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K«« Précurseur*
toutes les complications actuelles, et que l’assurance
même donnée par les cinq puissances de lorcer la Hol-
lande à l’acceptation, a été peu etïicace.
Jusqu'à Ce qu'on parvienne à une solution de cette
nature le statu quo est sous la garantie spécialede l’An-
gleterre et de la France , et il ne peut être question de
mesures contre la Belgique.
— On écrit de Coblence, le 21 décembre, au Frank-
furter Journal : Le général commandant , Al. de Bors-
tell , est de retour de son voyage à Cologne , Aix-la-
Chapelle , etc. Un assure que ce voyage a eu pour but
plusieurs mesures militaires ; eutr’aulres de faire déli-
vrer aux différents corps de troupes les objets nécessaires
pour entrer en campagne. Cependant on ne renonce
nullement à l'espoir de conserver la paix ; on ne croit
pas que la Belgique vueille résister àla ferme volonté de
l’Europe entière.
La rédaction du Frankfurter Journal ajoute en note
que, d’après les renseignements certains, elle peut dé-
mentir, comme fausse, la nouvelle adressée de Cologne
à la Gazette d'Augsbourg comme positive, et que Fort
îéunil un corps d’armée sur les frontières de la Bel-
gique, etc.
FRANCE. — Paris, 26 décembre.
CHRONIQUE SUC BRUITS Xȣ SMOK.
i* maréchal soult. — M. le maréchal Soull est atten-
du à Paris demain dans la journée. Son retour a été hâté
de deux ou trois jours par des dépêches qu’il a reçues
de Paris. Mais il parait que dans tous les cas il devait
être arrivé à Paris avant le lr janvier.
On le désigne généralement comme devant obtenir
le portefeuille de la guerre dans la prochaine combinai-
son ministérielle. Cependant il n’est pas encore certain
qu’on le décide à accepter. Il écrivait encore, il n’y a
pas quinze jours, qu'il était bien décide à ne plus s’oc-
cuper des alfaircs politiques. La manière dont il a été
traité à la cour après son retour de Londres l’a profon-
dément affecté. Cependant les serments de ce genre res-
semblent beaucoup aux serments des joueurs, et nous
ne serions pas étonnés de le voir céder aux instances rlu
roi et se charger de composer un ministère.
barque de francb. — La banque de France a 236
millions d’espèces en caisse et ses billets en circulation
ne se moulent qu'à 212 millions. Les dépôts pour compte
des particuliers sont de 39 millions, et Ceux du trésor
atteignent le chiffre énorme de 184 millions. Son por-
tefeuille est de 163 millions.
cbambre des députés. — Il n’y a pas de séance indi-
quée aujourd'hui à la chambre des députés,et l’on croit
qu’elle ne se réunira que pour tirer au sort la députa-
tion chargée de se rendre au Tuileries à l’occasion du
jour de l’an.
« Il n’est pas probable que l’on connaisse avant la
nouvelle année la rédaction du projet d'adresse en ré-
ponse au discours du trône.Les membres de la commis-
sion ne se sont encore réunis qu'une seule fois. Un ne
croit pas queleurlravail soitprêt avant samedi prochain.
Le rapport ne pourrait pas être lu par conséquenlavant
le 3 ou le 4 janvier, et la discussion serait fixée au lundi
T janvier.
CHSMBBS 3D.ES PAIRS. — SÉANCE Dû 26 DÉCEMBRE.
(Présidence de M. le baron Pasquier, chancelier..)
A deux heures la séance est ouverte. Le procès-verbal est
lu par un des secrétaires-archivistes, et adopté.
M. le duc d'Orléans assiste à la séence.
Tous les ministres sont présents.
M. le président donne communication d’un message de M.
Rupin qui fait connaître l'organisation définitive du bureau
de la chambre des députés.
