Full text |
nements. La Belgique, en cet ordre de choses, occupe un rang
distingué comme en beaucoup d’autres. Le gouvernement, d’une part,
et surtout les administrations communales d’autres part, font de
louables efforts pour la propreté et l’assainissement des villes et des
habitations. La philanthropie publique et privée y seconde puissam-
ment les recherches delà seiçnce,Les proeédés,,lesdécouvertes,lespro-
duits destinés à l’assainissement des habitations d’ouvriers, les prix de
propreté décernés aux ouvriers pour les encourager h su vouer a ces
soins hygiéniques, tout cela est arrivé en Belgique, à être presque
généralement répandu jusque dans les moindres villages. Cependant,
ia Belgique n’a presque rien exposé, qui ait trait h l’hygiène et c’est à
peine si nous avons pu citer deux noms belges appartenant à la
XIIe classe.
La même classe contientlles substances pharmaceutiques, les
appareils et les instruments .de médecine et de chirurgie. Ce sera Iq
sujet d’une autre lettre.
Nouvelles de la Guerre.
DEPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Marseille, lundi, 7 janvier.
Le paquebot-poste YEuplirule vient d’entrer, venant de Constanti-
nople d’où il était parti le 31 décembre.
Le grand cordon de la Légion-d’IIonneur a été remis an Sultan
avec pompe et solennité.
Une convention a été conclue entre la Turquie et la Grèce pourla
répression du brigandage.
Une affreuse tempête a éclaté sur les côtes de la Crimée; quinze
navires de commerce ou transport ont naufragé à Kamiesch.
Les nouvelles d’Eupatoria, en date du 24 décembre, annoncent
qu’un navire chargé de munitions et d’effets militaires a bridé.
Le courrier de Trébisonde manquait.
(Autre dé/>éche.)
Marseille, lundi soir, 7 janvier.
VEuphrale rapporte en France la dépouille du poète polonais
Mickiewilz. Une première cérémonie a eu lieu h Constantinople. Le
premier bataillon de la légion polonaise y assistait.
La cérémonie de la remise au Sultan de la plaque en diamants et
du grand cordon de la Légion-d’Honneur a été magnifique. L’ambas-
sadeur do France s’est rendu au Sérail accompagné d’un pompeux
cortège que la foule a salué de ses acclamations sympathiques.
Pans son diiscours M. Thouvenel a fait observe; que c’est la pre-
mière fois que l’amitié du souverain de France s’ÿst manifestée d’une
façon aussi éclatante et aussi personnelle. C’«s't UI1 ganC nouveau de
l’alliance qui place désormais l’Emp>;^ ottoman sous la garantie du
droit européen.
Pans sa réponse le Sultan a jaîi ressortir chaleureusement la portée
de l’acte qu’il pose, en açejjplanl jes insignes d’un ordre étranger.
Le baron Lejeune, est arrivé il Constantinople portant en Perse les
décorations décernées par l’empereur des Français et les ratifications
au traité de commerce.
Les V.usses redoublaient leur feu contre les travailleurs qui prépa-
raient l’explosion des docks de Sébastopol, mais d’un autre côté,
leurs batteries à longue portée n’atteignant pas le quartier général,
«lies avaient diminué la vivacité de leur tir.
Dresde, lundi soir, 7 janvier. Sgi
Le Journalde Dresde, qui paraît h l’instant, publie une correspon-
dance de Berlin, dans laquelle il est dit que les informations reçues
de Bussie par voie télégraphique, ne représentent nullement la situa-
tion des négociations de paix qui ont lieu en ce moment à Saint-
l’étersbourg, comme tout à fait défavorables à une entente. Notam-
ment elles ne feraient pas redouter un refus absolu paria Russie des
dernières propositions, soumises à la cour de Saint-Pétersbourg par
le comte Eslerhazy. '
On écrit de Constantinople. 27 décembre :
« Le courrier de Kamiesch vient d’arriver avec d'assez fâcheuses
nouvelles. Je m’empresse d’ajouter qu’il ne s’agit pas d’opérations
militaires, mais de sinistres maritimes et d’accidens commerciaux
d’une grande importance.
» Le climat de la Crimée,dans cette saisoa, est d’une inconstance fa-
buleuse. Aux pluies abondantes ont succédé des froids excessifs, avec
des entre-temps dé chaleurs insupportables.
» Ces variations exercent en général une grande influence sur l'éco-
nomie ; ulles produisent nécessairement dépraves désordres, lors-
qu’elles atteignent brusquement des proportions anormales. C’est ce
qui. tstarrivé ; on a signalé dans la même journée le passage de7
degrés de chaleur îi 18 degrés de froid, un saut de 23 degrés.
» A Kamiesch, le froid a atteint 16 degrés ; au quartier-général,
sur un plateau plus exposé à la brise , 19 degrés ; la nuit, on a con-
staté 20 degrés sur les hauteurs de Traktir et des monts F’édoukine.
« Les ports de Kamiesch et de Balaklava ont beaucoup souffert des
coups de vént, qui ont régné en même temps que les froids sur la
Côte.
» La mer Noire s’est montrée digne de son antique réputation. On
ne sait pas encore exactement le nombre des naufrages qui ont eu
Fieu dans ces deux ports ou h la côte ; je vous transmcls pour aujour-
d’hui les renseignements certains qui me sont parvenus.
» A Kamiesch, on ne compte pas moins de treize à quatorze navires
à la cote. Plusieurs ont péri corps et biens. Pendant trois jours, les
cadavres des malheureux naufragés ont été jetés à la côte, repris par
la mer, et n’ont pu être enfin recueillis que le 23 et la 24 ; mon cor-
respondant en a compté une quinzaine environ.
