Full text |
simili 40 ScpieiiLfe.
abonnements :
nam nos bureaux et chez tous les Directeurs de
uan5 posta (franc de%port), pour :
................... par trimestre, Fr. 13.50
Ls. Belgique.......| « «emastra, . 30 ]-
Tout abonnement se poursuit Jusqu’à refus
ormel.
payement par anticipation.
Place de la Bourse ; a Londres, chez MM. davies
pt c« 1 Finch, Lana, Corubill et a Strasbourg
chez M.’aug. ammel, libraire, 5, rue Brûlée.
Prix du numéro : 20 centimes
iàuliuUlàil,
® -
Mercredi 10 Septembre.
CHEMIN DE FER DE L’ETAT. — D’Auvers pour Malires 5.40 m. £., 3.30 s. — Peur
Bruxelles 5.15, 6-30, 7.29, 0.15 E., 9.50, 10.50 E., 12 E., 12.22. 1.15 E.. 3.07 £., 3.54. 4.15 £.,
4.43.5.54 6.50 E.. 8.20 E.. 9.13.10,10.15 E. — Termonde et 0811(15.43,8.27. 1.22, 4.46. 7.22 E.,
9.13. — A lost {par Termondei 5.15. 9.50,12.22, 3.54,4.43,9.13 [par Bruxelles] 5.15.6.30,7.29,9.15
E., 9.50 12.22.1.15. 3.15.5.54.6.50 E — Pour Louvain 5.15, 5.40 E., 7.29, 9.15 A’.. 9.50. 1.15 3.54,
4.43. 6.50 E., 9.13.10.15 E. — Ninove, Grommont, Lessices, Ath tvar Bruxelles Eord) 5.15,10.50
E., 12.22, 3.54. 6.50 E, — Pour Hérenthals et Turnhout par Contich 6.25, 10.57, 5.20, 7.12. —
Bruges, Os tende [par Malines, 6.30.9.50,12.22,3.54, 4.43A.: par Brv.xelles)ïy.\ô, 6.30. 7.29, 9.50,
10.50 E.. 12.22 1.15 JE., 3.15 E.. 3.54. 4.43. — Courtrai, Mouscrcn, Tournai, Lille 5.15,9.50,
12.22 . 3.54, 4.43. — Cillais 9.15 E.. 12.22, 6.50 E. — Tir emout, Liège et Vervier* * 5.15, 9.15 E.,
12.22, 1.15 E., 3.54, 4.43, 5.54. — Londen 5.15, 9.50 12.22, 4.43. 5.54. 6.50E. — Spaô.15.9.15 E.,
9.50 12.22, 4,43 E.— Allemagne 5.15,5.40 £.,S.15£.. 9.5Q. 12.22. 4.43E.. 10.15Æ. — Boom 5.43,
8.27,11.05, 1.22, 1.50. 4.46 7.22 10.20. Retour : 4.58, 7.42. 9.03. 12.11. 12.15, 3.20, 6.37 9.06. —
D'Anvers (Sud) a Boom 5.45. 7.11,10.04, 11.30, 4.17,7.12. 8.15. Retour : 4.36, 6.21 7.55 10.37 2.30,
4.32, 7.14. — D'Anvers à Decker. CatipelleD.Calinpth., Esscben et Roosend. 6.08 7.35 £.,7.47. 10,
10.36,2.30, 3.21 £..4.52, 6.42 8.14. F*RottA, L8B3yeetAmst<i.7.35 £., 10.36 3.21E. 6.42 8.14.
P* Rot.terd. et_ La H^yeen outre 6.42et8.14*oir.—De Bruxelles à Auv.0.27.6.22 £..7.22.8.03£.,
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
P. A. DELA M08TÀGNE
DIRECTEUR-GERANT.
BUREAUX : Rue de l’Amman, 1, et
Place du Musée, Anvers.
9.26 £.,9.53,10.50.
, 12.05 £., 12.47.2.33 £.,2.45, !
SK®
.43, 4.34, 5.34 £.,6.32,8.05£.,9.01,10£., 12.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. —D’anvers pour Lierre 6.13, 7.12, 9.23,
10.55.1.10,1.35,5.15,6.40,7.08. — Aerschot, Louvain, 7.12, 9.23,1.35, 5.15 7.08. — Ottignies
Fleuras, Ledeünsart-, Charleroi, 7.12,1.35, 5.15. — Berzea, Waleourt, Marionb., Viraux, 7.12,
1.35. — Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle, 7.12, 9.23,1.35, 5.15.
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH.— D'anvers pour Hérenthals, Moll,Neerpelt, Ruremonde,
Gladlwcb, 6.13.1.10 6.40. ’
ANVERS (Est) à GAND (par Boom), 5.43, 8.27 mat., 1.22, 4.46, 7.22 soir.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH. — D’anvers (Sud) pour Hobeken, Wilryck, Vieux-Dieu.
Contich et Lierre, 4.53, 8.12. 9.20 matin, 3.15, 7.07 roir. ’
PAYS DB WAES. — D’anvers peur Gand, 4.40, 7.12, 8.52 £., 10.55,2.05, 3.45 E., 5.12 £.,
6.35,8,9.10 et (10.12 le dimanche seulement iusqu’a St-Nicolas). — De gand pour Anvers 4.25,
7.05, 8 £., 9.22 £., 10.50, 2.20, 4.15 £., 5.25 £., 7.15 et 9.071
BATEAUX A VAPEUR. — Service du R au 30 Septembre 1883. — D’anvers pour Ru-
peimonde e; Tamise 7.30 et 10 h. matin, 2.30 et 5 h. ?oir — De tamise pour Rnpelmonde
et Anv,; s 7 ot 10 h. nu tin, 1 et 6 h. soir. — Le service du Dimanche est le même que pendant la
semaine.
ANNONCES !
Les annonces et réclames sont reçnea ans
bureaux de m. louis legros, rue de l’Amman, L
ouverts de 9 heures du matin à 6 heure» du «oir.
Pour les annonces de l’étranger on peut égale-
ment s’adresser :
a paris, à l’Agence Havas, place de la Bourse;
mm. g. l. daube et C*, 816(5, rue du Faubourg
Montmartre. “
A LONDRES, chez mm. davies et c», 1, Finch
Lane Çornhil et a. Maurice, 13, Tavistock Rew,
Co vent Garden.
Pour la hollande, à mm. NiJGn et vanditmar
i OUr L ALLEMAGNE, à M. RUD. MOSSE, à Cologne
A Bruxelles, â mm. LEBËGUK et c«, direc-
onUïï de Office de Publicité et à l’Agence Havaa,
89, Marche aux Herbes.
