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LE PRECURSEUR, Samedi Si Jam 1er 184.3.
i»estana, Alejandro Olivan, général Manso, GarciaCarrasco, Antonio de
Los Rios Rosas (directeur du Sol,) L. José Sartorius (directeur de \'He-
raldo.) (Heraldo).
FRANCE.
Paris, 17 janvier. ■— L’adresse de la Chambre des Pairs a été discutée
hier dans les bureaux. Il parait que la discussion a été vive, et que dans
quelques bureaux elle s’est prolongée jusqu’à la nuit.Ellea porté princi-
palement sur le droit de visite dont le projet d’adresse neparlerait pas.
On raconte que dans un bureau les voix ont été partagées ; c’est le seul,
à ce qu’on assure, où elles ont été comptées. Dans quelques autres il
paraîtrait que la question aurait été à peine soulevée et n’aurait donné
lieu à aucun débat. _
La commission s’est réunie dans la soirée pour délibérer sur les ob-
servations qui ont été recueillies dansles bureauxparchaquecommis-
saire et s’est ajournée à demain. La lecture et la discussion de l’adresse
en séance publique n’auront lieu que vendredi. (J. des Débats.)
— La commission de l'adresse se réunira demain pour entendre la
première lecture du travail de son rapporteur. Ce projet ne sera lu, as-
sure-l-on, qu’après la discussion de l’adresse à la Chambre des Pairs.
— La grande commission vinicole,composée de cent députés, se réu-
nira demain, dans l’une des salles de la Chambre, pour entendre le rap-
port de M. Mauguin, et les observations des divers délégués de cette
industrie.On préparait aujourd’hui un immense local pour celte séance.
— Le 1' bureau de la Chambre des députés a examiné hier le projet
de loi sur les sucres. Plusieurs membres se sont tait entendre. MM. de
Tocqueville, Baude, Saglio, ont défendu le projet de loi. M. Talabot s’est
prononcé pour le système de péréquation progressive de l’impôt. MM.
Daloz, Molin, Chasles, ont parlé à peu près dans ce sens.
M. Talabot a été nommé commissaire par 18 voix sur 51. M. Dalloz et
M. Baude en ont eu chacun 4, les autres voix ont été réparties entre MM.
Chasles et Bineau.
En résumé, sur neuf commissaires, huit sont contraires au projet de
loi; un seul, comme on sait, lui est favorable, c’est M. Berryer. Le nom-
bre des votants, dans les 9 bureaux, a été de 520 environ; sur ce nom-
bre, les adversaires du projet de loi ont eu à peu près 216 voix, ses par-
tisans 104. (Journal des Débats.)
— La chapelle qu’on élève à Sablonville, à la mémoire du duc d’Or-
léans , se poursuit, malgré l’hiver. On l’a enveloppée d’une immense
baraque faite en planches, sous laquelle travaillent les ouvriers.
— Une disposition du testament de S. A. R. le duc d’Orléans estainsi
conçue :
« Comme c’est le comte Mole qui m’a marié, quia reçu mon fils à sa
naissance, comme il a rattaché à mon mariage le grand acte del’amnis-
tie,ce premier pas vers la fusion de tous les Français par l’oubli du passé
et un intérêt commun dans l’avenir, je veux lui léguer un témoignage
spécial de mes sentiments et je le prie d’accepter les deux tableaux de
Mignon, de mon ami Scheffer, qui sont parmi ceux de ma galerie que
j’aime le mieux. »
Une lettre touchante de M">c la duchesse d’Orléans a fait connaître au
comte Molé la disposition testamentaire qui le concernait.
— M. Ratti Menton, qui était consul à Damas lors de l’assassinat du
père Thomas et qui a joué un rôle si honorable dans cette triste affaire,
vient d’être nommé consul à Canton ; il va partir, avec la mission de
faire un travail au sujet de nos futures relations commerciales avec
l’empire ottoman.
