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(1,244 millions de fr.). garantis par une réserve métallique de 146
millions de roubles (384 millions de fr.); 2» que lès billets de sérié
formaient, ii la môme date, un total de 57 millions de roubles (228
millions de fr.); 3“ que les dépôts confiés aux divers établisse-
ments de crédit public constituaient un ensemble de 806 millions
de roubles (3,224 millious dé fl-.), doht le remflôuïàement est tou-
jours exigible. , .
D’autre part, le budget des recettes est évalue en Russie à en-
viron 200 millions de roubles (800 millions de fr.), dont la moitié
est fournie par les tirons de douanes et la ferme des eaux-de-vie.
Des calculs les plus modéiés portent à 50 millions de roubles le
déficit produit dans ces deux branches de l’impôt par les circon-
stances actuelles. C'est donc avec un revenu rëdtiit à 450 millions
de roubles (600 millions de fr.) que le trésor russe est obligé de
faire face a lies dépenses nécessairement augmentées par l’état de
la guerre. ,, , ,. .
Jusqu’à présent, les services publics ont été alimentés, elle
gouvernement a pu user des ressources extraordinaires que voici :
4° Il a diminué de 30 millions de rouble- (120millions de francs)
la réserve métallique de la forteresse de Saint-Pétersbourg ;
2» II a probablement augmenté le nombre des billets de crédit
en circulation, dont la proportion n’est pas encore exorbitante par
rapport à la réserve précitée, laquelle peut suffire pour le mo-
ment à toute demande de remboursement en or et entretient la
confiauce ;
3° Il a créé de nouveaux billets de série pour une valeur de 24
millions de roubles (96 millions de francs), qui ont été acceptés
parle commerce et n’ont subi aucune dépréciation ;
4» Il a fait aux caisses publiques des emprunts dont le chiffre
n’est pas connu, mais qui ont dû être considérables, à en juger par
le fait que le Lombard de Moscou aurait envoyé, assure-t-on, en
une seule fois, une somme de 49 millions de roubles (76 millions
de francs).
Quoiqu’en ce moment, eu égard aux billets, ls sécurité paraisse
encore suffisante, grâce à l’exactitude des remboursements et au
prestige qui entoure les actes du pouvoir, il est permis de prévoir
que les moyens auxquels on a eu recours jusqu’ici ne sauraient
parer à des demandes qui se prolongeraient au-delà d’une certaine
limite. Ainsi,la réserve de la forteresse, qui était en mars dernier,
de 146 millions de roubles (464 millions de fr.), peut sans doute
supporter des réductions ultérieures ; mais ii ne faut pas oublier
que son existence est indispensable pour maintenir la circulation
des billets do crédit, et que le premier refus d’échanger ces billets
contre du métal, serait le signal d’nne crise monétaire sérieuse.
Ainsi encore, les deux dernières émissions de billets de série sont
venues répondre au besoin général d’une plus grande quantité
d’effets publics à longue échéance ; mais il est présumable qu’une
troisième opération de la môme importance rencontrerait un
accueil moins favorable.
Enfin, la situation florissante des établissements de crédit pu-
blic leur a permis de faire sortir leur excédant d’encaisse ; mais
ils ne peuvent se dépouiller de la portion nécessaire à leur ser-
vice de roulement, et si l’on considère que chaque déposant a le
droit d’échanger son certificat de dépôt contre des billets dé credit,
il est évident que le jour où la confiance publique serait moins
entière et où les demandes de remboursement dépasseraient leur
proportion habituelle, soit seulement de 100 ou 200 millions de
roubles, les établissements dont il s’agit ne pourraient y satisfaire
que si le gouvernement augmentait d’autant la totalité des billets
de créait déjà en circulation.
Supposons que celle somme, au lieu d’être de 311 millions de
roubles, comme en janvier 1853, atteignit 400, 500, 600 millions
de roubles, tandis que la réserve métallique, déjà réduite, depuis
la même époque, de 146 millions de roubles à 116 millions, irait
encore en diminuant, à raison des dépenses croissantes et de l’in-
suffisance des recettes, il ne resterait peut-être d’autre ressource
que de promulguer un ukase qui supprimerait la faculté d’échan-
ger les billets de crédit contre la monnaie. Ce cows forci donnéà
un papier dont l’émission n’a pas de contrôle, ne saurait, s’assi-
miler à la mesure rendue en 1848 au sujet des billets de la banque
de France, laquelle lésait connaître chaque semaine l’état des ca-
pitaux représentés par ces valeurs; ce remède aggraverait donc
infailliblement le mal qu’il aurait eu pour but de prévenir.
Le commerce, l’agriculture et l’industrie souffrent aujourd’hui
en Russie, tant de la difficulié d’effectuer les exportations par
terre, de l'impossibilité des expéditions par la voie maritime et du
manque des échanges avec la Chine, livrée elle-même à la guerre
civile, que du refus des négociants étrangers d’accorder à leurs
commettants les facilités de paiement dont ils avaient eu jusqu'a-
lors l’avantage. La gêne des transactions a dû avoir pour effet de
multiplier les demandes de remboursements adressées aux éta-
blissements publics. Si le crédit de l’Etal et des caisses publiques
n’a point été encore atteint directement, ce n’est plus qu’une ques-
tion de temps. Le jour où l’Etal cesserait d’échanger son papier
contre des métaux précieux, serait le signal d’une crise profonde,
et si la guerre se prolonge, c’est là un fait inévitable.