INSERTIONS
La petite ligne................. Fr. 0.80
Réclames (fui du Journal) la ligne. » 1.50
Faits divers, la ligne.......... » 250
Rubrique Anvers, la ligne....... . 3.‘—
Réparation Judiciaire, la ligne.... » 3.—
Ce tarif n’est pas applicable aux annonce*
d émission et de souscription.
—O—■
ip* Les annonces sont mesurées au Ugno-
mètre. — Les titres se paient d'après l'espace
qu ils occupent. On ne peut garantir les dates
d insertion.
Les personnes qui s’abonneront à dater du
lr Octobre prochain, recevront le .journal à
partir du jour de leur inscription. Elles rece-
vront, en outre, tout ce qui a paru de la
nouvelle série de feuilletons en voie de publi-
cation et comprenant : 1° Le Roman d’un
vieux garçon, par. Adolphe Michel ; 2° Le
Dernier des Français (scènes de la vie des
colons en Algérie), par Arthur Arc ; 3° Un
Péché de Jeunesse, par Georges Duval ; 4° Le
Fils adoptif, par L. Yan Keymeulen.
Les souscripteurs pour un an d’abonnement
auront en outre droit à toute la précédente
série de TABLETTES, clôturée à environ 400
pages, grand in-4° et comportant la matière
de plusieurs romans complets. En voici le
Sommaire : les millions honteux, par Hector Malot.
— LUCIEN LANDRY, par Mmo Marie de Besneray. —
LES débuts d’une GRANDE ville, par J.-B. Van Mol.
__i. v petite modeste, par Edouard Didier. — la
petite r ate (moeurs parisiennes), par Eugène Méret.
— hors la loi, par J. Laurence.
Les abonnés à la poste, dont l'abonnement
finit au 1T Octobre, sont priés de le renouveler
en temps opportun, à leur bureau de poste
respectif, pour ne pas éprouver d'interruption
dans la réception du journal. — Les nouveaux
abonnés peuvent s’inscrire au bureau de poste
le plus voisin de leur localité.
RÉSUME POLITIQUE.
Le marquis Tseng, ambassadeur de Chine, a été
reçu hier, après-midi, par le président du conseil,
chargé de l’intérim des affaires étrangères. Dans cette
entrevue, M. Jules Ferry et le représentant chinois
ont dû discuter le memorandum que le gouverne-
ment français a dressé et qui a été rédigé de concert
entre M. Jules Ferry etM. Challemel-Lacour.
M. Challemel-Lacour reprendra son poste à la fin
de cette semaine.
Il est exact que le général Bouët, ainsi que l’an-
nonçait hier un télégramme d’origine anglaise, a
quitté le Tonkin pour se rendre à Hong-Kong.
Le départ du commandant du corps expédition-
naire du Tonkin n’a pas pour effet de suspendre les
opérations militaires. Le commandement est confié
à un officier d’une grande valeur, le colonel Bichot,
qui va continuer la campagne marquée par les der-
niers succès que l’on sait. .
La dépêche qui est arrivée à Paris dit que le géné-
ral Bouët est parti * en mission ». On n’a point reçu
jusqu’à présent d’autres renseignements.
D’après le correspondant du Times le bombarde-
ment de Hué et la soumission du roi d’Annàm n’ont
nullement modifié la question du Tonkin. Les diffi-
cultés viennent de la Chine ét non de l’Annam. - Ja-
mais, dit-il, la situation n’a été plus critique. Le bas
Delta du fleuve Rouge n’est pas subjugué. Song-Taï •
et Bac-Ninh, les clefs stratégiques du pays, restent
entre les mains des Pavillons noirs. Les Annamites
n’ont jamais pu tenir contre les soldats français ;
mais l’échec de Phu-Hoï (le 15 août) a prouvé que les
Pavillons noirs sont bien armés et se battent coura-
geusement. Leur tir était parfaitement dirigé. Si le
feu des canonnières françaises n’avait pas couvert la
retraite, l’échec aurait été sérieux.
M. Gladstone a quitté Copenhague hier après-midi.
Le voyage du premier ministre de Sa Majesté bri-
tannique et l’accueil qui lui a été fait sont beaucoup
remarqués à Vienne.
Certains journaux disent que la réunion de princes
et de personnages politiques dans la capitale du
Danemark constitue une démonstration dirigée contre
les entrevues de Gastein et de Vienne.
Il est à remarquer que l’ambassadeur d’Allemagne
à Copenhague est retourné à Berlin à la veille de
l’entrevue.
La Nouvelle Presse libre critique les façons
cavalières de la Gazette de l'Allemagne du Nord
qui morigène tantôt la Russie, tantôt la France et
l’Angleterre.
“ Ces façons—dit le journal viennois—ne sont que
grossières et finiront par ennuyer et dégoûter tout le
monde. »
Les nouvelles des confins militaires de la Croatie
sont tellement embrouillées, il y a tant de démentis
et si peu de renseignements positifs, qu’il est bien
difficile de s’y reconnaître.
Il est cependant certain que les rixes continuent,
sur divers points, mais que le mouvement insurrec-
tionnel devient de jour en jour plus faible.
A Agrain et dans les environs, l’ordre paraît ré-
tabli.
Le Dziennick Poznanski publie les révélations
suivantes sur les projets de M. de Bismarck :
“ L’alliance austro-allemande,qui vient d’être ren-
forcée par l’accession de l’Italie, de l’Espagne et de la
Roumanie, est dirigée contre la Russie, de telle ma-
nière que la France en serait également atteinte. La
guerreentre l’Allemagne, l’Autriche.et la Russie es
pour ainsi dire imminente en ce moment, quoique le
comte Kalnoky s’y oppose énergiquement.
* Par cette guerre, M. de Bismarck cherche à
reculer les frontières de la Russie au moyen d’un
nouveau partage de la Pologne. L’Autriche obtien-
drait une partie de la Pologne, l’Allemagne une autre
partie jusqu’à la Vis tule, y compris Varsovie. L’Alle-
magne aurait également une partie des provinces
baltiqués.
” Cette guerre doit affaiblir la France, même sans
que la guerre lui soit déclarée, et son influence en
Europe devrait être détruite au profit de l'hégémonie
de l’Allemagne.
” Les Polonais considéreraient le partage de la
Pologne par l’Allemagne comme le plus grand'des
malheurs. Ils envisageraient une guerre avec satis-
faction, à la condition qu’elle ait pour but de rétablir
le royaume de Pologne sous le protectorat de l’Au-
triche. Le prince de Bismarck cependant ne tolérerait
pas ce projet, et l’Autriche ne risquerait pas une si
grande guerre sans l’appui de l’Allemagne.
