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à fait oeuf et pourvu de toutes les conditions, de tous les avantages
désirables, peu importe : si l’on écoute les prétentions de certains
hommes , dont le Journal d’Anvers semble se rendre l’organe , ce
navire ne pourra quitter le port d’Anvers, nous ne dirons pas avec
un chargement, mais avec un échantillon de marchandise, sans
avoir préalablement payé aux agents du tribunal de commerce une
somme de quaraute ou cinquante francs. Si ce navire fait dix fois le
même voyage, ce seront quatre ou cinq cents francs qu’il devra leur
payer.
Nous le demandons à tous les hommes de bonne foi, l’idée du lé-
gislateur, en instituant l’article225 du code de commerce, a-t-elle
été, a-t-elle pu être de faire ainsi dégénérer en fiscalité au profit de
quelques individus, une mesure tutélaire pour le commerce , lors-
qu’elle est observée dans ses bornes ralionelles , mais funeste pour
) ii, lorsqu’on l’exerce en dehors de ces bornes? Or, n’est-ce pas
ainsi que très fréquemment, les choses se pratiquent à Anvers, ainsi
qu’en font foi les nombreuses plaintes qui se renouvellent chaque
jour à cet égard ? .
Eh bien ! c’est précisément cet état de choses que nous avons pris
à eœur de faire cesser, c’est précisément à ces abus, mais à ces abus
seulement, et non à l'exercice raisonnable de la loi que nous avons
entrepris de mettre un terme. Que des certificats de visite soient
rigoureusement exigés, lorsqu’ils sont nécessaires, suivant l'esprit
âe la loi, rien de mieux, et nous le demandons nous mômes avec
instance, dans l’intérêt du commerce, mais qu’ils soient arbitraire-
ment exigés, lorsqu’ils ne sont nécessaires que suivant l’esprit des
agents du tribunal de commerce, toujours prêts à reconnaître cette
nécessité, attendu qu’ils sont payés pour cela, c’est ce que nous ne
pouvons admettre. t
Au reste les tribunaux Belges ont en cela partagé notre ^opinion,
et si nous formons un vœu,c’est que l’autorité compétente refuse
désormais de donner sa sauction à cette mesure, toules les fois
qu’elle est arbitraire, et delà manière dont l’entendent les agents du
tribunal de commerce , elle est fréquemment arbitraire et vexa-
toire. (1).
TURQUIE. — SmïRKE, 18 décembre.
Nous avons eu vers les premiers jours du mois deux nouveaux actes
de piraterie; l’un a été commis sur le bâtiment autrichien Duc-Fratel-
Ü, rnouiüèdans qn port de file Mosconissi. Ce bâtiment a été assailli
par on bâtiment équipé de quinze hommes, qui enfermèrent l’équipa-
ge dans la cale . et forcèrent le capitaine à leur remettre 152 mtile
piastres turques. Le second a été commis jusquedans te port deSmyr-
ne sur un gros bâtiment grec qui arrivait de ’Vourlac. Les pirates au
nombre de douze montèrent à bord et enlevèrent 23 mille piastres tur-
ques. Le capitaine en se défendant reçut une blessure grave*
ESPAGNE.
Nous recevons des nouvelles de Madrid , en date du 30 déeejnbra. Les
chambres ne sont occupées que d affaires purement locales. Par suite d’une
scission entre le général en chef Esparlero et le général Lorenzo , celui-ci a
été remplacé dans son commandement de Valiadoiid par le général Carratalaj,
Les mutations d’emplois continuaient’à être très nombreuses.
— Dans la séance des cortès du 28, il a été donné lecture d’une adresse de
la députation provinciale de Cuença, qui se plaint de l’abandon dans lequel
le gouvernement » laissé cette province depuis le commencement de la
guerre civile. Cette adresse» été renvoyée au gouvernement. On a continué
ensuite la discussion du rapport de ia commission chargée (le rendre compte
de la pétition du juge de première instance de Zamora , lequel demande l’au-
torisation d’arrêter le député Ruiz de Arbol.
