Full text |
Jifi
LE PRE€IJK§E(JIl, Mercredi 9 Août 1843.
il ■
I
11 ' 1
avec vous. (Oui ! oui !) Je ne cesserai de convoquer des meetings que
lorsque l’Irlande se sera prononcée d’un bouta l’autre, et lorsque je
saurai tous les Irlandais décidés comme un seul homme à obtenir l’in-
dépendance législative de la patrie! (On applaudit.) il importe de mon-
trer la force morale dont je puis disposer.
une voix: Pour quelque objet que ce puisse être.
u. o’connell : Pour la paix, je la préfère; si l’occasion se présentait
d’en appeler à autre chose que la force intellectuelle, si l’on nous atta-
quait, oh ! alors, ce seraiL bien différent. Tout le prestige de notre cause
git dans notre attitude et notre conduite. Les habitants d’Ahascragh
ont été assez insensés pour se ruer dans une émeute à propos de quel-
ques branches de lauriers qu’ils décoraient du nom d’arc-de-triomphe
Qu’en est-il résulté ? c’est que j’ai supprimé Ahascragh sur la carte
d’Irlande.
Les magistrats, profitant de l’avantage qui leur était offert par la con-
duite impardonnable de ces émeutiers, les ont condamnés à l’amende.
Ils expient leurs torts en prison; mais je ne saurais en avoir pitié, ni
rien faire pour eux parce que ce sont des traîtres à l’Irlande, parce
qu’ils ont violé le principe qui nous sert de guide. Respect à la loi ! Sans
respect pour la loi, pas de succès possible. Le malheur d’Ahascragh
aura eu cela d’heureux, que tout le monde sera bien convaincu que je ne
souffrirai pas sous ma bannière un seul homme qui pourrait audacieu-
sement violer la loi.
— Dans la soirée un banquet a réuni 300 convives pour faire honneur
à M. O’Connell. Le banquet présidé par Robert Dillon-Brownaété donné
dans la grande salle de Slieridan à Casllebar. M. O’Connell, dont la santé
est portée, se lève et dit :
Je suis venu ici pour vous dire et vous répéter un seul mot; ce mot
est: Persévérance! L’activité est nécessaire sans doute, mais c’est une
active persévérance surtout dont il faut faire preuve. La situation de
l’Angleterre ne dit-elle pas hautement aux repealers qu’ils n’ont qu’à
persévérer?
On dit en France que l’homme qui se conduit toujours bien comme
Cadet, restera Cadet toute sa vie, tandis que s’il fait (pie l’on s’occupe
de lui par sa turbulence et s’il importune les gens plus haut placés que
lui, il arrive à l’épaulette à coup sûr. (On rit.) C’est ce qui m’est arrivé à
moi-même. J’ai inquiété ces braves gens, je les ai tellement ennuyés
qu’ils ont fini par reconnaître que mon pays n’était pas bien traité.
Tant mieux, je veux persévérer dans mon inconduite (on rit), et je me
conduirai si mal, qu’il faudra bien que l’on fasse à l’Irlande quelques
concessions. (Hilarité générale.) A Casllebar, grâces aux dispositions
qui avaient été prises, j’ai pu faire entendre ma voix à une multitude
immense , d’ailleurs je m’y fais : ma voix gagne beaucoup à s’exercer
de la sorte, et je me fais de mieux en mieux entendre. (On rit.) Les to-
ries avaient commencé par faire le gros dos (pu rit) et se montrer fé-
roces; ils nous menaçaient de la guerre civile et de son attirail, cavaliers
et canons. Quand ils ont vu que les repealers n’étaient pas émus, et
que ces menaces les faisaient rire en sifflant, qu’ont-ils fait ?
Ils se sont assis bien tranquillement une main dans l’autre sans rien
faire (on rit);grande et belle politique! comme vous voyez. (Hilarité.)
