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On lit dans la Patrie :
La signature du traité du 2 décembre parait avoir causé, dans cer-
taines régions de l'opinion, un effet de surprise. Cette surprise vient
moins sans doute de ce que cet acte était inattendu, que de ce qu’il
s’est produit plus tôt que ne semblaient l’attendre ceux qui ne .pi-
vaient pas de très près le mouvement des affaires, ou ceux qui, à
portée de bien juger, rcfiisaient de comprendre. Rien, en effet, dé plus
logique que la conclusion d’unp alliance entre l'Autriche et les puis-
sances occidentales, depuis le jour où l’on a vu le cabinet de Vienne
participer h leurs manifestations diplomatiques les plus importantes;
rien deplus facile à prévoidqué cette alliance, depuis que,à l’occasion
de la victoire de l’Alma, le ministre d’Autriche à Paris avait été chargé
d’offrir, au nom de l'empereur François-Joseph, ses félicitations à
l’empereur Napoléon, et de déclarer que sop souverain s’associait à
toutes les espérances que'cc snecès pouvait'laffe concevoir. '
Nouvelles de la gnerre.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris, Vendredi.
Des nouvelles de Constantinople du 27, annoncent posi-
tivement que la division d’Omer-Pacha va partir pour la
Grimée.
Le prince Napoléon a rendu sa visite au Sultan.
Trieste, mercredi 6 décembre.
Nous venons de recevoir des nouvellede Constantinople sous la date
du 27 novembre. Ces nouvelles confirment que le général Liprandi
<est retiré de Baiaklava et que le duc de Cambridge est Sérieusement
malade.D’après les dernières nouvelles qu’on avait reçues deConstan-
Unople le feu se taisait devant ét à Sébastopol.
Nous trouvons dans les journaux anglais les deux dépê-
chés suivantes :
« Vienne, mercredi.
« La Presse fait mention d'une sortie qui aurait eu Heu le 25 no-
vembre et porte, sur l’autorité d’une dépêche de Balaclava du 26, que
les anglais ont pris deux batteries de sept eanons ehacune, que les
russes n’ont pas eu le temps d’cnclouer.
a Le 26 une partie de là garnison de Sébastopol a attaqué les lignes
françaises, mais elle a été repoussée avec une perte da 23Q hommes.
Lès français ont perdu 75 hommes dont 5 officiers.
« Bucharest, mercredi.
« 40,000 turcs et 100 pièces de canons vont être embarqués la se-
maine prochaine pour la Crimée à Baltschik et Varna.
« Un régiment reste à Bucharest.
k Omer-Pacba partira peu de jours après. »
On écrit de St-Pétersbourg, 19 novembre :
Depuis le bombardement de Kola, le ministre de l’intérieur a sou-
levé la question de savoir s’il ne serait pas juste d’indemniser cette
place des dégâts uu’elle a soufferts. Le conseil des ministres est bien-
tôt tombé d’accord qu’il fallait tout simplement élever une -contribu-
tion en faveur de la -rille sur les navires qui entreraient dans son port.
L’ordonnance v relative vient d’être publiée ; elle est provisoirement
en vigueur pour cinq ans.
La gelée dure [toujours, mais avec moins de rigueur qu’elle ne s’é-
tait annoncée d’abord. Le prix des objets de luxe est énorme, quoique
les arrivages de marchandises par les routes venant de L’intérieur du
pays comme du dehors, continuent malgré la mauvaise année.
Lés levées de troupes, en Russie, non-seulement ont enlevé aux
propriétaires une partie de leur fortune, mais aussi deviennent pré-
judiciables à la culture régulière des champs. On rencontre dans l’in-
térieur du royaume de grandes étendues de terrain, pour la culture
desquelles on’manque de bras. Beaucoup de paysans cherchent à sé
soustraire au recrutement on se mutilant et se réfugeant d’un' gouver-
nement dans l’autre. Le gouvernement eherche à engager pour ses
armées des médecins étrangers, tandis que les fabriques tusses, dont
plusieurs travaillent par ordre du gouvernement, cherchent aussi au-
dehôrs un écoulement à leurs produits.
On lit dans le Constitutionnel :
L’armée d'Orient va être renforcée d’une 9e division, formée de-
troupes prises en Algérie, à l’exception d’un régiment, le 49°, qui fai-
sait partie de la garnison de Toulouse. Voici quelle est la composition
de celte 9e division :
I* brigade. bataillon de chasseurs à pied, 25* léger, 16' léger.
2* brigade. — Un régiment pris en Afrique et le 19* tic ligne.
Cette division sera commandée par le général Brunei.
Voici quel serait, d’après la Gazette de Carlsruhe, le li-
bellé du projet de résolution que le comité de la diète ger-
manique pour les alïaires d’Orient, proposera à rassemblée
fédérale :
« La Haute Assemblée, en adhérant par la présente déclaration, au
nom de la Diète eten vertu de l’art. 2 de l’acte fédéral etdes art. 1, 3,
o, 6 et 7 de l’acte final du Congrès de Vienne, à l’article additionnel au
traité du 20 avril, conclu le 26 novembre dernier, entre les hautes
Cours de Vienne-et de Berlin, étendu par résolution fédérale du 24
juillet de la présente année, décide que la Confédération germanique,
comme puissance européenne, reconnaît que, dans leur teneur essen-
tielle, les quatre points préliminaires conmls par annexes 4. R, etc,
constituent une base convenable pour arriver à un état de paix et de
droit assuré en Europe ; et que spécialement elle fait siens et main-
tient les premier et second points, au point de vue des intérêls alle-
mands. » . .. .
Lff Gazette de Carlsruhe ajoute qu’il reste au comité mili-
taire à formuler le projet de décision qui déterminera les
mesures que l’adoption de l’article additionnel peut rendre
nécessaires.