La chambre a adopté le rapport de la commission, qui proposait de ne pas
accorder l'autorisation.
— On lit ce qui suit dans nne corres, ondance particulière de Madrid : « Le
goc .ornement espsguol s’est décidé à demander la réorganisation delà légion
britannique : il a déjà donné, dit-on. à cet égard, toules 1er, instructions né-
cessaires; niais on ne sait encore si le gouvernement anglais autorisera la for-
mation de la nouvelle légion sur les mêmes bases que celles de l’ancienne; on
prétend, au contraire, que le cabinet do Saint-James se bornera à accorder la
création d’un corps auxiliaire. *
— On lit dans El Manda du 27 décembre ;
«'Le paragraphe relatif à l’Espagne, daus le dircours du roi des Français A
l’ouverture de la session des chambres, a excité un très vif intérêt et donné
lieu à toute espèce de conjectures. Sur la question de savoir s’il vaudrait mieux
terminer ia guerre avec nos propres ressources que d’aller demander le secours
des étrangers, il ne peut pas y avoir de divergence dans les opinions : il n’est
pas question ici de ce qui vaudrait le mieut, mais de ce qui est possible ; car
si nous croyons, nous, que les élémens sur lesquels s’appuie le parti libéral
sont de tcüe usture qu’ils doivent produire en définitive la ruine du princo
rebelle et de ia faction qui combat pour lui, nous doutons que la nation,livrée
à ses propres ressources, puisse terminer la lutte dans le bref délai que récla-
ment si impérieusement l’état misérable de son agriculture, la décadence de
l’industrie et l'anéantissement du commerce.
(1) Les exigences des agents du tribunal de commerce et du bailliage mari-
time, sont tellement arbitraires et vexaioifes.que le consul d’Anglelerre a dû,
il y a quelques jours, intervenir et faire protester par huissier relativement
au navire Cora, à qui le directeur du bailliage maritime refusait un pilote,
sous te prétexte que ce navire ne présentait pas de certificat de sûreté, et que
d'ailleurs ses bureaux étaient fermis. comme s’il n’était pas assez largement
rétribué pour tenir scs bureaux ouverts aussi long-temps que l’exigeni les
besoins de la navigation.
jmsaaiïtasaaueaaxt
refuser pour ta seconde fois. Avant pris cette résolution, je me levai et sonna!
l’hôte qui parut aussitôt : puis, me tournant vers mon compagnon, que mon
refus avait attristé :
« je présume, monsieur, lui dis-je, que 1c feu ne vous incommode pas, quoi-
que vous ayez toujours chaud ? Consentez-vous, monsieur, à ce qu'on eu fasse?
L'étrsnger fil uue inclinaison de tète , mais ne répondit pas, et. fixant scs
yeux sur le plancher de la salle, ii garda le silence. Quant à l'hôte, il se frotta
1 es mains et sortit en disant qui! n’avait fait jamais si froid que cette nuit.
Pendant qu'il était ailé chercher du bois, l'inconnu, toujours silencieux , ne
quittait pas la posture méditative qu’il avait prise. Pour moi, je me sentais de
lus en plus morfondu, et une mélancolie g'aciale, suivie d'un frisson convul-
lf, vint s’emparer de tout mon être. L'hortoge qui était dans la chambre son-
nait dix heures, lorsqu’une servante arriva avec des fagots. C’était une grosse
fille dont on ne pouvait regarder l’air réjoui et tenez retroussé sans éclater de
rire ; mais à ppine fut-elle entrée. qu’elle devint presque aussi mélancolique
que nous deux;et après plusieurs tentatives infructueuses pour allumer le feu,
eile fut obligé d’avouer qu'elle ne pouvait y parvenir.
Il faisait si froid que je ne voulus pas renoncer a me chauffer. L’hûtcsse
vint à son tour ; mais ce fut en vain qu’elle employa toute son adresse pour
faire prendre le bois : elle n’en lirait que quelques étincelles, car. dés que
l’étranger tournait vers !e foyer ses yeux ternes et son visage pâle, les fagots
gémissaient, et le feu s’éteignait au même instant.