Il est ensuite donné lecture d'une lettre de l'aide-de-camp
de service auprès du roi qui annonce que Leurs fdajeslés, à
l’occasion de la nouvelle année, recevront le I" janvier, à
midi, la grande députation de ta chambre des pairs ainsi que
MM. les pairs qui voudront s'y adjoindre.
M. le président tire au sort les membres de la grande dé-
putation.
M. le comte Portalis, rapporteur de la commission chargée
de rédiger le projet d'adresse en réponse au discours de la
couronne, monte à la tribune et donne lecture de ce projet;
en voici le texte :
» Sire,
» La chambre des pairs s'applaudit avec Votre Majesté du
spectacle que présente I état général du royaume ; la prospé-
rité dont il jouit est une des plus solides garanties du repos
public. Votre Majesté nous trouvera toujours empressés à
concourir aux améliorations qui auront pour but de favoriser
et d’affermir le développement de cette prospérité.
» Nous sommes heureux d'entendre de la bouche de V. M
que nos rélalions avec les puissancesétrangères sont pacifiques
et amicales. La modération, unie à la force, assure à un grand
empire l’estime et le rang qui lui appartiennent. La France,
fluéle observatrice des traités, a droit de compter que partout
ils seront également respectés.
» Nous attendons avec confiance l'issue des négociations
relatives aux affaires de la Belgique et de la Hollande, persua-
désque le gouvernement de V. Al. ne néglige rien pour con-
cilier ce qu’exigent la dignité de la France, les intéréts d’une
nation amie et la foi promise. L independance de la Belgijue
et son rang politique, unanimement reconnus dans la grande
famille européenne , seront un gage de plus de la paix du
monde.
» Sire, l’entrée des troupes autrichiennes dans les Etats-
■ Romains fut le signal de l'occupation militaire d'Ancône. Le
terme en était marqué par leur retraite. Unr convention con-
clue avec le Saint-Siège , au mois d’avri! 1832, l'avait ainsi
réglé : cette convention a été exécutée. Nos troupes, enquit-
taut les Etats-Romains , les ont laissés affranchis de l'inter-
vention étrangère.
» A l'aspect des calamités qui pèsent sur l'Espagneel qu’ac-
croit un funeste échange d'attentats à l’humanité, nos regrets
sont chaque année plus amers. Il est douloureux dépenser
qu’on 11e puisse encore entrevoir l'époque où la guerre civile
et l’anarchie cesseront de paralyser les efforts de la nation
espagnole pour obtenir les bienfaits d’une constitution libre
et monarchique. Sire, en continuant d'accorder au gouverne-
ment de la reine régente l'appui que les trailés lui garantis-
sent, V. Al. répondra aux voeux et à la juste attente de la
France.
» Ainsi que V. Al. nous nous plaisons, sire, à espérer que
nos différends déjà Irop prolongés avec le Mexique et la répu-
blique Argentine sont près d’ètre terminés. L'honneur de la
France lui commandait de faire respecter les principes du
droit des gens, et d’appuyer par la force des armes, la justic»
méconnue de ses réclamations. Nous ne doutons pas que la
présence de nos escadres n’en assure le succès, et que le com-
merce français ne retrouve bientôt sur ces places lointaines
la sécurité a laquelle il a droit.
u Nous nous félicitons avec V. Al du maintien de la paix
en Afrique, durant le cours de cette année. C'est par elle,
site, c'est par une exacte distribution de la justice, par un
respect inviolable pour les sentiments religieux des peuples,
autant que par une administration régulière, intègre et habile,
que notre domination s’affermira dans ces provinces et que
le nom et l'autorité de la France commanderont de plus en
plus le respect et l'obéissance des indigènes. L’érection d'un
évêché à Alger, en répondant au vœu de la population catho-
lique, complete ie système de nos établissements dans cette
contrée, où la France contemple avec un juste orgueil la va-
leur. la patience et la discipline de son armée.
