun. Les premières, simple-
ment tannées ou corroyées, payeront dans le premier cas 200 fr. les
■100 kilog. si elles proviennent du porc, 45 pour les grandes et 120 fr
pour les petites peaux d’autres animaux. Dans le second cas elles ac-
quitteront un droit de 200 francs les 100 kilog. pour des peaux de
tiges de bottes et 100 fr. pour les autres. Les peaux à l’alun sont assn-
jeties à un droit de 40 fr et de 50 fr. les 100 kilos, selon qu’elles sont
liongroyées ou mégissées. Seront considérées comme petites peaux
celles qui pèsent moins d’un kilogramme.
— Le sultan se propose d’envoyer de riches cadeaux à l’empereur
Napoléon : un sabre orné de diamants et deux selles, une d’homme et
une de femme, éblouissantes de pierreries. Un magnifique collier de
perles est aussi destiné à l’impératriee.
— Nous apprenons avec un vifregret.dil l’Union, que M.Ic vicomte
d’Arlincourt est dangereusement malade.
— Il est décédé, en 1855, à Paris: A domicile 24.969 individus; dans
Jes hôpitaux civils 13,896 ; id. militaires 1582 ; dans les prisons 227 ;
déposés à la Morgue 293 ; exécuté 1 ; total 40,968 décès, dont : fémi-
nins 20,348 ; masculins 20,620.
Malgré tant de recommandations en faveur de la vaccine, il est en-
core mort k Paris 802 personnes de la petite vérole en 1855. (Const.)
loi «le m.OiMI francs.
On parie depuis quelques jours dans le monde de financier d’un vol
considérable commis récemment an préjudice delà Banque de France.
Dans la crainte qu’une publicité prématurée n’entravât les recherches
faites h ce sujet, nous avons dû nous abstenir de mentionner ce mé-
fait ; mais aujourd’hui que les recherches ont obtenu le résultat es-
péré, nous pouvons faire connaître les renseignemens qui nous sont
parvenus sur ce vol, d’nne importance de 172,000 fr.
Le 51 décembre dernier était, comme on le sait, un jour de grande
recette pour la Banque de France, en raison des échéances de lin
d’année et du jour férié du lendemain. Cepcudant l’encaissement
avait dû se faire avec la régularité habituelle, et vers sept heures du
soir on s’apercevait dans le bureau des recettes, après l’apurement
des comptes de tous les garçons de recette, qu'il existait un déficit de
de 172,000 fr. sur les recettes de la journée.
Ce bureau est oéc&pé par dix ou douze employés et le public n’y a
pas accès ; les garçons de recette de rétablissement avec les em-
ployés sont les seuls qui y pénètrent chaque jour, à la fin de la jour-
née, pour rendre leurs comptes ; ils y déposent devant les employés
les valeurs qu’ils ont reçues avec un bordereau indiquant leur origine,
et ils se retirent pendant que les employés procèdent à rencaisse-
ment.
Les choses étant ainsi réglées, il était évident que lé déficit pf'ôvë-
nait d’un oubli ou d’un vol qui ne pouvait avoir été commis que par
une personne qui avait accès dans le bureau. Le bordereau mention-
nant la somme du déficit ayant été trouvé, on appela le garçon dç
recette qui l’avait déposé, et il prouva sur-le-champ qu’il avait déposé
en même temps un rouleau de 172,000 fr. en billets de banque. C’était
donc ce rouleau qui avait disparu; le vol était-patent, mais on ne
savait sur qui faire peser les soupçons.
Dans ces circonstances le gouverneur de la banque dénonça immé-
diatement le vol au préfet de police, qui s’empressa d’ordonqer des
recherches actives à ce sujet, et chargea le chef du service de sûreté
de leur exécution. Les investigations durent porter d’abord sur les
antécédents et la conduite de tout le personnel qui pouvait pénétrer
dans le bureau, et l’on ne tarda pas à mettre hors de snspiscion tous
les garçons de recette ainsi que les employés, à l’exception d’un seul,
iiui appartenait cependant k une famille honorable, mais qui élail
moins ancien que les autres dans l'établissement. Le chef du service
de sûreté, qui avait arrêté ses soupçons sur lui, le fit surveiller atten-
tivement, et apprit bientôt que sa coatiuile était peu régulière, qu’il
avait plusieurs maîtresses et qu’il fa5.Ç,'-'t pour elles des dépensés qui
n’étaient pas en rapport avec scs appointements. Enfin lundi dernier,
en apprenant qu'il était parti dans la soirée de samedi parle chemin
de fer, sous prétexte de faire une partie de chasse dans le département
de l’Aisne, et qu’il était revenu le lendemain dans la journée, il fût
convaincu que ce voyage n’avait d’autre but que de cacher au loin
les 172,000 fr. volés ;'et pendant qu’il envoyait dans la môme direction
un agent intelligent qui parvenait à suivre les Iraces de l’employé
dans cette excursion, il le faisait arrêter provisoirement et amener
devant lui.