Le Constitutionnel publie une lettre datée de Vienne, le
M décembre, et signée, pour extrait, du secrétaire de là
rédaction, formule dont on connaît la signification, lettre
dans laquelle se trouvent les détails ou plutôt les réflexions
suivantes sur le traité dp 2 décembre
« D'où vient qu’au milieu de ce besoin général de paix, la guerre
s'envenime chaque jour et prend des proportions de plus en' plus
alarmantes.? C’est que le mot paix a une certaine signification pour la
Russie, une autre pour la coterie dominante en Prusse , et nne
troisième pôur l’Autriche et les puissances occidentales.
» Le Czar signera ■ des deux mains la paix si, sous une forme dé-
tournée, la Porte adhère aux exigences de la note Menschikoff. La
coterie des Junker, en Prusse, ne veut plus entendre prononcer le
mot paix, aussitôt qu’ibdoit impliquer le moindre affaiblissement de
la prépondérance moscovite. Le protocole du 8 août dit assez à quelles
conditions l’Autriche, l’Anglèterrc et la France sont disposées à
négocier la paix avec la. Russie.
» Pour couper’court ;i dés ’ négociations stériles qui pivotent sur
une pareille disparité-de vues et d’intérêts, if fallait que l’Autriche,
la Franee et l’Angleterre arrêtassent, d’-nh commun accord, 1 c maxi-
mum et le minimum entre lesquels la négociation dût être inexora-
blement renfermée, en admettant que la Russie fût animée du désir
sincère d’entamer une négociation sérieuse, et ne tendit point un
piégé pouf gagner encore du temps, et pouvoir se fortifier pour le
printemps prochain.
» Afin que sur cè point il ne restât plus aucun doute, on devait se
préoccuper de la forme dans laquelle la Russie aura à se prononcer
d’une manière positive, sans restrictions ni réserves, de sa façon, si
elle accepte, oui ou non, l'ultimatum dés puissances alliées.
» Cette dernière tentative étant vainement épuisée, et le délai de
rigueur expiré, on abandonnera délibérément le terrain des négocia-
tions, pour n’avoir plus recours qu’aux moyens coercitifs, et les trois
puissances ne déposeront plus les armes jusqu’à ce qu’elles aient im-
posé àu Czar cette paix, que, pour faire preuve de modération devant
l’histoire, elles veulent d’abord lui offrir une dernière fois. Vous voyez
donc que le traité signé hier à Vienne par les plénipotentiaires de
l’Autriche, de la Franco-ci de l’Angleterre est une alliance dans toute
l’acception du mot, avec les conséquences que lui attribue !» droit
des gens. .
» 41 est aisé de voir qu’une pareille œuvre, destinée à changer la
face politique de l’Europe, ne pouvait pas être improvisée, mais qu’il
fallait l’asseoir sur des bases solides, exigeant surtout beaucoup de
patience et de persévérance, conditions indispensables pour toute
œuvre de longue durée. »
L’évèque de Londres vient de proposer aux familles de
son diocèse la prière suivante : -
« Dieu toul-puissant et miséricordieux, protecteur de tous ceux
qui ont mis en toi leur confiance, nous t’implorons et t’adressons nos
prières pour nos frères, tes serviteurs, qui combattent pour notre pays
sur terre glsur mer ; protège et d,éfcuds-les par* la toute puissance ;
donne leiif le courage dans le danger et la douceur après' la victoire ;
veuille, Seigneur, secourir cl soulager les tpaladps et blessés, et bénir
les moyens employés pour leur guérison. Fais que tous ceux qui péris-
sent daiis les coffifiàts quittent celte vie dans là vraie foi du Christ ;
donne Içs consolations de ion Esprit-Saint aux enfants et aux veuves
qui sont dans l affiliqpon et dans Fanxjrté ; gt lorsqu’il te plaira, reiids
à tontes lés naliefTs difmôittœTes bienfaits 3ë la paix 'accueille nôtre
prière, ô Père céleste, pour l’amour de ton cher fils, prince de la paix,
notre Seigneur Jésus Christ. Amen. » (Maming Herald.)
BOURSE DE LONDRES DU 7 DÉCEMBRE.
Des réalisations de bénéfices ont provoqué de la faiblesse aujour-
d’hui et l’on ferme en baisse de 1/4 0/o sur hier.Les Consolidés ont fait
92 3/4 à 93 1/8 au compt. et 93 1/8 à 3 8 au 10 janvier ; ils ferment à 92
3/4 à 7/8 compt. et 93 I'8 1/4 en janvier ; 5 0/0 réduits 91 1/8 à 3/8 ;
3 0/0 nouv. 91 1/8 1/2; act. de la banque 208 ; bons de l’échiquier 1859
99 1/2, traites de 3 à 6 de prime.
Les fonds étrangers lourds. Emprunt turc 7 1/4 à 7 esc. ; Mexicains
21 à 1/2 ; Russes 5 Ü/Ö 95 à 97 ; Espagne 5 0/0 différée 19 à 1/2 ; Buenos-
Avres 54 f>2 ; Certificats du comité espagnol 5 3/4 0/0 ; Hollandais 2 1/2
0/0 01 1/2, 4 0/0 90 f/2 à 91.
Chemins de fer belges : Jonction de l’Est 1 f/8 ; Luxembourg f2 £
payées 4 f/8, 4 £ payées 2 7/8 ; Flandre occidentale 5 3/4.
FRANCE.
(Correspondance particulière du précurseur.)
Paris, 7 décembre.
Rien aujourd’hui encore que des conjectures sur le fameuxffraité du
2 décembre. L’analyse qu’en fait le Times serait de nature à produire
quelque sensation si l’on ajoutait foi à ce que lui mande so« corres-
pondant de Vienne; mais on n’y a qu’une très médiocre confiance.
