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» Ayant ainsi solidement établi la base du crédit maritime, eelui-ci pren-
dra so'n essor et se consolidera en observant les conditions de toute entre-
prise, savoir : la loyauté dans les transactions et le respect dû aux pro-
propriétés. » .
» Cette appréciation, ajoute le Recueil maritime, a été soumise a S. A. I.
le grand-duc grand-amiral. » .
Cette question est certainement de lapins haute importance pour la
Russie, et une de celles sur lesquelles on ne saurait assez appeler
l’attention de ses hommes d’Etat. Nous nous proposons de l’examiner
plus tard avec plus de détails, car nous n’ignorons pas que dans
tout pays, et en Russie plus qu’ailleurs, toute nouvelle organisation
appelée à remplacer un état ae choses suranné qui tient à un sys-
tème compliqué, ne peut être introduite isolément et du jour au len-
demain. Le système commercial de la Russie se compose, en effet, des
éléments les plus divers, qui, bien qu’excellents sans doute pour le
temps où ils ont été créés, ne répondent plus aux bssoins actuels, et
sont, au contraire, devenus des entraves réelles au développement
de la richesse nationale et à la facilité des transactions fies Guildes,
par exemple). Pour qu’une nouvelle organisation quelconque, en
fait de commerce, puisse produire tous les bienfaits dont elle est sus-
ceptible, il est donc nécessaire que le système général subisse
d’importantes réformes. Aussi n’est-ce pas en passant que de pareil-
les questions peuvent être traitées avec succès. Nous n’avons.voulu
aujourd’hui que prouver combien la prospérité de la nation russe
provoque en ce moment chez des étrangers de nobles et généreuses
sympathies et combien le gouvernement russe sait prêter une sage
attention à toute idée neuve, du moment qu’elle est reconnue mile et
pratique. Nous tenons aussi à constater qne parmi ces étrangers
dont les svmpathiespour la Russie se traduisent en faits aussi hono-
rables , l’auteur du mémoire en question appartient à la nation
Belge qui jouit elle-même de si vive sympathies en Russie. (Snrd.)
DEl’X-SICIEES.
Marseille, samedi, 9 janvier.
Le courrier de Naples du a de ce mois nous a apporté la nouvelle que le
râble du télérgaphe sous-marin s’est rompu dans la traversée du détroit de
Messine. Les ingénieurs recommenceront l’opération.. ■
Les secousses souterraines continuent, dans le royaume des Deux-Siciles.
Depuis le 17 décembre, la capitale a compté plus de quarante ébranlements.
Les fonds ont baissé de M i à 113. ■ .
ESPAGNE.
(Dépêche télégraphique.)
Madrid, 8 janvier.
Le départ de LL. AA. RR. le ducet la duchesse de Montpensier pour l’An-
dalousie paraît être fixé pour le 5 février.
Le journal La Espana dit que ie discours du
lYOne est rédigé.
On nous écrit de Madrid, le 5 janvier :
« On fait au palais de grands préparatifs pour le banquet qui sera
donné fi Mgr. Barili, nonce de sa Sainteté. Le nonce parait être dans les
meilleures dispositions pour terminer d’une manière satisfaisante le régle-
ment des questions religieuses pendantes et notamment la circonscription
des diocèses et les arrangements relatifs aux paroisses.
» Le travail de la rédaction des budgets est terminé; ils sont en étal d’êtye
présentés aux Cortès. .
» On continue à dire que M. Martinez de la Rosa doit sortir du cabinet et
céder la place à M. Isturitz; mais la place de M. Isturitz est déjà marquée au
sjénat dont il doit être le président. .
» 11 parait que décidément, le ministère posera et soutiendra dans les
Cortès la candidature deM. Mayans, pour la présidence de la Chambre des
députés. Déjà M. Mayans a très honorablement rempli ees fonctions plu-
sieurs fois, et l’on croit généralement que ccttc candidature obtiendra les
suffrages de l’Assemblée. Ii y a quelques jours l’opposition paraissait plus
compacte et plus sûre de son triomphe; aujourd’hui, clic a fondu, elle
semble être abattue. Du premier triomphe du ministère sut; cette question,
dépendra ta majorité sur laquelle il pourra compter dans les débats ulté-
rieurs. Le candidat des oppositions est toujours M. Bravo Murilio.
» Il est parti de Madrid un train pour Alicante. Nous allons, grâce à ce
chemin, nous 'trouver en communication directe avec la Méditerranée.
Madrid y gagnera considérablement;sur d’autres lignes,les travaux de cons-
truction sont poussés avec une grande activité.
» H a actuellement 5828 kilomètres de lignes ferrées concédées; 188 sont
en exploitation, 918 en construction, et il y en a un nombre c. nsidérable à
l’étude.
PORTEGAE
Une lettre de Lisbonne, à la date du 24 décembre, fait connaître
l’état d’amélioration de cette malheureuse cité :
« Je puis enfin vous dire que la fièvre ]aune n’existe plus parmi nous
qu’à l’état de souvenir. Le commerce reprend peu à peu, les équipages
commencent à circuler, les toilettes se renouvellent et les figures, naguère
si tristes, ne se trouvent plus que sous les vêtements de deuil.
« Notre malheureux Théâtre Français est sur les dents, et, au lieu d’une
compagnie bien organisée, il n’existe plus, hélas ! qu’une troupe en société,
disloquée, réduite et «murant de faim, si ce n’étaient les secours que quel-
ques personnes, par une exquise délicatesse, font parvenir aux plus néces-
siteux des artistes qui la composent, Hi quelques secours do France pou-
vaient éoalemcnt leur venir en aide, ce serait, je vous l’assure, un bienfait à
bonne adresse, car ces pauvres gens, ne pouvant continuer, vont se trouver
forcés d’implorer, auprès du consul, un passage gratuit pour un port de
France, sans savoir si,à tenir arrivée,ils ne seront pas arrêtés faute de moyens
pour continuer leur route.
» Plus heureux, les sociétaires du Théâtre-Italien sont pensionnes par
l’Etat, et, s’ils ne font pas recette, au moins ils vivent. C’était la première
année que te Théâtre-Français ne recevait pas de subvention, et un léger
«iédommagemenl’estmaintenant la seule espéraneedes survivants et.de ceux
demeurés à leur poste.