Néanmoins je sentais que si je demeurais plus iong-tems en ce lieu, je serais
gelé tout vivant : je voulus donc me lever: mais mes jambes engourdies et rai-
dies par le froid refusèrent d’obéir, et je retombai en grelottant sur mon
«iége. L’étranger, qui avait remarqué ina confusion, se leva et me dit :
« Mousieur. vous paraissez encore souffrir du froid ; daignez, je vous en
supplie, accepter mon manteau. »
Et en disant ces mots, il ouvrit ie manteau rouge, qui était garni du haut en
bas d’une magnifique peau d'ours.
Ob ! quelle ventation ! je fus prêt d’y succomber : je voulais détourner la
tête pour raffermir par-là ma résolution chancelante : mais, malgré moi. mes
yeux s’écartaient de la direction que je voulais ieur donner, et se reportaient
a/ec envie sur cette fourrure si moelleuse et si cbau ie ! L'inconnu vit que
j hésitais, il étala de nouveau à mes regards l’objet tentateur, et me dit a»ee
r < air mystérieux que je lui avais déjà vu, que je me rappelle encore à pré-
* nt, mais dont aucun langage humain ne saurait rendre l’expression singu-
I ère ; a Si raus rouliez le maître..... tous brûleries alors » En prononçant
FRANCE. — Paris, 7 janvier.
CHKONÏJVSS IT B3XUXYS »B SAI.OS.
réceptions ac cïiateaü» — Les deux grandes réceptions des Tuileries
ont eu lieu, comme cela avait été annoncé, mercredi 5 et vendredi 5
de ce mois. A ia première figuraient près de 3,000 personnes , parmi
lesquelles on comptait 850dames, tous les ministres, à l’exception de
M. le comte de Montalivet, qu’une légère indisposition retenait encore
chez lui, le corps diplomatique, et tout ce que Paris renferme d’illus-
tration et de notabilités.
A la seconde réception, il y a eu beaucoup moins de monde : 150
dames et 3 à 400 hommes environ respiraient à l’aise et circulaient
facilement dans les splendides salons du château.^On remarquait par-
mi les pairs, MM. les ducs d’Albufera, Decazes efde Choiseul, M. le
comte d’Alton Shée, M. de Gasparin, M.Kéralry, etc., parmi les dépu-
tes, MM. Albert, Dessauret, Hébert, Baude, Debelleyme, Boissy-d’An-
glas, Janvier, Conte, Fumeron, d’Ardeuil, etc. M. Uomieu, préfet de
la Dordogne , a été un moment l’objet de l’attention particulière du
roi. Parmi les dames, la jolie duchesse de la Trémouille attirait tous
les regards.
p.êponsedc roi a i.’adresskdes pairs.—Hier , M. lechevalier Pasquier,
accompagné de la députation de la chambre des pairs, estjallé présen-
ter au roi l’adresse votée par la chambre.
Le roi a répondu ;
« Je suis bien louché des sentiments dont vous m’apportez Pex-
» pression. On ne pouvait mieux répondre à ceux que je vous ai ntani-
» lestés, et je suis heureux de trouver dans l’adresse que vous me pré-
n sentez un gage assuré de la parfaite union de tous les pouvoirs de
» l’Etat, et du concours que la chambre des pairs m’a constamment
» donné pour assurer le repos et la prospérité de la France. »
composition actuelle de la cRAMERE des pairs. — La chambre des
pairs se compose maintenant de 501 membres, dont 4 princes , 34
ducs, 38 marquis, 121 comtes , 15 vicomtes, 51 barons, 1 chevalier
et 37 pairs sans titres nobiliaires. On y remarque 11 maréchaux , 8
amiraux , 7 vice-amiraux , 5 présidents. La composition actuelle de
la chambre des pairs est le résultat de sept grandes fournées des 4
juin 1814 , 17 août 1815,5 mars 1819,19 novembre 1831 , 11 no-
vembre 1832 , 11 septembre 1835 et 3 octobre 1837 , et de dix-huit
ordonnances de nominations partielles. Sur ces 301 pairs , 136 doi-
vent leur nomination à la restauration et 165 au gouvernement de
juillet.
