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OBJ S'ABOKÎIB
A Anvers, au Bureau du
Précurseur, Bourse An-
g].iiseN°1040,oùse trouve
uae boîte aux lettres etou
doivent s'adresser tous les
avis.
En Belgique et à Vétran-
[gei, chez tous les direc-
teurs des postes.
A Paris, à l’Offiee-Cor-
respondance de Lepelle-
tier-Bourgoiu et comp.e,
rue Notre-Daine-des-Vic-
toires N» 18.
ANVERS , Jeudi ® «1AMVIEK 1840. ' (Cinqalèflne Année)
yAfrvctiti;»
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ABOUSJEMXBIT.
Par An......... 60 fï
• 6 mois...... 30
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P0UB LA BELGIQUE.
Par 3 mois.... 18 fr.
POUB L’ÉTRANGER.
Par 3 mois.... 20 fr.
ASJBïOJffCES.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX. 1IBE3TÉ. PBOGBÈB.
25 centimes la ligne.
Laquatrièmepage, con
sacrée aux annonces est
affichée à la bourse d’An-
vers et à la bourse des
principales villes de com-
merce.
ANGEETEKKE.
Londres, 6 janvier. — Le tableau des revenus du
trimestre offre peu de changements matériels. Sur l’an-
née prenant fin au 5 janvier 1840, il y a augmentation
de 824,5915 liv. ; mais sur le trimestre comparé au tri-
mestre correspondant de l’année dernière, il y a eu di-
minution de 542,245 liv. Sur les droits de l’accise il y
a généralement diminution sur le timbre, excepté dans
le droit sur le papier.
Eu Irlande, il j a eu diminution quant aux spiritueux
et sur le Irimestre et sur l’année.
Dans les douanes il y a augmentation des droits sur
l’année pour les céréales, te thé, la laine et te café ; et
diminution sur le rhum, le genièvre, te sucre, le coton
en laine elle tabac. Sur le semestre il y a augmentation
sur les céréales, le sucre, le coton en laine et le café, et
diminution sur ies autres articles. Sur les timbres il y a
augmentation de 65.958 liv.
La diminution des revenus sur les articles soumis à
l’accise doit être attribuée à la grande détresse qui règne
dans les districts manufacturiers, et empêche la con-
sommation de choses qui ne sont pas absolument de
première nécessité et dont l’achat est forcément réglé
par les salaires des classes ouvrières. (Globe.)
— Sous n’avons encore aucune nouvelle de Liver-
pool du steamer de New-York. S’il n’était parti que le
20 au lieu du 14 décembre, il aurait déjà pu arriver la
semaine dernière. La poste de Hambourg apporte la nou-
velle favorable d’une réduction dans le prix de l’or, qui
aura le même effet qu’une augmentation du change sur
Londres. (M.)
— Les capitalistes et les banquiers attendaient avec
anxiété le 4 de ce mois; mais nous apprenons avec plai-
sir que les paiements se sont effectués avec la ponctua-
lité accoutumée. La seule circonstance remarquable,
c’est le grand nombre d'effets de commerce encaissés
par la Banque d’Angleterre, près de laquelle ils avaient
été escomptes au nombre de 5,500 de toute espèce. C’est
le nombre le plus élevé que cet établissement ait jamais
encaissé en un jour, et il doit avoir absorbé une grande
quanlité de bank-notes, qui ne rentreront dans la cir-
culation que jeudi quand commencera le paiement des
dividendes.
La diminution des revenus provenant des douanes et
de l’accise n’a surpris personne, parce que l’état de dé-
tresse dans lequel se trouvent nos districts manufactu-
riers par suite de la crise suffit à lui seul pour l’avoir
provoquée. Celte diminution a eu si peu d’effet à la
bourse, que les prix de presque tous les fonds anglais
sont en hausse ce matin. (Globe.)
ESPAGNE.
Madrid, 30 décembre. — On lit dans Y Echo de PArragon
du 2: Nous avoos dit avant-hier que Cabrera était fort ma-
lade dans le bourg d’IIerbès, où on lui avait fait quatre sai-
gnées. Nous pouvons confirmer aujourd'hui celte nouvelle,
et ajouter que peut-être à l’heure qu’il est. ce monstre est
allé rendre compte, au souverain juge, des cruautés et des
atrocités qu’il a commises pendant son commandement, car
lo 27 décembre dernier II a reçu le viatique et l’extrême
ODclion.