Que diriez-vous d’un homme assez ingénieux pour vouloir arrêter le
cours de la rivière en lui opposant une fourche ? (Hilarité ) Rien mes
amis, riez de bon cœur. Les repealers touchent à des jours de joie et de
bonheur. Le ministère intimidé ri’ose rien faire contre nous. Ainsi,rien
à craindre de ce côté; mais il faut bien prendre garde de rester dans
les limites de la loi. Notre tactique à nous est de mettre constamment
le ministère dans son tort. Nous attaquer ! C’est bien fini Jamais les
ministres ne l’oseront. Ils en avaienLeu quelque envie, mais la velléité
a bientôt cessé. Nous attaquer ! Je les en défie ! (Applaudissements).
On n’attaque pas des gens qui ont pour eux le bon droit, la justice, la
conscience, l’honneur, la liberté, tout ce qui en un mot est haut et sa-
cré. ! (Applaudissements.)
Tournez vos regards vers l’Espagne. Le parti anglais y roule dans la
poussière. L'ami de l’Angleterre, Espartero. cet homme sans croyance,
sans conscience, cet ennemi des évêques. Espartero est à bas pour tou-
jours ! On dirait que cet homme a été poussé à sa perle par quelqu’in-
spiratiou secrète. Il ne succombe passur le champ de bataille, car Espar-
tero ne s’est pas battu. Il n’a pas été vaincu dans une lutte politique ou
de tactique, Espartero n’a pas manœuvré du tout ; il a quitté Madrid
sans que personne sût où il allait. Evidemment l’intelligence de cet
homme a été paralysée. Il semble qu’en un instant il ait perdu toute sa-
gacité. Il ne s’est même pas souvenu qu’il était soldat, il a quitté Ma-
drid. Le pays entier se prononce, et de prononcementen prononcement
cet homme se voit forcé de quitter le pays. En présence d’ailleurs de là
révolte organisée surune large échelle dans le pays de Galles, il est évi-
dent que le moment est venu pour les repealers de se montrer bien
unis et persévérants ; pour persévérer utilement, il est bon d’organiser
certaines institutions. Mardi prochain, nous nommerons des arbitres
destinés à remplacer les magistrats destitués
m. nu,lon Brown , président : Ferai-je partie de ces arbitres ?
m. o’connell (Certainement. Vous avez été destitué comme moi. (On
rit.)
Après cette nomination d’arbitres qui sera d’une grande importance
pour les intérêts de la population d’Irlande, nous aurons une assemblée
de 300 représentants de l’élite de la société à Dublin, sous la déuomini-
tion de Société de Préservation. Ce ne sera pas une convention, parce
qu’il y aurait illégalité à en établir une. Lorsque chacun des 300 mem-
bres de la société sera arrivé à Dublin, après avoir versé 100 liv. st. pour
sa localiLé, qui m’empêchera de les inviter à dîner, et à table de conver-
ser avec eux sur les affaires politiques, ei enfin d’aviser aux moyens de
rétablir le parlement irlandais ? Remarquez bien que ces messieurs les
membres de la société, ne seront pas des représentants, mais bien des
membres d’unesociétédes trésoriers venant verser desfonds à la caisse
centrale ! Ah ! vous croyez donc qu’il serait facile de surprendre en dé-
faut un vieux jurisconsulte comme moi? Partisan du repeal complet eL
sans condition, je suis prêta collaborer, à coopérer avecquicouque vou-
dra soustraire à la domination du parlement anglais les questions de
politique irlandaise.
De la persévérance, mes amis, de l’union, et nous obtiendrons un
triomphe assuré. Ne désespérons jamais des libertés de la patrie ! (Ap-
plaudissements. Jamais ! jamais!) Le cri de liberté a du retentissement
partout; la liberté de l’Irlande est en voie d’ascension, et bientôt l’Irlan-
de sera devenue une nation. (Applaudissements.)
L’assemblée porte un toast à l’archevêque de Tuam, qui prend la pa-
role; il prêche également la persévérance. Le premier, le plus grand li-
bérateur de l’Irlande, celui qui survivra à l’homme que l’Irlande entière
applaudit et admire, c’est Dieu, Dieu qui prend en pitié la pauvre Ir-
lande! La liberté et la foi catholique, tels sont les deux objets que l’Ir-
landais fidèle ne sépare pas dans le culte intime de son cœur C’est pour
reconquérir ces objets si précieux que le peuple irlandais s’est levé en
masse et il ne s’arrêtera, comme jadis les triomphateurs romains de-
vant le Capitole, que sur le seuil du parlement irlandais, arche sainte de
la liberté nationale. (Applaudissements.)