Cependant je dois constater que de plus en plus l’opinion se persuade
que le traité estaussi complètement favorable qu’on pouvait le désirer.
La Prusse va être, si même ce n’est déjà fait’, invitée à accéder à
l’alliance nouvelle. Des lettres de Berlin du 5 arrivées à plusieurs
grandes maisons de’Éanque de notre place,tout en rapportant l’impres-
sion favorable causée sur la généralité de la population prussienne
par la nouvelle de la conclusion de l’alliance austro-occidentale, rap-
portent le sentiment de stupéfactionéprouvépar le roi et ses ministres
en apprenant cet événement.
Les négociations que l’on savait pendantes, ont abouti avec tant de
mystère,que M. d’Arnim, l’ambassadeur prussien à Vienne, n’a connu,
comme tout le monde, la conclusion du traité, qu’après qu’il a été
signé. — Frédéric-Guillaume a été vivement affecté du secret gardé
vis-à-vis de lui par le gouvernement autrichien, et on le dit aux
regrets maintenant d’avoir signé l’article additionnel au traité d’avril.
En traînant les chose» en longueur, il aurait pu retarder de quelques
mois encore l’alliance de l’Autriche avec les puissances occidentales.
On annonce décidément pour lundi la publication au Moniteur du
traité en question. L’empereur y lient, car il devance ainsi la connais-
sance que le public anglais aurait du document par la voie du Parle-
ment. Au surplus, la ratification signée de la main de s. M., est déjà
partie pour Vienne, absolument comme la. semblable ratification,
revêtue de la signature de François-Joseph, est en route à cette heure
pour Paris.
Jamais à pareille époque de l’année, ou n’a vu Paris moins mouve-
menté. A part les constructions qui se poursuivent, les troupes qui
liassent, et celte multitude de faits divers, conséquence de i’agglo-
mêration d’un million d’habitants, il n’y à rien, absolument rien, qui
puisse occuper l’esprit d’une façon même médiocrement intéressante.
; C’est à croire non pas seulement que Paris est mort, mais que-nous
, autres français nous le sommes aussi. La société officielle est seule à
son poste ; quant à la grande majorité des riches oisifs qui peuplent
; nos salons, nos salles de théâtre, qui animent nos promenades, ils
: semblent avoir donné leur démission. Ils sont à la campagne, dit-on ;
i mais qu’ils y soiênt ou qu’ils n’y soient pas, il est de làit qu’-ils sont
, invisibles. Les théâtres tels que l'Opéra, les Italiens, les Français,
I languissent faute de cette foule animée et brillante qui ne leur a
jamais fait défaut U pareil mois de l’année. Les magasins des Boulc-
■ vards, de la rue de la Paix, des rues V.ivienue et Richelieu, se croisent
les bras. On a dit souvent que les boutiquiers de Paris se plaignaient
toujours, mais cette fois je vous promets que leurs plaintes sont
justifiées.
La prise de Sébastopol viendra-t-elle rompre cette monotonie et
; ferâ-t-elle vendre les magasins? C’est peu certain, car les étrangers,
anglais, espagnols, américains (je ne parle pas des Russes), n’ont
'.jamais été si peu nombreux et si peu en humeur de dépense qu’en ce
; moment, et si Sébastopol tient encore au premier janvier, il y a plus
de la moitié des parisiens qui en prendront prétexte pour ne pas
donner d’élrennes. La bourse seule occupe un certain moiide, qui se
remue toujours autant que par le passé ; mais soit que ce monde de
/spéculateurs ait toujours perdu ses bénéfices avant qu’ils ne soient
réalisés, il est positif que depuis six semaines on ne lui voil plus rieu
dépenser. En somme Paris, préoccupé delà guerre, Paris grippé,
Paris macadamisé, Paris en 1854, enfin et sur le point de passer à
1855, ne se ressemble plus à lui-même.
NOIVELIES DE IL A PA AT A.
Les journaux de la Plata nous sont parvenus, avec des avis de
Monte-Video jusqu’au 15 octobre.
Rien de bien saillant ne s'était produit depuis le départ du dernier
steamer. La situation politique de la Plata n’était pas changée. La
République de l’Uruguay jouissait toujours d'une grande tranqifillité ;
seulement, les esprits commençaient à s’émouvoir à propos des pro-
chaines élections, et l’on, se demandait naturellement quel était le
parti qui l’emporterait.
A Buenos-Ayres, il a été question d’une invasion qui devait être
opérée dans la campagne par les émigrés du Rosario, mais cette en-
treprise ne s'est pas encore réalisée. Des arrestations ont an lieu.
Les journaux qui se publient au Rosario et au Parana ne cessaient
d’attaquer le Gouvernement de Buenos-Ayres, qu’ils accusent de rom-
pre l’unité de la Confédération, et de faire entrer la République'dans
une voie de décadence. 11 est certain que cette scission est un grand
malheur, et que la nation argentine n’a rien à gagner à rester ainsi
divisée. .” 'V
LL. MM. l’empereur "l l'impératrice doivent assister demain, dit-on,
la représentation de l’Opéra. C’est la première fois, depuis l’ouver-
ture de la campagne de Crimée, que LL. MM. honoreront de leur pré-
sence une représentation théâtrale.
à la
de M. le vicomte de Serr'rier, admis au traitement d’inactivité de son
grade.
M. de Guitaut, secrétaire de légation à Turin, a été nommé premier
secrétaire de l’ambàssade de France à Madrid, en remplacement de
M. de Montherol.'
[M. de Bclçastçl, second secrétaire de l’ambassade de France à
Renie, a été nommé secrétaire de légation à Turin, eu remplacement
de M. dp Guitaut.
M. Poujadè, agent politique et consul général de France à Buelia-
rest, a été nommé consul général et chargé d’affaires à Tunis, en rem-
placement de M. tiéclaid, appelé à lui succédera Bucharest.
fj^rntion de Siombey.