&SB»ACiJVE.
Madrid, 7 juin.
Les bruits de crise ministérielle qui avalent circulé hier, ont
complètement cessé. La nomination du chef militaire qui avait
motivé une espèce de désaccord entre le ministre de la guerre et
ses collègues, aura lieu, à la suite des explications satisfaisantes
qui ont été échangées de part et d’autre.
Les bruits alarmants sont, du reste,à i’ordre du jour.Il ne serait
rait rien moins question que d’un prochain soulèvement à Madrid.
On annonce môme qu’il éclatera demain soir. Ces rumeurs aussi
ridicules que coupables, n’effraient personne et surtout les capi-
talistes qui, dans une réunion qui a eu lieu hier à la banque, ont
offert leurs fonds pour le paiement du prochain semestre.
Le départ de la cour pour la Granja se trouvera probablement
retardé à cause du mauvais temps.
BOURSE DE MADRID DU 7 JUIN.
Au comptant, 5 0,0 37 50 A.; différé 19.70; dette amortiss de
1» cl. 9.60 A.; id. de 2e cl. 5.05 A ; banque de St-Ferdinand 99 P.
Changes : Londres 51.21 P.; Paris5.28 A.
AKGLKTERRE
BOURSE DE LONDRES DU 12 JUIN.
Les fonds anglais se sont maintenus pendant quelque temps ce
matin au cours final de samedi, mais depuis ont été faibles et fer-
ment en baisse de 1/2 0/0. Les consolidés ont fait 91 1/8 à 91 1/2
et restent 91 1/8 1/4 ex div. au 19 juillet ; 3 0/0 réduits 91 1/4 5/8;
3 1/4 0/0 91 7/8 à 92 ; bons de l’échiq. 1 à 4 s. prime ; d“
inscription 3/8 0/0 prime.
Les affaires en fonds étrangers sont stagnantes, Mexicains 23
3/4, Espagne différée 19 1/4 5/8; Sardes 85 ex-div. ; Hollandais
4 0/0 89 3/8, Mexicains 23 3/4 24 1/4 ; Russes 5 0/0 99 à 101.
Chemins de fer beiges. Luxembourg 10 % payées, act. consti-
stuées 3, Namur et Liège 81/8 à 8-
menls, les 158 et 23* dp ligne, sont déjà sous la teute. La tempé-
rature à, du resté, été fort dure jusqu’ici dans le Pas-de-Calais,où
le veut, dit-on,est resté glacial comme en hiver. Cependant il ne
parait pas que les troupes en aient souffert, du moins quant à pré-
sent, les bulletins s’accordent pour indiquer une absence presque
complète de maladies.
A la bourse, il s’eslfaitpeu d’affaires. On a annoncé un tiOUveau
sinistre dahs lî coulisse. Cette personne, qui s’était fait reporter,
manqué de 200,000 francs.
FRAAX'E.
{Correspondance particulière du précurseur).
Paris, 12 juin.
La note du Moniteur ne peut plus laisser d’incertitude sur le
transport à Jassy du quartier-général du prince Paskewitch; seu-
lement on hésite à croire que celte mesure soit un premier symp-
tôme de l’évacuation des principautés. Il paraît, au contraire,
beaucoup plus probable, du moins, jusqu’à nouvel ordre, qu’èn
choisissant Jassy pour son quartier-général, le prince Paskewitch
a voulu être à proximité de surveiller utilement, tant les opéra-
tions des troupes restées sur la rive droite du Danube, que celles
des corps russes récemment concentrés sur la frontière autri-
chienne.
Toujours force commentaires surl’entrevue de Teschen.Suivant
les uns ce serait le roi de Prusse qui aurait exercé dans cette con-
férence une influence favorable à la Russie. Pour convaincre tout
le monde des dispositions de la Prusse, il ne faudra rien moins
que la négociation de l’emprunt de 30 millions de lhalers et la
mobilisation de l’armée.
On demandait hier à M.Sauzet.qui vient d'arriver de Frohsdorf,
où it a passé 48 heures avec Mme Sauzel, quelle était l’opinion du
comte de Chambord sur les complications actuelles. — Le chef de
la branche aîné était-il pour la Russie, où bien tenait-il pour les
puissances occidentales? — M. le comte de Chambord, a répondu
l’ancien président de la Chambie des députés de Louis Philippe,
estime que,la Russie étant le plus ferme rempart contre la révo
lution en Europe, c’est une laule dé l’affaiblir. — Je vous garantis
ces paroles comme textuelles. — Bien entendu, et cela est peu
important du reste, que M. Sauzet est de l’avis du propriétaire de
Frohsdorf.
Les spéculateurs en grains cherchent à propager en ce moment
dans les départements des faits alarmants au sujet de l’état de la
récolte. Ainsi l'on affirme sur plusieurs de dos marchés les plus
importants, que beaucoup de propriétaires ont fait faucher leur
blé en herbe, dans le but de faire hausser le prix de celui qu’ils
conservent dans leur grenier; l’on dit aussiique bon nombre de cul-
Uvateurs ont déjà vendu leur récolte en blé sur pied au prix de 30
fr.l’becl.—■ Ces bruits,et d’autres encore, paraissent être venus en
aide au mauvais temps de la semaine dernière; car dansles diver-
ses localités les céréales viennent d’éprouver un mouvement de
hausse très prononcé. Je sais que des ordres ont été donnés pour
rechercher et poursuivre les auteurs ou propagateurs de ces
fausses nouvelles.
