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Vendredi SI Mai.
1878. — Qnarante-troisième année. — N° 137.
Vendredi 17 Uni.
ABONNEMENTS !
Dans nos bureaux et chez tous les Directeurs
de postes (franco de port), pour :
Envers.............. par trimestre,
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Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique,
ii\ \iimV:i»o »» urntiues.
PAIEMENT PAH ANTICIPATION.
CHEMIN DE FER DE L’ETAL. — D’Anvers pour Malines et Bruxelles à 5.25, 6.35, 7.40 ».,
9.15 »., 9.50,10.50 E., 12.12, 1.15 »., 3.15 E., 3.35, 4.45, 5.55,6.50 E., 9.00 E., 9.05,10.15 K. - Lierre
5.30, 7.10,9.30, 10.53, 1.45, 5.12, 8.28. - Termonde et Gand 5.25 E., 9.50, 12.12, 3.35, 4.45 E., 9.05. -
Alost (par Termonde) 5.25,9.50, 12.12,3.35,9.05; (par Bruxelles) 5.25, 9.15 E., 10 50 E., 12.12,
3.35, 6.50 E. — Lokoren (par Termonde) 5 25,9 50. 12 12, 4.45 E. — Ninove, Grammont Lessines,
Ath (par Bruxelles-Nord) 5.25,10.50 E., 12.12, 3.35,6.50 ». — Bruges, Ostencte (par Malines)
5.35, 9.50, 12.12, 3.35, 4 45; (par Bruxelles) 5.25, 6.50, 9.50, 10.50 E.. 12.12, 3.15 E., 3.35, 4 45 E. -
Courtrai, Mouscron, Tournai, Lille 5.25, 9.:>0. 12.15,3.33, 4.45. Calais 5.40,12.15, 4.45 E. 1» 6121-01.
— Louvain, Tirlemont, Liège et Verviers 5.25,9.15 E., 9.50,12.15,4.45.6.5Ô, 8.55 (Jusqu’à Louvain)
10 E. — Landen 5.30, 9.50. 12.15, 4.45, 6.50. — Spa 5.25, 9.15 E., 9.50, 12.12. — Allemagne 5.25
(levée de la boîte 1.45m.), 9.15 (boîte 8.30), 1.50 (boîte 1.051,4.43(bolte4.10), 10.15 (bolte9.30). — De
Bruxei.i.rs pour Anvers à 5.27, 6.17, 7.18, 8.03 E., 9.16 E.. 9.51, 10.50, 12.43, 2.30 E., 3.4Ö, 4.34,
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Anvers 5.15, 9.20, 3.10, 8.45.
P, A. DELA MONTAGNE,
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Place du Musée, Anvers.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
D’Anvers pour Lierre 5.30, 7.10, 9.30, 10.53. 1.45, 5.15, 8.28. - Aerschot, Louvain, Diest,
Hasselt 7.10, 9.30, 1.45, 5.15. — Maestricht et Aix-la-Chapelle 7.10, 9-30, 1.45, 5.15. — Roosendaal,
Breda, Dordrecht, Rotterdam 7.20,9.05 E., 10.25,2.35 (Jusqu’à Roosendaal), 3.41 E., 6.45. — Otti-
gnies, Lodelinsart.Cliarloroi.Berzèe, Walcourt, Marionbourg, Vireux et au-delà7.10,9.30 (Jusqu’à
walcourtl.1.45,5.15 Jusqu’à Lodelinsart).— Herenthals, Turnhoutet Tilbourg 5.30,ln.53 jusqu'à
Tnrnliont), 5.15.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAAS.
D’Anvers pour Gand 4.40, 7.15, 8.50 E.. 10.55, 2 05,3.50»., 6.35,9.15 E. — De Ganb pour
Anvers 4.JO, 7.05, 9.25 »., 10.50,2.20, 5.25»., 7.10,9.10 E.
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D’Anvers (départs du Veerdam) pour Tamise 7.30,10 matin, 3 et 6 h. soir. — D’Anvers pour
Boom 7.80 et 10 h. matin,3et6 h. soir. — De Tamise pour Anvers0.30 et 10 h. ra., 1 et 6 h. s.
— De Boom pour Anvers 6.15 et9.45 h. matin, 12.45 et 5.45 h. soir.
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Madeleine.
hollande, M. h. Nijsh et Van Ditmar,
a Rotterdam, et tous les directeurs de postes
du royaume. *
paris, Havas, Lafitte, Bulukr kt| O,
Place de la Bourse, 8. '
LONDRES, DELIZT, DaVÎES KT O, 1, C«Cii
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Réclames (fin du journal) la ligue. . . 0 75
8aits divers, la ligne.. . «
Rubrique An vers, la ligne.... . 2i50
„Pour les annonces de la France s’adre«er à
MM. Havas, Lafitte & O, Place de la Bourse.
8, Paris, et à MM. G. L. Daube & O, 31, rue du
Faubourg Montmartre, Paris.
ÊP* Les annonces sont mesurées au ligno-
mètre. — Les litres se paient d’après l'espace
qu'ils occupent. On ne peut garantir les claies
listes Electorales.
réclamations des cléricaux.
Les électeurs qui auraient reçu de> la part
des cléricaux une demande de radiation de
leur nom des listes électorales, sont instam-
ment priés de faire remettre cette pièce au
bureau de l’Association Libérale et Consti-
tutionnelle d’Anvers, Place Verte, Si, au
premier.
RÉSUMÉ POLITIQUE
Affaires d’Orient. — Le secret le plus absolu
est gardé sur les rapports faits par le comte Schou-
walow à l’Empereur, ainsi que sur les entretiens
qu’il a eus au ministère des affaires étrangères.
Il parait que le silence est également imposé aux
organes officieux, afin que les intentions pacifiques
qui se font jour entre les cabinets de Londres et de
Saint-Pétersbourg ne soient pas troublées, avant le
retour du comte Scliouwalow à Londres, par des
polémiques inutiles des journaux russes avec la
presse étrangère.
On considère comme un indice favorable au cou-
rant pacifique, le fait que l’autorisation de la vente
sur la voie publique a été retirée au Golos, qui a
publié récemment des articles belliqueux, tandis
que cette autorisation a été rendue à la Gazette de
ta Bourse et au Nouveau Temps, qui ont observé
dans ces derniers temps une attitude favorable à
la paix.