L’employé soutint être complètement étranger au vol qu’on lui im-
putait, et il prétendit que sou voyage n’avait eu d’autre but que celui
qu’il avait indiqué. Le chef du service de sûreté, qui avait dirigé per-
sonnellement toutes les investigations, fui bientôt persuadé du con-
traire , et , d’après les nouveaux renseignements qu’il se procura,
il eut la presque certitude que les 172,000 francs avaient été cachés
par lui dans un petit bois situé à l’entrée du département de l’Aisne,
près de la limite du département de l’Oise, et connue le prévenu
persistait dans son premier système, il lui annonce qu’il allait se
rendre lui-même sur les lieux pour faire des recherches, et il partit
jeu effet après avoir fait mettre l’employé à la disposition du commis-
saire de police de la section du Louvre.
Le prévenu, connaissant le départ du chef du service de sûreté, et
persuadé, d’après les indications qu’il lui avait données sur son excur-
sion du dimanche, que sa démarche ne pourrait manquer d’être cou-
ronnée d’un plein succès, avoua alors au magistrat qu’il était bien
l'auteur du vol, que les 172,000 fr. avaient été cachés par iui au pied
d’un arbre dans le bois indiqué, et c’est là; en effet, que la totalité de
la somme a été relrouvéejct réintégrée hier dans la caisse de la Ban-
que de France.
Le prévenu, qui appartient, ainsi que nous l’avons dil, à une fa-
mille honorable, est un homme de trente-six ans. Il vient d’être mis
à la disposition de la justice.
BOURSE DE TAIUS DU 10 JANVIER.
Ob lil dans le bulletin financier de la Presse;
2 heures. — Une reprise assez importante a enfin eu lieu aujour-
d hui sur les consolidés, qui ont repris de 1/2 0/0 ; mais celte hausse
a eu peu d influence à notre bourse. La rente a même reperdu la
taible amélioration qu’elle avait obtenue au début.
On avait pourtant reçu plusieurs dépêches de tîerlln et de Königs-
berg d une nature plus favorable* mais les spéculateurs considèrent
les contre-propositions de la Russie comme devant amener nne rup-
ture définitive.
Les cours étaient d’ailleurs Sôus l’influence de préoccupations d’un
autre genre. Un s inquiétait de la situation de la Banque de France
(loin le bug-fl mensuel doit être publie demain.
Qïrclques acheteurs qui avaient repris do la rente hier soir à 63.50
et 05,33, se hâtaient de revendre, et le 5 0/0, qui avait fait 63.25 au
début du parquet, vient de tomber à 62.95.
Au reste, il y a en ce moment fort peu d’affaires engagées au parquet.
Les agents eux-mêmes engagent leurs diens ù se tenir à l’écart,
attendu que les positions à la hausse comme à la baisse présentent
les plus grands dangers. -
On reconnaît du reste que la plac'c ii’étant plus surchargée comme
elle l’était à la fin de décembre, se trouve dans une position beaucoup
plus favorable.
La première cote de Londres est venue à 86 1/4 3/8 avec 1/4 de
hausse. La deuxième cote était encore en hausse de 1/4 k 86 1/2 5/8.
On suppose (jue ce sont les cours des fonds anglais pour la liqui-
dation qui avait lieu aujourd’hui à Londres. Mais il serait k désirer
que les dépêches télégraphiques fissent connaître k chaque liquidation
les cours de la liquidation et ceux du prochain compte, de manière
à éviter toute équivoque et k faire connaître le taux du report à la
boursç de Londres, 11 y avait k la bourse de Londres 3/8 k 1/2 de
report.
On aniVôûÇâit pour demain l’émission des Omnibus de Londres. Les
valeurs industrielles étaient toutes très offertes et leur placement était
difficile.
La baisse semblait pourtant arrêtéejsur les gaz parisiens. Les cours
actuels do 825 k 850 avaient fait arriver les acheteurs sérieux.
Les petites Voitures étaient calmes k 100 25, la Compagnie maritime
à 36Ö. Les Clippers k 100. Les Docks ôtaient presque sans affaires;
leurs cours se soulenaientde 185 à 184-50.
Le Crédit mobilier s’est tenu pendant quelque temps de 1235 k 1240
mais il a rétrogradé à 1229.
Les chemins de fer autrichiens ont résisté pendant quelque temps k
i’influence de la baisse des autres valeurs. Us étaient demandés de
712 50 à 715 75. On les tient de nouveau avec fermeté k 710.
