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Mercredi
Trente quatrième année. -- N. Mo.
41 Aoûl 4869.
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cette
resumé politique.
Notre correspondance de Paris résume les quelques
l rares nouvelles politiques commentées actuellement
dans la capitale de la France.
Le Temps relève quelques paroles d un discours pro-
noncé par M. de Persigny dans la discussion du projet
I de sénatus-consulte. “ L Empire, avait dit ce dernier,
[ ne peut être attaqùé que par en haut ou par en bas.
S’il est attaqué par en bas, ce sera le Sénat qui sera
le salut de la société; s’il est attaqué par enliaut.ee
1 sera le peuple qui le sauvegardera. »
Le Temps répond ainsi à M. de Persigny : « On com-
prend ce que cela peut vouloir dire : <* En bas, » c’est
évidemment le peuple souverain, ne lui déplaise. S’il
remuait, s’il désertait le scrutin pour les armes, le no-
ble duc se flatte qu’un sénatus-consulte, un Quos ego de
1 la véné-able assemblée, dont M. le baron Taylor est
I une des recrues les plus récentes, suffirait pour tout
faire rentrer dans l’ordre accoutumé. C’est une ma-
nière de voir comme une autre, et le Sénat ne peut
qu’être flatté de la confiance illimitée que lui témoigne
M de Persigny. Mais la suite est plus intéressante :
si l’empire est attaqué par en haut, ce sera
« je peuple qui le sauvegardera. » Comment l’em-
pire peut-il être attaqué par en haut ? Evidem-
ment ce ne sera ni par l’Empereur, ni par le Sé-
nat, ni par le Conseil d’Etat. Peut-être par le Corps
législatif? Alors, c’est une entreprise populaire contre
la représentation nationale, c’est-à-dire une sorte de
journée du 15 triai, que M. de Persigny aurait en vue,
1 Peut-être enfin, le chevaleresque sénateur a-t-il voulu
• parler de la bourgeoisie, et nous aurions le chagrin de
: retrouver, dans ses paroles, ces sauvages idées d’anta-
: gonisme des classes, qui sont, chez nous, la grande
! pierre d’achoppement au progrès régulier. La guerre
, sociale serait alors classée par M. de Persigny parmi
Iss moyens de gouvernement.
« Nous ne savons au juste ce qu’a voulu dire M. de
j Persigny ; mais, en dehors des deux dernières hypo-
thèses, nous ne voyons pas d’explication plausible à ses
i paroles. Dans tous les cas, il est non de savoir que, pour
fui, le peuple est une chose dont on joue, une force
qu’on peut lâcher ou museler à son gré. »
I Les explications dohnées par M. De Beust à la délé-
gation cisleithanienne, constituent un véritable mani-
reste. Ce discours conciliant et ferme expose avec fran-
chise les différentes questions sur lesquelles la politique
du premier ministre a été le plus incriminée,
i Quoique nous n’en connaissions pas encore le texte,
L les indications télégraphiques qui continuent à nous
I arriver nous permettent d’en établir assez compléte-
f ment le sens et la portée.
M. de Beust s’est efforcé de combattre diverses cau-
ses d’inquiétude. En premier lieu, rappelant que cer-
tains politiques considèrent le différend franco-belge
1 comme un point noir, il a fait remarquer que ce diffé-
rend vient d’être aplani à l’amiable, et que depuis il ne
s’est produit aucune nouvelle complication.
Quant aux reproches faits à la publication du Livre
Rouge, M.de Beust a déclaré n’y voir qu’une tentative
pour faire tomber cet usage. D’après lui, le Livre
Rouge est la conséquence ae la publicité introduite
dans les affaires. Si on veut la publicité, il faut aussi
en vouloir les conséquences. De même que la tribune
parlementaire est le plus puissant correctif de la presse,
la publication de pièces diplomatiques peut constituer
une sorte de tribune diplomatique servant de correctif
à la politique des journaux dans les questions exté-
rieures. L’orateur,- loin d’admettre que cette publica-
tion soit de nature à provoquer des inquiétudes, a éta-
bli que celles qu’on avait voulu susciter n’avaient
aucune importance, et que l’avenir dissiperait toute
possibilité de ce genre.
M. de Beust a examiné ensuite les principaux points
formant la base des attaques contre le dernier Livre
Rouge déposé : immixtion inutile dans les affaires alle-
mandes, inclination particulière pour la France, éloi-
gnement égal pour la Prusse.
Sur le premier point, M.deBeust a repoussé le repro-
che d’immixtion dans les affaires allemandes en citant
le texte même des dépêches adressées aux cours de
Munich, de Stuttgart et de Dresde. Il a fait voir qu’il y
a contradiction à prétendre, d’une part, que, par suite
du traité de Prague, l’Autriche ne doit s’inquiéter en
, aucune façon de l’Allemagne, et, d’autre part, qu’elle ne
I doit conclure aucune alliance avec tel ou tel Etat par-
ticulier.
M. de Beust réserve donc tous les droits de l’Au-
triche, et sa théorie ainsi exposée franchement, ne
peut manquer de provoquer une explication officielle
I de la part du gouvernement prussien, dont les organes
1 officieux ont déjà révélé les prétentions au point de
vue des relations diplomatiques que l’Autriche vou-
drait entretenir avec des Etats particuliers de l’AUe-
I ïüagne du Nord.
