Full text |
Vendredi
Trente-septième année. — Numéro 49.
49 Janvier 4871
■
Aboimements s
i «ns nos bureaux c-t chez tous
i<i<; directeurs de postes (franc ae
■port), pour
Anvers....
■trim.fr. 12.50
i :
'I »
sem. •> 28.—
au, ” 52.—
trim.fl. 8.50
sem. » 16.—
au - 32.-
trim. fr.22.—
» .. 28.—
. .18.-
. . 30.-
Ui Belgique....
L» Iloitandc. • •
La France.....
L'Angleterre...
L’Allemagne...
Les Etats-Guis. .
Iiiésil et Indes... » » * 30.—
C« numéro SO centimes.
PAIEMENT par anticipation
ÉTOILE BELGE.
Pour la ville et la banlieue :
I «prix de l’abonnement à l\É<o«e
udge par l’entremise du Précurseur
est de A francs par trimestre.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DE L'ETAT. -D'Anvers pour Msdines et Bruxelles à 5 h. 55,"8.47 le
vendredL 7,10, R15 jE. P 2'' et 3® cl.,9.5(1,10.50 IJ. je, 2e et cl., 12.35, 1.18, 3.15 E.
3» cl..3.45, 4.50.5-50.7E. 1®,2® et3® cl., 8.25,8.45, <10 E. K 2® et 3° cl.,p. Brux.) — Lierre 5.55,
6.47,1e vend., 9.50,12.35,3.45, 5.20, 8.25.~Termoudeet Ganci 5.55, 9.50. 12.35, 3.45, 4.50 E.
1®,2® et 3® cl..8.45. — Alost 5.55,9.50, 1.18.3.45.- Lokeren 5.55,9.50. 12.35.4.50 E. 1», 2® et 3*
cl., 8.25. —Ninove, Gramm.. Lessines. Ath (par Brux.) 5.55,9.50.1.18, 3.45, 7 E. :>- — °*
cl. (Ninove). — Bruges, Ostendo,5.55, 9-50.10.50,3.45. 4.50 È. R 2® et 3" cl. —Cour
eron. Tournai et Lille 5.55, 9.50,12.35, 3.45, 4.50 E. 1®, 2® et 3® cl. - Calais 5.55.12
1®, 2® et S®
rtrai.Mous-
__________■■■i.________________________________________________________ ______________,_2.35,3.45e.
. 1® et 2® cl., 4.50E. 1® et2® cl.—Louvain5.55,9.15i?. 1®. 2® et 3® cl.,9.50,12.35,1.18,4.50,7 E. 1®
2® et 3® cl., 8.25,10 £, l®et2®cl. — Tirlem., Liège et Verv. 5.55, 9-15 E. 1®, 2» et. 3® cl., 9.50,
12.35,1.18,4.50,7, (8.25 jusque Tirlem.'.lO E. 1® et 2® cl.- Landen5.55, 9.50, 12.35,4.50.- Spa
5.55,9.15 E. 1®,2® et3® cl., 9.50,12.35,4.50.— Allemagne, départ 6 h., levée de la boîte 5.15
matin : départ 4.50, boite 4.15 soir; départ 10 b., boîte 9.15 soir.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. (Ligne de Hollande). - Départe d'An-
vers à7.35 li.. 10.20matin.337. tf*|-|l1^^iB^^|s||^|l;lj||K”|t|1|d'r)|3l-|H|'eda et Moerdyk.)
P. A. MU MONTAGNE
DIR EOTBUR-GÉRANT,
iiurcüux s i-ue «Se l’Aunnitii, 1, Anveri
LIGNE DE LOÜVAIN. — Départs d’Anvers vers Lierre, Aerschot, Louvain, Ottignles,
Charleroi,Châtelineau, Vireux.Givet, Oharleville, Reims, Pari s, Nariiur, Arlon, Luxembourg,
'Trêves (par Ottignies) 6.55,7.22, (9.33 vers Louvatn),11.05 1.44,5.32,5.42,(8.13 vers Louvain).
LIGNE DE HASSELT. — Départs d’Anvers pour Diest, Hasselt, Maostricht eRAix la-
Ohapelle, 7.22,9.33.1.44. 5.42soir.
LIGNE DE TURNHOUT. — Départs d’ANVERS pour Lierre, Hérenthals et Turnhout 6.55,-
Il .OS, 5.32. — Pour Turnhout, Tilbourg, Eindhoven et Venloo,7.22,1.44,5.42.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. - D'Anvers 4.50, 7.15, 8.50, 10.50, 2.10,
4.15, 7.— De Gand 4.25,7.05,9.25,10.45,2.50,5.45,7.05.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’ANVERS (Veerdam) pour Boom et localités inter-
médiaires, 9.00 h^ 3.00 ; pour Hamme, 2.15 h. ; pour Doel, 3 h. — De Boom pour
Anvers, 7.00 h., 1. — De Hamme pour Anvers, 8.00 h. — De Boel pour Aùvers,
7 h. matin.
A.g’es»tsa i
bruxeuea.Office de Publicité, rue
üô la Madeleine, 4ô. *
hollande,M. H. Nijsh & Van Dit-
may, a Rotterdam, ci tous les Di-
recteurs de postes du royaume,
r.uns, Havas, Lakitis, Bcllirr
et Ote, Place de la Bourse, 8.
LONDRES, Delizy Davies et Cle, 1
U&lGt reet,Strand, et A. Maurice
l'^Tavtstü;.k Row, (rivent flar-
estions.
Annonces la petite ligne de vingt
cinq lettres...........fr.O .25
Réclames (nndujourn.) la 11g.» 0.75
faits divers....... » . 1 50
Rubrique Anvers.... » » 2.50
Hes annonces sont mesurée»
Sifr0™' Le3 titres 86 paient
d api es 1 espace qu ils occupent.
RÉSUMÉ politique.
Dans la séance d’hier, après un discours de M.
Pouver-Quertier, qui a défendu l’impôt sur les matiè-
res premières, M. -Thiers a demande à l’Assemblée de
Versailles de voter le principe de l’impôt.
Second échec pour M. Thiers : la Chambre, au lieu
de voter, a renvoyé la discussion au lendemain.