Les travaux sontloujours poussés avec la plus grande activité
dans le port de Toulon, afin d’être à même de pouvoir embarquer
i<; plus grand nombre de troupes possible, dans le plus bref délai
possible. Les ouvriers ne suffisant plus, l’on fait affluer depuis
• juelque temps les arrivages de forçats dans le port,qui en compte
-•ujourd’hui jusqu’à quatre mille. Les condamnés sont utilisés sur
les chantiers et ils rendent de grands services.
Tandis que l’on en est encore à se demander dans les Bouches
’ Rhône et le Var sur quel emplacement sera situé le camp du
midi, les travaux du campement à Helfaut et à Boulogne marchent
d and tram. Dans cette dernière ville, le génie a déjà terminé les
t avaux préparatoires de l'installation des troupes,et deux régi-
{Aidée correspdhdànce.)
Paris, 12 juin.
Rien d’étrange comme les commentaires auxquels donnent lieu
deux des dernières nouvelles reçues : d’abord la marche des
russes sur Jassy; ensuite l’entrevue du roi de Prusse et de l’empe-
reur d’Auiriclie. ........... . _
A piopos de là marche lies russes sur Jassy, certaines personnes
se demandent si, en reculant jusqu’en Moldavie, le prince Pas-
kiewilch ne commence pas cette évacuation des principautés, que
les puissances occidentales ont en vain demandée, que l’Autriche
réclame après elles. Les termes de la convention austro-prussienne
auraient intimidé !e czar ; H songerait à demander la paix ; pour
l’obtenir aux moins dures conditions possibles, il commencerait
par obtempérer aux sommations qui lui ont été adressées,tant
paries puissances belligérantes que par les gouvernements demeu-
rés neutres dans la question actuelle. Veut-on Savoii- Sur quoi sé
basent ces rumeurs au moins étranges? Sur un bruit qui a couru
récemment que le maréchal Paskiewilch a conclu un armistice.
On n'a pas cru à l’armistice simple quand la tidùvelleen est arrivée;
maintenant on s’imagine en trouver la confirmation dans le fait de
l'entrée des Russes cri Moldavie ; on va plus loin : on croit, on dit
que le czar vâ demander, non un armistice, mais la paix.
A propos de l’entrevue du roi de Prusse et de l’empereur d’Au-
triche, ce sont d’autres bruits, d’autres hypothèses qui circulent.
On se demande qui des deux souverains a sbngé le premier à la
conférence, qui des deux a invité l’autre à le venir joindre à
Teschen. L’empereur d’Autriche a-t-il voulu s’entendre avec le roi
Frédéric-Guillaume sur les éventualités prévues par le traité de
Berlin ? Va-t-il se concerter avec lui sur une guerrè qu’ils décla-
reraient l’un et l’autre à la Russie ?Ou bien est-ce !e roi de Prusse
qui a prié l’empereur d’Autriche à l'entrevue? Et ne doit-on pas
redouter de voir les conseils de la Prusseentrainerl’Aulriche dans
de nouvelles temporisations favorables à la caiise du czar, hostiles
aux puissances occidentales ? Tel est le flux, tel est le reflux de
l’opinion. Hier on attribuait l’entrevue de Teschen à l’empereur
d’Autriche, et l’on n’en augurait que du bien. Aujourd’hui, sur la
foi des journaux allemands, cette invitation eàt attribuée au roi de
Prusse, et ia conduite du cabinet de Berlin ayant depuis quelques
mois suscité mille défiances, on ne tire que de fâcheux présages
sur les conséquences futures de la conférence de Teschen.
Il semble presqu’inutile d’ajouter que tous ces commentaires
sont également hasardés. De l’entrée des Russes en Moldavie à la
conciusiou de la paix, il y a encore loin; le bruit antérieur d’un
armistice sur lequel on fonde l’opinion nouvelle, n’étàit qu’un
bruit, et ne s’est pas confirmé. — Quant à l’entrevue de Teschen,
peu importe qui des deux monarques en a pris l’initiative ; elle
ne parait aux hommes politiques pouvoir donner lieu, dans tous
les cas, qu’à une confirmation éclatante des espérances qu’a fait
naître la convention austro-prussienne.
Le Moniteurj en ce qui regarde les bruits dont je viens de vous
parler, publie un article, qui, je crois, suffira à les dissiper tous
deux. 11 en ressort, en effet, que la concentration des corps russes
en Moldavie correspond aux mouvements des troupes autrichien-
nes sur les frontières de la Transylvanie. Ainsi, e’est contre l’Au-
triche que s’opère ce revirement militaire. De là une double con-
clusion à tirer : d’abord que la Russie ne demande pas la paix ;
ensuite que l’Autriche s’apprête à la guerre.
Hors de celé, rien de neuf, rien du moins qui contredise des
nouvelles déjà répandues ou en annonce d’importantes.