Discutant la question des alliances, M. de Beust a
I dit, à l’égard d’une pensée qui se présente asseznaturel-
lement, savoir que la Prusse est l’alliée naturelle
I de l’Autriche, que des combinaisons de ce genre ne se
forment que très lentement et qu’elles peuvent être
I entravées par des faitsimpossibles à prévoir. L’orateur
s’est crû obligé d’avouer franchement que la France
I constitue pour l’Autriche un très bon ami en Occident,
I et que ce serait une question grave de se l’aliéner; et
que, d’autre part, c’est encore une question de savoir
l sien Allemagne Les choses sont telles en ce moment
I que ce pays puisse rendre à l’Autriche les services
I qu’on pourraitètre dans le cas de lui demander.
Relativement à la France. M. de Beust, dont nous
I sommes loin d’approuver toutes les tendances à ce;
I sujet, a eu des accents dignes et fiers : “ Nous n’avons
[ pas recherché l’appui de la France, a-t-il dit. Entre
I grands gouvernements, on offre les bons offices, on
I ne les implore pas. » Il a rappelé que dans ces der-
! mères années, la France a donné à l’Autriche des i
preuves répétées de sympathie sincère et s’est trouvée I
I à coté d’elle dans diverses questions. Cette bonne en- «
tente ne dépend pas seulement des matières en litige, i
j d après M. de Beust, elle repose sur les sympathies !
Populaires. La France a des sympathies sincères pour j
tous les peuples de l’Autriche, allemands, magyars ou ,
j slaves, parce qu’ils appartiennent à l’Autriche, et non
pas tantôt pour ceux-ci, tantôt pour ceux-là, parce .
qu ils font mine de se détourner de l’Autriche. “ Notre i
politique, s’est écrié le chancelier, consiste à serrer :
chaleureusement la main à ceux qui accompagnent de ;
leurs sympathies notre mouvement de régénération et :
qui le prouvent. Une main froide ne peut rencontrer
la nôtre. » .
De vives marques d’assentiment ont accueilli ces
paroles. \
I Elles-ont été suivies d’explications sur le reproche
d eloignement pour la Prusse adressé au cabinet vien-
nois. Le Livre Rouge a été la cause principale des
troissements les plus récents,
I Le chancelier autrichien a traité cette question avec
• ménagement eten protestant de ses dispositions per-
sonneiies très conciliantes à l’égard de la Prusse. Il a
l aeclare que les circonstances invoquées relativement
x relations des deux puissances, avaient produit
Plus d nnpression qu’elles n’en devaient produire, et
n a lait ressortir l’attitude conciliante que n’a cessé
a avoir à Vienne, le représentant de la Prusse, le ba-
ron de Werther.
Pour terminer, M. de Beust a donné l’assurance qu’il
sauvegardera et défendra les intérêts de la monarchie
austro-hongroise partout oh il les croira menacés, en
ajoutant que les meilleures alliances sont celles que
i Autriche trouvera dans son propre sein. “Plus nous
serons unis à l’intérieur, a-t-il dit, mieux nous détour-
nerons les attaques de l’étranger. ->
Nous ne tarderons pas à pouvoir juger delasensa-
uon que ce discours aura produite en Allemagne.
Le bruit d’une proposition de rachat de l’ile de Cuba,
avec garantie des Etat-Unis, paraît confirmé par des
dépêches de Madrid. M. Forbes, de Boston, qu’on dit
porteur des propositions relatives à ce projet, a eu des
entrevues avec le régent et le général Prim, auxquels
il a été présenté par le ministre d’Amérique. D’après la
même dépêche, la proposition n’a pas été acceptée,
mais la négociation continue.
D’après le Times, le gouvernement espagnol serait
assez disposé à céder ses possessions des Antilles. Il
aurait demandé un milliard, et on lui offrirait la moitié
de cette somme. On ouvrirait une souscription à Cuba
même, et le gouvernement des Etats-Unis se porte-
rait garant du marché.
Ces bruits ont excité, dit-on, un grand mécontente-
ment dans l’armée espagnole. De son dôtë, la junte cu-
baine, qui siège aux Etats-Unis, a protesté contre ce
marché, et déclaré que Cuba voulait conquérir, et non
pas acheter son indépendance. Cependant, comme la
guerre de Cuba coûte cher et réussit mal, il est pos-
sible que les négociations aboutissent.
Une dépêche de Constantinople, en date du 6 août,
publiée par la Presse, de Vienne, tend à confirmer la
nouvelle de l’apaisement des difficultés entre le sultan
et le vice-roi d’Egypte. Le grand-vizir aurait déclaré
aux ambassadeurs que le sultan ne pensait nullement
à môdifiér le firman relatif à l’hérédité én ligue directe.
La Cour d’appel de Bruxelles, comme on le
verra par les extraits que nous reproduisons dès
journaux de Bruxelles, vient encore de réformer
la décision de la Députation permanente du Con-
seil provincial du 10 juillet dernier en ce qui con-
cerne MM. Dusillon, Larue, Célarier, Woerden-
bach, Janssens et Désiré Van Spilbeeck, et,
évoquant le fond elle a ordonné l’inscription des
cinq premiers sur les listes électorales et la radia-
tion du dernier.
Elle a aussi décidé contrairement à la Députa-
tion permanente que M. Vandenbosch avait droit
de voter à Anvers et ordonné la radiation du sieur
Blereau des listes électorales de Cappellen.