La maladie à laquelle il aurait succombé est le typhus.
Tout a été en confusion à l’annonce de cette nouvelle, pour
cacher la gravité de la maladie de même que l'endroit où se
trouvait Cabrera, parce que voulant d’abord le transporter
de la t'resneda à Morella, on a été obligé de le laisser à Her-
bès, à 5 lieues de celle ville, d’où l’on annonce â sa famille
ce triste événement, afin qu’en cas de mort, elle en soit
instruite.
F K. A ACE. — IP»a*is, 7 janvier >
Cliroaiieusae et ISi-saôls «5e sseïoa»,
petite chronique. — La Chambre des Pairs a adopté
dans la séance d’aujourd’hui le projet d’adresse à la
majorité de 146 voix contre 17.
IPeaailIefeai cïsa IPrécurseair.
Anvers , 9 janvier.
40.
Que ce chiffre fatal et qui a déjà tant fait frémir les timi-
des, n’effraie point nos lecteurs, gens de sens et d’esprit. Je
ne veux point parler de l’année 1840 dont les charlatans ont
déjà tant médit et qui en dépit de leurs tristes prédictions
sera tramée de velours et d'or, nous en sommes sûrs. Nous ne
disons point cela légèrement ; on sait que le Précurseur est
en général bien informé.
Ce n’est point non plus des 40 de l'Académie française que
nous allons nous occuper. Le chiffre ne serait point officiel.
Ues immortels ne sont plus que 38, ce qui me prive même du
Plaisir de les comparer â un puits « où un sceau monte quand
“ I autre descend. »
Mon chiffre ne s’applique pas davantage aux 40compagnons
d'Ali-Baba. Je n’ai point à m'en occuper. Nous ne nous en
ressentons pas trop à Anvers. Messieurs les voleurs sembleDt
craindre l'air de l’Escaut et se sont repliés sur l’intérieur où
il paraît du reste qu’on dîne mieux, puisqu’ils ne volent que
Pour dîner commodément, s’il faut en croire les journaux qui
sont remplis de disparitions et de vois d'argenterie de labié
e'de buffet. On dit que la police est mal faite. C'est vrai ; si
elle avait eu l'attention d'envoyer à chacun de ces messieurs
une douzaine de couverts, il est évident que leur curiosité à
se mêler de l’argenterie publique n'aurait point eu le même
degré d’intensité.
Le 40 dont il s’agit, s’applique à une Iroupe de chanteurs
dits montagnards, dits de Bigorre, dits du conservatoire royal
de Bagnerre et qui à part quelques choeurs très bien exécutés,
s°flt bien la chose la plus platte, la plus fastidieuse, la plus
bulle et la pins niaise que nous ayons jamais vue et enteqdue.
— S. A. R. Mgr. le duc de Nemours est parfaitement
rétabli de son indisposition. Le prince assistait le 6avec
LL. AA. RR. le duc et Mmo la duchesse d’Orléans, à la
première représentation du Drapier.
— La première représentation du Drapier avait réuni
hier soir une nombreuse et brillante assemblée. On sa-
vait qu’un rôle important avait été écrit par M. Halévy
pour Mario, et l’on étaitcurieux de voir comment il crée- '
rait ce rôle. L’épreuve ne lui a point été défavorable, non ]
plus qu’à MlloNau, et ils ont même montré dans leur jeu,
au deruieracle, une chaleur inattendue. Nous ne jugeons
pointee soir l’ouvrage de M. Halévy, nous nous borne-
rons à en constater le succès, celui du second acle sur-
tout. Les paroles, que l’on a trouvées par fois un peu
naïves, sont de M. Scribe. II n’y a eu qu’une voix pour
louer les décors, surtout celui de la fin qui représente
la place de la cathédrale, à Chartres; jamais MM. Phi-
lastre et Cambori n’avaient fait mieux.
Le duc et la duchesse (l’Orléans assistaient à cette re-
présentation, ainsi que M. le duc de Nemours, dont la
santé paraît lout-à-làil rétablie.
restes mortels UE m. DEQiiÉLEN. — Le 4 janvier, dans
la soirée, comme nous l’avons dit, le corps de M. de
Quélen a ététranporté du couvent des Danies-du-Sacré-
Cœur, rue de Varennes, où il était exposé depuis jeudi
dernier, à l’église métropolitaine.