« Parmi ces bâtiments, un brick sous pavillon autrichien, frété par
l’intendance française et portant par conséquent notre pavillon au
grand mât, a été jeté par lèvent sur la rade de Sébastopol, 11 a été
vivement canonné par les Russes; l’équipage a ; u cependant gagner
miraculeusement la côte sud et aborder au pied de nos batteries.
. » Plusieurs maisons de Kamiesch éprouveront le contre-coup de
cette tempête; plusieurs navires de ce port ont pé;; ; on cite entre
autres la maison Aslier pour un navire non »;süré, la maison Rydoux
pour un navire assuré ; la maison CQui.t’,, de Marseille, se trouve dans
ce dernier cas, etc., etc.
» A Balaklava, deux n»';Vres chargés pour l’armée anglaise ont péri,
comme a péri le P(\ace l’an dernier, à la gorge du port et sans qu’on
ail pu l ien sauVer.
” i-'âpatoria, l’un (les ports les plus difficiles et les plus dangereux
üê la Crimée, devait être cruellement éprouvé par une si violente tem-
pête. Les désastres y ont été relativement plus nombreux qu’à Ka-
miesch. ‘ .....
» On assure que plus de dix navires ont sombré ou ont été jetés à la
côte. Le prochain courrier nous apportera sans doute des détails sur
ces tristes événements. Un négociant de ce port, dont je veux confier
le nom à votre publicité, JL Bénonin-Aussoldy, de Bandols, s’ést ho-
noré par un acte héroïque da dévouement.
«Au plus fort delà tempête, ce courageux citoyen s’est jeté à la mer
pour aller porter secours à un marin de l’équipage d’un brick napoli-
iitain qui se perdait corps et biens, à peu de distance de la plage, sous
les yeux de toute la garnison et de la population. La providence a se-
condé les efforts de JI. Bénonin; il a sauvé le marin; c’est la seule
épave du bâtiment, qui a complètement péri.
» Je terminerai cette triste lettre par quelques renseignements sur
les effets du fraid à Kamiesch. Le commerce est dans une véritable
perturbation. Les marchands de vin ont vu périr toutes leurs marchan-
dises ; dansles bonnes qualités, le contenu a brisé le contenant; dans
les basses qualités, le liquide a tourné et s’est aigri. -
» Toutefois, il n’y a pas do craintes pour les approvisionnements,
le port renfermant d’immenses quantités de vin. Ce qui est plus
sensible, c’est la perte des pommes de terre, qui ont toutes été
irrémédiablement perdues.
» Les nouvelles militaires sont sans importance.
Je vous ai parlé précédemment des officiers français tombés entre
les mains des Russes, à Kinburn, en taisant une partie de chasse. Un
de mes camarades du 93e de ligne, qui fait partie de la garnison du
fort pris aux Russes, m’a écrit une lettre dans laquelle je trouve une
/petite anecdote qui vous semblera très curieuse.
Les prisonniers furent conduits vers Nicolaïcff ; mais on ne les lit
jpas entrer dans la ville, do peur sans doute qu’ils ne vissent l’état des
fortifications. L’empereur Alexandre venait d’y arriver. A la nouvelle
de la capture de quelques officiers français, le czar donna ordre qu’oq
fui présentât l’un d’eux, l’officier de marine, dit-on. Le prisonnier fut
magnifiquemeut traité : l’empereur s’entretint familièrement avec lui,
parla avec beaucoup de bienveillance et lui fit une multitude de ques-
tions' au sujet de la guerre, sans toutefois se montrer indiscret.
Au moment de la séparation, il lui serra la main, en disant ces pa-
roles : « Je vous donne une main qui sera bientôt une main amie. «
Je souhaite que la prédiction s’accomplisse; mais je crains qu’Alexan-
dre H, tout empereur qu’il est, ne sera pas prophète en son pays.
FOLOCFNE.
On écrit du royaume de Pologne, 2 janvier :
Par suite de l’appel pour la formation du régiment des tirailleurs
de la famille impériale, 7000 paysans de la couronne ont offert leurs
dorvices. On en a formé un régiment de tirailleurs et le reste des
hommes a été renvoyé. L’appel fait en ce moment a probablement
pour but de former ün régiment de chasseurs à pied. Le nouveau
régiment de tirailleurs de"la famille impériale doit avoir franchi en ce
moment l’isthme de Pérécop. L’armée du centre sous les ordres du
général Paniutine, dont le quartier général se trouve à Kiew s'avan-
cera vers le midi, si les alliés attaquent la Bessarabie. L’armée de
l’oucst-stalionnée en Pologne formera alors la réserve du général
Fanintine. On attache ici une grande importance à la prise de Hérat
par les Persans et il est certain qu’on fait en ce moment toutes sortes
d’avances à l’ambassadeur du schab à St-Pétersbourg. 11 paraîtrait
que la Russie croit le moment venu pour la conclusion d’une alliance
avec la Perse. On remarque une grande activité dans les relations
entre la Russie et quelques cours allemandes de deuxième ordre. Le
comte de Pricsse, venant de Dresde, elle prince Golicyn, venant de
Stuttgart, qui, tous deux, se rendent à St-Pélersbourg, viennent de
■quitter Varsovie.
AXCLETEBBE.
Londres, 7 janvier
l Le baron Parke, l’un des juges de la cour de l’échiquier, vient,
comme nous l’avons déjà annoncé, d’être promu à la pairie, non pas
sous le nom d’Ampthill, mais sous celui de lord Wenslevdale.
C’eût M. Branswell, le membre le plus émineut du barreau anglais,
qui lui succède. Ce choix, indiqué d’avance par l’opinion publique, a
reçu une approbation unanime.