départ d’un courrier pour Madrid. — Un courrier est parti hier du
ministère des affaires étrangères pour Madrid où les opinions les plus
étranges sur la politique du gouvernement français prennent chaque
jour naissance à un tel point qu’il est question d’un article addition-
nel, au traité de la quadruple alliance, dans lequel la France s’enga-
gerait à fournir 20,000 hommes de troupes à la charge pour l’Espagne,
d’avoir un même nombre de soldats prêts à occuper les positions de
l’armée française au cas où des événements ultérieurs, l’obligerait de
rentrer en France; on ajoute encore que deux hommes éminents de-
vront être envoyés l’un à Londres, l’autre à Paris, pour contracter
l’emprunt dont il est fortement question depuis quelque temps.
h. moi.#, et m. cousin. — M. Cousin a écrit au Moniteur, pour recti-
fier le passage de la séance de la chambre des pairs où il a donné un
démenti à M. Molé. Il prétend qu’oit lui donne l’apparence d’un tort
qu’il n’a pas eu. Voici commcntle journal officiel et tous les journaux
ont rapporté le passage de ia discussion :
M. Molé. Je n’ai jamais dit cela, j’en prends à témoin toute la cham-
bre. Vous ne devez me faire dire que ce que j’ai dit... — M. Cousin.
Je vous demande pardon, je serais obligé de vous démentir.
Suivant M. Cousin, M. Molé aurait dit, vous ne devez me faire dire
que ce que j’ai dit, voussavez vous même que je liai pas dit cela.
t C’est à coite supposition qu’il aurait répondu : « Comment je sais
que vous n’avez pas dit cela ! je vous en demande pardonne suis obligé
(ie vous démentir. »
le comte de GALEN. — Voici comment le Journal des Débats explique
le rappel de l’ambassadeur de Prusse eu Belgique : Le comte de Galen,
a reçu sa démission , pour n’avoir pas exécuté l’ordre que lui avait
transmis son gouvernement de faire connaître au cabinet belge le vé-
ritable état des choses relativement à l’affaire de Cologne , et de lui
communiquer les actes officiels publiés sur cette question, afin de ré-
futer les mensonges propagés à ce sujet par les journaux de Bruxelles
et de Liège. M. le comte de Galen appartient à la noblesse catholique
! de province de Westphalie , et on assure qu’il avait désapprouvé ia
j conduite de son gouvernement dans l’affaire de Cologne,
j question des sucres. — Les conseils-généraux de i’agriculturc, des
manufactures et du commerce ont terminé leurs assemblées génerales
I par l’examen de la question relative à l’exportation directe des sucres
i coloniaux à l’étranger.
!, L’importance de la queslion parait avoir été généralement comprise.
| I! s’agit en réalité de la rupture ou du maintien du pacte colonial ,
I c’est à dire du contrat qui a régi jusqu’à présent ies relations de là
I' métropole et de ses possessions d’oulre-mer. Les intérêts en<ra"és
sont immenses ; ce sont d’abord les intérêts maritimes qui réclament
au nom de notre principale navigation de long cours, d’une navigation
j qui occupe 580 navires jeaugeaiit 95,000 tonneaux ; ce sont ensuite
j les intérêts commerciaux qui craignent de perdre un mouvement de
marchandises de 120 millions de francs ; puis viennent les intérêts
agricoles et industriels qui trouvent dans les colonies un débouché de
! 60 millions, tant en produits naturels qu’en objets manufacturés, en-
fin il ne faut pas oublier les intérêts du trésor, qui ne doit pas a’bau-
ces paroles, sa figure devint d’une pàteur encore plus livide, scs yeux sombres
et ternes étincelèrent d'un éclat sinistre, et un sourire affreux vint contracter
tous ses traits, tandis que s* main jaunâtre et décharnée m’indiqua du doigt
le manteau.
