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s’uboatic t
A Anvers au bureau du Précur-
seur , Bourse Anglaise, N» 1040;
en Belgique et à l’étranger chez
tous les Directeurs des Postes.
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Pour Anvers, 13 fr ; poui|la pro-
vince 18 l'r.; pour l’étrange\,S0 fr.
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Réclames 30 » v
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
P.UX. — I.EBFHT». — PROGRIÜl.
AiWiî®6§, Vendredi Jantier.
(IVcuvlènte Am»ée.)
13 Janvier.
®FE§TI©.V ES ES VI\S.
— DIXIÈME ET DERNIER ARTICI.E (*). —
Selon notre promesse, nous allons examiner le calcul qui a été
fait sur les vins qui doivent se consommer annuellement à An-
vers, et peser en même temps la conséquence qu'on en a tirée
de 1.200 barriques qui échapperaient à l’action de l’octroi.
Voici donc de quelle manière on est arrivé à ce calcul, non
pas toutefois sans donner, comme on doit se le rappeler, le
petit avertissement qui suit : « Ces chiffres ne peuvent pas être
fournis exactement, et nous nous attendons bien à ce qu'on en
contestera la validité. » D’où l'on peut tirer la conclusion que si
ces chiffres tombent à faux, on viendra nous dire qu’on avait
prévu la chose!
* Les hôtels seuls consomment 500 barriques de vin.» Exami-
nons : Nous possédons à Anvers un hôtel de premier ordre, où
dixmille voyageurs sont descendus en 1843, et qui ne consomme
en tout que 30 à 40 barriques de vin par an. Nous avons ensuite
4 hôtels où la consommation n’excède pas 13 à 20 barriques.
Puis une douzaine d’hôtels où l'on ne consomme guère plus de
4 à 6 barriques. Viennent les restaurants qui se partagent, à
eux tous, de 40 à 50 barriques. Calculez et vous trouverez un
ensemble de 200 barriques environ, ce qui établit une différence
de 300 barriques sur ce premier chiffre.
« On peut admettre, sans exagération, que les vins fins d'Es-
fiague, de Madère, le vin du Rhin, le Champague-mousseux et
es vins blancs de Tours, s’élèvent à une quantité de 400 pièces.»
Faisons seulement remarquer que dans la consommation des
hôtels les vins tins sont nécessairement compris, remarque qui
retranchera une portion assez notable du calcul établi. Restent
les cafés et les maisons particulières, où il ne se consomme pas
plus de 4 pipés de ces vins. Le vin du Rhin peut être pris à
raison de 60 aimes, soit 50 barriques de 220 litres, et les
vins de Tours à 25 barriques. Quant au Champagne-mousseux,
•il n’en est pas consommé, dans les maisons particulières, plus
de 10 à 15 mille bouteilles, répondant à 40 barriques à peu
près. C’est-à-dire que nous rencontrerons un total de 100 bar-
riques, là où dans une ferveur arithmétique on en avait placé
400. Différence de 300 barriques, laquelle différence, avec ce
qui précède, forme déjà un petit mécompte de 600 barriques.
Pour les vins qui se débitent en ville autre part que chez les
marchands de vins, on pose le chiffre de 250 barriques, tandis
que la vente réelle ne s’élève pas ici à 50 barriques. Mais en
admettant même ce dernier chiffre, les 200 barriques de sur-
plus n’en iront pas moins rejoindre les 600 autres. Total, 800
barriques.
Le calcul par lequel nous avons fait voir que si une barrique
de vin se consomme sur dix maisons approximativement, n'é-
tant pas trop inexact, nous en arrivons toujours à dire que si
la ville perçoit des droits sur une consommation plus élevée,
elle n’a pas à se plaindre et à accuser tout le commerce de
fraude. Ceci nous mènera à un accord parfait avec ceux qui,
pour arriver à une appréciation générale, ont prétendu qu’il
existe à Anvers 200 familles qui reçoivent 2 barriques de vin
et 1,000 qui en reçoivent une. Nos 1,400 barriques de 1842
trouvent absolument leur compte à ce calcul, eu déduisant
toutefois les 150 à 200 barriques qui de la campagne, et au
moyen de voilures particulières ou de maître, sont introduites
en ville et échappent à l’impôt de consommation.