— Le prince de Salerne, le prince et la princesse de Joinville, et ia
duchesse d’Aumale ont fait visite, samedi dernier, à la reine, au châ-
teau de Windsor.
— A propos de la restitution par le gouvernement autrichien au
marquis Pallavicino, des biens qui avaient été confisqués à la suite
de la tentative de révolution de 1855, le Times publie uu article où il
désigne le roi de Piémont comme le chef futur de l’Ualie unie et
régénérée. ___________
BOURSE DF LONDRES DU 7 JANVIER.
tes Fonds anglais ont déployé beaucoup de faiblesse et les cours ont
continué à fléchir. La baisse est entre 1/8 et 1/4 pour cent sur la clôture
du samedi
Les fonds étrangers ont été languissans. Les turcs ont baissé.
Les chemins de fer ont été faibles.
Cours de clôture. — Fonds anglais ; — Consolidés, 86 7/8 à 87 au
10 janvier, Coupons détaché, 8 0/0 réduits, 86 7'8 à 87 1/8; Nouveaux
3 0/0, 87 3/8 à 3/10.
Fonds étrangers: Turcs 6 0/0 80 3/4 à 81; d" 40/o 4 35/J'd'cscOmpté;
Mexicains, 19 1/2 à 20; Russes 3 0,0, 93 h 9;; Yênétïlûlaitts àctiîs,
25 1/2; d» différés, Il 1/4, Espagnols, o „q ajfférés, 21 ; coupon
détaché Portugais 4 0/0 45 1/2; eoupon.4 détachés; Grenadiens actifs,
19; d" différés,6 1/2 0/0, Equateur 4 7 //. Brésiliens, anciens 30/0, 34 34.
Cncinms de fer Belges : Grand-/vi)xembourg (obligations) S,
FRANCE.
{Correspondance particulière du précurseur.)
Paris, 7 janvier.
Rien de changé dans la situation et par conséquent dans les appré-
ciations de chacun. On croyait ces jours derniers n’apprendre que le
-17 la réponse du cabinet de St-Pêjj/’sbourg aux propositions .aütri-
chiennes; or, on prétendait aujoufd’hui au ministère des affaires
étrangères, que l’on recevrait cette réponse à la lin dj ja semaine
c’est-à-dire vers vendredi o,j samedi prCCtiSin. Du reste, on ajoute
dans ces régions officielles, que tant d’instances sont faites en ce
moment auprès de la Russie, par toutes les puissances de l'Europe
presque sans exception,afin de l’engager à céder sur quelque» point’'
ce qui permettrait l’ouverture do eonflérenêcs diplomatiques qu’il
pourrait se taire que, contrairement a l’attenté générale-, M. d’Esler-
nazy transmit à Vienne une réponse, sinon compfèleffîent favorable
du moins de nature à rendre possible ûn rapprochement.
Si ies affaires prenaient cette lôïirnure, je doute qu’il se puisse
rencontrer des gens plus heureux que nos haussiers du mois dernier,
qui, n’ayant pas été exécutés, sont parvenus à se faire reporter.—
Du reste, c’est sur les données que je viens de vous exprimer que la
bourse a haussé.
L’Empereur préside presque tous les jours une sorte dé conseil de
guerre préliminaire auquel assistent le ministre de la guerre, le maré-
chal Magnan, les généraux Canrobert, Miel, Martimprey, Baraguay-
d’Ililliers, et d’autres encore. Ce conseil préjiare pour ainsi dire les
travaux du conseil de guerre international qui doit s'assembler dans
quelques jours à Paris.
Diverses arrestations assez importantes et se rattachant aux sociétés
secrètes,notamment à la Marianne,ontétéopéréesdahs ie courant de la
semaine dernière dans leUlier et dans tlridfe.Les mandats qui ont dû
être nus à exécution étaient partis de Paris et l’ont été par des agents
de la préfecture de police. 8
, l*général Bosquet, arrivé avant-hier à Paris, où il a été mandé par
uépéche télégraphique, était descendu à l’hôtel, mais le général Can-
robert n’a pas voulu permettre que son ancien ami cl son meilleur
camarade logeât ailleurs que chezluiellegéuéral Bosquet a du accep-
ter cette hospitalité.Le général Bosquet, qui a été reçu hier par l’Em-
pereur, à l’issue de la messe, se porte à merveille. A Bordeaux, le
général Fartas, est allé lui serrer la main à la gare et lui a donné à
déjeûner à l'Hôtel de France.
un parle d’une scission qui serait sur le point de s’opérer au sein de
l’administration du crédit mobilier, où deux partis sont en présence,
l'un qui veut aller de l’avant et engager la lutte contre la maison
Rothschild et son influence partout où faire se pourra, l’autre qui
pense qu’il est plus sage de s’abstenir jusqu’à nouvel ordre. MM.
Pereire (iseac et Emile) ainsi que le duc de Galbera, représentent plus
spécialement la première tendance ; quant à ceux qui soutiennent la
deuxième, je citerai particulièrement MM. Ernest Aiidré et d’Eichlal.
Depuis le commencement de l’année il y a eu des bals tous les jours
à Paris. Le 2, bal d anglais, le God save the Queeti a été joué. Les
Trois-Royaumes semblaient avoir un coin de terre à Paris ; les longs
cheveux d’or et de soie dont les keepsakes ornent leurs héroïnes gra-
vées, y flottaient dans le tourbillon des valses et des polkas. — Le 3,
bal chez une princesse autrichienne où se pressaient une foule in-
croyable d’allemands en berg, en mans et en hcim. — Le 4, soirée
pleine d’intérêt et d’éclat, donnée à l’école militaire par le général
Regnauld de Sl-Jean d’Angeiy. U n’y avait là que des uniformes
brillants ; tous les officiers de la garde, des zouaves, des hussards,
des carabiniers, des dragons, de l’artillerie, des chasseurs, tous les
officiers de l’armée de l’Est, tous les grades depuis les maréchaux de
France jusqu’aux modestes sous-lieutenants. Les officiers arrivant de
la Crimée, y étaient l’objet de l’empressement et ;des égards de tous.