Les journaux religieux perdent visiblement du terrain, à propos
de la question de dimanche. En effet, ils essaient de donner à leur
projet une tournure libérale,ils désavouent en quelque sot te le pou, 4
de vue uitra-catholique, auquel ils oui soulevé cette affaire. A les
en croire, tout ce qu’ils ont jamais voulu obtenir, tout ce qu’ils
demandent, est un dimanche à la française.L’expression est jolie;
l’explication qu'on en donne, ne l’est pas moins. «C’est un diman-
che, dit-on, qui laissera la plus grande part possible à la liberté
industrielle ; les uns pourront le sacrifier ; les autres le dépenser
joyeusement. «Certes, voilà,une question religieuse qui prend une
apparence singulièrement mondaine. Qu’esl-ce que ce dimanche
ultra-momain qui sera dépensé joyeusement ? Ainsi ce sont les
journaux ultra-montains qui demandent eux-mêmes que le diman-
che se passe en parties de plaisir ? Les voilà bien loin, semble-t-il,
de leur austérité première ! Ils prétendent,d’un autre côté, vouloir
laisser la plus grande part possible à la liberté individuelle ; qu’ils
le prouvent en cessant de s’appliquer b entretenirl’agitation domi-
nicale. En tjn de compte, il y a, à partir d’aujourd’hui, dans cette
affaire, une remarque bonne à noter ; e’est que l’ultra-montanisme
aime mieux que le dimanche soit consacré au plaisir qu’au travail ;
le plaisir lui semble plus moral. Où s’arrêteront désormais les
contradictions ultramontaines.
L’amour du neuf, à Paris, pousse à de singulières excentricités.
On bâtit actuellement des maisons dont la façade est tout un mu-
sée de sculpture. Du haut en bas on voit incrustés dans le mur
des bas-reliefs empruntés à tous les siècles et à toutes les écoles.
On y retrouve des fragments de Phidias, de Michel-Ange, de
Donatello, de Cellim, de Jean Goujon, de Duquesnois, de Thor-
tvaldsen, etc. Tout cela compose une espèce de pot-pourri, dont
lùffut est peu artistique, eu dépit des matériaux employés. Un
échantillon fort curieux de ce genre de façades-musées, se voit
place Saint-Georges, où l’on vient de construire tout un pavillon
dans ce goût.
3h à calculé, d’après les données fournies par lès statistiques
officielles établissant ce que tout un individu rapporte à un état
quelconque pendant sa tie, soit comme producteur, soit comme
consommateur, que chaque individu qui émigrait de son pays
avant vingt arjiî lui causait Une perte môyenné de fr. 42;8u0, de 20
à 40 ans 32009 el do 10 S Ü9 ans 12300.
Vendredi, des mariniers ont rçtirê de Id Seine le càilâvfë
d’une jeune fille remarquablement bélleetc'duvertede richéS
vêtements. Elle portait, fixé autour de son cou par un ruban
soigneusement ënvelbppé dans de la toile cifêè, l’écrit sui-
vant :
« J’appartiens à une très-honorable famille; j’avais cinq ans
lorsque mourut ma mère , j’en ai vingt aujourd’hui. Ne pouvant
vivre srùie, et désirant d’ailleurs qu’une femme veillât sur mot,
mdù père se retharià... J’eus une sœur ! Dès lors ma belle-mère,
que j’avais toujours trouvée affectueuse et bonne, devint peu à
peu comme une sorte de démon attaché à mes pas. Voulant con-
server pour sa fille toute l’affection de mon père, elle s’appliqua à
me faire passer à ses yeux pour une enfant pleine de vices et de
défauts. L’êtiiüë était tria seule Consolation. Jalouse des progrès
que je faisais, présumant, sans doute, que j’éclipserais un jour sa
fille par quelques talents, ma belle-mère redoubla de persécu-
tions, el ce fut pour moi un supplice de chaque jour ; mon père
même, trompé par Sa temme, trie refusait ses caresses.
» Je rie lüi en veux pas, rioii plus qu’à ma sœur, innocente et
Bonite énfadt. Jp ldi pardonne aussi à celle femme, qui ni’à tant
torturée. Je vais mourir,Dieu me saura gré de mon sacrifice.Inutile
de chercher à me connaître, j’habitais loin de Paris... J’ai voulu
par ces lignes faire connaître les calises dé tha mort, afin qu’elles
servent ^'avertissement, si elles sont connues, aux pères qui, par
un second mariage, voudraient donner une belle-mère à leurs
enfants. L’exemple de ma souffrance n’est malheureusement pas
rare dans les familles.
» MARIE II. . . »
Une enquête judiciaire a été ouverte pour rechercher l’identité
et la fafnillë de cette infortunée.
Le Moniteur publie la promulgation de plusieurs projets de loi,
ainsi qu’un long rapport de M. Si-Beuve, proposant de décerner la
prime annuelle destinée aux meilleurs ouvrages dramatiques à
MM. Ponsard, Battu et Desvigues, auteurs et de l'Honneur et L'Ar-
gent et de l'Honneur de la Maison.
Le lieutenant J. Bonaparte,del’armée des Etats-Unis,a obtenu un
congé, et va se rendre à Paris, sur l’invitation de son aïeul,Jérôme
Bonaparte.