” Toutefois une guerre qui viserait un nouveau
partage de la Pologne ne pourrait entraîner d’autres
résultats que.de jeter les Polonais dans les bras de la
Russie, car celle-ci n’est pas si dangereuse pour l’élé-
ment polonais que l’Allemagne. »
Il va sans dire que nous laissons à l’organe polo-
nais toute la responsabilité de ses révélations.
On mande de Londres que le procès d’O’Donnell,
1 assassin du délateur Carey, qui vient d’être débar-
qué à Plymouth, commencera en novembre. On s’at-
fend à des révélations extraordinaires : la femme de
Carey aurait offert un témoignage très important.
Elle a remis aux autorités de nombreuses lettres
dont un grand nombre font partiel d’une corres-
pondance avêe un membre du Parlement.
Le Journal de Rome annonce qu’à la suite d’un
accord avec M. de Schlœzer le Vatican a adhéré à la
dernière loi politico-ecclésiastique votée par le
Reichstag, mais que le Pape laissera au gouverne-
ment prussien le soin de publier la teneur de cet ac-
cord, s’il le juge convenable.
On mande de Saint-Pétersbourg que le comte
Tolstoï est revenu de congé ; il a repris la direction
du ministère de l’intérieur.
L’Empereur a conféré au ministre de la guerre,
M. Vannovsky, l’ordre d’Alexandre Newsky et lui a
exprimé s'a plus vive gratitude.
Une nouvelle assez importante nous arrive de
. Constantinople : la Porte va adresser aux puissances
une note relative aux derniers incidents de Bulgarie.
Un télégramme du Caire annonce l’apparition d’un
décret du Khédive qui fixe les dates des élections au
Conseil législatif et à l’Assemblée générale pour les
divers districts. Les élections auront lieu entre le
22 septembre et le 8 octobre.
On télégraphie de Pietermaritzburg au Daily
News que le gouvernement de Natal venait d’en-
voyer au roi Cetiwàyo, un ultimatum, lui enjoignant
de se rendre avec sa suite armée, dans le courant de
dix jours, à M. Osborne, commissaire britannique.
Après l'expiration de ce terme — ajoute l’ultimatum
— les troupes anglaises recevront l’ordre d’arrêter
le roi et ses compagnons.
Lettre de Bruxelles.
{Correspondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 19 sept:
C’est de la patrie de M. Thonissen que nous vient
maintenant la lumière ; il y a là, dans la bonne ville
(je Hasselt,une petite feuille cléricale qui tient à faire
parler d’elle et qui y arrive en tirant de temps en
temps des coups de pistolet. Histoire de faire du bruit,
car le pistolet n’est pas chargé. Il y a quelque temps
la petite feuille qui fleurit à Hasselt et qui a nom le
Constitutionnel nous menaçait de toute espèce de
choses étonnantes ; nous allions voir une levée géné-
rale de boucliers cléricaux ; la guerre était décidée,
non pas seulement une guerre d’opinion ou une
guerre de plume, mais la guerre pour tout de bon,
une guerre civile dans toute son horreur ; les cléri-
caux du Constitutionnel en avaient décidé ainsi.
Les allures belliqueuses de la rédaction de ce petit
journal, furent désavouées à la tribune par M. Tho-
nissen. Celui-ci déclara qu’il n’était pouf rien dans la
rédaction de ce journal. C’est ainsi que les choses se
passent invariablement. Chaque fois qu’il est question
à la Chambre d’une de ces feuilles de * sacristie dans
lesquelles les vicaires tiennent ordinairement la
plume, ni vu ni connu ; les représentants catholiques
sont soutenus par elles, ils n’ont pas de meilleurs
défenseurs; elles reproduisent leurs discours, elles
chantent leurs louanges ; mais de solidarité avec elle,
aucune ; dès qu’il y a dans les articles de ces feuilles
quelque chose de jurant, on les jette par dessus bord
avec une désinvolture étonnante. Il y a de ces feuilles
là dans tous les arrondissements du pays indistincte-
ment ; il en est qui ne vivent que de personnalités ;
au vu et su de tout le monde elles ont pour partisans
les chefs du parti clérical,; ce sont eux qui en nom-
ment les rédacteurs, qui en supportent tous les frais ;
mais qu’on interroge les chefs, qu’on leur demande
compte des attaques grossières que ces feuilles diri-
gent contre les libéraux, ils déclinent toute espèce de
responsabilité.
Le Constitutionnel n’échappe pas à la loi com-
mune. A la Chambre on le désavoue. C’est un de ces
bachi-bouzoucks dont M. Jacobs parlait un jour à la
Chambre en désavouant lui aussi les journaux qui
servent la cause cléricale. Mais ces journaux sont de
bonne composition ; ils ne tiennent pas rancune à
ceux qui les lâchent. On le voit flans les élections. Il
n’est pas un journal clérical qui boude jamais les
candidats de son parti.Les feuilles les plus désavouées
sont celles qui y mettent le plus de zèle et d’ardeur.
Il faut donc prendre ces désaveux pour ce qu’ils
valent en réalité et n’y voir que des moyens de tac-
tique. En ce moment le Constitutionnel ne menace
plus les libéraux. C’est contre ses amis qu’il tourne
sa mauvaise humeur. Il n’est pas content de leur at-
titude à la Chambre et en dehors. Les chefs du parti
clérical laissent selon lui beaucoup à désirer. Ecou-
tez-le.
» Dites moi, écrit-il, dites moi, des généraux d’ar
mée dont toute la tactique consisterait à reculer
devant l’ennemi, qui perdraient tous les jours du
terrain, qui n'en reprendraient jamais, dont chaque
journée de campagne serait marquée par une défaite,
parviendraient-ils à conserver la confiance de leurs
troupes? Le soldat ne finirait-il pas par dirè que l’état-
major n’est pas à la hauteur de sa mission?
» Il y aurait du découragement, de l’indiscipline,
des crosses en l’air. Nous venons de dépeindre la
situation du parti catholique.
” Nos amis parlementaires ont successivement
iàchépieddetouteslespositionsqu’ilsoccupaient. Leur
politique n’a été qu’une longue série de capitulations
devant le libéralisme triomphant. L’adversaire a
gagné en audace ce que eux perdaient en énergie.