Mais comme les grands mots ne coûtent pas plus que les pe-
tits, il n’en reste pas moins avéré, d’après l’opinion générale
(sic), que la fraude s’exerce aujourd’hui sur une quantité d’au
moins 1200 pièces. Et pour prouver cette singulière prétention,
on produit le compte de 4 marchands de vins, pendant trois
années, d’où il résulte que les quantités livrées par eux à la
consommation locale, varient de 4 à 40 pièces par an. Que di-
rait-on cependant si, à notre tour, nous offrions de prouver, les
pièces à l’appui comme nous l’avons offert pour les quantités
prises en charge, qu’il est des années où le débit en ville, d’un
marchand de vins, a été moindre que la plus petite quantité
portée au tableau publié par nos contradicteurs? Nous répon-
drait-on encore par de froides dénégations?
Non, les marchands de vins ne sont pas des fraudeurs! Cette
conviction est née chez nous d’un examen consciencieux, impar-
tial des pièces du procès. Si le conseil communal avait pu voir
et compulser tous les livres que nous avons eus sous les yeux,
certes le résultat de ses longues discussions sur le nouveau ré-
glement de l'octroi aurait été tout différent de ce qu’il est au-
jourd’hui. On n’aurait pas persévéré à vouloir la suppression
des entrepôts fictifs, suppression inutile pour les intérêts de la
commune et ruineuse pour une branche importante de com-
merce.
Si l’on tenait tant à prouver qu’il se commet des fraudes im-
menses et que ces fraudes ont pour motif l’existence des entre-
fiôts fictifs, un moyen infaillible se présentait : en consultant les
ivres de l’administration des années antérieures, il eût été fa-
cile d’arriver à quelque chose de plus positif et de plus ration-
nel que de simples accusations. Au lieu de se montrer injuste,
on se serait peut-être rendu à l’éloquence des faits. La loi de
1822, défendait toute circulation de vins en ville comme dans
l’intérieur du pays, sans permis de transport ; sous son régime,
la perception des droits de l’octroi se faisait par les soins de
l’administration des accises, l’entrepôt fictif était remplacé par
un entrepôt à crédit permanent et sévèrement surveillé par les
employés, et l’on procédait pour le moins à quatre recense-
ments par an. A cette époque, la multiplication et la falsification
des vins que l’on prétend exister aujourd'hui dans les entre’pôts
fictifs, devaient être impraticables. Eh bien! pourquoi n’a-pon
pas comparé les recettes d’alors avec la perception actufelle? On
aurait cerlainementbien mieux pu juger de la question etrlitige.
On n’aurait pas soutenu , par exemple , que la fraude doit
avoir lieu sur 1,200 barriques annuellement, quand il est prouvé
qu'en 1841 la sortie de tous les entrepôts fictifs de la ville ne
s’est élevée qu’à 750 à 800 barriques, soit 1,600 hectolitres.
Car, si 1,200 barriques ont été dérobées alors à la perception
du droit d’octroi et que, d’un autre côté, le commerce en géné-
ral n’a exporté que 800 barriques, il a fallu nécessairement que
tous les vins sortis desenlrepôts fictifs fussent falsifiés. Si main-
(’) Voir le Précurseur des 10, 11, 14, 17, 19, 21 et 50 décembre 1845
5 et 5 janvier 1844. . .
tenant cette conclusion est inadmisible, l’accusation ne l'est pas
moins, d’autant plus qu’elle a été basée sur ce que les mar-
chands de vins paient peu de droits à la ville. Quant aux 400
barriques restant non justifiées, elles auront sans doute servi à la
consommation particulière des marchands et à l'envoi d’échan-
tillons. L’idée ne nous appartient point; elle retourne de droit
à nos contradicteurs. A chacun ses œuvres !
En ce moment, le débat est porté devant la Députation per-
manente de la province. Quelle sera la décision qui intervien-
dra? Nous l’ignorons. Mais nous nous reposons entièrement
sur la sollicitude éclairée de ceux que la province a investis de
sa haute confiance.
