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iv. 4vn; ■■ AWVERS, Samedi Ier Janvier.
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Septième Année.
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Gn s’abonne : à Anvers, au bureau
du PRÉCURSEUR, Bourse Anglaise,
N* lo40; en Belgique et à l’étranger
chez tous les Directeurs des Postes.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
SUPPLÉMENT AU NUMÉRO 1.
Abonnement par trimestre:
Pour Anvers, 15 francs; pour la pro-
vince , 18 frs.; pour l'étranger, 20 frs.
Insertions ; 25 centimes par ligne.
AU PUBLIC. — AVIS ESSENTIEL.
L’attention ne saurait être trop appelée sur l’organe le plus considérable, le plus accrédité du Commerce en Belgique , le PRÉCURSEUR, seul journal d’Anvers qui paraisse tous les
jours indistinctement. — Il est impossible de se rendre plus utile dans les diverses parties qui le composent, et essentiellement dans sa partie commerciale et industrielle qui renferme des
renseignements précieux embrassant le mouvement des principaux marchés des matières premières. — La navigation y occupe une place importante. — Les principales questions de jurispru-
dence commerciale y sont traitées. — Outre son grand centre de rédaction qui est à Anvers, le PRECURSEUR a scs rédacteurs à PARIS, à BRUXELLES, à LONDRES et à LA HAYE ; l’un de
ses rédacteurs de Paris s’est déjà fait au loin une grande réputation bien juste et bien méritée par ses LETTRES dites PARISIENNES dont la série de CENT VINGT-HUIT lettres jusqu’à ce
jour, est plus recherchée que jamais.— Le format du PRECURSEUR , qui égale celui des plus grands journaux de la Belgique , lui permet de donner la plus grande extension aux questions
politiques et littéraires , parce que tous les documents commerciaux qu'il publie font toujours l’objet de suppléments particuliers et tout-à-fait distincts des suppléments littéraires connus sous
le nom de TABLETTES DU PRÉCURSEUR. — En un mot, le PRECURSEUR est un répertoire quotidien des principaux avis et des notions les plus intéressantes que puisse recevoir l'homme
politique , l’homme faisant un négoce quelconque , l’homme s’occupant d’armements ou d'assurances maritimes ; et quoique tenant lieu de trois journaux distincts , son prix n’est pas plus
élevé que celui de toutes les feuilles quotidiennes ayant le même format, et paraissant tous les jours.
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EXTRAITS DU MANUEL DE L’ASSURÉ
DÉDIÉ AUX
DIRIGE PAR M. AUGUSTE HfflOREL
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Utertgy :
AU COMMERCE MARITIME.
Lorsque, le 50 Octobre 1840, nous sommes venu proclamer par la voie
des journaux belges et étrangers que toutes les créances qui existent à
la charge des Compagnies Commerciales d’Asserances d’Anvers, quelle
qu’en fût la nature ou l’origine, seraient liquidées par le Bureau-Cen-
tral des Assurances d’Anvers, nous étions bien loin de nous attendre à
ce que ce procédé de notre part fût apprécié et reconnu au point que
nous nous serions vu en moins d'une année avoir doublé le nombre de
nos clients, et avoir de plus sextuplé le chiffre des sommes dont nous
étions alors dans l’habitude de procurer l’assurance.
Il est vrai que les statistiques viennent tous les jours détruire les
préventions qui existaient contre notre personne par suite des désas-
tres extraordinaires éprouvés par les Sociétés d’assurances dont la ges-
tion nous avait été confiée.
En effet, il est prouvé, et nous ne cesserons jamais de prouver par
des faits, que les Compagnies Commerciales, en commençant leurs opé-
tions en 1834, ont eu à traverser deux de ces époques fatales (1836 et
1838), contre lesquelles viendront toujours échouer prévisions, talents,
probabilités,expérience, taux des primes, en un mot le système d’assu-
rance tout entier.