— On lit dans le Sémaphore de Marseille, du 16 janvier :
Le paquebot d’Orient qui aurait dû être rendu à Marseille le 11 n’était
pas encore arrivé hier dans la soirée. Le paquebot de la correspondance
d’Afrique partie d’Alger le 5 était également encore attendu hier matin
à Toulon. On suppose que ces deux bateaux à vapeur auront été forcés
de relâcher dans quelque port soit pour cause d’avaries soit par l’effet
du mauvais temps
— Uulletln de in Bourse. — Le mouvement, de hausse produit hier
par la nouvelle des achats de la Caissedes dépôts et consignations s’est
un peu arrêté à la bourse d’aujourd’hui. U y avait quelques offres à la
clôture du parquet. On pensait qu’il y aurait un peu de faiblesse pen-
dant la discussion de l’adresse. La rentes p. c. a ouvert à 79-45 et est
tombée à 79-55 ;Ie 5 p. c. ouvert à 120-45 est tombé à 120-55.— La rente
active d’Espagne était à 24; la passive à 5 7i8. L’emprunt belge de 1840
a fait 105; la Banque belge 762-50.
Un voleur pittoresque.
Un voleur tout-à-fait hors ligne, un de ces habiles et persévérants
industriels taillés sur le patron des célébrités du genre, telles que Fos-
sard, qui enleva le médailler des antiques, ou Cognard Saint-Hélène,
parvenu au grade de colonel, le nommé Legendre, condamné le 15 fé-
vrier 1820 à cinq années de prison, arrêté cent fois depuis, impliqué
successivement dans tous les vols fameux commis à Paris depuis sa li-
bération, notamment dans ceux du bijoutier Tugot, dans la boutique
duquel furent enlevés au Palais-Royal pour 125,000 fr. de valeurs; du
sieur Regnauldin, dont la perte, s’élevant à 60,000 fr., causa, malgré sa
bonne réputation, la ruine; du sieur Carton, bijoutier au faubourg Pois-
sonnière, qui perdit près de 50,000 fr., Legendre, disons-nous, contre
lequel avaient été lancés quatorze mandats, sous un nombre égal de
préventions, et que la police recherchait vainement depuis long-temps,
vient d’être arrêté par le service de sûreté dans un élégant apparte-
ment qu’il occupait incognito, on le comprend, rue de Grammonl, 26.
Cet individu, dont l’existence entière donnerait matière à un roman
plus curieux et incidenté que tous ceux que peut enfanter l'imagina-
tion féconde de nos écrivains, avait dès long-temps acquis par ses mé-
faits une sorte de fortune, ou du moins d’aisance. Elégant dans sa mine,
insinuant dans ses manières, et ayant d'ailleurs reçu une bonne éduca-
tion, il avait cessé depuis quelques années de commettre par lui-même
ses soustractions. Il concevait le plan d’un vol, d’une expédition aven-
tureuse; il en combinait les chances, en assurait les moyens, puis en
confiait l’exécution à ceux de ses anciens complices ou camarades de
prison qu’il croyait le plus capables d’en garantir le succès. C’est ainsi
qu’il se trouva successivement affilié aux nommés Labussière, Coulmon,
Ohivot, Henry Lapoule, Tellier et autres, que l’on a vus figurer, à di-
verses reprises, sur les bancs de la cour d’assises, dans les affaires des
55 et des 79 voleurs.
Toutes les fois que Legendre s’était trouvé compromis dans de sem-
blables associations, il avait su fuir ou présenter des moyens de discul-
pation victorieux, car son habitude était de mettre toujours les autres
en avant, de se tenir derrière le rideau, et de ne paraître que pour re-
cueillir sa part lorsqu’il n’y avait plus de danger possible. Son écrou, à
la date du 14 janvier, le place sous l’inculpation de vols qualifiés commis
étant en état de récidive, de complicité avec des associations de malfai-
teurs.
