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4851 « N. 7.
ANVERS, Mardi 7 Janvier.
Trente-troisième année.
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LE PRECURSEUR
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Anvers, 7 jaavier.
Le clergé catholique,si grand ami de l’ordre lorsque
l’ordre lui est profitable, sait être révolutionnaire
quand ses intérêts le lui commandent : Habile avant
tout à asseoir et à développer son influence, il n’est
pas de cause qu’il ne sache embrasser, pourvu qu’elle
augmente sa clientèle. L’Angleterre en voit en ce mo-
ment un nouvel exemple. Aussi longtemps que les
fénians ne parurent être quune poignée de misé-
rables sans principes, sans r cines dans le pays,
sans avenir on vit le clergé même irlandais tonner con-
tre eux dans toutes les églises. Les fénians devenaient
des suppôts de Satan, des hommes imbus de détesta-
bles doctrines, et incapables d’apporter à l’Irlande
autre chose que le malheur et >a sujétion. Dans c<?
temps de colère du clergé les fénians n’étaient
cependant que des victimes ; ils ne s’étaient signa-
lés par aucun de ces faits criminels qui depuis ont sou-
levé contr-’eux une partie de l’opinion en Angleterre.
Mais ces quelques misérables ont tout-à-coup paru
une légion, ils ont incendié et tué ; le peuple irlan»
dais,sans accepter la complicité des actes de violence,
se montra cependant animé de sentiments hostiles
contre la domination anglaise. Aussitôt que le fénia-
nisme s’étend, qu'il devient une force véritable, il
trouve le clergé à son service et aujourd'hui ces mêmes
prêtres qui tonnaient de si grand cœur il y a quelques
mois en faveur de l’ordre, se mêlent activement aux
manifestations des révolutionnaires.
Cela a commencé par les messes et les services fu-
nèbres dans presque toutes les pmusses de l’Irlande
pour les trois suppliciés de Manchester. Quel est le
prêtre romain qui oserait refuser de dire une messe
pour le repos d’une âme qui a quitté ce monde dans
les plus purs sentiments du catholicisme? Les autori-
tés civiles et militaires sont impuissantes à empêcher
une manifestation religieuse de ce genre. Toutes les
messes ont répandu dans les plus humbles villages
les noms d’Alien, de Gonld et de Larkm. On n’a pas
songé au'meurtredu sergent Brett, on n’a songéqu’au
sacrifice volontaire de leur vie fait par les trois con-
damnés pour délivrer des chefs voués à la cause de
l’indépendance nationale.
A Rome on avait commandé un service funèbre
dans l’église de Saint-André, pour trois martyrs <* de
la bonne caus . » On croyait qu’il s’agissait de zouaves
irlandais tués à Mentàna. Un catholique anglais
s’avisa d’aller vérifier ,1e nom de ces trois martyrs ;
c’étaient ceux des supp iciés de Manchester !
Le service avait été célébré au moyen de cette ruse,
ce qui ne causa pas dans la ville eternelle une mé-
diocre sensation.
Mais si l’on avait besoin d’une preuve des disposi-
tions ré- lies du clergé d’Irlande, elle serait fournie par
le manifeste du doyen de Loncesak. Ce manifeste,
adressé à dix-huit autres prêtres, contient une longue
et violente diatribe contre le gouvernement anglais
qui seul est causa de tous les maux qui affligent la
Verte-Erin depuis la maladie d s pommes de terre,
l'épizootie des bestiaux, les souffrances du peuple, jus-
qu’aux derniers désordres du fénianismè.
Ce qu’il y a de plus remarquable ce sont les conclu-
sions du manifeste qui déclare que tout ce que l’An-
gleterre pourra faire ne résoudra jamais les difficultés
de la question irlandaise. Il n’y a qu’un seul moyen
pour le gouvernement anglais d’obtenir la tranquil-
lité et de reconquérir les sympathies et l’affection de
l’Irlande.c’estde lui rendre son indépendance absolue,
son parlement national, son armée, sa marine ; à ce
prix dit le doyen, l’Irlande pourra être sa sœur véri-
table et l’alliée fidèle de l’Angleterre.
Ce n’est pas que le clergé irlandais approuve haute-
ment les moyens violents. Il est trop habile pour cela,
mais il semble vouloir prendre entre le fénianismè et
le gouvernement anglais une position intermédiaire
grosse de dangers pour la domination britannique.
Il reprend le fameux programme que soutintsi éloquem-
ment pendant vingt ans legrandO’Oonnell.et l’on con-
çoit tout, ce que l’adhésion à une pareille thèse de la part
d’un corps aussi puissant que le clergé irlandais pour-
rait prêter de force indirecte au fénianismè et créer
de nouvelles causes de fermentation au delà du canal
Saint-George. On p 'étend que pour parer à ce péril
et pour retenir cotte influence qui lui échappé, le gou-
vernement anglais aurait charge lord Clarendon d’of-
frir au pape le* concessions les plus étendues au profit
de l’Eglise d’Irlande.
Nous savons même que lord Clarendon a eu il y a
quelques jours avec le Pape un entretien très animé
qui a roulé sur la question du fénianismè.