Aucun «point stratégique n’a été reconquis. Nulle
réparation n’a été effectuée. Et c’est ainsi que de
faiblesse en faiblesse, de compromis en compromis,
ils en sont venus à créer cet état de découragement
et de défiance qui énerve tout mouvement, qui en-
trave toute expansion de la vie politique. Car une
fois que les soldats mettent en suspicion les aptitudes
de leurs chefs, le combat n’est plus qu’une débandade.
- Eh bien, le pays catholique commence à se rendre
compte de la fausse position dans laquelle il est
acculé. Il prétend reprendre, dans la gestion des
affaires publiques, cette influence prépondérante qui
appartient à lui seul et dont il n’aurait jamais dû se
dessaisir. »
Le vicaire qui a écrit ces lignes est très injuste et
Connaît très mal la situation de son parti. Les chefs
du parti clérical ont fait cequ’ilsont pu étant donnée
la position dans laquelle ils se trouvent. Ils se sont
donnés corps et âme au clergé ; ils ne font plus qu’un
avec lui. « Ces chers lutteurs, disait le cardinal-
archevêque de Malines en parlant de M. Malou et de
ses collègues, ces chers lutteurs ne voudront jamais
que ce que nous voudrons. » Ce n’est pas dans l’ab-
sence de programmes que réside le désarroi du
parti clérical, c’est dans cette solidarité qui l’unit
au clergé catholique et qui le rend responsable
de toutes les extravagances et de tous les excès
de celui-ci. Le parti qui est dirigé à la Chambre
par M. Malou et ses collègues de la droite aurait pu
être un parti conservateur ; il a préféré n’être qu’un
parti clérical. Il s’est laissé absorber, dominer, diri-
ger par le clergé, à cette enseigne que sans le clergé
il ne serait plus rien. Il n’y a. pas dans toute la
droite cinq membres, pas trois, qui seraient réélus
si le clergé ne lui prêtait son concours. N’étant
rien sans le clergé, il en est réduit à subir toutes ses
folies. Les chefs laïques ont été in petto dire àRome
que les mesures de guerre prises par le clergé contre
les citoyens belges à l’occasion de la loi scolaire,
étaient non-seulement de nature à rendre l’Eglise
odieuse, mais qu’elles devaient fatalement les mettre,
eux, dans une très fausse position. Ce qu’ils ont pré-
dit est arrivé. Les chefs laïques avaient encore un
rôle à jouer. C’était d’oserdire publiquement ce qu’ils
ont écrit à Rome, c’était de dégager leur responsa-
bilité, c’était de faire entendre des paroles de protes-
tation. Ils ne l’ont pas osé.Ils se sont tu lâchement. Ils
ont laissé opprimer odieusement de braves, d’honnêtes
citoyens; ils ont fait pis; ils ont prêté la main, à
l’exécution des mesures qu’en leur âme et con-
science ils déclaraient détestables. La peur d’encourir
la disgrâce du clergé ou seulement son indifférence
leur a fait accepter un rôle odieux. Puis pour échapper
à l’étreinte de l’impopularité qu’ils ont ainsi encourue
ils se sont livrés à leur tour à toute espèce d’extrava-
gances. Ils ont fait de l’opposition anarchique et
systématique ; ils ont fait du suffrage universel avec
les radicaux, du radicalisme avec les admirateurs de
la Commune; ils se sont lancés dans les aventures les
plus impossibles, reniant leur passé, cherchant â
pêcher en eau trouble, marchant sans carte et sans
boussole, suivant une politique sans honneur comme,
elle est sans principes. C’est à cela que le parti
clérical doit la déconsidération dans laquelle il
est tombé ; pour se refaire il devrait briser avec le
clergé, mais du même coup il consommerait son
suicide. Il n’y a plus de conservateur en Belgique
que le parti libéral ; c’est ce qui fait sa force et c’est
ce qui le maintiendra s’il sait comprendre sa'mission
et y rester fidèle.
Il n’est pas sans intérêt de suivre les prépa-
ratifs qui se font dans le camp clérical en vue
des élections législatives prochaines. Le Cour-
rier de Bruxellles, qui a lancé l’hypothèse d’un
programme et l’a défendue avec le zèle d’un
novateur, constate avec satisfaction que quèl-
ques-uns de ses confrères, le Bien public entre
autres, ont répondu à son appel. L’indéter-
miné prend un corps, un noyau se forme dans
la nébuleuse.
S’il était vrai que nos adversaires n’eussent
jamais songé jusqu’ici à un programme, il
serait permis de sourire de leur simplicité. Ce
serait donner en effet une assez médiocre idée
de ses prétentions, que de reconnaître que
l’on a aspiré à gouverner les autres sans s’être
mis en mesure de se diriger soi-même. Mais
la vérité est que les cléricaux ont toujours eu
une ligne de conduite. C’est encore avoir
un programme |que de faire profession de n’en
point avoir, et c est prendre une couleur que
de n’en préciser aucune.En politique, l’absten-
tion a une signification, et il y a toujours des
gens qui aiment le crépuscule. Esprits timo-
rés, flottants ou intéressés, peu importe : il y
a là une classe qui représente toutes les fai-
blesses humaines, nombreuse par conséquent,
et à laquelle le cléricalisme, dontles principes
avoués auraient fait peur, s’est adressé en se
déguisant.
Aujourd’hui on jette le masque. Plus d’équi-
voque, dit-on, haut le drapeau et en avant !
Qutest-ce à dire? A-t-on honte du passé, con-
damne-t-on ces spéculations sur lesquelles,
hier encore, on fondait l’espoir du succès?
Est-ce l’honnêteté qui se réveille ainsi dans
des âmes d’où on la croyait bannie, est-ce la
conscience d’un parti,cette conscience qui plane
au-dessus des défaillances particulières, qui se
révolte enfin? Mon Dieu, non. On s’est aperçu
que l’élément que l’on caressait, en prenant
toutes les figures susceptibles de lui plaire,
est aussi mobile que le sont les sentiments qui
dominent sa composition. On a vu ce que l’on
pouvait attendre de ces alliés qui se .jettent
d’un côté ou de l’autre, selon que leur intérêt
esta gauche ou à droite, et on a compris que
Protée en personne en serait pour ses frais.Le
cas était d’autant plus critique que les catho-
liques, convaincus, affligés et humiliés de se
voir dédaigner pour des Individus qui n’appar-
tiennent en réalité à aucune opinion, se désin-
téressaient peu à peu d’une cause qui ne
comptait plus d’apôtres. Bref, on allait se
trouver dans la situation du chien de la fable
qui lâche la proie pour l’ombre, et c’est ce qui
fit réfléchir.