ESI'AGAE.
On écrit de Madrid, 31 juillet :
Le bruit court en ville que le ministère, pour éviter de nombreux
embarras, se propose de déclarer incessamment la reine majeure.
Pas de nouvelles encore de Séville. On attend avec anxiété le premier
courrier qui viendra de cette ville.
La Gazette de Madrid publie entre autres pièces importantes le décret
de convocation des corlès pour le 15 octobre.
Il paraît que deux personnes sont parties de Barcelone pour Madrid
dans le but de faire des démarches à l’effet d’obtenir la nomination du
général Tacon ou du baron de Meer aux fonctions de capitaine général
de la Catalogne. Heureusement nous sommes sur le qui vive. Nous sa-
vons ce qui se passe dans certains conciliabules, nous suivons de l’œil
les menées de ce club infernal qui poussé par un sentiment de ven-
geance voudrait fouler aux pieds la cause de la constitution et de la li-
berté. (Constitucional.)
— Le siège de Séville a offert plus d’un trait de ressemblance avec les
grandes scènes de 1808. Parmi ceux qui nous sont connus jusqu’ici, le
plus touchant, peut-être, est celui du vénérable évêque des Canaries,
l’un des savants les plus distingués de l’Espagne, vieillard octogénaire,
qui se trouvant accidentellement à Séville, a adressé au capitaine-gé-
néral Figueras la requête suivante :
Excellence, désirant occuper te poste qui m’appartient dans les dan-
gers dont se trouve menacée cette immortelle cité, je viens vous offrir
mes services personnels dans les ambulancesqui ont été préparées pour
les blessés. — Dieu garde votre excellence.
Séville, le 15 juillet. jose tadeo,
évêque des Canaries.
— La junte de Barcelone a adressé, le31 juillet, au président du con-
seil des ministres à Madrid, une représentation pour demander l’instal-
lation d’une junte centrale du royaume, et le maintien des juntes orga-
nisées dans les provinces, jusqu’à ce qu’un gouvernement soit définiti-
vement constitué. Les deux députés que la junte de Barcelone délègue
pour la junte centrale , sont partis le 31 pour Madrid. On travaille à
Barcelone avec beaucoup d’activité à la démolition des remparts ; 800
ouvriers y sont journellement employés. La partie qui séparait la Harn-
blà de la promenade de Gracia et de la caserne des Estudios est déjà
abattue.
— Une lettre de Santona, en date du 28’juillet, annonce que cette
place importante vient de reconnaître le nouveau gouvernement. Le
chef du blocus en a été nommé gouverneur par la junte de Santander.
. (Pharedes Pyrénées.)
— Il paraît certain aujourd’hui que le plan d’Espartero,combiné avec
Seoane et Zurbano, était d’attaquer en même temps Séville et Madrid;
maîtres de la capitale, ces derniers s’emparaient de ia jeune Reine, la
conduisaient à Séville,où le Régent espérait triompher de la résistance,
puis enfin à Cadix. Une fois le siège du gouvernement établi dans celle
ville, s’ils n’avaient pu s’assurer la majorité dans les élections, Mendi-
zabal et ses collègues auraient substitué aux Corlès une espèce de com-
mission législative dont le noyau eût été la partie du Sénat qui leur
était dévouée. Les événements ont trompé leurs espérances.
(Correspondance particulière.)
— Nous avons remarqué avec étonnement que le gouvernement pro-
visoire créé par la junte de Barcelone et agréé immédiatement par les
autres provinces, a cessé de prendre le titre de gouvernement provi-
soire immédiatement après son entrée à Madrid. Le gouvernement pro-
visoire voudrait-il se transformer en ministère-régence? A la bonne
heure. Mais ce n’est point au ministère qu’il appartient de s’attribuer
lui-même la régence. La révolution qui vient de s’opérer est un aete
de l’omnipotence populaire ; le peuple a renversé Espartero et a mani-
festé sa volonté de consoliderle nouveaugouvernementconformément
aux bases à établir dans une junte centrale composée de deux commis-
saires par province.