Dans le pays le mouvement d’opposition ne fait que
Brandir. Nous lisons à ce sujet dans le Temps :
8 « L’agitation causée par les projets d’impôts Sur les
matières premières va croissant dansles grandes cités
industrielles et commerciales. Lyon, Saint-Etienne,
Lille Roubaix, Tourcoing, Amiens, le Havre, Bor-
deaux, Marseille, etc., sont en. ébullition. Chambres
i de commerce, chambres syndicales, comités consulta-
tifs sociétés libre-échangistes, groupes privés de
fabricants et de négociants, tous les intéressés inter-
I viennent successivement dans le débat. Les protesta-
tions se multiplient; les dépêches des dépai’tements
affinent à Versailles pour inviter les députés à résister
avec énergie aux vues si persôvéramment soute-
nues par le gouvernement ; les délégués des indus-
tries menacées y arrivent aussi de toutes parts ; ils
encombrent les couloirs de la Chambre et rem-
plissent les tribunes. Dans l’Assemblée même, une
grande activité règne parmi les membres opposés aux
combinaisons de MM. Thiers et Pouyer-Quertier ; les
contre-projets s’élaborent, et leurs auteurs se pré-
parent pour l’heure désormais très prochaine oû il va
Falloir se prononcer entre les divers systèmes de taxa-
tion. La discussion générale, ouverte depuis une se-
maine, n’est pas encore close, mais elle tire manifeste-
ment à sa fin ; le sujet est loin d’être épuisé ; il est, en
effet, inépuisable ; mais l’Assemblée, on le comprend
sans peine, commence à de fatiguer, et les ora-
teurs ont peine à obtenir d’elle l’attention né-
cessaire. M. Pouyer-Quertier doit être entendu au-
jourd'hui. Après son discours et les répliques, il est
probable qu’on se décidera à entrer dans le vif de la
question, c’est-à-dire à aborder directement la solu-
tion. On fait beaucoup de conjectures sur les chances
de succès que peuvent avoir les propositions gouver-
nementales. D après le Journal des Débats il faudrait
regarder comme acquises aux projets de M. Thiers
une partie de la droite, plus spécialement touchée des
intérêts de l’agriculture, et notamment de ceux de la
laine qui a occupé une grande place dans ce débat, et
une partie du centre gauche, entraînée par les argu-
ments du président de la République ; 1 impôt sur les
matières premières serait combattu jusqu’au bout par
une partie du centre droit rangée derrière la commis-
sion du budget, et par la gauche presque tout entière.
Entre ces deux groupes, à chacun desquels viendraient,
naturellement se rattacher, suivant leurs affinités de
circonstance, les représentants des départements dont
les intérêts sont le plus directement engagés soit dans
le commerce d’exportation, soit dans la production de
la laine, il resterait encore une nombreuse niasse flot-
tante, dont dépend l’issue finale du conflit, et qu’in-
fluencera plus ou moins la pression du pouvoir exécu-
tif. L’evénement nous apprendra bientôt ce qu’il ya de
l fondé dans ces appréciations.
rjNon seulement les arguments se multiplient et se
reproduisent à l’envi contre le système de MM. Thiers
et Pouyer-Quertier, mais les faits eux-mêmes pro-
testent.' “ M. Thiers, dit le Journal des Débats, avait
affirmé que Tourcoing et Roubaix, ces deux grandes
cités manufacturières, si profondément intéressées
dans ce débat qui est pour elles une question vitale,
étaient véritablement à l’agonie, et voici que les délé-
gués de ces deux villes sont les premiers à provoquer
une réunion où ils invitent les représentants dél’indus-
trie de Tarare, de Lyon, de Marseille, de Reiiüs, d’Elbeuf
et de Bordeaux pour leur déclarer que l’industrie de
Roubaix et de Tourcoing n’a jamais été plus florissante,
qu’aucune autre ville n’est dans une situation plus pros-
père, queM. Thiers a commis une grosse erreur en les
traitant de malades agonisantes, et qu’elles repoussent
absolument le remède empirique qu’il veut leur appli-
quer. Les députés des autres villes, convoqués aussi à
cette réunion, pourront édifier l’Assemblée sur lesenti-
ment général du pays. Si M. Thiers aime la lutte, il ne
se plaindra pas de n’avoir pas d’adversaires : il s’en
dresse contre lui de tous les points de l’horizon, et ce
i grave débat n’est pas menacé de finir faute de com-
battants. •»
L’empereur d’Allemagne a décidément accepté la
démission du ministre des cultes ; on attend la nomi-
nation de son successeur.
Jusqu’à présent les républicains anglais avaient été
quelque peu assommés, dans les meetings tenus en
divers lieux par Sir C. Dilke. Le tour d’être battu est
venu pour les royalistes, mardi soir, à' Chelsea. Ils
avaient convoqué un meeting composé de noblemen,
de gentlemen et de clergymen, et où on n’entrait
qu’avec des cartes. Déjà une adresse à la reine était
votée, exprimant l’horreur du meertiug pour les doc-
trines du député de Chelsea, lorsque la foule du dehors
exigea qu’on lui ouvrît les portes. On en vint aussitôt
aux seuls arguments employés dans les meetings an-
glais entre républicains et monarchistes. La répu-
blique prit d’assaut la plate-forme, lança des chaises à
la tète de la monarchie, la bouscula, mais sans l’as-
sommer tout à fait.
Après leur victoire, les partisans de M. Dilke com
mencèrent à se disputer ; il leur fut impossible de re-
prendre le meeting pour leur compte, et la police finit
par entrer et par mettre tout le monde dehors. Il sem-
ble que ce mode de discussion tende à s'établir dans
les meetings anglais, lorsqu’on y traite la question de
la république ou de la monarchie.
La Chambre des Représentants a consacré sa séance
ohier,àladiscussion géüèraledu crédit spécial destiné
à 1 augmentation du matériel des chemins de fer.
M. d’Andrimont, terminant son discours de la veille,
est entré dans diverses considérations techniques sur
les mesures à prendre pour mettre un terme à la crise
des transports; discours d’un intérêt tout spécial, qui
atteste la compétence de l’orateur, la variété de ses
connaissances, la persistance et la multiplicité de ses
recherches. L’honorable député de Liège a appuyé
1 amendement présenté hier par M. Sainctelette.
M. Julliot a profité de 1 occasion pour placer son
discours annuel contre l’exploitation des chemins de
1er par l’Etat.