La Taverne des Deux-Mondes.
En entrant dans la galerie de l’Opéra par le boulevard, vous voyez
sur le mur de grosses majuscules qui veulent dire : Taverne des Deux-
Mondes. Or, comme on est toujours d’un monde quelconque en atten-
dant qu’on soit de l’autre monde, il suffit qu’on ait l’intention de dîner
confortablement en échange de 2 fr.25 c. pour avoir droit d’entrer à la
Taverne des Deux-Mondes.
Celte taverne était autrefois un bal sous l’invocation d’Idalie. N’est-il
pas curieux de voir comment on se restaure dans la salle du bal d’Idalie
restaurée en restaurant ?
J’ai entendu dire qu’il n’y a rien de nouveau sous lesoleil. — Sous le
soleil, soit; mais il n’en est pas de même sous le passage de l’Opéra.On y
trouve une pleine révolution delà restauration.D’abord,on pense que le
peintre s’est trompé sur l’enseigne et qu’il admis un T. pour un C.; au
lieu d’une Taverne on croit trouver devant soi une Caverne, quand on
se voit dans une grotte de dix pieds de tour au bas de laquelle bruit un
lac gigantesque de cinq pieds de long sur trois de large. C’est dans ce
lac que s’ébattent tous les poissons du monde : les carpes ne font qu’un
saut de leur gîte aquatique à la poêle à frire;les brochets, les saumons,
les barbues, poissons de mer, poissons d’eau douce, y vivent dans la
meilleure intelligence,et répondent à l’appel deleur nom quand la cui-
sine les réclame. Au bas du lac parquent les huîtres.On ne s’y arrête pas,
et l’on sort de la grotte de Calypso après avoir entendu une Eucharis,
vêtue à la française, demander, un couteau à la main :
— Monsieur "désire-t-il une douzaine?
Au sortir de la grotte, on reconnaît qu’on est bien véritablement dans
une taverne, à voir de longues files de tables largement éclairées par
des gerbes degaz. Vous cherchez un coin pour vousasseoir.
Pardon, vous demande-t-on, où monsieur désire-t-il se placer. Est-ce
dans la galerie de Paris, dans celle de Madrid, de Londres ou dans les
salons de Vienne ou de Milan ? — Va pour Londres! j’y rencontrerai
peut-être le ministre Guizot.
Vous appelez le garçon. Un petit bonhomme vient à vous, et, tout en
préparant votre couvert, dit :
— Monsieur, je suis le mousse.
-Le couvert mis, vous criez de nouveau :
— Garçon, garçon !
— Monsieur, dit un de ceux-ci en vous présentant deux immenses
soupières pleines de potage:
— Je ne suis pas le garçon, je suis le potager.
Vous réclamez du pain, et vous entendez une voix crier :
— Par ici, le pannetierl
Vous vous fixez sur le choix d’un plat, et vous appelez de nouveau le
rçon :
— Nous ne sommes pas des garçons, vous dit le premier qui s’ap-
proche de vous, mais des officiers.— Des officiers? — Oui, monsieur, des
officiers de bouche. On nous nomme ainsi, parce que nous allons à l’of-
fice....Que désire monsieur? du bœuf à la portière, du patèdbeef, du
veau cendrillon ?
A ces dénominations insolites, vous ouvrez de grands yeux, mais vous
ne tardez pas à ouvrir, pour déguster, une bouclie plus grande encore.
Puis, vous trouvez sur la carte le chevreuil Mazagran, le rosporc, le riz
piémontaise, les croquettes à la Déjazet, et une multitude d’autres mets
dont vous ignorez absolument les noms de baptême. Ce sont en géné-
ral des mets avantageusement connus, qu’au moyen d’un léger chan-
gement, le tavernier a tenus de nouveau sur les plais baptismaux. Jetez
les yeux sur vos voisins des galeries de Madrid.de Paris, de Vienne.de
Milan : tous mangent à l’unisson. C’est une fusion de mâchoires en at-
tendant une fusion de peuples, et l’union humanitaire, qui est loin de
se manifester sur la carte du monde, se montre déjà sur la cai te du res-
taurateur.
