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JLe Précurseur
Provisoirement le général d’Houdelol commandera la
pie :.iière division, et le général fiostolau la deuxième di-
vision.
î™— Le général Ruliiières a quitté l’Algérie. Dans son
ordre du jour du 21 décembre, il avait annoncé à ses
troupes que (l’impérieux motifs le forçaient à partir; il
parait qu’il s’agit de mésintelligence avec le maréchal
Valée.
— La leüresuivantc d’Alger, 28 décembre, donne les
détails sur un fait dont nous avons parlé hier :
« Le brick de commerce le Frédéric-Adolphe, capi-
taine Jouve, venant d’Oran , avec un chargement de
pommes <! > erre, fut surpris par lecalme à la hauteur
de Uierchell, dans la matinée du 26 décembre; à la
pointe du jour, il avait été aperçu par les Kabyles de la
montagne. Une centaine d’entr’eux se jetèrent dans une
mauvaise felouque et se dirigèrent vers le navire. Le
capitaine Jouve n’était pas en état de résister faute de
canons et de fusils, lit mettre la chaloupe à la mer , et
gràcoà la supériorilédesa marche sur celle de la felou-
que, il parvint a atteindre Alger, à une heure après mi-
nuit, avec son equipage, sa femme et les passagers.Les
Arabes poussaient des cris de rage en voyant s’éloigner
l’embarcation qui leur enlevait ces treize malheureux.
Heureusement pour ceux-ci, le calme continua jusqu’à
leur arrivéedans noire port, où l’on s'est empressé de
leur donner les soins que réclamait leur position, après
les fatigues d’une traversée do seize lieues dans une em-
barcation aussi frète.
« Dès que le capitaine Jouve eut rendu compte à l’au-
torité de ce funeste evenement, l’amiral do Bourgain-
ville ordonna au bâtiment à vapeur le Sphinx de pren-
dre à bord la compagnie de débarquement du brick le
Dragon et d’appareiller pour Cherchait, avec la mission
d’enlever le hrédèric-Adolphe, de canonher la ville et
. de détruire les embarcations amarrées dans le port; ce
bâtiment avait doublé le môle à deux heures du matin.
Due demi-heure après,le paquebot le Crocodile, venant
de Roue, reçut ordre de conserver ses feux, et à trois
heures il pailit pour rejoindre le Sphinx, ayant à bord
les passagers militaires qu'il avait embarques à Stora.
« Cette petite expédition mouilla, le 27, à mi-portée
de canon de Cherchell; les embarcations furent mises
à l’eau, et, à midi les équipages et un détachement de
troupes passagères étaient à bord du navire capturé.
Pendant trois quarts-d’heure que nos hommes sont
restés dans le port, la fusillade n’a pas cessé. AI.Simon,
capitaine du Crocodile, commandant le débarquement,
ne put parvenir, malgré tous les efforts des hommes
placés sous ses ordres, a renllouer le navire; il y re-
nonça, lorsqu’il vit leliersdeses hommes hors de com-
bat. La retraite s’opéra dans l’ordre le plus parfait sous
le feu de l'ennemi. Les morts et les blessés furent des-
cendus dans les canots, qui regagnèrent leurs bords, à
une heure.
« La valeur et le sang-froid de nos soldats et de nos
marins ont été admirables ; mais celte affaire a été plus
brillante que fructueuse. »
— On écrit d’Alger, le 28 décembre 1839 :
« La partie de la pleine qui avoisine Alger est main-
tenant assez tranquille ; mais il n’en est pas de même
aux environs de Blidah et de Koleah, où l’ennemi se
trouve en force. Cependant on a expédié hier encore
pour Blidaii un grand convoi escorté par un corps de
3,000 hommes. Le convoi, parti récemment de la Mai-
son-Carrée, est arrivé sans que son escorte ait eu à tirer
un coup de fusil, aux camps de Fondouk et de Kara-
Muslapha. Depuis une vingtaine de jours, nos commu-
nications avec ces camps étaient tout-à-fait interrom-
pues ; vous voyez qu’il y a amélioration, Maintenant
tous les camps et postes fortifies de la plaine sont par-
faitement approvisionnés ; les attaques des Arabes se
sont principalement portées sur ceux de Kara-Aluslapha
et du Foudouk, dont nous n’avions aucune nouvelle.