Aucun procès criminel n’avait, depuis l’affaire Viou, présenté de
plus horribles circonstances que celles révélées par les débats qui ont
eu lieu le 51 octobre dernier devant la cour d’assises de la Seine, ju-
geant le nommé Victor-Jérémie Dombey, âgé de 20 ans, inculpé de
vol et d’assassinat.
Dès sa plus tendre jeunesse, à douze ans, le jour de sa première
communion, Bombey avait débuté dans la carrière du crime par qn
vol et ses mauvais instincts, jusqu’au moment où il quitta ses parents,
honnêtes habitants du département de l’Isère, s’étaient manifestés au
point que le curé et plusieurs personnes honorables de son pays lui
prédirent un avenir bien sombre. On avait été jusqu'à dire qu’il mour-
rait sur l’échafaud. Sinistre prédiction qui vient de se réaliser.
Pendant tout le cours des débats qui avaient attiré aux assises une
foule considérable, Dombey avait conservé le plus grand calme.
C’est en demeurant impassible et en ne donnant aucune marque
d’émotion qu’il avait entendu l’arrêt le condamnant à la mort.
Le soir même, il avait formé son pourvoi en cassation, et il avait été
conduit à la prison de la Roquette.
Le 23 novembre dernier, la cour de cassation rejetait le pourvoi en
cassation formé par Dombey contre l’arrêt qui Ta condamné à la peine
de mort.
Dombey accueillit froidement la nouvelle de celte décision, et il
exprima aussitôt le désir de recourir à la clémence impériale.
Dès l’arrivée du condamné à la Roquette, avait commencé la sainte
et difficile mission de M. l’abbé Hugon, aumônier de la prison, dont
les consolantes exhortations ne tardèrent pas à faire renaître au cœur
de Dombey les sentiments religieux dont il avait, dans son enfance,
puisé le germe au milieu de son honnête famille. S’apercevant qu’il
nourrissait fortement l’espérance d’une commutation de peine, M.
l’abbé Hugon s’attacha à l’affaiblir sans la détruire. « Si mes juges,
lui disait souvent Dombey, connaissaient toute la sincérité de mon
repentir, ils me laisseraient la vie, pour qu’elle serve d’exemple à ceux
qui seraient tentés de m’imiter. »
Il accomplit chaque jour ses devoirs religieux. Peu à peu disparut la
terreur qu’il avait plusieurs fois exprimée lorsque, dans ses entretiens
avec son confesseur, l’idée de l'échafaud lui était venue à l’esprit.11 eut
horreur de son crime, et, soutenu par les pieux sentiments que lui
avait inspirés.le vénérable ecclésiastique, ie condamné envisagea avec
calme et résignation le sort qui l’attendait et qu’il considéra dès lors
comme une juste expiation.
Le repentir était entré dans son âme, et ce fut avec un sincère et
profond reeucillemeut qu’il reçut les douces consolations que lui of-
frait la religion.
Il parla souvent de son père, de sa famille, et il versa d’abondantes
larmes en songeant au chagrin que s’on crime, son supplice devaient
leur causer.
Hier parvint à la préfecture de police l’avis que le recours en grâce
avait été rejeté, et des mesures furent immédiatement prises pour as-
surer l’exécution de l’arrêt.
Pendant la nuit l'échafaud fut dressé sur la place de la Roquette,
aux abords de laquelle stationnait ce matin, dès l’aube du jour, une
foule considérable contenue par une haie de gendarmerie, de gardes
de Paris et do sergens de ville.
A sept heures et demie, M. l’abbé Hugon, pénétrant dans la cellule
de Dombey, le trouva dormant profondément; il l’éveilla doucement.
Le condamné l’accueillit sans émotion, et se montra résigné lorsque
le prêtre lui annonça que sa dernière heure était venue : « oh! ma
pauvre mère! s’écria-t-il, je ne tarderai pas à vous revoir, car nia
mort va vous tuer ! » Dès ce moment le respectable aumônier ne le
quitta plus ; il le conduisit à la chapelle iiour recevoir sa confession,
puis ensuite dans la salle oît'eut lieu la fatale toilette.
Pendant ces tristes apprêts, le calme, la résignation de Dombey ne
se sont pas un seul instant démentis. U remercia d’une voix assurée
les employés dé ia prison des soins, dont, il avait.été entouré, tendit la
main à M." Collet, chef du'service de sûreté, en lui disant : « Je re-
grette de ne pouvoir dans cette vie vous prouver ma reconnaissance
pour vos bontés pour moi. » Puis il remit à l’aumônier une médaille
de la Vierge en le priant de la faire parvenir à sa mère.
Pendant que cela se passait à l’intérieur de la prison, la foule ras-
semblée sur la place de la Roquette, attendait silencieusement. Au-
tour de l’instrument du supplice étaient environ soixante personnes
parmi lesquelles on remarquait plusieurs fonctionnaires de la police
el M. .Morand, inspecteur général des prisons.
A huit heures s’ouvrirent les portes de la prison, pour livrer pas-
sage au condamné, à la droite duquel se trouvait M. l’abbé Hugon qui
ne l’avait pas quitté un seul instant. Il franchit d’un pas lent, ipais
assuré, l'espace qui le séparait de l’échafaud, dont il monta fermement
sans forfanteiié les degrés ; puis il embrassa le crucifix, le prêtre, et
se livra à l’exécuteur. Celui-ci lit un geste, un coup sourd retentit : la
justice éternelle avait remplacé pôur le coupable, la justice des hommes.
BELGIQUE.
Bruxelles, 7 décembre.
Le Roi assistera, demain samedi, dit-on, au concert d’inaumirar
du Cercle artistique et littéraire. b all0n
ESPAGÏÏE.