» Nous partageons, sire, la satisfaction qu'inspire à V. M.
la Continuation de l'état prospère de nos finances, et le con-
stant accroissement du revenu public ; ils nous permettent
d'espérer que les ressources du trésor suffiront à tous les be-
soins, et que les améliorations que demaude encore l'état du
pays pourront être accomplies sans aggraver les charges des
citoyens.
» Nous examinerons avec une impartiale sollicitude les
dispositions relatives a la situation de nos colonies et aux be-
soins ce notre navigation qui nous seront proposées par l’or-
dre de V. M nous nous efforcerons de concilier les intérêts
divers engagés dans ces graves questions
» Nous nous appliquerons avec non moins de zèle â l'exa-
men d s projets de loi qui nous seront présentés dans le but
de satisfaire aux dis, osilions de la Charte, de perfectionner
notre législation, et d'améliorer diverses branches de l'admi-
nistration publique
0 Sire , la naissance de ce jeune prince que V. M. voue
tout entier à la patrie, a satisfait aux vœux de la France, en
comblant les vôtres Comme son auguste père, le comte de
Paris, élevé, sous vos yeux, et témoin de votre vie, partagera
pour le bonheur des générations futures et la perpétuité de
nos institutions, ce dévoilaient à la France dont votre fa-
mille donne un si noble exemple.
» La chambre des pairs se réunira avec une profonde émo-
tion autour de ce royal enfant, gage de tant d'espérances,au
joursolennel, où la religion, au milieu du concert des béné-
dictions publiques, fera descendre sur lui les bénédictions du
ciel.
b Pleinement convaincue, comme V. M. que la situation
froideur que tous deux lui avaient témoignée, elle l’expliquait
naturellement par le chagrin qu'ils devaient ressentir en trou-
vant, placée près d'un parent qu’ils chérissaient, une étran-
«ère dont le duc avait préféré les soins à ceux de sa famille.
« Quand ils méconnaîtront mieux, se disait-elle, ils me par-
donneront de les aider à répandre quelque joie sur la vie de
l’être â qui je dois le bonheur de mon père cl de ma mère. »
En se parlant ainsi, Eveline, qui s'apprêtait à se mettre au
Ht avec cette douce pensée, détacha son bracelet et ses yeux
restèrent fixés sur le portrait du jeuneduc Villamomi jusqu’à
l’arrivée de ses femmes que, par malheur, elle avait sonnées.
La comtesse et sou fils ne tardèrent pas à revenir, mais
«elle seconde visite et toutes celles qui suivirent enlevèrent
bientôt â Eveline la douce espérance qu'elle avait conçue, il
lui fut aisé de reconnaître en cent occasions que si, par égard
et par affection pour le due, Ludovico et sa mère observaient
avee elles tes convenances, sa présence au milieu d eux ne
leur en était pas moins désagréable. Elle n'eut pas plutôt ac-
quis celte triste conviction qu'elle prit soin de se tenir dans
«on appartement, souvent pendant plusieurs heures, lorsque
Ig comtesse et le comte arrivaient à ta n'tla. Cette conduite et
le motif qui la lui dictait n’empêchaient point cependant que
la présence de Ludovico ne lui causât toujours une émotion
dont elle ne pouvait se rendre maîtresse ; soit qu'il gardât le
Silence, soit qu’il fit entendre sa duuce voix, elle avait besoin
d’appeler à son secours toute sa fierté blessée pour ne pas
Jeter plus souvent un regard sur lui. Lorsqu'il se voyait for-
cé de lui adresser la/parole, ce qui arrivait bien rarement,
elle devenait rouge, tremblante, et trouvait à peine la force
de répondre un mot. Enfin le rœur de la pauvre Eveline, na-
guère si calme et si joyeux, était en proie au trouble, àla
tristesse, et rempli d'une image qui la poursuivait sans cesse
en dépit de tous ses efforts. Il n'était pas rare, lorsque le soir
elle avait quitté son mari, qu'elle passât une partie de la nuit
dans un petit salon de musique que le duc avait fait meubler
richement pour elle, et dont elle gardait seule la cief Appuyée
»ur une large fenêtre qui laissait entrer l'air du soir et le par-
fum des fleurs du jardin, elle se livrait aux plus chagrinantes
pensées; le souvenir de Lndovico, qu’elle ne pouvait bannir,
remplissait son aine de sentiments si confus de tendresse et
de colère que, ne pouvant supporter sa peine, elle parcourait
la salle dans une agitation toujours croissante jusqu'au mo-
ment où. les larmes venant la soulager, elle tombait a genoux
et suppliait le ciel de lui rendre la paix qu’elle avait perdue.