ÉTRANGE KAPΔKO CME !» F, N T.
Nous livrons à la curiosité de nos lecteurs, l’étrange rappro-
chement que le Siècle vient de faire entre la situation d’aujour-
d’hui en France et celle qne marquaient les derniers moments
de la Restauration. Quoique nous ne voulions tirer aucune in-
duction fatale des indications du Siècle, nous n'avons pas voulu
priver nos lecteurs de la connaissance d’un fait propre, en tous
cas, à inspirer quelques réflexions sur la marche politique du
cabinet des Tuileries.
Voici l’article du Siècle :
* Nous ne sommes pas de ceux qui croient le gouvernement
» actuel sérieusementmenacé.
» Cependant nous sommes frappés des rapports que présente
» la situation où nous sommes avec celle où nous étions avant
» 1830. Aujourd’hui comme alors, il y a de tristes pressenli-
» ments, de vagues terreurs et uue sorte d'attente excitée dans
» le pays.
» M. de Chateaubriand, comme le Siméon de l’Ecriture, bé-
» nissantà Londres la naissance politique du duc de Bordeaux.
» M, Laffitte, déplorant à Paris la ruine devtiOs institutions
» et la perte de ses patriotiques espérances.-
» M. de Lamartine s’éloignant des prétendus conservateurs
» qu’il croit voir marcher vers un abîme.
» M. Odilon Barrot, retenu au sein de l'opposition par le
» froid mépris que lui inspire un système corrompu et cor-
» rupteur.
» Voilà des faits dont la signification est fâcheuse à beaucoup
» d’égards.
» Les démonstrations qui ont lieu à Belgravc-Square de la
» part de plusieurs centaines de gentilshommes, tous grands
» propriétaires, et à Paris de la part des jeunes gens des
» écoles, avant-garde habituelle du reste de la population,
» sont des scènes analogues à celles qui ont marqué les der-
» niers jours de la restauration. Les dissidences qui éclatent
» entre le pouvoir municipal et le pouvoir ministériel, sont des
» révélations d’un caractère plus grave encore. Le clergé, par
» ses récentes hostilités contre l’Université, a frappé le gouver-
» nement actuel dans ce qu’il a de plus vital, de plus intime et
» pour ainsi dire, jusque dans son avenir, dans la jeunesse de
» ses colléges.
» Disons aussi que les hommes qui président à l’ordre ac-
» tuel des choses semblent frappés de cet esprit de vertige qui
» amène les catastrophes..... ~
» De tout cela, sans doute, il faut se garder de conclure
» qu’une révolution soit imminente et que le gouvernement ne
» puisse être arrêté sur la pente où il est lancé, mais on en
» peut tirer un salutaire avertissement. »
POHTUGAL.
Lisbonne, 3 janvier.
Ouverture des Cortès.
La reine a fait aujourd’hui l’ouverture de la nouvelle session des cor-
tès. Voici le discours qu’elle a prononcé :
« Dignes pairs et messieurs les députés de la nation portugaise.
» C’est avec plaisir que je vois de nouveau réunis dans cette enceinte
respectable les représentants de la nation auxquels la loi fondamentale
de l’état a conféré le noble titre de légitimes interprètes de l’opinion et
des vœux du pays et dans le but de connaître par une observation plus
rapprochée les besoins de mon peuple. J’ai quitté la capitale pour quel-
ques semaines accompagnée de mon auguste époux et de mes enfants,
pour visiter les principales villes del’Estramadure.et j'espèreque cette
excursion n’aura pas été sans utilité pour le bien-être de la population
des provinces, dont j’aime à reconnaître ici publiquement l’amour, la
fidélité et le respect pour ma personne.
» Depuis l’ouverture solennelle de la dernière session législative, il a
plu à la providence d’accorder par la naissance d'une princesse un nou-
veau gage de sécurité pour le trône de ce royaume.
» J’ai la satisfaction de pouvoir vous assurer que je continue de rece-
voirde toutes les nations nos alliées, des preuves certaines d’amitié, et
j’ai la ferme confiance qu’avant peu les négociations avec le saint-siège
seront terminées sans porter préjudice auxdroitsde la couronne et avec
tels égards que de droit pour les besoins de l’église lusitanienne.