Dans ce bal, où l’on remarquait une foule do généraux et de colonels,
on était fort peu à la paix, comme vons pouvez bien le penser. Plu-
sieurs officiers blessés y ont assisté. Il y avait aussi beaucoup d’offi-
ciers anglais, sardes, espagnols, autrichiens, prussiens, etc.
Les jours suivants, bal au profit des pauvres. On ne donne plus aux
l>auvres, on danse pour eux : Ayez pitié d’un pauvre aveugle... une
polka pour l’amour de Dieu, ma belle demoiselle. — Soirée chez la
prircesse Mathilde, avec intermède dramatique et musical, danse au
quatuor. — Bal d’Espagnols et bal d’Italiens, bals au faubourg Saint-
Honoré. — On y parle à peu près toutes les langues vivantes et je ne
suis par certain que les langues mortes elles-mêmes n ’y soient cul
livées avec succès. On dirait qu’on a composé la société avec les
ruines de cette tour de Babel de l’exposition universelle. Chez la prin-
cesse Mathilde tous les hommes portaient la cravatte blanche, la cu-
lotte blanche, les bas de soie blancs et l’habit à la Française.
La Turquie entre aussi dans les usages Européens, au point de vue
des raouls. Une fête magnifique se prépare à l’hôtel de l’ambassade
ottomane. On n’y dansera peut-être pas, mais on chantera sans nul
doute. La civilisation fait le tour du monde à coup d’archet. On parie
aussi d’un bal splendide que la comtesse Lehon serait près de
donner dans son charmant hôtel des Champs-Elysées.
Le marché aux chiens qui se tient lous les dimanches sur le marché
aux Chevaux du faubourg St-Marcel, offre en ce moment le plus cu-
rieux des spectacles. La marchandise, à cause du délai fatal relatif
aux déclarations qui expire dans neuf jours, y est à vil prix, et c’est
l’occasion ou jamais pour les amateurs de faire leurs emplettes.
Pour 2 francs on a un chien superbe de n’importe quelle race. Les
Kings Charles, si à la mode il y a quelques années, sont si abondants
qu’on les offres à 3 fr. la paire. Il n’y a pas longtemps qu’il s’en est
vendu jusqu’à mille francs la pièce.
— Ou lit dans le Moniteur :
« L’empereur et l’impératrice ont reçu dans la journée, plusieurs
étrangers de haute distinction qui ont été présentés à Leurs Majestés
Imjjériales par LL. EExc. le nonce du Saint-Siège apostolique, l’am-
bassadeur de Turquie, MM. les ministres de Belgique, des Deux-Sici-
les, de Bavière, de Sardaigne, de Bade et des Pays-Bas, et sur la de-
mande de M. le chargé d’affaires de Grèce. »
— Deux bataillons du 30e de ligne et les trois bataillons du 39',
retenus en mer parle gros temps, n’ont pu faire leur entrée à Pans
avec leurs compagnons d’armes dans la journée du 29 décembre. Ces
troupes, arrivées depuis peu, entreront dans la capitale le mercredi
9 janvier. L’Empereur envoie au-devant d’elles son aide de camp le
général Niel, qui a dirigé les travaux d’attaque au siège deSdbasto-
pol. Elles seront passées en revue par Sa Majesté dans la cour des
Tuileries, à une heure. »
— Les journaux français publient la dépêche télégra-
phique suivante :
« Turin, dimanche 6 janvier.
» Le général La Marmora part demain pour Paris, où il va assister
aux conférences militaires qui doivent avoir lieu dans celte capitale.
« Le général Chazal, chargé par le roi des Belges d’une mission
spéciale auprès du roi de Sardaigne, a été reçu le 4 par S. M. et est
reparti hier. »
BOURSE DE TARIS DU 6 JANVIER.
On lit dans le bulletin financier de la Presse :
2 heures. — Le début de la bourse était très sombre. Le cours
moyen avait été très offert sur toutes les valeurs,et les premiers cours
du parquet étaient encore en baisse sur la cote de samedi.
L’élévation du taux des bons du Trésor était attendue depuis trois
semaines, c’était par conséquent un fait’accompli qui avait produit
son effet à l’avance, et qui ne pouvait pas avoir par lui-même beau-
coup d’influence à la bourse d’aujourd’hui , si les idées de baisse
n’avaient pas été appuyées par d’autres circonstances. Mais les spécu-
lateurs s’inquiétaient d’une correspondance de Berlin publiée par un
journal de Bruxelles ; d’après cette lettre le comte Esterhazy aurait
été reçu très froidement par le czar, qui n’aurait fait aucune réponse à
sa communication, et se serait contenté de lui demander des nouvel-
les de sa santé.
Enfin, la cote de Londres venait avec 18 de baisse à 86 7/8 et 87.
Ces nouvelles, qui étaient connues dans la matinée, ont fait fléchir
la rente à 62.83; mais ce cours a été facilement maintenu.
Le comptant, qui avait été offert au cours moyen, était redemandé
jicndant la bourse, et le 3 0/o a remonté avec une grande vivacité
à 65.45.
On remarquait qu’un ancien agent de change faisait d’importants
achats, qui ont contribué à relever le moral des spéculateurs.