L’hiver avait ramenéâ Naples ie duc et sa femme. Eveline
frémissait de l’idée qu’à la ville Ludovico viendrait voir
«on oncle tous les jours. Cependant, bien loin de se réjouir
en apprenant qu'une affaire importante avait appelé à Milan
la comtesse et son fils, la pauvre Eveline pleura Comme
elle avait toujours réussi néanmoins â cacher le chagrin qui
U déyorait, aux yeux de son mari, dont la santé semblait
s’affaiblir de plus en plus, elle redoubla de soins près de lui,
trouvant un adoucissement â ses peines dans l'accomplisse-
ment de ses devoirs.
Un jour qu el e tenait compagnie au duc, qui depuis une
semaine était réduit à garder ie lit, celui-ci reçut une lettre
de Milan, qu’il pria sa femme de lui lire. Eveline prit la lettre
d une main tremblante. Elle était de Ludovico, de Ludovico
au désespoir, qui faisait part à son oncle de ia mort de sa
mère. Chaque mot de cei écrit était si touchant et partait
d'un cœur si pénétré de douleur qu’Eveline fondit en larmes.
Le vieillard ne pleura point, mais soit qu’une si triste nou-
velle portât le dernier coup â sa frêle existence, soit que son
heure fût marquée, il s'éteignit peu de temps après dans les
bras de sa femme en appelant sur elle la bénédiction de Dieu.
Le chagrin d’Eveline, en perdant son meilleur ami , son
bienfaiteur, fut si grand qu’il parvint pendant quelques jours
à la distraire de toute autre pensée Ce fut seulement lorsque
ses gens d'affaires lui parlèrent d'écrire au comte Molza, afin
qu'il vînt assister â l’ouverture du testament, qu'un autre
chagrin se réveilla dans son cœur. Eile chargea l’un d'eux de
ce. soin et ne tarda pas a apprendre que le comte, arrivé du la
veille, se rendrait â l’assernbléede famille.
Le jour venu, Eveline, pâle et tremblante, entra dans la salle
où venaient d'arriver les hommes de loi. Elle y trouva quel-
que! parents éloignés du duc, et Ludovico, dont les traits al-
térés par la douleur la touchèrent vivement; soit l'effet d’une
circonstance aussi solennelle, soit l'effet des longs habits de
deuil dont la jeune duchesse était couverte, le salut du comte
fut plus respectueux et moins froid que de coutume, et tout
le monde ayant pris place, on ouvrit le testamenl.
Le duc laissait à sa veuve tous les diamants de la première
duchesse Villamonti, son palais â Naples, sa 1 Mu et quarante
mille livres de rente , c'est-à-dire à peu près le quart de son
revenu, dont les trois aulresquarts étaient donnés a Ludovico
Molza.
Les termes dans lesquels le duc avait énoncé ses disposi-
tions pour sa femme étaient si honorables, si Catleurs, et de
plus si louchants. qu’Eveline en fut émue jusqu'au fond de
l'âme. Tous les regards s étant portés sur elle, sans en excep-
ter ceux de Ludovico. on put voir les larmes qui sortaient de
ses grands yeux bleus, qu’elle tenait baissés, tomber douce-
ment sur son charmant visage.