Ainsi le ministère Lopez ne peut être qu’un gouvernement provisoire
tant que la jil nte centrale n’aura point décidé qu’il en serait autrement.
Veut-on que la reine prenneimmédiatement lesrènesdu pouvoirroyal?
Que la junte centrale le décide, le ministère Lopez n’a pas le droit de
résoudre cette question. Si l’on veut que la révolution produise d’heu-
heux résultats, il faut se hâter de convoquer la junte centrale ; siuon,
de nouveaux bouleversements sont inévitables et au fond detouteelase
trouvera peut-être la honte d’une intervention étrangère.
(Constilucional).
FRANCE.
Pari», 7 aoilt. — La corvette la Piclorieuse est partie le 1«« pour les
mers de la Chine. Nous voyons avec plaisir le gouvernement envoyer
de temps à autre un bâtiment de guerre dans ces parages,où la marine,
anglaise seule avait pénétré jusque dans ces derniers temps.
— La famille royale, qutest partie aujourd’hui pour le château d’Eu,
ne doit revenir à Paris que vers la fin du mois de novembre prochain.
— C’estdans les premiers jours de septembre que leduc de Nemours
quittera les départements de l’ouest, pour se rendre au camp près de
Lyon, où les manœuvres doivent commencer le 15 septembre.
— On prétend maintenant que la flottille turque envoyée devant Tu-
nis, n’avait pour but que de réclamer le paiement du tribut que le bey
doit à la Porte.
— La Gazette de France annonce queM.de Bourmont est attendu
prochainement à Paris.
— Le bruit a couru vers la fin de la bourse, que le gouvernement
avait reçu de mauvaises nouvelles de Madrid.1 On disait que Narvaez
n’ayant pu s’entendre avec Serrano, avait offert sa démission, et que le
ministère en masse s’était porté chez lui pour le supplier de conserver
ses dignités dans l’intérêt du pays, et que, pressé par ses sollicitations,
il avait cédé à ces instances. — On prétendait, en outre, que Narvaez
ayant demandé des fonds à Christine pour les élections, elle aurait ré-
pondu ce matin que tout ses désirs étaient satisfaits, Espartero étant
renversé, mais qu’elle ne voulait plus disposer d’aucune somme.
Tout ceci mérite confirmation.
— La Cour royale d’Orléans, chambre des mises en accusation, a
renvoyé, par arrêté du 28 juillet, le sieur Lehon,ex-notaire à Paris, de-
vant les assises du Loiret, session du mois d’octobre.
— On lit dans l'Echo de la Fabrique de Lion :
Nous apprenons d’une source certaine qu’une filature-modèle va être
établie à Alger par les soins du ministre de l’agriculture et du commer-
ce, qui a fourni les fonds nécessaires. Cet établissement, qui n’est plus
un projet, mais qui est en voie d’exécution , accélérera les progrès de
l’industrie séricole, encouragera les colons à élever des vers à soie, et
bientôt d’autres filatures seront créées sous les auspices de l’industrie
particulière. En attendant, la filature-modèle sera à la disposition de
tous ceux qui auront fait des cocons.
— Le Courrier du Haut-Rhin prétend que la nouvelle donnée par
l'Ahibhar, journal d’Alger, que la femme assassinée à Mulhouse est M“>«
de La Vacherie, femme d’un capilaincactuellement en Afrique, est con-
trouvée. Il prétend qu’on n’a encore aucune certitude sur l’identité de
cette femme.
— Un monsieur vêtu avec assez d’élégance, venait hier du boulevard
Beaumarchais, eL suivait la rue Neuve-Saint-Gilles, où il passe peu de
monde, lorsque tout-à-coup il reçut sur la tête un objet dont il ne put
d’abord connaître la nature et qui venait d’être lancé d’une fenêtre de
la caserne occupée par la garde municipale. Plusieurs passants s’appro-
chèrent et virent avec effroi qu’il était couvert de sang.
La foule, pendant ce temps, s’était grossie, quelques officieux allèrent
prévenir le commissaire, et bientôt le bruit circula dans le quartier
qu’un horrible assassinat venait d’être commis par un garde municipal.