Nous recevons la dépêche télégraphique suivante :
Madrid , 4 décembre.
« La Gazette offiaeUe indique quelles sont les mesures à prendre
dans le cas où les troupes seraient aueinles du choléra. Elle cite les
noms des personnes qui se sont admirablement conduites à Saragosse,
lors de l’invasion du fléau.» -
BOURSE DE MADRID DU 2 DÉCEMBRE.
Au compt. 5 0/0 55 50 c.; différé 19.25 ; dette afnort. de 1'» classe
9 40 A.; id. de 2e cl. 5 55 P.; banque de St-Ferd. 00.
Changes : Londres 5f fö P.; Paris 5 27 P.
ANGLETERRE.
Londres, 7 décembre.
Les tableaux du registre général attestent une grànde mortalité à
Londres. Pendant la semaine dernière 1550 décès,ont été enregistrés.
La moyenne des décès pendant Ié' dix années correspondantes de
1844 à'i885 n’était que 1,148-,
Un assez grand nombre de blessés de l'armée de Crimée se trouvent,
en ce moment, en convalescence, en France. On voyait, avant-hier, à
Lyon, un sergent-major de zouaves à la ligure mâle et au teint bazané;
il était ie 5, à iukermaun, où il a reçu trois blessures en se battant
comme un lion. Pendant un moment, il a été cerné par sept ou huit
'/Russes ; il en a abattu cinq et a fini par être frappé de trois coups de
lance et laissé pour mort. Heureusement il a pu être recueilli après la
victoire, et grâce aux soins qui lui ont été prodigués,! 1 est aujourd’hui
en complète convalescence. Déjà décoré de la médaille militaire, il a
reçu la croix de la-légion d’honneur, et passe avec son grade dans la
garde impériale.
Le Moniteur publie la note suivante, émanant du minis-
tère des affaires étrangères ;
« Les journaux de Belgique et de Hollande ont annoncé qu’il allait
/être procédé au partage de la succession d’un sieur Jacques Dubois,
/néà Vedriu (Belgique), et qui serait décédé à Batavia en 1704, laissant
(une fortune considérable.
j » II résulte de documents officiels parvenus au département des
/affaires étrangères que celte succession est purement imaginaire, et
jl'çiji ignore même si le sieur Dubois a jamais existé. »
On lit dans le Constitutionnel :
■ « Nous croyons savoir que l’armée de Lyon, sous les ordres du ma-
réchal Castel fane, va être reconstituée, et que son effectif sera porté à
trois divisions d'infanterie et üné division de cavalerie.
» Voici, si nos renseignements sont exacts, quelle serait la compo-
sition de ces-divisions :
Lr* division : Général Herbillon. — 1" brigade : Général Cambray :
18e léger, 47» de ligne; 2» brigade : Général Dumoneet : 52e de ligne,
73e de ligne.
2e division. : Général Marcel. — Ie brigade : Général Besançon : 24e
léger, 15e de ligne ; 2' brigade : GénéralSoi : 59e de ligne, 62e de ligne.
3' division : Général Luzy-Pélissac, — 1' brigade : général Bour-
guet : 9e léger, Dde ligne; 2'brigade : général Marguenàl : 30e dé
ligne, 55' de ligne.
Division Ut cavalerie : Général Parlonncaux. — 1' brigade : général
Richepansc ; 3' hussards, 6e chasseurs à cheval ; 2' brigade : général
Labarrèrc : 5e et 4e dragons.
Artillerie : 4 batteries.
Génie : Un détachement.
» Ces troupes seraient cantonnées tant à Lyon qu’au camp de Sa-
thonay, où clics passeront l’hiver. On assure qu’elles seront tenues
toujours prêtes à entrer én campagne au premier ordre. »
Le Courrier de Marseille dit, sans autre détail, qu’une princesse,
nièce de la reine d’Angleterre, est arrivée dans cette ville. Mais, com-
me ia reine Victoria n’a pas de nièce, il s’agit peut-être de la duchesse
de Cambridge allant au-devant de son mari.
Les négociants en salaisons impliqués dans l’affaire dont l’instruc-
tion se poursuit, avant cru utile d’éciairer personnellement le minis-
tre sur cette affaire, ont nommé trois d’entre eux comme délégués,
aveertmission de porter directement leurs explications à M. Ducos. Ces
trois délégués, qui sont MM. Cornillier ainé, Philippe et Louis Leves-
que, ont été reçus hier par le ministre, que leur a accordé une longue
audience.
Ces messieurs auront probablement aussi une audience de M. le
ministre de la justice.
Par décrets impériaux rendus sur la proposition du mi-
nistre secrétaire d’Etat des affaires étrangères :
M. Fort-Rouen, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire
de France près S. M. le'roi dè'Grèce, a été nommé en la même qualité
près S. M. le roi de Saxe.
M. Mercier, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près
S. M. le roi de Saxe," a été nommé en la même qualité auprès de S. M.
le roi de Grèce.
M, le marquis de Ferrière la Vayer, envoyé extraordinaire et minis-
tre plénipotentiaire de France près S. A. R. le grand-duc de Saxe-
Weimar, a été nommé en la même qualité près S. M.le roi de Wur-
temberg, en remplacement de M. le comte de Béarn, élevé à la dignité
de sénateur.
M. le prince de la Tour-d’Auvcrgnc, premier secrétaire de l’ambas-
sade de France près le Saint-Siège, a été nommé envoyé extraordi-
naire et ministre plénipotentiaire près S. A. le grand-duc de Saxe-
Weimar, et ministre plénipotentiaire près LL. AA. les ducs de Saxe,
en remplacement de M. le marquis de Ferrière de Vayer.
M. de.Ségur, secrétaire de légation à Munich, a été nommé premier
secrétaire ueJ’ambassadc de France à Rome, en remplacement de M.
le prince de. la Tour-d’Auvergne.