Hier, à la gare du chemin de fer de Lyon, a eu lieu l’essai de
l’embarquement d’un escadron du 10» d’artillerie avec canons,
caissons, hommes, chevaux et tous les accessoires. Les canoos et
les caissons ont été placés sur leurs trucs, les chevaux logés dans
leurs boxes et les hommes dans les wagons, le train organisé et
le coup de sifflet a été donné dans l’espace de 14 minutes 2/10.
Le chemin de fer de Lyon a fait établir pour le transportées
troupes de toutes armes, un matériel admirable.
On lit dans le Moniteur de l'armée :
Afin de se reconnaître au milieu du méandre de ces nombreu-
ses petites rues dont la ville de Gallipoli est entrecoupée, les sol-
dats les ont toutes baptisées de noms significatifs et empruntés
soit à leur situation même, soit à leur destination. Ici encore se
révèle cet esprit français, aussi vif et sagace que plaisant et rieur.
La rue des Poissons mène à la rue de ia Grande-Rivière ; la rue
des Tourneurs, au couvent des Derviches ; la rue Farine, la rue
Distribution, la rue Légume, au Magasin central ; la rue Salpêtre,
au Magasin à poudre ; la rue Biscuit, au Magasin des vivres: la
rue du Sapeur, à la Direction du génie , la rue du Chat se jette
dans la rue du Rat ; la rue de l’Ambulance et la rue Quinine en-
tourent le Petit-Hôpital; enfin la plus grande place s’appelle Place
du Maréehal, et la rue la plus large rue Impériale.
Samedi soir, Mlle Rachel devait jouer Advienne Le Couvreur, à
la Comédie française. Au moment d’ouvrir les portes, le public,
qui accourait de toutes parts, a trouvé une affiche écrite à la main,
annonçant que le drame ne serait pas représenté, par suite d’une
subite indisposition de Mlle Rachel et serait remplacé par
le mariage de Figaro. Un post-scriptum de celle affiche manuscrite,
prévenait les locataires de loges et de stalles que l’argent serait
rendu au bureau. On assure qu’il y ayait près de 5,000 fr. de loca-
tion. L’indisposition de Mlle Rachel n’était nas personnelle, ajouta-
t-on. Elle aurait reçu, dans la journée, de fâcheuses nouvelles de
la santé de sa sœur Mlle Rebecca, qui habite Pau depuis quelque
temps, et qui se trouverait dans une situation à peu près déses-
pérée.
Nous devons signaler un fait académique inouï dans les annales
de ['Institut ; Il y a dans la section de médecine et de chirurgie
de l’Académie impériale des sciences une place vacante, et pas un
candidat ne s’est encore présenté !
On fait en ce moment sur le côté oriental du boulevard de Stras-
bourg, un café estaminet dit du Globe, qui est destiné à recevoi
10,000 consommateurs, outre 16 billards. La bière de Strasbourg
y coulera à torrents.
Le temps s’est depuis trois jours sensiblement amélioré, dit le
Journal du Loiret. Les pluies ont enfin cessé, et la température
commence à s’adoucir. Il y a donc lieu d’espérer que nous allons
enfin jouir des beaux jours que la saison nous doit.
Jusqu’ici il n’y a rien de compromis : les blés en terre n’ont
rien perdu de leur vigueur et sont toujours dans de bonnes condi-
tions ; ce qu’on peut craindre, c’est la continuation despluies pen-
dant la floraison.
L’épiage va commencer, et si, comme on l’espère, le soleil
daigne enfin se montrer.les épis sortiront d’autant plus beaux, que
la terre, suffisamment détrempée, les aura mieux noums.
Les vignes, il est vrai, ont peu souffert ; elles sontévidemment
en retard ; mais quelques rayons d’un soleil bienfaisant les au-
ront bientôt amenées au point où elles doivent être, pour qu’on
puisse compter sur une belle récolte.
BOURSE DE PARIS DU 42 JUIN.
On lit dans le bulletin financier de la Presse :
2 heures. — Le début de la bourse était faible. Plusieurs causes
avaient contribué à jeter de l’hésitation sur les cours de la rent<>.
Les consolidés anglais arrivaient avec 1/8 de baisse, et les métalli-
ques d'Autriche avaient fléchi samedi de 3/4.
La bourse dé Paris ne devrait pàs attacher beaucoup d’im-
portance à la faiblesse des tonds autrichiens. Il est naturel que
lés métalliques fléchissent à mesure que le cabinet de Vienne fait
des préparatifs de guerre pour appuyer là politique occidentale.
On annonce, en outre, que l'Autriche s’occupe de négocier un
nouvel emprunt à Londres,afin de së procurer l’argent nécessaire
à ses levées de troupes.
Nos fonds ont aussi été affectés pendant la première demi-heuie
du parquet, par l’exécution d’un spéculateur à la hausse qui
croyait devoir arrêter ses opérations. Mais vers ane heure et de-
mie, les cours de la renté ont commencé à se raffermir, et si la
hausse n’a fait pas jusqu’à présent beaucoup de progrès, c’est que
les affaires étaient fort peu nombreuses.
On avait reçu une dépêche de Berlin annonçant qu’à la suite de
l’emrevue des deux souverains, le roi de Prusse avait envoyé un
plénipotentiaire à St-Pétersbourg, pour appuyer la note de l’Au-
triche et pour faire de nouvelles représentations à l’empereur de
Russie.