La séance a été levée après une harangue pro dom o,
J? M. Wasseige. Misencause par MM. Saincteletteet
a Andrimont, l’ancien ministre des travaux publics a
lait de son mieux pourse soustraire à la responsabilité
qui pèse sur ses humblesépaules.Si les chemins de fer
sont désorganisés, s’ils ne rendent.pas â l’industrie et
uu commerce les services que ceux-ci en attendent, M.
asseige assure que ce n’est pas sa faute. Il n’est pas
i auteur du gâchis. Non sans doute, mais il faut avouer
quil a puissamment contribué à l’embrouiller encore.
inutile de dire que M. Wasseige n’a pas manqué de
nous donner quelques variations nouvelles sur la
guerre et la Commune dans leurs ra pports avec l’exploi-
tation des chemins de fer belges. Du reste, reconnais-
sons qu’il les exécute mieux aujourd’hui qu’au temps
«esa splendeur ministérielle. Décidément M. Wasseige
bien t pfiS fait pour le pouvoir. Sa chute lui fait du
ka discussion a été interrompue par la lecture d’une
font i e ProPos‘li°B de loi, relative au travail des en-
tfv i ans ^es m*nes- Cette proposition, due à l’initia-
uvedeM. Vleminckx, sera développée le 23 janvier.
aous en avons publié hier le texte.
La section centrale qui a été chargée d’examiner le bud-
get de l’intérieur, s’est réunie de nouveau hier sous la
présidence de M. Thibaut,pour l’eXamen des amendements
présentés à ce budget. Tous ont été adoptés.
La nourriture du soldat.
M. le ministre de la guerre a déclaré l’année der-
nière dans le Moniteur et à la Chambre des Repré-
sentants, après une enquête faite par ses ordres, que
le pain de munition ne laissait rien à désirer.
Les réclamations ayant continué à se produire, une
commissiofl fht chargée d’étudier la question. Un bou-
langer l’aurait résolue en moins de vingt-quatre
heures. Les travaux de la commission n’ent pas duré
moins de six mois. Ils viennent d’aboutir. M. Guillaume
demande à la Chambre un crédit de 730,000 francs
pour améliorer ce pain « qui ne laissait Tien à désirer.-
La commission s’était prononcée d’une façon trop pé-
remptoire pour qu’il fût possible d’hésiter.
« Le pain de muniîion, dit-elle, dans son rapport, est
encore fabriqué au le vnin, avec de lafarine brute de froment,
sans aucune extraction de son- le pétrissage se lait à bras;
la mouture dos grains est confiée à des particuliers, excepté
jü Anvers, où elle se fait en régie ; mais la meunerie mili-
taire de cette place ne se trouve pas dans des conditions
convenables pour produire des farines bien moulues. «
Pourremédier a ces défauts, la commission propose:
1° De créer trois meuneries militaires, où tous les-
grains destinés à la consommation de l’année, seraient
nettoyés et moulus d’après les règles de l’art :
2° De supprimer le pétrissage à bras, et d’établir,
dans toutes les boulangeriesmilitaires, des pétrisseurs
mécaniques, du modèle le plus perfectionné ; et
3° De remplacer les fours actuellement en usage
par des fours perfectionnés et économiques.
Ces innovations ne concernent que la fabrication,
c’est-à-dire les diverses opérations qui transforment
le grain en pain,mais là ne se bornent pas les amélio-
rations réclamées.
La commission demande instamment que les plus
gros sons soient extraits des farines, par un blutage
de 10 p. c. Elle motive longuement cette proposition,
et affirme que, en substituant au pain actuel un pain
dit de ménage, fait de farine blutée de 10 p. c., on
améliorerait sensiblement le régime alimentaire du
soldat.
Mais ce blutage amènerait nécessairement une perte
qui se traduirait par une augmentation du prix de la
ration de pain et une augmentation de dépenses as-
sez considérable. Le gouvernement se réserve de
consulter de nouveau la commission sur le point de
savoir s’il ne serait pas possible de réduire notablement
la dépense à résulter de la nouvelle innovation qu’elle
propose, en introduisant dans la composition même du
pain de munition certains mélanges de grains qui se
pratiquent avec succès dans d’autres pays, dit l’exposé
des motifs.
L?. commission va donc .reprendre ses t ravaux. En
attendant, les soldats mangeront le stock de biscuits
achetés pour les prisonniers français. Songe-t-on d»
moins à améliorer leur logement et. à leur donner des
couchettes ou bien continuera-t-on à les traiter moins
bien que les prisonniers ?
On lit dans le Journal de Liège :
La classe cle milice de 1869 a été appelée en activité le.
1er octobre de la même année.
En vertu delà loi du 5 mai 1868, les miliciens, du moins
ceux de l’infanterie de ligne, qui avaient passé vingt-quatre
mois sous les drapeaux, étaient renvoyés en conge illimité.
Depuis là promulgation de celle du 3 juin 1870, le temps
exige de présence au corps est de vingt-six mois, en y
comprenant deux mois de congé légal.
En effet, voici ce que porte Part 85 de cette dernière loi;
« Les miliciens et remplaçants de la première partie du
« contingent (le contingent d'activité) ont droit à un congé
» d’un-mois par année de service actif.
» Ils sont envoyés en congé illimité lorsqu’ils ont passé
» au service actif, à partir du jour do l’appel sous les ar-
» mes de leur contingent, le temps ci-après déterminé ;
« Vingt-six mois, s’ils appartiennent à l’infanterie de
» ligne... »
Par suite, depuis le 1er décembre 1871, la classe de 1869
aurait du être renvoyée dans ses foyers.
Or, nous sommes entrés dans la deuxième moitié du mois
do janvier 1872, et tous les miliciens de cette classe se trou-
vent encore au service.
Il est vrai que le § 2 de l’art..87 de la loi autorise le gou-
vernement, dans des circonstances spéciales, à suspendre
ou à modifier l’exécution de l’article 85.
Mais cette dérogation à la .règle doit s,e justifier par des
raisons majeures. Dans la discussion de la loi, le ministre
de la guerre disait ;
« Au moment où une classe doit aller en congé, il peut y
« avoir nécessité de là retenir pendant quinze jours ou un
« mois pour assurer la sécurité publique. »
Or, les événements de Bruxelles étaient terminés dès les
premiers jours de décembre, et, à partir de.ce moment,
rien n’empêchait plus le renvoi de la classe, à moins qu’on
ne prétende que la sécurité publique est encore actuelle-
ment compromise.