Après quoi vous partez et remontez à la rue largement repus, et vous
prenez au choix, l’air ou le café. Cela ne regarde plus le restaurateur.
Telle est la Taverne des Deux-Mondes. Si les deux mondes l’igno-
raient, ils sauront, après avoir lu cet article, ce que c’est que leur ta-
verne.
HOLLANDE.
La Hâte, Ht) janvier. — Nous recevons à l’instant, et nous nous em-
pressons de publier, le bulletin suivant sur l’heureuse et la prompte
convalescence du Roi :
u L’état de S. M. étant très satisfaisant, il ne sera plus publié de bul-
letins.
» Le 20 janvier 1845. > Signé : Everard, Beckers. »
S. M., par arrêté du 16 de ce mois, a autorisé M. B. C. Koekkoek.pein-
tre de paysages, à accepter et à porter les insignes de chevalier de l’or-
dre de Léopold, dont il a été décoré par S. M. le Roi des Belges.
Seconde Chambre des Etats-Eénéraux.
Séance du U) janvier.
Dans celte séance, l’assemblée a reçu, entr’autres : 1° Une pétition
de négociants et d’armateurs à Amsterdam,contenant des observations
contre quelques clauses du traité du 5 novembre ; 2» une adresse de la
chambre de commerce de Venloo, contenant des objections contre ce
traité en ce qui concerne les articles sur les droits de navigation de la
Meuse.
La commission des pétitions a fait son rapport surla requête dumajor
de Greuve, tendant à ce que la chambre l’autorise à poursuivre en jus-
tice S. Exc. le directeur-général de la guerre. Conformément à l’avis de
la commission, il est passé l’ordre du jour sur cette pétition; la Chambre
se déclarant non-compétente pour en connaître.
La séance est levée.
SIEIiGI^ÎJE.
Bruxelles, 21 jan vier. — Le sénat est convoqué pour jeudi prochain,
S6 de ce mois»
— Une course intéressante a eu lieu jeudi à une heure, par suite d’un
pari qui s’est engagé au cercle du Parc.
Les parieurs étaient MM. le comte A. de Liedekerke et le baron de
Dooff.
Il s’agissait d’aller en tilbury de Bruxelles à Groenendael. D’après les
conditions du pari les deux concurrents ont tiré au sort à qui partirait
le premier, celui que le sort n’a pas désigné ne pouvant partir qu’à un
quart-d’heure d’intervalle, et devant cependant tâcher d’arriver le pre-
mier.
Nous apprenons avec surprise, que les amateurs pariaient en général
pour celui des deux concurrents qui devait partir le dernier.
.M. de Liedekerke a engagé un cheval irlandais plein de feu etde viva-
cité, mais peut-être trop vif. M. de Dooff une belle et vigoureuse ju-
ment anglaise.
Les parieurs étaient seuls dans le tilbury, M. de Dooff s’étant trouvé
indisposé, a chargé son beau-frère, M. le baron de Blommaert, de con-
duire sa jument.
On compte huit milles de Bruxelles à Gronendael. Les chevaux ne
doivent aller qu’au trot. M. Liedekerke a offert de parier qu’il ferait le
trajet en quarante minutes.
Le départ a eu lieu à l'heure indiquée, de l’embranchement des deux
routes à la porte de Namur.
C’est M. le comte de Liedekerke qui est parti le premier. M. le baron
de Blomaert a suivi. L’intervalle qui d’abord avait été fixé à un quart
d’heure a été abrégé et réduit à quelques minutes.
Le pari a étégagné par M. lecomte de Liedekerke; ila gagné aussi les
paris qui avaient pour objet la durée delà course.