Il paraît que de grosses positions à la hausse ont été liquidées
samedi, et que les exécutions ou ventes forcées sont à peu près
terminées.
La seconde cote de Londres est arrivée comme la première de
86 7/8 à 87. 1
Les pelites-Voitnres sont toujours très fermes de 106.25 à 107.50.
Un fort découvert existe sur celte valeur ; malgré la remise des nou-
velles actions qui vient d’avoir lieu, les titres sont rares sur la place.
Los actions de la compagnie parisienne du gaz ont fait 885, mais
elles sont tenues de nouveau de 895 à 900. Les actions des clippers
étaient demandées à 102.50.
Cette valeur vient d’être admise à la cote du parquet de Bordeaux.
Les actions de l’hôtel Rivoli étaient cotées à 107-50.
Des achats importants ont eu lieu aujourd’hui sur les Docks, dont
les prix paraissent avantageux, même pour le cas d’une dissolution
définitive. Elles ont été négociées à 185 et 186, avec 6 fr. de report
sur la bourse de samedi.
Le Crédit mobilier est tombé au début du parquet à 1230.11 a remis
à 1250 et 1235. 1
Les chemins de fer autrichiens ont fait 710, mais ils sont tenus de
nouveau à 715 et 717-30. Quelques achats ont eu lieu pour le compte
des spéculateurs allemands.
Les affaires étaient inanimées sur nos actions de chemins de fer.
Les premiers cours étaient en baisse de 2 50 à 3 fr. sur la dernière
cote ; mais il est arrivé plus tard de nouveaux acheteurs qui ont
effacé la baisse.
Le Nord était calme de 870 à 865 ; l’Est l’était également à 875 ;
Orléans de 1120 à 1123; Lyon de 1110 à 1115; le Grand-Central, à
570 ; le Midi, à 670; la Méditerranée, de 1233 à I2i0 ; l’Ouesl, de 740
à 715.
o aeul'êS. — La levée des petites primes a produit un découvert qui
a fait monter, à 2 heures 1/2, à 63 55 ; mais les cours ont rétrogradé
à 63 35 pour la clôture.
Le Crédit mobilier a remonté vivement à 1270, et il est resté très
ferme à 1260. Les actions de chemins de fer étaient calmes ; mais
leurs cours étaient bien tenus.
Changes. — Londres, 25.27 1/2 à vue, 24.82 1/2 à 90 jours; Franc-
fort, 2i2 1/2 à vue, 211 >;» à 90 jours ; Amsterdam, 213 1/2 à vue, 21 i
1/2 à 90 jours ; Aôvers, pair à vue »» à 90 j. ; Berlin, »»»à90j.;
Hambourg, 180 à vue, 185 1/4 à 90 j.; Naples, 470 à vue, 467 à 90 j. ;
Vienne, 000 .»/» à vue, 225 1/2 à 90 jours; Pétcrsb., «»» à 00 j. ;
Madrid, 525à vue, 520 à 90 jours,
BELGIQUE.
hftuxELLES; 7 janvier.
Le prix du paiir, à Bruxelles; a subi une àugmentalion de I centime
i Leâ l11’** ’tiû.xiilvà sont de 36 c. la première qualité, et 50 c.
lâ seconde.
Au faubourg d'Ixelles où le tarif est obligatoire, ia taxe est de 34 c.
la première qualité cl 48 c, la seconde, à dater d'aujourd'hui.
— Dans le bas-lxclles. on se prépare à üiic l’été Mmafiile ëi villa-
geoise vraiment uighc du pinceau de l’immortel David Teniers. On
doit y célébrer leunariage d’q.u couple palriàrchâl. Un pauvre journa-
lier, du nom de Pierre DemeSiliaeker, âgé de 77 ans, épouse une ména-
gère àussi peu rértHiifë que son futur : elle se nomme Catherine
Vanîchuydbroeck, et compte 06 années d’âge. Ce qui fait que les
futurs époux ont ensemble 143 ans.
Ces braves gens, tous deux célibataires, s'étaient rencontrés pour la
première fois, il y a 50 ans. 11 s’étaients vus probablement assez sou-
vent depuis, mais n’avaient guère songé à parler mariage, ajoute la
chronique. Toujours est-il que leur union sera célébrée civilement,
religieusement et très joyeusement, paraît-il, demain mardi, 8 janvier;
à Ixelles. |
Quelques notables 'de là commune ont voulu faire assez largement
les câdeiiux de noces. Le trousseau de ia fiancée, la toilette du futur
sont convenablement complétés. Il y aura banquet et bal plus ou
moins champêtre, harangues de félicitations, etc. Seulement, l’auto-
rilé communale a cru devoir restreindre un peu les démonstrations
extérieures, car on parlait cavalcaderie.
— M. le duc de Beaufort a été reçu aujourd’hui, 7 janvier, en au-
dience particulière par S. M. le roi, au château de Laeken.
— Un marchand, établi au passage Saint-Hubert et qui se trouvait
dans une gêne momentanée, s’est brûlé la cervelle, dimanche, dans
une prairie au faubourg de Cologne. Ce malheureux a été transporté
agonissant à l’hôpital Saint-Jean. Il est mort dans le trajet.
— observatoire royal de Bruxelles, 7 janvier, à midi
30"'°jour de lune). — Baromètre observé, 736,30 ; thermomètre
cent, du baromètre, 7»6 ; température cent, de l’air, 9’34 ; id. maximum
depuis hier midi, 10°88 ; id. minimum, 3*93; eau tombée, 0 ;
vent, S.-S.-O.
ANVERS, » JANVIER.