Ce fut alors que j’aperçus des tâches foncées éparses çà et là, et rendues plus
visibles par la couleur écarlate.
Je tressaillis... une horrible pensée vint se présentera mes esprits et ren-
dre la vigueur à mes membres glacés. Je renversai ma chaise : puis, me pré-
cipitant hors de la chambre, je traversai la cuisine comme un éclair ; je man-
quai culbuter l'hôte, à qui je jetai en passant une pièce d'argent à ia tète,
et, courant à l’écurie, je sellai mon cheval à la hâte, et partis au grand galop,’
car j entendais déjà la voix de l’étranger, qui demandait ie sien en jurant. ’
Mais mon coursier Mai' excellent, sous ses pieds brûlans les étincelles jail -
lissaient; e'* adroite, à gauche, les prairies s'enfuyaient, tandisquo les arbres
près de moi volaient comme des ombres.
J’arrivai haletant chez moi ; je frappai à ia porte, et ce fut ma femme qui
vint m’ouirir. Elle m’attendait depuis long-temps avec impatience, et en
m’embrassant elle me dit que je trouverais en haut un vieil ami qui attendait
presque aussi ardemment qu'elle mon arrivée.
Cette nouvelle me fit plaisir.
« Tant mieux ! lui répondis-je : avec un vieil ami, une bonne bouteille et
un bon feu. on peut par fois se consoler et oublier le passé. »
Je me bâtai de monter l’escalier; mais à peine arrivé eu haut, je manquai
tomber à la renverse de surprise et de terreur en apercevant le mystérieux
étranger, dont la legaril tiie ne quittait pas ia terre, et plus loin l'horrible
manteau qui était étendu sur te dossier d'une chaise, et dont les longs replis
avaient autrefois étouffé les cris mourans d une victime.
Le bruit de mes pas tira l’inconnu de ses sombres méditations; il se leva,
s’avança vers mol avec courtoisie. Je vou'us reculer, mais l'escalier était der-
rière mol, je demeurai donc immobile, il s’inclina poliment et me pria d’ex-
euser la hardiesse qu’il avait prise de venir chez rnoi.
» J’ai été assez heureux pour être votre compagnon de voyage aujourd’hui,
ajouta-t-il ; j’ai passé devant votre maison, et j’ai penséxjue je vous ferais
injure si je cherchais ailleurs l’hospitalité pour cette nuit.
J’étais si effrayé, si interdit de sou audace, que je ne pus lui répondre ; je
balbutiai quelques mots, qu’ii se hâta de prendre pour un acquiescement : je
ne me sentais pas le courage de le détromper.
Mais je U> quittai de mauvaise humeur; et me mis au Ut, peu dormir
donner un impôt de "plus de 50 millions. Tous ces intéréts sont en
souffrance ; iis sont menacés dans ieur existence même ; on ne peut
tarder plus long-tems à leur donner satisfaction.
La question est posée d’une manière précise : ou le maintien do
contrat commercial de la métropole avec ses colonies, ou sa dissolu-
tion ; mais l’un ou l’autre franchement et nettement. Qu’on examine
les inconveniens et les avantages de la séparation ; qu’on les compare
et qu’on les pèse avec attention ; mais enfin qu’on prenne un parti et
surtout un parti efficace, capable de mettre fin aux incertitudes qui
ruinent le présent et qui paralysent l’avenir.
Le commerce est arrêté, la navigation est suspendue ; la denrée est
avilie quoique les entrepôts soient presque tous vides; c’est une situa-
tion qui ae peut se prolonger davantage sans entraîner une série de
malheurs qu’on ne pourrait pas arrêter plus lard, faule de n’avoir pas
agi en teins opportun.
projet de loi sur la PROPRIÉTÉ littéraire. — Le comité de l'intérieur
du conseil d’Etat est saisi err ce moment de l’examen d’un projet de
loi sur la propriété littéraire, qui parait devoir être soumis aux Cham-
bres dans le cours de la session qui vient de s’ouvrir. Les auteurs de
ce projet ont notablement amélioré sur ce sujet intéressant la législa-
tion existente, laquelle pourtant était déjà meilleure que les lois en
vigueur sur le même sujet dans les pays réputés ies plus avancés.