Il est arrivé au but, l’auberge de Groenendael, en 52 minutes et un
quart. M. de Blomaert n’est arrivé qu’en 57 minuLes.
Le cheval irlandais de M. de Liedekerke,qui est à proprement parler
un double poney, était presque aussi frais à l’arrivée qu’au départ ; au
bout d’une heure il a été ramené à Bruxelles. La jument de M. de Dooff
paraissait au contraire très fatiguée.
On a calculé que le trajet de Bruxelles à Groenendael en 42 minutes
équivaut à un peu plus de cinq lieues à l’heure.
CHAMBKE UES BEPIIESEÏTAXTS.
Séance du 20 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. DE BEU R , VICE-PRÉSIDENT.
Sommaire. — Analyse des pétitions.— Rapport par M. Zoude, au nom
de la commission des pétitions. — Motion d’ordre de M. Mercier au
sujet des fraudes électorales. — Reprise de la délibération sur kchapi-
tre III du budget des travaux publics (Chemin de fer.)
A une heure et demie la séance est ouverte; la rédaction du procès-
verbal est adoptée.
Les pétitions suivantes sont adressées à la Chambre :
« Le conseil communal de Hamont demande que cette commune ne
soit pas appelée à concourir dans les frais d’établissement du canal de
la Campine. >• — Renvoi à la commission des pétitions.
« Les sauniers de la ville de Peruwels demandent le rejet de la dispo-
sition du projet de loi sur le sel, qui consacre le libre usage de l’eau de
mer dans la fabrication du sel. » — Renvoi à la section centrale chargée
de l’examen du projet de loi sur le sel.
« Plusieurs marchands de drap de Bruxelles demandent que des me-
sures soient prises pour empêcher l’importation en Belgique d’habits
confectionnés en Angleterre. « — Renvoi, sur la proposition deM. David,
à la section centrale qui a été chargée de l’examen du projet de loi por-
tant modification au tarif des droits d’entrée.
m. zocde, au nom de la commission des pétitions,présente le rapport
sur une réclamation d’un grand nombre d’habitants de Marchienne-au-
Pont, contre l’emplacement nouveau qui a été choisi pour la construc-
tion du pont sur la Sambre.
La commission propose le renvoi à M. le ministre des travaux pu-
blies. aveedemande d’explications.
m. piRMEz. Nous sommes à la discussion du budget des travaux pu-
blics. M. le ministre doit être au courant de l’affaire, il serait bon qu’il
donnât des renseignements immédiats.
m. i.e ministre des travacx publics donne lecture du rapport de
l’inspecteur-général des ponts-et-chaussées, par suite duquel le nou-
vel emplacement du pont a été choisi dans l’intérêt surtout de la navi-
gation.
Le ministre ajoute qu’aucune réclamation ne lui aélé transmise en
temps utile, et que la seule pétition qu’il ait reçue, lui est arrivée après
que les travaux étaient commencés.
»i. Dumont. J’entends dire que les réclamations sont arrivées tardi-
vement; mais il me semble que le déplacement du pont aurait dû êLre
précédé d’ti ne enquête de corn modo et incommodo ; l’ancienne construc-
tion était favorable aux habitants; on dit qu’il n’y a que les boutiquiers
qui réclament, je le conçois aisément.
Est-il donc surprenant que des boutiquiers qui se voient privés
d’une communication qui était leur principale ressource, se sentent
blessés, et se plaignent ? Mais ces boutiquiers, mais celte rue quA con-
duit à l’ancien pont forment les trois quarts de la population et de la
viUe.
Les concessionnaires de l’ancien pont étaient intéressés dans la con-
struction delà route de Beaumont. Aux termes de leur traité, ils étaient
astreints au paiement d’une somme pour rélargissement de la route,
et au paiement d’une autre somme pour l’entretien et les réparations
du pont. Ces deux sommes s’élèveraient ensemble à 60,060 fr. et par le
nouveau plan, cette somme de 60,000 fr. est abandonnée, le gouverne-
ment se charge de tout.