Notre marché des chemins de fer était très faible, mais il y qvaij.
fort peu d’affaires en spéculation. Le Nord est tombé de 860 k 850.
Lyon a fait H05.
La Méditerranée était calme k 1220; l’Ouest, k 740; le Midi, de 655 k
660.
Les obligaiions de chemins de fer étaient faibles et se négociaient
difficilement.
3 heures. — Les cours de toutes les valeurs ont été faibles jusqu’k
la clôture. Le 3 0/0 est resté de 62.90 k 62.95
L# Crédit mobilier ne faisait plus que 1210 k 1215. Les chemins de
fer étaient cotés avec une nouvelle baisse. .
Changes. — Londres, 25.32 1/2 k vue, 2-1.87 1/2 k 90 jours ; Franc-
fort, 212 5/8 à vue, 211 1/8k 90 jours; Amsterdam2133/4 k vue, 211 3/4
k 90 j.; Anvers, pair k vue »» k 90 j. ; Berlin, »»» k 90 j.; Hambourg,
189 a vue, 186 1/4 k 90 j.; Naples, 470 k vue, 467 à 90 j. ; Vienne,
525 1/2 k vue, »»» »/» k 90 jours ; Pétersb., »»» k 90 j. ; Madrid,
523 »/» k vue, 520 k 90 jours.
HOLLAimnE.
La Haye, 9 janvier.
M. Meeussen, a été réélu à Breda, membre de la seconde chambre
des Elats-Cénéraux, par 1302 suffrages sur 1475 votants.
BOURSE D’AMSÎERÔAM IHI 9 JANVIER.
Lés iôiiùs Hollandais étaient aujourd’hui un peu plus faibles, avec
quelques affaires en intégrales.
Les valeurs étrangères n’ont éprouvé que peu on point de change-
ment. Seulement les transactions ont été très animées cil dette espa-
gnole, k de meilleurs cours.
5 0/0 Busse ilouV. chez Stieghtz 79 1/2 ; d° 1855 2/m après l’émission
81, 1/8,
. Derniers cours : iiltég. 62 13/16 ; Esp. 1 1/4 0/0 21 1/2 k 7/16; 3 0/0
iiit. 34 11/16 ; Métall. 5 0/0 63 1/2.
BELGIQUE.
Bruxelles, 10 janvier.
Les bals de la cour ont été inaugurés hier soir de la manière la
plus brillante Dès 8 1/2 heures, les salons du palais étaient remplis
de l’élite de la société bruxelloise et d’une foule de notabilités de la
province et de l’étranger. A 9 heures, le roi, donnant le bras k la
duchesse de Brabant, et le prince royal, conduisant son auguste
sœur, sont entrés dans la salle de bal* suivis des ministres et du corps
diplomatique. Les danses ont immédiatement commencé.
La duchesse de Brabant portait une robe de satin blanc couverte
de touffes de violettes, et tenait k la main un énorme bouquet de
violettes et de liiaà naturels. Une large guirlande de violettes couron-
nait sa chevelure. La princesse Charlotte avait une robe de tulle blanc
ornée de roses rouges et de feuillage vert. Les mêmes couleurs
dominaient dans sa coiffure. Les toilettes de cent autres dames ont
été également remarquées.
Un. grand nombre d’officiers anglais assistaient k la fête. Plusieurs
racontaient les campagnes de Crimée auxquelles ils ont assisté. Tous
ont ordre de rentrer en Angleterre avant le I01' mars.
A 10 heures, le roi et la famille royale se sôni rendus au buffet en
traversant tous lessâlôns et en causant avec diverses personnes. A 11
heures, le buffet a été fermé, et le vaste salon où l’on avait dressé un
suupcr somptueux a été ouvert aux invitas. Les bals de la cour du roi
Léopold sont renommés pour le luxe et le bon goût qui y régnent. Le
repas a donc été splendide comme toujours.Le roi s’est retiré ensuite,
laissant LL.AA.HR. présider aux danses, qui ont duré jusqu’k 2 heures.
On calcule que 1200 personnes environ assistaient k la fête.
— Dans la soirée du lundi-perdu, un méfait de la nature la plus
grave et qui est déféré en ce moment à lajustice, a été perpétré dans
la commune de Lachen. 11 paraît que deux habitants établis dans cette
localité en voulaient,pour cause dejalousic, k une personne employée
au palais ou au fils de cet employé. Ils ont attendu leur homme le
soir, dans un chemin écarté, et c’est k fin autre qu’ils se sont adressés
par erreur. Un malheureux jeune homme de bonne famille a reçu,
parait-il, plusieurs coups de poignard et se trouve dans un état alar-
mant.