M. de Massignac, seéréTairé dé légation à Athènes, a été nommé en
i la même qualité à Munich en remplacement de M. de Sëgur.
! M. de Montherot, premier secrétaire de l'ambassade de France à
i Madrid, a été nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipoten-
: tiaire d« Francrprès S.-A. "R:t'EI*ctèur ' de Hesse, én remplacement
BOURSE DE PARIS DU 7. DECEMBRE.
Ou lit dans le bulletin financer de la Presse :
2 heures. — Le détachement du coupon de semestre du 3 0/0 qui
avait lieu aujourd’hui s’est fait dans d’excellentes conditions. Le 5 0/0
a été coté dès le début, à 71.60, ce qui, avec les 1.50 du coupon, cor-
respondait au cours de 73 10.
Comme ce coupon n’availjias exercé à l’avance son influence ordi-
naire au milieu des oscillations continuelles de la rente, il a encouragé
aujourd'hui beaucoup de spéculateurs à faire de nouveaux achats dès
le début du parquet.
On s’attendait généralement qu’il ne tarderait pas à être regagné,
cl ce qui semblait confirmer encore les acheteurs dans ces espérances,
c'était que la hausse continuait sur les consolidés, qui ont monté au-
jourd’hui de 3/8, savoir : 1/4 sur la première cote à 93 f/8 f/4 et f'8 sur
la deuxième cote à 95 1/4 5/8,
Cependant, ia hausse de notre 5 0/0 a trouvé de la résistance. Le
mouvement ascensionnel a été si brusque depuis samedi dernier, que
les valeurs n’ont pas eu le temps de changer de mains et que les réa-
lisations successives entravent sans cesse la tendance à la hausse.
On regarde cependant comme de bon augure que les ventes n’aient
pas pu faire reculer la rente de plus de 25 à 50 c., sur les plus hauts
cours.
Le 3 0 0 est retombé aujourd’hui de 71.60 à 71 20, et il a repris plu-
sieurs fois à 71.30 et 71.40.
On assurait que le traité de Vienne était arrivé à l’aris et à Londres,
que l'échange des ratifications devait être fait immédiatement, et que
le texte de ce traité serait publié sous très peu de jours au Moniteur.
On prétendait qu’un des articles stipulait que, si à la lin de l’année
le cabinet de Saint-l’étersbourg n’avait pas accepté les bases convenues,
ia France, l’Angleterre et l’Autriche prendraient en commun les
moyens nécessaires pour arriver au rétablissement de la paix.
On avait reçu des dépêches de Vienne annonçant que le gouverne-
ment autrichien avait donné des ordres pour renouveler le matériel
de guerre et (le réserve qui était complètement épuisé depuis la
guerre de Hongrie.
L’épuisemeht de ce matériel serait même le véritable motif qui
aurait empêche l’Autriche de sortir plus tôt de Ja politique de quasi-
neutralité qu’elle a suivie depuis le commencement de la guerre
'd’Orient.
Les actions de la banque de France ont fléchi de iO à 2990. Il se
faisait peu d’affaires sur les valeurs industrielles. Le Palais de l’Iii-
dustrie est resté longtemps calme à 150; ôn le demande maintenant
à lof .25.
Les Docks out repris à 210 et 210.25. Ils ont donné lieu à quelques
affaires. ' .
La spéculation se porte toujours avec ardeur sur les actions ducré-
dit mobilier, qui ont été continuellement recherchées de 740 à 745. On
remarquait en même temps la hausse des actions de la banque de
Darmstadt, qui ont été cotées aujourd’hui à 505.
A l’exception des actions de Lyon qui éprouvent des variations nom-
breuses, les affaires sont calmes’ et les cours bien tenus sur les che-
mins de fer.
Le Lyon a fait 995 ; il a reculé à 985, et on le demande de nouveau
à 990. Les actions d’Orléans se tenaient de 1160 à 1165; l’Est de 787.50
■à 790 ; les nouvelles actions de l’Est de 635 à 632.50.
Le Grand Central était lourd de 517 50 à 515. Saint-Germain a re-
pris à 685 ; il y avait des demandeurs, surtout à prime, sur cette ligne
La dette inférieure d’Espagne était tenue do 54 1/2 à 55. Les autre:
fonds étrangers étaient calmes.
5 heures. — On annonçait à la lin de la Bourse que le texte du traité
de Vienne était arrivé à plusieurs banquiers, et l’on s’accordait à dire
qu’il était tout à fait favorable aux puissances occidentales.
En attendant, la rente s’est soutenue, mais sans nouvelles variations
importantes. Elle était demandée.à la clôture à 71.25.
M. Smith O’Brien, ancien membre du Parlement et chef des patrinf
irlandais qui furent exilés en Australie pour avoir pris l’initiative a
évènements dont leur patrie fut Je théâtre en 1848, vient d’arriver h
Melbourne à Bruxelles. Il compte s’y établir avec sa famille, dont il °e
séparé depuis six longues apnées. " ’ 1 est
OBSERVATOIRE ROYAE DE BRUXELLES , 7 déc., à midi (Jgt jn.
de la lune.) — Baromètre observé, 757,34 ; thermomètre cent T
baromètre, 8°,0 ; température cent, de t’air, 6°,7'; id. maxin»,
depuis hier midi, 7°,1 ; id. minimum, id., 3°,7 ; eau tombée, 2"wmii
Vent N.-N.-O. ' ’ .W;
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 7 décembre.
PRÉSIDENCE DE M. DELFOSSE.
La séance est ouverte à 2 1/4 heures.
Il est jirocédé à l’appel nominal.