« Le commandant de ce dernierdésirait vivement se
trouver bientôt à ùiême de prendre une revanche sur
les Arabes, et il ajügéà propos de profiterde la présen-
ce de l’escorte du dernier convoi, forte de plusieurs
milliers d’hommes. Du Fondouk on voyait distinctement
de nombreuses tentes, on se dirigea vers le point où
elles setrouvaienl placées, mais on s’aperçut bientôt que
■l’ennemi était en trop grand nombre. Ll’s troupes qui
s’étaient jointes à celles de l’escorte rentrèrent au camp,
et le convoi poursuivit sa route ; il est entré avant-hier
à la Maison-Carrée sans avoir été inquiété pendant sa
marche.
u Samedi dernier une attaque sérieuse a été tentée
sur le camp de Blidah. On prétend que lés Arabesetaïent
pourvus d’artillerie, qu’ils ont tire plus de cinquante
coups de canon, et que quelques obus sont tombés dans
lecamp.
« Des gendarmes indigènes, arrivés de Fondouk, ont
apporté tune demi-douzaine de tètes qu’ils ont déposées
à la Maison-Carrée. Ou dit que le dernier ednVbaï livré
aux environs du Fondouk a coûté beaucoup de monde
a l’ennemi ; de notre côté huit ou dix morts et une
vingtaine de blessés. H parait que l’on a le projet d 'atta-
quer Abd-ei-Kader sur La; Chiffa, afin de lui1 enlever
quelques pièces de canon qui défendent dis défilés.
» H (,iïJt ■convenir que la geudaftiVé/ie Inauré rend
de grands services. Hier, elle a arrêté non loin deüouera
une trentaine d’Arabes alliés armés jusqu’aux dents et
montés sur des chevaux et mulets. Ces individus, qui
avaient fusil, yatagan «pistolet, allaient sans nul doute
ranier l’armée d’Abd-eIKuder. Dès leur arrivée eu ville
ils ont été écroués. »
Ffiysimiantie île la presse française.
«' SES DEBATS , avant d'examiner les
discours sur le projet d'adresse de la chambre des pairs, réli-
cite les amis de l'ex-ministére du 15avrit d’avoir su oublier
assez par quels moyens on est venu à bout de renverser un
cabinet qui avait si bien mérité du pays, pour ne pas prendre
leur revanche sur te ministère actuel. 11 fait remarquer que
les ministres du 12 mai ont pour adversaires la plupart de
leurs anciens amis de l’opposition et pour appui, peut-être le
plus sàr, leurs anciens adversaires qui sans cire devenus des
amis bien chauds , ne peuvent pas blâmer la politique qu'ils
ont soutenue «approuvée, seulement parce que le ministère
n’est plus le même.
Abordant ensuite la discussion de l’adresse,il trouve intem-
pestives les questions si diverses qu embraese le discours de
AL Cb. Dupin. Il blâme l'honorable orateur d’avoir présenté
l’Afrique comme une terre dangereuse pour nos princes en
faisant l'énumération de tous les capitaines et de tous les rois
qui y ont trouvé une fin malheureuse depuis Cambyze « Rê-
galus jusqu’à Saint-Louis. C’est l'intérêt de l’Etat, dît ce jour-
nal, et noa la superstition qui doit décider des questions coin.
tara»
| me celle-là, et nos princes seront bien partout où il y aura de
J l’honneur à acquérir !
L'incident soulevé par M. d'Alton-Shée en donnant au ca-
binet actuel la dénomination de ministère de dévouement
Comme on avait donne au ministère du 15 avril celle de cabi-
net do la cour, lui fournit l’occasion d'approuver les quelques
mots pleins de noblesse prononcés par M. Molé , et qui ont
trouvé dans la chambre les plus vives sympathies.
Il accuse M. le duc de Mouilles de vouloir faire du roman ,
en apportant à la tribune un plan complet de politique sur
toutes les chances de la question d'Urient- Un pareil projet
lui eut paru plus convenable à mûrir dans le silence du cabi-
net. L'affection du noble pair pour l'alliance russe au détri-
ment de l'alliance anglaise, est aussi l’objet des réflexions du
Journal des Débats .