» Il est extrêmement agréable pour moi d’avoir à vous donner l’assu-
rance que la paix publique n’a pas reçu la moindre atteinte dans l’éten-
due du royaume.
» En fixant le chiffre des forces de terre et de mer, vous veillerez à
l’honneur, à l'intérêt et à la sécurité de la nation.
» Conformément aux dispositions de la charte constitutionnelle, les
budgets des recettes et desdépenses pour l’année financière seront mis
sous vos yeux, et tant pour ce qui se rapporte à ce sujet que pour les
différentes branches des services publics, mes ministres vous soumet-
tront les projets qui seront jugés convenables et que votre expérience
vous indiquera comme nécessaires. J’ai la confiance entière que les
chambres prêteront à mon gouvernement ce concours que je suis en
droit d’attendre de leur zèle et de l’intérêt qu’ils portent au bien public.
La session est ouverte. »
AA'GLETËRRE,
Londres, 9 janvier.— On assure qu’aussitôt après la réunion du Par-
lement,lord John Russell soulèvera la question d’Irlande et tous les évé-
nements extraordinaires qui s’y sont passés dans l’intervalle des deux
sessions.
Le gouvernement a décidé de ne pas réorganiser la yeomanry en Ir-
lande ; cette résolution a produit un mécontentement profond parnii
les orangistes. ■ * (Oublin-Evening Pont,)
— M. O’Connell est de retour à Dublin. Son voyagea été un véritable
triomphe. A Clonmel, dans le comté de Tipperary, les métiers sont allés
à sa rencontre, et un banquet de 500 couverts luia étéoffert.Dans tous
les discours qu’il a prononcés à cette occasion, il s’est attaché à recom-
mander la paix et la tranquillité. Les électeurs de ce comté lui ont de-
mandé qu’il leur permit de proposer son fils cadet Daniel O'ConnelLpour
les représenter au Parlement en remplacement de M. Maher, décédé M.
O’Connell n’a pas voulu permettre que son fils se mît sur les rangs.
— City article «lu «lobe. — C’estau jourd’hui qu’a commencé lepaie-
ment des dividendes à la Banque d’Angleterre La police est sur pied
pour maintenir l’ordre aux abords de cet établissement.
Le marché des fonds anglais montre une très grande activité; jusqu’à
présent les achats elles ventes se sont à peu près balancés. Les bureaux
de transfert à la Banque sont littéralement assiégés. Les Cons. sont à
97, 97 1|4. Le marché des fonds étrangers a été calme et les fonds es-
pagnols ont continué à baisser légèrement. Esp. 21 5(8,1(2 ; 3 p. c. 30
1)4, 50 l|8. — Port. 44, 44 1|2 en hausse par suite du discours prononcé
par la Reine Dona Maria à l’ouverture des Cortès. Mexic. 52 l;2, 5;8.
— Brésil. 75, 75 1 [2. — Holl. 54 114, 3|8 ; 5 p. c. 100 l|4,3[8.
ESPACE* K.
Madrid, 4 janvier. — Hier, à une heure et demie, M. Henri Bulwer a
eu l’honneur de présenter à la Reine, les lettres qui l’accréditent au-
près de S M. comme envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire
de S. M. Britannique.
M. Bulwer a adressé à la reine le discours suivant :
« Madame, la Reine, ma souveraine, en m'accréditant auprès de V.
M., m’a ehargéde l’honorable mission de cultiver les relations intimes
qui ont existé si longtemps entre les deux nations. J'ose espérer qu’il
ne me sera pas difficile de m’acquitter de cette tâche, si je parviens à
mériter la souveraine approbation de V. M., puisque le plus ardent dé-
sir du gouvernement de S. M. britannique est que l’Espagne voie s’ac-
croître de jour en jour sa puissance et sa prospérité, et que V.M. règne
pendant de longues années avec gloire et bonheursur ce noble peuple,
dont le nom est si grand dans l’histoire, et dont la profonde vénération
pour la couronne de V. M. et l’esprit de fiére indépendance nalionale
ont toujours inspiré à mes compatriotes les plus vifs sentiments d’es-
time et d’admiration »
S. M. a daigné répondredans les termes suivants :
« Rien ne pouvait m'être plus agréable que les. sentiments d’amitié
pour ma personne et d’estime pour le peuple Espagnol, que vous venez
de m’exprimer au nom de ma très chère alliée la Reine de la Grande-
Bretagne; et certainement l’expression de ces sentiments ne pouvait
m'étre adressée par un interprète plus digne et plus recommandable.