On nous apprend k l’instant que les coupablos sont arrêtés.
■ ~ “ler so>.r un incendie qui a pu être as<ez promptement élcinl a
éclaté rue des Tanneurs, dans une fabrique de toiles cirées.
— On annonce la prochaine apparition à Bruxelles d’un journal
satirique flamand, qui verra le jour sous le titre de Uilenspiegel.
—- Deux individus, hommes do peine ou commissionnaires, venaient
de tféposer mardi à la porte du magasin de meubles du sieur De Baise
un brancard chargé d’une magnifique glace, du prix de 7 k 800 francs»
En opérant le transport de cette pièce dans le magasin, ils la laissè-
rent tomber sur le pavé de la rue, où elle se brisa en éclats. Ce petit
evenement a, pendant quelques instants,occasionné un rassemblement
considérable.
Une friponnerie, compliquée de faux, a été commise, ces jours
derniers, au préjudice d’un tailleur de la rue au Beurre, M. Pierre D...
I n sieur Adrien F..., de la rue des Pierres, s’était fait livrer k crédit
par ce tailleur divers effets d’habillement, en se disant k la veille de
contracter un mariage avantageux. Le fournisseur avant exigé, pour
surcroît de garantie, la caution d’un sieur .1..., employé k la station
c c Ma li nos et oncle de la future de F..., ce dernier s’empressa de sous-
crire a cefcje exigence et d’apporter k M. D... nue lettre de répon-
dant du paiement de sa facture. Mais le tailleur ne tarda pas à décou-
Mir que celle pièce était fausse, et, sur sa plainte, F..., qui avait déik
engagé au Mont-de-Piété ses prétendus habits de noces, a été mis k la
disposition du procureur du roi, (Indép.)
, LI»ne députation de la commission du Cercle artistique et littéraire
fv.nn. oV !ier "IVIt,er M51- R°gier et Ch. de Brouckerc k assister k un
banquet qui aura lieu le Jeudi 17 de ce mois, dans la grande sa)le du
Cercle, k l’occasion de l’installation de M. Rogier comme président et
de la remise k M.de Brouckere de la médaille frappée en son honneur.
Tous les deux ont accepté avec empressement l’invitation du Cercle.
— Un grand désastre a menacé hier soir l’un des plus beaux monu-
ments du pays ; un commencement d’incendie s’est déclarée vers
sept heures et demie dans l’église collégiale de Sainte-Gudule.
Du foyer d’un réchaud laissé dans le jubé par des ouvriers occupés
k souder des tuyaux de l’orgue, se sont échappées des étincelles qui,
instantanément, ont communiqué le feu au plancher et aux œuvres
mêmes de l’orgue ; mais grâce à de prompts secours on a pu immédia-
tement le maîtriser et prévenir ainsi d’incalculables conséquences.
Les dégâtsson't peu considérables, mais l’orgue est entièrement perdu.
— observatoire royal DE BRUXELLES, 10 janvier, à midi
3° jour de lune). — Baromètre observé, 740ra,"90 ; thermomètre
cent, du baromètre, 7“3 ; température cent, de l'air, 2°9; id .maximum
depuis hier midi, 7°7 ; id. minimum,2»9; eau tombée, ilm",73;
vent, N.
AIVER8, Cl JAAViUK.
Le temps est complètement changé depuis hier ; le veut
qui était au S. O. hier, a tourné au nord et le temps doux
et brumeux d’hier a fait place h un temps sec et froid. Ii a
gelé assez fortement la nuit dernière. Ce matin le change-
ment de vent nous a amené bon nombre de navires en
rivière.
— Par dépêche télégraphique reçue aujourd’hui (I l jan-
vier), on apprend le départ, de Plymoutli, du steamer Bel-
gique. Tout allait bien à bord. — Bonne brise N.-E.
' Le rapport des experts de Plymouth constate que l’enfe
gorgement des pompes, provenait uniquement des co-
peaux qui se trouvaient encore à fond de cale, mats que le
navire n’avait nullement souffert.
— Malgré les efforts qu’on a faits pour retrouver le ca-
davre du malheureux ouvrier qui s’est noyé avant-hier au
soir eu voulant sauver un brigadier de douane , on n'y à
pas réussi jusqu’ici.
— Nous appelons l’attention des amateurs d’exercices
équestres sur les représentations de la troupe de Er. Lois-
set, qui ont commencé hier au cirque de la Cité. Elles
offrent une grande variété d’exercices par des sujets dis-
tingués-.