Une autre aide vient du reste aux fénians. Nous
avons publié il y ad»ux jours le résumé d’une discus-
sion do Sénat de Washington où la question feniane
avait été agitée à propos des arrestations arbitraires
de citoyens américains faites par les autorités an-
glaises. Une dépêche nous arrive ce matin, datée de
Washington la 6 janvier, et elle nous annonce la réso-
lution prise par le Congrès d’intervenir immédiate-
ment dans l« cas où des citoyens américains seraient
maltraités par les autorités britanniques en Irlande.
Cette résolution est- grave, surtout après le dernier
manifeste adressé par les fénians américains au
peuple anglais. Le* fénians y font appel à sympa.-
thie même et, au concours du peuple anglais dans
l’accomplissement, de l’œuvre qu’ils ont entrepris.
« Cette œuvre, disent-ils, c’est l’établisseraentd’une
république «, et ils soutiennent que les Anglais n’ont
pas moins de raisons que les Irlandais de souhaiter ce
nouveau régime, et qu’en réalité, dans le fond de
leurs âmes, ils le désirent tout autant.
Les uns comme les autres partagent la même mi-
sère, gémissent sous la même oppression et soupirent
également, après leur délivrance.
Ce manifeste est adressé par le présidentet le Sénat
de l’association fraternelle d«s fénians d’Amérique au
peuple anglais, ami de la liberté, et il est signé des
représentants des cercles fénians de tous les Etats
de l’Union.
Voici comment se termine cette adresse :
" Frères, U en est des nations comme des individus : la
Providence, des qu’il lui p'ait. punit l’injustice et l’iniquité,
etles misères qui ont accablé [innocente x’ace irlandaise
ne peuvent manquer de retomber tôt ou tard sur ses per-
sécuteurs.
» Mais avec vous, dont. la sympathie nous a si hautement
encouragés dans notre lutte pour la liberté, nous n’avons
point de querelle, nous faisons des vœux pour que vous
réussissiez, et nous espérons réussir nous-mêmes a recou-
vrer les droits dont la possession est nécessaire à la gloire
et au bonheur durable de tous tes peuples.
- Dans tous les efforts que nous pourrons faire pour ac-
complir l’émancipation de notre paysnatal etle délivrer de
l’oppresston sous laquelle il gémit, nous vous-prions de
croire que nous ne sommes animés d’aucua sentiment
d’hostilité contr» vous.Le même gouvernement, qui exclut
et dégrade tant de millions de vos concitoyens, nous a for-
cés, pour défendre l’existence même de notre race, à recou-
rir à la dernière ressource qui reste à l’humanité outragée ;
mais notre lutte sera au moins digne de la cause delà liberté
humaine, et ne sera souillée d’aucun acte dont un homme
libre aurait à rougir. Encore une fois, au nom des nationaux
irlandais de l’Amérique que nous représentons-nous vous
remercions des sentiments généreux que vous avez manifes-
tés an faveur de nos pauvres frères qui. bien qu’innocents,
ainsi que nous savions qu’ils l’étaient, ont été sacrifiés à
l'impitoyable politique qui, en.ee siècle éclairé, perpétue
encore ia barbarie et la système féodal, et veut nous gou-
verner par la force et la terreur, lorsque le consentement
volontaire des gouvernés devrait être la seul titre à
l’autorité.
Des bons offices de ce genre sont plus puissants pour
unir ensemble les nations que les traités des parchemins
des diplomates,et quand viendra le jour où l’Irlande, répu-
blique indépendante, apparaîtra aux yeux du monde, daas
la grandeur et la plénitude de ia liberté, notre peuple n’ou-
bliera pas la voix, qui, an temp» de l’épreuve, l’aohaleureu-
sement applaudi : et, en mémoire de cette heure bénie, à
travers le profond océan, barrière élevée par la nature, et
la mer encore plus grande de gang que nos tyrans ont cher-
ché à mettre entre nous, la main de l’amitié et de la frater-
nité atteindra jusqu’à ses frères les républicains d’Angle-
terre qui, alors, espérons-le, seront affranchis du cauche-
mar d’un gouvernement dont la sottise et la déloyauté
préparent à l’Angleterre de nouveaux jours de tristesse
et de deuil.
Il est important de se tenir au courant de tous les
incidents qui marquent cet étrange mouvement, si
insaisissable dans ses agents, et si violent dans ses
moyens, qui plane aujourd’hui sur les deux mondes et
embrasse les éléments les plus divers. Après neuf
siècles d’oppression ce réveil de l’Irlande semble une
évocation de fantômes. Mais la faim et la tyrannie
sont de terribles magiciennes.
Conseil provincial d'Anvers,
Au mois de mai prochain, plus de la moitié du
Conseil provincial d’Anvers, c’est-à-dire vingt-
neuf conseillers sur cinquante-six, sont soumis
à réélection. De ces vingt-neuf conseillers
seize appartiennent au cantou d’Anvers. Les au-
tres cantons, qui auront à procéder à de nou-
velles élections provinciales, au mois de mai,
sont les cantons de Turnhout, de Puers, d’Heyst-
op-den-Berg, de Duffel, d’Herenthals et d’Aren-
donck. Ces derniers ne manqueront pas de nous
envoyer la fine fleur du cléricalisme, qui, de
temps immémorial, domine notre Conseil pro-
vincial. Quant au cantou d’Anvers, il compte,
parmi ses élus, des hommes de la trempe de MM.