Une chapelle avait élé préparée à Notre-Dame, der-
rière le chœur, pour recevoir la dépouille mortelle, et
c’est vers 10 heures et demie du soir qu’elle y a élé
déposée.
M. l’archevêque, revêtu de ses habits et ornements
sacerdotaux, est couché sur un lit de parade, au milieu
de la chapelle tendue tout en noir et éclairée par un
nombre infini de bougies.
La galerie circulaire du chœur de la cathédrale est
également iendue en noir dans toute sa longueur.
Ce matin, jusqu’à onze heures, dit le Messager, les
fidèles ont pu contempler assez facilement les restes de
l’archevêque; mais à partir de cette heure la foule des
curieux s’est tellement accrue, qu’on a élé forcé de
prendre des mesures pour que la circulation pùt avoir
lieu dans l’église. Un grand nombre de sergents de ville
et de gardes municipaux ont été chargés de maintenir
l’ordre. Deux portes seulement sont restées ouvet les.
Celles de la place du Parvis, côté de l’Hôtel-Dieu, et de
la rue du Cloître-Notre-Dame en face de la rue Massil-
lon. 1,'entrée avait lieu par la première, et la sortie par
la seconde.
Une longue file s’est bientôt établie sur toute la lar-
geur du parvis; plus tard elle s’est repliée autour de la
cathédrale, et à trois heures elle s’étendait au-delà de la
porie de sortie el embrassait ainsi la moitié de la cir-
conférence extérieure du monument, tandis qu’uneau-
tre file s’étendait à l’intérieur sur le côté opposé. Celle
agglomération de visiteurs ne permettant aucun temps
I d’arrôt, on ne ferait que passer devant la chapelle ar-
dente sans y stationner un seul instant.
l.e corps de M. l’archevêque restera expoié jusqu’à
jeudi, jour fixé pour les obsèques.
Aujourd’hui c’est le chapitre el le clergé de la pa-
roisse Notre-Dame qui ont jeté de l’eau bénite sur la
dépouille mortelle de M.de Quélen.
Les autres paroisses de Paris viendront lundi, mardi
et mercredi à Notre-Dame remplir cemêtne devoir.
Pendant que les curieux se pressaient dans la cathé-
drale, un spectacle, dont le but était entièrement pieux,
se passait de l’autre côté de l’eau.L’église de Sairil-E-
tienne-du-Mont était aussi assiégée par une foule innom-
brable de personnes venant delà campagne,à dix lieues
à la ronde, pour vénérer les reliques de Sainte-Gene-
viève.Des milliers de personnes se pressaient au-deiiors,
et ce n’était qu’à grand’peiue qu’elles pouvaient péné-
trer à l’intérieur. On ne se rappelle pas avoir vu,depuis
très long-temps, une aussi grande affluence à ce pèle-
rinage qui commence le 3 janvier et finit le 12.
J'ai une foule de griefs contre cette troupe.
D’abord le porte-drapeau, qui m’a donné des crispations.
C’est quelque chosede posé, de vaniteux, de stupide, qui mar-
che au milieu de ses concitoyens avec une suffisance qui fait
mal. Cet homme semble s’être fait un piédestal de son état.
Il y a un rayonnement sériaux sur sa physionomie qui m’a
rappelé cette belle page de de la vie de l’Arioste, où ce poète
attaqué par des brigands les voit tomber à ses genoux au seul
prestige de son nom glorieux. C’est ainsi quece porte étendard
semble dire au public par ses yeux, par sa physionomie, par
sa démarche pompeusement ridicule: Je suis l’illustre porte-
drapeau, de l’illustre conservatoire de musique, de l illuslre
Bagnerre de Bigorre. J'en suis en outre l’illu*lre basse-taille.
On dirait qu’il a envie d'ajouter mentalement, je ne donne-
rais pas cette position sociale pour un million.
Il y a encore dans cette troupe le 3m8 collaborateur qui a
6 pieds et un pouce au moins et le 32me qui a 6 pouces et un
pied au plus. Le grand m'a souverainement déplu, je ne sais
pourquoi. Le petit m'a fait pitié. Il y a quelque chose de cruel
â exploiter ainsi un petit être, à le trainer par toute l'Europe
pour donner quoi 7 sa pauvre petite voix, pour recevoir quoi?
des pommes de terre et des claques.