Les lois américaines n’assurent à l’auteur d’un ouvrage, ou à ses
heritiers, que quatorze ou vingt-huit ans de jouissance : quatorze
lorsque l’auteur meurt dans les quatorze ans de la publication, vingt-
huit lorsqu’il meurt après l’expiration de ce terme, — Les lois an-
glaises lui assurent la possession de son travail sa vie durant, et, dans
tous les cas,elles garantissent pendant vingt-huit ans cette possession
à lui et à sa famille ; de sorte que, s’il vient à mourir dans les vingt-
huit ans de la publication,ses héritiers continuent à jouir jusqu’à l’ex-
piration de ce terme, mais lui mort, et le vingt-huit ans expirés, ses
héritiers n’ont plus aucun droit, — La loi française fait mieux: elle
garantit à son auteur, comme la loi anglaise, la jouissance viagère de
ses oeuvres, e! après sa mort, dans tous les cas, une possession de vingt
ans à ses héritiers. — Eh bien ! ia loi projetée fait mieux encore que
la loi existante; comme celle-ci elle reconnaît nettement à l’auteur un
droit absolu de propriété durant sa vie, et elle garantit après lui à ses
héritiers ou ayant cause,une possession de cinquante ans, possession
qu’on doit supposer au moins égale à la durée de la génération qui le
suivra.
petk des rois Aux invalides. — La fête des rois a été célébrée ce
matin avec la plus franche gaitéà lTlótel-des-Invalidcs.Chaque homme
avait reçu à déjeuner, en sus de sa distribution ordinaire, une demi-
bouteille de vin.
Après que le gâteau a été tiré, un toast a été porté au roi et à la fa-
mille royale ; tous les vieux braves, debout et la lête découverte y onî
répondu avec le plus grand enthousiasme par les cris de vive le Roit
AFFAIRE DU VOL A LA BANQUE DE FRANCE. — Oll Continue toujours , à
ce qu’il parait, l’instruction relative à la tentative de vol faite dans
l’intérieur de la Banque de France ; car aujourd’hui un garçon de bu -
reau traversait la salle des Pas-l’erdus portant un mannequin revêtu
des habits que portait le voleur au moment où il s’est donné la mort
dans le bureau du commissaire de police chez lequel il avait été con-
duit. Le corps et la tète en cire, et d’une exécution parfaite, sont ceux
qui ont été substitués sur les tables de la morgue au cadavre du cou-
pable, au moment où il a commencé à sc décomposer.
Une foule considérable s’était réunie autour de cette effigie , vêtue
d’une mauvaise redingote de drap bleu, toute tachée encore de sang;
la tèie était coiffée d’un mauvais chapeau rond et produisait une telle
illusion que les curieux reculaient effrayés à l’aspect de cette face li-
vide et d’une expression affreuse. Il est impossible d’imaginer rien, do
plus frappant qu’une reproduction de ia nature aussi vraie jusquedans
les moindres détails.
incendie. — Hier, à onze heures du soir , un feu assez considérable
s’est manifesté dans ia maison, rue du Faubourg-Saint-Antoine, n. 53,
près celle Charonne, où déjà, ii y a 18 ans, on avait eu à déplorer un
pareil événement.
Le feu avait pris dans un grenier attenant à l’atelier du sieur Gaq-
let, fabricant de meubles, et i! était à craindre qu’il se communiquât
aux maisons voisines et ne fit de grands ravages dans un quartier dont
les constructions sont déjà anciennes, et où se trouvent tant de vaste»
ateliers et des magasins considérables de bois.