Solvyns-Verdussen,(directeur dufJournal d’Anvers),
J. Vandewiel, Osy, Alfred Geelhaud,Blondel,etc.,
qui, en fait d’idées rélrogrades et cléricales, ne
le cèdent nullement à leurs collègues des cantons
précités. Les électeurs du canton d’Anvers, qui
comprend ceux de la ville et ceux de Borger-
hout, de Berchem, de Merxem et de Deurne, per-
sisteront-ils à renforcer la majorité actuelle ou
préféreront-ils envoyer au Conseil provincial
seize libéraux, afin que l'élément clérical ait au
moins un contre-poids? Cette dernière alternative
est la seule raisonnable et la seule équitable ; et
cependant nous sommes persuadé que l’Escaut,
qui se dit un journal libéral, fera chorus avec le
Journal d'Anvers, pour recommander aux électeurs
les protégés des Révérends Pères, toujours sous
prétexte de question anversoise.
N’est-il pas temps que l’exploitation de cette
question ait une fin ? N’est-il pas évident que
tous ces gens, qui ont attendu un mot d’ordre,
avant d’elcver la voix contre l’excès des charges
militaires, et qui jusque-là montraient la plus
grande indifférence, portent un masque et cher-
chent à atteindre un autre but que le but apparent?
Que nos lecteurs veuillent bien se rappeler
nos articles des 23, 26 et 30 décembre dernier,
concernant les membres dH Collége échevinal et
du Conseil communal d’Anvers, et ils n’hésiteront
plus à reconnaître avec nous que la plupart de
nos conseillers communaux et provinciaux ne
sont que des Rodins politiques, élus grâce aux
manoeuvres de la Commission des servitudes (clé-
ricales).
Sans rechercher oo qutscetie commission était
à son origine, il est incontestable qu’actuelle-
ment, elle n’est pins qu’un instrument à l’usage
des cléricaux, qui s’en servent pour diriger nos
élections et pour donner, de temps à autre, sous
forme da meeting, quelques représentations gra-
tuites au Théâtre des Variétés. Le président no-
minal de cette commission est M. d’Haae; mais le
président effectif, l’âme de cette commission, le
grand électeur d’Anvers, est ce personnage bi-
lieux, qui dirige également l’association de ia rue
St-Paul; qui corrige les discours que M. D’Hane
doit prononcer aux meetings; qui siège ordinai-
rement au bureau des meetings, à proximité de
M. d’Hane, qui souffle les décisions à prendre ;
qui ne veut accepter aucun mandat politique,
quoiqu’il soit éligible au Sénat ; qui n’a d’autre
ambition, pour le moment, que de se substituer
au corps électoral d’Anvers, en décidant souve-
rainement des candidatures aux places vacantes;
qui, assisté de ses deux secrétaires, MM. Alfred
Geelhand et Van Hissenhoven, fait convoquer la
commission de la rue des Juifs et compose l’ordre
du jour; qui a la véritable direction des débats ;
qui oppose son veto à toute mesure qu’il désap-
prouve et qui fait respecter sa décision, parce
que, dit-il, il dispose de l’Association de la rue
St-Paul et par conséquent de 2600 électeurs ; ce
qui est la vérité. Ce grand électeur d’Anvers est
en même temps le maître souverain du Jour-
nal d’Anvers et üe l'Escaut, parce que c’est lui
principalement qui fournit le nerf de la guerre,
en mettant ses amis politiques à contribution et
en envoyant chez les récalcitrants un révérend
père quelconque ; moyen qui réussit infaillible-
ment.
Encore une fois, n’est-il pas temps que toute
cette comédie finisse et que tous les libéraux,
sans aucune exception, se liguent et se coalisent
contre ces faiseurs, qui se cachent derrière quel-
ques personnalités vaniteuses et qui tirent la
ficelle des polichinelles du Théâtre des Variétés?
Que les libéraux soient divisés d’opinion sur
certaines questions, comme celles qui se ratta-
chent à l’organisation de l’armée et a la défense
nationale, cela se comprend et cette divergence
d’opinion remonte à un temps assez éioigné,ainsi
que le constate M. Ernest Vandenpeereboom,
dans son ouvrage sur le gouvernement représen-
tatif eu Belgique.
Mais lorsqu’on voit des griefs légitimes exploi-
tés d’une manière si impudente, par un parti qui
ne puise ses idées que dans le Syllabus et qui pro-
clame, au Congrès de Maimes, qu’il n’y a pas
assez de moines, ni de couvents dans notre pays,
alors qu’à Anvers les rues sont sillonnées de "jé-
suites, de capucins, de rédemptoristes, de récol-
lets, de religieux de toute espèce, quel est le vrai
libéral, qui ne sente la nécessité d’opposer une
barrièr» à ces ultramontains, dont le but est de
crétiniser la Belgique, comme iis ont crétiaisé
l’Espagne et l’Italie ?
Pour former cette barrière, il n’y a qu’un moyen,
c estjde n’envoyer dans les Assembléos.délibérantes
que des hommes bien décidés à combattre, non-
seulement les excès du militarisme, mais aussi
les excès, plus redoutables encore peut-être, du
cléricalisme et du jésuitisme, dont les doctrines
gangréneuses rongent le corps social, jusqu’à lui
enlever toute vitalité.
Puissent les électeurs se souvenir de ces véri-
tés, au mois de mai et au mois de juin prochains!