Après la dernière attaque de goutte et de fièvre
dont le prince Gortchakow a été pris dans la nuit
du 11 au 12 mai, son état s’est un peu amélioré.
Le débat sur le projet de loi relatif à la réalisa-
tion du crédit de 60 millions, a eu, hier, à la Chambre
magyare, le résultat qu’on pouvait prévoir. Le
projet a été adopté à l’unanimité, à l’exception de
l’extrême gauche.
Dans le courant du débat, M. Tiszaa de nouveau
déclaré que le gouvernement considère la question
des chrétiens des Balkans au point de vue euro-
péen ; il est toujours d’avis que cette question doit
être réglée d’accord avec l’Europe.
A Vienne les choses ne marchent pas aussi bien
au gré du gouvernement. Le sort du projet de loi
sur le crédit de 60 millions est encore très-problé-
matique. La commission du budget avait déjà con-
clu à un ajournement de vote jusqu’à ce que le gou-
vernement eût donné des explications précises sur
l’emploi de ces fonds.
Toutefois, comme les délégations vont se réunir
la semaine prochaine et que le gouvernement sera
mis en demeure alors de s’expliquer clairement sur
ses intentions réelles, on espère que le Reichsrath
ne persévérera pas dans son attitude négative.
Allemagne. — Le prince de Bismarck est favo-
rable, comme le prince impérial, au projet tendant
à créer un poste de gouverneur de l’Alsace-Lor-
raine. Il a déjà envoyé de Friedrichsruhe plusieurs
rapports dans ce sens et est d’avis que l’on doit ré-
soudre la question le plus promptement possible.
L’Empereur paraît cependant hésiter encore, et le
temps dont le Parlement dispose dans cette session
est trop court pour qu’on puisse lui présenter à
présent un projet de loi à ce sujet.
Angleterre. — La Chambre des communes
d’Angleterre s’est occupée, dans sa séance de mer-
credi, de la question de l’abaissement du cens
électoral en Irlande, à la suite d'un bill en ce sens
présenté par M. Meldon. C’est la seconde fois que
ce bill revient devant rassemblée. Les arguments
sur lesquels son auteur l’a appuyé sont exclusive-
ment pratiques : il voudrait voir le cens électoral
réduit, parce que la valeur des propriétés étant de
beaucoup inférieure en Irlande à ce qu’elle est en
Ecosse et en Angleterre, il voit dans le taux actuel
une inégalité flagrante au détriment des popula-
tions irlandaises. Le bill n’a pas été cepenüânt très-
favorablement accueilli par la Chambre.
La majorité l’a repoussé par 238 voix,contre 197.
La question de la grève dans le Lancashire et des
désordres graves qTelle a provoqués, a fait l’objet
d’une interpellation à la séance d’hier jeudi. Le
secrétaire a’Etat de l’intérieur. M. Cross, y a ré-
pondu en constatant que l’état des esprits faisait
malheureusement redouter de nouveaux troubles.
Jusqu’Ici, toutefois, l’intervention des troupes n’a
pas été nécessaire.
Travaux législatifs,
Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 16 mai.
Le débat politique a roulé à la Chambre des
représentants sur la question des nominations.
M. Wasseige, M. Bara et M. le ministre de la jus-
tice ont successivement traité sans l’épuiser cet
inépuisable sujet. M. Wasseige a défendu son dis-
cours de 1870, qui n’est plus qu’un incident de no-
tre histoire parlementaire. Ce n’est pas cela qui
conservera son nom et l’entourera d’une auréole
de célébrité. Les siècles auront passé et la natio-
nalité belge aura peut-être disparu qu’on parlera
encore de ce ministre homérique qui, en plein Par-
lement, répondit par le geste que l’on sait à des
observations relatives au domaine de son maître.
Elles étaient bien anodines les considérations for-
mulées au sujet des propriétés du duc de Fernand
Nunez lorsque M. Wasseige Ht son fameux pied de
nez. Le pied de nez d’un représentant ce serait déjà
fort joli ; mais le pied de nez d’un ministre ! c'est ça
qui était tout à fait sublime. Mais quand il prononça
son discours contré M. Bara, M. Wasseige n’avait
pas la notoriété qu’il s’est acquise depuis. Le pied
de nez lui manquait. Il n’en fut pas moins satisfait
de son œuvre et encore aujourd’hui il s’imagine
qu’il est pour quelque chose dans la chute des libé-
raux en 1870. Comme si l’on en était encore à
ignorer les causes qui en juin 1870 amenèrent la
défaite de nos amis politiques et l'avènement des
cléricaux.
M. Wasseige a éprouvé le besoin de proclamer
qu’il avait rendu un grand service à la patrie en
dressant en 1870 la statistique — à sa façon — des
nominations dans la magistrature et le notariat.
Avant de se rasseoir, jl a jugé utile de donner un
conseil aux libéraux : c’est de ne plus reprendre M.
Bara comme ministre de la justice, persuadé
qu’avec lui les libéraux ne tiendraient pas deux ans
au pouvoir. Eh bien, alors, de quoi M. Wasseige se
plaindrait-il ? Moins longtemps les libéraux garde-
ront le pouvoir et mieux ce sera, sans doute, pour
M. Wasseige et ses amis. Mais à quoi bon anticiper
sur les événements. Que M. Wasseige ne s’occupe
pas de nos affaires; renversons les cléricaux d’abord
et le reste nous regarde; si nous sommes vain-
queurs, nous n’irons pas demander conseil à M.
Wasseige. 11 nous conseillerait très mal. Et puis,
là, pour tout dire, nous n’avons pas assez de con-
fiance en son jugement ni en sa sincérité. Les libé-
raux prendront conseil d’eux-mêmes et de leurs
intérêts ; ils ne risqueront pas d’aller à confesse au
diable.
M. Bara a repris quelques-unes des nominations
de M. le ministre de la justice, à l'effet de montrer
dans quel esprit elles étaient faites. L’exemple du
tribunal d’Anvers lui a servi pour faire apprécier
le système d’équilibre défendu par M. le ministre
de la justice, et qui consiste à éliminer les
libéraux de toutes les parties de la magistrature ;
l’équilibre c’est la christianisation de la magistra-
tuie à tous les degrés. Qui fait les nominations?