Puis tous ces braves gens vous entonnent des chants Insup-
portables dans les solos. qu'ils psalmodient sur des paroles
de 1816 où il s’agit de gloire et de lauriers, où la couronne de
l'immortalité est promise aux chanteurs de Bagnerre de Bi-
gorre. Cette plaisanterie est poussée un peu trop loin en vé-
rité surtout de la part du premier ténor qui a chanté en
Angleterre (où il a été sifilé à faire crouler la salle) devant la
reine d’Angleterre (hélas Iles royautés sont condamnées au-
jourd'hui a tous les déboires) et qui a juste autant de voix
que moi, c'est-a-dire qu'il chante comme un wagon qui n’est
pas suffisamment graissé. En revanche la basse-taille a un
délicieux gosier pour tresser des chapeaux de paille , et dans
ses moments de loisir, des couronnes pour le premier ténor.
Cette consciencieuse description des 40 chanteurs de Ba-
a protos du duc de bordeaux. — On lit ce matin dans
le Moniteur :
u Plusieurs journaux ont rapporté que le voyage
inattendu de M. le duc de Bordeaux à Rome avait
occasionné de graves mésintelligences entre le saint-
siège et le gouvernement du roi. M. le comte de Latour-
Maubourg, ambassadeur de France, aurait tenu à ce
sujet au cardinal secrétaire-d’étal un langage assez peu
mesuré pour que le gouvernement pontifical en eût fait
témoigner son étonnement par l’internonce du saint-
siège à Paris ; et les choses en seraient venues au point
de faire craindre une rupture avec la cour de Rome.
Nous sommes autorisés à déclarer qu'il n’y a rien de
vrai dans ces bruits, empreints d’ignorance et de mau-
vaise foi.
u L’incident auquel l’esprit de parti a donné ane impor-
tance exagérée n’était pas, d’après les communications
qui ont été échangéesentre les deux cabinets,de nature à
altérer des relations amicales entretenues de tout temps
par le saint-siège avec le gouvernement du roi,et fondées
sur l’intérêt bien entendu de la religion.La cour de
Rome n’a pas cessé un instant de prouver qu’elle atta-
chait le plus grand prix à leur conserver ce caractère.
Nous croyons, du reste, que le séjour du duc de Bordeaux
à Rome ne sera pas de longue durée. Son départ pour
Naples paraissait prochain à la date des dernières nou-
velles. »
Chambre «les Députés.
La chambre des députés a été réunie aujourd’hui pour
entendre la lecture du projet d’adresse en réponse au
discours du trône. Cette adresse, d’une longueur déme-
surée, sera discutée jeudi eu séance publique ; eu voici
les principaux passages :
« Sire,
» Depuis la fin delà dernière session le calme inté-
rieur n’a plus élé troublé. La chambre des députés est
heureuse de penser que sa loyale assistance a pu contri-
buer à le raffermir.
» Vos rapports avec les puissances étrangères ont
conservé un caractère pacifique et bienveillant que pres-
crit l’intérêt commun de l’Europe. Par sa loyauté et sa
mcdéralion la France a sauvé le repos du monde. Notre
dignité est sous la garde de notre puissance.
» l.e repos n’a pas été long-temps interrompu par les
événements dont l’Orienla été le théâtre ; notre pavillon
de coiicertavec celui de la Grande-Bretagne etattestant
notre fidélité à l’esprit de cette union si conforme aux
véritables intérêts des deux pays,continue à veiller sur
les dangers que pouvait courir l’empire ottoman. Les
efforts de votre gouvernement ont arreté le cours des
hostilités, la guerre active a cessé. Dans ces graves cir-
constances la position de la France est grande et désin-
téressée, sa politique reste invariable, elle ne souffre
pas qu’aucune puissance européenne menace l’indépen-
dance ou l’intégrité de cet empire, dont l’existence est
si nécessaire au maintien de la paix générale; mais en
appuyant des droits consacrés par le temps, elle lient
compte des événements cl n’abandonne point les droits
nouveaux. Le traité qui conciliera desintérêls si divers
doit être équitable pour assurer à tous une durable
sécurité. Votre Majesté espère qu’une solution satisfai-
sante sera bientôt paciliquementamenée par les grandes
puissances; les vœux de la chambre s’unissent à vos
espérances.