Le ministre de la guerre, en retenant sous les drapeaux
tant de jeunes gens dont les familles attendent le retour
avec une légitime impatience, pose donc un acte arbitraire
que nous demandons de voir retirer le plus tôt possible.
On nous écrit de Sjt-Nicolas :
La fameuse séance dans laquelle M. Malou a parlé pour
ne rien dire, a eu son incident.
Le compte-rendu officiel dit qu’ww membre a.présenté
quelques observations en favéïir du service volontaire.
Eh bien, ces observations n’ont été rien moins qu’une
brillante improvisation et ce membre était M. Vermeire-
Magis, président de la Société industrielle et auteur de plu-
sieurs écrits fort remarqués. Quand il s’est levé pour pren-
dre la parole après M. le ministre, l’auditoire a été frappé
de stupeur. Jamais on ne s’était imaginé qu’un simple mor-
tel du Pays de Waas eût pu avoir l’audace de parler après
un ministre. L’émotion fut plus grande encore quand on
entendit ce téméraire traiter éloquemment la question mi-
litaire et interpeller M. Malou.
Cela ne faisait pas le compte du clan électoral qui nous
tient ici sous'lu domination d une oligarchie savamment, or-
ganisée. La manifestation avait pour but, dans l’esprit de
ces messieurs, de fêter le ministre et voilà qu’elle dégéné-
rait en un véritable meeting et qu’ello met en reliefle
talent d’un de leurs adversaires. Aussi® essayèrent-ils à
diverses reprises do l’interrompre par des conversations
particulières. En désespoir de cause l’un d’eux annonça
que l’heure du banquet allait sonner.-* Les intérêts publics,
riposta vivement l’orateur, doivent avoir le pas sur les ban-
quets les plus somptueux. •• Cette réplique provoqua une
véritable salve [d'applaudissements et M. Vermeire-Magis
put compléter les considérations qu'il avait compté faire
valoir en faveur du.service volontaire.
M. Malou se lira d'affaires en objectant que toutes les
formules proposées manquaient do précision, mais il resta
lui-même complètement dans le vague.
M. le ministre s’était à peine rassis que le président du
Cercle industriel demanda de nouveau la parole. C’était
décidément trop fort et M. Jaussons-Smits, le grand-vizir
du Pays de Waas, Lui ferma la bouche en clôturant la
séance. '
. Les sténographes ayant noté le discours de M. Vermeire
comme celui du ministre, on s’attendait à la publication de
ce dernier comme du premier; mais un mot d’ordre a été
donné et le discours anti-miiitariste.a été supprimé.
Mais ce n’est pas encore là le couronnement deTliistoire.
On ne s'est pas borné à iuterrolnpre M. Vermeire-Magis et
à mettre I’éteignoir sur son discours, la feuille-cléricale de
l’endroit est allée plus loin et vient de publier un article
furibond contre le courageux orateur. Il est vrai que cet
article provoque la réprobation générale, mais il prouve
avec tout ce qui précède que les hastings ne sont- du
goût des cléricaux que lorsqu’ils y ont seuls la parole.
Agréez, etc. X.
Nous avons dit que le comité central de l’Association
libérale de Bruxelles s’était réuni dans le but de déli-
bérer sur la proposition faite par l’Association libérale
de Louvata, de réunir le Congrès libéral qui n’a été
qu’ajourné en 1846.
IfEtoile nous apprend que le comité a écarté cette
idée. Il pense qu’il valait mieux réunir, des délégués
nommés parles diverses associations libérales du pays ;
ces délégués tilcheraieat de choisir, parmi les ques-
tions qui sont à l’ordre du jour de l’opinion libérale,
celle qui divise le moins les esprits et dont il impor-
terait de poursuivre immédiatement la solution.
Le eoniitè'indique, dans lestennes suivants, la ques-
tion unique qui serait destinée à former, lors des élec-
tions prochaines, l’objectif du parti libéral ;
” Diffusion-pins large de l'enseignement laïque à
tous les degrés par là création de. nouveaux locaux
pour l’enseignement primaire , l’ouverture d’écoles
normales, Renseignement moyen des filles et l’amélio-
ration du sort des instituteurs. ■■
Nous avons dit que la Chambre a ordonné le dépôt
sur son bureau, pendant la discussion du crédit de 16
millions pour le chemin de fer, du rapport de la com-
mission permanente de l’industrie sur les pétitions ré-
clamant une enquête publique au sujet de toutes les
questions qui intéressent l’exploitation des chemins
de fer.
Ce rapport, dont les conclusions sont favorables à
la requête des pétitionnaires, exprime l’avis que les
investigations des hommes.spéciaux.ne doivent pas se
borner seulement à rechercher les causes des embar-
ras actuels de l’exploitation et à en trouver le remède
dans l’application des mesures plus ou moins radicales,
l’examen doit s’étendre encore à toutes les questions
relatives au régime général, à l’organisation définitive
.des chemins dé fer. - ' % .
Encore l’affaire de Saint-Génois!
On pouvait croire l’affaire do St-Génois terminée, mais
l’orgueil et la haine delà gerit cléricale ne reculent jamais.
On se rappelle que l’évêque de Bruges a refusé de bénir
le nouveau cimetière communal de St-Génois.
On se rappelle que de nombreux incendies, allumés par
les prédications fanatiques d’un clergé révolutionnaire,
qui excite les populations ignorantes à la violation des lois
qui lui déplaisent,ont dévasté les propriétés des conseillers
communaux qui ont contribué par leurs votes à l’établis-
sement du cimetière.
On se rappelle que la Cour d’assises a condamné ces
farouches incendiaires, véritables revenants du seizième
siècle.
On se rappelle que le vicaire t an Ecke lui-même a été
condamné pour avoir, par ses prédications odieuses, excité
directement â commettre ces crimes.
Le souvenir de tant de forfaits rianête pas le fanatisme
abominable du clergé.
De nouvelles excitations recommencent à St-Génois.