— tin vol des plus hardis a eu lieu avant-hier malin rue
St-Anloinc; pendant que la femme de la maison était allée
faire une empiète dans une boutique du voisinage,un voleur
s’est introduit et a enlevé la pendule de la cheminée. A
sa rentrée, la pauvre femme était tout ébahie de trouver sa
cheminée dégarnie ; elle ne pouvait se rendre compte de
cette disparition subite en plein jour.
— Le steamer Bavensbourn, de Londres, est arrivé ce
matin avec un chargement de marchandises et 13 passagers.
— Le steamer anglais Burlington, est arrivé également
ce matin venant de Hull, chargé de manufactures.
— Voici les prix des diverses denrées alimentaires au
marché de ce jopr :
Les pommes oe terre ont été payées fr; 1.48 à 1.34,(sols
■16 à 17 par 1/4 d’hectolitre; le beurre en cuvettes, de fr.
2.09 à 2.27 (sols 23 à 25) le kilogramme ; le beurre en 1/2
kilogramme, de fr. 1.08 à 1.12 (sols 12 à 12 1/2) ; les œufs
de fr. 1.63 l\ 1.72 (sols 18 à 19).
Le froment a été payé fr. 39.00 ; le seigle, fr. 25.70 ;
avoine (i04 hect.) de fr. 9.50 à 11.75.
— Les gdrdés-chorfipêtres de Mérxém et de Brasschaet
ont arrêté ce malin deux individus, amenant en Ville une
paccotille assez importante de volailles qu’on a tout lieu
de croire provenir de vols et maraudages dans les poldres.
Un de ces individus a pris d’abord la fuite, abandonnant
son butin; mais les gardes-champêtres,après avoir mis Sdh
complice en sûreté, se sont mis h sa poursuite et l’ont rat-
trappé.
Tous deux ont été écroués à la prison civile et mis à la
disposition du ttàt’qüét. , .
— Les membres du corps de musique de la garde-civi-
que de cette ville ont donné hier à M.J. Grégoire, leur capi-
taine, un brillant banquet; ces messieurs ont saisi cette
occasion pour offrir h cet officier un riche album, comme
marque toute particulière de leur sympathie et de leur re-
connaissance pour les soins constants qu’il n’a cessé de
vouer h cette institution.
— La régence vient de faire afficher les mesures spécia-
les d’ordre prescrites à l’occasion des prochains concours
de bestiaux gras. Elles sont les mêmes qué lés années
antérieures.
La pesée officielle des bestiaux gras présentés au con-
cours par les bouchers de cette ville, aura lieu le lundi 21
de ce mois, à 10 heures du matin, à la Grande Place.
Il sera procédé le mercredi 23, h 3 heures de relevée, et
le lendemain jeudi, à 9 heures du matin, au locdi de la
Porte d'Or, Marché au Bétail, h l’expertise des diverses
espèces de viandes grasses.
— Par arrêté royal du 3 janvier, le baron d’Eder, ancien
secrétaire de la légation de S. M. I. et R. Àp. h Bruxelles,
est nommé officier de l’Ordre de Léopold.
— Par arrêté du 10 janvier, le ministre des affaires
étrangères a conféré aux sieurs C. G. Boehme et J. J. De-
barse, élèves de l’école de navigation d’Ostende, respecti-
vement, le brevet de capacité pour le grade de capitaine au
long itiuib. . t
Ces élèves ont subi leur examen d’une manière satis-
faisante.
— Un arrêté royal, en date du 31 décembre 1855, porte
qu’une somme de 27,000 francs, imputable sur le chapitre
IX, art. 88, du budget département de la justice (exercice
1855), est mise à la disposition de la comrnissiôn sùpé-
riçure d’inspection et de surveillance de l’établissement de
Gbeel, b la charge d'en rendre compte, pour faire face aux
frais de la construction, par l’Etat, et avec l’aide de la
commune ét de là pfoVinée, d’une infirmerie pour les alié-
nés des deux sexes dans cette localité. .
— Par arrêté royal du 7 janvier 1856, le sieur L. Donies,
chef de la première db/lsien (secrétariat) du département
de la guerre, est nommé directeur b titre jjëfsonneL
— Par arrêté royal dn 26 décembre 1855, sont nommés
sous-lieutenants officiers payeurs, les sergents F. Seibels
et M. Rouserez, tous deux du régiment du génie.
— Par arrêté royal du 7 janv. 1856, le lieutenant E-iVer-
sluis, du P régim. de ligne, est nommé officierd’armetîient.
— Le mouvement de l’état-civil de Gand, pendant l’an-
née 1855, présente les chiffres suivants :
Maissances : Légitimes, 1,660 du sexe masculin et 1,511
du sexe féminin ; illégitimes, 313 du sexe masculin et 304
du sexe féminin i , ,
Décès ; Le nombre s’élève b 1,732 du sexe masculin et
1,806 du sexe féminin, auquel il faut ajouter 104 mort-nés
du sexe masculin et 94 du sexe féminin ; ce qui donne un
total de 3,746. Il y a donc eu un excédant de 42 naissances.