Si donc les catholiques se décident â élaborer
un programme, il n’y a pas lieu pour cela de
les en féliciter, car c’est bien malgré eux
qu’ils Rentrent dans la voie que la dignité
a toujours imposée aux libéraux. Après
avoir épuisé tous les artifices , ils se dé-
cident enfin à recourir au seul moyen
auquel ils n’aient pas songé tout d’abord,
parce qu’il est loyal. Après s’être mis l’esprit
â la torture pour trouver des faux-fuyants,
cédant à leur inclination naturelle pour les
chemins détournés, ils se demandent si après
tout la franchise ne serait pas la meilleure
des politiques, ils se répondent affirmative-
ment et sont confondus de la découverte.
Nous ignorons encore jusqu’à quel point les
cléricaux donneront suite à leurs intentions,-
mais il n’en est pas moins fâcheux qu’ils aient
dû consulter leur intérêt et profiter des leçons
de l’expérience pour s’assurer que la suprême
habileté consiste en somme dans l’honnêteté.
L’amïîvèrsaii’e de la délivrance de Vienne par Jean
Sobieski- est .célébré avaeéelat dans les feuilles cléri-
cales. La Papauté, cela va sans dire, a tout l’honneur
de cet important événement ; si l'Europe n’est pas tom-
bée au pouvoir des Turcs au dix-septième siècle, ell ■ le
doit encore plus à Innocent XI qu'au roi de Pologne et à
son armée.- Jean Sobieski et ses soldats ne furent que
les instruments dont se servit le Pontife dans sa lutte
contre ■l'islamisme. .
Nouÿno vqudrions diminuer 1 >s mérites ni du roi ni
du Pajis : ils'ont lutté contre les Turcs, qui menaçaient
la civilisation européenne ; il faut leur on savoir gré. Il
faut ajouter cependant que le danger dont l'Europe
était menacée n’était pas aussi redoutable qu’on ne
nous le fait voir aujourd’hui. A la fin du dix-septième
siècle,fï’empire turc était bien près de tomber en
proie à ce 'déclin irrémédiable, dont nous sommes
témoins aujourd’hui. Les sultans n’avaient pas en-
core renoncé à faire des conquêtes, ils rêvaient tou-
jours S’étendre leur empire vers l'Occident, mais les
moyens de réaliser ces rêves ambitieux commençaient
à lèurfaire définit.
lis avaient pu détruire l’empireby'zantin, établir leur
autorité dans les provinces voisines, mais plus Ü3 s’éloi-
gnaient du centre de leur puissance, plus leurs forces
s’affaiblissaient, et plus ils se rapprochaient d'adver
sairos-capables d’arrêter leur marche victorieuse. S’ils
avaient eu raison des Bulgares, des Bosniaques et de
tous lespeuples à moitié civilisés qui habitent, au-deià-
du Dapéberfis n’avaient pas encore affronté le choc de
ia race germanique et celle-ci allait leur opposer une
résistance décisive. La prise de Vienne eut été un
grand'jtrioiâphe pour les Turcs, mais ce triomphe eut
été éphémère, à n’en pas douter ; le flot montant de la
barbarie turque eût trouvé là sa dernière limite.
On peut l'affirmer avec d’autant plus de certitude que,
depuis lors, l’histoire de l’empire turc est l’hisloire de
sa décadence. Les armées musulmanes avaient anté-
rieurement déjà subi des défaites, mais elles avaient
toujours su les réparer. Cette fois, l'échec se transforma
en désastre, parce qu’il survint an moment précis où
la vitalité commençait à baisser dans l’empire turc.
Pour celui-ci la victoire eût été à peine plus avanta-
geuse que la défaite • l’heure du recul avait sonné, la
fo ren des choses rendait le mouvement rétrograde né-
cessaire, inévitable. .
Loin que les Papes soient les auteurs de la délivrance
de l'Europe, ils furent, eux, la vraie cause des progrès
que les Turcs avaient pu faire jusque-là. Leur intolé-
rance avait suscité la guerre civile entre catholiques et
protestants, en Allemagne comme dans tous les pays
où la Réforme avait pénétré. Les nations européennes
avaient épuisé leurs forces dans les luttes funestes en-
gagées pour la conquête de la liberté religieuse. L’Alle-
magne surtout en avait souffert : elle était appauvrie,
dévastée, ruinée, au sortir de la guerre de trente ans.
Absorbée par ses divisions intestines, affaiblie par d’in-
cessants combats, elle n’avait pu opposer une digue à
la marche des Turcs.
La Papauté, qui ne le sait? était la cause directe,
principale de cet affaiblissement. C’était elle qui avait
refusé aux protestants le droit d’exercer librement leur
culte ; c’était elle qui avait suscité les princes catholiques
à leur disputer ce droit, les armes à la main ; c’était elle
qui avait obligé les Réformés à s’armer à leur tour,
pour la défense de leur liberté. A la Papauté donc
doit remonter la responsabilité des progrès faits par
les Turcs durant ces luttes. Lors du Siège de Vienne, la
paix était faite en Allemagne; le traité de Westphalie
avait reconnu la liberté de conscience au profit des
deux parties : la nation se remettait peu à peu de la crise
terrible qu’elle venait de traverser. Elle allait être
bientôt à même de résister à l’invasion mahométane.
Le temps d’arrêt définitif était venu pour celle-ci et il
fût venu plus tôtencore, sans la fatale politique adoptée
par la Maison d’Autriche, sous l'inspiration dss Papes.
Les journaux catholiques se gardent bien de faire
savoir à leurs lecteurs que le Saint-Siège fut, dans la
première moitié du dix-septième siècle, le plus précieux
appui des Turcs. Dans une lettre à l’archevêque de
Vienne, Léon XIII explique la conduite de son prédé-
cesseur, Innocent XI, cherchant à unir les princes
chrétiens contre les Turcs, par le désir - de défendre
l’intégrité de la Foi catholique. » Oui. tel était le motif
qui inspirait le Pontife du dix-septième siècle. Mais,
pour exposer complètement la vérité historique, il faut
ajouter que ce même souci do l’intégrité de la Foi avait
suscité les guerres religieuses en Allemagne et avait
favorisé les progrès des Turcs dans leur marche vers
l’Occident.
Les droits du Saint-Siège à la reconnaissance de
l’Europe semblent donc fort minces. Le sentiment qui
le guidait a eu des conséquences désastreuses, terribles
pour nos populations. Celles-ci l’avaient si bien compris
qu’elles détestaient plus les Papes que les sultans. Plu-
tôt» Turcs que papistes » était le cri général de tous
ceux qui n’étaient pas asservis à la superstition ro-
maine. L’histoire explique, justifie leur aversion pro-
fonde pour une autorité qui devait leur sembler plus
malfaisante que les sectateurs mêmes de Mahomet.