Grâce à la promptitude des secours apportés par les citoyens et par
lessapeurs-pompiersdes postes Montreuil et Cuiture-Sainte-Cathérine,
dirigés par le capitaine Auray, on a pu s’en rendre maître après quel-
ques heures d’un travail pénible et d’une surveillance active exercée
sous les ordres de M. Jacquemin, commissaire de police du quartier,
et de MM.Cartaud et Bayvet, officiers de paix, etquelques hommes de
ia garde municipale.
Un grand nombre de planches et de feuilles d’acajou à moitié con-
sumées par les flammes, sont en ce moment déposées dans la rue.
On ne peut dire encore quelle est la perte du sieur Gaule! qui, cé-
dant àux avis d’un de ses voisins, marchand de bois des fies, s’était fais
assurer depuis peu.
BELGIQUE.
BRUXELLES, 8 janvier.
La circulaire suivante, de M. le ministre de la guerre, a été Com-
muniquée par M. le gouverneur du Brabant à tous les bourgmestres
de la province :
j'avais trop froid : cependant la fatigue 1 emporta , et je m’assoupissais déjà,
lorsque vers une heure environ j’entendis un bruit sourd qui me. réveilla, et
à la tueur de ma lampe, dont l’éclat se mourait, je vis se glisser une ombre...
C’était l’étranger... Il venait d'entrer dans ma chambre, je ne puis dire
comment, je ne l’avais pas entendu. Je ie vis s'avancer comme à pas de loup,
mettant une longue passa entre chacun de ses pas... Un tremblement con-
vulsif me saisit : mes cheveux, dans uue angoisse inexprimable, se dresséren t
sur ma tète : ce n’était qu'avec peine que je pouvais reprendre ma respira-
tion : mon cœur même me semblait avoir cessé de battre.,. Quel pouvait être
son dessein ? M'étrangler, m'assassiner? Horreur ! je n’en puis plus donter.
Il tient dans ses mains ce manteau mystérieux, effroyable instrument... Je
le vois s’approcher du lit. je crains de perdre ses mouvemëns, je regarde fixe*
ment.. . Tout d’un coup ma vue se trouble, et je ne vois plus que ténèbres.
Quel affreux moment.
Soudain une lueur rougeâtre.se présente à mes regards affaiblis... c’est ie
manteau que la lampe qui s'éteint éclaire de son dernier rayon. Il ouvre, il
s’approche, et se meut comme un spectre... c'est pour m’étouffer I 11 reste eu*
core un instant immobile...Quelle horrible attente ! C'est deux fois la mort!.
Je ne pus endurer ce calme, je me précipitai hors du lit : la rage et le dés-
espoir me donnaient des forces.
« Scélérat ! infâme assassin I m'écriai-je en lui sautant à ia gorge, tu ne mé
tueras pas sans résistance ! »
L’inconnu laissa tomber le fatal manteau, au même instant la lampe s’étei-
gnit. et nous engageâmes ensemble une lutte affreuse au milieu du silence e8
de l’obscurité.
Les yeux de mon antagoniste étincelaient dans l’ombre comme des charbon*
ardens, et semblaient lancer dos éclairs : mais il fut pris dans son propre piè-
ge, ses pieds s’embarassérent dans le manteau, il tomba et m'entrairia daus
sa chùte. Tout d o» coup il poussa un rugissement semblable à celai d’un ti-
gre... J’avais rencontré son nez si poictn et si long...
« Que diable faites-vous donc. M. T”* ? s'écria ma femme en se relevant.
Mais c'est une horreur ! me battre et me pincer de la sorte ! Je suis sûre quo
demain j’aurai le nez plus ronge qu'un ivrogne ! «
Il paraît que dans mon sommeil, qui avait été fort agité. J’avais été toute la
nuit à découvert, et que ma femme ayant voulu replacer les couvertures sur
moi. je l’avais saisie par le nez....
Ce «jifi explique cauun&ni «ç» étions tombé* tou* te» douxhsr» du HL- |