La lecture de cet acte terminé, et chacun s’étant levé de
son siège, la duchesse s'approcha du notaire, le pria de venir
chez elle a une heure de la journée qu’elle indiqua, puis, sa-
luant l'assemblée d'un air noble et doux, eile sortit du salon.
Le lendemain matin le comte Ludovico reçut la lettre sui-
vante ;
« Sans renoncer, Monsieur le Comte, à l'éternelle recon-
» naissance que je conserve à mon bien-aimé mari pour les
» dons qu’il voulait tne faire, je refus* d’accepter ces duus.
prospère du pays est le fruit du parfait accord des grands pou-
voirs de l'état, la chambre des pairs s’empresse de vous réité-
rer l’assurance de son loyal et fidèle concours. Lorsque rien
n’altère ni ne menace le mouvement libre et régulier de nos
institutions, l'union qui fait notre force ne sera pas troublée.
» Les oscillations, suite naturelle de la division des pouvoirs
publics, ne nuiront pointa leur concorde.Elle subsistera pour
démontrer que la liberté dans la monarchie constitutionnelle,
n'exclut pas la stabilité, qui est la condition nécessaire de la
puissance des étals. »
La discussion s’ouvre sur le projet d'adresse.
M. de Muntalernbert, inscrit le premier contre le projet, a
la parole. L’intention de l'orateur est de parler plus particu-
lièrement sur la question belge.
Nos adversaires prétendent, dit l’orateur, qu’il existe un
traité et qu'il faut l'observer.Eh bien ! je dis non, il n’y a pas
de tnilé exécutif et nous n’aurons pas la guerre quelque parti
que nous prenions,
Ce traité, créé par les circonstances pour amener la solution
des difficultés ne les a pas résolues, il n'a point été accepté ,
il n'existe donc plus. La Belgique l'a invoqué en 1831, ou lui
en a refusé les avantages, comment pourrait il l'allier en
1838? M. le ministre pourrait-il citer uu traité suspendu ainsi
pendant 5 ans.
On nous dit que les traités sont ia loi des nations ; mais à
côté de celte législation se trouve la chicane de la diplomatie,
quel était le but des 24 articles? C'était d'assurer l'existence
de la Belgique. Eh bieu! prenez la carte et voyez si, dégarnie
des provinces dont on veut la priver, la Belgique peut vivre et
se consolider. Ce n'est pas un traité que vous lui imposeriez,
ce serait une chaîne, un germe de destruction. De quoi s'agit-
il ? de livrer des âmes humaines, de vendre des peuples à la
porte même de la France, d’en disposer malgré eux, comme
des brutes, et c’est au 19e siècle qu’on en agit de la sorte, au
muyen-àge même, on n en agissait pas ainsi. Je croyais que ce
système, que toutes ces ventes de peuples avaient cessé de-
puis 1815. Ce ne serait pas la peine d’avoir fait deux révolu-
tions, eu 89 et en 1830, pour laisser commettre une pareille
iniquité.
Quanta moi, je préférais vivre sous une monarchie absolue
que sous une munarch c constitutionnelle qui tolérerait de
pareils excès, qui se soumettrait à une pareille humilité â l’é-
gard de l'étranger. Je n'attaque point ie ministère actuel ;
il est aussi bon qu’un antre et peut-être meilleur que celui
qu’on nous prépare ; mais je ne veux pas que la France cède
à l'êtringer dans toutes les questions, et taudis que l'Angle-
terre s'agrandit de toutes parts, que la France abandonne à la
fois A.icône et la Belgique,il faudrait que la France fut plon-
gée dtns la betterave jusqu'au cœur pour supporter un tel ta-
bleau
m. le président dû conseil. L'orateur vous a dit que
l'exécution des traités dépendait des circonstances, que peut-
être il y en avait eu un entre la Belgique et la Hollande, mais
que.par des faits postérieurs, il se trouvait anéanti. Messieurs,
il y a deux politiques : l’une qui ne cunnait que la force, qui
ne prend ses inspirationsque dans ledroit du plus fort; l’autre
celle des peuples civilisés , qui observe les traités qu’elle a
consentis et signés; c'est celle de la France; c’est celle qui set a
la tiflre.