La réformation de toutes ces decisions de la
Députation permanente d’Anvers, prouve combien
M. Coremans avait raison de céuébrer, dans la
lettre que nous avons publiée hier, et l’intélli-
gence et la sage lenteur de ce corps! ! ! Mais aussi,
elle montre qu’il était plus que temps que Je pou-
voir judiciaire vînt contrôler ces décisions où
l’amour de la justice ne brille pas toujours.
La députation permanente d’Anvers a pris, le 10 juil-
let 1869, un arrêté applicable à toutes les affaires élec-
torales dont elle était encore saisie et qui prorogeait le
délai pour prononcer à six semaines.
Immédiatement te comité électoral de l’Association
libérale d’Anvers fit interjeter appel de cette décision
avec demande d’évocation par la cour, pour tous les
intéresssés.
Deux de ces causes viennent d’être jugées par deux
chambres distinctes de la cour, la deuxième et la pre-
mière. Dans Chacune, la cour a évoqué, comme le de-
mandait l’appelant, et réformé les décisions du conseil
communal et du collége échevinal d’Anvers qui avaient
refusé l’inscription des électeurs dont s’agissait au pro-
cès. PI., MeOrts, père ; rapporteurs, MM. de Ram et
H. Casier.
La petite manœuvre employée par la députation
permanente d’Anvers, n’aura donc d’autre résultat que
de lui enlever le droit de juger elle-même en premier
degré, etde permettre à la cour se saisissant d’emblée,
de juger un peu plus rapidement encore.
La troisième chambre de la cour d’appel, sous la
présidence de M. Girardin, à tranché, dans son au-
dience du 9 courant, deux questions intéressantes en
matière de domicile électoral.
En cause de Vandenbosch contre M. le gouverneur
de là province d’Anvers, la cour a décidé que l’erreur
dans l’inscription d’un changement de. domicile sur
les registres de la population ne peut avoir pour effet
d’enlever la capacité électorale. Cette erreur étant
constante, aucune autre preuve du domicile n’est exi-
gée. — Rapp., M. de Branteghem. PI., Me A. Adnet.
Dans l’affaire Van Laerhoven contre Blaireau, la
cour a décidé qu’un notaire cesse d’avoir son domicile
dans la localité où il exerçait précédemment sa profes-
sion, lorsqu’il a quitté cette localité en envoyant à ses
clients une circulaire leur indiquant son bureau dans
sa nouvelle résidence.
Ce sont là des circonstances suffisantes pour établir
l’intention du changement de domicile. — Rapp., M.
C. Casier. PL, M®3 A. Adnet et Devolder.
La cour d’appel de Bruxelles a rendu les décisions
suivantes en matières électorales :
Le Belge déclaré en faillite par un tribunal étranger
n’est pas incapable de figurer sur les listes électorales.
Pi., M® L. Orts, fils. Rapp., M. Corbisier de Méault-
sart.
L’appel d’une décision de la députation rendue avant
le 10 juillet 1869, mais non encore notifiée, est tardive-
ment interjeté après le 18, quoique dans la huitaine de
la notification faite après le 10. PL, M® Decorte, pour
l’appelant, M® Orts, père, pour l’intimé. Rapp., M. le
conseiller de Prelle de la Niepce.
La mère veuve, dont la délégation est contestée, ale,
droit de se pourvoir personnellement devant là dépu-,
tation.
La première chambre, présidée par M. le premier!
président Tielemans, a autorisé l’interrogatoire à l’au-
dience publique d’électeurs contestés, conformément à
l’art. 119 du Code de procédure civile. PL, M® Kumps.
La même chambre a décidé que la femme belge,
veuve d’un étranger et résidant en Belgique avant
comme après son mariage, n’est pas tenue, pour re-
couvrer sa qualité de Belge, de déclarer qu’elle veut
se fixer en Belgique. En conséquence elle peut vala-
blement déléguer son cens à son fils, alors que celui-ci
a réclamé en temps utile sa qualité de BeJge. (Arrêt
du 10 août 1869. — Rapp., M. Jamar; pi., M® Orts).
(Echo du Parlement.)
Exposition universelle d’AnisIcrdam.
{Correspondance particulière du Précurseur).
Amsterdam, 10 août.
S. M. la Reine des Pays-Bas, accompagnée de S. A.
R. le prince Alexandre, a visité aujourd’hui, à 11 heures
du matin, l’Exposition internationale. S.M. a examiné
avec un intérêt véritable les produits qui se faisaient
remarquer par leur qualité et surtout par leur bas
prix. Vers 1 heure la Reine est entrée dans le compar-
timent belge; M. le baron Maekay a présenté à S. M. :
M. A. Van Camp, vice-président', ff. de président de
la Commission foelge; M. Clerfeyt, secrétaire de la
commission ; M. Raeymaeckers, président de la
quatrième classe; MM. Mondron.Gillon et Offermann,
membres :1a jury. La Reine s’est arrêtée devant les
étalages de M. Vimenet (Bruxelles), Meurisse (An-
vers)", Remy (Wygmael), Luurman (Bruxelles), Durez
(Bruxelles), Goethals (Bruxelleset Anvers), VanLoute-
Denis (St-Nioolas), Collignon frères (Anvers), Petit
(Bruxelles), Dierman-Seth (Gand), la VieilleMontagne,
la manufacture d’armes (Liège), M. Bosch (Keramis),
etc. etc. S. M. s’est informée avec intérêt de l’impor-
tance de chaque industrie et des prix des objets.adres-
sant là parole aux exposants et aux ouvriers. Elle a dit
à M. Van Camp qu’elle était heureuse de voir se res-
serrer les liens d’amitié qui unissent les Pays-Bas et la
Belgique et elle a félicité la commission beige du suc-
cès de ses efforts.