Tout le monde le sait ; quelquefois c’est le
ministre, quand il a à cœur uu de ses innom-
brables parents, cousins et arrière-cousins ; le
plus souvent c’est le chef ecclésiastique du parti
clérical, ici un abbé ou un vicaire, là l’évêque, ail-
leurs un curé quelconque. Dans l’affaire de Paepe
c’est l’évêque qui a agi. Dans une autre affaire, in-
diquée par M. Bara, celle du juge de paix de Duffel,
c’est l’action du curé qui a été prépondérante. Le
curé a fait nommer son candidat à l’exclusion du
candidat des députés de Malines. Il est vrai que le
curé à des titres spéciaux à la confiance de M. le
ministre; il est son ami et il connaît le syriaque !
Mais ce sont là des titres superflus. Il ne faut pas
être ni ami personnel deM. le ministre de la justice
ni connaître l’hébreu ou le syriaque pour aVoir le
droit de s’immiscer dans l’administration de la jus-
tice; il suffit, de porter l’habit ecclésiastique; le plus
petit vicaire, le moindre moinillon a tout autant
d’empire que le prélat le plus haut placé. M. le mi-
nistre est aux ordres des membres du clergé.
Comme Ta dit très bien M. Bara, les mandataires
dépendent des mandants, les premiers doivent
obéir aux seconds sinon ceux-ci révoquent leurs
pouvoirs. Il est donc tout simple que le ministre de
la justice soit aux ordres des membres du clergé;
il est à leur merci. Ils le briseraient comme verre
s’il ne se soumettait pas à leurs yolontès et s’il ne
se pliait pas à leurs caprices.
Seulement il n’y a rien qui agace leâ membres de
la majorité et du ministère comme de s’entendre
dire qu'ils sont sous ia dépendance du clergé. La
vérité a le don de blesser ; il n’y a même qu’elle qui
blesse, s’il faut en croire le proverbe. Toujours est-
il qu’aujourd’hui les membres de la droite se sont
fâcnés, presque pour tout de bon. On leur avait mis
le doigt sur la plaie et les malheureux criaient
comme des possédés. M. Bara reprochait aux mem-
bres du parti clérical leur servilisme envers le
clergé. Il y a quinze ans, M. Ad. Dechamps, le frère
du cardinal, s’expliquant sur les rapports qu’il
avait avec les gens d'église, prononçait à la Chambre
ces paroles mémorables : En matière de foi et de
religion, j’obéis à l’autorité religieuse; en matière-
politique, je ne relève que de mon indépendance, de
mon patriotisme et de ma raison! C’était le langage
d’un catholique libéral. Qui, parmi les hommes ae
la droite, aurait aujourd’hui parlé de la sorte! Est-
ce M. Thonissen? Le dernier des catholiques-libé-
raux! M. Bara Ta interrogé, M. Thonissen n’a pas
répondu. D’autres ont répondu pour lui, mais dans
un sens diamétralement opposé à celui de. M. De-
champs. En aucune matière, même en matière
politique, la raison ne peut plus être prise pour
guide. Un bon clérical, M. Jacobs Ta dit, doit en
toutes les circonstances de sa vie prendre un évê-
que pour guide. Hors de l’évêque, ou de ses subor-
donnés le curé et le vicaire, point de salut. C’est en
constatant le profond servilisme dans lequel le
parti clérical est tombé que M. Bara s’est écrié
aux applaudissements de la gauche tout entière :
Votre parti, le parti clérical, c’est le polichinelle
dont le clergé tient les ficelles.
Sur ce mot de polichinelle M. Bara s’était rassis ;
la droite de rugir et de bondir. La scène a duré
plusieurs minutes. Elle ne manquait pas de cachet.
On eut dit une bande de déchaînés ! Ces braves
cléricaux criaient et tempêtaient à qui mieux
mieux. Le président de son côté perdait la tête. Il
prétendait que la majorité avait été offensée et que
le mot de polichinelle devait être retiré. M. Bara
n’en a rien fait; le mot était dit, il est resté; tant
pi» pour les cléricaux s’ils le prennent pour eux. Il
y a encore un proverbe là-dessus. Chacun le de-
vine.
M. le ministre delà justice avec cette grâce et
cette légèreté qui le caractérisent est revenu à la
rescousse de M. Wasseige. Peine perdue. M. de
Lantsheere voudrait bien encore donner le change
au pays. Il n’y réussira plus. Le pays sait ce qu’il a
fait et il est un chiffre qu'il n’effacera de la mémoire
de personne, c’est celui des trois cents soixante no-
minations cléricales que le ministère clérical a faites
sur les quatre cents qu’il a contre-signées depuis
son avènement au pouvoir.
MM. Janson et Malou prendront la parole de-
main. M. Lehardy a annoncé pour la semaine pro-
chaine une interpellation à propos d’articles publiés
dans la Belgique militaire ; tout le monde est
tombé des nues en entendant M. Lehardy; il faut
croire que la Belgique militaire compte peu de
lecteurs parmi les membres de la Chambre.
Dans sa séance d’hier, le Sénat a terminé l’exa-
men du projet de loi portant révision du Code élec-
toral, qu'il a adopté a Tunanimité des trente-huit
membres présents.
Il s’est ensuite ajourné jusqu’à convocation ulté-
rieure.
Le rapport de la section centrale sur le rachat
par l’Etat de diverses concessions de chemins de
1er renferme un passage qui intéresse une catégorie
nombreuse de petits employés dignes d’intérêt.
La section centrale a demandé quelle sera la
perte subie par les employés des lignes reprises
dont les cautionnements sont restés entre les mains
de la Compagnie des Bassins Houillers tombée en
faillite.
Voici la réponse du gouvernement :
Les curateurs à la faillite verseront 20 p. c. du mon-
tant des cautionnements remis par les employés qui
passeront au service de l’Etat.
L’Etat garantira la masse faillie contre toute récla-
mation de la part de ces employés du chef des caution-
nements perdus par eux dans la faillite.
Ces employés auront à constituer le cautionnement
exigé par les règlements, mais les gouvernement leur
donnera de grandes facilités pour les versements qu’ils
auront à effectuer pour compléter la somme qui sera
mise à leur disposition par la faillite. Ce complément
sera prélevé sur ies augmentations de traitements et
sur les indemnités qui leur seront accordées au service
de l’Etat.
En ce qui concerne les cautionnements des employés
qui ne passeront pas au service de l’Etat et les cau-
tionnements non remboursés des employés décédés, il
sera stipulé que la Société faillie les remboursera in-
tégralement.