Les seules questions du jour sont celles de suspensions de paiement et
des héritages. Sous ce dernier rapport,il .est des choses presque incroyables,
et bon nombre de domestiques, de neveux et d'arriôre-pefits cousins sc
trouvent en ce moment à la tête de fortunes considérables. C’esfr presque un
revirement de société,
» Bien des gens, vous le savez, ont la manie de cacher leur petit trésor
dans la paillasse de leur lit.. Un soldat du 19e régiment d’infanterie, de fac-
tionà ,"endroit où Ton b.r'ûiaji tes literies des décédés, s’avisa d’en remuer les
cendres. Pn venait de brûler te modeste mobilier d’une pauvre femme qu’on
disait n’avoir' oins de parents. QiTarriv0-t-.il ? c’est que le militaire, retira de
dessous les cendi'PS quarante livres sterling et trois chaînes de gros jaseroil
en or Le jour même, Ja cantine du régiment était en fête,
» Les vapeurs de Nantes viennent mouiller maintenant en fscp de la
douane; leur service aura lie,u pomme avant l’épidémie.
» La température se maintient t&çjours au froid ; nous avons des journées
magnifiques, et, en dehors de la barre, lu mer est aussi calme que dans
nos bassins. »
A N G E E T E R R E.
Londres, 9 janvier.
l’opinion publique a jieine à se remettre de l’émotion produite par les
dernières dépêches de l’Inde ; il ne s’agit plus d’en atténuer les effets , cela
ne se pouvait que par la publication des dépêches détaillées du secrétaire
du gouvernement à Calcutta, M. Edmondstonc , dépêches qui furent si
constamment communiquées aux journaux de toutes les nuances quand il
s’agissait d’annoncer la prise de Delhi, l'arrivée du général Haveloek à
Lucknow, la marche briffante du colonel Greathead, et enfin le dégagement
de la résidence de Lucknow par sir Colin Campbell, mais que l’on supprime
constamment lorsque les nouvelles sont mauvaises on même simplement
douteuses. , . . .
Ces observations sont présentées ce matin encore par le Daily- \ews qui,
les trouvant sans réponse, et devinant les motifs secrets du gouvernement
pour cacher, ou du moins pour ajourner la connaissance de details sinistres,
ii signale les fautes nombreuses commises par cette politique d’éteignoir.
Ji va beaucoup de vrai dans les critiques Qu journal anglais, mais, bien que
le premier ministre soit enfin revenu des vacaiice» de Noël, ses organes
habituels le Moeniny Post ce matin, et le Globe ce soi) n’ont pas été plus
expansifs. ,
' C’est lundi prochain que commence faction de la loi sur le divorce votée
avec tant de peine pendant la session dernière ; mais l’opposition qui s’était
manifestée contre elle au banc des évêques à la Chambre des lords n’a. pas
disparu. Ce matin,le Morning Post publiela singulière ju“cslation de l’évê-
que d’Oxford dont voici le texte littéral :
« Régistre diocésain, 30 décembre 1857.
» Révérend Monsieur,
» L’acte du Parlement de la dernière session .« pour amender la loi rcla-
» tive aux causes de divorce et de mariage en Angleterre, » entrera en
» vigueur ie M du mois prochain, et je suis chargé, par ie chancelier du
» diocèse, de vous informer qu’après en avoir conféré avec le lord évêque à
» ce sujet, le chancelier vous prie de recevoir de lui les instructions sui-
» vantes, dans l’exercice de vos fonctions de Surrogate.
» A savoir, que vous n’accoifftez aucune autorisation de mariage à aucune
» personne qui aurait obtenu un décret pour la dissolution du mariage aux
» termes de cette loi, si le mari ou la femme (selon que le cas se présentera)
de cette personne divorcée existe encore.
» J’ai bien l’honneur, etc. » (Signé) John M. Havenport.
« Surrogate de la Cour du Consistoire de l’évêque d’Oxford. »
C’est là plus qu’une protestation contre la loi, c’est l’annulation formelle
d’une des dispositions édictées par cette loi. L’évêque d’Oxford est jusqu’ici
le seul qui ail été logique dans son opposition, mais son exemple pourra
être suivi parsÉ? collègues en divinité.
I.a peine du lunet ilans l'armée anglaise.
En vertu d’un ordre de l’amirauté, reçu à Chatam parle colonel E. A.
Parker, commandant cette division de l’infanterie légère de la marine
rovale, la totalité des troupes attachées au quartier-général delà division,
reçut l’ordre jeudi matin de se réunir sur le terrain situé derrière les
casernes, afin d’assister à l’exécution de la peine corporelle de 30 coups de
fouet portée par sentence du conseil de guerre du district contré John
Williams, simple soldat de la 6' compagnie pour s’être absenté de la caserne
et avoir vendu son équipement. Quoique ce soldat n’ait été que dix-huit
mois dans le corps des soldats do marine, il s’.c.st fait connaître comme in-
corrigible, a paru quatre fois déjà devant, les ,conseil,s de guerre et a été
condamné à diverges peines. Son attitude pendant ce supplice a été des plus
insouciantes; il a été immédiatement transporté à l'hôpital Melville pour être
soigné convenablement, fl y avait fort longtemps qu’un tetetiinent qç.rp.oj’pj
c’avait été infligé dans ta division de Chatham des soldais de manne, ’
celte augmentation, la réserve des billets s’est également accrue dans une
très-grande proportion, de 1,023,935 livres (25,598,375 francs) et s’élève
maintenant à 7,088,920 livres (177,223,000 fr.), chiffre qui n’est inférieur
que de 337,750 livres (8,443,750 francs) au chiffre de la réserve du 23 dé-
cembre, la veille de l’annulation de 2 millions sterling (50,000,000 francs)
d’émission ultra-légale. Une somme énorme de paiements arrivés à maturité
le 4 janvier a en même temps réduit le chiffre du portefeuille de 1,638,749
livres (40,968,725 fr.), de sorte que ce chapitre n’est plus que de 25,661,066
livres (641,526,650 fr.) La masse des renouvellements opérés à ia fin d’oc-
tobre grossit encore naturellement le portefeuille et le maintiendra encore
quelques semaines hors de proportion avec son chiffré ordinaire à cette
époque, mais il s’opérera sans doute une grande amélioration sur ce cha-
pitre d’ici la moitié du mois de février prochain, trois mois après la grande
action de la crise à son maximum.
Les chiffres que nous venons de relever constatent, du reste, une situa-1
tion bien meilleure qu’on ne l’aurait espéré après les désastres du dernier
trimestre de 1857.