Voici, en effet, ce que nous lisons dans le Journal de
Court rai :
I.E CIMETIERE DE SAINT-GÉNOIS.
Les faits justifient pleinement (out ce que nous avons
dit snv la cbuftkp communal stewlhlâ <ia Saint—
Génois. Ce champ sans eau bépite et sans prière fait hor-
reur. On sent à Saint-Génois qu'il rabaisse la dignité du
chrétien, et on proteste. C’est qu’il y a encore dans les
âmes un sentiment bien vif de religion, et ce sentiment les
Pontifes de la nouvelle école libérale peuvent bien la mé-
priser; mais, quoi qu’ils fassent, ils ne parviendront pas à
l’étouffer. Un cœur bien né et un front baptisé ne se dégra-
dent et ne s’avilissent pas si facilement. Quand on compte
avec la virilité et la Jorce d’une âme chrétienne, il faut
compter deux fois.
« C’est ce que n’ont pas fait les faquins légistes de Saint-
Génois. Ils ont mesuré le caractère de leurs concitoyens à
rabaissement où ils étaient parvenuseux-mêmes. Despotes
au petit pied, ils ont cru .pouvoir réglementer les aspira-
tions mêmes de l'âme et tyranniser jusqu’à la conscience
de leurs administrés.c.
Maisvoiciqu’ils ont fièrement protesté contre cet escla-
vage abrutissant. Qu’on en juge.
■■ Pendant l’année qui vient de s’écouler, il est mort à
St-Génois 57 personnes majeures.
•> Eli bien ! veut-on savoir, malgré les mille tracasseries
suscitées à bon plaisir, malgré les difficultés inhérentes au
trtmsport, combien de personnes ont été inhumées-dans
d’autres cimetières ? Voiei :
A Ooteghem, 13 personnes.
A Swevehaem, 5 »
A Heestert, 3 «
A Belleghem, 1 »
A Coÿghem, l «
En tout 23 qui ont énergiquement protesté de la vio-
lence qu’on veut faire subir à leur conscience.
» Protestation éclatante qui devrait faire ouvrir les
yeux aux petits despotes du village, si leurs prétentions
inspirées par la vanité, ne les aveuglaient jusqu’à la sot-
tise.
« Que les catholiques aisés de Saint-Génois s’unissent et
se rallient! 11 faut que toute cette affaire tourné tôt ou
tard à la plus grande confusion de ces tyranneaux gonflés
d’eux-mêmes et vides de„bon sens administratif. «
Cet article, que nous ne pouvons lire sans honte, en pen-
sant qu’il émane d’un journal belge. est reproduit par le
Bien public. Ainsi, e’est bien entendu : Obéir à la loi, c’est,
pour les cœurs bien nés et les fronts baptisés se dégra-
der et s’.ivnun. .
Jamais l’orgueil sacerdotal ne s’est affiché avec plus
d’insolence.
Jamais excitation plus odieuse, plus impudente, après
les crimes épouvantables qui ont eu lieu, ne s’est produite
en Belgique.
« Que les catholiques aisés de Saint-Génois s'unisent et
se rallient ! u. faut que toute cette affaire tourne
TOT 01 î TARD A LA PLUS GRANDE CONFUSION DE CES TYRAN-
NEAUX gonflés d'eux-mêmes et vides de bon sens admi-
nistratif! -
Ainsi parle l’évêque fie Bruges.
Nous allons, sans doute, voir de nouveau la torche in-
cendiaire dévaster les propriétés des hommes de cœur
dont le crime est de respecter et de faire respecter la loi !
Nous veiTons encore des sénateurs cléricaux reconduire
dans leur voiture les hommes flétris par la justice pour
leur participation à des crimes qui sont une honte pour
notre pays et pour noü’e époque. Mais non, nous nous trom-
pms : noussommes sous un ministère clérical,et le clergé fait
aux hommes qu’il à bissés au pouvoir l’injure de croire que
l’on étouffera désormais toutes les affaires de ce genre, et
que l’impunité est assurée aux exécuteurs des basses œu-
vres du parti clérical.
Voilà la modération des cléricaux. Ils flétriront pondant
dix ans les prétendues émeutes de Bruxelles, où il y
a eu pour 290 fr. de carreaux cassés, et ils n’ont que des
excuses, bien plus des encouragements, des excitations
pour ceux qui ont allumé près de 20 incendies '
Voilà le parti de la modération et de l’ordre I II excite
sans cesse à la violation des lois ; il cherche à salir la ma-
gistrature qui les applique avec fermeté, et il excite de
toutes les manières les populations contre ses jugements.
C’est devenu ttii parti essentiellement anarchique.
Les administrateurs de St-Génois ne fléchiront pas de-
vantees menaces. Ils ont entre les mains un dépôt sacré.
Ils sauront taire respecter les droits de l’autorité civile. Le
pays a les yeux sur eux, et il a la confiance que, s’il le
faut, la Belgique a encore du sang de martyr à verser pour
la défense dos libertés publiques. (Journal de Liège).
La grève dans les Charbonnages,
On lit dans le Progrès de Charleroi :
« Voici les nouvelles que nous recevons ce matin de di-
vers points de notre bassin ;
« La grève semble vouloir continuer encore aujourd'hui
aux charbonnages de la Marine, au Cliaudmonceau et au
Bois d'Heigne. Cependant, un grand nombre d’ouvriers
manifestent le désir de reprendre leur travail, voyant que
les promesses de secours qu’on leur avait faites ne se réa-
lisent pas.
» Ou travaille avec beaucoup d’ouvriers aux charbonna-
ges de Falnuée, Courcelles-Nord, Nord de Charleroi et
Bordia. Les meneurs n’ont rien à faire de ce côté.
« La tranquillité règne dans le canton de Gosselies.L’In-
ternationaie a tenu hier un meeting dans lequel un orateur
a. déclaré que c’étaient les ouvriers qui avaient voulu la
grève et qtie cette société n’était pour rien là-dedans. «
« A Gilly la situation est la même qu’hier. On dit que le
travail est repris en partie au Trieu-Kaisin et à la Réu-
nion. On chôme à toutes les autres fosses, excepté au char-
bonnage de Noël-Bois-du-Roi, où le trait marehetrôs-régu-
ljôçemqpt avec beaucoup d’ouvriors.