Les libations du Lundi-Perdu ont eu une affreuse con-
séquence dans la commune de Berchem. Dans un des caba-
rets de la commune, d’honnêtes et braves ouvriers se sont
pris de querelle ; l’un d’eux, paraît-il, objet des provoca-
tions des autres, se décida k quitter la partie; mais, étant
poursuivi par ses adversaires, il se réfugia dans une petite
ruelle où un de ses agresseurs le rejoint; une lutte s’engage,
les couteaux se mettent de la partie et l’individu poursuivi
porte un coup mortel à son agresseur; celui-ci tombe,
ayant une artère au cou ouverte, et expire baigné dans son
sang. Son cadavre a été transporté à l’hôpital de la com-
mune où l’autopsie judiciaire en sera laite. L’auteur du
meurtre a été arrêté ce matin par M. le commissaire de
police Verpoten, qui, après une première instruction som-
maire, l’a conduit en ville et mis à la disposition du pro-
cureur du roi. Nous avons raconté les faits d’après les dires
de l’auteur du meurtre, dont la conduite a toujours été irré-
prochable, dit-on, jusqu’ici, et qu’un moment d’oubli
plonge dans un malheur irréparable. — On conçoit la ré-
serve que la fatalité même de l’événement nous impose.
— Ün ouvrier est mort hier à la suite d’un excès de
boissons spiritueuses.
— La police a arrêté un individu pour vol d’outils et ap-
paraux.
— Nous avons reçu le 1er N° d’un nouveau journal qui
vient de paraître ù Liège sous le titre : La Meuse. II déclare
vouloir soutenir les principes de l’opinion libérale procla-
més k son avènement au pouvoir par le cabinet du 12 août
1847 et qui ont dirigé pendant cinq ans la marche des affai-
res publiques.
— Le 13 décembre, le nommé Xavier Senterre, ardoi-
sier, demeurant à Braine-l’Alleud, étant occupé à enlever
la neige qui couvrait les toits des bâtiments de M. le comte
Meeus, k Waterloo, lit une chute qui causa instantanément
sa mort. Depuis trois mois il était assuré par la Prévoyance
Belge, en conséquence une indemnité de fr. 1600 a été
payée le 2 de ce mois k sà veuve.
— C’est le jeudi 10 courant, k 1 1/2 heures de l’après-
midi qu’aura lieu k Paris, dans une des salles de l’hôtel de
la présidence du corps législatif, la distribution solennelle
des récompenses accordées aux exposants à l’exposition
universelle d’horticulture créée par la société impériale et
centrale d’horticulture.
Cette solennité sera présidée par le ministre de l’agri-
culture, du commerce et des travaux publics.
Plusieurs de nos horticulteurs les plus distingués ont
pris part k cette exposition et des invitations ayant été
adressées k quelques-uns pour la cérémonie, on peut en
augurer que la Belgique aura,dans cette exposition comme
dans toutes les autres, sa large part de distinctions.
— Une représentation qui attirera sans doute un nom-
breux public au Théâtre des Variétés, est annoncée pour
demain mercredi. Elle se composera de trois vaudevilles,
dont deux nouveaux dûs k la plume de M. Van Kerckhoven,
qui a déjk donné antérieurement des preuves de son savoir-
faire en fait de littérature dramatique.
A l’attrait de ces nouveautés, vient s’en joindre un autre
encore ; c’est-à-dire, que la représentation a beu au bé-
néfice de Mm1, Verstraeten, artiste qui jouit justement de la
sympathie des habitués du théâtre flamand, et ceux-ci lui
en donneront une nouvelle marque par leur présence à la
soirée de demain.
— On écrit d’Ostende, 6 janvier :
« M. le comte de Flandre est arrivé ce soir, à six heures,
de Bruxelles, par un convoi spécial du chemin de fer.
» Les autorités civiles et militaires, ainsi que le député
d’Ostende M. Van Iseghem se trouvaient à la station pour
recevoir S. A. R., qui était accompagné d’un seul officier
d’ordonnance, M. le colonel d’Hanins de Moerkerke.
«Le comte s’est rendu au palais dans des voitures particu-
lières. Il s’est embarqué à sept heures un quart à bord du
vapeur belge Diamant, commandant Hoed, à bord duquel
se trouvait également M. Sadoine, ingénieur de marine. A
sept heures 3b minutes le Diamant quittait le port, se ren-
dant k Douvres. »
Le comte de Flandre passera une quinzaine de jours
en Angleterre.
— Un arrêté royal, en date du 31 décembre 1835, auto-
rise, sous certaines conditions, le sieur Lambelin à établir
un dépôt de guano à Ypres.
— Un arrêté royal en date du 31 décembre 183b, auto-
rise, sous certaines conditions, le sieur Van der Cruyssen,
à établir un dépôt de guano k Boom.
— Par arrêté royal du 31 décembre 1855, le ministre
des affaires étrangères est autorisé à déléguer sa signature
pour les visa et légalisations au secrétaire-général ainsi
qu’aux fonctionnaires d’un grade supérieur à celui de chef
de bureau.
— On nous assure que S. M. le Roi vient, par un arrêté
tout récent, de faire choix d’un officier d’ordonnance, dans
le corps d’officiers supérieurs de l’état-major des places ;
M. le major Dresse, commandant de place de 3e classe, à
Dinant, serait promu à ce grade.
ün nous assure encore de même les nominations suivantes:
Le lieutenant Leroy, du régiment des grenadiers,nommé
inspecteur des études k l’école militaire ;
Le lieutenant Beirlaen, du 3* régiment de ligne, serait
nommé officier d’armement;
Le lieutenant Beving, du 1*' régiment d’artillerie, nommé
répétiteur de géométrie descriptive à l’école militaire.