Les comptes-courants particuliers continuent'à fléchir,mais lentement; au
6 janvier, la somme totale était encore de 14,845,877 livres (371,146,923 fr.)
chiffre anormal.
Le compte-courant du trésor créditeur a également fléchi, et ne s’élève
plus qu’à 7,190,661 livres (179,766,523 fr.) La diminution de 331,799 livres
(8,294,973 fr.), qu’il constate, s’explique par les paiements de fonctionnaires
qui s’effectuent à Noël et au jour de l’an ; le chiffre qui reste au crédit du
Trésor est encore assez considérable pour qu’il reste encore une balance de
5 à 4 millions sterlings (75 à 100 millions de fr.) après le paiement des inté-
rêts sur les Consolidés qui a commencé celte semaine, et dont le prochain
bilan nous donnera les résultats.
Ilourxe de Londres du O Janvier.
La Bourse très ferme à l’ouverture a fléchi dans la dernière heure elles
fonds publics sont maintenant de 1/8 environ plus faibles qu’hier, malgré
le compte rendu favorable de la Banque d’Angleterre.
Le 3 0/0 Consolidés est 94 7/8 95 au comptant et 95 1/8 1/4 à terme ; 5 0/0
réduits 95 1/8 1/4 ; 5 0/0 nouveau 98 1/8 3/8.
Les Bills de l’Echiquier sont fermes de 10 à 14 sli. de prime.
On a coté les fonds publics étrangers : 5 0/0 Brézil 100 7/8 ; 6 0/0 Buénos-
Ayres97 ; 3 0/0 Espagnols 41 1/2 ; 2 1/2 Hollandais 64 7/8 ; 3 0/0 Mexicains
20 7/8 ; 4 1/2 Pérou 80 1/2 ; 5 0/0 Portugais 45 à 44 3/4 ; 4 1/2 Pérou 56 à 55 ;
5 0/0 Sardes 881/2 à 87 7/8 ; 4 0/0 Turcs 90 1/2 à 99.
Dans les chemins de fer anglais il y a de l’activité. Sur les lignes étrangè-
res, on n’a coté que Grand-Luxembourg (act. const.) 8 à 7 7/8; Liège et
Naniur 8 3/4; Rhin Hollandais 9 5/8,
Hilan de la banque d'Angleterre.
Le bilan de In banque d’Angleterre au 6 janvier vient d’être publié et ce
premier bilan de l’année est très-favorable ; l’amélioration qui avait été un
peu moins décidée la semaine dernière que pendant les'deux semaines pré-
cédentes a repris un nouvel essor, et elle est signalée sur tous les chapitres
de ce bilan, et pour quelques-unes dans une proportion considérable.
Le chiffre du numéraire s’est élevé à 12,645,193 livres (316,079,825francs)
en augmentation de 1,188,252 livres fr.) ; malgré l’importance de
FRANCE.
(Correspondance particulière du PRÉCURSEUR.)
Paris, 9 janvier.
La polémique contre le Spectateur se fut sans doute ranimée du
côté de la presse anglaise sans les nouvelles apportées par la der-
nière malle des Indes, nouvelles qui absorbent en ce montent toutes
les feuilles de Londres. Aujourd’hui le silence semble donc s’être
établi sur cette question de l’alliance austro-britannique pour la
solution de laquelle on paraît attendre, comme d’un commun accord,
la décision des faits, c’est à dire le résultat des prochaines interpel-
lations deM. Disraeli à lord Palmerston et l’attitude des puissances
aux conférences qui vont s’ouvrir à Paris.
Cependant la question de la liberté de la navigation du Danube
prend depuis quelque temps une telle tournure que de l’aveu même
des journaux allemands, non seulement l’Autriche ne doit plus
compter eu cette occurrence sur l’appui de l’Angleterre, mais encore
qu’elle se trouve abandonnée des Etats riverains tels que la Bavière
et le Wurtemberg, auxquels leurs intérêts douaniers font une situa-
tion toute opposée à celle du cabinet de Vienne. Si je ne me trompe,
c’est là un premier indice qui n’est guère dans le sens de la thèse
soutenue par le Spectateur. Quel dommage que ce journal, au lieu
d’essayer de démontrer le prétendu isolement de la France n’ait pas
cherché à mettre en relief celui de l’Autriche. C’est pour le coup que
tout le monde aurait été de son avis.
Des lettres de Madrid du 5 janvier donnent des détails intéressants
au sujet des libéralités prodiguées par la reine à l’occasion de la
naissance du prince des Asturies.
La reine a vouluqu'unesommede 1500 francs fut donnée a chaque
enfant né ît Madrid le même jottV que le prince royal, s’il est fils d’un
employé n’ayant pas un traitement supérieur à mille francs.
Les filles recevront les sommes affectées à ces donations ainsi que
le montant des intérêts à l’époque de leur mariage, et les garçons à
l’époque de leur majorité.
En outre la ville de Madrid paiera pendant deux ans les frais de
nourrice aux 40 enfants de deux sexes né à Madrid et privés de ieur
mère depuis un mois avant l'accouchement de la reine jusqu’au jour
de la lre sortie de S. M. après son accouchement. Les femmes qui
ont perdu leur mari depuis un mois avant la naissance du prince
royal jusqu’au jour de la sortie de la reine recevront 500 réaux et
250 pour chacun de leurs enfants n’ayant pas atteint l’âge de 12 ans.
C’est le 5 janvier que commencent* les fêtes prescrites dans toute
l’Espagne afin de célébrer la naissance du prince des Asturies et ces
fêtes doivent durer 5 jours. La municipalité de Madrid a fait acqui-
sition de toutes les places des théâtres et les a offertes à S. M. pour
les représentations des 5 journées de réjouissances publiques. I.a
reine a décidé que ces billets seraient vendus par les soins des Daines
de Charité pour le produit en être distribué aux bureaux de bien-
faisance.
Pour la sortie solennelle de la Reine, l'autorité de la capitale a
invité lus habitants à orner de la façon la plus riche la façade de
leurs maisons et h illuminer durant trois nuits.
Les Espagnols, du reste, s'empressent d’obéir à toutes ces invita-
tions, et dans la classe populaire surtout, disent les lettres auxquel-
les j’emprunte ces informations, l’enthousiasme n’a jamais été aussi
grand en faveur d’Isabelle et de sa dynastie.