Le procès-verbal de la séance d'hier est lu et adopté.
m. DUMON, secrétaire, présente l’analyse des pièces adressées à b
chambre. 1
« Le sieur Magonette, secrétaire duparquet du tribunal de Charleroi
demande que les secrétaires dès parquets aient un traitement éeaii
celui des commis-greffiers. » • 1
« Le sieur Fias, compositeur typographe, réclame l’intervention de
la chambre pour obtenir un emploi ou un seeours. » — Même renvoi
L’ordre du jour appelle la discussion du rapport concernant là
vérification des pouvoirs de M. Jacques, élu député de Marche le »
décembre. La commission propose l’admission de M. Jacques L’ad"
mission mise aux voix, par assis et levé, est adoptée.
M. Jacques qui vient d’être admis membre de là chambre estannelé
à prêter serment.
m. JACQUES. Je jure d’observer la Constitution.
L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi relatif à la
police sanitaire des animaux domestiques.
m VAN CROMPHOUT approuve le principe de la commission ; mais
il ne peut admettre l’emprisonnement pour le cas, de récidive com
miné par l’art. 15. Cette pénalité est trop grave, surtout pour 1rs'
habitants de la campagne où la flétrissure d’un emprisonnement se
transmet jusqu'à la seconde et la troisième génération.
M. DE LACOSTE. Il îpe semble qu’il ne faut pas sanctionner iérisla
tivement de simples mesures administratives. Je suis, du reste de
l’avi de l'honorable membre qui a déjà attaqué l’exagération des péna
lités. Il me répugne de penser, qu’un cultivateur pourrait être «on
damné à la prison pour quelques infractions à- ce règlement. Chanuc
fois qu’on établit une pénalité, il faut d’abord considérer la criminalité
de l’acte ; or, je trouve qu’il y a disproportion entre la faute et la
répression.
m. steenhault. Il est impossible de mettre sur la même ligne le
cultivateur qui reste chez lui, et ceux qui colportent l’infection de
commune en commune ; c’est pour ceux-ci seulement que la loi doit
se montrer sévère.
m. vànderdonckt entre dans de longues considérations sur le
projet de loi.
m Lelièvre, rapporteur. Le projet ne fait que régulariser les me-
sures qui ont déjà été prises précédemment. Sur le principe delà loi
il nu peut donc y avoir aucune contestation sérieuse. L’orateur eom-
jiare les dispositions du Gode pénal à celui du projet de loi, et prétend
que les pénalités comminées jiar le projet sont excessivement modé-
rées. Tous les faits qu’on cherche à prévenir peuvent avoir des consé-
quences très-graves, et c’est pour cette raison que la répression doit
en être très-sévère.
m. riERCOT prétend que les maladies qui atteignent les animaux
importent également à l’agriculture et à la santé de l’homme. La légis-
lation ancienne n'est plus en rapport avec nos mœurs ni avec nos
institutions. Le projet de loi autorise le juge à faire descendre les
pénalités jusqu’aux jicines de simple jiolice. 11 ri*v a donc pas lieu de
se plaindre d’un système si mitige.
Après de nouvelles interpellations de m. de steenhault aux-
quelles répond m. lelièvre, ta discussion générale est close.
Sur l’art. tr, m. tiihs vut fait remarquer qu’il sera impossible au
propriétaire de reconnaître que la maladie existe, d’une façon assez
certaine pour se croire astreint à, en faire la déclaration. Les vétéri-
naires peuvent être obligés de faire une déclaration lorsqu’il v a des
symptômes, parce que ces symptômes sônt ajipréciables pour eux,
mais il n’en est pas de même pour le détenteur d’animaux qui peut
fort bien ignorer quand il se trouve sous l’application de la loi.
m. lelièvre. La même disposition existe dans le code pénal el
elle n’a jamais présenté d’inconvénient.
un membre. Bile n’est plus appliquée.
m. faignArt se rauge à l’avis de M. Thibaut,
si. de tiieux. L’ignorance du cultivateur ne peut être considérée
comme un délit. Il faut laisser l’appréciation du fait à l’arbitrage des
tribunaux. Les lois de police rie doivent pas être ajipliquées avec une
rigueur extrême.
m. faignArt propose par amendement de remplacer les mots:
animaux suspectésd’êlre atteints de maladie par ceux-ci: animaux
reconnus atteints de maladie.
m. piercot s'oppose à celte modification parce qu’aucun danger ne
peut résulter d’une déclaration faite même trop tôt. En pareil ras,
l'expert nommé par le bourgmestre désabusera le propriétaire.
- M. T’KINT de n’Af.yeh, tout en partageant l’avis de M. Faignart,
propose de supprimcrsimplemcnt les mots : «suspectés d’êlre atteints! »
m. faignarT se rallie à l’ammendcmcnt de M. T’Kint de Naeycr.
m. lelièvre maintient l'article tel qu’il a été présenté par la com-
mission ; l’adoption de l’amendement laisserait une trop grande lati-
tude au détenteur, et ainsi pourrait amener des inconvénients très-
graves.
m. van overloof appuie l’amendement de M. T’Kint de Naeyer.
m. t kint de naeyer. La loi peut, réprimer des abus, elle ne doit
pas poursuivre dcs'suspects.
m. piercot insiste pour que la peine soit infligée à celui qui, sur
un soupçon légitime, n’aura pas dénoncé le fait.
m, VAN overloop. Et qui nous dit qu’on n’étendra pas bientôt ce
système aux maladies qui atteignent la nature humaine ? Le gouver-
nement en viendra aussi à exiger qu’on fasse une déclaration à l’au-
torité, lorsqu’une personne sera altligée d’une maladie qu’on soup-
çonnera être contagieuse.
‘ Après d’autres observations dé MM. Piercot et Thibaut, les amende-
ments sont renvoyés, sur la proposition de M. Tesch, à l’examen de
la commission. Ces amendemens seront discutés demain.
Sur l’art. 2, M. Thibaut demande si les vétérinaires chargés de
visiter les animaux devront nécessairement être des vétérinaires du
gouvernement.