» Dans toutes les questions qui partagent le monde,
la France n’invoque que la justice, elle ne réclame que
le respect de tous les droits : comment cesserait-elle de
rappeler à l’Europe l’antique nationalité polonaise et les
garanties méconnues que les traités donnèrent à un
peuple généreux dont le temps semble encore aggraver
les malheurs ?
» Un heureux changement s’est accompli dans la si-
tuation de l’Espagne : la guerre civile qui depuis tant
guerre de Bigorre paraîtra un peu sévère à quelques lecteurs.
Mais nous l avions sur le cœur depuis long-temps et n’ayant
point voulu faire tort â ces faux rossignols vagabonds , nous
ne les avons pa9 porlraiturés pendant leur séjour. Main-
tenant qu'ils sont partis et enterrés (que la diligence leur
rouie légère), nous n’avons vu aucun mal à les empailler dans
un feuilleton qui meurt dans les 24 heures,car nous nous fus-
sions fait un cas de conscience de les mettre â l’esprit de vin.
Cela les ferait durer trop long-temps.
De ces 40 malheureux nous tombons naturellement sur le
Théà're des Variétés, charmante petite salle, la plus belle
du pays, mais la plus Impitoyablement glaciale que je con-
naisse en dépit des poêles rouges qui scintillent à ses quatre
coins. A six pas de distance vous êtes sous l'équateur et au
Spitsberg. Là, vous ardez, comme un vers de Victor Hugo,
ici vous greloltez comme une tartine politique de \'Emanci-
pation, et il faut un courage sans limites pour rester plu9
d’un acte dans cette glacière. Je sais que la faute en est
beaucoup au mois de janvier, mais le fait n’en existe pas
moins, et le public clairsemé en est la preuve, car, en vérité,
les pièces sont bien jouées et bien choisies.
Eolr’autres je dois citer quelques artistes dont le mérite
me semble remarquable. Je ne dirai point leurs noms, car
je ne les connais pas... Je pourrais les connaître en parcou-
rant le programme, mais que m’imporle je vous prie si i’ierre-
le-Grand que je vois devant moi s'appelle M. Chapard de
son nom dé famille ou de guerre ei si Hermione a été
enregislée sous la rubrique des Paméla. Je ne sais donc
pas les noms des acteurs Mais ce que je puis affirmer,
c'est qu’il y a là une jeune fille qui a joué le rôle de Marie,
dans une pièce appelée Maurice , et qui est une char-
mante enfant toute naïve et toute gracieuse, bondissante sur
ses jolies petites pattes comme une chèvre des montagnes,
pleine de mobilité, d'une physionomie qui plait et qui ravit
par la pudeur réelle qu'elle laisse lire sur ses traits spirituels.
I Elle dit bien, elle entre et elle sort bien, elle mime bien,
d’années désole ce royaume n'est pas éteinte ; mais une
grande partie des provinces du Nord est pacifiée. La
stabilité du trône constitutionnel de la reine Isabelle II
ne doit plus inspirer d’alarmes ; l’espoir de la contre-
révolution est à jamais détruit. Nous nous félicitons
avec vous, Sire, de cet important résultat. La chambre
qui l’appelait de tous ses vœux, y a contribué en met-
tant avec empressement à la disposition de votre gou-
vernement les ressources qu’il lui a demandées dans sa
dernière session, l’ar l’emploi efficace de ces moyens,
par l’exécution fidèle des traités de 1834, il a, d’accord
avec le gouvernement de S. M. britannique,favorisé les
derniers événements et seconde les succès qu’ont obte-
nus la sage politique du gouvernement de S.M. la reine
régente el la valeur de ses armées.
» Le traité que vous avez conclu avec le Mexique,
après un fait d’armes glorieux pournotre marine, reçoit
son exécution. Cette république remplit ses engage-
ments.
» Le blocus de la république Argentine retient enco-
re une de nos escadres. La chambre désirera que les
nouvelles forces qui viennent d’èlre dirigées sur ce point
hâtent la satisfaction qui nous est due.
e La guerre vient d’éclater en Afrique : une attaque
subite a profondément troublé la sécurité de nos éta-
blissement et la joie confiante que la présence de votre
fils avait répandue au sein de l’armee et de la population.