La hausse a repris à la Bourse d’aujourd’hui, et les actions de la
Banque ont rattrappé notamment ce qu’elles avaient perdu hier.
C’était en effet sur le bruit répandu d’une diminution de 50 millions
dans l’encaisse, diminution qui serait survenue depuis trois ou qua-
tre jours, que les actions de la Banque avaient baissé. Aujourd’hui
on ne se préoccupait plus de ce bruit. Les actions du Crédit mobilier
sont en faveur, par ce motif principal qu’on prétend qu'elles seront
l’objet en juillet' prochain d’un dividende de 75 francs. Le terme de
juillet est sans doute bien éloigné, mais vous savez que les boursiers
n’y regardent pas de si près.
La pièce des Fausses bonnes femmes, représentée hier au Théâtre
du Vaudeville, n’a y>as répondu à ce qu’on en attendait. On n’a pas
applaudi une seule fois, Los toilettes des actrices, qui étaient d’une
richesse dont rien ne saurait donner une içjée, n’ont même pas
obtenu leur succès ordinaire. Il y a cependant bien des mots qui
visent k l’esprit dans la pièce de MM. Barrière et Capendu, mais
comme on le disait au foyer pendant et après la pièce, ce n’est que
de l’esprit de Barrière.
A propos des toilettes extravagantes des actrices, l’on raconte que
c’est une surprise que ces dames s'étaient réciproquement ménagées,
car k la répétition générale, où il est de règle que les acteurs aient
le costume qu’ils doivent porter k la première représentation, les
actrices étaient toutes venues gves une mise ssse? simple,
Voici la température de Paris: le 9 Janvier, k minuit, 1 degré au-dessous
de zéro; à 6 heures ce matin, 2 degrés. A midi, 3 degrés au-dessus de Zéro.
C’est la température de la glace fondante.
— Les mariniers, montés sur des bateaux, ont travaillé, ce matin, sur le
bras St-Micliel, de la Seine, à rompre les glaces et à les chasser par mor-
ceaux, afin de parer aux terribles effets d’une débâcle qui aurait pu ei>
dommagèr les écluses mobijes de la Monnaie.
— Aujourd’hui samedi, jour de plug cp plus consacré aux mariages, 5 à
400 hyménées ont encore été consacrés à Paris,
— L’Eglise St-Sulpice a été rendue ce matin aux cérémonies dp culie.
Le grand calorifère a fonctionné, mais le petit, celui qui vient de faire une
S) terrible explosion est resté éteint, bien que te foyer principal n’ait éprouvé
aiifififl dommage. •
On' assorte/ ce .matin que parmi les blessés aucun n'avait succombé dans
la nuit. Le publié est nombreux sur le théâtre de la catastrophe, se faisant
raconter toutes les circonstances ppj- les placeuses de chaises.
La cause de l’accident est due à une main mai habile qui a trop chauffé
le calorifère et aussi à la mauvaise qualité des-tubes dont, depuis plusieurs
jom'l pi) entendait siffler les fuites. ....
— Le fgoj4 .continue à sévir, dit le Moniteur du Loiret du 9 janvier. La
Loire est compiéïémeaî prjge en plusieurs endroits, notamment devant le
quai Barentin jusqu’auprès dé la 'îfedçleine
Le fleuve continue de charrier des glaçons, contre ie çiçop dçsqijcls la
marine a pris partout les précautions ordinaires.
On écrit ,dç Naifto? que les glaces y arrivent en si grande quantité
qu’elles sont arrêtées sqps plnsiepps arches des ponts.
En Sologne, te (tesson .esf entièrement pris.
Le Cher est également geléste upc étéridn.e pongidéfapte; lgNjèyre est
complètement prise.
Il en est de même de la Mayenne. Dans les campagnes de ce département,
presque toutes les mares sont à sec, ce qui cause une grande gêne aux mé-
tayers obligés d’aller abreuver leurs bestiaux à des distancés très éloignées.
Le Rhône et H Saône, dans les eaux sont très basses en ce moment, sont
pris en différens endroits, et Je service des bateaux k vapeur est interrompu.
Le froid est générai et sévit partout avec la mèmç jrqen.sjté. A Rouen, les
conduites du gaz ont été gelées en piusieurs points, et dans un certain nom-
bre déniaisons on a dû recourir provisoirement à un autre mode d’éclairage,
— Nous lisons dans le Sémaphore de Marseille, du 8 :
« Le corps de M»* Rachel, ârriyé hier à 1» gare 4U chemju de fer, part ce
matin pour Paris. La dépouille mortelle de fiTlnstre trag.édpenp pst àpcopi
pagnée de sa sœur Sarah et de plusieurs autres personnes dé _sa ftehill.e et
de ses amis. La lettre suivante deM. S. Avigdor, président du consistoire
israélite de Nice et publiée par la Terre promise rétablit la vérité au sujet
des bruits relatifs à la conversion de M,le Rachel :
u Mon pl)ûr Kàrr. Rachel est morte hier soir à 11 heures. Elle a été assis-
» têe dans s,es 'flèfifipfs moment p?.r lp prière et les consolations de la religion
» israélite dans laquelle 'eljépst'n.ée. fyesirnoi qui ai envoyé, en ma qualité
» de président de l’administration ,du/epite'isfaiëntè, gup ‘ja demande nul
» m’en a été faite par Mac ggnffi ltefë,tes personnes de notre religion préjto?
» sées à ce pieux ministère. Mik> Rachel avait été visitée il y a deux mois déjà,
» par les membres de la Société de Bienfaisance israëlite'de Nice, et elio
» lepr avait fait manifester ie désir de les revoir, en les' assurant qu’elle
» étayt bien profondément déterminée à mourir dans la religion de ses
v pères." tÿ,q(ij précède fait ressortir assez énergiquement l’absurdité des
» bruits qui ont circulé sur la soj-d|s.apt conversion attribuée k Rachel.
» Agréezmp®saiuts afectöetis,
■ » S. Avigdor. »
— Nous lisons dans le Pays de Gaux, de Saint-Valéry. :
<*• Nous avons été témoins d’un fait extraordinaire et que nous aurions
refusé de croire, si nous ne l’avions vu de nos propres yeux.