Managen ; 829 ont été célébrés; 653 ont été contractés
entre célibataires, 85 entre veufs et jeunes filles, 55 entre
jeunes gens et veuves, et 36 entre veufs et veuves. Trois
divorces ont eu liétt.
— Nous apprenonsque M.Albert d’Otreppe deBouvette,
le secrétaire-général de la Société d’Emulation b Liège,
vient de recevoir de S. M. le roi de Sardaigne la décoration
de l'Ordre royal deSt-Maurice, comme témoignage d’estime
pour son goût des arts et des lettres.
— Une quête faite b Poperinghe, en faveur des pauvres,
a rapporté plus de dix mille francs
— Avant-hier soir, la police de Charleroi a trouvé une
jeune fille étendue dans la boue et ne donnant plus aucun
signe de vie. Transportée aussitôt dans une maison voi-
sine, elle fut l’objet des soins empressés d’un médecin
qui reconnut chez elle les signes d’une longue défaillance
causée parla faim. Ayant recouvré connaissance, elle dé-
clara, en effet,.qu’elle était partie b la pointe du jour d’As-
sesses (Namur) sa commune, dans l’intention de venir
chercher un service à Charleroi. Il y a plus de dix lieues
d’Assesses b Charleroi, et la malheureuse avait quitte ses
pauvres parents, n’ayant pas sur elle la plus petite obole.
Elle recula devant la mendicité, et lutta toute la journée
contre la faim. Epuisée de lassitude et d’inanition, eue
succomba enfin aux portes de Charleroi. .
— Un journal de Bruges a annoncé, il y a quelques jours,
qu’un koff sur lequel un pêcheur de Blankenberghe avait
été admis comme pilote, avait péri corps et biens. Cette
nouvelle est eonlrouvée, le pêcheur dont il s agit est ren-
tré avant-hier b sou domicile après avoir amene ce bati-
ment au port de sa destination. •
— Le 8, la femme du sipur Strons, garde-digue sur e
canal de la Campine, b Lommel (Limbourg), est accouchée
de trois enfants, deux filles et un garçon. La mère et les
enfants se portent bien. ,
— Le Moniteur de T Agriculture indique le moyen de pré-
parer une nourriture économique pour les abeilles.
Fort souvent, dit ce journal, nous perdons des pommes,
des poires, des côtes de melon, des betteraves, des ca-
rottes, des panais et toutes sortes de fruits sucrés, dont il
serait facile pourtant de tirer parti. Ainsi, il parait qu’en les
faisant bouillir dans la lie de vin, on obtient une espèce de
raisiné très agréable aux abeilles.
Il fut question pour la première fois de ce procédé, en
1789, b la société d’agriculture de Paris, qui lui fit un ex-
cellent accueil et le publia dans ses mémoires. On a cal-
culé que, pour le climat de Paris, il fallait par hiver et par
ruche 3 kilog. de cette substance.
— Voici quelle peinture un missionnaire apostolique
français, récemment arrivé de Chine, fait d’une armée chi-
noise : '
Les troupes que l’empereur delà Chine envoie contre les
révoltés, marchent eii désordre comme une bande de bri-
gands, pillant b droite et à gauche sur letif passage ce qui
est b leur convenance. Outre sa lance et son fusil, ëlibquë
soldat porte encore son parapluie et sa lanterne.
Cette armée sans discipline et sans expérience serait dé-
truite par un seul bataillon européen. Un soldat français
peut brûler vingt cartouches avant qu’un Chinois ait tiré un
seul coup. Quand les fusils sont chargés, celui qui lient
l’arme détourne la tête pendant que son compagnon y met
le feu. On peut penser ce que doivent être la justesse'de ce
tir et la célérité de cette manœuvre.
Pour expédier quelques soldats, il est incroyable com-
bien on vexe et on ruine de familles. 11 faut un char pour
un cavalier chinois, un char pour la nourriture des che-
vaux. Pour un départ de 300 combattans, il y a quelquefois
mille hommes de corvée. En un mot,les soldats du Céleste-
Empire sont presque autant de bandits qui pillent les hon-
nêtes citoyens.