Il s agit d’un détour de 700 mètres ; je ne comprends pas que pour
éviter un inconvénient aussi peu important on mécontente une ville
dont les trois quarts des habitants sont intéressés au maintien de l’an-
cien pont. D’après le nouveau plan, le pont ne conduira plus à rien. Je
désire que M. le ministre revoie cette affaire et qu'il se défie un peu
des rapports des ingénieurs qui n’ont en vue que ta correction de leurs
travaux, que la beauté des lignes, et qui se préoccupent fort peu des
intérêts particuliers et communaux.
m. piRMEz. I.e nom seul de la commune de Marchicnne-au-Pont, indi-
que l’ancienneté du pont que l’on veut abandonner, et permet de pen-
ser que tous les intérêts ont convergé vers celle ancienne voie de com-
munication. Des intérêts anciens méritent d’être pris en considération
sérieuse. Je me joins à mon honorable collègue pour engager M. le mi-
nistre à étudier de nouveau la question.
m. le ministre des travaex PERI,ics. Je ne m’attendais pas à l’inter-
pellation , je n’ai donc que la seule pièce dont j’ai donné lecture à la
Chambre. Je n’ai aucun des documents relatifs à l’enquête.
m VERiiAEGEN. Il faut maintenir les conclusions delà commission; ren-
voyer la pétition à M. le ministre des travaux publics, avec demande
d’explications.
m. DUMONT. Il parait qu’il y a dissentiment dans le conseil communal;;
il faudrait consulter les autorités provinciales.
Les conclusions de la commission sonL adop’.éps.
m. mercier (pour une motion d’ordre).Dans la séance du 14 décembre
dernier, j’ai appelé l’attention delà Chambre et du gouvernement sur
les manœuvres frauduleuses, à l’aide desquelles, dans certaines provin-
ces, on essaie de conférer les droits électoraux à des personnes qui n’y
ont pas droit. Je ne prétends pas que l’enquête promise par M. le mi-
nistre de l’intérieur soit terminée, mais je pense que la discussion qui a
eu lieu dans la Chambre et les renseignements que M. le ministre de
l’intérieur peut avoir obtenu déjà, lui ont prouvé suffisammentla néces-
sité de présenter une loi. Il importe que cette loi soit présentée dans le
plus bref délai. La session actuelle peut ne pas être très longue, et un
retard ferait peser une grave responsabilité sur le gouvernement. Pen-
dant que la Chambre étudiera et discutera le projet de loi, l’enquête se
complétera et nous prendrons en considération les renseignements qui
nous seront fournis.
Je demande donc à M. le ministre de l’intérieur s’il est en mesure de
présenter un projet de loi, et j’insiste pour que ce projet soit présenté
dans le plus bref délai.
m. le ministre de l’intérieur. On aurait pu croire querenquéteque
j’ai ordonnée, par suite du vœu manifesté par la Chambre, serait pro-
chainement achevée, et qu’un projet de loi pourrait être soumis à la
Chambre comme conséquence de l’enquête. Telle eût été la marche na-
turelle. Mais il ne peut en être ainsi, et l’honorable préopinant a préve-
nu l’idée que je me proposais d’émettre.
Il n’est pas permis d’espérer quel’enquêtesoit prochainementtermi-
née ; il n’est pas permis d’espérer qu’elle le soit vers la fin de janvier.
Mais les faits connus aujourd’hui peuvent être considérés comme suffi-
sants pour déterminer la présentation d’un projet de loi, dans le sens
que j’ai indiqué en décembre dernier. C’est-à-dire que l’on imposerait
aux bases que je nommerai variables du cens électoral, un paiement an-
térieur de deux ans ou même trois ans. C’est là ce que j’ai trouvé de
plus équitable, et je pense pouvoir, versla fin de ce mois, saisir la Cham-
bre d’un projet de loi conçu dans ce système.