Les désastres extraordinaires qui sont résultés de cette fâcheuse cir-
constance ne pouvaient donc être ni prévus, ni prévenus, ni évités;
mais il pouvait dépendre de nous d’en atténuer les déplorables effets, et
c’est ce que nous n’avons pas hésité de faire en sacrifiant toute une for-
tune acquise à force de multiplier nos travaux et de prolonger nos veil-
les.-C’est ainsi que, grâce aux bénéûces successifs ettoujours progres-
sifs que les opérations de notre Bureau-Central d’assurances nous ont
procurés chaque jour, nous nous sommes trouvé dans la position de
pouvoir libérer tous ceux de nos co-sociétaires qui étaient ou infortunés
ou insolvables, et de leur éviter au moyen de ce procédé une infinité de
tracasseries qui en définitive n’auraient abouti qu’à leur abréger l’exis-
tence; — c’est également grâce à ces bénéfices que nous nous sommes
trouvé à même de pouvoir transiger plus ou moins onéreusement avec
nos autres co-sociétaires, en basant toujours la quotité du sacrifice que
nous nous imposions bénévolement sur le degré du plus ou moins de
solvabilité que chacun d’eux présentait en son particulier;-c’estencore
grâce à ces bénéfices que nous nous sommes trouvé pouvoir liquider
entièrement, capital et intérêts, toutes les créances qui existaient à la
charge des Compagnies Commerciales ; ce qui n’a pas peu contribué à
conserver intacte la vieille réputation de loyauté que les assureurs
d’Anvers se sont acquise dans tous les temps; et ce qui a en même tem ps
apporté un terme à tous ces procès qui n’auraient pour ainsi direjamais
cessé d’occuper non-seulement les tribunaux de la Belgique, mais encore
ceux de toutes les Places étrangères sur lesquelles les Compagnies Com-
mtreialf avaient donné leur garantie au Commerce maritime.
En attirant ainsi sur nous seul les conséquences incalculables de la
plus compliquée des liquidations, nous avons donné au Commerce et la
preuve de notre désintéressement et la preuve de notre intégrité.
Déjà, nous nous en trouvons récompensé de la manière la plus com-
plète, et même bien au-delà de nos prévisions, car si nous ne sommes
pas destiné à nous voir sans cesse poursuivi par cette étrange fatalité
dont les coups nous ont été si funestes pendant quelques années, nous
pouvons dès ce moment entrevoir le jour où tous nos immenses sacri-
fices seront oubliés, et toutes nos perles récupérées.
Proclamer ce résultat, c’est line dette de reconnaissance dont l’ac-
quittement ne saurait ètreajourné;et en venant l’acquitter aujourd’hui,
nous croyons avoir honoré une confiance que le Commerce maritime,
daigne nous accorder et que tous nos efforts tendent à justifier.
Auguste MOREL ,
Fondateur-Directeur du Bureau-Central des Assu-
rances Maritimes d’Anvers, etc., etc.
Anvers, le 1« Janvier 1842.
AVERTISSEMENT
PRÉCÉDANT LA SECONDE ÉDITION DU MANUEL DE L’ASSURE.
Le MANUEL DE L’ASSURE, dont nous publions aujourd’hui une se-
conde édition et qui paraîtra régulièrement tous les ans , conservera
toujours le même titre, quoiquece soit un ouvrage tout-à-fait nouveau,
car chaque fois nous le refondrons entièrement, afin d’en rendre l’en-
semble aussi complet que possible.
La base fondamentale seule de l’ouvrage se retrouvera dans chacune
de ces éditions, parce que le Bureau-Central des assurances maritimes,
cherchant à perfectionner son système d’opérations, le modifiera tou-
jours d’après l’expérience qu’il aura acquise. — Ces modifications ont
force de loi et mettent au néant tout ce qui aura existé antérieurement
à leur publication.
