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La haut lambris en chêne est de toute beauté ; les montants
et les panneaux à fond noir sont décorés de petites découpures
d’un beau travail ; les profils délicats et bien saillants sont
faits d’après les bons types de l’époque.
Au-dessus nous retrouvons les gobelins représentant des
scènes de genre qui sont, pour la plupart, copiées d’après
Teniers.
Une annexe à pans coupés ornée de seize anciens vitraux
suisses de toute beauté complète cette bibliothèque en lui
donnant un petit cachet d’originalité de très bon goût.
Reste encore à citer le plafond à caissons rehaussé de do-
rures et les volets des fenêtres garnis comme la petite porte
de ferrailles nickelées. Dans un des angles se trouve une petite
porte dérobée dissimulée par le lambris ; elle donne accès à
l’escalier de la tour.
En face de cette bibliothèque en traversant le vestibule, se
trouve un couloir obscur qui sert de communication entre ce
dernier et la cage d’escalier. Là nous remarquons, comme du
reste dans tout le bâtiment, que la lumière joue un grand rôle
et que les effets en sont bien calculés ; c’est ainsi que sans ce
couloir obscur l’escalier éclairé par le haut ne produirait pas
autant d’effet.
Cet escalier est assez ingénieux comme combinaison ; un
palier traînant formant galerie sépare les deux rampants qui
sont superposés. Au rez-de-chaussée, sous la galerie, un
missel devant lequel les fidèles se recueillent avant de gagner
leur chambre à coucher en forme avec quelques trophées d’ar-
mures la principale décoration.
La cuisine dans sa simplicité répond aussi au programme
que s’est tracé l’artiste; quant aux chambres à coucher elles
ne sont pas terminées.
Quelques remarques encore sur l’ensemble. La décoration
est bien en harmonie avec les meubles et objets d’art datant de
l’époque des tentures ; les peintures et jusqu’aux gobelins sont
bien rendus comme manière de faire et surtout comme tonalité;
c’est ainsi que sont ceux que nous possédons encore; le bois
de chêne est teinté suivant la nuance adoucie de nos vieux
meubles ; enfin aucun objet ne brille au détriment d’un autre,
tout est fait dans une juste pondération avec un goût et un
talent qui font de M. Charles-Albert un artiste.
CORRESPONDANCE
Nous avons reçu del’UNION des Géomètres la circulaire ci-
dessous que nous nous faisons un plaisir de publier.
Nous croyons faire chose utile et qui intéresse tous les
géomètres de l’agglomération Bruxelloise, en leur faisant
connaître l’existence de l’association qui s’est fondée, à Bru-
xelles, dans le courant du mois d’avril 1876, sous le titre de :
Société de l’Union des Géomètres.
Cette Société est composée exclusivement de géomètres as-
sermentés et pratiquants; elle a pour but, d’après ses statuts:
1° D’établir des liens de confraternité et de solidarité
entre tous les géomètres de l’agglomération Bruxelloise, et
de développer l’esprit de corps et l’union nécessaires à l’exer-
cice indépendant et respecté de cette profession libérale ;
2° De soumettre, autant que possible, l’exercice de la pro-
fession de géomètre aux mêmes principes d’application pra-
tique ;
3° De constituer un syndicat de géomètres dont la mission
sera surtout de résoudre les questions professionnelles.
Le comité qui dirige la Société et qui forme le syndicat est
composé de neuf membres, choisis dans son sein et élus pou
le terme d’une année.
Il a pour mission d’élaborer et de soumettre, chaque année,
à l’approbation de la Société, un tarif minimum d’honoraires
pour tous métrés, mesurages et bornages. Il est chargé, aussi,
de décider gratuitement toutes les difficultés et les questions
professionnelles qui lui sont soumises de commun accord par
les membres de la Société. D’après les statuts, il a également
pour mission d’élaborer un projet de mode uniforme de métré
pour les constructions, s’appliquant aux différentes catégories
de travaux qui s’y rencontrent.