« Les grévistes sont tous imbus d’idées si ridicules et
exagérées, qu’il devient impossible de leur faire entendre
raison. S’ils raprer.ne.it le travai 1, comme ils devront bien
le faire, sous quelques jours, la persuasion n’y sera pour
rien, et ce sera les besoins delà vie qui les y forceront. Car
ici aussi, les meneurs n’ont tenu aucune de leurs promesses
et il est faux que des distributions d’argent et de farines
aient.eu lieu.
« Il n’y a aucun désordre dans la commune, et Gilly, tou-
jours si gai et si animé, présente en ce moment un véritable
aspect de deuil. On ne rencontre que des groupes de femmes
et d’enfants inquiets de savoir comment et avec quoi ils
pourvoiront à leurs besoins.
» Nous avons de la troupe arrivée hier, 400 carabiniers
dont 200 ont été dirigés de suite sur Châtelet. Les soldats
sont logés au gazomètre, les officiers chez les bourgeois.
La plus sévère consigne est donnée.
» On annonce que des meetings organisés par l’Interna-
tionale auront encore lieu dimanche prochain, chez les
sieurs Frère et Lebon. Des orateurs de Bruxelles, dit-on,
y prendront la parole. »
« A Montigny-sur-Sambre, le chômage continue complè-
tement. Aucun ouvrier ne s’est présente ce matin aux puits
des charbonnages du Poirier et du Pays de Liège. Il est
faux que dès distributions de farine et d’argent aient eu
lieu.
» La tranqu'Uité est parfaite et les grévistes, honteux
de plonger leurs familles dans la misère, n’osent guère se
montrer. Au reste, l'autorité veille activement et toute
tentative de désordre serait à l’instant sévèrement répri-
méé. Des patrouilles et des estafettes parcourent la com-
mune en tous sens.
» On continue à travailler activement aux charbonnages
suivants : Réunion, à Mon:-sur-Marchienne, Monceau-Fon-
taine, à Monceau-sur-Sambre, Saint-Martin, àMarchienne-
au-Pont, Caziers et Marcinelle-Nord, à îùarcinelle, ainsi ;
qu’aux remises ; à Mariemont Fontaine-l’Evêque, Carrières,
Mont-Sainte-Aldegondè, les ouvriers se rendent tous à leur
travail et les extractions sont fortes et régulières. »
« La grève continue à toutes les fosses de la Société des
Charbonnages Réunis à Charleroi. Néanmoins, les disposi-
tions des ouvriers sont beaucoup améliorées et un grand
nombre sont disposés à reprendre le travail, mais lundi
prochain seulement, car, ainsi que le disaient hier plusieurs
bandes se promeneurs plus ou moins- dans lès vignes, ils
veulent finir sans travailler une semaine si bien com-
mencée. Los femmes et les enfants, premières victimes de.
ces désordres, ne sont guère de cet ayis. »
>• Voici les faits qui se sont [tassés depuis hier aux dif-
férents charbonnages du Châtelet ; vers dix heures, la
gendarmerie et la police de c Rte ville, après avoir main-,
tenu l’ordre et croyant que leur présence n’était plus né-
cessaire, avaient quitté ces charbonnages.
» Ils étaient à [reine rentrés en ville qu’on fit savoir aux
autorités que des grévistes exaltés cherchaient à pénétrer-
dans l’intérieur du charbonnage de Boubier. La gendar- ■
merle et Ta. police s’y rendirent immédiatement ; leur pré-
sence a suffi pour empêcher ces individus d’accomplir leurs
desseins qui étaient d’empêcher le travail et de faire re-
_mqnter les ouvriers qui çtaient dans la bure.
L'nô autre bu n ( î u de £rr£rTrtre<? o. «tiwi voulu îàfijTétr£F •
dans les fosses du Carabinier pour empêcher le travail. On
leur ferma les barrières et ils ont fait de grands,efforts,
pour les briser. M. le bourgmestre et les échevinsse sont
rendus sur les lieux ainsi que la gèndarmerie qui se multi- ;
plie à l’infini dans ces tristes circonstances. Malgré la pré- ;
sence de ces autorités, cés exaltés ont persisté à vouloir
pénétrer dans l’intérieur des barrières,mais-ils ont été obli-
gés de se retirer non sans lancer force injures à la police j
et aux gendarmes.
» Cette bande se reforma un peu plus tard et se dirigea
vers le charbonnage d’Ormont, où toutes les précautions
avaient été prises; aussi n’essayôrent-ils pas’dy pénétrer.
Après avoir délibéré quelques instants, cét attroupement
s’est retiré en se dirigeant vers Boub-ier.
« Deux des principaux meneurs qui avaient insulté la
police, s’étant présentés dans le charbonnage sous le pré-
texte ue parler au bourgmestre, ont été arrêtés à l’instant.
Ces malheureux, se voyant pris, jetaient des cris désespé-
rés et faisaient appel à leurs camarades pour qu’ils vinssent
les délivrer. Un do ces derniers, ayant voulu tenter de les
arracher aux mains des gendarmes, a aussi été arrêté, et
tous les trois ont été conduits sous bonne escorté à la pri-
son cellulaire de Charleroi.
» Un détachement des carabiniers cantonnés à Gilly fut
mandé et arriva eussitôt ; ils ont occupé immédiatement
ces trois charbonnages, afin de protéger les travailleurs.
La tranquillité n’a plus été troublée au soir.
» Ge matin, le travail continue avec beaucoup d’ouvriers
au Carabinier. A Ormont, la moitié des ouvriers sont des-
cendus ; au charbonnage de Boubier, le trait marche aussi
et les ouvriers sont beaucoup plus nombreux quTiicr.
« Un poste de carabiniers est établi à l’hôtel de ville et
ne ordonnance de police prescrit que les estaminets se-
« Au charbonnage du Gouffre, à Châtelineau, la grève
continue ; cependant, un assez grand nombre d’ouvriers se
sont présentes à diverses fosses, mais pas en nombre suffi-
sant pour pouvoir organiser les traits.
« Le travail continue activement, au charbonnage de
Masse St-François et-de St-Jacques à Farciennes, ainsi qu’à
Lambusart, Tamines, Au vêlais, Wanfercée-Baulet.
» Les deux fosses du charbonnage de Pont-de-Loup sont
en pleine activité et les ouvriers y sont en grand nombre.