Mais voici à quoi se réduisait cette terrible aventure: le maréchal
ferrant de la caserne venait de saigner un cheval, et il avait chargé un
de ses aidesde vider le vase dans lequel il avait recueilli le sang. Celui-
ci ouvrit une (enêtredonuantsur la rue Neuve-Saint-Gilles, etsanss’in-
quiéter s’il passait quelqu’un, il le jeta sur la tête du monsieur qui se
trouvait juste à portée de n’en pas perdre une goutte... Tous ceux qui
l’avaient cru assassiné se prirent alors à rire, et un voisin ayant eu l’o-
bligeance de l’éponger des piedsà la tête,il se trouva bientôt en étatde
poursuivre son chemin. (Rutlelindes Tribunaux.)
— Bulletin «le la bourse. — Ce matin, à Tortoui, le 3 Ujo était offert
à 80-85, soit 10 cent, en baisse sur le cours de fermeture d’avant-hier;
mais à l’entrée en bourse, les vendeurs à prime redoutant la hausse, ou
rachète du ferme jusqu’au eours de 81-15, prix sur lequel ils ont recom-
mencé une nouvelle opération de vente à primes au cours de 81-50, dont
50 pour fin courant. C’est donc par les baissiers même que la hausse
s’est faite aujourd’hui ; du reste, il s’est fait des affaires très importan-
tes, et la bourse a été trèsanimée pendant, toute sa durée. Le 5 0(0, sur
lequel les opérations à prime sont beaucoup plus rares, n’a monté que
de 10 cent.; il a fermé à 122-75. La Banque de France a été cotée 3,285.
L’actif a monté de 28 3|4 à 20 ; on a coté 107 la rente de Naples; 107 3|8
les deux derniers emprunts belges; 777-50 la BanquedeBelgique; 401|2
le 5 0(0 portugais, et 100 les romains. Les chemins de fer oui subi peu
de variation : Orléans 665; Rouen 681-25.
Kcvuc «le 1«> semaine. — La liquidation du mois de juillet s’est
effectuée cette semaine et a été suivie d’une hausse tres prononcée sur
tous les fonds. La baisse du report du 3 p. c.en liquidation a dû motiver
ce mouvement, qui a été d’ailleurs bien favorisé par les nouvelles d’Es-
pagne. L’arbitrage du 5 p. c. contre le 3 p. e., qui depuis la précédente
liquidation avait gagné 25 à 30 c., par suite de la spéculation qui s’établit
sur le coupon du 5 p. c , après le détachement de celui du 3 p. c. a brus-
quement perdu 10 c. dans la bourse de samedi, où le 5 p. c. a atteint le
coursde 122 fr. 65 c., le plus élevé qui ait encore été coté. Celte circon-
stance pourrait indiquer un revirement dans les opérations des arbitra-
gistes, qui, déterminés par les hauts cours de 5 p. c., commencent à en
sortir pour entrer dans le 3 p. c.,que l’on verrait ainsi regagner du ter-
rain et monter désormais plus que le 5 p. c.
Quant à la prolongation de la hausse qui vient de se manifester, tout
semble la rendre bien probable. La tenue des fonds anglais, le progrès
des caisses d’épargne, et par dessus tout, la consolidation chaque jour
de plus en plus grande du système pacifique en Europe, ne permettent
réellement pas de regarder le taux actuel des fonds français comme
l’expression de leur véritable parité.
Les chemins de fer, actions et obligations, sont également bien tenus.
Témoin poignardé par un prévenu au pied du tribunal.
Le l«r août, le nommé Jouannin, boucher et marchand de vin à Lagny,
âgé de 32 aus, avait à répondre,devant le tribunal correctionnel de Meaux
(France), de voies défait exercées par lui sur le nommé Julien, âgé de
47 ans, ouvrier charpentier, il s’agissait d’une misérable querelle à pro-
pos d’un coup douteux,dans une partie de billard.Jouannin avait frappé
Julien; celui-ci n’avait pas voulu riposter; il s’était borné à porLer une
plainte par suite de laquelle ils se trouvaient en présence de la justice.