Tout géomètre de l’agglomération Bruxelloise peut faire
partie de la Société, dont les conditions d’admission, déter-
minées par les statuts, sont les suivantes :
1° Etre géomètre assermenté, âgé de 21 ans, et être pré-
senté par deux membres ;
2° La présentation est soumise à un scrutin de ballottage à
la simple majorité des voix ;
3° Payer une cotisation annuelle de 36 francs ;
4° A partir de la seconde année sociale (1er avril 1877),
tout membre nouveau est tenu de payer, en outre, un droit
d’entrée de 25 francs.
La demande d’admission doit se faire par écrit et être signée
par le candidat ainsi que par lesdeuxmembresprésentants.Elle
doit mentionner les nom et prénoms, la date et lelieu de nais-
sance, la date de l’obtention du diplôme et le domicile du
candidat.
Depuis sa fondation, notre Société à déjà établi et arrêté
un tarif minimum d'honoraires pour toutes les opérations
des géomètres.
En ce moment, elle commence la discussion du projet de
mode uniforme de métré pour les constructions, intitulé Code
DE MESURAGE DES BATIMENTS.
Comme il est grandement à désirer que ce travail, d’une
importance capitale pour tous les géomètres, soit élaboré par
le plus grand nombre d’entre nous et reçoive ainsi la sanc-
tion qui lui est nécessaire pour qu’il acquière toute l’autorité
voulue et fasse dorénavant loi parmi nous, nous avons saisi
cette occasion pour faire appel à toutes les lumières et pour
engager nos collègues, qui ignorent encore l’existence de
notre Société ou qui n’ont que des notions vagues snr son but
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et ses travaux, à en faire partie pour coopérer à l’œuvre entre-
prise dans l’intérêt commun de tous les géomètres et, en par-
ticulier, de ceux de l’agglomération Bruxelloise.
Nous avons la ferme conviction que l’importance des travaux
entrepris par notre Société et le but utile qu’elle poursuit
seront appréciés sérieusement comme ils le méritent. Aussi
espérons-nous voir se réunir à nous tous nos collègues et les
voir nous apporter un concours dévoué et une active coopé-
ration.
Pour plus amples renseignements, il suffira de demander les
statuts de notre Société qui seront envoyés sans retard et
mettront à même d’apprécier son but et son organisation dans
tous leurs détails.
Toutes les demandes de renseignements et toutes les com-
munications doivent être adressées à M. Lacroix, Ernest,
Géomètre expert, Secrétaire de la Société, rue de Stassart,
73, à Ixelles.
Veuillez agréer,
Le Secrétaire, Le President,
Ernest LACROIX A.-J. VOSCH.
BIBLIOGRAPHIE
Il n’y a pas bien longtemps, on nous demandait s’il existait
un Journal des géomètres ou une publication quelconque, organe
d’une association de géomètres.
Nous allions répondre que jusque vers 1860 la première
association des géomètres belges avait publié un journal, au-
jourd’hui oublié, quand nous avons reçu le prospectus du
Journal des Géomètres, revue mensuelle, formant chaque année
un beau volume in-8°, avec plusieurs planches.
L’année en cours de publication est la 30° année d’existence
de ce journal utile ; l’abonnement est de 8 francs ou de 12 francs
pour la Belgique, selon que l’on demande le journal seul ou
accompagné du Bulletin.
Le Journal examine spécialement les questions qui intéressent
directement la profession de géomètre'; le Bulletin est un
recueil de législation, de doctrine et de jurisprudence, et contient
les avis et décisions de la Cour de Cassation et des cours répu-
blicaines, ainsi que les jugements notables des Tribunaux, les
lois, décrets et règlements qui intéressent les géomètres, avec
addition de notes, renvois, et observations critiques.
Ces deux publications sont très-utiles et ont une place mar-
quée dans les bibliothèques de Messieurs les toiseurs, métreurs,
vérificateurs, arpenteurs, etc., etc.; elles intéressent aussi les
architectes qui ont si fréquemment des questions intéressantes ou
difficiles à examiner.
L’on s’abonne : chez M. Derivry, Directeur gérant, boulevard
Sarrazin, à Noyon (France), ou chez M. Everling, libraire à Arlon
(Belgique).