Le capitaine de 2e classe Glaesener, du D régiment de
ligne, est déchargé de ses fonctions d’inspecteur k l’école
militaire; _
Le lieutenant Wauwerman, de l'état-major du génie, est
déchargé de ses fonctions de répétiteur de géométrie des-
criptive k l’école militaire ;
Les capitaines de 2e classe, Bissot, du V régiment, et
Hans du 7' de ligne, cessent d’être détachés, au départe-
ment de la guerre et retournent chacun à son régiment ;
Le sous-lieutenant Van Campenhout, du 7e de ligne, est
désigné pour passer k la division de discipline, à Diest;
Le lieutenant Dufoin, du 7e, est désigné pour passer à la
première compagnie sédentaire à Vilvorde ;
Le lieutenant Coupez, du régiment du génie, adjoint au
commandement du génie, à Mons, passe à l’état-major d
l’armée;
Est désigné pour passer au régiment de carabiniers, à
Bruxelles, le lieutenant Coenraets, du 10e régiment; et au
3‘ chasseurs à pied, le sous-lieutenant Nix, du régiment de
carabiniers ;
Les trois généraux-majors dont les noms suivent sont les
premiers à être mis k la retraite, comme ayant atteint l’âge:
1° Ducori'on, 10 mai 1794;
2° Coussement, 21 octobre 1794;
3° Lacoste, 22 QÇtçJ?i’e IWii
A * ’( 4. fT1„ •
~tpn écrit uq îoiirnai : ....... , .
A l’opcàsibn dé sa fête, riotïë vénérable prélat; Mgr LA*
bis, notre évêque, a fait faire, hier, une distribution de
3500 pains de o livres chacun, aux pâüvféâ de Cette ville.
— L’Écho, de Mons, ânnonee que les employés de !â
douane, à Erquelinnes, ont fait récemment une saisie im-
portante d’objets mobiliers destinés au culte,tels que chas-
subles, dalmatique. etc., etc. Un juif, paraît-il, était l’au-
iëürde éëttëMüd?:
— Le théâtre lait demain une curieuse innovation, dit
une lettre de Rennes du b ; il distribue à ses spectateurs le
gâteau des rois. Vingt cuisiniers, en costume traditionnel,
parcourront la salle, offrant à chacun une part de festin,
et celui à qui la fève tombera recevra une brioche de 10
livres.
— On écrit de Hambourg, 3 janvier;
Un décret du sénat, en date du 2 janvier , ordonne la
mise en liberté sans caution ^ du libraire J. Campe. Le
même soir, M. Campe a quitté la maison d’arrêt.
— Quelques journaux, dit la Gazette autrichienne, élit
annoncé qu’une comète d’une grandeur extraordinaire
paraîtrait cette année. Mais cette nouvelle n’est fondée que
sur des suppositions des astronomes, qui attendent cette
comète de 1856 à 1860. ..
Vers ie milieu de 1264 parut une cornèie dont la queue
était longue de 600 degrés et qui disparut le 2 octobre, nuit
de la mort du pape Urbain IV. En 1356, une comète un peut
moins brillante, mais encore d’un éclat et d’une grandeur
remarquables,fut visible durant les premiers mois de l’année.
« D’après les recherches faites par les astronomes dès le
commencement du 18' siècle, ce ne seraient là que deux
apparitions de la même comète, et la troisième devrait avoif
lieu vers le mois d’août 1838. Mais, les calculs ne pouvant
être d’une exactitude rigoureuse, il n’y aurait rien de sur-
prenant à la voir deux ans plus tôt ou deux ans plus tard. »
ir- Le 6 janvier, se pratiqueà St-Pétersbourg la cérémo-
nie du Jourdain, en commémoration du baptême du Christ.
Sur la glace de la Neva, devant le palais impérial,on dresse
un magnifique dais pour les dignitaires ecclésiastiques : le
clergé métropolitain, l’archimandrite, les popes, les proto*
popes, les diacres, etc.
A midi précis, l’empereur se rend sous le dais, et le com-
mencement de la cérémonie est annoncée par une salve,
d’artillerie tirée de la citadelle.
Après le service divin, le chef du clergé métropolitain
descend les marches de l’estrade et plonge une croix dans
l’eau de la Neva, dont on a brisé la surface glacée, et la
bénit au milieu des actions de grâces des prêtres et du
peuple.
Aussilôt que le clergé s’est retiré, la foule se précipite
autour du trou pour y puiser l’eau sainte ; seaux, jarcs,
cruches, bouteilles, vaisseaux de toutes sortes sont appor-
tés et remplis. Cette eau passe, dans l’esprit superstitieux
des Russes, pour avoir la vertu de bannir, par sa seule
présence, les domoivoi (esprits des ténèbres), dont chaque
maison possède au moins un spécimen : elle est considé-
rée comme panacée universelle des maux de l’esprit et du
corps. Ceux qui en puisent de grandes quantités la débitent
au prix de 20 copeks d’argent la tasse.
Ùn Américain, dit Te journal le Canadien, écrivant de
Chine au New-York Times, après avoir parlé des nom-
breuses exécutions de rebelles dont on y donne le spectacle,
poursuit en ces termes :
« II y a deux semaines, on varia le supplice par un cruci-
fiement. Une femme avait été condamnée k être crucifiée,
pour (quel crime !) avoir donné naissance à l’un des chefs
insurgés. Si le père est un rebelle, la fabelle est réputée
rebelle avec lui, et tous les membres de la famille, depuis
ie vieillard octogénaire jusqu’à l’enfant âgé de quatre ans ;
subissent le même sort.