(Flandre libérale).
Le canal de Panama.
Dans son rapport sur le commerce de Pa-
nama, leconsul anglais, M. Chamberlain,parle
du nouveau canal interocéanique. Depuis i’éta-
hlissêiflent de la Canal Company, la population
de Panama s’est beaucoup accrue. 11 y a à
présent dans la ville, y compris les faubourgs,
plus de 20,000 habitants. Le long du canal en
construction, il y a environ 6000 anglais et à
Colon il y en a de 4 à 5000. Pendant le mois
d’avril dernier, 164,000 tonnes de matériel ont
été déchargées à. Colon par la Canal Company.
Ce matériel se composait de machines, de na-
vires de tout genre, de bateaux-dragueurs,
de grues, do locomotives, de wagons, etc. Les
2/3 ont été transportés à Colon par les stea-
mers de la Royal Mail Company. Mais les fa-
bricants anglais ont j usqu’ici fort peu profité
de ce commerce. M. Chamberlain dit à ce
sujet : si les navires à vapeur anglais s’acca-
parent de la presque totalité du transport,
je ne sais pas pourquoi les fabricants anglais
n’auraient pas une bonne paît dans la li-
vraison des machines et au matériel. Les
seules commandes obtenues par les fabricants
anglais sont celles reçues par MM. Lobnitz et
Ce de Renfrew, elles* consistent en bateaux,
remorqueurs et bâteaux dragueurs. Ces bâ-
teaux dragueurs se composent de quinze augets
pouvant se vider au bout d’une minute. Ils
sont capables d’extraire par heure, 150 m. c.
à une profondeur de 30 pieds. Presque toutes
les locomotives et presque tous les wagons
sont construits par des maisons belges : De
Ville-Chatel et C®, Evrard et C®, et la société
Franco-Belge, de même qu’un grand nombre
de machines perforatrices, de grues et d’al-
lèges. Les wagonets, les canots, les pinasses
et les vins viennent de France. Les Américains
reçoivent de grandes commandes de machines
perforatrices, iis construisent en outre quel-
ques machines, des wagons et fournissent une
assez bonne partie du matériel. Le grand ba-
teau-dragueur « Countess of Lesseps » a été
construit à Philadelphie, il mesure 100 pieds
de longueur sur 60 pieds de largeur, sa force
est de 250 chevaux. Il a coûté 25,000 iiv. st. Il
y a pour plus de 2,000,000 liv. st. de machines
et d'instruments qui sont la propriété de la
Canal Company; l’Angleterre n’en a pas four-
ni pour 100,000 liv. st. Les Anglais pourraient
faire mieux que les fabricants belges, comme
fini et comme solidité, spécialement en ce qui
concerne les machines et les instruments de
toute espèce. Les remorqueurs et les allèges
anglais sont infiniment supérieurs à ceux des
autres pays, comme fini, qualité et solidité.
Le consul anglais termine en disant que
l’Angleterre devrait avoir une bonne part
dans les commandes de machines perfora-
trices, de locomotives et de machines de toute
espèce.
Commerce, marine, finances etc.
Le Gaulois vient de recevoir l’intéressante dé-
pêche que voici, datée d’Alexandrie : - J’ai pu lire
le rapport authentique du ministre des finances
d’Egypte ; il établit en peu de mots que, tous les
coupons une fois payés, soit de la dette privilégiée,
soit de la dette unifiée, il l’estera un excédant de
recettes de plus de 300,000 livres, soit environ huit
millions de francs. C’est un résultat superbe, après
l’année terrible que vient de traverser VEgypte.
» Mallet. »
M. Edgard Vincent, qui dans le sein du conseil
d’administration do la Dette Ottomane à Constanti-
nople, représente les créanciers anglais, hollandais
et belges de la Sublime-Porte, est désigné par le
gouvernement de la Grande-Bretagne à remplacer
M. Colvin dans ses fonctions de conseiller financier
du gouvernement khédivial au Caire.
1850 et du 15 juin 1881. Il aura, de plus, à s'acquitter de
telles autres missions qui lui seront confiées par le mi-
nistre de l'instruction publique.
enseignement PRIMAIRE.—Par arrêté ministériel du
6 septembre, MUe Deleu, institutrice à l’école d’applica-
tion de l’école normale d’Anvers(Hoboken), est nommée
institutrice à l’école d’application (cours préparatoire)
de la section normale de Bruges.
— Aux termes d’un arrêté royal en date du 14 cou-
rant, l’Ecole des enfants de troupe portera, dorénavant,
la dénomination d’Ecole des pupilles de l’armée.
NOUVELLES ETRANGERES.
HAITI.
Les avis de Port-au-Prince, reçus par l’agence
Havas, portent qu’il y a eu, le 25 juillet, un soulève-
ment à Fort-Liberté. Les insurgés étaient peu nom-
breux et ont été mis en fuite.
La situation politique est toujours la même. Une
grande bataille a été livrée, le 3 août, devant Jacmel ;
des centaines d’hommes ont été tués. Les rebelles
prétendent avoir remporté à cette bataille une grande
victoire. Les fonctionnaires du gouvernement disent
que quatorze prisonniers de guerre ont été fusillés
par les rebelles le jour où. ils ont attaqué les troupes
haïtiennes.
Un décret, rendu le 8 août par le président,dédlare
les villes de Miragoane, Jérémie et Jacmel en 'état
de blocus, et fermées au commerce étranger.
Une. dépêche particulière, reçue de Kingston, ((Ja-
maïque), annonce que le général Modé, qui se joint
avec son armée au parti du général Bazelais, lê 10
août, menace actuellement la capitale d’Haïti. 'Les
Cayes ont aussi pris les armes.
MONTENEGRO.
A la suite de l’arrangement intervenu directement
entre la Porte et le prince de Monténégro, pendant
le voyage de ce prince à Constantinople, une noutelle
commission a été nommée pour la délimitation des
frontières entre les deux pays.
Cet arrangement modifie, dans la vallée du Lim,
la délimitation qui avait été indiquée par le traité de
Berlin dans le sens suivant. » Les villages chrétiens
situés dans la vallée du Lim et administrés actuelle-
ment par le gouvernement monténégrin seront laissés
à celui-ci. Seront laissés à la Turquie, les villages
habités soit par des musulmans, soit par des chré-
tiens, qui n’ont pas été, jusqu’ici, occupés par las
Monténégrins, bien que lés noms de ces villages
figurent dans le traité de Berlin. Sont exceptés de
cette décision, les deux points de Liskoriézé et de
Mokvietz, qui appartiendront au Monténégro.