Le gouvernement ne pouvait pas intervenir pour
régler le soft des employés passés au service des Com-
pagnies des chemins de fer de la Flandre occidentale
et de Gand à Terneuzen.
La Compagnie du chemin de ter de Gand à Terneuzen
a garanti la faillite contre toute réclamation de la part
des agents employés sur cette ligne du chef des cau-
tionnements et elle s'est engagée à reconstituer ceux-
ci en dix années par une majoration de traitement.
Le gouvernement ignore quels sontles arrangements
intervenus en faveur des employés de la Compagnie
des chemins de fer de la Flandre occidentale.
La section centrale a regretté que les intérêts
des employés n’aient pas pu être mieux garantis ;
mais elle a constaté qu’il eût été difficile au gou-
vernement de faire davantage.
La section centrale chargée de l’examen de la
proposition de loi de M. Frère-Orban relative à la
privation du traitement des individus condamnés
pour attentats aux mœurs et autres délits spécifiés
a, pour gagner du temps, demandé au gouverne-
ment des renseignements à l’effet d’obtenir le relevé
des personnes qui tomberaient sous le coup de cette
proposition. Le travail statistique est, au dire de
la Gazette de Liège, terminé pour quatre pro-
vinces, le Limbourg, le Luxembourg, la province
de Liège et celle de Namur. D’après ses informa-
tions, qui ne doivent être accueillies que sous toutes
réserves, quatre personnes seulement, dont un
prêtre, se trouveraient dans le cas prévu par la
proposition de loi, et encore ce prêtre aurait-il
comihis une simple peccadille. On lui reprochait
“ d’avoir commis une irrégularité de mauvaise foi
dans une élection de marguilliers. ■> Or, cette irré-
gularité est un faux bel et bien conditionné ; la
peccadille consistait, d’après ce que nous apprend
la Flandre libérale, dans la falsification fraudu-
leuse du registre des délibérations du conseil de
fabrique.
Mais la proposition de loi de M. Frère-Orban est
destinée surtout à produire un effet préventif. Il
s’agit d’empêcher le retour des faits scandaleux
qui ont été signalés à la tribune. Il est avéré que
l’évêque de Namur a placé à la tête d’une pa-
roisse dans le Luxembourg nn prêtre, condamné
pour une sérié d’attentats à la pudeur.
L’évêque connaissait le passé du sieur De Bra
lorsqu’il l’a appelé à la cure deFlamierge ;il a fallu
les protestations énergiques de l’opinion publique
pour relever le curé de son emploi. Le scandale a
existé ; un prêtre condamné pour attentats aux
mœurs a reçuuntraitementde l’Etat ; il a même été
compris(dans un étatd’indemnitéssupplémentaires.
Quand èa «demandé auministrede la justice quelle
mesuré îfcomptait prendre pour empêcher désor-
mais des repris de justice d’émarger au budget de
l’Etat, i] a répondu : aucune. Il a établi qu’il avait
les bras-Tiés. C’est à la suite de la mauvaise volonté
manifeste et persistante du ministre de la justice
que M. Frère-Orban a déposé sa proposition. Que
dans les diocèses de Liège, il n’y ait plus de curés
flétris par la justice, qu’il n’y en ait plus même
dans aucun autre diocèse, bien que nous sachions
le contraire, qu’importe ! Il y en a eu ; cela suffit.
Il ne foui plus qu’il y en ait désormais. C’est le
résultat qui sera obtenu par l’adoption de la pro-
position deM. Frère-Orban, mais comme le disait
celui-ci dans son discours de mardi dernier : “ On
est si bien soumis aux exigences du clergé qu’il
peut impunément puiser dans le trésor public pour
rétribuer des individus que la justice a flétris » et
lorsqu’une proposition se produit pour empêcher
de pareils scandales « c’est le gouvernement qui la
combat, et quand la pression de l’opinion publique
oblige à y adhérer en principe, on va l’enfouir
dans les cartons d’une section centrale ! »
[Echo du Parlement.)
LES fXEBICAUX AU POUVOIR.
11° Le ministère des lâcheurs.
Ce n’est pas nous qui avons surnommé ainsi
le ministère clérical, mais c’est l’organe de la
Maison d’Anvers », comme on va le voir.
La * Maison d’Anvers » n’était née et n’avait
vécu que par la question des fortifications.
Or, à la séance de la Chambre du 14 décem-
bre 1871, le ministère clérical déclarait, par
l’organe de M. Malou, qu’il s’en référait pour
cette fameuse question de la Citadelledu Nord
à la déclaration faite par M. Frère le 11 mai
1868, BANS EN RETRANCHER UN MOTET SANS EN
ajouter un seul ; et il répétait par l’organe de
M. Guillaume, ministre de la guerre : « Je
n’admettrai AUCUNE MODIFICATION QUI FUISSE
affaiblir le système de défense d’Anvers.
La députation anversoisne pouvait être plus
proprement jetée par dessus bord. Elle le sen-
tit si .bien que dans le premier moment de co-
lère elle laissa sou fidèle organe, ÏEscaut,
accuser le ministère De Theux-Malou d’avoir
trahi le Meeting d'Anvers et s'écrier-avec une
amère ironie ;
Cette déclaration est de la plus grave importance ;
plusieurs conséquences en découlent. Aussi M. Frère
s’est-il hautement félicité d’avoir de nouveau mis la
main dans la main de son cher ami, M. Malou.
Donc, le Roi, le ministre de la guerre et M. Malou
ne veulent pas plus de la solution de la question d’An-
vers que n’en voulait M. Frère_!
Et ce jour-là, l’Escaut était dans le vrai. La
Maison d’Anvers n’avait pas tort de reprocher
aux ministres cléricaux de n’être que des
lâcheurs. Elle n’eut garde, elle, de lâcher les
sièges qu’elle occupait à la Chambre, et quel-
ques jours plus tard elle était ralliée à l’édi-
dition-Malou de la solution de l’embastille-
ment.
Ce que les libéraux avaient accepté par pa-
triotisme, les députés cléricaux d’Anvers
l’acceptaient pour pouvoir rester avec les
« lâcheurs ! »
Nous surprenons le Bien public en flagrant
délitd’escamotage, à la façon du Père Lonquet.