Le discours de M. le marquisde Drcux-Brizé relativement
à l'Espagne lui parait décéler la position difficile de l’orateur,
qui prédisait depuis long-temps a Don Carlos des succès qui
ne se sont pas réalisés. Il se range cependant a l’avis de l’ora-
teur en ce qui concerne le passeports à délivrer à Don Carlos
Le XUrstPS s’abstient de toute réflexion sur la discussion
du projet d'adresse de la chambre des pairs.
A propos du conflit de t'ile Alaurice il appelle l'attention
des chambres de commerce sur un sujet dés long-temps dé-
battu, celui de la créatioud’un port à St.-Gilles, Ile Bourbon.
Il déploré les hésitations qui ont retardé depuis 2 ans l’exécu-
tion des plans approuvés par le conseil général des ponts et
Chaussées, et rendre inutile l’engagement pris au uom de l’ile
Bourbon qui devait concourir pour un million de francs
â cette entreprise dont la dépense totale devait s'élever à
cinq millions.
Il se demande si l'incurie du gouvernement n’est pas pous-
sée au-delà de toutes les limites en laissant le commerce ma-
riliine et les assureurs tributaires de Pilé Maurice pour uno
somme qui, année commune, s'élève à plus de fr. 500,000
en radoubs de navires, et chercher à l’étranger un refuge
que nous pourrions â peu de frais leur offrir dans un port
français.
Si l'Isère et le Lancier, dit-il, au lieujde recourir â Pile
Alaurire pour les réparations dont ils avaient besoin, les
avaient trouvées a St-Gilles, ils n’auraient pas été exposés aux
avanies d’un gouvei nement étranger et le conflit, dont la so-
lution occupe les deux premières nations du monde, u’aurait
pas existé.
Le cottBKïSïî FZlAWCAZS , de même que tous les
journaux, s’occupe de ia discussion de l’adresse à la Chambra
des Pairs, il trouveque Al. Dufaure s'abuse eu protestantqu’il
n’a pas changé, et qu’il est encore sur le banc ministériel ce
qu’il était dans l’opposition. Il peut vouloir rester le même,
mais sa situation est changée; eu devenant ministre avec les
221, il a donné la victoire aux vaincus, et cela seul est poli-
tiquement un délit. Il conclut, en voulant prouver la mau-
vaise situation du cabinet actuel, par dire que sa prétention
d’être parlementaire est d’autant plus mal fondée qu’il ne
trouve d’amis nulle part.
Le MOwiïTxiuü ne croit pas que le séjour du duc de
Bordeaux à Borne sera encore de longue duréê, parce qu’à là
date des dernières nouvelles son départ pourNaplés paraissait
prochain. Il refuse l’opinion émise par certains journaux re-
lativement aux mésintelligences qui existeraient entre le
saint-siège et le gouvernement du rot par suite du voyage in-
attendu du due de Bordeaux a Borne.
La cour de Rome, dit-il, u a pas cessé un Instant de prouver
qu’elle attache le plus grand prixà ne pas altérer des rela-
tions amicales entretenues en tous temps par la France, et
fondées sur l'intérêt bien entendu de la religion.
La PIXES5E, à part les critiques amères dont elle acca-
ble M. Dufaure, à propos de la discussion de l’adresse de la
chambre des pairs, ne renferme rien de saillant.
Le coMMaKOS passe rapidement en revue la discussion
de l'adresse, il ne trouve pas assez d’éloges a donner a Al.
(i’Allhon-Shée, et pas de sarcasme assez vif pour signaler l’at-
tendrissement de Al Pasquier en parlant des services civils
et militaires de Al le duc d'Orléans.
Le travail de M. le duc de Nôailles lui paraît au-dessous
de la réputation qui lui était faite d’avance. M est entendu
que le Commerce trouve le discours de AL Villemain la com-
position la plus vide, la plus confuse, la plus molle et la plus
stérile qu'ait jamais récitée l’illustre professeur, bonne tout
au plus à faire ressortir ce qu'il y avait de bon dans celui de
l’honorable champion de la question d Orient.
Le Cônnnerce ne cache pas au reste le désir qu'il avait de
voir une lutte s’engager entre les partisans du 15 avril et ceux
du 12 mai. et le désappointement qu'il a éprouvé envoyant
les marques de sympathie qui ont accueilli les paroles dignes
de Al. Mulé.