Le plaignant venait de faire sa déposition en termes fort modérés ;
M. le président demande au pré ven u s’il a quelq ue chose à dire; J ouannin
prononce alors quelques mots parmi lesquels on distingue : « C’est un
faux ! cela mérite la mort! » Et, s’élançant sur Julien, il lui porte un
coup de couteau à la partie gauche de là poitrine. L’action avait été si
rapide, que personne n’avait aperçu le couteau, l.e blessé n’était pas
tombé ; saisi de stupeur, il avait seulement reculé de quelques pas; on
croyait qu’il n’avait reçu qu’un coup de poing, lorsque Jouannin, au
milieu de l’étonnement général, se frappe lui-même rapidement de deux
coups, puis, levant son couteau tout sanglant eL s’adressantà l’auditoire:
* Ah! mais ça y est, dit-il, ah! mais c’est que ça y est! il est mort, je
vous dis qu’il esL mort ! » Un gendarme va pour le saisir; Jouannin re-
lève sur lui son couteau menaçant; le gendarme dégaine son sabre et,
lui en appuyant la pointe sur la poitrine, l’accule au bureau occupé par
M. Ganneron, substitut du procureur du roi. Jouannin ramène pesam-
ment son couteau vers lui même; mais soit hésitation, soit qu’un ob-
stacle l’ait arrêté, il se fait d’abord une légère blessure, eL, déplaçant
aussitôt le couteau, il se l’enfonce à deux mains dans le côté gauche,
puis, le retirant, il le jetLe sur le pavé.
Il restait encore debout; le gendarme le saisit au collet, et, aidé du
brigadier, il l’emmena tout sanglant, mais vociférant et marchant ré-
solument.
Vue Cure iuuttcndue.
On écrit de Plancv au Propagateur de l'Aube :
u Vendredi 28 juillet, vers sept heures du matin environ, par un temps
calme mais sombre et pluvieux, un globe de feu s’est montré aux yeux
de quelques personnes qui se trouvaient dans les rues de Plancy, et il a
disparu presque instantanément. L’apparition de ce météore igné a été
accompagné d’un violent coup de foudre qui a causé un ébranlement
général.
• » Le fluide électrique, en faisant irruption par le tuyau du poêle dans
un atelier où une trentaine d’ouvriers bonnetiers étaient occupés , a
secoué violemment ceux qui étaient assis. L’un d’eux, homme déjà âgé
et atteint de douleurs rhumatismales assez aiguës, sentit le fluide frap-
per la foulure de son métier et passer sur son visage ; presqu’au même
moment, le banc du métier et l’ouvrier furent lancés à quelques pas de
là.
• Cet événement paraît jusqu’ici avoir eu une influence plutôt bé-
nigne que fâcheuse sur la santé de cet homme . car il n’a pas encore,
depuis la secousse qu’il a ressentie, éprouvé les douleurs rhumatismales
qui l’avaient travaillé cruellement jusque-là. »
Antiquité», — Découvertes. — Déceptions.
Le bourg de Saint-Christoly de Canac, canton de Saint-Savin, ar-
rondissement de Blaye, remonte à la plus haute antiquité. Il renferme
une célèbre fontaine (qui lui a donné son nom), dans laquelle la tradition
loge un veau d’or. Aussi, lorsque les habitants y font la plus mince dé-
couverte, ils se persuadent que c’est un trésor immense. C’est ce qui
vient d’avoir lieu il y a quelques jours.
Deux paysans ont fait, dans une propriété située à Marchais , à 3 ou
400 mètres de Saint-Christoly, une découverte importante, seulement
sous le rapport archéologique. Us ont rais à découvert les fondements
antiques d’une muraille romaine , et près de là ont trouvé, renfermées
dans des vases en terre ou semées dans le sol, plus de 10,000 monnaies
et médailles cuivre et bronze, dont quelques-unes rares.
Ils se sont imaginé que ce métal brillant n’était rien moins que d»
l’or,^ et la nuit, armés de pioches et de lanternes, ils allaient en tapinois,
à l’envi l’un de l’autre, creuser ces vieux fondements, dans l’espoir d’y
trouver des trésors, ils ont découvert beaucoup de briques. Désillusion-
nés de ce côté, et apprenant que leurs monnaies d’or n’étaient que du
cuivre, de l’enthousiasme ils sont passés au mépris le plus complet.