La Chambre reprend la délibération sur le chapitre III du budget des
travaux publics (Chemin de fer.)
MM. Pirmez, Dumont, de Lacoste, de Mérode.Deman-d’Attenrode, et
de Theux, reviennent sur les questions déjà agitées dans les deux pré-
cédentes séances.
m. le ministre des travaux publics donne des explications dans le
but de prouver que l’amendement de M. David, tendant à réduire de
douze cent mille francs le crédit demandé pour le service du chemin de
fer, n’est pas acceptable.
La discussion est continuée à demain à une heure.— La séance est
levée à quatre heure et demie.
ANVERS, SI JANVIER.
Le concours des bestiaux gras qui avait lieu annuellement la semaine
avant le Carnaval, aura lieu cette année et les années suivantes, la se-
maine avantla Chandeleur.Les bœufs seront pesés cette année le lundi
23 janvier et la distribution des médailles se fera le vendredi 27 janvier.
— Le bateau à vapeur attendu hier matin de Londres, n’est arrivé
que ce malin vers 6 heures. Ce sont les brouillards qui ont régné en
mer depuis deux jours, qui ont occasionné ce retard.
— On lit dans le Messager de Gand, du 20:
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons qu’un incendie
vient d’éclater au quartier St-Sauveur. Nous publierons demain des
détails sur ce sinistre.
— Pendant la journée d’hier, l’Escaut à Audenardea monté de 4 cen-
timètres, la Lys à Deynze de 5 centimètres et les eaux dans la ville de
Gand de 17 centimètres.
La côte ordinaire se trouve aujourd’hui dépassée à Audenarde de 0«>
78, à Deynze de 1» 34 età Gand de O™ 14.
— On écrit de Seraing, le 20 janvier :
Hier s’est terminée l’opération, aussi, difficile que périlleuse, du mon-
tage des deux chaînes supérieures de suspension du pont que l’on
établit sur la Meuse entre Seraing et Jemeppe. Toutes les mesures de
précaution avaient été prises pour que l’opération se terminât sans
accident.
L'effort total , tant pour le poids que pour la tension , était, pour
chaque chaîne , d’environ 25,000 kil. Ce fardeau a été levé au moyen de
deux vis attachées au sommet des colonnes et mises en jeu par des
leviers ; chaque vis pouvait résister à une force quintuple.
Cette opération a été excutée avec tous les soins qu’elle réclamait, et,
sous ce rapport, nous ne pouvons que faire l’éloge des ouvriers de l’éta-
blissement de Seraing, ainsique de leur habile directeur, qui a présidé
lui-même aux travaux.
— On lit dans la Gazette de Mons :
Par suite de nouvelles dispositions prises d’accord entre les autorités
belges et françaises, les habitants du département du Nord ne sont plus
dans l’obligation de se munir de passeports à l’étranger pour voyager,
par les chemins de fer, dans les deux provinces limitrophes de la Belgi-
que (la Flandre-Occidentale et le Hainaut). Pour aller plus loin, à Bruxel-
les par exemple, ils devront être porteurs d’un passeport à l’étranger.
La vérification des papiers n’aura plus lieu à l’entrée du royaume, mais
bien à celles des villes et des communes de la Belgique.
Cette nouvelle mesure, présentée comme une faveur aux habitants
du département du Nord, n’en a pas l’apparence;au fond il y a unedis-
position fiscale que l’on appréciera bientôt par la pratique. En effet, der-
nièrement avec un passeport ordinaire du coût de 2 francs, montré ou
échangé à l’entrée de la Belgique, on parcourait tout le royaume sans
autre ennui de police. Aujourd’hui cela sera suffisant pour aller à Mons
ou à Tournai, mais quand il s’agira de pousser jusqu’à Bruxelles, par-
cours de trois heures, il faudra prendre un passeport à l’étranger, du
coût de dix francs, ce qui ne laissera pas que d’augmenter un peu la
dépensede ce petit voyage. Nous pensons que cette mesure, si elle est
judaïquement exécutée, sera défavorable à la circulation des chemins
de fer de nos voisins, chez lesquels on allait en partie de famille et d’a-
mis, et par bandes, faire un tour de Belgique en deux fois 24 heures.