Traité pratique des ponceaux, ponts et viaducs en maçon-
nerie et des aqueducs en maçonnerie et en poterie par
Adolphe Charpentier.
Cet ouvrage, très-complet, forme un volume in-8° avec
planches que l’on peut se procurer à la librairie Decq et Duhent,
rue de la Madeleine, 9, à Bruxelles.
Il contient quantité de renseignements très-utiles tant sur les
questions de statistique que sur la technique de l’art de cons-
truire ; il se termine par l’examen de tout ce que comprend
la rédaction d’un projet d’ouvrage d’art.
FAITS DIVERS.
Concours. — Anvers. L’Administration communale fait
appel aux architectes belges pour la rédaction de projets d’un
musée à construire dans un quartier nouveau de notre mé-
tropole commerciale. Le programme contenant toutes les
conditions du concours et divers plans forme un volume ; la
place restreinte dont nous disposons nous fait renoncer, à re-
gret. à le donner in-extenso à nos lecteurs que nous prions de
vouloir bien s’adresser à Monsieur J. De Craen, secrétaire
communal à Anvers, qui s’empressera de satisfaire aux deman-
des qui lui seront faites.
Nous dirons seulement que les projets doivent être rendus
avant le 1er août prochain ; et que trois primes : 10000 francs,
5000 et 3000 seront données aux 3 projets qui paraîtront ré-
pondre le mieux au but que se propose l’Administration
communale et qui seront désignés parle Jury.
L’auteur du projet classé premier pourra être chargé de
l’exécution.
Barcelone (Espagne). Concours pour la construction d'un
édifice destiné aux établissements d'instruction publique.
Le programme, qui a été publié par la Revista de la So-
ciedad central de Arquitectos en date du 23 février, sera en-
voyé à toute personne qui en fera la demande à Monsieur le
Secrétaire de la députation à Barcelone.
La construction de l’édifice projeté pourra être confiée à
l’auteur du projet qui sera classé premier ; le prix accordé à
ce projet consistera en une somme de 20000 francs et un di-
plôme d’honneur, et les honoraires, au cas d’exécution, seront
de dix mille francs l’an.
Ce concours est divisé en 2 parties : un concours prépara-
toire qui consiste en l’envoi par les concurrents, avant mai pro-
chain, d’avant projets assez complets pour que la pensée de
l’auteur puisse être bien interprétée. Parmi ces projets, le
jury choisira ceux qui lui paraîtront le plus acceptables jus-
qu’à concurrence des deux tiers du nombre de projets présen-
tés, sans qu’il puisse en être choisi plus de douze.
Les auteurs recevront une prime de 1000 francs, la com-
mission conservant leurs œuvres ; ces lauréats du premier
concours seront admis à fournir endéans les 6 mois, c’est à-
dire avant novembre, les projets définitifs.
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Concours à Harlem (Hollande). Ce concours ouvert par la
Fondation Teyler, à Harlem, a pour objet l’agrandissement
du Musée par la construction de salles nouvelles devant re-
cevoir différentes collections et aussi la construction d’une
grande et d’une petite salle de réunions.
Il sera décerné une prime de deux mille florins (4200 frs)
et différentes primes de 500 florins (1050 francs) aux projets
désignés par le Jury.
Pour le programme s’adresser ou à la dite fondation ou à
la librairie Decq et Duhent, rue de la Madeleine 9, à Bruxel-
les, qui l’expédiera contre remboursement (un franc).
Exposition universelle de Paris 1878.
3 février 1877.
Mercredi expirait le dernier délai accordé pour la demande
d’admission à l’Exposition universelle de 1878.
Les inscriptions enregistrées s’élèvent jusqu’à présent à
plus de 15,000, non compris les sections des beaux-arts, de
l’agriculture, de l’ethnographie, de l’archéologie et des scien-
ces biologiques.
On pense qu’avec les inscriptions de toutes ces classes, le
chiffre des exposants atteindra 25,000.
En 1867, le total était d’environ 20,000.
*
* *
1,200 voitures de moellons et de remblais arrivent chaque
jour au Champ de Mars.