P. A. DELA MONTAGNE,
DIRECTEUR-GÉRANT,
B5UREAÏTE: s S, ïtSJK FAMMlMI,
ANVERS.
En quittant le compartiment belge S. M. a remercié
les membres de la commission avec la plus gracieuse
affabilité.
La visite royale s’est terminée à 3 heures. Immédia-
tement après le départ de la reine, le jury central a
tenu une séance pour régler l’ordre de ses travaux.
Voici quelle est la composition de ce jury :
MM. le baron Maekay, président;
van Notten, secrétaire ;
John vah de Wall Bake (Pays-Bas) ;
Hovell Thurlow (Grande-Bretagne) ;
Martelet (France);
Grothe (Allemagne du Nord) ;
Grône (Danemarck) ;
le chevalier de Wertheim (Autriche) ;
A. Van Camp (Belgique).
Les travaux des différentes classes n’étant pas ter-
minés, le jury central n’a pu statuer encore sur les
propositions de récompenses. Rien de définitif n’est
donc arrêté à ce sujet. Sans commettre d’indiscrétion,
je puis cependant vous dire que plusieurs récom-
penses de premier ordre seront accordées à des ex-
posants belges. L’exposition de là Belgique est beau-
coup "remarquée. L’exposition française, doût l’instal-
lation est aujourd’hui terminée, est fort belle. Les
exposants de ces compartiments ont fait d’énormes
dépenses pour grouper artistement leurs produits.
Plusieurs branches de l’industrie française ont le mé-
rite, — mérite énorme à l’exposition d’Amsterdam, —
de produire à un bon marché presque fabuleux et de
mettre ainsi à la portée des plus ‘petites bourses des
objets qui, dans d’autres pays, sont considérés comme
objets de luxe. II est d’ailleurs presqu’impossible dé
tracer entre les produits servant à la classe ouvrière et
les produits dits de luxe une ligne de démarcation
inflexible. C’est précisément ce qui rend le jugement
du jury, en certains cas, très difficile. Dans la visite
dont je viens de vous parler, S. A. R. le prince Alexan-
dre, s’arrêtant devant un étalage belge de chemises
confectionnées, fit observer que le prix de ces che-
mises était un peu élevé en raison des ressources
de l’ouvrier. M. Mondron fit observer avec infiniment
de raison que dans certaines branches, la verrerie,
par exemple, beaucoup d’ouvriers gagnent huit, neuf
et dix mille francs par an. Ce chiffre , si élevé
qu’il paraisse, est de la plus stricte exactitude et s'ap-
plique aux ouvriers souffleurs.
Samedi dernier, M. le baron Maekay a réuni à Sche-
veningue les membres du jury international en un
banquet de soixante-dix couverts auquel assistait
M. Van Bosse, ministre des finances et chef du cabinet.
Le repas a eu lieu en Y Hôtel des Bains, le kursaal de
Scheveningue, en face de la mer. M. Maekay a porté
deux toasts qui ont été très-chaleureusement accla-
més, l’un à S. M. le Roi des Pays-Bas, le second aux
souverains et aux pays étrangers. M. Maekay, j’ai eu
l'occasion de le constater déjà, s'exprime en français
avec une parfaite aisance et il fait preuve dans ces
sortes d’improvisations de beaucoup de tact et d’esprit.
En s’adressantfaux représentants de la Belgique, M.
Maekay a fait l’éloge du gouvernement libéral qui
préside aux destinées de notre pays et qui a donné des
preuves si éclatantes de son intelligence et de sa sa-
gesse. M. Van Camp, vice-président de la commis-
sion belge, a répondu par un toast à la commission
d’organisation a’Amsterdam, à son président M. Van
der Vliet, à son secrétaire M. Goschalk, qui person-
nifient si dignement l’hospitalité hollandaise.L’orateur
a été plusieurs fois interrompu par de chaleureux ap-
plaudissements. L 'Algemeen Handelsblad donne aujour-
d’hui de ce toast un résumé très exact.
Hier, dimanche, le jury international a offert, à son
teur, au Parc, un banquet aux commissions néerlan-
daises. M. Raeymaeckers le présidait ayant à sa droite
M. Mackay.président du comité centrai et à sa gauche
M. Goschalk, secrétaire. M. Raeymaeckers a porté, en
termes excellents, là première santé au roi de Hol-
lande, protecteur de la Société, à laquelle appartient
l’initiative de l’Exposition d’économie domestique. Ce
toast a été chaleureusement applaudi, ainsi que celui
que M. Donnât a porté aux commissions organisatri-
ces de l’exposition. Plusieurs autres représentants des
pays étrangers ont pris la parole et finalement M. O.
de Kerchove a proposé un toast qui a été accueilli
avec une grande faveur, un toast aux dames de la
Hollande.
Cette fête, comme celle de la veille, a été charmante
d’entrain et de cordialité. Demain, si le temps le per-
met, les étrangers visiteront les intéressants travaux
du canal d’Amsterdam à la mer.