On ne doute pas que la délimitation des frontières
qui va être entreprise par la nouvelle commission
aboutisse à un bon résultat.
RUSSIE.
Le correspondant du Central News à Saint-
Pétersbourg explique de la manière suivante lé ré-
cent suicide d’un chambellan de la cour de Russie,
qui a produit à Saint-Pétersbourg et à Moscou une
si vive impression :
« L’empereur etl’impératrice avaient très fréquem-
ment trouvé dans leurs appartements des exemplai-
res de documents nihilistes, sans qu’on eût jamais
réussi à découvrir la personne qui les y mettait.: Ré-
cemment la Czarine, en entrant dans son cabinët de
travail, surprit le chambellan occupé à son secré-
taire. Elle le questionna immédiatement et, dan j son
trouble, le courtisan tira de sa poche une proclama-
tion nihiliste qu’il était sur le point de placer pans
ledit secrétaire. Sa Majesté appela immédiatempnt à
à son secours et fit fouiller le chambellan, qui fut
trouve porteur de plusieurs autres exemplaires le la
même proclamation. L’impérat rice lui ordonna de
s’éloigner et le malheureux se rendit directefnein
dans son appartement et se brûla la -cervelle. j Par
ordre des autorités, la presse russe a expliqué le! sui-
cide du chambellan par un accès -'d’aliénation ïnen-
tale. »
ESPAGNE.
D’après les dispositions prises par le roi Alphonse,
il arriverait à Paris le dimanche, 30 septembre; Dès
qu’il passera la frontière germano-belge (à Vervjers),
il sera reçu par le duc de Fernàn-Nunez, son ambas-
sadeur, qui, hier, a quitté Paris, accompagné |e sa
famille, pour s’installer provisoirement,' dans la
magnifique propriété qu’il pôssède aux environs de
Namur.
FRANCE.
Le Journal officiel publie un décret qui constitue
la deuxième application delà loi sur la magistrature.
Vingt et un présidents de chambre et soixante
quinze conseillers des différentes cours d'appel, fieux
avocats généraux, huit présidents, deux vice-prési-
dents et dix juges des tribunaux de première instance
sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite.
Des vingt et un nouveaux présidents de chaiïibre,
cinq étaient avocats généraux ; les autres apparte-
naient déjà à la magistrature assise. Le mouvement
comprend en outre les nominations de huit coqse:!-
lers à la cour d’appel de Paris, soixante-sept conseil-
lers aux cours d’appel de province, douze présidents,
deux vice-présidents, et quatorze jugesdes tribunaux
de première instance, neuf avocats généraux» six
substituts du procureur général, neuf procureurs de
la République et cinq substituts du procureur fie la
blique.
République.
BELGIQUE.
Actes officiels,
armée. — Par arrêté royal du 17 septembre, le sieur
Detournay, vétérinaire civil, est nommé vétérinaire de
3* classe.
ENSEIGNEMENT MOYEN. — NOMINATION d’üN QUA-
TRIÈME INSPECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT MOYEN. — Pal’
arrêté royal du 3 septembre, M. Prinz, docteur en
philosophie et lettres, professeur de seconde latine à
l’athénée royal de Gand, est nommé inspecteur de l’en-
seignement moyen.
— Un arrêté ministériel du 17 du même mois décide
que- M-< Prinz,îpréqualirté, inspectera plus spécialement
les cours d’humanités et de langues modernes dans les
établissements soumis au régime des lois du 1er juin
Bruxelles, 19 septemïjre.
Le Roi et la Reine partiront aujourd’hui mercredi, à
midi, pour Ciergnon, où LL. MM. resteront jusqu’au
jour prochain de l’arrivée à Bruxelles du roi d’Espàgne.
Il y a eu hier grand diner officiel à la Cour à Ijocca-
sion du départ de M. Sa vile Lumley, qui quitte, comme
on sait, le poste de Bruxelles pour l’ambassade à Home.
Lundi, vers 71/2 heures du soir, un accident qui aurait
pu avoir de très graves conséquences, s’est produit sur
fa chaussée de Louvain, à Saint-Josse-ten-Nood'e. Un
tram à vapeur qui arrivait de la place Surlet de Chôkier
près de l’ancienne porte de Louvain pour se rendre au
cimetière d’Evere, venait d’atteindre le carrefour formé
par le débouché des rues Braemt et Philippe-le-Bon,
Lorsque la locomobila heurta violemment une charrette
de blanchisseur de linge, attelée d’un cheval que con-
duisaient deux jeunes filles.
L’arrière-train de la charrette fut brisé et la violence
du choc fit précipiter sur le sol, en dehors des rails, les
deux jeunes filles. L’une d’elles fut assez grièvement
blessée à la tête, mais sa compagne en a été quitte fort
heureusement pour de légères contusions. Les soins les
plus empressés leur ont été prodigués sur place.
Bien qu’il n’y eût aucun fait d’imprudence à relever
de part ni d’autre dans cet accident, tout fortuit, on ne
saurait assez recommander aux conducteurs d’attelages
de déployer un surcroît de précautions aux abords du
tram à vapeur.
ENVERS, 10 Septembre.
Le Concert au profit des victimes d'Isehia. —
Des observations ayant été faites au comité organi-
teur du Concert au profit des victimes d’ischia, qui
aura lieu lundi prochain 24 courant, relativement,
au prix élevé des places réservées, ce comité noiis
prie de faire connaître que les cartes de.. 3 francs
donnent accès à tout le rez-de-chaussée sans excep-
tion.
Il n’y aura pas de distinction entre ces places et
celles de 10 francs.
Ces dernières seront seulement retenues, comme il
est de toute justice, en faveur des souscripteurs dont
la générosité a été ia plus libérale.
Ces places à 10 francs n’ont même été créées qu©
pour permettre à ces souscripteurs de manifester
largement cette générosité.
La seule différence consistera donc, en ce que les
places à 3 francs ne seront pas retenues et appar-
tiendront au premier occupant.
La catastrophe de Battincourt. — Le Cercle
des Wallons de not£e ville nous annonce £[u’il a pris
1 initiative de l’organisation d’une fête pour venir en
aide aux victimes de la catastrophe de Battincourt.
Cette décision a été prise dans la dernière séance
fe^ue il y a quelques jours. Nous attendrons pour
publier des détails plus précis des communications
uliérieures que la société nous fera parvenir vendredi
ou samedi prochain.