La rente 3 p. c., qui était restée lourde pendant quelque temps
de 71 50 à 71 60, vient de remonter assez rapidement à 71 85 sur
la dépêche de Berlin.
La cote de Londres de midi était venue à 91 1/4 3/8, avec 1/8 de
baisse; celle de une heure est à 91 1/8 1/4 avec une nouvelle dété-
rioration de 1/8.
Le comptant était bien tenu sur le 4 1/2 0/0. Il a varié de 97.25 à
97,15. Les inscriptions sont plus rareà qu'à la fin de là semâine
dernière.
Les actions de la Banque ont repris de 2900 à 2915.
Les actions du Crédit mobilier ont ouvert à de très bas cours.
Elles ont été cotées à 735 et 737.50. Mais il ne se présentait pas
d’offres à ces prix, et l’on a repris immédiatement à 745 et 747.50.
Le crédit foncier était redemandé à 410 Les obligations fonciè-
res sont bien tenues, mais sans changements dans les prix.
Les actions de chemins de fer ont éprouvé peu de variations.
Les premiers cours étaient un peu en baisse sur la cote de samedi,
mais ils ont bientôt repris faveur, et là tendance est généralement
à la hausse.
3 ht-ures. — Les cours ont été très fermes et en voie de hausse
jusqu’à la clôture. La rente 5 0/0 a monté à 71.95 et elle est restée
de 71.85 à 71.90.
Toutes les autres valeurs ont été peu animées jusqu’à la clôture.
II y avait dè honnes demandes sur les actions de l’Est, qui ont
repris à 795.
Le Rouen était très recherché à 980. Il y avait aussi des deman-
des sur les actions de l’Ouest, de Si-Germain et de Rouen.
uoiifiAvm:
La Haye, 12 juin.
D’après ce qu’on assure aujourd’hui, la seconde chambre sera
convoquée pour le 5 du mois prochain.
Un arrêté royal du 3courantdétermine lediamètre delà monnaie
d’appoint d’argent de l’Inde néerlandaise. Ce diamètre sera de 19
millim. pour les pièces d’un quart de florin, de 15 millim. polir
celles d’un dixième de florin, el de 12 1/2 millim. pour celles d’un
vingtième de florin.
La communauté luthérienne-évangélique de Rotterdam vient do
célébrer le 250e anniversaire de sa fondation. Cette communauté a
sa source dans celle qui se forma à Anvers en 1579 et qui comp-
tait déjà en 1585 sept ministres. La ville étant tombée entre les
mains du prince de Parme, les luthériens obtinrent le choix ou de
rentrer dans l’église catholique ou de quitter Anvers dans un délai
déterminé. La communauté luthérienne française étnigra alors à
Francfort-sur-le-Main, tandis qu’une partie des luthériens fla-
mands vinrent s’établir à Rotterdam, où ils durent attendre jus-
qu’à l’année 1604, avant de pouvoir obtenir un ministre et se con-
stituer en communauté. Leur première église fut érigée en 1006 et
abandonnée en 1651 pour un temple plus spacieux. Enfin en 1736,
la communauté qui s'était augmentée considérablement, a fondé
le temple qui existe encore de nos jours.
BOURSE D’AMSTERDAM, DU 12 JUIN
Nos fonds nationaux ont été très fermes, avec affaires assez aui
mées.
Les fonds étrangers en faveur, mais surtout les russes, qui
étaient recherchés à des cours en hausse sensible.
Les autrichiens, espagnols et portugais également animés.
Cours de clôture : lntég. 58 3/8; cert. 4 0/0 87 1/8; Méiall. 5 0/0
61 1/2 ; Esp. 1 0/0 19 ; d°3 0 o int. 35 3/4; Portugais 35 3/4 ; Russes
4 0/0 chez Hope 79; d° chez Stieglilz 78 1/2; Mexicains 22.
BELGIQUE.
Bruxelles, 42 juin.
MM. les agents de change de Bruxelles ont fait connaître
aujourd’hui qu’il n’y aura pas de bourse demain, dans notre ville,
à cause des élections.
OBSERYATOIRE R UVAL DE DRUXEM.ES, 12 juin à midi (17«jOur
de la lune.) — Baromètre observé, 754,31 : thermomètre cent,
du baromètre, 16*07 ; température cent, de l’air, 21», 72 ; id;
maximum depuis hier midi. 21»,74 ; id. minimum, id , 42*,11.
eau tombée, 0œ00 ; vent, SSO.
ANVEHS, 13 Jim
Les régates qui ont eu lieu hier sur l’Escaut et qui ont
été organisées par la société Zeegalm, ont attiré beaucoup
de monde sur les quais. — La musique des chasseurs, ins-
tallée sur un navire mouillé sur la rade, a exécuté quelques
morceaux pendant les courses.
— Le brick de la marine royale de l’Etat Duc de Bra
bant, commandant Petit, est signalé en rivière de retour de
sa croisière sur les côtes du Brésil, etc.— On l’attend cette
après-midi en ce port,
— Le 3-màts américain David Hoadley a quitté ce matin
notre port pour New-York, emmenant 400 passagers
émigrants.
— Ce matin a été exposé au carcan en effigie, à H heu-
res, le nommé Charles-Louis Sénésal, âgé de 30 ans, con-
damné hier par la cour d’assises à 5 années de travaux for-
cés, pour banqueroute frauduleuse.