Les journaux officieux, les thui iféraires de l’Hô-
tel-de-Ville, ne soufflent mot de la scène tragico-
; comique qui a signalé la séance du Conseil corn-
î munal de samedi soir. Nous nous trompons, leur
chef-de-file en jésuitisme, le Handelsblad, saisit
l’occasion, non pas pour blâmer ses patrons de
transformer l’Hôtel-de-ville en théâtre des Varié-
tés, mais pour critiquer Je Précurseur d’avoir fait
ressortir le ridicule et l’inconvenance dépareilles
discussions.
La plupart des journaux de la capitale repro-
duisent notre compte-rendu de la séance du Con-
seil communal d’Anvers dans laquelle plusieurs
conseillers ont protesté par une retraite soudaine
contre l’arbitraire du bourgmestre, h’Indépendance
ajoute à notre article ces quelques lignes :
« Le crédit de M. le bourgmestre paraît assez sérieuse-
ment entamé dans sa bonne ville d’Anvers. Les dissenti-
ments du Conseil sont un de» symptômes du revirement
qui s’opère dans l'opinion publique de notre métropole
commerciale, et qui amènera bientôt sans doute la disso-
lution complète et la chute de !a coterie dominante encore,
mais déjà désorganisée. »
Service des postes. — Négligence.
La correspondance de France est encore une
fois aujourd’hui arrivée plusieurs heures en re-
tard. Depuis un mois l’irrégularité dans ce ser-
vice devient la règle et l’exactitude l’exception.
Nous ne saurions attribuer un pareil état de
choses qu’à la négligence. Si la ligne était ob-
struée par les neiges ou rendue difficile par les
inondations, nous comprendrions ces retards,,
mais aucune de ces exciises ne peut être invo-
quée par l’administration.
Nous appelons de nouveau sur ce fait l’atten-
tion de M. le ministre des trava.ux publics. Si la
négligence ne provient pas du service belge, il
est nécessaire de faire des réclamations auprès
de la direction du chemin de fer du Nord. Les
retards que nous signalons sont préjudiciables
au commerce et jettent une grande perturbation
dans toutes les correspondances.
Nous recevons la réclamation suivante :
MM. les employés de la poste,à la distribution des lettres,
y vont bien à leur aise, et ne paraissent s’occuper que mé-
diocrement des personnes qu’iis font attendre parfois ptn-
dant 3/4 d'heure, ce qui assurément, surtout en hiver, est
trop long. N’y aurait n pas moyen d'abréger ies lenteurs de
ce service surtout les jours og aucun service spécial,conime
la malle transatlantique, ne les justifie.
Les réclamations que nous formulons plus haut
répondent, au moins en partie, à celles de notre
correspondant. Les retards qu’éprouvent en ce
moment les arrivées des courriers, doivent né-
cessairement, à certains moments, causer de l’en-
combrement dans les bureaux destinataires et il
est évident que le public a à pâtir des consé-
quences de ces complications.
Les considérations suivantes, empruntées au Catho-
lique, nous paraissent très-dignes d’attention. Elles
s’adreooont - aux manipulai»»»don capitaux d’au-
trui » et s'appliquent d’une manière frappante à cer-
tains « manipulateurs .» qui ont joui et jouissent
encore du patronage tout particulier de la presse
cléricale :
Nos lecteurs ne trouvent-ils pas que les capitaliste», —
ou, si l’on veut, le public créditeur, — sont souvent bien in-
dulgents à l’égard de ces messieurs et se laissent aller, en
cas de perte, a une trop facile résignation? Sans doute, iis
ont le droit d’intenter aux directeurs, commissaires et
membres des conseils de surveillance, des actions en dom-
mages intérêts, mais ils le font trop rarement. Il en résulte
pour tous ces mandataires uüe fâcheuse sécurité, pleine de
péril pour les intérêts qui leur sont confiés. Il ne faut pas
seulement que les banquiers et leurs agents multiples et
divers soient menacés de poursuites pour actes formels
d’improbité, car ils sont enclins à manquer à leurs devoirs
sans qu’il y ait précisément improbité ou malversation dans
leur conduite.
La témérité, [imprudence, la négligence grava consti-
tuent des quasi délits et engagent ia responsabilité de ceux
qui s’en rendent coupables Puis viennent une fouie d’actes
et de manœuvres d’un caractère mixte, des habiletés plus
ou moiDS innocentes, par lesquelles on cherche à faire illu-
sion au public poui l'engager à souscrire ou pour mainte-
nir tes cours de la bourse, aux actionnaires eux mêmes
pour obtenir la ratification de la gestion et les empêcher
de vendre leurs actions, des promesses inconsidérées, des
explications qui brouillent la situation au lieu de [éclaircir.
Puis la complaisance et la confiance excessive de ceux qui,
nommés et payés pour se rendre comptede la marche des
affaires et pour surveiller, approuvent à l’aveugle et ren-
dent des témoignages a la légère, etc. etc.
Les intéressés se doivent rappeler que tous ces hommes
qui marnent leur fortune sont tenu» à un certain minimum
de soins et de précautions que la loi détermine. Il y a plus,
ils ne peuvent être malhabiles et incaoables au délà u’un
certain degré sans être tenus à inde nniser les victimes de
leur impérüie. Il faut et moralement et légalement, qu'ils
subissent les conséquences non seulement des fautes qu’ils
ont aperçues on commises sciemment, mais encore de celles
qu’ils auraient dû apercevoir, qu’ils auraient ap rçues s’ils
avaient eu le degré d’int lligimoe et de capacité qu’ils s’en-
gageaient eux mêmes a déployer quand ils acceptaient des
mandats de confiance.