» Un étranger, qui rêsjd,e en notre ville, s’est rendu" hier, vers midi, sur
la plage ; il s’est tranquillement dépouillé fie s,es vêteinens, puis s’est jeté à
l’eau sans la moindre hésitation, j.a mer n’était pas méritante, quoique
poussée par une bonne brise de vent de nord-est sec et très vif. Le ther-
momètre -était fort au-dessous de zéro et le froid assez intense, puisque l’eau
avait gelé dans les maisons et même dans les appartenons où l’on fait du
feu tout le jour. Le bain sans doute a paru un peu froid à notre homme,
car, après avoir nagé quelques brasses sur le dos, il n’a pas tardé à regagner
la terre et à reprendre ses vétemens.
» Nous ne savons si c’est en raison de la dose de chaleur que ce Monsieur
a à dépenser, ou en vertu d’un principe d’hygiène, qu’il s’est livré à l’exer-
cice de ia natation dans la saison où nous sommes et par un froid aussi vif,
mais le fait nous a paru assez excentrique pour mériter d’être enregistré. »
On écrit de Paris, 7 janvier, k l'Indépendance :
Un amateur des arts, M. Appfel laissa, il y a quelques années, un testa-
ment qui constituait au profil de la ville de Strasbourg une donation impor-
tante. Le testamént disait : « La présente donation a été constituée en vue
de procurer à l’art dramatique et musical une perfectibilité et un dévelop-
pement supérieurs à ceux qu’il a eus jusqu’ici à Strasbourg. »
Tout bien réglé, et non sans d’assez grandes difficultés préliminaires, le
revenu net de la dotation présenté une rente annuelle de 46,800 francs,dont
26,800 sont affectés à la création d’un Conservatoire de musique et à l’amé-
lioration de l’orchestre et des chœurs du théâtre, et 20,000 ajoutés à la sub-
vention de l’entreprise théâtrale.
La commission a cru répondre aux intentions du testateur en offrant aux
chefs du pupitre du théâtre une position stable et avantageuse, et en ren-
forçant l'orchestre et les chœurs par les élèves du Conservatoire.
L'enseignement du Conservatoire est entièrement gratuit et la direction
en est conférée au premier chef d’orchestre du théâtre. Le directeur est
nommé par le maire, ainsi que les professeurs qui sont tenus en même
temps de jouer les premières parties à Torcheslre. Les professeurs du Con-
servatoire doivent prêter gratuitement ieur concours à toutes les fêtes, aux
solennités religieuses et aux concerts de bienfaisance, lorsqu’ils en sont
requis par l'administration municipale.
Le directeur a un traitement de ir. 4,800 par an, le second chef d’orches-
tre, chargé de l’école des chœurs au Conservatoire, fr. 1,600, et tous les pro-
fesseurs chefs de pupitres de fr. 2,400 k 1,200. Enfin les élèves lauréats du
Conservatoire, admis à l’orchestre du théâtre, touchent 40 fr. par mois la
première année, 60 la seconde et 80 fr. la troisième. Après ce laps de temjis,
s'ils restent dans la ville, ils sont admis au concours pour les premières
parties. Tous les élèves sont tenus de jouer gratuitement au théâtre et de
prendre, au besoin, dans l’orchestre, la place de l’artiste qu’en éloignent la
maladie ou tout autre empêchement.
Lorsque le testament Appl'el fut connu, on s’imagina qu’à l’aide de ce
secours inespéré,-le théâtre de Strasbourg allait atteindre un degré très-
haut de prospérité. Il n’en a rien été. Cette scène est dans un état à peu
près aussi languissant que tes autres scènes de province.
Cela vient peut-être, dit-on, de ce que le testament Appfel a-été interprété
d’une manière un peu forcée, et plutôt en faveur de la ville que du théâtre
lui-même. Ou a fondé un Conservatoire qui est une propriété municipale,
qui forme des musiciens pour les leçons particulières des familles et pour
les fêtes de la ville. Et le théâtre'? il y gagne un orchestre meilleur, mais y
gagnc-t-il des chanteurs? Non. Car il ne peut les payer plus cher que Rouen,
que Nancy, que Bordeaux, les vingt-mille francs q’ui lui sont affectés dans
la donation figurant nécessairement en moins sur la subvention.
Bref, si la très-ingénieuse combinaison de la commission municipale a sas
partisans, elle aussi ses adversaires qui prétendent que la pensée de M.
Appfel n’a pas été complètement suivie et comprise. Du reste, la délibéra-
tion est aujourd'hui approuvée par l’autorité supérieure et il n’y a plus à y
revenir; mais j’ai cru devoir vous communiquer ces détails qui peuvent in-
téresseries personnes s’occupant des questions d’art.
Jusqu’ici on n’avait fait que parler de la décentralisation littéraire; il sem-
ble que nous arrivions k l’époque où l’on passera décidément de la théorie
aux faits. Hier on jouait avec succès à Rouen on opéra et qui est dû,
pour les paroles et pour la musique, à des auteurs delà localité. Aujour-
d’hui j’apprends de Caen que Ton y répète un drame en cinq actes et une
comédie en un acte de deux littérateurs de la ville.
Ces efforts de la muse locale doivent être suivis avec intérêt, car ils seront
peut-être l’un des éléments les plus puissants do la régénération dramatique.
En présence d’œuvres distinguées, le public aura souvent à rougir de la
faiblesse des interprètes, et les autorités municipales seront peu à peu con-
duites à s’occuper un peuplusdu théâtre.
Le plus grand mal actuellement est dans leur profonde indifférence. Le
théâtre est considéré comme une plaie, et on se débarrasse de lui à tout
prix. Si le public ne crie pas trop fort, tout va bien.
Il faudrait souvent bien peu de chose pour que tout marchât à souhait.
Voyez ce qui vient de se passcrà Nantes. On ne trouvait pas de directeur suf-
fisant, quoique, en pareille matière, ou n’ait pas l’habitude de se montrer
bien difficile. La ville, prise tout à fait au dépourvu et ne voulant point pas-
ser l’hiver sans spectacle, sc mit à exploiter elle-même son théâtre. Or,
voici ce qu’on écrit ;
« Le grand théâtre est devenu en pleine cité bretonne une source aurifère
qui prend un faux air de placer californien. Les recettes de novembre don-
nent un total de 30,126 fr. Décembre s’annonce sous les meilleurs auspices ;
les cinq premières recettes présentent un total de 6,616 fr. Il se trouve
qu’en adoptant un pis-aller la ville a fait une bonne affaire. »
La ville n’a pourtant pas trouvé de ressources qui ne fussent à la disposi-
tion des directeurs ordinaires. Mais elle inspire confiance, et cela suffit. Les
artistes viennent plus volontiers à elle et font mieux leur devoir, voyant
leur avenir assuré. Le publie qui sait qu’il n’y a point de misère derrière la
toile, assiste au spectacle dans de meilleures dispositions.