—- On nous confie une lettre, adressée b M. Twisk, hor-
ticulteur bAlkmaar.il aV&ît donné le nom de M. Jules Janin
b une tulipe nouvelle, et M. Jules Janin lui écrit cette lettre
cjüi iflérite d’être conservée ;
« Que vous ôtes bon, Monsieur, ht que je suis contentde vous ! Vous
avez donné mon nom k votre nouvelle tulipe et me voilk, k mon âgé,
eu cheveux déjà blancs, renouvelé dans une fleur f Certes, si je m’al-
idiiclàia k une métamorphose ce n’était pas k celle-là ; urtd fleur !■ une
tulipe! une des paivires du prochain mois de mai ! Pendant que tant
de braves gens, qui valent mieux qüë moi, en sont réduits à écrive
leur nom sur les neiges du Mont-Blanc, sur !e sable du désert, ad
sommet des Piramides, sur le clocher des hautes cathédrales ! L’été '
vient qui fond la glace, un souffle emporte au loin le sable du désert,
la Pyramide elle-même elle peut crouler, la calhédrale elle tombe ;
tut contraire, la fleur éclatante, à peine expirée elle va renaî-
tre, et le nom qu’elle porte brillera d’un éclat tout nouveau.
Quelle immortalilé plus généreuse cl plus charmante, et que me
voilk mille fois plus heureux môme que si j’avais une statue!On ta
brise la statue ! elle dépend de la fortune et du caprice populaire ;
Athènes a brisé, en un jour, les trois cents statues qu’elle avait tfécer-
nées k son tyran. Qui voudrait briser une fleur? quel téméraire ose
arracher la tulipe de son piédestal de gazon ? Grâce à vous, donc, me
voilà immortel ! Soyez loué, soyez béni pour cette bonne œuvre ; il y a
quelque mérite aujourd’hui, de reconnaître, ne fût-ce que par un
sourire, les honnêtes écrivains qui sont restés fidèles à la liberté, et
qui ne savent pas faire de Cantates. D’ailleurs de quel droit imposer k
quelque innocente tulipe, ornement de ia terre et présent des cieux
cléments, le nom d’un traître ou d’un flatteur de sa force ? Il y a tant
de ciguë et d’ivraie, et tant de chardons, et tant de champignons
vénéneux pour porter le nom de ces gens-là !
» J’aurai grand soin de ma tulipe et déjà, je cherche à sa gloire, un
beau vase orné des plus délicates peintures où elle puisse, k son aise,
naître et grandir. Je la vais mettre aussi sous la garde excellente d’un
grand fleuriste, M. Lemicliez, qui est resté fidèle à la reine de»
Français.
» Je fais dès Vtedx, Monsieur, pour que je vous puisse embrasser et
remercier quelque jour, et Je ne désespère pas de vous rencontrer
avant de mourir. Au reste, vous avez pour vous un proverbe conso-
lant : « De mémoire de rose (et de tulipe) on n’a jamais vu mourir un
jardinier. »
» Laisscz-moi, cependant, vous serrer la main de tout mon cœur.
» JULES JANIN. »
Nécrologie.
On annonce de Macstricht la mort du banquier SI. Mathieu Tielens.
Fngsnge près la Zoologie à B«»rg;erliout.
Nous nous faisons un devoir de reproduire la lettre sui-
vante, qui signale, avec raison, l’encombrement qui existe
presque sâus discontinuer, au chemin de fer, près la Zoo-
logie, au grand détriment du public si nombreux de toutes
les classes de la société qui fréquente la localité.
Anvers, H janvier.
Monsieur le Rédacteur,
L’encombrement qui existe tous les jours, presque sans disconti-
nuer, sur la grarid’rdUte près la Zoologie k Sl-Wiijebrord, aqrart dû,
me parait-il, attifer depuis bien longtemps l’attention des autorités.
Il n’y a presque pas de quart d’heure, dans la journée, que le pas-
sage par la grand’route, pour laquelle on paie cependant de gros
droits de barrière, ne soit intercepté dans cet endroit.
Le remède est des plus faciles, avec un peu de bonne volonté.Pour-
quoi, par exemple, ne pas décharger au Dam le bétail venant par ic
Chemin de féf de la Hollande. Pourquoi ne pas établir, dès ce mo-
ment, près du canal, une station de marchandises, qu’il faudra, dans
tous les cas, v faire l’année prochaine ? •
Le bétail venant de la Hollande, parles convois de marchandises,
u’arrive à Borgerhout que pour retourner au Dam, non sans danger
pour le public.
En temporisant, en s’expose journellement aux dangers les plus
graves — et l’on paiera dans un an peut-être le double, de ce que
coûte aujourd’hui un hectare de terrain, près du nouveau canal et du
Chemin de fer au Dam.
En vente publique, on n’a pas atteint, il y a trois semaines, la
somme de quinze mille francs par hectare, pour la parcelle la plus
favorablement située de la localité.
Le gouvernement, la ville, la société du chemin de fer, tous ont .
intérêt, nie parait-il, k y réfléchir sérieusement.