La feuille orthodoxe nous reproche d’avoir
appelé le cabinet clérical ministère des em-
poisonneurs, à raison, dit-elle, d’une « dimi-
nution de peine accordée naguère à un bou-
langer d’Anvers, condamné pour avoir falsifié
sa marchandise. »
Telle est la version du Bien public, dont la
conscience s’accommode fort bien de laisser
ignorer à ses lecteurs :
1° Que le boulanger en question a été grâ-
cié quoique ayant non seulement falsifié sa
marchandise, mais introduit dans son pain des
substances capables de produire l’empoison-
nement, distinction qui a été fort bien établie
par la justice;
2° Que ce boulanger était parent du père
jésuite Hessels, dont il portait le nom, et que
c’est à raison de ce fait que le ministère cléri-
cal a pris son parti contre les habitants d’An-
vers, tandis que
3° Il refusait impitoyablement la grâce de
deux pauvres diables coupables d’avoir mêlé
de l’eau au beurre qu’ils débitaient.
Nous l’avons dit, et nous le répétons, rien
n’est, plus odieux que la partialité dont a fait
preuve le ministère clérical en cétte occasion,
et rien n’est plus détestable ni plus démorali-
sant que le mobile de cette partialité. C’est ce
qui nous a fait dire que les circonstances dans
lesquelles le ministère clérical s’en est rendu
coupable permettent de le surnommer le mi-
nistère des empoisonneurs.
Après sa petite escobarderie, le Bien public
croit nous lancer le trait du Partheens’écriant;
pourquoi pas le ministère des assassins, à
raison de la grâce octroyée au F.-. Fontainas?
Le trait porte à faux, puisque nous n’avons
jamais approuvé cette grâce, et que d’après
les idées reçues dans tous les pays, même 'ca-
tholiques, un duelliste n’est pas un assassin ;
mais nous n’en remercions pas moins le Bien
public de nous avoir rappelé que le ministère
clérical sait, à l’occasion, se moquer des Ca-
nons de l’Eglise en favorisant un duelliste et
nous l’engageons à l’aller dire à Rome.
Les pensions militaires.
Le gouvernement a réussi à renouveler la
réclame électorale dont il s’était servi en 1870.
A sa demande la section centrale se pro-
nonce en faveur de l’ajournement du projet
de loi sur les pensions militaires.
Mais le gouvernement s’engage, s’il reste au
pouvoir, à régler la situation des officiers
pensionnés d’une façon satisfaisante dès le
début de la session prochaine, avec effet ré-
troactif au 1er juillet f -
Si un particulier promet un avantage par-
ticulier aux électeurs en vue d’obtenir leurs
voix, il tombe sous l’application de la loi. Le
cabinet n’estpas un particulier...
Mais les officiers savent maintenant ce que
vaut son papier !
Tandis que M. Dumortier appelle la bro-
chure - Catholique et Politique » l’œuvre d’un
fou, le Bien public lui consacre les lignes sui-
vantes ;
•• La brochure Catholique et Politique, à la-
quelle le débat qui vient de s’ouvrirvà la Chambre
donne un regain d’actualité, suggère aux catho-
liques parlementaires une attitude plus ferme, plus
énergiquement défensive contre les agressions du
libéralisme. »
Le Journal de Bruxelles s’occupe de l’article
de M. Orts sur le droit d’association en Bel-
gique et reconnaît, avec lui, que le droit d’as-
sociation n’est pas un droit naturel, un droit
absolu ; que les cléricaux n’ont jamais soutenu
autre chose. Il doit y avoir anguille sous
roche.
Nous avons dit. dans un de nos précédents numé-
ros qu’il y avait dans l’arrondissement de Nivelles
109 prêtres électeurs pour les Chambres législa-
tives. Il y enaen réalité 138, savoir 109 prêtres élec-
teurs duchefdu logementgratuitet29pourd’autres
causes. L’arrondissement de Bruxelles ne compte
que 13 ! prêtres électeurs, dont 124 du chef des con-
tributionsafférentesau logement gratuit et 7 du chef
d’autres contributions. La population totale de l’ar-
rondissement de Bruxelles est de 584,098 habitants ;
celle de l’arrondissement de Nivelles de 155,786.
L’arrondissement de Nivelles, avec une population
de près de quatre fois moins forte «que Bruxelles, a
sept prêtres électeurs de plus, ce qui prouve de plus
près que ies ministres du culte catholique ne se
contentent pas du logement gratuit, mais qu’ils s’en
servent pour s’attribuer indûment le cens électoral
dans les arrondissements où le parti clérical est
organisé pour la lutte.
U Economie, de Tournai, rectifie en ces
termes la version qui avait couru au sujet
des manifestations tumultueuses dont nous
avons parlé :
On continue à s’occuper beaucoup des manifes-
tations tumultueuses dont notre ville a été le théâ-
tre dimanche dernier au sujet de l’enterrement
d’une jeune fille du faubourg de Maire.
Ainsi que nous l’avons dit, la rumeur publique
donnait pour cause à ces manifestations le refus du
clergé de procéder dans l’église aux cérémonies or-
dinaires des funérailles.
Pour être la plus accréditée, cette version n’était
pas exacte.
La Vérité a publié hier une lettre signée du curé
et du vicaire de la paroisse de la Madeleine.
D’après cette lettre, aucun refus de ce genre n’a
eu lieu ; le convoi funèbre est arrivé à l’église vingt
minutes ayant l’heure fixée, et c’est le motif pour
-frétait point là pour le recevoir.
« Néanmoins, ajoute la lettre, Monsieur le vicaire
se rendit immédiatement à l’église où il fut ac-
cueilli par des murmures injurieux. Il récita les
prières accoutumées qui furent interrompues par
un tumulte qu’aucune raison ne pourrait légitimer. »
La cérémonie terminée, la voiture n’était pas
arrivée ; les assistants no l’attendirent pas et se
mirent en route pour le cimetière. Le vicaire s’y
rendit en suivant un autre chemin ; il conduisit le
cercueil jusqu’à fosse,où il récita les prières d’usage.
“ Le fossoyeur (nous citons encore la lettre) dut
intervenir à plusieurs reprises pour obtenir un peu
d’ordre et de décence. »
Les scènes qui se produsirent à la sortie du ci-
metière et ensuite en ville se sont passées comme
on l’a raconté tout d’abord.
Telles sont les explications données par le curé
et le vicaire de la Madeleine.