Aujourd’hui, dix compagnons qui voudraient aller diner à Bruxelles et
revenir le même jour, seraient obligés d’ajouter cent francs de passe-
port à leur écot. : c’est un peu cher.
— Aux élections du mois d’octobre dernier à Ostende, il y eut deux
doubles nominations qui ont exigé une élection nouvelle. Les électeurs
de la 1re section se sont réunis le 16 de ce mois, et au premier tour de
scrutin, M François Janssens, médecin, a été élu par 58 voix surl62 vo-
tants. Un scrutin de ballottage a eu lieu entre M. de Paepe, qui avait
obtenu 44 voix, et M. Emmanuel Vander Zweep qui en avait obtenu 52.
C’est M. de Paepe, receveur del’enregistrementet inspecteurdesdroits
d’écluse qui l’a emporlé.
— On écrit de Hambourg, 16 janvier:
Le comité de secours a publié aujourd'hui le 12' état des souscrip-
tions qu’il a reçues. Cet état va jusqu’au 31 décembre au soir et donne
une recette totale de 4,625,000 marcs banco. Il se trouve encore 987,608
marcs en caisse.
— On écrit de Berlin, 11 janvier:
« Parmi les présents d’étrennes que le roi a faits à la reine, on remar-
que la décoration del’Ordredes Cygnes deNotre-Dame.avec sou magni-
fique collier en or.
« Cet Ordre fut créé en 1440, àSpandau, parla femme de Frédéric 1»,
électeur de Brandebourg (chef de la dynastie actuelle de Prusse), dans
le but de récompenser les chevaliers de mœurs pures, c’est-à-dire ceux
qui menaient une vie pieuse et sobre, ce qui était fort rare à cette épo-
que, où presque tous les seigneurs féodaux se livraient au brigandage
et à l’ivrognerie. Dans le cours du siècle suivant, cette institution s’é-
teignit. Maintenant, on assure que le roi a l’intention de la faire revivre
dans le chapitre des Ordres royaux que S. M. tiendra le 18. mais avec
celte modification que les insignes de l’Ordre desCygnes neserontdon-
nés qu’à des femmes. On ajoute que S. M. la reine seranommée grande-
maîtresse de l’Ordre. »
— On écrit de Milan :
s Par ordre supérieur, il estinterdit au public de la ville de Milan de
redemander plus de deux fois un artiste dans la soirée. Dernièrement,
le commissaire de police a paru sur la scène pour en informer les spec-
tateurs, à l’occasion deTaglioni, et il était temps, car cet usage tour-
nait à l’abus de la façon la plus intolérable.Cette danseuse avait été rede-
mandée jusqu’à cinquante deux fois dans un seul ouvrage!... La consta-
tation du faitexigeaitnécessairementquelqu’un pourlescompter.Quand
M'ie Fanny Ellssler se montra à Milan avec MU'Taglioni, celle-ciavait eu
vingt fois cet honneur, et il fallut que M11» Fanny l’obtint trente, sans
cela, il y aurait eu abaissement. Ou comprendra que la chose devenant
si ridicule, le pouvoir a eu grandement raison d’en finir. »
— bîs tu idem. — Les tribunaux irlandais (petitessessions) n’y regar-
dent pas de si près dans l’application de leur pénalité. Dernièrement à
Roscommon, quelques tenanciers du marquis de Westmeath avaient
coupé des mottes de terre, et, pour ce fait, étaient condamnés à trois
mois d’emprisonnement. Quelques heures après leur retour ali logis» |