‘ m. piercot. Je pense que cela est indispensable ; ceux-ci ont natu-
rellement la confiance du gouvernement.
L’art. 2 est mis aux voix et adopté.
m. visart propose par amendement l’annexion de l’art, -i k l’art, ô
et la substitution des mots : pâturage tout à fait isolé , aux mots :
un pâturage commun.
Après une discussion à laquelle prennent part MM. Visart, Mascart,
Piercot, Thibaut, Lelièvre, Coomans et de Steenhault, M. Visart re-
nonce à la première partie de son amendement. La seconde partie est
rejetée par 38 voix contre 54 et.une abstention, celle de M. Delacoste.
L’art. 5 est mis aux voix et adopté.
M. Visart proposé à l’art. 4,un nouvel amendement qui est renvoyé
à la commission.
La séance est levée à 4 f/2 heures.
Demain, séance publique à deux heures.
Ordre du jour : Continuation de la discussion.
HOLLANDE
La Haye, 7 décembre.
La première chambre des Etats-Généraux a repris aujourd’hui ses
travaux. M. le président a annoncé que le gouvernement avait envoyé
le rajiport de la chambre générale des comptes à l’assemblée qui" a
reçu en même temps les projets de loi adoptés par la seconde cham-
bre. La séance s’est terminée par le tirage des sections.
Dans sa séance de ce jour, la seconde chambre a terminé la discus-
sion du budget de l’intérieur.Le principal débat a roulé sur les primes
d’encouragement des pêcheries nationales. Ces primes, d’abord fixées
à fl. 97,000 ont été réduites de 40,000 florins par une note de modifi-
cation émanant du gouvernement.
Le gouvernement demandait une somme de fl. 44,000 pour les
dépenses qu’occasionneront le transport el l’assurance des produits
de l’industrie nationale à l’exposition de Paris. M. Bieruma Oosting a
proposé de réduire cette somme à fi. 29,000 et l’assemblée s’est ralliée
à cette proposition par 55 voix contre 28.
L’ensemble du budget de l’intérieur a été adopté par 52 voix
contre 12.
Ces jours derniers il y a eu à Amsterdam une réunion d’assureurs
maritimes qui ont résolu d'ériger une société ayant pour but de faire
examiner la situation de tous les vaisseaux entrant dans ce port. La
•société commencera ses opérations le fr janvier prochain. Ont été
nommés experts MM. Schokker et Schippers.
BOURSE D AMSTERDAM DU 7 DECEMBRE.
On a fait peu d’affaires en fonds nationaux, dont les cours restent
à peu près comme hier.
Les fonds russes très fermes ; les autrichiens, après une tendance à
la baisse, restent un peu en faveur sur les cours d’hier, avec des
affaires très animées. La dette espagnole, assez animée, à peu près
sans variation. Russes 5 0/0 nouv. chez Sticglitz, 82.
Cours à ü heures. — Intég. 59 3 8 ; Esp. 1 0/0 18 3 i; 3 00 int.
54 1/4 ; métall. 5 0064 58 ; d<> 2 t/2 0/0 32 il 16 à 3/4.
ANVERS', 8 DECEMBRE.
Nous .ayons eu cette nuit un brouillard très épais qui s’est
dissipé ce matin ; mais le ciel est encore couvert et som-
bre ; vont S.-O.
— Le steamer belge Schelde, est arrivé bier ou soir de
Goole, avec sel et autres marchandises et ce matin le stea-
mer anglais Ravensbourn,c. Bacon,arrivait dcLq}idros,avee
un plein chargement et 23 passagers.
— Plusieurs navires ont quitté ce matin notre port, pavmi
lesquels on remarquait le 3 mâts barque hambourgeois Ju-
liane, c. Quedeus,. allant à Rio-Janeiro, avec un plein char-
gement de nos produits.
Bon nombre d’autres bâtiments. ont été expédiés en
douane pour partir au premier jour.
En ce moment on compte dans notre, petit bassin cinq
grands navires américains, jaugeant chacun plus de 1,000
tonneaux, savon’ ; le J. H. Reyerson, le David lioadley, le
J. H. Cutliny, Y Anna F. Schmidt et le Henry Reed.
—Les Chanteurs-Montagnards, arrivés ces jours derniers
dans notre ville, ont donne hier soir un concert, qui avait
réuni un assez nombreux auditoire à la salle orientale de la
Cité. _
Sous le rapport de l’ensemble, l’exécution a été tort
bien’. On sait que les montagnards se font entendre dimm1'
cite à la matinée musicale de l’Harmonie.
— Nous apprenons que les Dames de Charité ont été
obligées de remettre au 17 décembre leur seconde matinée
musicale fixée au 10 décembre, la société royale d’harnvo-
nie ayant choisi le 10 pour en donner une.
— Mmc Robyns est arrivée hier après-midi vers 4 heu-
res dans la prison et le notaire Schoeters vers 7 heures.
Tous deux ont déjà subi ce matin un interrogatoire de-
vant M. le président Hermans. Tout un ameublement pouf
le service de Mme Robyns est arrivé de Bruxelles. Uhe.de
ses'proches parentes est descendue à l’hôtel du Parc et va
la soigner en prison.
— Le cercle philanthropique du Lion d’Or, rue Haute,
vient de faire une abondante distribution de pains aux pau-
vres, sur le produit de la belle exposition ouverte audit
établissement, qui se compose d’environ 400 objets et suj
laquelle déjà nous avons attiré l’attention des personne-'’
bienfaisantes.
En prenant cinq lots on a droit à un bon de pain.
— C’est demain qu’a lieu la première des fêtes de nuit
masquées et parées de la société philantrophique Ÿlmoih
aq Théâtre des Variétés; la même gaîté et le même- entrant |