Le matériel de l’entreprise, qu’on évalue à près de 600,000
francs, se compose de 130 wagons et de 25 machines à vapeur,
grues, turbines, locomobiles, etc.
Le nombre des ouvriers est de 2,000 environ.
Certains des piliers de soutènement que l’on construit au
Trocadéro mesurent 300 mètres cubes ; on ne s’en étonnera
pas lorsqu’on saura que ces piliers auront à supporter la masse
énorme de 12 millions de kilogrammes de maçonnerie.
Dans la grande tranchée circulaire du pavillon central,
les murs de fondation ont près de 4 mètres d’épaisseur.
*
* *
La plus grande activité règne dans les chantiers de l’Expo-
sition. 650 ouvriers travaillent actuellement dans les sous-
sols ; 850 en plein air. Cette armée de 1,500 ouvriers est
sous la surveillance de trois architectes, anciens élèves de
l’Ecole des beaux-arts, et de trois conducteurs des ponts-et-
chaussées, dirigés par un chef de section et un chef de ser-
vice, qui eux-mêmes reçoivent des ordres de MM. Bourdais
et Davioud, architectes, au-dessus desquels est placé
M. Duval, ingénieur en chef. Telle est l’organisation qui pré-
side à ces importants travaux.
Dans les fouilles, on a établi une couche de béton de 2 mè-
tres d’épaisseur. On construit actuellement les piliers des
phares, qui auront 80 mètres de hauteur, c’est-à-dire 14 mè-
tres de plus que les tours de Notre-Dame. Les trois quarts
des murs circulaires, fondations et soubassements, sont exé-
cutés. Ces travaux, élevés à la cote de 61,50 au-dessus du
niveau de la mer, doivent être terminés au 1er mars, époque
à laquelle commencera la partie architecturale.
On a renoncé à extraire les matériaux sur les lieux. On a
fait venir d’Arcueil le moellon, qui est d’une qualité supé-
rieure.
Le palais des fêtes sera surélevé de 5 mètres. Cette ro-
tonde aura, comme on sait, 100 mètres de diamètre et con-
tiendra 6,000 personnes. Les galeries, d’un développement de
105 mètres chacune, auront 25 mètres de largeur.
Grâce au nivellement et à l'agrandissement de la place
Trocadéro, la rue Franklin va être abaissée de 4 à 5 mètres.
On achève le mur de soutènement d’hydrothérapie qui
longe l’avenue Gabriel-Delessert, que l’on vient de terminer
à la grande satisfaction des habitants de Passy.
BORDEREAU
DES
PRIX DES TRAVAUX USUELS.
CHARPENTE Fr. Cs.
Charpentes ordinaires, gitages et toitures en bois
de sapin rouge du commerce de 0.07 X 0.18 (21/2
X 7 pouces) et 0.08 x 0.23 (3 x 9 pouces). Main
d’œuvre ... . . . . . le met. cube 20 »
Charpenterie légère, combles, cloisons, contregita-
ges unis, paliers d’escaliers et gitages sur pou-
trelles en fer, sciés dans des gites du commerce.
Main-d’œuvre.......................* 30 »
Les clous d’ancre et de schlèques ne sont pas com-
pris dans les prix.
Les clous nécessaires pour gitages, contregitages
et cloisons y sont compris.
Le bénéfice à prélever sur les bois est de 10 p. c.
Il sera tenu compte également de 5 p. c. pour la
perte de bois. .
Crosses charpentes composées de pièces sciées dans
des poutres ou des poutrelles. Main-d’œuvre. » 40 »
Le bénéfice à prélever sur les bois est de 10 p. c.
Il sera tenu compte également de 15 p. c. pour la
perte de bois.
Les armatures formées de plusieurs poutrelles en
fer avec blocs et gites seront mesurées au grand
cube et au prix des gitages.
Les armatures formées d’une seule poutrelle en
fer et de deux gites seront mesurées comme trois
gites.
Les bois pour étançonnages ou autres usages spé-
ciaux (gîtes, poutres ou poutrelles) seront comptés
non-compris la main-d’œuvre. En location . . le mét. cube 30 » |