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M. De Molinari poursuit ainsi dans le Journal
des Débats son étude sur les Trade Unions :
Les Trade Unions Cumulent pour la plupart, comme
nous l’avons remarqué, les attributions des Sociétés
de secours mutuels avec “ les affaires du métier. »
Elles distribuent des secours en cas de maladies ou
d’accidents, et elles vont même jusqu’à assurer des
pensions de retraite. Cette réunion d attributions fort
différentes a provoqué, de la part des hommes spéciaux,
des critiques auxquelles les défenseurs des Trade
Unions n’ontqu’imparfaitement répondu. L’expérience
a démontré combien les probabilités en matière de ma-
ladies, d’accidents et de mortalité sont difficiles à éta-
blir ; elles varient suivant les professions, les localités,
la race, les mœurs et les habitudes des populations.
En Angleterre, un grand nombre de Sociétés de secours
mutuels, surtout parmi celles qui s’engageaient à ser-
vir des pensions de retraite, ont dû se dissoudre faute
d’avoir su prôporfionnè'r exactement lès cotisations
de leurs membres avec les risques assurés.
A cet inconvénient, les Trade f/awas,agissant comme
Sociétés de secours, enjoignent un autre qui leur est
propre : c’est d’être exposées à dépenser, pour soutenir
une grève, le capital qui alimente leur caisse de se-
cours et de pensions. Elles ne prennent point, à la
vérité, d’engagements forihels au sujet de la destina-
tion des fonds qu’on leur confie, et elles se réservent, ;
selon les circonstances, d’effectuer des « viremens ».
entre le chapitre des secours mutuels et celui desàffai-
res du métier ; mais il paraît que cès viremens servent
plus souvent à vider la caisse de secours qu’à, la rem-
plir. Les Trade Unions sont donc de très imparfaites
Sociétés de secours mutuels, et, comme l’a remarqué
le célèbre statisticien M. Finiaison, dans sa déposition
auprès de la commission d’enquête, elles ne peuvent
s’améliorer, sous ce rapport, qü’à une condition : c’est
de renoncer au chapitre des “ affaires du métier -,
autrement dit, de se transformer en de simples Socié-
tés de secours mutuels et de cesser d’être des Trade
Unions.
Mais les unionistes sont fort peu disposés à écouter
l’avis de M, Finiaison ; les secours mutuels n’ont ja-
maisété qu’un accessoire pour les Trade Unions, et leur
tendance actuelle est plutôt de se débarrasser de cet
accessoire, qui leur a servi à dissimuler l’objet réel
qu’elles poursuivaient, pour devenir de simples « So-
ciétés de commerce, -* %-ade Societies. Elles n’ont, du
reste, aucune raison d’être comme Sociétés de secours
mutuels, car les friendly Societies, sans parler des So-
ciétés d’assurances de toutgenre,des Caisses d’épargne
et de retraite, abondent en Angleferè. Comme .. So-
ciétés de commerce, « établies en vue d’améliorer les
conditions du marché du travail, elles jouent au con-
traire un rôle original, et pour lequel elles ne rencon-
trent point de concurrence. Seulement il est regretta-
ble qu’elles l’aient joué trop souvent demanière àfaire
mettre en doute l’inutilité de leur intervention.
Dans la séance de la Chambre des communes du 8
juillet, M. F. Brassey remarquait avec raison que le
"taux du salaire ne dépend ni du maître ni de l’ouvrier,
qu’il est déteripiné par la loi de l’offre etde la deman-
; de. A cet égard, le travail ue diffère pas des autres
j marchandises, et il n’est pas plus au pouvoir d’un fila-
1 teur de laine, par exemple, de « fixer le prix du tra-
vail qu’il achète, que celui de la laine ou des autres
matériaux nécessaires à sa fabrication. Seulement
il y a cette différence entre le travail et la laine,
qu’il existe un commerce des laines parfaitement or-
ganisé et empruntant le concours des capitaux et de la
publicité, tandis qu’il n’existe pas, à proprement par-
1er, un commerce de travail. De là des différences fa- /
ciles à apprécier dans la manière dont s’établit le taux ‘
des salaires ou le prix de la laine, quoique l’un et l’au-
tre soient assujettis à la même loi. Le filateur ne s’a-
bouche pas directement avec l’élevéur de montons,
grand propriétaire ou simple paysan, il s’adresse aux
négociants qui font le commerce des laines et qui ont
à leur service des capitaux considérables et les rensei-
gnements les plus complets sur l’état général du mar-
ché. Grâce à leurs capitaux, ils peuvent modérer
l’offre de la marchandise, en nemettant pas au marché
toute la quantité qu’ils en possèdent; grâce aux ren-
seignements qùe leurs relations particulières et la pu-
blicité commerciale desservie par la poste, le télégra-
phe, etc., mettent à leur disposition, ils peuvent diri-
ger toujours leurs approvisionnements vers les mar-
chés , où la demande est la plus forte et où, par
conséquent, la marchandise obtient les prix les
plus avantageux. Cette intervention du commerce,
— n’en déplaise aux socialistes qui font aux intermé-
diaires uneoppositionirréconciliable, — n’est pas moins
utile aux éleveurs de moutons.qu’aux filateurs et aux
autres consomipateurs de laine. Les uns y gagnent un
débouché plus vaste et plus régulier, car ils ne man-