Le COWSTITDTlomSEI, trouve que Al. Charles Du-
pin ne s'est pas montré au-dessous de ce que l'on altendait de
lui; qu'il est 'demeuré fidèle a ses précédents dans la noble
chambre et que son discours est en parfaite sympathie avec
le sediment national.
Il parte du discours de Al. d’Alloo-Shéo comme ayant été
d'une énergie cl d'une hardiesse à laquelle la chambre est
peu accoutumée.
D reproche â AI. Dufaure de n'avoir pas su en répondant
au jeune pair dissimuler les embarras du ministre sous la
chaleur factice de l’avocat; et d’avoir voulu persuader a la
chambre et au pays que ses collègues « lui n'avaieirt rien
changé à leurs premières convictions; que cependant il ne
convenait pas au ministère du centre-gauche de provoquer
au combat Al Idole et scs amis. Il s’est,dit ce journal, tiré de
la difficulté avec peu d adresse et il a été obligé de subir et
de laisser tomber un défi très net que lui a jeté l'ancien pré-
sident du conseil, aux applaudissements delà noble chambre.
Il ne parle du travail de Al. le duc de Moaillcs que comme
une question épuisée.
Le Constitutionnel pour blâmer les paroles du maréchal
Soull, ne trouve rien de mieux que de s’appitoyer sur le pays
de ce que l'illustre guerrier n’ait pas un autre langage a sou
service quand il s’abouche avec la diplomatie étrangère.
Le SXÈCiiE revient, pour riposter aux Débats, sortes
harangués du jour de l’an. Son opinion sur la discussion île
l’àdfesse ressembte à bien peu dé chose près b celle de tous
les journaux de'l’bpposltion : il nous promet de revenirde-
matn’sUr cette question.— A propos d’un ouvrage de AL Ré-
musât, dans lequel I! recherche les causes dé l’abaissemeiil
visible dans lequel le pouvoir est tombé en France, le Siè'rlè
trouve que te cachet de la supériorité véritable dans un chef
de gouvernement, c’est d'appeler à soi les hommes les plus
éminents et de les faire concourir â son bot. Plus il y a de
talents dans un Conseil, plus ou peut affirmer que la sagesse
qui les y a réunis est grande et haute. Si l’on veut relever le
pouvoir en France, dit-il, Il faut se régler sur le noble exem-
ple de Washington qui, étant â la tête du gouvernement de
son pays, réunissait dans le même cabinet les deux chefs des
opinions belligérantes. Hamilton « JcffcrSon, donnant ainsi
l'exemple de ce goût pour les hommes supérieurs, de celte
impartialité haute et confiaote qui n’esl jalouse d'aucun mé-
rite, et qui'loin de chercher â isoler, a mutuellement oppo-
ser les influences et tes talbots, les rapproche au contraire êjt
cherche lu force dans leur alliance.
Le eêMaPHOHE, de Marseille, espère beaucoup de la
leçon que lés Arabes vont recevoir, et qui les empêchera
pendant long temps de se mesurer avec tes Français.
D’après les renseignements reçus par ce journal, il paraîtrait
que dans le moment actuel les objets les plus usuels sont
cotés a des prix excessifs, parce que du moment que les
Arabes cessent de venir approvisionner les marchés, et Abd-
el-Kedor le leur défend sous peine de mort. 1rs habitants
d'Alger sont réduits a leurs propres ressources, et la viande
de boucherie même leur manque. Si une guerre maritime
éclatait, que deviendrait donc cette ville réduite a s’approvi-
sionner par la voie dè mer ? La colonie ressemblerait a une
île où l'on mourrait de fai» et de misère. — Le Sémaphore
finit par faire des vœux pour qu’un grand déploiement de
forces militaires soit permanent dans la colonie, afin de ne
plus exposer les colons a voir leurs succès compromis par des
attaques dont on doit désormais empêcher le retour.
Le JOüïtïSAr: ns, z>uïuk:eks,U:e nous apprend
qu’une somme de 11,715 francs vient d’être distribuée aux
familles des marins de Dunkerque, composant les équipages
des navires présumés péris corps et biens en 1839 sur les cô-
tes d'Islande. Le ministre de la marine avait accordé le 14
décembre unsecours d’urgencede 12,050 francs ; la différence
a été appliquée aux familles des marins de Boulogne.
BELGIQUE.