Qae vous demande-t-on ? L’annulation d’un traité qui est
la furce de la Belgique même, qui est son admission dans la
grand famille européenne. Et remarquez bien que ce fût la
Belgique qui eut intérêt â signer ce traité, qu’elle n’a cessé
de u réclamer, que ce ne fût que comme forcé que le roi de
Hollande y donna son assentiment, alors la Belgique ne son-
geait nullement à revenir sur ce trailé, et elle le considérait
comme la base de son existence, de son droit public. Quelles
circonstances nouvelles se son! produites? Aucune.
Les négociations sont restées suspendues a l'égard de quel-
ques points réservés. Mais les points convenus, arrêtés parles
traités, il n'a jamais pu être question de les renverser. Quand
ut engagement solennel a été pris, ou ne peut le briser sans ie
consentement réciproque des parties. La question beige est
la seule question importante que nous ayons en ce moment,
mais elle porte dans ses flancs la paix et ia guerre, et je vous
prie de ne point la traiter aveé légèreté
— Quelques journaux ont annoncé que des officiel J
polonais venaient d’obtenir de l'emploi dans FarmèL
belge. Nous pouvons assurer quejusqu’iciaucun ollicitrl
polonais n’a été incorporé à celte occasion, et dans leur!
propre intérêt, nous croy ons devoir engager les tefugi.T
polonais qui se trouvent soit en Belgique, soit à l’etran-
ger, à rester dans la position qu’ils occupent et à ue|
pas s exposer à la perdre en venant à Bruxelles, solliciT
ter un emploi dont l’obtention serait pour eux plusqusl
problématique.
— Une réduction sur le prix du Moniteur sera faitôl
en faveur des administrations communales, à partir du|
premier janvier prochain. Cette feuille ne leur coûterai
plus que 30 francs par an, au lieu de 72.
— Un lit dans le Moniteur :
A l’occasion du nouvel an, Leurs Majestés recevront,!
à une heure, les félicitations du corps diplomatique;!
à une heure et demie, celles ries chambres, des coursI
et des dilférentes autorités civiles ; à trois heures, les |
états-majors, les officiers des gardes civiques et de Far-[
mée; à trois heures et demie, ies personnes présentées, I
— Le roi a reçu une lettre datée de Berlin, 3 décent-1
bre, par laquelle S. Al. le roi de Prusse'lui annonce!
l’heureuse délivrance de S. A. R. la princesse Marie-1
Louise-Augusle-Catherine, épouse de S. A. R. le prince]
Frédéric-Uuillaume-Louis de l’russe, laquelle a donné I
le jour à un prince.
Hierle comité secret de la chambre s’est prolongé jusqu'à
5 heures et demie. A celte heure, la séance, conformément à
la constitution, a été rendue publique pour le vote.
Le projet de loi. avec la rédaction de ia commission, a été
adopté à l'unanimité des 56 membresquionl répondu â l'appel
nominal. Six membres se sont abstenus ; ce sont MM. Gen-
debien, Lardinois, Manilius. Pirmez.A. Rodenbach et Ùlleni.
m. gkndebien. Je me suis abstenu parce que des rensei-
gnements indispensables pour éclairer ma conscience, dam
une question aussi grave, m’ont été refusées. Dans le doute je
me suis abstenu.
m. lardinois. Personne ne redonnait plus que moi l’inten-
tion généreuse, la pensée respectable qui a dicté le projet de
loi. Mais la discussion a été précipitée ; des renseignements
ont manqué, et je crains des résultats funestes pour le trésor.