Listes électorales pour 1884. — Le Collège
des Bourgmestre et Echevins, en vertu de la circu-
laire du ministre de l’intérieur du 11 septembre 1883,
informe les citoyens aspirant à l’électorat dans les
conditions de la loi de réforme électorale du 24 août
1883, qu’à défaut d/un certificat de fréquentation sco-
laire il suffit pour être admis à l’examen électoral de
présenter à l’administration communale, avant le 15
octobre, la déclaration dont voici le texte :
Le soussigné (nom, prénom, domicile), né à . .
• • • • > le................... ayant terminé ses
études avant le 26 août 1883, déclare ne pouvoir ad-
ministrer la preuve des années d’études exigées par
la loi du 24 août 1883, comme condition d’admissibi-
lité à l’examen prévu par la dite loi, par le motif
que................................................
Il demande, en conséquence, à être autorisé à sé
présenter à l’examen qui aura lieu du 25 octobre au
1er novembre prochain.
-, - ... (Signature.)
Vu pour légalisation de la signature ci-dessus:
Le Bourgmestre,
L’administration communale se bornera dès lors à
rejeter les demandes d’admission à l’examen qui ne
seraient pas accompagnées de la déclaration ci-des-
sus qui admet l’intéressé à profiter du bénéfice de
l’article 39.
Nous avons le plaisir d’annoncer, que MM. Ernest
Rosa et J. Wuyts, anciens élèves de notre Athénée
royal, viennent de passer avec distinction la 3ms
épreuve de candidat aux Arts et Manulactures à
l’Université de Gand.
C’est aujourd'hui 19 septembre, le 164e anniver-
saire du supplice de François Anneessens, décapité
en face de l’hôtel de ville de Bruxelles, en 1719, pour
son opposition au marquis de Prié.
Voici des extraits des télégrammes reçus de Fles-
singue au bureau du Pilotage, à Anvers :
- Le 19 septembre 1883. — Entré steamer Tudor
venant de Cagliara.
* Pas malade à bord. Ni maladie, ni décès pen-
dant la traversée. »
Le baiiment sera soumis, au Doel, à une quaran-
aine de l jour.
“ Le 19 septembre 1883. — Entré steamer Midas,
v( nant d’Odessa. A relâché Gibraltar.
» Pas malade à bord. Ni maladie, ni décès pen-
dant la traversée. »
Le bâtiment sera soumis au Doel, à une quaran-
taine de 1 jour.
Visite d'ingénieurs. — Voici au sujet de là visite
d’ingénieurs que nous avons annoncée hier pour
Anvers, les retroactes et détails complémentaires
que nous apportent les journaux de Bruxelles.
Une députation des ingénieurs civils de Paris est
arrivée, hier, à Bruxelles, à 1 h. 58, et a continué
sur Anvers par un train spécial, qui a quitté la gare
du Midi à 2 h. 10. Ces messieurs, au nombre de 60
environ, ont été reçus par MM. les ingénieurs en chef
des ponts et chaussées et du chemin de fer qui leur
ont souhaité la bienvenue. M. Marchi, leur president,
a remercié et a pris place dans le train spécial en
destination pour Anvers, qui comprenait une voiture
à couloir transformée en voiture-salon. Cette députa-
tion d’ingénieurs visitera successivement Utrecht,
Amsterdam, La Haye et Scheveningue, sera de retour
samedi soif à Bruxelles, pour partir pour Liège et
Paris dimanche soir.
Fêtes de la 5® section. — La commission
organisatrice des fêtes est en pleins préparatifs pour
le cortège. Elle remue charpentiers et peintres,
tapissiers et décorateurs, pour la confection des
chars. C’est le dimanche 23 septembre prochain que
le rideau se lèvera sur les surprises qu’on nous pré-
pare. On assure que la 5e section se surpassera, elle
nous promet trois chars nouveaux, ce sont le char
de l’Enseignement, le char de Flore, le char du
Commerce et de la Navigation ; ce sont de nom-
breux et riches groupes costumés, équestres et pé-
destres, flambant neufs de conception et de confec-
tion; ce sont... mais tenons nous en là pour le mo-
ment, ne déflorons par la surprise, le véritable clou
de la chose.
Ce qui ne gâte rien aux intentions de la commission
organisatrice, c’est que les réjouissances qu’elle pré-
pare auront leur côté charitable. Elle a obtenu du
collège éclievinal l’autorisation de faire des collectes
pendant la sortie du cortège, et le produit total des
quêtes sera remis aux -pauvres. Les jeunes gens dési-
reux de se dévouer en se chargeant' d’une boite sont
priés de s’adresser jusqu’au samedi 22 courant au
local Cour de Bruxelles, rue de l’Offhmde.
N. B. Le cortège ne sortira qu’une seule fois-, soit
dimanche prochain. Avis au public.
Vol considérable. — Avant-hier, entre 6 1/2 et
10 heures du soir, des voleurs se sont introduits à
l’aide de fausses clefs chez M. François Verhaegen,
rue des Fortifications.
Ils ont enlevé 37 chaînes en or, et une somme de
150 francs en argent ; le total du vol s’élevait à une
valeur de 3000 francs.
Les auteurs sont inconnus.
Enfant écrasé. — On nous mande d’Hoboken,
qu’hier après-midi une jeune fille de 9 ans a été
écrasée par une voiture de plaisance et a été relevée
grièvement blessée, par sa mère. Des voyageurs du
tramway notamment, jetaient de la petite monnaie
aux enfants qui sollicitaient des •• cents pour faire
la kermesse. - La petite fille en question se trouvant
sur le pas de la porte, avait traversé la rue pour
ramasser une pièce de monnaie et fut atteinte par une
voiture arrivant en sens inverse du tram.
Au Congo. — D’après une dépêche du New- York
Herald, en date de Madère, 17 septembre, le lieute-
nant Van de Velde, qui accompagnait Stanley' et qui
vient d’arriver à Madère, aurait apporté la nouvelle
(déjà plusieurs fois démentie) que M. Cordier, com-
mandant du Sagittaire, aurait brûlé Loango, par
suite du refus des indigènes de lui vendre des ter-
rains.
M. Stanley faisait des préparatifs pour remonter le
Congo.
M. de Brazza était, à Franeeville.
On écrit de Genève, le 16 septembre, à l’agence
Havas :
- L’assemblée de la Lig-ue internationale de la paix
et de la liberté s’est occupée, dans sa séance d’aujour-
d'hui, de la neutralisation du Congo. M. Laisant,
arrivé ce matin, a pris part à la discussion.
» L’assemblée delà Ligue internationale demande: |