Il en résulte que la version colportée tout d’abord
en ville et considérée comme vraie pendant deux
jours par tout le monde, n’était pas fondée. Mais
les scènes tumultueuses de l’églisè, le soulèvement
de tout un quartier au sujet d’une cérémonie fu-
nèbre, les manifestations bruyantes qui en ont été
la conséquence, — faits sans précédents à Tour-
nai, — n en restent pas moins inexpliqués.
Chronique électorale.
L’Association libérale de Bruxelles s’est réunie
hier en assemblée générale, sous la présidence de
M. Jottrand. Au début de la séance, M. Goblet
d’Alviella a donné lecture de la statistique, faite
par les soins de l’Association, des biens des cou-
vents dans les cantons de Bruxelles.
Il existe dans les cantons de Bruxelles 35 com-
munautés religieuses, comprenant 683 membres,
soit 168 religieux et 515 religieuses, ou encore 545
régnicoles et 138 étrangers. La valeur des pro-
priétés occupées par ces corporations, couvents,
églises, écoles, hospices, etc., est évaluée à vingt-
cinq millions de francs.
L’assemblée s’est occupée ensuite de la présenta-
tion des candidats provisoires pour les élections
législatives. M. le président a donné lecture d’une
lettre de M. Fortamps, qui ne sollicite pas le renou-
vellement de son mandat de sénateur.
Ont été désignés comme candidats provisoires.
Pour le Sénat : MM. Bischofsheim, Crocq.Devadder,
Hubert Dolez, Reyntiens, Van Schoor, membres
sortants et M. Charles Oraux, avocat, professeur à
l’Université de Bruxelles. Cette dernière candida-
ture areçu un accueil enthousiaste.Pour la Chambre :
MM. Eugène Goblet d’Alviella, avocatet conseiller
provincial, Eugène Robert, avocat, et Optât Scail-
quin, avocat.
L’annonce de la candidature de M. Goblet a été
couverte d’applaudissements, l’assemblée a fait une
véritable ovation au courageux publiciste. M. Van
Bemmel, professeur à TUmvérsité et membre de
l’Association cantonale de Saint-Josse-ten-Noode a
rappelé tous ses titres à faire partie de la Chambre
des représentants.
Le poil a été ouvert pour le choix des candidats
définitifs pour les élections au conseil provincial.
Les candidats des libéraux de l’arrondissement
de Nivelles pour les sièges sénatoriaux revenant à
cet arrondissement sont MM. Verheyden et Pi-
geolet.
Ils auront pour concurrents M. de Robiano, sé-
nateur sortant, et M. Dumonceau de Borgendael,
qui seront patronnés par les cléricaux.
On écrit de Chimay, le 14 mai :
“ M. le prince Alphonse de Chimay a fait une
entrée triomphale hier soir en notre ville. Il était
dans une voiture que précédaient une société de
musique ainsi que ae nombreux porteurs de falots.
Plus de 1,500 personnes faisaient cortège chantant
la Brabançonne et criant : Vive le prince Al-
phonse ! vivent les libéraux !
‘ -, On est généralement d’avis, ici, que le parti
clérical renoncera à la lutte. »
On écrit de Malines :
« L’Association libérale a proclamé ses candidats
pour l’élection provinciale du 27 mai : MM. Ver-
haegen, Léon, avocat et échevin ; Andries, Jean,
échevin ; De Jode, Victor, avocat et échevin ; Denis,
colonel de la garde civique ; Dierckxens-Reyntiens,
propriétaire, et Grégoire, bourgmestre de Heffen.
Jamais la réunion n’a été plus nombreuse, 300
membres étaient présents et ont acclamé les candi-
dats. »
Jusqu’ici nous n’avons guère parlé de Gand, si ce
n’est pour reproduire un on dit auquel nous n’atta-
chions qu’une importance second'aire.ettout simple-
ment pour donner satisfaction à une curiosité légi-
time, se justifiant par le grand intérêt que présente
la lutte qui va s'engager dans le chef-lieu de la
Flandre orientale.
Nous pouvons en dire davantage aujourd’hui. On
se prépare sérieusement à l’élection, et le comité
central de l’Association libérale s’occupe de la for-
mation de la liste des candidats.
C’est dans une assemblée générale, qui aura lieu
la semaine prochaine, que 1 Association sera appe-
lée à se prononcer. Gand, on le sait, a à nommer
huit représentants et un sénateur, et nos amis
politiques voient avec confiance arriver l’heure du
scrutin. (Indépendance).
Une réunion électorale des plus nombreuses a eu
lieu au Cercle libéral de Renaix. La réunion a ac-
clamé les candidatures de MM. Verspieren, docteur
àAudenarde; Vandamme, notaire à Nederswalm;
Théophile Soudan, industriel à Renaix, pour les
prochaines électrons législatives de l’arrondisse-
ment d’Audenarde.
Le septième candidat des cléricaux de Charleroi
pour les élections du 11 juin est M. Abel Wauthier
fils, industriel à Châtelineau.
Commerce, marine, etc.
Depuis lundi matin, la Conférence internationale
relative aux transports par chemins de fer est réu-
nie à Berne. La présidence a été dévolue à M. Heer,
conseiller fédéral, chef du département des che-
mins de fer.
MM. dq Savigny et Meyer ont été élus vice-pré-
sidents.
Comme base des délibérations, on a admis le pro-
jet présenté par la Suisse, projet auquel se rallient
les délégués allemands, en apportant toutefois des
modifications qui sont reconnues comme des amé-
liorations.
Il y a tout lieu d’admettre que Tentente se fera.
L’impossibilité, en cas de blocus des ports russes
de la mer Baltique, de transporter des marchan-
dises russes à Kœnigsberg et à Piliau par ie chemin
de fer qui aboutit à ces villes prussiennes vient d’ar-
racher au gouvernement russe une concession qu’il
s’était toujours jusqu’à présent refusé à faire. Sur
la demande de nombreux intéressés, et notamment
sur l’avis des représentants de plusieurs Compag-
nies de chemins de fer réunis en conférence pour
donner leur avis sur les moyens de transporter au-
delà de la frontière, en cas de blocus, la masse de
marchandises qui serait à expédier à l’étranger, le
conseil des ministres, présidé par l’Empereur, a
décidé la construction immédiate d’un chemin de
fer reliant Libau au port prussien de Memel. Les
ingénieurs sont déjà partis pour étudier le terrain.
Afin d’éviter le déchargement des marchandises à
la frontière, la nouvelle voie ferrée aurait son point
d’arrivée à Memel même.