m, manilius. Par les mêmes mojifs.
m. piiiaiEz. Je me suis abstenu parles motifs que j'ai indi-
qués dans la discussion, et que je ne crois pas devoir repro-
duire en public.
m. a. rodenbach. Je me suis abstenu, parce que la Ban-
que ne donne au trésor qu'une garantie morale, et que j'au-
rais voté négativement.
m. ellens. J'approuve la partie du projet de loi qui tend à
assurer le paiement des dépôts a la caisse d'épargne, et dès
lors je n'ai pas voulu voler négativement ; mais je désap-
prouve le prêt de 2,400,000 fr., et je n’ai pas voulu voler
affirmativement pour ne pas établir un précédent dangereux.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 27 décembre.
Bruxelles, 27 décembre. — L’avis suivant vient
d’être publié :
Le directeur de la Banque de Belgique a l’honneur
de prévenir les porteurs (Factions que par suite de la
suspension momentanée de ses paiements , les coupons
d’intérêts de la Banque ne pourront pas être payésle 1er
janvier.
L’époque du paiement des coupons sera ultérieure-
ment réglée.
Bruxelles, 23 décembre. Le directeur de la Banque.
Signé, ch. de brouckeke.
» Décidée comme je le suis à rejoindre mes chers parents, les
» bienfaits qu’ils doivent à celui que je pleure, et qu'ils seront
n charmés de partager avec moi. suffisent a mes modestes dé-
» sirs. Je joins donc ici ma renonciation en forme à la part
» que je pourrais réclamer dans la for'unedu duc Villamonti,
» qui doit vous appartenir toute entière. Ou vous remettra
» de mèmel’ccrin que contient les diamants. Jen’en aidistrr.it
» qu'un seul bijou, un simple bracelet, orné du portrait de
» mou bienfaiteur, et dont je n'ai pas le courage de faire le
» sacrifice.
» J'ai l’honneur d’êtr*, Monsieur le comte, votre très hum-
ble et très obéissante servante.
u Eveline, duchesse Villamonti. »
La même enveloppe contenait un acte parfaitement en ré-
gie par lequel la veuve du duc renonçait, sansaucune réserve,
a l’article du testament qui ia concernait.
A,la lecture de celte lettre, Ludovico fut saisi d’un senti-
ment de remords si vif que, son cœur se serrant douloureuse-
ment. se, yeux se remplirent de larmes. H se laissa tomber
sur un siège, et l'image de cette jeune et belle créature qu’il
avait si injuslernentaccablée de son dédain se représenta à lui
avec un charme inexprimable, il revit Eveline près de son
oncle, auquel elle prodiguait tant de soins avec une bonté que
rien ne lassait, une douceur que ne pouvaient altérer les ou-
trages de parents altiers et barbares.
Enfin, se rappelant dans quelle triste solitude la duchesse
s'était plu à passer trois des plus belles années de sa vie, il re-
connut dans celle qu’il avait osé mépriser un ange de résigna-
tion, victime de son amour filial.
« Je suis le plus coupable des hommes ! s’écria-1 il quand
il eût retracé à sa mémoire mille détails de la conduite d’É-
veliue et de !a sienne ; je ne puis vivre heureux maintenant
si je n’obtiens son pardon. »
En se parlant ainsi Ludovico sonna, demanda sa voiture et
se rendit au grand galop.de ses chevaux dans le palais Villa-
monti. Là i! apprit que la duchesse était partie dans la nuit
pour l’Angleterre, après avoir dit à tous ses gens qu'ils n’a-
vaieot plus d’ordres â recevoir que du comte Alolza.