Toutes les mesures sont prises pour assurer la plus grande
sécurité aux travailleurs.
x A Dampremy, la grève continue aux charbonnages de
Sacré-Madame, mais on remarque ffioins d’assurance chez
les grévistes.
« Au charbonnage de Bayemont, on travaille partielle-
ment, néanmoins les ouvriers qui se sont présentés ce matin
sont plus nombreux qu’hier.
x On remarque généralement que dans tous les charbon-
nages les ouvriers du jour, quoique gagnant moins que ceux
du fond, sont tous à leur poste.et n’ecoutent guère les me-
jieui’s. x
« Un général est arrivé hier à Charleroi où il a établi son
quartier général pendant la durée de la grève ; on annonce
aussi la prochaine arrivée de M. le gouverneur de la pro-
vince. De nombreuses patrouilles de lanciers et de gen-
darmes partent à chaque instant de notre ville pour les
divers groupes charbonniers.
x C’est le générai de Moor qui est arrivé hier à Charleroi.
x Un escadron de lanciers estarrivé hier ; il est cantonné
an Ménage:!®
Actes officiels.
Notariat. — Par arrêté royal, le sieur F. Ectors, can-
didat notaire â Anderiecht, est nommé notaire à la rési-
dence de cette commune, en l’emplacement du sieur C.
Ectors, démissionnaire.
— Marine. — Par arrêté l’oyal, le capitaine de vaisseau
P. Petit, appelé à remplir une mission, a été déchargé des
fonctions de chef supérieur des paquebots entre Ostende et
Douvres et mis à la disposition du ministre des affaires
étrangères.
-- Par une autre disposition royale, le capitaine-lieute-
nant de vaisseau A. Dufour, a été nommé aux fonctions de
chef supérieur du service des bateaux â vapeur à Ostende.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
FRANCE.
On écrit de Versailles, le 17 janvier : '
« L’élection de M. Cliallemel-Lacour a été validée au-
jourd’hui. On a continué ensuite la discussion sur les ma-
tières premières.
» M. Dussaussoy a terminé le discours qu’il a commencé
hier. 11 se prononce contre le projet du gouvernement.
x M. de Douhet demande que l’on applique comme res-
source au budget de 1872 les 200 millions que le gouverne-
ment veut réserver pour l’amortissement. Le bruit ne per-
met pas d’enténdre la plus grande partie de ces deux dis-
cours.
” M. Leurent fait observer que l’accord si désiraiii»» s»
gouvernement et de la commission pendant la slssfon der
dffimôt îï&résuRai l’établissement et la rerirée facile
•” ^ nlesa Pas gaîté de cœur que la commission s’est
separee du gouvernement.Mais il ne s’agit MuTdlm^ts i
r '^'ieur;1 s agit de nos relations avec le reste du monde
(Très bien ! très bien !) La question est grave
x L. orateur dit que l’on a invoqué rextiérienreiln i
passe en laveur des drawbacks. Aien demÔfnf concffi
un tfJ™nvXPiïeréP°clue où les drawbacks étaient
u? viguenp, il existait concurremment une nrohihîfion
nroh bfiinn J1h«nihui’les dr?its éteyésà l’importation, sans
mon bition absolue, seront une incitation énorme à la
maude. Du reste, le rétablissement des droits avec draw-
backs sera un obstacle pour l’industrie, S non pa^
comme on 1 entend communément ; il y a des préjugés sur
1?t-,°,n,croit souvent que c’est le traité de commerce
S« ™Seu developpé notre commerce qui a seul développé
noti e commerce. Ce n est pas exact ; ce sont d’autres causes
qui ont augmenté nos exportations. aunes causes
l’in fl n satri7° Ie traité a été 'bienfaisant pour
{'adusine . cest précisément en supprimant les draw-
backs, parce que ceux-ci sont une cause éternelle d’in-
certitude qui entrave les opérations. L’orateur invoaue sa
propre expenençe; il se voyait obligé deTefuseriî-
faires parce qu il n osait pas prendre à sa charge la prime
incertaine et que ses correspondants sy refusaient fgde^
déra^Psaj?"^.tClSJStùme^d0I?ne!'a des rec(ffies consi-
ucrabies. L orateur se demande si cela est bien exact Le
gouvernement ne peut arrriver à sa recett e qu'en rembour-
sant un drawback insuffisant. C’est ce qu’il prétend faire
et cest ce qui agite ies industries du pays. Comment l’in-
Hnntlm/rmÇaisepo!irra-HIle subsister, avec son «porte-
ïiSSr{B! (Plasieu^voiî: “ *£ePté
x Aujourd’hui le commerce ne se fait plus comme autre-
trôs rienIn1Rn7?nmarC^l‘es tendent à se niveler. (Très bien:
très bien.) Si Ion ne rembourse pas sous forme dedraw-
K,ïïx;gfa eme-n c? VG a été perçu à l'entrée, on verra
I mdustne française s arrêter. \ ous allez désorganiser en-
t^rement 1 industrie des soies, qui n’ajamais connu que h>
î nV'cPrt6 de a llberta- faut expedier quelquefois des4 mil-
Ln-fwm caisses’ et, L9n 11 a(lue tout juste le temps de les
f«m,mai?uer aii JJ# d expédition. Comment ferez-vous si
la douane veut d abord le vérifier ? Ce sont des difficultés
insurmontables. (Très-bien I — Agitation.) • -
i 1111 autre motif pour lequel cet impôt ne rappor-
teiait pas ce que pense le gouvernement. On a beau dire •
olailpnS avec jes Puissances étrangères ne pourront
se fan e aussi promptement qu on se l’imagine, ét on n’en
r a ne«°Pήr-aar 11 n’entre sans doute pas dans
de. Ass,?V)b, e':1 110 v°ter ces tarifs sans les exa-
miner. (Non ; non !) Cela durera longtemps. Il n’y a plus de
ànBrSPT.?+urtdu epromerce, plus de section économique
du Conseil dEtat; qui donc a étudié ces tarifs? qui les a
rédigés A\ant que vous ne puissiez voter ce projet, vous
verrez ies traudes se produire, l'industrie s’arrêter.