On ne recule pas devant l’achat d’une partition et Ton trouve des profits
là où d’autres n’aboutissaient qa’à ia ruine. Le même phénomène se repro-
duira à l’instant partout où une exploitation aisée et dégagée de toute préoc-
cupation étrangère à l’art succédera à des directeurs qui arrivent générale-
ment sans argent, obérés déjà de dettes contractées envers les correspon-
dants dramatiques et qu’il faut payer sur les premières recettes et n’ayant
jamais eu d’autre prétention que de vivre au jour le jour, au milieu d’em-
barras toujours renaissants, jusqu’à l’heure de l’inévitable liquidation; ce
qui ne les empêche pas de recommencer le même métier l’année suivante.
Voilà l’histoire d'hier, histoire bien connue, ot ce sera l’histoire de demain,
si, à défaut d’autre remède, on ne se décide pas à suivre partout l’exemple
de Nantes.
Bourse de Paris , du 9 Janvier.
La semaine s’est terminée par une Bourse excellente. Toutes les valeurs
étaient demandées aujourd’hui,et la série des réalisations paraissait épuisée.
La réaction d’hier avait attiré de nombreuses demandes sur notre marché,
et ranimé les capitaux. — La reprise a été générale, et a commencé par la
rente. Le 3 0/0 était resté hier à 70.10 à terme, et a débuté aujourd’hui à
70,13, et n’a pas tardé à s’élever à 70.40. 11 a fermé ainsi en hausse de 30
centimes, regagnant presque totalement ce qu’il avait perdu dans la précé-
dente Bourse.
Au comptant, les transactions étaient assez animées, et le cours de 70 fr.
a été reconquis facilement. — La rente 4 1/2 s’est tenue à 94.75 à terme et à
94 seulement au comptant.
On a négocié les actions de la banque de 3250 à 3,300 ; le Crédit foncier à
600 fr.; le comptoir descompte à 700.
Les Consolidés sont venus, sur les deux cotes d’aujourd’hui, à 95 1/4, avec
1/4 de hausse.
Le Crédit mobilier, demandé à 950, dès le début du parquet,s’est élevé en
clôture à 1,000 fr.
Les chemins de fer ôtaient assez bien tenus, mais l’amélioration était, sur
le marché, moins générale et moins remarquable que sur celui de la rente.
L’Orléans s’est avancé cependant de 5 fr. à 1435 ; le Nord ancien de 5 fr.
aussi à 975 ; le Nord nouveau était calme à 810, sans changement. Le Lyon
ancien, assez vivement recherché, s’est relevé de 5 fr. à 907,50 ; le Lyon
nouveau était stationnaire à 885 ; le midi de 380 à 582.50. L’Ouest a fléchi
de 2.50 à 715 ; le Grand-Central est resté sans changement à 647.50. — On
tenait les chemins Autrichiens à 755 ; les Lombards à 655 ; les Romains à
500 ; les Russes à 527.50 ; lesSaragosse à 525.
La Caisse Mirés s’est traitée à 390 ; les Ports de Marseille à 162.50; les
Rivoli à 103.15 ; les Voitures à 5i,25.
Fonds étrangers : Les emprunts Riémontais et Romain se maintiennent
fermes à 9Ó.50 et à 87, La Dette intérieure d’Espagne k fléchi de t/8 k 7/8;
le différé est à 26,
Bulletin météorologique.
Etat atmosphérique de divers points de L’Europe, le S janvier 1857
à 7 heures du matin.
Noms
des
stations.
Dunkerque. .
Mezières . .
Strasbourg. .
Tonnerre . .
Paris. . . .
Lollavtû . ,
Brest. . . .
Non-Vendée .
Limoges . .
Montauban .
Bavonrie. . .
Avignon . .
Lyort. ...
Besançon . .
Madrid . . .
Rome . . ,
furiù '• • .
Genève . . .
Bruxelles . .
Vienne . . .
Lisbonne . .
S'-Pétersbourg
Hauteur
du baromètre
en millim. (1)
le V
772.1
772.4
773.4
770.2
771.3
77 4
708.1
772.0
767.6
768.2
762.
vsm.i
7684
768; 3
772:3
760 .1
7I/5:Q
709.6
772.1
775.6
768.8
782.4
le fi
709.7
772.4
774.4
762.9
772.7
3
707; 8
769.3
768.5
774.0
774.4
770 ; 5
776:0
774;0
767.0
770-3
776:7
773.3
770.3
774.3
7714
781.5
VENT
0°0
5U2
6«9
9°3
5°4
Ii
1°2
6°3
2 “9
2°0
3«8
0°7
4“2
M
3°4
04
7“4
6»2
6«3
S.S.O. faible.
E. faible.
Calme.
S.E. faible.
S. faible.
K- të, îffljjfe-
S.O! faible.
E.s.E. faible.
N.E. faible.
nul.
faible.
E. faible,
lai OU*.
.0. faillie
presque
faible.
NJ*, fâihie.
N.E; fàjlite: -
S.S.li, modéré.
S.S.O, faible.
S.E. presque nul.
N. N.E. assez fort.
O. faible.
ÉTAT DU CIEL.
Pluie.
Couvert.
Brouillard. *
Couvert
Couvert.
Sppyeri,
Couvert.
Cris.
Beau.
Couvert.
Beau.
tteâü:
Ijl’odillard inten.
Beau.
tteau.
Nuageux,
Gouv. brouillard.
Pluie.
Serein.
Vap. à l’horizon.
Couvert.
!
(1) Les hauteurs dp baromètre sont réduites à la température zéro, "et au
niveau de la mer. '
(â) Le signe | indique que le thermomètre est au-dessus de zéro; le
signe — qu’il est au-dessous.
BELGIQUE.
— Aujourd’hui est sorti du bassin le 3 mâts belge India. Il a été
remorqué par le steamer William Wilford jusqu’au Stocketsel, où ce
bâtiment va être monté sur coulisse au chantier de M. Le Carpentier,
fils, pour subir des réparations.
Le même steamer a remorqué k Baesrode, la goélette belge Daniel,
qui va réparer au chantier de M. Van Damme.