quent pas de profiter des relations que le commerce
des iaiuesacréées et desrenseignemens qu’il recueille;
les autres y trouvent des avantages analogues : leurs
approvisionnements sont mieux assurés,plus variés et
plus faciles. Enfin les écarts dans le prix des laines
sont moindres d’un lieu à un autre, et même d’un mo-
ment à un autre, grâce à l’intervention de cet inter-
médiaire qui régularise le marché en enlevant ici un
excédant pour combler là un déficit, ou bien encore
en faisant cette opération que nos pères flétrissaient
du nom « d’accaparement, » que nous appelons, nous,
simplement une mise en magasin ou en entrepôt, et
qui consiste à diminuer aujourd’hui une offre surabon-
dante en présence d’une demande insuffisante, pour
augmenter demain une offre insuffisante en présence
d’une demande surabondante. Rien de pareil n’existe
pour le travail, soit parce que, comme le disait Adam
Smith, l’homme est, de toutes les marchandises, la
plus difficile à transporter, soit parce que c’est la mar-
chandise dont le transport a été le plus entravé. Jus-
qu’à l’époque encore récente où les Trade Unions ont
commencé à s’établir en Angleterre, le “ producteur »
de travail s’abouchait directement avec le consomma-
teur, l’ouvrier traitait sans intermédiaire aucun avec
le patron, et il était rare, par suite de l’insuffi-
sance des moyens de communication et dé l’absence
de tout renseignement, sans parler des entraves
particulières provenant du régime de la taxe des
pauvres, que des ouvriers passassent d’un comté dans
un autre. Le » marché du travail » était limité, pour
les maîtres comme pour les ouvriers, à un rayon borné,
où celle des deux parties en présence qui pouvait
attendre le plus longtemps faisait la loi à l’autre. Peu
à peu cet état de choses s’est modifié, grâce au progrès
des moyens de communication, et il est hors de doute
que si lès Trade Unions avaient mieux répondu à leur
titre, si elles s’étaient attachées à développer paisi-
blement le commerce du travail, en mettant à la dis-
position dès ouvriers les capitaux et les renseignements
qui Ont transformé les autres commèrces,elles auraient
rendu service à la classe ouvrière et aux entrepreneurs
d’industrie eux-mêmes. Il convient de dire toutefois
qu’elles n’ont pas tout â fait déserté ce rôle fécond,
et surtout qu’elles commencent à s’en préoccuper
sérieusement aujourd’hui. M. Hughes, qui a élo-
quemment plaide leur cause à la Chambre des Com-
munes, nous a appris par exemple que « les Trade
Unionspublientmaintenant chaquemoisdes renseigne-
ments statistiques indiquant dans quelles parties du
royaume la demande de travail est faible, dans quelles
autres parties elle est abondante, dé telle façon que le
« marché de travail » puisse être approvisionné par-
tout de la manière la plus avantageuse ; enfin qu’elles
ont beaucoup contribué à détruire les préjuges qui
existaient autrefois dans la classe ouvrière contre
“ l’émigration. « Mais, à l’origine, les Trade Unions
affichaient d’autres visées ; elles ne se proposaient pas
seulement de régulariser l’offre et la demande, elles
prétendaient enlever aux maîtres protégés partoutun
ensemble dé lois restrictives le pouvoir,de dicter les con-
ditions du sala ire pour se l’attn buer. Comme on rapporte
que l’esclave Ennius, proclamé roi par ses compagnons
révoltés lors des guerres serviles de la Sicile, trouva
tout naturel de réduire ses anciens maîtres en escla-
vage et de se créer une cour, les Trade Unions es-
sayèrent de s’attribuer le monopole du marché du
travail, et l’enquête si curieuse qui vient de mettre en
lumière leur organisation et leurs actes, montre avec
quelle indomptable persévérance, au prix de quelles
privations et de quels sacrifices elles ont tenté, depuis
plus de quarante ans, d’atteindre ce but insaisissable.
Rien de plus curieux, de plus dramatique même,que
le tableau de cette lutte dont un roman de M. Disraeli,
Sybil, donnait il y a plus de vingt ans déjà une esquisse
fidèle, et dans laquelle ouvriers et patrons déployèrent
un acharnement égal. A l’ascendant que la richesse
accumulée et la protection d’une législation inégale,
heureusement réformée aujourd’hui, procuraient à
leurs adversaires , les ouvriers opposèrent unè or-
ganisation et des procédés qui rappellent ceux des
tribunaux vehmiques. A un autre point de vue en-
core, cette guerre civile de l’industrie est curieuse
à étudier. On y retrouve, mis au Service du tra-
vail, tout le vieil arsenal du monopole. Qu’est-
ce, par exemple, qu’une coalition, sinon la création
d’une “ disette artificielle? « A un moment donné,
on fait le vide sur le marché ; on cesse'd’y, offrir la
marchandise jusqu’à ce que le consommateur consente
à la payer aux prix qu’on veut lui imposer. Mais qu’il
s’agisse de travail, de blé, de laine ou de coton, cette
manœuvre ne peut réussir qu’à une condition, c’est
que le consommateur ne parvienne point à s’approvi-
sionner ailleurs. Il faut donc maintenir à tout prix la
disette factice que l’on a créée en faisant obstacle à la
concurrence, ët c’est là le principe fondamental de
ce qu’on pourrait appeler la politique des grèves.