» La pauvre femme ayant été clouée vive à une croix,
après qu’on lui eut coupé la peau du front jusqu’à l’os, de
manière à pouvoir la lui rabattre sur les yeux, on lui tail-
lada le sein et on se mit k lui rompre un à un tous les os.
On lui enfonça dans la gorge un large couteau qui, par une
section continue des chairs, lui ouvrit la poitrine. Le bour-
reau, y plongeant alors la main, saisit le cœur, l’arracha et
le jeta tout fumant devant le juge. A Shanghaï, on noie par
douzaines les malheureux rebelles. »
nécrologie.
M. Théodore de Witt, qui s’est fait connaître par de nombreuses
compositions de musique religieuse, est mort à Rome au moment où
le ioi de Prusse venait de lui accorder une subvention importante
pour une édition complète des œuvres do Palestrina, d’après les
manuscrits de Santini, à la chapelle Sixtine.
— M. David d’Angers, statuaire, ancien représentant du peuple en
1848, est mort à Paris dans ia nuit de samedi à dimanche.
— M. Van Humboek, banquier, membre du conseil communal de
Bruxelles, est.mort hier subitement vers cinq heures du soir. Hélait
sorti en voiture, dans i’après-midi, pour faire des visites. N tomba en
défaillance pendant le trajet. Le cocher s’en étant aperçu, fit appeler
un médecin qui se hâta de pratiquer une saignée, mais sans succès.
Lettres, Sciences et Arte.
CERCLE ARTISTIQUE, LITTERAIRE ET SCIENTIFIQUE B ANVERS.
La séance organisée par la section de littérature flamande et qui a
eu lieu hier soir, a complètement réussi. Un public nombreux a ré-
pondu à l'appel et les dames, surtout étaient en très grand nombre et
occupaient tout le centre de la salle.
M.m' Van Ollefen da Silva et M. J. Van Beers ont,l’une et l’autre,jug-
liflé leur brillante réputation et ont partagé à part égale — on peut le
dire sans rien enlever au mérite de l’un d’eux — les honneurs de la
soirée.
Mme Van Ollefen a déclamé d’abord deux poésies dramatique»;
De ledige stoel de Bull et De echtscheiding de Tollens. Dans Cette der-
nière œuvre,surtont,elle a eu de beaux élans, d'une vérité émouvante
et qui ont mouillé bien des paupières des larmes du Cœur. Cette su-
blime poésie est bieq faite, du reste,pour inspirer qui la déclame,tou-
cher et émouvoir qui l’écoule.
Souvent interrompue par les bravos unanimes de la salle, M™ Van
Ollefen da Silva, pour témoigner combien elle était reconnaissante de
l'enthousiaste accueil qui iui était fait, a consenti avec une grâca
charmante, à ajouter au programme un morceau de poésie légère :
Pygmalion, de Van Oosterwyck-Bruyn. Le sujet en est l’histoire du
statuaire Pygmalion et de Galathée, traité! plus ou moins dans le
genre de l'Enéide travestie, de Scarron, mais plus délicatement tou-
chée. Le succès de M.™ Van Ollefen n’y a pas été moins complet. Dite
avec infiniment d’esprit cl avec ce sentiment exquis, celte coquetterie
malicieuse qui n’appartiennent qu’aux femmes,cette ravissante bluelle
poétique a fait épanouir tous ces visages, un instant d’avant inondés
de3 larmes arrachées par la peinture poignante du désespoir d’une
pauvre mère menacée de se voir séparer de ses enfants. Pygmalion a
fait rire de bon cœur et a valu une nouvelle et brillaute ovation à la
grande artiste, qui emporte avec l’admiration qu’a excité son beau
talent, la reconnaissance des membres du Cercle, pour l'empresse-
ment qu'elle a mis à accepter l’invitation qui lui a été adressée par la
section de littérature flamande de leur consacrer une de ses soirées.
M. J. Van Beers a ouvert la séance par un de ses poèmes, de Zieke
Jongeling et a déclamé plus tard de Blinde. Ce n’est pas la première
fois que nous constatons son mérite de poète et son admirable talent
de déclamation. M. Van Beers aussi a profondément ému son audi-
toire ; lui aussi a fait couler bien des larmes, excité un vif enthou-
siasme ; lui aussi, enfin, a droit} à nos rcmerciments, lion seulement.
pour l’intérêt et la valeur que sa participation a donnés à la soirée,
mais aussi pour avoir avectantd’empressement répondu à l'appel qui
lui a été adressé par la section de littérature flamande.
Ce poème si navrant et si varié du Blinde, que M. Van Beers a écrit
et déclamé avec tant d’âme et un sentiment si vivement senti, bien
des "ens ignorent à quelle circonstance fortuite nous ie devons C’est
la vue d’un des chefs-d’œuvre de M. Dyckmans, l'Aveugle, qui a inspi-
ré le poème. VAveugle de M. Dyckmans a été envié par tous les ama-
teurs de tableaux ; malheureusement il n’y a eu qu’un élu. Tout le
inonde aussi veut avoir le poème auquel ce tableau a donné naissance,
quant à ce vœu ià il peut-être satisfait, car il suffit de passer à ia li-
brairie des enfants Van Uflelen, ou chez l’épouse Jougmans-Ruèl,
pour le satisfaire. Bien des personnes ayant témoigné le désir hier
de se procurer le poème, nous croyons leur être agréable en indi-
quant l’endroit où ils peuvent le trouver.
Pour en revenir à la soirée du Cercle, nous nous résumerons en di-
sant que rarement on a vu le public se retirer plus généralement satis-
fait de sa soirée et les autres,l’artiste et le poète plus heureux des suc-
cès obtenus. |