On le voit, il y a là tout un ordre de faits auxquels on ne
songe pas assez à ce point de vue. A chacun sa juste part
de responsabilité. A l’auteur du mal ['obligation et ia charge
de le réparer.
Mais ia sévérité que nous recommandons n’aurait pas
seulement d’heureux effets au point de vue de la justice
distributive, d’heureux effets au point de vue de la morale.
E.le exercerait aussi la plus salutaire influence sur la mar-
che généra e des affaires dans l’ordre économique. Pour
que ies affaires prospèrent et sa développent, ce n’est pas
la confiance qui manque aujourd’hui, c est bien plutôt !a
défiance, la surveillance et le contrôle. On se fie infiniment
trop aux prospectus et aux promesses d’abord, puis aux
just fic»tioas,aux explications et aux nouvelles promesses.
Nous voudrions que le public, quand il est victime, deman-
dât â ceux qui n’ont cessé de le rassurer, de lui dire que
tout allait bien, ou de lui faire des promasses à la légère,
un compte sévère de leurs faits et de leurs discours.
Les articles 1382 et suivants du Code civil serviraient
parfaitement de base à ces demandes d’explications... et
de do nmages-intérêts.
. Sans cette sévérité, la position des manieurs de l’argent
’d’autrui est vraiment trop commode. Quand tout va bien,
ils s’engraissent et empochent des millions. Quand leur
gestion a amené des revers, ils se contentent d’adresser à
leurs pauvres actionnaires, pour toute compensation, des
compliments de condoléance bien sentis.
Ah ! si les affaires de spéculation se faisaient au grand
jour, si le public pouvait suivre et apprécier jour par jour
les opérations, se rendre compta de 1 emploi de i’argent,
de la nature des entreprises, des chances et des risques,
nous ne tiendrions pas ce langage, parce que le public de-
vrait s’en prendre à lui-même de ses déceptions et de ses
revers. Mais dans ces a'ffaires, tin contrôle complet, uni-
versel et incessant est impossible, fût-il accepté de tous
ceux envers lesquels il doit s’exercer. Il faut bien que, dans
une largo mesure, le public se fie à ses mandataires, sauf
à vérifier plus tard et a apprécier les laits accomplis. Dès
lors.il convient quau jour de la vérification et des expli-
cations on y regarde de près et on use da tout moyen légi-
time de forcer ceux qui ont agi seuls à réparer le tort causé
par eux.
— Vous me demandez mon argent, vous me conjurez de
vous le confier, vous jurez de le faire fructifier au décuple
et au centuple. Fort bien, la voilà. Mais gare à vous.mon-
sieur le faiseur de promesses, si cela tourne mal, j'y regar-
derai de près et si je vou« trouve en faute je ne vous mé-
nagerai pas? Nous faisons des vœux pour que le public,
qui rappelle trop souvent par son attitude et son inertie
résignée le mari battu et coûtent de la comédie, fasse valoir
résolument ses droits, qui sont aussi ceux de la morale.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. (Ligne de Sellante.) - Départ»
d’Anvsrs à 7-35 h., 10-25 matin; £-87,6-29 soi" vers Breda ef. Mcerdyk. ,
LIGNE SE LOUVAIN. — Départs d’Anvers vers- Lierre, Aerschet, üiest, Louvain,
Qttignies, Charleroi, Chaiellueau, viraux. Givet, Charlaville, Rainais, Paris, Namur, Arlon,
Luxembourg. Trêves, (fat Otthrolete (6-58 Lierre et Turnhout), 7-25 matin, (10-55 Lierre et
Turnhout), 12-40, (5-00 L.erre et Turnhout), 5.45, 7.54 «oir, ’
LIGNE DE HASSELT. — Départ» d’Anvers pour Diest, Hasselt, Maestricht et Aix-la-
Chapelle 7-26 matin. 12-40,5-45 soir,
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAES. - D’Anvers 7-30 h., 9, 11, 3, 5 et 7-00. -
De G and â 5-00,7-25, 9-30, 10-50, 2-50, 5-35 et 7.
coupons dk retour .journaiiers : D* classe, fr. 6.75; 2» cl.,fr. 4.50; 3»cl., fr. 3.00.
» ia Hollande.
» [Angleterre.
« la France...
» l’Allemagne.
» Etats-Unis..
» Brés.et Indes
Un numéro 20 centimes
i 28.—
52.—
17—
22—
22—
- 18.—
30—
sent.
an.
trim.
Paiement par anticipation
—O—
ÉTOILE BELGE.
Four la ville et la banlieue :
La prix de l’abonnement â
[ETOILE belge, par rentrembv
du Précurseur est de fr. 4 pa'
trimestre.
Tout le monde s’en trouvera bien, y compris les spécula-
teurs honnêtes et prudents qui ne se verront plus souffler
autant de capitaux dont ils feraient bon usage, au profit de
rivaux indignes ou incapables.
Nous publions ci-dessous les recettes approximatives
du chemin de fer de l’Etat pendant le mois de no-
vembre 1867.