On va voir à quels excès l’application de ce principe a
conduit les unionistes. La coalition ou la grève décla-
rée, les ateliers des manufacturiers auxquels il s’agis-
sait d’imposer une hausse du salaire ou, ce qui revient
au même, une diminution des heures de travail,
étaient mis en interdit. Tout membre delà Trade Union
qui persistait à s’y rendre était expulsé de l’association
et inscrit sur une liste noire. Trop souvept, — les lugu-
bres événements do Sheffîeld l’attestent, — la ven-
geance que l’on exerçait contre ce faux frère était
poussée jusqu’à l’assassinat, et, -par une perversion
morale analogue à celle qui faisait excuser et glorifier
même les crimes commis au nom de la raison d’Etat,
ceux qui ordonnaient l’attentat et ceux qui l’exécu-
taient se persuadaient qu’ils avaient rempli un devoir
en punissant un traître ou un renégat. Quelquefois on
se bornait à mettre le faux frère en interdit : défense
était faite aux membres de l’Union de travailler
avec lui, ou tout au moins de lui adresser la pa-
role. eela s’appelait, cela s’appelle encore « en-
voyer à Coventry. » — * On a vu, dit l’auteur des
Associations ouvrières en Angleterre, des individus tra-
vailler ainsi pendant des semaines au milieu d’une
troupe nombreuse de camarades, sans pouvoir obtenir
d’eux un mot de réponse à leurs questions les plus
pressantes. » Cependant les faux frères ne sont pas
seuls à redouter dans le cas d’une coalition, il y a les
ouvriers non affiliés à l’Union, et parmi ceux-ci les
moutons noirs, qui tirent parti de l’embarras où les
grèves mettent les manufacturiers pour se faire em-
baucher à haut prix. On maltraite les moutons noirs,
et l’on s’efforce de dissuader les autres de faire échouer
la grève. On pose des sentinelles aux abords des ate-
liers mis en interdit pour empêcher la rupture du blo-
cus, et quoique cette pratique soit interdite parla loi,
elle ne cesse point d’être employée et elle manque ra-
rement son effet. Enfin, si 1 intimidation est impuis-
sante, l’Union achète le désistement de ses concur-
rents. Dans une coalition des bricklayers, à Manches-
ter, l’Union des briqueüers paya une indemnité de 5
liv. (125 fr.) et même aè 7'Iiv. 10 sh. (187 fr. 50 c.) aux
ouvriers que l’entrepreneur avait fait venir des autres
districts, pour les déterminer à retourner chez eux.
Des sommes pins fortes encore ont été payées à des
ouvriers qtie lés patrons avaient fait venir de Belgique,
et auxquels les unionistes donnaient le choix entre
des coups de bâton ou une indemnité de retour. C’est
par ces procédés que la disette artificielle de travail
est maintenue, aussi longtemps du Moins que les res-
sources à l’aide desquelles l’Union entretient ses mem-
bres ne sont pas épuisées.
Cependant les entrepreneurs secoalisentàleurtour :
à la grève, ils opposent le Lock, ont, qui consiste à dimi-
nuer la demande de travail dans une proportion supé-
rieure à la réduction de l’offre, en fermant tous les ate-
liers d’un district, ou même en faisant chômer toute
une industrie. Lès Unions, obligées alors d’entretenir
des populations entières, voient se vider promptement
leurs caisses, et les ouvriers sont forcés de se rendre à
discrétion. Les maîtres leur imposent ordinairement
pour condition de dissoudre leurs Unions, ët ils mettent
en interdit, en opposant liste noire à liste noire, ceux
qui persistent à y demeurer affiliés. Toutefois les
Unions se prêtent, de leur côté, mutuellement secours,
et la lutte prend alors des proportions cdlossalés. C’est
ainsi qu’au commencement de l’année 1865, les maîtres
de forges du Straffordshire, en lutte avec plusieurs
Unions, s’entendirent avec leurs collègues des autres
parties du Royaume-Uni et qu’ils prononcèrent, dans
une réunion tenue à York le 17 mars, un loch out géné-
ral. Tous les fours à coke de l’Angleterre s’ëtergnirent
à lafois, et pendant quinze jours l’industrie du fer fut
comme anéantie. Les ouvriers furent obligés dè céder
après avoir perdu une somme de salaires esti-
mée à 8 millions de francs, sans compter les
dépenses faites par les Unions, qui vidèrent leurs
caisses pour soutenir la grève. Les pertes des
maîtres ne furent pas moindres. L’industrie du
fer ne s’est pas encore entièrement relevée du coup
que cette interruption de travail lui a causé, et peut-
être le dommage qu'elle a subi sera-t-il, en partie du
moins,irréparable. En effet, dans ces luttes où lès deux
armées en présence se font un point d’honneur de ne
céder qu’après avoir dépensé leur dernier shelling, il
y a, comme dans la fable, un » troisième voleur. --
Fendant que les ouvriers organisent des coalitions
auxquelles les maîtres opposent des lock out, la clien-
tèle se lasse de n’être point servie et elle s’adresse ail-
leurs. Quand la lutte a cessé, les combattants s’aper-
çoivent, un peu tard, que la situation s’est aggravée
pour tout le monde, qu’il y a moins de commandes
pour l’industrie, partant, moins de profits pour les
industriels et moins de salaiTes pour les ouvriers.
Cetté dure expérience commence àporter ses fruits,
et quoique la conciliation ne soit pas faite encore,
quoique l’ère des grèves et des lock out ne soit pas fer-
mée, l’apaiâement est sensible ; le vieux système qui
consiste à créer la disette sur lé marché perd cha-
que jour des partisans dans l’élite des ouvriers des
Trade Unions-, enfin des tentatives dignes d’intérêt
ont été faites pour réformer ces errements surannés
du “ commerce du travail « et mettre un terme à des
luttes insensées’fdont l’industrie paie les frais.