Chemins de fer,
Résumé comparatif de la recette mensuelle des
chemins de fer.
NATURE DES TRANSPORTS.
Voyageurs...................
Bagages.....................
Petites marchandises........
Grosses marchandises........
Finances....................
Equipages...................
Chevaux et bestiaux.........
Produits extraordinaires....
Totaux.......
A ajouter.
Différence...}
Totaux........
Différence en moins en 1877.
1.793.460.37
5,622.89
32,863.61
419.790.18
3.859.841.37
18,435.18
1,614.22
7S.:W TF
145.820.18
1,783,778.49
5,726.45
35,214.27
400,726.71
3*fe
1,040.21
66,631.06
137,037.99
6,355,784.55 5,892,144.62
6,355,784.55 5,892,144.6;
■SaTesOir '
Résumé comparatif de la recette de l'année.
Période écoulée. Chemin de fer.
2 premiers mois do 1878..............fr. 13,031,494.02
2 premiers mois de 1877.................. 12,272,393.50
NOUVELLESJETRANGÈRES.
RUSSIE.
St-Péterebourg, 16 mai.
La nouvelle que l’Empereur irait à l’Exposition
de Paris est inexacte, mais il est probable que
quelques grands-dtics s’y rendront si la situation
politique le permet.
ESPAGNE.
Madrid, 16 mai.
La Chambre a repoussé par 77 voix contre 31, la
proposition d’enquête parlementaire sur les effets
de la crise industrielle en Espagne.
ITALIE.
Chambre des députés. — M. Corti, ministre des
affaires étrangères, répondant à M. Meger,confirme
que des excès ont été commis à Santa Fé, dans la
République Argentine. Le consul italien à Rosario
a été insulté.
Le ministre ajoute que le gouvernement a reçu
satisfaction pour quelques faits et l’attend pour les
autres.
Le ministre promet qu’une enquête aura lieu et
que les mesures nécessaires seront prises.
M. Cairoli,président du conseil, présente un pro-
jet de loi rétablissant le ministère de l’agriculture
et du commerce.
GRANDE BRETAGNE.
Les grèves du Lancashire deviennent de plus en plus
sérieuses. .
Des délégués représentant les ouvriers en grève ont
eu mardi dans l’après-midi, à Manchester, une entre-
vue avec le comité des patrons. Ilsont proposé àceux-ci
de soumettre le différend à des arbitres, et déclaré
qu’ils étaient prêts à accepter une diminution de sa-
laire de cinq pour cent, Ou même la réduction de dix
pour cent, mais à la condition d’une réduction corres-
pondante dans la durée de la journée.
Le comité des patrons a refusé d’examiner aucune
de ces propositions, et s’en est tenu à sa décision pre-
mière. . , ,
La nouvelle de ce refus a grandement irrité les
ouvriers. Les rues des principales villes manufactu-
rières du district, telles que Preston, Blackburn,
Burnley et Accrington, n’ont pas tardé à se remplir de
foules furieuses, et plusieurs actes de violence ont été
commis. , ..... .
A Blackburn, à Preston et dans les districts environ-
nants beaucoup de vitres ont été brisées a coups de
pierres. On a même incendié deux habitations et une
fabrique. La force armée a été appelée sur les ljeux.
L’opinion publique de Londres est fort hostile aux
patrons,que Ton blâme énergiquement d’avoir repoussé
les demandes justes et raisonnables des ouvriers.
Un grand meeting d’ouvriers tenu dans la soirée, à
Burnley, a été dispersé tranquillement, mais la foule
a attaqué la maison d’un membre de la municipalité
dont elle a brisé les fenêtres, pois elle a mis lé feu a
une fabrique qui a été détruite en partie.
Le maire a défendu les attroupements. Des troupes
ont été mandées de Manchester.
Plusieurs arrestations ont été opérées à Blackburn.
De même qu’à Blackburn, la grève des tisseurs et
des fileurs du comté de Lancastre a donné lieu avant-
hier a des scènes de désordre à Hill of the Movle Pen-
dant,un meeting de grévistes, le speaker a fait un
appel des plus violents à l’auditoire; puis, montrant
un enorm§ pieu en fer, il a demandé aux ouvriers de
s armer comme lui et leur a donné rendez-vous pour
neuf heures du soir.
A cette heure, environ 500 grévistes se sont réunis
sur la place publique ; tous étaient armés de pieux, de
eouteaux, de faux, de pincettes, de revolvers et d’au-
tres armes. Un conflit était imminent entre les gré-
vistes at les policemen lorsque le juge de paix est in-
tervenu et a pu calmer la foule en promettant que
trois grévistes qui avaient été arrêtés la veille seraient
mis en liberté.
Jeudi , des négociations ont été entamées entre
les patrons et les ouvriers. Un arrangement sera
conclu demain.
Les conditions seraient que les ouvriers du district
entier reprissent le travail pendant trois mois avec
une réduction de 10 p. c. sur les salaires. Les patrons
promettent une augmentation à la fin de cette période
aile commerce éprouve une amélioration sensible.
BELGIQUE.
Chambre des Beprésentants.
Séance du 16 mai.
PRESIDENCE DE M. THIBAUT
La séance est ouverte à 2 heures.
« nothomd dépose le rapport de lasectiou centrale
qui a examiné la demande de crédits spéciaux pour
travaux d’utilité publique.
m. le Hardy de uEai lieu (motion d’ordre) annonce
qu’il aura l’honneur, d’interpeller demain le ministre
de la guerre sur la discipline dans l’armée belge.
si. malou, ministre des finances. Notre honorable
collègue de la guerre est indisposé ; il est même abstint
en ce moment ; je demande donc à l’honorable membre
d’ajourner son interpellation à la semaine prochaine.
si. lehardy de beau-lieu. J’interpellerai donc le
ministre de la guerre la semaine prochaine, le jour qui
lui conviendra le mieux.
La Chambre reprend La discussion sur l’ensemble de-
là politique du ministère.
m. wasseige. Je me bornerai à quelques observa-
tions. J’ai été mis en cause par M. Bara et par d’autres
orateurs. C’est ce qui m’engage à parler.
Hier à la fin de son discours M. Bergé a adressé des
paroles sévères à ceux qui ont changé le caractère de
la magistrature pour en faire un corps politique. Ces
paroles dont je remercie Tlionorable membre se sont
trompées d’adresse; elles regardent M. Bara.