Ils donnaient des poignées de ces monnaies aux enfants, qui s’en ser-
vaient comme de jouets. C’est ainsi que beaucoup ont été de nouveau
perdues et semées dans les champs. D’autres ont été vendues à un fon-
deur ignorant qui les a mises au creuset. Il faut surtout déplorer la
Certe de plusieurs pièces grand module, dont on a cru tirer un grand
énéfice en les faisant passer pour des pièces de sous. C’est ainsi qu’un
jour un Jules César a été donné comme un sou !
C’est ainsi qu’on a gaspillé,presque en totalité cette collection, qui
renfermait peut-être quelques médailles curieuses. L’honorable pro-
priétaire du champ où la découverte a été faite en a généreusement
donné environ cent cinquante à un antiquaire. La plupart de celles-là
datent du Bas-Empire. Il y a cependant un Auguste, un Claude, quel-
ques Néron, Tibère, etc.
HOLLMUE.
La Hâte, 8 aoilt. — Un accident, qui n’a pas eu de suites sérieuses,
a eu lieu à la parade de mercredi, à l’occasion de l’anniversaire de la
naissance de S. A. R. le prince Alexandre. S. M., se rendant à cheval à
l’esplanade des nouvelles casernes de cavalerie, une petite fille de 6 ans,
traversa imprudemment la chaussée devant le cheval de S. M. qui ne
put l’arrêter à temps et l’enfant fut renversé et blessé à la jambe et à la
tête. Le roi sonna lui-même à la porte de la maison de campagne occu-
pée par les dames Van Reede van Alhlone, et devant laquelle l’accidenl
avait eu lieu.
S. M. fit transporter l’enfant dans l’hôtel, assista avec la plus grande
sollicitude au premier pansement et ne s’éloigna que lorsqu’elle fut as-
surée que les blessures ne présentaient aucun caractère de gravité. S.
M. revint, après la revue des troupes, s’assurer de nouveau de l’étal de
l’enfant et depuis envoya, tous les jours, savoir de ses nouvelles. Pen-
dant qu’on pansait la pauvre petite imprudente, S. M. lui adressa les
plus douces paroles de consola tion, et ajoutons qu’elle a fait transmet-
tre un secours considérable en argent aux parents de l’enfant pour
payer tous les frais occasionnés par un accident qu’elle regrettait si vi-
vement, mais que l’imprudence seule de l’enfant avait causé.
— Dans sa séance d’aujourd’hui (7 août), la seconde chambre des
Etats-Généraux a reçu communication du projet de loi de réorganisa-
tion de l’ordre judiciaire. Ce projet supprime les cours provinciales du
Brabant septentrional, de la Zélande. d’Utrecht, de Frise, d’Overyssel,
de Groningue, de Drenthe et de Limbourg, et les remplace par cinq
cours d’appel établies à Bois-le-Duc , Arnhem, La Haye, Amsterdam et
Leeuwarden. Il fixe la circonscription de la juridiction de chacune de
ces cours et le nombre de membres dont elles devront être composées.
Celles de La Haye et d’Amsterdam auront un président (avec 4,060 fl. de
traitement), un vice-président (3,500 fl.), neuf conseillers (3,000 fl.), un
procureur-général (4,000 fl.), deux substituts-greffiers (1,500fl.). Les
cours de Bois-le-Duc, Arnhem et Leeuwarden seropt composées d’un
président (3,300 fl ), un vice-président (2,800 11.), sept conseillers (2,200 fl.),
un procureur-général (3,300 fl.), un avocat-général (2,200 fl.), un gref-
fier (1,800 fl.), lui substitut-greffier (1,000 fl.)
Les autres articles du projet règlent le modede présentation parles
Etals provinciaux à la nomination par le Roi des candidats par suite de
vacatures Les fonctionnaires de l’ordre judiciaire qui se trouveront
sans emploi par suite de l’organisation nouvelle, auront droit à une
pension égale au chiffre des deux tiers de leur ancien traitement, lors-
qu’ils auronL atteint l’âgede 50 ans, ou l’âge de 40 ans avec quinze an-
nées de service actif. Les autres recevront un traitement d’attente égal
à la moitié du traitement de leurs fonctions. Le projet supprime enfin
trois tribunaux d’arrondissement dans les provinces de la Hollande sep-
tentrionale, de Frise et de Groningue.Les affaires pendantes devant les
Cours supprimées seront portées par exploit devant celles qui devront
en connaître, en vertu de la circonscription déterminée par le projet
organique. (Staals-Courant).