Résumé comparatif provisoii e des produits du chemin
de fer de L'Etat.
MOIS.
Novembre 1866
» 1867
Différence en
(en plus.
1857
(enmoins
RESULTATS DEFINITIFS.
VOYAGEURS.
Mouvem-1. Recette,
903,877
901,181
2,696
Francs.
913,659.07
928,183.57
14,524.50
BAGAGES.
Mouvem^t. Recetto.
Quintaux
7,451
7,643
212
Francs.
30,176.26
33,223.99
3,047.83
MOIS.
Novembre 1866.....
» 1867....
Différence en 1867 :
En plus...........
Ea moins..........
RECETTES APPROXIMATIVES
des
équipages.
des chevaux
et
bestiaux.
Francs.
888.93
839.84
49.09
Francs.
45,597.67
30,478.40
15,119.27
Marchandises
Francs.
1,811,969.04
1,946,173.45
134,204.41
En novembre 1865, la nombre des voyageurs a été de
827,222, soit 73,959 de moins qu'en novembre 1807.
En novembre 1865, la recette des voyageurs a été de
fr. 935,721.12, soit fr.7,537.55 de plus qu’en novembre 1867.
Chambre de commerce d’Aiwers.
Séance du 6 janvier.
La Chambre décide d’insister de nouveau auprès de
M. le minis’re des finances sur les observations qu’elle
lui a présentées à l’appui d’une pétition des rafiineurs
beiges concernant certains points relatifs à l’execution
de ia convention internationale sur le régime des
sucres.
Elle a reçu les rapports des chambres de commerce
de Milwaukaa pour 1860 et de Cmcinati pour l’année
commerciale se terminant au 31 août 1867.
Commercé, marine, elc.
Voici la statistique officielle du mois de décembre
pour ce qui concerne les entrées, les sorties et les
existences actuelles des marchandises ci-après dési-
gnées, dans les entrepôts Royal, St-Fé’dx et Rubens :
DESIGNATION
DES
MARCHANDISES.
EXISTENCE
au 1r Déo.
Poids.
ESTnEES.
Poids.
SORTIES
Poids.
Marchandises diverses 31,139,405 14,746,282 10,184,600
EXISTENCE
au L' janv.
Poids.
35,701,087
Vans les chiffres ci-dessus les marchandises ci-après figurent
pour les quantités suivantes :
Cacao...............
Café ...............
Corinthes...........
Cuirs salés,........
Cuirs secs..........
Chanvre.............
Coton...............
Etoupes.............
Farines.............
Froment . ..........
Graines.............
Graisses et huiles__
Huile d’olive.......
Haricots............
Houblon.............
Laines..............
Lins ...............
Miel................
Orge..-.............
Poivre. ............
Peaux de moutons...
Riz.................
•usines............
Sirops et mélasses...
Seigle..............
•-ucre exotiqu-....
Idem de betteraves .
Salpêtre............
Tabac en feuilles___
Thé.................
Vesees..............
231,326
766 041
800,452
406,378
74 307
2000
22.688
39,783
11.700
170,000
932 777
108 116
2 887
15,322
8,423
8,358,516
35,943
211,996
59.592
837 284
3,001.133
204 981
1892
4 950
2,170 088
808,190
186,859
2,569,747
4,463
226 528
48,033
307.544
40 388
600
25744
1,164.005
116.209
13,010
46.184
216,763
21,656
132,000
13 «00
416,169
1-1.500
23,797
16 050
6 5187
656 ,>68
198 421
334,410
148
23,906
147,939
113.541
95 527
29,818
17.000
13,430
15.451
226 6-29
67.316
36.200
10,820
7,642 7S9
22,282
6,6 5
21,961
317,242
27 773
4.279
4,950
394,500
51 393
3.761
410,714
6ï5
207,920
844 632
764.949
618.395
84.877
2 000
5 688
26 95
21.993
1,107 376
981,640
84 926
2,887
50,686
8,423
932,495
36Ü17
343,996
52 977
829 123
3,130 060
193,708
21410
16.050
2,390.775
1,413.6 -5
376.019
2,493 434
3,931
Association libérale et constitutionnelle d’Anvers.
Un nouveau’acrutin aura lieu mardi et mercredi pro-
chains de 2 à 4 heures et da 7 à 9 heures du soir pour
l’élection du 4" membre du Comité central.
Conseil eomip.tffia! d'Anvers.
Ordre du jour de la séance du mercredi 8 janvier, ? heures.
Publicité facultative.
1. Abattoir public. — Rapport.
|2. Service de distribution d’eau.--Rapport.
3. Eglise de St-Jacques. — Legs.
4. Musée des académiciens. — Budget do 1868.
veau vote.
5. Théâtre royal, — Inspection du local — Rappoit
la commission.
Nou-
NOUVELLES ETRANGERES.
ESPAGNE.
La commission de la Chambre des députés nommée
pour répondre au discours de Sa couronne a soumis au
Cougrès le projet de réponse suivant.
Madame, ce fut toujours en heureux événement et un
gage de bon augure pour les représentants do la uation es-
pagnole de voir favorisé et honoré par la majesté du sou-
verain l’acte solennel du commencement de leur tâche.