— Hier un habitant de notre ville est tombé dans l’Escaut non
loin du grand embarcadère. On Ta retiré de l’eau et transporté k ia
permanence, où tous les soins que réclamait son état, lui ont été
administrés.
— Hier soir un accident est arrivé à bord du steamer de IIull. Le
chef de corporation Wellens, voulant transporter une balle, a fait
une chûte et s’est cassé la jambe.
— On nous prie d’annoncer que c’est par erreur que le 3-mâts
américain Harriet Iloxie, appartenant k M. E. I. Bennert et non,
comme on Ta dit, à MM. Cateaux-Wattel et C6, a été déclaré en
charge pour la Mer Noire.
— Ce matin 19 nouvelles publications de mariage ont été affichées
à l’IIôtel de Ville.
— On écrit de Bruges :
Nous apprenons avec plaisir que M. Auguste Chantrell, vient
d’être nommé directeur-gérant des chemins de 1er de la Flandre-
Occidentale, en remplacement de son père, décédé. Les intérêts de
cette société ne pouvaient être confiés k de meilleures mains.
— Le nombre des émigrants qui se sont embarqués k Brême en
1857, sur213 navires, est de 49,370 personnes, k répartir comme suit:
Pour New-York . . . 28,307
» New-Orléans . . 10,156
» Baltimore . . . 8,739
» Galveston . . . 542
u Charleston . . . 233
» Philadelphie . . 135
» Rio Grande do Sul 322
» Sydney (N. S. W.) 698
» Port Adélaïde . . 130
» Moaeton Bay . . 108
passagers sur
126 navires.
31 »
34
5
1
5
3
1
la moindre hésitation.
Bruxelles, 9 janvier.
Une brillante soirée dansante a été donnée hier par le ministre pléni-
potentiaire de S. M. britannique à Bruxelles, lord Howard de Wpldcp
et Xeaford. Les ministres, le corps diplomatique presque ah complet, le
ministre fie Turquie à jffuxelteâ, loTfi Strafford de Rèdcliffe, ministre
d'Angleterre à Constantinople, les dignitaires de la maison du Roi, et une
foule d’autres personnages assistaient à celte fête.
— Le duc et la duchesse de Brabant doivent assister demain, dimanche, à
une représentation annoncée par ordre au Théâtre royal de la Monnaie.
— Le général de Lamoricière et sa famille sont partis ce matin de
Bruxelles pour la France. Le général Changarnier a conduit juequ’à la
station du Midi son ancien compagnon d'armes. i Vpn/.)
ANVERS, lO JANVIER.
La nuit dernière il est survenu un brouillard très épais. Les
bâtiments au bas de la rivière n’ont pu monter l’Escaut; mais les
steamers pour Londres et Huil sont partis, après avoir attendu
vainement quelque changement daps l’état de rapùosQhère,
Total . . 49,370 passagers sur 213 navires.
En 1856, il n’y a eu que 36,488 passagers pour 184 navires.
—■ On vient decompléter, sur toutes les machines à grande vitesse
du chemin de fer du Nord, l’installation d’un système de signal
destiné à établir une communication instantanée et sans déplace-
ment entre les conducteurs et agents de chaque train et le mécanicien
qui le dirige.
Ce système consiste dans un sifflet spécial mis en jeu k l’aide d'une
corde qui passe sur tous les wagons pour aller aboutir k la vigie du
dernier. Cette corde est k portée de tous les conducteurs du convoi,
et disposée de manière k ne gêner en rien la composition et la décom-
position des trains en route Le sifflet nouveau, dit sifflet d'avertisse-
ment, diffère complètement par Je son d’alarme que porte chaque
locomotive, et k côté duquel il est placé près du mécanicien. Il est
formé d’un cylindre en laiton ouvert d’outre en outre, avec soupape
en bronze et'appendice horizontal sur lequel est vissé le sifflet pro-
prement dit. Un levier k deux branches en équerre, dont l’une des
branches presse sur la tige de la soupape lorsqu’on tire, d’un point
quelconque du train, sur la corde attachée k l’autre branche, fait
corps avec ce cylindre. C’est la vapeur, en s’introduisant dans le
cylindre d’où elle ne peut s’échapper que par le sifflet, qui produit le
signal d’avertissement.
Dans l’origine, on avait imaginé de disposer les marchepieds des
voitures à voyageurs et des tenders de manière k permettre aux con-
ducteurs des trains de passer d’une voiture sur l’autre, et d’arriver
ainsi jusque sur la plateforme même du mécanicien ; mais ce système
était loin d’offrir les avantages de celui dont il vient d’être question,
sous le double rapport de la promptitude des signaux et de la sécurité
des agents charges de les transmettre.
— Shorcham (Grande Bretagne) vient d’être mis en grand émoi
par l’empoisonnement mystérieux de toute une famille du nom de
Puttick, empoisonnement qui a eu des conséquences mortelles pour
la mère et l’un des fils. Cette famille occupait un petit cottage, près
de Swiss-Gardens, et se composait de son chef, faisant le commercé
de la boucherie, sa femme et leurs deux fils, dont l’aîné était âgé de
quinze ans.
Vendredi, Puttick, sa femme et son fils aîné, dînaient de lard
légumes et pudding fait de farine achetée la veille par mistress
Puttick. Une demi-heure après qu’on eut quitté la table, mistress
Pnttick et son fils furent pris de violentes coliques et de douleurs
d’estomac qui, loin de se calmer, augmentaient k chaque instant;
enfin l’enfant mourait k six heures du soir et sa mère le lendemain
matin, Puttick avaifété en proie aux mêmes souffrances, et jusqu’au
samedi sa vie inspira de grandes inquiétudes.
Le docteur Fulter, appelé pour donner ses soins, trouva les restes
du pudding, et l’arsenic dont il était imprégné lui fit connaître k
quelle cause l’empoisonnement devait être attribué. De l’arsenic dès-
tiné par Puttick k tuer les rats, avait, on ne sait comment, été répandu
sur le pudding. Le jury d’enquête a voulu connaître en quels termes
vivaient les époux Puttick.L'irrégularité de la conduite du mari lais-
sant quelques doutes sursa moralité: mais la constatation d’une bonne
intelligence perpétuelle a écarté tous soupçons d’assassinat, et un
verdict de mort accidentelle a été prononcé!