Bruxelles, 9 janvier.— Le roi partira lundi prochain,
sauf contr’ordre, pour sa terre d’Ardenne. S. M. y res-
tera cinq ou six jours.
— On lit dans l'Indépendant : Le Commerce Belge di-
sait avarit-hier que d’ici à deux ou trois jours, l’arrêté
royal de nomination du nouveau ministre des affaires
étrangères serait publié par le Moniteur. Le Commerce
a cté mal informé, et celte nomination ne saurait être
aussi prochaine, puisque si nous sommes bien informés,
le portefeuille à donner n’a encore été offert à personne.
— La navigatiou sur les eaux de Willebroek et de
Charleroi est interrompue par la gelée.
AMVEKS , S .5 A SAIS-! K.
Par arrêté royal du 7 janvier, le collège électoral de
l’arrondissement de Liège est convoqué pour le 27 jan-
vier courant, à l’effet d’elire un membre de la chambre
des représentants en remplacement de M. Lesoiune.
— Si la nouvelle de la grave maladie et peut-être de
ia mort de Cabrera, que nous annonce l'Eco di Aragon
du 2 janvier vient à se confirmer, on peut espérer que
la guerre civile ne tardera pas à être éteinte en Espagne,
car depuis la fuite de don Carlos, ce chef est l’âme du
parti carliste, et si l ame s’en va le corps ne lardera pas
à se dissoudre.
— Le ministre des finances de Hollande, M. Beelaerts
van Bokland, vient à sou tour de donner sa démission.
Telle est la nouvelle que donne aujourd’hui 1’Avond-
bode.
Cette nouvelle est également donnée par le Handels-
blad, cependant le Journal de la Haye u’eu tait pas
mention.
— Ou lit dans le Journal de la Haye :
S. Al. a homologué, par disposition en date du 2 dé-
cembre , l’acte constitutif de la Société rhénane de re-
morqueurs à la vapeur.
— On écrit de Portsmouth, 4 janvier :
Le navire de guerre IVaterwiçhde S. AI.Britannique,
portant lOpiècesde canon, arrivant de la côled’Afrique,
a capturé le 1er novembre dernier, après une chasse de
9 heures, le brick portugais Fortuna. armé de 4 pièces
de canons, qui avait une batterie percée pour20 pièces.
Ce navire armé pour la traite des nègres avait déjà fait
plusieurs voyages emportant chaque fois de6 à 700 es-
claves. Le jour où il fut capturé, un nouveau transport
de 700 esclaves se trouvait prêt à être embarqué.
L’année qui vient de finir a été remarquable par
l’élévation constante du prix des grains, malgré la certi-
tude que l’on avait que la récolte de 1838 suffirait lar-
gement à tous les besoins, et malgré les mesures
législatives prises pour interdire la sortie et faciliter les
importations.
Les prix moyens de l'année, relevés d’après les
mercuriales régulatrices, ont été de 23 fr. 86 pour le
froment et de 13 fr. 31 pour le seigle. C’est une hausse
de moitié environ sur les moyennes de 1833 qui ont
été de la fr. 10 et 9 fr. 13; mais quoique ces prix
élevés aient été atteints par des hausses successives d’an-
née en année, on aurait tort d’en chercher la principale
cause dans la loi de 1834. L'expérience autorise à dire
que celte loi, comme au reste toutes les législations
permanentes sur les céréales, n’a eu qu’une faible in-
fluence sur celte élévation de prix. Il y a eu hausse par
l’effet d’uo mouvement général qui a embrassé tous les
pays sans distinction de régime, l’Angleterre comme
ia Russie, la France « la Belgique comme la Hollande.
C'est après le premier trimestre que la hausse a fait
en 1838 de rapides progrès ; le prix moyen mensuel,
qui avait été seulement de 16 fr. 18 en janvier, s’est
élevé à 25 fr. 38 en octobre, présentant ainsi daii^J’in-
lervalle de neuf mois, une différence de 9 fr. 10. En 1839
la différence a été au contraire très faible ; la moyenne
la plus élevée a été en octobre de 24 fr. 63, et la plus
basse, celle de décembre, a été de 22 fr. 63, 2 fr. seu-
lement au-dessous.