— On écrit d’Alost, le 11 ;
« Les voyageurs se plaignent de ne pouvoir plus partir
d’ici dans l’après-dînée, le convoi de 3 heures ayant été sup
primé. Cette mesure a été prise, dit-on, sur les réclama-
tions de notre administration locale, afin que nos conci-
toyens puissent se rendre par les deux premiers convois
vers tous les points éloignés du pays et pouvoir rentrer
le soir.
» Cette mesure dérange beaucoup les étrangers qui nous
arrivent et qui ne peuvent plus partir que le soir. Il en
résulte qu’un grand nombre de voyageurs se dispensent de
visiter notre ville pour ne pas perdre une demi-journée à
attendre. Le commerce en est également lésé, d’a-itart plus
qu’une heure de départ précieuse pour nos correspondances
se trouve supprimée.
» Cet état de choses ne saurait durer ; on murmure déjà
beaucoup. Il faut un 6e convoi ou un arrangement qui per
mette de rétablir le départ da 3 heure».
M
» Après neuf mois d’absence; le respectable âôittfffiier dê
la maison de détention militaire, M. Lebègue , qui a fait
partie de ia première caravane des pèlerins qui ont visité les
Lieux-Saints et Rome; nous est revenu dans le courant de
a semaine derrière.
» Le seigle continué (le croître à vàe d’ôeil. Trois nou-
velles pailles recueillie^ èn plein champ; cbfhme celles dont
’âi parlé, il y a huit jolifS. Mesurent de la racine au sommet
de l’épi : l’une g mètres 27 Centimètres j l’autre 2 m. 30 c.,
et la troisième 2 m. 33 b.
» Le reste de la récolte se développe d’une manière ad-
mirable ; lé lin surtout n’a jamais été plus beau. Mais cette
rttâgrijficèhee de nos raoisSotiS contrasté avec l’extrême mi-
sère des pauvres de ttes villages ; car , notez bien , nous
sommes au moment lè plus critique. L’année n’a encore rien
iroduit; btî peu s’en faut, pour ilôtirrirl’indigence; deplus,
és travaux ont complètement cessé dans les champs ; la
nature,seiilé, livrée à ellé-méraë, est activé et travaille. »
—• Le Messager de Gand annonce que M. Verbeke vient
de donner sa démission de commissaire de police de cette
ville.
— Samedi dernier, vers 7 heures du soir, le nommé
JahSsëns.juiés; demeurant rue du Calvaire, à Gand, ouvrier
chez le sieur Ghyselinek, constructeur mécanicien, a eu
les mains engagées dans une courroie qu’il voulait placer
sur une poulie, pendant que la machine fonctionnait, et a
été entraîné par la courroie. Après avoir fait plusieurs fois
le tour de l’axe, sür laquelle cette poulie tournait, Janssens
est tombé à terre ayant les deux bras et l’une des jambes
fracturés* ainsi que plusieurs contusions au corps. Ce mal-
heureux père de trois enfants mineurs, a été transporté à
l’hôpital dans tin éiât alarinârii.
. — Le service dû chemin de fer de l’Enlre-Sambre-et-
Meuse a dû cesser hier lundi entre Couvin èt Gèrfontaine,
parce que M. le ministre des travaux public a refusé l’auto-
risation d’exploiter la partie dudit chemin de fer jusqu’à
Couvin.
— On cite comme un fait extraordinaire de croissance
du seigle,qu’à Zoelen (Hollande) se trouvent, sur un terrain
ordinaire, des tiges de 2 mètres.
— La consommation actuelle de Paris en charbon est
d'environ trois millions d’hectolitres de charbon de bois, et
de près de quatre millions d’hectolitre? de charbon de terre
el de tourbe carbonisée. Total : près de sept militons d’hec-
toliires de charbon.
— Nous lisons dans l'Echo du Nord : Il n’est bruit à
Përônne que du malheur qui Viërit d’arrivèf au célèbre Phi-
lippe, le prestidigitateur. Il y a environ vingt jours, dans
un café de Péronne, où cet artiste se trouvait alors grossiè-
rement insulté par un individu de mauvais réputation,
M. Philippe repoussa violemment son adversaire, qui, de
son côté, s’élança furieux contre notre artiste avec un cou-
teau pouf l’en frapper.
Le physicien, se voyant en danger, prit pour se défendre
un pied de table, et, par une Fatalité bien regrettable, il en
atteignit si violemment la tête de l’individu, que le crâne fut
dangereusement blessé.
Ce malheureux vient de mourir, après vingt jours de
souffrances. M. Philippe, ayant appris ce ifialheur, Vient de
se constituer prisonnier dans la maison d’Arras, où i! est
encore. Ce malheureux artiste laisse I l’hôtel son épouse
dans la plus grande désolation.
— Nous apprenons, dit le Salut Public de Lyon, qu’un
cruel événement vient de jeter la consternation dans une fa-
mille des plus honorables et des plus considérées de notre
ville.