Mais la témoignage spontané de respeciueuse affection et
d’adhésion enthousiaste par lequel Votre Majesté», été sa-
luée dans cette enceinte, et la chaleureuse attention avec
laquelle les corps législatifs et le paya entier ont écouté la
voix auguste de ia Reino, sont un indice certain qu’il y a
dans les circonstances présentes quelque chose do spécial
qui donne de la valeur à cet événement et lui prête le plus
vif caractère d’une heureuse importance.
Rare meut pourra-t-ou rencontrer dans m pratique et
l'exercice des institutions modernes un souverain et un
peuple dans une occasion plus favorable pour s’adresser de
cordiale» félicitation?’, £< pour conc>n.'t t leurs généreux
sentiments dans celui de la reconnaissance envers la Pro-
vidence dont le pouvoir conjure ies dangers et sauve les
sociétés.
Le Congrès, madame, s’associe au noble sentiment de
Votre Majesté et seplait à reconnaître l'éminent service
que la vigoureuse hardiesse de votre gouvernement a
rendu à la cause de l’ordre, de l’autorité et de la justice, en
combattant et en anéantissant la révolution armée ; il re-
connaît également'le service qu’a rendu à la même cause
la politique prudente et prévoyante de ce même gouverne-
ment. en interceptant les communications et en coupant les
chemins à la révolution doctrina;re, qui n’est ni moins dan-
gereuse! ni moins formidable.
Le spectacle que l’Espagne a offert en repoussant avec
horreur les criminelles tentatives d’une guerre civile allu-
mée et presque aussi'ôt étouffée sur divers points delà
Péninsule est un glorieux exploit ; exploit que relève en-
core la conduite héroïque de l’armée, dans laquelle se re-
flètent p!us au grand j mr pour sa gloire et pour celle de la
patrie le brilla,m honneur et la renommée des bataillons
espagnols. Votre gouvernement, en vous conseillant des
mesures d’indulgence et de clémence, et Voire Majesté en
les accueillant avec une promptitude maternelle, vous
avez interprété avec une heureuse sagesse le caractère
fidèle de cette nation ferme et persistante dan3 la lutte,
généreuse et douce dans le pardon ; c’est de la part du
vainqueur la plus honorable et la plus éclatante preuve de
son mérito personnel. L’armée et aussi la marine, psr les
services qu’elles ont rendus dans cette occasion, comme
dans toutes les auires, par tout ce que la patrie peut espé-
rer de leur concours pour maintenir toujours intacts dans
leur pays et dans tes pays éloignés les principes de l’indé-
pendance pour lesquels nos pères ont combattu, et pour
préserver de toute atteinte les objets sacrés dans lesquels
se résument nos gloires passées et présentes, l’armée et la
marine, a tous ces titres, méritent la haute estime dont
leur Reine les honore, et les remereîments sincères que la .
nation leur adresse.
A la rigueur, Madame, ce u’est pas aux députés qu’il ap-
partient de yanter l’élan généreux de la nation qu’ils repré-
sentent ; do cette nation qui, malgré la longue crise écono-
mique, malgré la rareté des produits de l’agriculture et la
paralisatiou du commerce, tristes résultats ue l’inquiétude
et des alarmes précédentes, a réussi, en obéissaut comme
toujours a la voix du patriotisme et aux impulsions de sa
grandeur naturelle, à répondre surabondamment aux de-
mandes da souscriptions volontaires pour un emprunt con-
sidérable, témoignage de confiance insigne et ineffaçable
que votre gouvernement seul peut apprécier dans toute sa
signification consolante. Au bienfait de la paix garantié et
de l’ordre moral rétablis, ce n’es' pas trop que les popula-
tions répondent parla double offrande de leurs sympaihies
et de leurs trésors. Le Congrès croit fermement qu’une
preuve si claire des résul ats qu’obtiennent toujours les
forces vital, s da notre patrie, qu’une amélioration durable
du crédit et surtout l’énergique persévérance àréaiiserdes
diminutions prudentes et. bien étudiées dans toutes les dé-
penses qui en sont susceptibles, produiront le véritable
équilibre des budgets, ce but auquel aspire V. M. et pour
lequel votre gouvernement peut compter sur la coopéra-
tion résolue et constante du Congrès, comme il compte déjà
sur la reconnaissance de la nation pour ce qu’il a fait dans
ce sens. Mais s’il ne convient pas aux’députés de louer à
l’excès les efforts et les généreux sentimen's des popula-
tions dont ils font partie, et au nom desquelles iis parlent,
il doit leur être permis d’exprimer leur satisfaction de l’é-
tat flatteur et pacifique de nos relations avec les puissances
amies, et de se foira les interprètes de la joie immense qui
a été produite dans tous les cœurs véritablement espagnols
et par conséquent catholiques, par les magnifiques paroles
de'V. M. relaiivement au pouvoir ponùfical ot favorable-
ment à l’indépendance et à la stabilité du pouvoir légitime
et des droits incontestables du saint-siège.