Le seigle, nous en avons fait souvent la remarque, n’a
pas subi de 1838 à 1839 une hausse aussi forte que le
froment. Le prix moyen de l’année a été pour le froment
de 21 fr. 11 en 1838 ; il a été de 23 fr. 86 en 1839 ou
2 fr. 73 de plus ; pour le seigle la différence sur la
moyenne annuelle n'est que de 1 fr. 3 (12 fr. 46 en 1838
« 13 fr. 31 en 1839). Mais dans les rapprochements des
prix extrêmes on remarque une parfaite coïncidence.
Ainsi en 1838 la moyenne de janvier a été de 10 fr. 99,
et en décembre de 13 fr. 6 ou 3 fr. 7 de plus. En
'1839 la plus haute moyenne ( 14 fr. 87 en octobre),
n’a dépassé que de 2 fr, 24, la plus basse qui a été
de 22 fr. 61 en août.
En 1839 le prix moyen hebdomadaire le plus élevé
a été pour le froment de 24 fr. 87 c. (4° semaine
d’octobre) et le plus bas de 22 fr. 3 c. (4e semaine
dedécembre). l'our le seigle le prix moyen maximum
a été del4fr.80c. (5° semaine d’octobre) et le prix
minimum de 12 fr. 13 c. (4e semaine de juillet).
On lit dans l’Observateur :
Nous trouvons la remarque suivante dans un article
publié à Paris par le National sur les relations com-
merciales et politiques de la France avec les autres
pays :
u La Belgique nous doit sort existence, la Belgique
elle-même tend à se passer complètement de nous- Elle
aurait volontiers relie ses canaux et ses chemins de fer
aux nôtres, si nous en avious eu. Mais voici maintenant
que tout son système de communications vient aboutir
à Cologne. La Belgique su fait allemande pour être quel-
que chose. »
Le National est dans l’erreur. Tou! notre système
de communications nô va pas aboutir à Cologne.
Nos chemins de fer ont été dirigés à la fois Vers la
Hollande, vers l’Allemagne, vers la mer et vers la
/■rance.
Nous ne construisons qu’une ligne de rail-way vers
l’Allemagne, celle de Liège. — Nous en construisons
deux vers la France, l’une par Courtray, l’autre par
Alous.
A l’Est, la tête de notre chemin de fer n’a encore
atteint que Liège, villesituée à six lieues de la frontière
prussienne et à dix-huit lieues de Cologne. — Au Midi,
la ligne du chemin de fer dirigée sur Lille est en pleine
exploitation depuis plusieurs mois, deGand à Courtray,
ville située à deux lieues de la frontière faançaise; déjà
on a rnis en adjudication le prolongement de cette
ligne, de Courtray à Mouscron, quoique jusqu’ici la
France n’ait pas etteore commencé les travaux de la sec-
tion de Lille à notre frontière. En même temps, la
Belgique s’occupe à construire au Midi l’autre ligue qui
se dirigera sur Valenciennes par liai et par Morts.
La tète de nos chemins de fer est donc beaucoup
plus rapprochée des frontières françaises que de la
Prusse.
Chemin de fer.
Voici quel a été le mouvement des voyageurs et le
montant des recettes sur le chemin de fer pendant le
mois de décembre 1839.
Etat récapitulai, du mois entier : du 1er au 31 décembre.
Nombre des
vot/aqeurs
26,602
4,553
15.944
1,160
12,739
909
4,741
2,169
13,549
1,362
5,246
5.226
1,596
1,047
486
3,862
9,422
4.223
1,296
,895
5,097
1,514
Produit des
marchandises
8,325 25
16 50
1,456 23
Bureaux
Bruxelles,
Vilvorde,
Matines,
Duffel.
Anvers,
Alalderen,
Termonde,
AVeiteren,
Gaiid
Aeltre,
Bruges
Osiende,
Deynze,
Waereghero,
Harlebeke,
Courtray,
Louvain,
Tirlemout,
Landen.
Waremme,
Ans.
St-Trond,
Recettes
70,083 11
2,793 20
21.576 65
1.053 60
42,564
849 65
7,868 79
2.311 49
33,898 73
1,093
10,569 89
12,276 56
1,906 07
1.208 85
583
12.691 09
20,495 28
9,027 39
2,033 52
3.628 93
37.434 84
5,254 35
12,752 50
122
30 25
3,753
3
216
4,047
46
588
4,657 03
2,418 10
419 31
1,065
16.780 90
1,683 70
Total, 122,938 57,479 77 300,803 90
Comparons ces résultats avec ceux qui furent obte-
nus un an auparavant.