Je me flatte que votre mission’sera couronnée d’un heureux succès;
que les liens d’amitié etde bonne intelligence qui existent entre lesdeùx
gouvernements se resserreront de plus en plus ; que les égards et la
franche assistance que l’Espagne a toujours trouvés dans la Grande-
Bretagne, sa constante alliée, augmenteront les sympathies des deux
peuples; et que nos motifs de reconnaissance et de respect pour la
magnanime nation anglaise s’accroîtront chaque jour. »
— Les nouvelles des provinces annoncent de toute part que la tran-
quillité est parfaite.
— La Reine a, dit-on, approuvé les bases delà capitulation arrêtée en-
tre le baron de Meer en le colonet AmeUer.
— Bourse de Madrid du 4,Janvier. — Changes, 37 3|4 ; Paris, 16 I.
7 s.— 5 p.c. 10 opérations, ensemble 9,500,000 réaux, à 18 7|8 13[16 5|8
5|4 à différentes dates en dossiers pris au renouvellement; 3 p. e., 18 opé-
rations, ensemble 23,000,000 à 24 1|2, 24, 23 15[1 G, 24 3)16 1|8 l|16 1[2 2| 16
1|8 5|8 à différentes dates ou vol et ferme; 5 p. c. avec primes de 5iS à
1|2 p. c., 25 1|2.24 5|8, 25 5|4, 24 1|2 I [625. Inscription delà dette flottante
du trésor, 1 opérât 525.000 réaux à 42 à 60 jours de date. Coupons non
app. à capitaliser, 20 5|8 à 50 jours de date.
IBA.VIE,
Paris, \0janvier. — La commission de l'adresse delà chambre des
députésa reçu aujourd’hui la première communication du projet rédigé
par M. Saint-Marc Girardin. Le paragraphe relatif aux légitimistes qui
termine le projet a été adopté à l’unanimité. Il est aussi explicite que
celui de la chambre des pairs. — Les autres paragraphes tant sur la po-
litique extérieurequ’inlérieure, ont été adoptés par 8 voix contre deux.
La discussion qui commencera lundi 15, occupera au moins huit à dix
séanees.
Plusieurs membres influents de la chambre des députés voire même
des conservateurs, se plaignent hautement du ministère qu’ils accusent
d’avoir précipité la discussion à la chambre des pairs.
Le ministère doit présenterle budgetde 1844,samedi prochain, 13 de
ce mois.ll veut,avant la discussion de l'adresse.que.la chambre soit con-
vaincue qu'il y a en effet équilibre entre les dépenses et les recettes. La
situation commerciale qui a mécontenté surtout la commission, don-
nera lieu à de iongs débats. ' "
M. Cunin-Gridaine fait voir d’après tes tableaux officiels , qu’il y
avait en 1842, 125 millions de diminution dans les exportations de mar-
chandises françaises, surtout des étoffes de soie, par suite d’une crise
passagère. Le ministère attribue cette diminution aux banqueroutes
qui ont lieu aux Etats-Unis et à l’interruption des rapports de la France
avec l’Espagne; il croit queles années 1845 et 1844 seront moins funes-
tes au commerce. En effet, les derniers rapports annoncent une grande
amélioration à cet égard.
M. Berryer se prépare à combattre vivement le paragraphe sur les
légimistes; il veut personnellementatlaquer M.Guizot en rappelant son
voyage en Belgique où en 1815, il rédigea le moniteur de Gand. Il croit
que ce sera son plusgrand triomphe.