— Bulletin de la bourse d’.Amstcrtlani, du S août. — La demande
en fonds nationaux a été nulle, et par suite de quelques ventes en inté-
grales ce fonds n’a pu se soutenir au cours d’hier.
Les espagnols et portugais à la suite de quelques transactions, ont été
assez fermes. — Les Mexicains moins fermes.
BELGIQUE.
Bruxelles, 9 août. — La cour d’appel de Bruxelles, toutes chambres
réunies, se réunira le 12 de ce mois,à une heure, en audience publique
et solennelle, afin de procéder à l’installation de M. Delvigne, ancien
procureur du roi à Charleroi, nommé conseiller en remplacement de
M. Nicolaï, décédé.
— M. le marquis de Rodes quitte la légation de Francfort ; c’est par
erreur que nous avons annoncé qu’il sortait de la diplomatie. (Politiq.)
— La société pour l’encouragement des arts et de l’industrie, sous la
protection du roi, établie en cette ville,depuis 1832, se proposant d’ou-
vrir une maison d’aide occulte, en faveur d'artistes,industriels,hommes
de lettres, etc., etc., qui, sans être totalement dépourvus de moyens
d’existence ne jouissent pas néanmoins de ceux nécessaires pour la po-
sition qu’ils occupent dans le monde, prie les personnes de celte caté-
gorie, qui auraient le désir de profiter des avantages dont il leur sera
donné communicalion,de vouloir bien.d’ici au premier septembre pro-
chain, s’adresser, en personne, chez M. l’avocat Pauwels de Vis, prési-
dent, fondateur de cette institution, 66, Longue rue Neuve.
AIVEK8, » AOUT.
Un commencement d’incendie a eu lieu hier soir dans la demeure du
sieur Mees, jardinier à St-Laurent. En moins d’une demi-heure, le feu
était éteint sans avoir causé de grands dégâts.
— Parmi les passagers arrivés avant-hier par le bateau à vapeur Ant-
werpen, se trouvaient sir John Cruker, lord Pitzroy,sir John Burgogne»
lady Collman, etc.
— M. le major Ablay, du deuxième régiment de lanciers, détaché
comme commandant au cours d’équitation et promu au grade de lieu-
tenant-colonel par arrêté royal du premier de ce mois, est désigné pour
passer au premier régiment de lanciers, en garnison à Matines, en rem-
placement de M. le lieutenant-colonel Vaudeukerckhove, nommé com-
mandant de place.
— Aujourd’hui comparaissait devant les assises le nommé Paul Van
Laethem , accusé de vol d’une montre en argent et de 3 pièces de dix
florins au préjudice du sieur Dewynt. Le prévenu a été acquitté.
— La reconnaissance des officiers nouvellement promus en grade,
aura lieu dans quelques jours devant le front des régiments auxquels ils
appartiennent dans les différentes villes de garnison.
— On écrit de Gand :
Samedi prochain, à dix heures,la cour d’appel de Gand se réunira en
assemblée solennelle pour procéder à l’installation du nouveau conseil-
ler, M. Van de Walle , et à la nomination d’un premier président, en
remplacement de feu M. Massez.
— On écrit de Theux, le 6 août : Un événement tragique vient de se
passer dans notre commune, et les habitants sont frappés de stupeur.
Hier, samedi, vers les neuf heures et demie du soir, quatre jeunes gens
étaient occupés, après les travaux de la journée, à causer entre eux près
du pont de Theux, lorsque tout-à-coup le sieur André Delrez, dont la
demeure està proximité de ce pont, paraît sur le seuil de sa porte, muni
d’un fusil, couche en joue le groupe inoffensif, placé à une distance
d’une trentaine de pas, et lâche à la fois les deux coups de son arme,
qui était, dit-on, chargé avec du plomb de lièvre. Les quatre jeunes |