» Au contraire, si vous votez un autre système, il peut
être mis îmraeuatement en recouvrement. L'industrie est
prete a accepter tout autre impôt, sauf celui-là. (Lequel ? —
Non . non . Oui ! oui ! — Bruit.) Le commerce et l’indus
trio vous demandent d’imposer les transactions et non pas
les matières premières (c’est cela ! — très bien !i et il y a
du mente a cela; ..
l'affirme, se croit maître de la si-
tuàHon. n a ctes Baltes, er il üc'a are qu’il ne fora aucune
SS 0rA ( endM*'-0US a ,de grades difficultés. (Bruit à
, 1° ot ’ ~ L est Xral ! c est ce,a ! sur d’autres bancs.) Quand
on est aussi malheureux que nous lo sommes, il ne faut pas
compter sur des concessions. p
"• LaFralu;V. exporte pour 900 millions qui donnent au
moins 300 mil ions de francs en salaires. Ces exportations
il faut non seulement les maintenir,mais les augmenter Or'
cest justement le commerce d’exportation qui est inquiet’
II proteste de tous cotes ; si vous l’arrêtez, vous tarissez
une des sources de la richesse de la France. (Très bien ' —
Applaudissements réitérés.) Ce discours, clairement' et
simplement dit, dont chaque mot révèle un orateur par
faitement competent et familiarisé avec le sujet traité pa-
rait faire une vive impression sur l’auditoire'. ’
” M-LêonVingtain rappelle que la population agricole
est de 20 millions d’ames ; sa situation a donc une grande
importance, et il est bon que cette situation soit connue,
car on n a parle jusqu a present que du commerce et de l’in-
dustrie. (Très bien f) Or, depuis l’établissement du libre-
échange, 1 avilissement de la laine a été constant, et en
meme temps 1 etranger s’emparait du grand marché lie la
viande, de celui de Pans. Le bétail a décru et l’agriculture
française se trouve dans une infériorité notoire àï’égard de
1 etranger. (Très bien ! à droite. — Bruit à gauche). De plus
ce sont les pays où se trouve le bétail qui ont été particu-
lièrement soumis aux exactions de l’ennemi.
- On dit que l’exportation fait venir de l’argent en France-
mais il vaudrait mieux ne pas être obligé d’en faire sortir
pour acheter du blé, et c’est ce qui arrive maintenant On
a dù, cette année, en acheter pour 200millions à l'extérieur
(Très bien ! à droite).
•• En favorisant les laines, vous allez rendre à la grande
culture la facilité de reconstituer ses troupeaux. Lindus-
trie elle-même souffrira au contraire si les cultivateurs sont
ginés et si les denrées alimentaires renchérissent. L’agri-
culture tient en France une place assez considérable pour
qu’on songe à ses intérêts. (Très bien ! très bien l à droite).
x M. Guichard monte à la tribune. On crie « la clôture «
à droite et « silence » à gauche. L’orateur dit qu’il n’est ni
libre-eehangisté ni proteetioniste. Mais il ne peut oblier
que la législation de 1860 n’est pas l’égalité devant la loi.
Tandis que cette législation protège encore l’industrie par
certains droits, elle supprime tout droit sur les produits
agricoles, en sorte qu’elle crée l’inégalité pour lag ri cul-
ture française. (Très Dion ! à droite. •— Rumeurs à gauche.)
Les agriculteurs se préoccupent aussi de la vie à bon mar-
ché ; mais l’abolition des droits sur la laine ne fait pas le
bon marche. (Très bien! adroite. — Bruit persistant.)
« M.de Lasteyrie ne vient pas défendre un intérêt plutôt
qu’un autre ; il veut parler des grands intérêts du travail
national. (Très-bien !) fi n’y a pas de lutte entre l’industrie
et l’agriculture. Ce qui profitera à l'une ne nuira pas à
l’autre. (Très bien ! très bien !) Il faut que leur intérêt
commun repose sur la prospérité générale. (Très bien ! —
Agitat ion.) Sans entrer dans des détails, l’orateur déclare
qu’il est impossible d’examiner en trois jours un tarif que
le gouvernement a mis Sept mois à composer. Ce seraitüne
chose impardonnable d’examiner rapidement. 333 articles
dont chacun peut tuer une industrie. De plus, il est certain
que ce projet ne pourra être applique avant six mois.
(Très bien ! très bien !)
x Pour aujourd’hui, il y a deux reproches généraux à
lui faire. Le projet taxe également aes matières de va-
leur inégale (Eh bien ! — bruit), en sorte que les classes
pauvres sont dix fois plus taxées que les classes riches.
(Bruit. — Applaudissements sur d’autres bancs.) Le second
reproche, cest que ce tarif n’est pas du tout semblable au
tarif du projet de 1871. Ce dernier mentionnait 20 0/0 avec
drawback. Le nouveau tarif restitue, sur certains ar-
ticles, moins à la sortie qu’il n’a pris â l’entrée. Il peut y
avoir de bonnes raisons pour cela ; mais il faut les con-
naître, et il est impossible de se former sur ce point une
opinion en trois jours. (Très bien !)
x M. le ministre des finances proteste contre l'imputation
de protéger les classes riches au détrimenl des classes
pauvres. [Bruit. 111 répondra demain aux attaques dirigées
contre le projet du gouvernement. .
- La seance est levée au milieu d'une vive animation.
«î conseil tle guerre de Versailles
Présidence du colonel Delaporte.
ASSASSINAT DE L’ARCHEVEQUE DE PARIS ET DE CINQ AUTRES
OTAGES DE LA HOQUETTE. — 24 ACCUSÉS.
Audience du 16 janvier.
On donne lecture de la déposition des témoins qui n'ont’
pu comparaître à l’audience ou qui n’ont point été retrou-
vés. Quelques-uns étàiént détenus à la Roquette pour-con-
damnations correctionnelles.
Dans l’une de ces dépositions un individu a parlé, pour
la première fois, de dix gendarmes qui auraient été fusillés
le 21 ou le 22 mai dans les environs de la prison. Il est cer-
tain, comme le fait remarquer M. le commissaire du gou-
vernement, qu’on n’a retrouvé aucune trace de vingt otages
militaires qui ont disparu probablement par assassinat.
Les accusés François, Romain et Picon oontestent cotte
déposition.
On entendra demain les derniers témoins. A jeudi le ré-
quisitoire.
Travaux législatifs |