M. Guizot répondra sans doute avec force et énergie, ainsi qu'il vient
de le faire à la chambre des pairs :-ce sera, croit-on, le plus beau et le
plus intéressant duel parlementaire que les fastes des chambres fran-
çaises aient jamais présenté.
’ M.De Lamartine arrivera au commencement delà semaine prochaine ;
on assure qu’il doit également parler dans la question du. pèlerinage
des légitimistes en Angleterre. L’illustre poète est revenu, dit-on, à des
idées plus raisonnables et moins excentriques.
M. Thiers, cette année, sortira de son long silence et portera la parole
sur le paragraphe concernant la politique extérieure.
Les débats seront donc importants et animés, sans devoir po*îr cela
amener d’autre changement à la situation que de réveiller les passions
politiques et les intrigues des adversaires de la prospérité actuelle de
la France.
Il parait que l’opposition dynastique ne reculera au reste, devant au-
cuu moyen pour arriver au pouvoir : Dans une réunion des chefs de la
gauche, il a été convenu de rédiger un petit manifeste qui irait droit à l’a-
dresse du roi Louis-Philippe, que l’on veut effrayer sur les conséquen-
ces de l’administration impopulaire de M. Guizot. Ce manifeste a été
publié ce matin dans le Siècle (V. plus haut), journal qui compte au delà
de 40 mille abonnés et plus de 4 cent mille lecteurs répandus dans toute
les classes de la société. (Corresp.)
Hier, la cour d’assises de la Seine, sur la déclaration du jury, a con-
damné le gérant de la Quotidienne à un an de prison et 8,000 fr. d’a-
mende. Nous avons dit déjà que le gérant de la Gaxettede France a été
condamné par défaut à deux ans de prison et 6,000 fr. d’amende.
— Le Messager persévère dans son mutisme : ce soir, encore même
absence de dépêche télégraphique.
— On lit dans l'Eclaireur de Saint-Omer, du 7 janvier :
Hier, après-midi, vers trois heures , on abattait des arbres dans un
pâturage à Saint-Marlin-au-Laërt, près du Petit-Pont. En frappant sur
un vieux et gros saule creux,un des ouvriers entend un cliquetis à l’in-
térieur; ne sachant à quoi attribuer ce bruit, il monte sur l’arbre,et par
l’ouverture qui se trouve au sommet du tronc, il aperçoit des os. Il fait
part de sa découverte à d’autres personnes ; les autorités sont averties,
et lorsque l’arbre est déraciné,on trouve trois esqueletLes.dont deux de
grandes personnes et un enfant. Cet événement donne lieu à bien des
conjectures. La justice instruit. ,
— rjai homme dévoré par les chiens. — On écrit de Vienne (Isère) Z
« Un événement horrible s’est passé lundi 1« janvier, à une heure,
sur la digue de la Tête-d’Or, Le sieur Alix, ouvrier coffretier de notre
ville, allait, en suivant la digue, visiter un de ses parents qui demeure
au Grand-Camp, lorsqu’il sévit tqut.à coup assailli par trois énormes
chiens appartenant à la ferme de la Tête-d’Or. Ce malheureux jeune
homme, privé de tout moyen de défense, a lutté pendant plus d’im
quart-d heureavec toute l’énergie du désespoir contre ces féroces ani-
maux, dont l’un le tenait par une cuisse et l’autre par le bas-ventre.
Aux cris déchirants de ce malheureux sont accourues plusieurs person-
nes qui, effrayées de le voir couvert de sang, ont eu assez peu de cou-
rage pour se tenir à distance.Enfin, c’en était lait du sieur Alix si un ha-
sard ne l’eût sauvé, car le troisième chien, faisant des efforts pour l’at-
teindre à la gorge et le renverser, s’est élancé avec tant de violence qu’il
a passé par dessus la lête du malheureux jeune hommesans l’atteindre,
et roulant jusqu’au bas delà digue, est resté quelques instants abasourdi
de sa chute.Pendant ce temps, le sieur Alix, par un dernier effort, s’est
dégagé il a été recueilli par les assistants et transporté, perdant son
sang, chez son parent. Une plainte a été déposée au parquet de Vienne. |