Nous avons encore à nous reprocher de publier dans un aussi grand
état d’imperfection un travail dont nous sentons mieux que personne
les nombreux défauts; mais, au milieu du tourbillon dans lequel nous
jettent nos nombreuses occupations de tous les jours, il nous est im-
possible de consacrer à ce travail tous les instants qui nous seraient
nécessaires pour dominer notre sujet, pour l’exposer d’une manière
plus convenable, et finalement pour mieux enchaîner nos idées.
Tel qu’il est, cependant, nous croyons notre ouvrage utile, si nous
devons en croire les suffrages honorables accordés à la première édi-
tion. Dans tous les cas , il aura le mérite de déraciner insensiblement
les préventions injustes qui ont existé pendant si long-temps contre
l’auteur dont les intentions ont toujours été méconnues, et dont les ac-
tes ont été jugés avec si peu d’impartialité, pour ne pas nous servir des
véritables expressions qui rendraient entièrement notre pensée.
Nous croyons devoir placer à la suite de cet avertissement l’allocution
que nous avons adressée au Commerce maritime daus la première édi-
tion du Manuel de l’-assurè, parce qu’elle renferme à elle seule plus de
faits et plus d’actes qu’il n’en faut pour disposer les lecteurs à nous ren-
dre une justice qui nous a été trop long-temps refusée, mais qui fort
heureusement a déjà commencé à nous être généralement accordée.
(Fient ici l’allocution de la première édition, voir le Manuel N° 2,
pages 9 à 17.)
I.
Baises fondamentales de l'institution du Bureau-
Central.
son but. — Le Bureau-Central d’assurances maritimes que nous
avons fondé à Anvers, et qui ne tardera pas à entrer dans la treizième
année de son existence, est revenu à son point de départ primitif, en
suppléant au manque d’assureurs, lesquels ne sont plus en assez grand
nombre sur la Place d'Anvers pour satisfaire aux besoins du Commerce;
et en cherchant à contre balancer les résultats inséparables de toute es-
pèce de monopole.
En 1830, il est vrai qu’An vers était riche de douze grandes Compagnies
et de huit associations particulières pour couvrir les risques maritimes
qui se présentaient sur la Place, mais la démoralisation occasionnée par
les événements politiques était telle que la branche des assurances était
tout à-lait paralysée : on ne couvrait plus que de faibles sommes et à des
primes exorbitantes, hors de toute proportion avec les chances des
risques.
Le bureau-central profita de cette exagération pour introduire un
nouveau système d’assurances qui n’avait jamais élé mis en pratique
et qui consistait à entreprendre à forfait une garantie qu’on aurait vai-
nement cherchée autour de soi.
Ce fut seulement en 1835 que le taux des primes exigées par les Com-
pagnies d’assurances d’Anvers descendit à leur niveau ordinaire, et la
branche des assurances maritimes se raviva complètement.
Nous profitâmes de cet état de choses pour créer de nouvelles Com-
pagnies d’assurances maritimes, enannonçant que l’un des plusgrands
moyens de succès de Ces Compagnies serait le bureau-central d’assu-
rances maritimes qui faisait affluer sur la Place d’Anvers une quantité
considérable de risques qu’attiraient ses publications el ses offres de
service. — Nous donnâmes à l’appui de cette assertion un tableau des
assurances que nous avions procurées pendant vingt-trois mois et dont
le total de quatre-vinglrsept millions de francs parut exagéré; cepen-
dant les douze mois de l’année 1855, apportèrent à eux-seuls Deux cent
vingt-huit millions d’assurances aux Compagnies dont la gestion nous
était confiée. Malheureusement, les éléments conjurèrent en 1854, en
1830 et en 1858 la ruine de toutes les Compagnies d’assurances , et
Anvers qui avait eu en 1834 jusqu’à vingt-trois assureurs n’en a plus
aujourd’hui que neuf, en ne comptant ni la Compagnie Securitas, ni la
Deuxième Compagnie Commerciale dont les opérations d’assurances
maritimes sont provisoirement arrêtées. |