— On vient de signaler un fait qui intéresse fort la science et la
navigation :
Le détroit de Torrès, situé dans l’Océan équinoxal, entre îa Nou-
velle-Hollande et la Papousie, a été de tout temps d’une navigation
difficile, k cause des nombreux îlots qui le parsèment, mais des pas-
sages profonds et indiqués sur les cartes permettaient aux plus gros
navires de traverser ce bras de mer en naviguant avec soin. Des tra-
vaux hydrographiques récents, exécutés par ordre de l’amirauté
anglaise, viennent de faire connaître que ces passages étaient enva-
his par des excroissances madréporiques qui rendent désormais la
navigation du détroit impraticable pour les navires d’un fort tonnage.
Les polypes calcaires de cette mer croissent avec une telle puissance
qu’on a calculé que si leur développement suit toujours la même loi,
le détroit de Torrès pourra, dans vingt ans environ, être intercepté
sur plusieurs points dans toute sa largeur. 11 a 160 kilomètres de
long sur une largeur très variable, et qui est, dans certains endroits,
de 5 kilomètres seulement.En 1606, k l’époque où il fut découvert, le
détroit de Torrès ne comprenait que 26 îlots ; aujourd’hui, il en a
plus de 150, sans compter ceux que les travaux récemment exécutés
par l’amirauté ont permis de reconnaître.
— Une chasse au chamois. — Il y a quelque temps 1e- duc de
Cobourg avait organisé une dernière chasse au chamois dans sa terre
du Tirol. Le conseiller du ministère B. de Cobourg y abattit un
superbe chamois et en eflt tant de joie qu’il résolut de recommencer
le lendemain. 11 partit donc avec le fameux chasseur tirolien Ragg
de Scliarnitz. Quand ils furent arrivés sur les hauteurs hantées par
le Gibier, Rag-g se mit en observation en se glissant sur une saillie
île rocher qui dominait les environs. Il ne tarda pas k apercevoir m*
superbe chamois.
« En voilà un, cria-t-il au conseiller, qu’il ne sera pas facile de
prendre ! » En effet, le chamois était arrêté au somynet d’un talus
qui se terminait par un abîme. Si le chamois) était atteint par la
balle, il ne pouvait manquer d’y tomber, çUVors il était impossible
de le retrouver. Les ehasseurs se pavèrent les rôles. Le conseiller
fut chargede tirersurla Vjete ej ftagg alla se placer au-dessous d’elle,
sur là pe^te tâjtfS, a trois pas du précipice, pour être prêt à la
inetsuif ap passage.
Le'conseiller tira, le chamois fût précipité du côté de Ragg qui
l’attendait de pied ferme ; mais, lorsqu’il se sentit saisi par les cor-
nes le flor animal reprit toutes ses forces, car il n’était que blessé, et
. alors une lutte terrible s’engagea entre ces deux hardis habitants
des Alpes. Tandis que Ragg cherchait à maintenir le chamois sous
lui, en le tenant par les cornes, l'animal on se débattant lui traversa
la jambe de part eq papt, Un connaît la forme de ces petites cornes
bnusquement recourbées au sommet et l’on comprend qu’une fois
enfoncées dans les chairs, elles n’en ressortent qu’avec peine Ragg
rugissait de douleur k chaque mouvement de tête de son adversaire
et dans ce combat atroce, tandis qp’iU se roulaient l’un sur l’autre,
ils se rapprochaient insensiblement do l’abîme. Ragg comprit en
ypant lp sang qu’il perdait que la tin du drame était proche.
Ipui nuise inent par un brusque mouvement de tète, le chamois
retira ses cornes de la jambp du chasseur. Celui-ci réussit à prendre
Sdh PPbîPiUI flaas sa poche et l’enfonça dans le cou de l’animal. Il
(lût alors, aveç une force surhumaine retenir sa proie qui neu&îifüj
pas moins de 5fc> livrés sur le bord de l’abîme, jusqu’h Vawivée
du conseiller qui lui cria : Eh bien, tu le tiens, ncjy Qtt Ragg c’est
lui qui me tient; dépêchez-vous ou je suis mort, h- Les efforts du
conseiller réunis k seux du hardi chasseur ne tardèrent pas; Mo
tirer de cette horribte position, mais ‘ Ragg est encore malade de sa
blfssnrPPi if çpjisèiUer jure, Üit-on, qu’on ne le prendra pîusk un»
nouvelle chasse au chamois.
— Nous empruntons cp qui suif k une correspondance dç Nan}*g'
du 1 janvier; publiée par le 'Messager du Midi \ .. ‘ ‘
Uüv-!.Ôns nous habituer aux tremble”
!■ n un ° ^'"-‘iiDre, tes secousses se succèdent très lie-
quemmun, y ut si- _..c presque pas de jour, ou plutôt de nuit, que nous
n en ...ouvions quelques-unes !ï Naples. Elles ne causent aucun mal, il c-st
vrai, mais il ne faut qu’une lois, et rien ne nous assure que dans une heure
cette grande ville ne sera pas un monceau de ruines comme tant d’autres
localités du royaume.
Hier, vers onze heures-du soir, nous avons ressenti deux ou trois oscilla-
tions courtes, mais vives ot saccadées, plus dangereuses peut-être que celles
qui, dans la nuit du 16 au 17, tirent courir la population sur les places. On
ne court plus à présent, on attend chez soi et l’on dit : A la grâce de Dieu !
Je sais aussi qu’en province d’autres inouvemens se sont fait, sentir,
notamment à Potcnza, dans la soirée et dans la nuit du 29 ; à Sala, le 28 et
Ie 29. A Sala, ils étaient précédés d’effrayantes détonations. A Potenza, les
tribunaux sont installés dans le séminaire,réparé à la hâte. Ceux des habitans
qui étaient rentrés dans leurs maisons lézardées ont encore déguerpi dans
la nuit du 29, plus affrayés que les habitans de Naples.
_ Je vais encore extraire quelques noms de la liste des communes ravagées :
à Sasso, plus de trente maisons écroulées, une centaine lézardées, onze per-
sonnes retirées vivantes des décombres. Spinosa : quelques rares maisons
restées de bout. Galliocha : une vingtaine de morts ; la plus grande partie
des habitants blessés. Vaglio : une grande partie des maisons tombées ;
morts, peu nombreux ; quelques femmes sauvées. Aliano : quinzaine de
tnorts. Alianello : entièrement détruite ; une cinquantaine de personne* |