Votre gouvernement, en usant de l’initiative et en pre-
nant l’attitude convenable à unanaiion éminemment caihq-
liqus, et en offrant à l’empereur des Français, ami et allié
de l’Espagne, l’appui de noire coopération morale et memo
de nos forces, dans le cas où l'on croirait nécessaire de los
employer A la défense des droits légitimes du Saint-Siège-
a bien mérité de la nation, et il s’est montré digne do la
Reine qui occrpo heureusement le trône d’Isabelle Ire, et
digne unau! du paupie qui a combattu durant sept siècles
pour l’intégrité do sa foi Dans la lutta horrible da larévo- ,
Union contra la légitimité, do la foroo contre in droil.lo'
Saint Siège symbolise la cause du droit et de la légitimité
L’Espagne, par son amour filial envers la saint-Père, par
l’influence morale de son opinion, par sa parole et par don
vota si la conférence européenne vient à so réaliser, l’Es-
pagne tient son poste d’honneur et d-.- justice à côté du
Souverain Pontife, qui est ta plus auguste, la piüs câlme'et
la plus vénérable figure de l’histoire contemporaine.
1 e Congrès examinera avec l’attention convenable les
projets de loi relatifs aux plus hauts intérêts moraux et
religieux que vous voulez bien indiquer ; il a I a conscience-
qu’en fixant les principes fondamentaux de la loi organique
des tribunaux et de ceux du jugement en matière crimi-
nelle, et en proposant d’autre - résolutions tendant â [ad-
ministration plus expéditive de la justice et à l’heureuse
conclusion de graves affaires ecclésiastiques, on aura fait
un nouveau pas dans la voie des réformes utiles ; on aura
ainsi dirigé vers des questions vraiment utiles et impor-
tantes la précieuse activité, malheureusement dépensée,
trop fréquemment, en pure perte à encourager les élans
immo iérés des partis et la lutte stérile des vanités.
Le Congrus recevra avec plaisir, et il examinera avec
sollicitude le projet de loi d’instruction primaire, basée sur
le principe suprême de [union toujours maintenue en Es-
pagne entra l’Eglise et l’Etat pour l’immense bénéfice de
l’éducation populaire, assuré comme il l’est, que [abon-
dante semence du bon enseignement dans les premières
années de la vie s’étend à tous les âges et produit des
fruits salutaires dans la destinée ultérieure des individus,
dans 1 harmonie et la concorde des familles, dans le calme
et la prospérité des peuples. .
Le congrès discutera, avec un intérêt spécial, le projet
de loi organique des carrières de l’Etat, projet tendant ài
fermer pour toujours l’accès des emplois publics à [igno-
rance et à la faveur, et a l’ouvrir franchement à l’honneur
éprouvé et au mérite reconnu.
La nation entière s’associa à la douleur profonde tmpi-
rée à Votre Majesté par les terribles calamités qui affl'genl
nos frères d’Amérique et ceux d’uue partie de l’Océanie ;
suivant le noble exemple qui, cette fôis comme toujours,
iui est donné par la muniflee ice de sa Reine, ia nation con-
tribuera par le moyen de la souscription ouverte au soula-
gement, en sa limite possible, do tant do désastres. La.
métropole prouvera une fois de plus la sympathique pré-
dilection que lui inspirent ces régions éloignées, riche
joyau de la couronne d Espagne, vif souvenir d’impérissa-
bles gloires nationales.
L’ensemble des projets que vous daignez annoncer est
grandiose et important ; noble et ardue est l’entreprise que
votre gouvernement se propose de mener à tin, s’appuyant
sur [opinion publique et avec le concours dos cortès du
royaume. .
Consolider la tranquillité matérielle et morale, favoriser
le mouvement da >a richesse publique, diriger les cou-
rants de !a poliiique et do [administration de manière â
fertiliser ot à féconder [ancien champ de discordes et do
haioes, assurer le cours régulier des institutions représeu
'aiives qui régissent l’Espague, maintenir perpétuellement
verts les lauriers de [histoire et des traditions de,la patrie,
c’est là uu programme qui honore son auteur; ce qu*
rendra durable la mémoire de quiconque ia réalisera .
Fuissent le réaliser à [heure propice, !a souveraine et le
peuple, unis dans une généreuse aspiration, animés par
une foi vive, et les yeux tournés vers Celui par la volonté
souveraine duquel régnent les rois et font de justes lois les
législateurs. ’
Palais du Congrès, 30 décembre 1867. -
Signé : Severo Catalina, dose Fernandez E*pino,
Francisco Bottello. (Fpoca.)
ITALIE.
Ou écrit do Rome à la Presse, la r janvier :
M. Prudou, gén -rai du génie français, est i Rome, où il
surveille les travaux de ibrtifl jatiou que fait exécuter, par
las soldats pontificaux, le lieutenant-colonel du génie pon-
tifical, M. Lana. , , ,
Jusqu'ici, ces travaux se bornant aux monts Av un lin et
Janicule, aux rives intérieures du Tibre et aux murs qui
descendent de la porte Saint-Pancrace à la porte Portés».
On a renoncé à mettre en état da défense lo Monte-Mario
et les monts Parioli, car il faudrait, pour occuper le pr®
mierde ces monts, tout uu corps d’armée et de forts déta-
chements pour le second.
Eu vue de quelle éventualité prochaine fortifie t on à la
hâte la ville éternelle? Quoi siège nouveau menace cotte
place 1 C’est ce que vous savez mieux que moi. La conduite
de [Italie, son langage, sa politique équivoque, autant que
sonrêve d’unitéavec Rome capitale, la poussent àde folles
entreprises. Qu’elle s’assure une alliance,- celle da la Rus-
sie, par x ’tur1', et .qu’elle croie à la neutralité de l’Au - |