La cour d’appel de Gand, par arrêt rendu en son au-
dience d’hiér, a confirmé le jugement du tribunal cor-
rectionnel de Courtrai qui s’est déclaré compétent
pont’connaître des faits mis à charge du vicaire Van
Eecke, 'de Saint-Génois.
4ss«fiatioB libérale et consiitntioLuelle d’Anvers.
SOUS-COMITÉ DES lre ET 7me SECTIONS.
Tous les membres sont instamment priés d’assister
à la réunion d’aujourd’hui mercredi, à 9 heures du soir,
au focal ordinaire, l'Etoile, rue du Chaperon.
Ordre du jour : Elections communales.
SOUS-COMITÉ DE LA 4m® SECTION.
Réunion des membres demain jeudi, 12 courànt,
à 9 heures du soir, au Lion d'Or, rue Haute.
Ordre du jour : Elections communales.
Actes officiels.
Par diverses dispositions ministérielles, les muta-
tions suivantes ont eu lieu dans l’armée :
Sont désignés :
Les sous-lieutenants d’artillerie Xlihlèin et Arepdt pour
le lr régiment (batterie â cheval) ; Liùchet, de Reùsch, Fi-
zaine, hlalengrèaux.Rénsón.Smits, Horwàrd, Roland, Jàn-
son, pour la 4e batterie ; Goffart.Wasseige, Dwelshàuvers,
rivet. De Waeghenaere, Harpignies, Horlâit, Mbttet, Lan-
giez, pour la 5e batterie ; Massigny, Moës, Desenfans, De-
niiiiV, Laurent, Mertens, De Prêter, Wilry, Mussely, De
Bavây, Henin, De Craecker, Pavard, pour ,1a 6e batterie.
Le sous-lieuténant Lotten est désigné pour le 6e régiment
d’artillerie. Le lieutenant d’état-major Denis, attaché au 2e
d’artiilerià, est désigné pour être attaché au 3° dé là même
arm j. Le sous-lieutenant officier payeur Defoecque; du 6e de
ligue, détaché provisdirèmént à la boucherie militaire de
Bruxelles, est désigné polir être attaché provisoirement au
régiment des carabiniers.
Le lieutenant-colonel d’Aubresse, du3?d’artillerie, com-
mandant supérieur du matériel d’artillerie de la place
d'Anvers, est désigné pour passer à l’état-major de l’arme
et pour rester dans sa position actuelle.
Le capitaine-commandant Bourlard, du 5e d’artillerie,
est désigné pour passer au 4e d’artillerie.
Les lieutenants : comte de Looz-Corswarem, du 1er d’ar-
tillerie pour passer au 4e et pour être adjudant du direc-
teur de l’artillerie dans la lrc et la 4“ division territoriale
(Bruxelles); Linssen, du 4e d’artillerie, pour passer au 2° ;
et Donny, du 4e d’artillerie, pour passer au 1er (batterie à
cheval.) ...
Lés sous-lieutenants : Pierscn, du lr d’artillerie, pour
passer au 3° ; Davieux, du 6° d’artillerie, pour passer au
1er (compagnie d’ouvriers armuriers); Broeckman, du 6e
d’ariillu iü, pour passer au 3e; Verhaeren, du 6« d’artillerie.
pour passer au 2 ‘; Vanden Woestyne, du 5e id. pour passer
au 6e; Arnould, du 6e id. pour passer au 2e; Racine, du 4e
id., pour passer 2e ; Timmermans, du 5e id., pour passer au
3e; Rozoor, du 4e id., pour passer au 2e; Vandeputte, du
6e id., pour passer au 2e ; Vinegueroy, du 4* id., pour passer
au 2e; De Cuyper, du 6e d’artillerie, pour passer au 1er
(batterie à cheval); Fievêz, du 6e id., pour passer au 1er
(compagnie d’artificiers); Plucher. du4eid,, pour passer
au 1er (compagnie d’ouvriers d’artillerie) ; Saurel, dû 5é id.,
pour passer au 3e; Van Weddingen, du 6e id., pour passer
au 1er (compagnie dés pontonniers).
Sônt désignés :
Le lieutenant colonel Gajnop, dull6 do ligne, pour passer
au 3e id. ; le capitaine Craus, du 10e de ligne, au dépôt de la
guerre, pour rejoindre le corps dont il fait partie.
Les lieutenants : Tbisse, du 5” de ligne, pour passer au
11», et de Biber. du 2“ de ligne pour passer au 7e.
Les sous-lieutenants : Tonglet, du 9e de ligne, et Stants-
baeder, du 6e, provisoirement au ministère de la guerre,
pour :ejoindre le corps dont ils font partie; Colsoulle, du
66 de ligne, pour passer au 4”. , .
Le lieutenant-colonel Boutmy, du 26 lanciers, comman-
dant l’école de cavalerie, est désigné pour passer au cadre
d Le lieutenant CresiKii, du 2' de ligne, attaché au dépôt de
la guerre, est désigné, sur sa demande, pour rejoindre le
corps auquel il appartient.
Le lieutenant Malaise est désigné pour passer du 2® au
1er d'artillerie (comp, des pontonniers) ; le lieutenant Poiét
( c 2 Ligné pour passer du 4e àu 2e d’art.; le lientennut
Souka, du 6e id., est désigné pour être adjudant du direc-
t-i.r de l’artillerie dans la 2e et la 8» division territoriade.
Sont désignés : Le major Cocheteux, du génie, ponrcôm-
mnn.for le bataillondes compagnies spéciales.
Le major Stockman, de l’état-major du génie, comman- |