Pendant le mois de décembre 1858 :
Le nombre des voyageurs avait été de 181,419.
Le produit du transport des marchandises s’était éle-
vé à 8447 fr.
Et le total de la recette avait été de fr. 259,985 45 c.
Ainsi, pendant le mois de décembre 1859, il y a eu
58,481 voyageurs de moins ; le transport des marchan-
dises a rapporté fr. 49,52 77 de plus, et l’exploitation
générale du chemin de fer a rapporté fr. 60,817 86 c.
deplus que pendant le mois de décembre 1858.
Le transport des voyageurs a diminué, celui des mar-
chandises s’est accru, les recettes se sont élevées: voilà
le résultat de la comparaison des mois de décembre
1858 et 1859.
Nouvelles diverses.
On écrit d’Arlon, 6 janvier: Hier soir à 9 heures,
est décédé en notre viile à l’âge de 48 ans, après une
courte maladie de 5 jours, M. de Quarlery, Melchior
Gaspard, officier de la légion-d’honneur, chevalier de
St.-Louis, lieutenant-colonel commandant le l'”’ batail-
lon du 9° de ligne en garnison à Arlon, officier français
eu mission en Belgique.
Entré au service le 16 septembre 1808, M. de Quar-
tery fit la campagne de 1808 1809, 1810, 1811, en Es-
pagne, de 1812 en Russie ; fait prisonnier de guerre à
la reddition de Custrin (Prusse) en 1814, et rendu à la
liberté après le traité de Paris, il fit encore la campagne
de 1815 en Belgique.
Al. de Quartery obtintsuccessivement tous ses grades
dans ces diverses campagnes et lut nommé chef de ba-
taillon le 13 mars 1817.
De 50 décembre 1831, il fut envoyé avec plusieurs
autres officiers en mission en Belgique où il obtint le
gradede lieutenant-colonel par arrêté du 7 août 1856.
J.e lieutenant -colonel de Quarlery emporte les regrets
de tous ceux qui l’ont connu en Belgique et de tous les
officiers qui ont servi sous ses ordres. Il laisse une veuve
sans enfant.
— On lit dans la Chronique de Courtrai :
Dimanche vers le soir, une partie de la population
était sur pied et affluait sur la Grande-Place, à la suite
d’uu voleur de renom dans notre contrée, condamné,
évadé, repris et conduit au bureau de police, le nommé
Ferdinand Alayeur, dit Dhaentje.
Cette arrestation a été bravement opérée par un agent
de police seul, le nommé L. Callewaerl, lequel averti
secrètement de la présence de cet individu à un cabaret
hors la porte de Bruges, s’y est transporté aussitôt sans
se donner le.temps, de chercher un aide, de crainte de
le voir échapper. Cependant le condamné se laissa
tranquillement empoigner et conduire, mais avant
d’entrer en ville se voyant seul avec l’agent de police
il le somma d’un ton menaçant de le lâcher ; celui-ci
ne le lipt que plus ferme et appella du secours; l’em-
ployé de l’octroi le sieur Van Staceghem l’entendit,
accourut à son aide et tous deux ils le menèrent devant
l’autorité, sans autre obstac!e.
Ce prisonnier s’est déjà évadé à 3 reprises différentes.
Tout le momie, sait comment dans le temps à Courtrai
il prit la clef des champs et amadoua la vigilance du
gendarme chargé de son escorte. Repris et transporté à
la prison de ïleynse, il s’en échappa la même nuit. Con-
damné à Louvain à un emprisonnement de 10 années,
il sut encore s’évader de la prison de cette ville. Il n’a
pas eu le même succès en France où il vient defsubir, à
ia maison de force de l.ooz, une détention de 2 ans. Fu-
' gitifde notre pays depuis plus de,8 ans, il a été revoir
ses enfants à l’hospice à Ansegham et s’était acheminé
vers Courtrai pour y revoir sa femme aliénée, placée â
la maison de sauté du docteur DeJagher.
Il a été trouvé muni de 36 francs , provenant, dit-il,
de sa masse d’épargne. Si on veut le mettre en liberté, |