M"™* Alcock, fille aînée dé M. Lâforest, notaire, ancien
maire de Lyon, mariée, depuis deux mois à peine, se trou-
vait dans sa maison de campagne aux environs de Roanne,
avec plusieurs membres de sa famille. Nous ignorons par
suite de quelles circonstances on en est venu à jouer
avec des pistolets ; mais ce qui est malheureusement trop
certain, c’est qu’une des armes dont on se servait a fait feu
inopinément, et que la balle est venue atteindre Mm* Alcock
à la tête. Le projectile s'est logé dans le cou, derrière IV
reille. On ne sait pas encore quel est le degré de gravité de
la blessure et si les tours de M"* Alcock sont en danger
— Nous lisons dans l'Ariégêois : « Une singulière aven-
ture vient d’avoir lieu k Saverdun Deux Espagnols s’étaient
rendus dans cette ville, à l’hôtel de M. Cazalas, pour y at-
tendre l’arrivée d’un Catalan qui conduisait du Poitou un
convoi de belles mules destinées pour l’Espagne. Le convoi
avait été acheté 22,000 fr. payables en or au moment de la
livraison. Les mules une fois visitées, ii fut convenu que
le vendeur toucherait son or le lendemain matin, des mains
du maître d’hôtel, qui en était le dépositaire. La nuit venue,
chacun alla se coucher, les deux Espagnols dans le même
lit; mais vers minuit un grand bruit se fait entendre dans
l’hôtel. Le maître du logis se lève aussitôt, allume une
chandelle et court à la chambre d’où partaient des cris. Il
entre el voit nos deux Espagnols aux prises ; l’un recevait
des coups de poing et l’autre tenait les mains collées au cou
de son adversaire pour l’étrangler.
» Le maître d’hôtel intervient de toute sa force et de son
autorité, et parvient non sans peine à séparer les deux cham-
pions. On se remet, on S’explique, on se tâte les meurtris-
sures, on en cherche les causes. C’était un rêve où l’un
d’eux avait cru voir dans sa chambre un voleur, et dans son
hallucination il avait saisi son compagnon pour l'arrêter et
lui taire rendre les 22,000 fr. »
— Le 4r juin, une fille de la commune de Hommarting,
âgée de vingt-quatre ans, a été attaquée, entre midi el une
heure, dans la forêt de Buhl, par un individu qui , sortant
tout à coup d’un taillis, lui demanda la bourse ou la vie.
Elle lui répondit : « Je n’ai pas d’argent, et ma vie n est pas
à toi. » Et; en effet, la lutle qui s’est engagée entre elle et
l’agresseur a montré de quelle résolution cette femme était
animée. Après une lutte prolongée, profitant de l’instant où
son adversaire voulait prendre une pierre suf le chemin
pour l’en frapper, elle s’empara elle-même de cette pierre
et lui en asséna trois coups si violents sur la joue gauche,
qu’il lomba sans reconnaissance. Ramassant alors ses ha-
bits dont elle avait été presqu’enlièreraent dépouillée, cette
fille se sauva à toutes jambes et arriva chez ses parents plus
morte que vive.
— On lit dans les journaux anglais : « Il y a en ce mo-
ment parmi les enfants de l’école d’Hastings, à Darvcs,
comté d’Ay, une jeune fille âgée de huit à neuf ans, qui a
commencé à apprendre l’arithmétique depuis moins d’un ân.
Sa mémoire est si puissante qu’elle peut en quelques minu-
tes faire de tète des calculs tels que ceux-ci :
» Combien y a-t-il de secondes en 60, 80ou 400 ans?
Combien y a-t-il d’onces dans 20, 60 ou 100 livres ? Elle
multiplie des nombres comme 894 liv. 19 s. 11 d. par 52,
56 ou 96 aussi vite et aussi correctement qu’un arithméticien
ordinaire pourrait le faire la plume k la main. Quelque lon-
gue que soit une division, si le diviseur n’a pas plus de deux
chiffres, elle en pose le quotient en moins de huit à dix
secondes.
» M. Tarbet, son maître, découvrit ses rares facultés,
pour la première fois, un jour qu’elle lui posa instantané-
ment le produit de sommes dont les multiplicateurs étaient
de deux, trois et même quatre chiffres. Il crut au premier
moment qu’elle avait auparavant fait ses calculs sur sou
ardoise. Aussitôt, pour l’éprouver, il lui dit de faire la mul-
tiplication d’une certaine somme de livres,shellings et pence
par 72. Elle en posa le produit en moins de temps qu’un
autre enfant ne met à trouver le produit de ce même nombre
par 7. Cependant cette jeune fille n’a pas appris la table de
multiplication plus haut que 12 fois 12.
Quant aux additions de quinze à vingt rangées de chiffres,
elle en trouve les totaux en additionnant deux colonnes à la
fois. Pendant qu’elle est ainsi à l’œuvre, les traits, les mus
clés de son visage, toute sa personne enfin, gardent la plus
complète immobilité. Ces jours derniers, son maître, ou-
vrant la porte du jardin, lui dit : « Allez-vous promener un
instant, et quand vous aurez trouvé combien il y a de se-
condes en neuf cents ans, vous me le direz. » *
L’enfant avait à peine fait dix pas que, se retournant vers
son maître, elle lui donna exactement le chiffre que celui-ci
avait déjà par avance inscrit sur un morceau de papier.
« Mais, dit un des enfants , ceci n’est rien : hier, elle a fait
un calcul encore plut difficile. Nous lui avions donné le |