Le terrain actuel est insuffisant à St-Wiilebrord. Au Dam on aura de
plus l’avantage de pouvoir construire en dehors du rayon réservé par
la législation existante. ,
Agréez, etc. . Vn abonné-
Lettres, Scieneeg et Arts.
C»-RCLE ARTISTIQUE, LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE D’ANVERS.
C’esl lundi prochain 14 courant, que M. Pascal-Uuprat doit repren-
dre au Cercle le cours de ses conférences sur l’économie politique*
conférences interrompues par les fêtes de Noël et du noavel an.
Voici le sujet que traitera l’éloquent professeur : De Cinfluenet du
système protecteur sur le travail, la richesse et la civilisation.
Tous les membres du Cercle et leurs daines sont admis k ces con-
férences, organisées par les soins delà section de littérature française;
elles commencent à 8 heures du soir et ont lieu dans la grande
salle du Cercle. „ „ ,
L’intérêt soutenu qu’ont excité les premières seances deM. Pascal-
Duprat, répond de l’empressement que l’on mettra à se rendre au
nouveau rendez-vous qu’il nous donne.
La section des arts plastiques du Cercle, annonce pour dimanche et
lundi prochain,de H à 3 heures, une exposition partielle de tableaux.
dont voici l’énumération :
1° Première entrevue de Charles IX, roi de b rance, et de sa /eninie
Elisabeth d'Autriche, au palais du Louvre, le lendemain du massacre
de la Sle-Bartlielemy (24 août 1572), tableau peint par J. B. Huïsmans j
2° La toilette, par Aug. Serrure ;
3° Un hiver, par J- Ruyten ;
4° Un chef de clan écossais, par William Angus ;
5° Deux tètes d'clude au pastel, par Henry Bource ;
6° Un portrait, par Portielje.
Les noms dont sont signées ces œuvres, nous dispensent de faire
rassortir l’intérêt de cette exposition.
Enfin une innovation qui réunit à la fois l’utile et l’agréable, paraît,
devoir être introduite dès demain samedi. U s’agit du placement,dans
les salles de réunions journalières, d’un certain nombre de^ cadres de
gravures; celles-ci seront renouvelées tous les huit jours et l’on pourra
ainsi faire connaître successivement toutes les productions les plus,
remarquables de la gravure des diverses écoles.
Un premier concours important est acquis pour l’exécution de cette
pensée, c’est celui de M. Max-Kornicker, dont on connaît la belle col-
lection de gravures allemandes d’après Kaulbach, Cornélius, etc., etc.
Amsi on espère placer demain même les premiers cadres et M. Kor-
nickcr a bien voulu prêter, entre autres, pour ce début, les magnifi-
que planches de Macbeth, de la Galerie\de Shakespeare, par Wilhelm
Kaulbach, qui viennent de paraître en Allemagne et y ont produit une
sensation méritée. Le Cercle en aura la primeur en Belgique.
Celte innovation rencontrera l’approbation générale; elle donnera
un cachet artistique aux réunions journalières et off rira un grand al-
tfait pour les amateurs, un sujet d’étude pour les artistes, surtout si,
cbmme on peut l’espérer,les organisateurs rencontrent le concours de
ceux qui peuvent donner k ccs exhibitions la variété et la valeur.
Chronique ju«liclaii*e.
Mardi, le tribunal de simple police, de Mous, a condamné un hou-
cher pour avoir introduit dans la grande boucherie de la viande dupe-
cée, achetée à un boucher du dehors.
Cette simple mais lucrative opération a pour résultat de créer des
morceaux de choix avec la plus grande fantaisie.
En effet les viandes débitées à la petite boucherie sont traitées avec
un souverain mépris par nos boucliers en titre. Ce sont des morceaux
do gargotes disent-ils; seulement ils ne perdent aucune occasion
d’acheter certaines parties de ces gargotes, qu ils se procurent ordi-
nairement à raison de 40 à 43 c. le demi kilog. Ceci fail lis les transhu-
ment de leur autorité privée en morceaux de choix qu ils revendent a
raison de 70 k 75 cent, le dcmi-kilog. (..'est à dire avec un bénéticc de
près de 100 p. c. . , . .
Nous engageons la police k veiller k ce que celle espece de iraude,
qui se pratique depuis trop longtemps, ne se reproduise plus. On de-
fend aux revendeurs d’acheter sur les marchés publics avant une heure
déterminée, tandis que les bouchers achètent ù leurs collègues le
matin souvent même avant que les consommateurs puissent entrer a
la boucherie, il y a plus, celte espèce de commerce tend k restreindre
l'approvisionnement cl k faire augmenter les prix. (G. de Mons.) |