Il faut que l’offense qui nous est faite soit punie, il faut
frapper l’ennemi d'un effroi durable el abattre sa puis-
sance. De nouvelles troupes ont déjà passé la Méditer-
rannée. La guerre sera poussée avec une vigueur qui en
abrégera sa durée. La chambre regarde comme un pres-
sant devoir d’accorder au gouvernement tous les moy-
ens dont les circonstances auront rendu l’emploi néces-
saire. Cette armée qui combat pour nous pourra comp-
ter sur la sollicitude el sur l’assistance de tous ies grands
pouvoirs de l’étal. Son rang est le nôtre, el nul sacrifi-
ce ne nous coûtera pour le bien-être de nos soldats et
l’honneur de nos armes. Après la victoire nous ne dou-
tons pas que votre gouvernement ne s’occupede recher-
cher de concert avec les deux chambres les moyens défi-
nitifs de garantir la sûreté et la stabilité des établis-
sements que la France veut conserver dans l’Algérie.
» Votre Majesté nous annonce que l’état de nos fi-
nances permettra de suffire aux charges extraordinaires
qui résultent de la situation présente de l’Afrique. Nous
espérons qu’il nous permettra également de nous occu-
per dans cette session du projet de remboursement
d’une partie de la dette publique et que votre gouver-
nement pourra prendre l'initiative d’une proposition
que déjà les suffrages de la chambre ont plus d’une fois
accueillie. »
Les autres paragraphes sont relatifs à des mesure*
d’intérieur et ne présentent qu’un intérêt secondaire.
Nouvelles «l’Afrique.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Toulon, le 5 janvier 1840.
Blidah, le 31 décembre 18.39.-
Le maréchal Datée à M. le ministre de la guerre.
Une colonne sous mes ordres a attaqué aujourd’hui)
les troupes d'Abd-el-Kader entre le camp supérieur de
Blidah et la Chiffa. L’ennemi a été mis dans une déroulo
complète; trois drapeaux du kalifa de Miliana, un ca-
non, un grand nombre de fusils el les caisses des tam-
bours sont restés entre nos mains.
Le Moniteur algérien publie uu ordre du jour du
maréchal Valée, portant organisation des troupes réu-
nies dans la province d’Alger en deux divisions el un»
réserve. Chaque division est composée de deux briga-
des. Le quartier-général de la première division sera à
Douera, et celui de la seconde à Birkadem.
Le quartier-général de la réserve sera à Alger; le com-
mandement est confié au général Dampierre.
en uu mot c’est une créature qui m'a paru comme une oasis
au milieu de la salle des Variétés. J’espère bien qu’elle n’est
pas destinée à vieillir là, car elle promet selon moi. un ex-
cellent avenir. Elle a du Jenny Verpré et du Léontine Fay.
De la passion dans le regard et de la gentillesse tout plein
répandue sur son petit être... Dans toute la troupe de Bruxel-
les il n'y a pas une seule jeune comédienne qui la vaille. (*) Na
crains rien jeune fille, ne prends .oint mes paroles pour des
flatteries intéressées, si je te loue ici pleinement et avec con-
viction. c'est sans but comme sans prétention, car bêlas !
j'aurai 80 ans au mois de mai à venir.....en 1890.
Plusieurs autres artistes m’ont paru u'ètre point à leur
place dans une troupe ambulante. Le rôle de Maurice a été
bien joué. Quelques boutades triviales ont parfois terni la
bonhommie bien jouée de ce rôle, mais l'artiste a un talent
réel.
Une aulre actrice, qui repréienlait la baronne dans cette
pièce, m’a paru d'une physionomie plus régulière que d’un
talent achevé. Quant à la marquise, elle avait des cheveux
gris,très gris.et une robe rouge, très rouge. Je n’ai que cela,
à dire de son jeu.
Je n'ai pas encore vu les Huguenots à Anvers. Je n’ea
rendrai compte que comme un homme peu disposé à l'indul-
gence. car quand on me touche profaneinent à l’idole do mot»
sens harmonique, je bondis comme une lionne à qui l'on ar-
rache ses petits. Mon cœur tressaille encore aux soos magi-
ques qu’y a jetés la divine Falcon dans le drame brûlant des.
Huguenots, cette œuvre immortelle de Meyerbeer. La Pro-
vidence m’a donné la faculté de conserver religieusement cet
adorable et consolant souvenir au milieu de mes travaux-
sérieux, et je ne l'en arracherai certainement pas ni pas-
politesse ni par complaisance. L.
(*) Cette actrice, nous a-t-on dit, s’appelle Mm« Berger. |