On a beaucoup parlé des statistiques ; on les a tqxées
de fantaisistes; mais lorsqu’elles répondent au senti-
ment public, à un mécontentement général, elles néces-
sitent qu’on en tienne compte. Ce qu’il va de certain
c’est que j’avais mis le doigt dans la plaie et que ma
statistique a contribué au renversement des amis de
M. Bara.
L’honorable membre s’était donné pour principe de
ne nommer que des libéraux; il les faisait comparaître
devant lui ou devant son secrétaire et ne les nommait
que s’il avait ses apaisements au paintde vuepolitique.
Eu lui accordant 10 p. c. dé nominations catholiques,
j’entendais comprendre dans ma statistique les promo -
tions et les nominations sur présentation.
Mais ce tantième se réduit à 8 p. c. s’il s’agit de
nominations dans lesjustices de paix et à 5 p. c. s’iL
s’agit dénominations dans les tribunaux de 1 "“instance.
En somme l’honorable M. Bara n’a nommé que 10
magistrats catholiques ; dans le nombre figure un
conseiller provincial du Luxembourg,dont on redoutait
l’arrivée à la Chambre; si M. Bara a nomméM.Loiseau
— rara avis — foh ! oh! à gauche), c’est à la solli-
citation de M. Dewandre, sçn arfii politique.
M; DaT.antsheere n’a pas Hômmé plus demagistrais
libéràtfx, parce que Te stock (sic) était épuisé. Les
cours d’appel sont encore en majorité libérales ; à
Gand, ni a la cour ni au parquet, il n’existe un seul
catholique.
A l’avénement de M. de Lantsheere, il avait 4/5 des
justices de paix libérales ; dans les tribunaux, le tri-
bunal d’Arlon est encore exclusivement composé de
libéraux.
m . bara. Vous vous trompez, il n’est pas pur. (On
rit.)
m. wasseige. 21 procureurs du Roi sont libéraux
contre 5 catholiques.
A Namur, il ne pourra pas m’accuser de goinfrerie
Sour me servir de son expression. Sauf la nomination
e M. Loiseau, M. Bara n avait fait à Namur que des
nominations libérales, nous avons nommé deux catho-
liques aux deux places devenues vacantes c’est vrai,
mais nous n’en restons pas moins en minorité.
Si j’avais à donner un conseil à mes adversaires, ce
serait de ne pas rendre le portefeuille de la justice à
l’honorable M. Bara, sinon il vous faudrait peu de
temps pour voir renaître un nouveau 1870.
m. baRa. L’honorable M. Wasseige vient de termi-
ner son discours par un mot qui sera bien accueilli
par le pays ; il voit déjà l’opinion libérale occupée à
constituer son ministère. (On rit.) Il faut un danger
très pressant pour que l’honorable membre donne des
conseils à ses adversaires ; pour moi je consens bien
volontiers à me sacrifier sur l’autel de la patrie et à
ne pas être ministre de Injustice. (On rit.) Mais ce ne
sera pas pour le plaisir de M. Wasseige.
M. le ministre de la justice a feint de ne pas com-
prendre ce que j’ai dit. On m’accusait quand j’étais
ministre de ne pas être un ministre national parce que
j’avais fait des nominations de mon parti. Je vous de-
mande de ne pas avoir deux manières de juger. On
m’a combattu à cause de mes nominations ; vos amis
doivent vous combattre à cause des vôtres. On a pro-
posé un vote de défiance contre moi à cause de tues
nominations ; on devrait agir de même vis à vis de
vous.
Mais, dit M.le ministre de la justice, je veux rétablir
l’équilibre! Le beau système. Mais qui a rompu l’équi-
libre, qui a fait les nominations cléricales, qui a justifié
leur nécessité? M. Malou et ses collègues de son pre-
mier ministère.
yi. malou, ministre des finances. Ils sont presque
tous morts.
m. bara. Oui, mais ils ont vécu, comme vous. (Hilarité
prolongée.)
L’honorable M. De Lehaye — vous ne récuserez pas
son témoignage — disait que presque toutes les nomi-
nations laites par M. d'Anethan, lorsqu’il était au dé-
partement de la justice, étaient dictées uniquement
par des considérations politiques.
M. De Lehaye maintient-il ce jugement?(M.de Lehaye
fait un signe affirmatif.) Et maintenant vous tolérez
que l’Université de Gand ne puisse fournir un seul
membre à la magistrature. Voilà le dévoûment que
vous avez pour votre province.
m. de lehay e. La cour d’appel de Gand est libérale.
m. bara. Ce n’est pas de votre faute, assurément.
Ecoutons M. Osy quand il blâme les injustices do
M. d’Anethan et qu’il annonce que sa retraite sera ac-
cueillie avec joie par le pays.
Que répondait le ministère ? Il se vantait de ses no-
minations et les considérait comme un droit. - Jamais,
disait M. d’Anethan. je ne consentirait à proposer pour
les fonctions publiques des personnes quiauraient posé
des actes hostiles au ministère. » Et ce système a
duré jusqu’en 1847. Et tous les magistrats nommés dé-
fendaient la politique cléricale des six Malou.
Et vous vous étonnez que l’opinion libérale ait en-
suite fait quelques nominations libérales ? Qui a com-
mencé ? C’est vous.
Si vous aviez voulu être justes, il fallait nous juger
comme vous aviezjugé M. d'Anethan.
Pour sauver M. le ministre de la justice vous êtes
obligé de plaider la légitimité des nominations poli-
tiques, sinon M. d’Anethan mérite les reproches que
vous m’avez adressés.
Nous allons voir par des chiffres à quel résultat est
arrivé M. De Lantsheere : sur 26 tribunaux, la majorité
de 17 tribunaux est cléricale; les catholiques sont
mêmes unanimes à Dinant et à Ypres.
Dans d’autres, il ne reste qu’un président ou un juge,
et dans les 9 tribunaux qui restent, la majorité sera
cléricale avant deux ans.
A Anvers, avant la création de la nouvelle Chambre,
il y avait 6 cléricaux contre 3 libéraux. Croyez-vous
que le ministre cherche à rétablir l’équilibre par la
création de la nouvelle Chambre? Du tout, il nomme
encore 3 cléricaux.
Certes lorsqu’on ne lui présente que des libéraux.
M. le ministre ne peut nommer des catholiques. Mais
En plus en 1878 ........fr. 759,100.52
En moins en 1878............ —
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