Ludovico au désespoir questionna vainement l’un après
l'autre tous les domestiques pour apprendre quelle route avait
prise sa tante ; aucun d eux ne put l’en instruire. lise fit con-
duire a t appartement de la duchesse, et la vue de celte cham-
bre déserte où peut-être Eveline availsouvent versé des pleurs,
l’attendrit à un point indicible. U s’approcha du piano, re-
garda de très beaux dessins qui couvraient les murs. Leduc
ayant souvent parlé des talents de sa femme, tout rappela a
Ludovico que sa mère ou lui n'avaient jamais daigné prier la
duchesse de leur montrer ses ouvrages et de leur faire enten-
dre sa voix, et tous ces souvenirs lui déchiraient ie cœur.
Ignorant dans quel lieu de l'Angleterre vivaient les parents
d’Eveline, il ne négligea rien pour s’en iuforrner. Peudaut
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(PRÉSIDENCE DE «. RAIKE3. )
M. zoude dépose sur le bureau un projet de loi relatif A
l’entrée et à la sortie des poils de lièvre et de lapin.
L’ordre dujour appelle la suite de la discussion des articles
du budget des travaux publics.
On en est reslé à l'article concernant la reprise de l'Escaut
et de la Lys par l'état. Il est ainsi conçu :
Construction d’une barraque entre Tournay et Audenard»
sur l’Escaut, dont l'état reprend l’administration à partirdu I»
janvier 1849, fr 9,500.
m dumortikr a la parole pour développer un amendement
tendant à établir la barraque â Autrive.
L'honorable membre, malgré l’amendement qu’il a propo-
sé, déclare qu'i! votera contre toute canalisation. Il ne sou-
tiendrait son amendement que dans le cas où le projet du
gouvernement serait adopté. 11 entre dans des considérations
nombreuses et importantes sur celte partie de l’administra-
tion intérieure et prouve que le projet du gouvernement ne
tendrait à rien moins qu’à ruiner les propriétaires qui bor-
dent l'Escaut entre Tournay et Audenaerde. Messieurs, dit
en terminant l’honorable membre, je crains bien que ia pro-
position du gouvernement n'ait couvert du manteau d'intérêt
général des vues totalement privées 11 est fort à craindrequs
ce projet ne satisfasse que quelques faiseurs, ayant un intérêt
particulier à ce que des canaux fussent ouverts. D'ailleure,
voilà deux mille ans que l'Escaut est livré, tel qu’il l’est au-
jourd’hui, à la navigation. Pourquoi changer un système an-
cien, dont personne ne se plaint, qui a satisfait tout le monde,
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plus de deux mois il rechercha sans succès quelques rensei-
gnements à cet égard auprès de toutes les personnes qui
avaient connu la jeune duchesse. Enfin , las de ne parvenir à
rien par celle voie, il écrivit à un banquier de Londres pour
le charger de découvrir le lieu qu’habitait la famille Madis-
son, en le suppliant de l’en instruire aussitôt.
Éveline, de retour près de son père etde sa mère, fut reçue
par tous les deux avec des transports de joie. Dans l’intention
de ne pas affliger ses bons parenls par une tristesse qu’elle ne
pouvait vaincre, Éveline fit tout pour se distraire. La petit*
maison qu’elle habitait était située dans un lieu charmant ;
son plus grand plaisir était d’en parcourir ies environs. Ses
crayons, la lecture, la musique occupaient «es autres instants;
mais ses ressources multipliées n’empèchaient point que le
souvenir de Ludovico ne vint la poursuivre plus vivement
chaque jour, et dans ses longs promenades solitaires une pen-
sée unique occupait son esprit et sou cœur. Souvent assise
sous un chêne, elle fixait ses yeux sur le portrait qu’elle ne
pouvait sc résoudre à ne plus attacher à son bras , et restait
plongée pendant plusieurs heures daDS la triste rêverie que
faisait naître cette contemplation.
Depuis dix mois elle habitait le cottage. Elle venait d’y ren-
trer un soir lorsque Al. Madisson lui dit qu’elle avait par s«R
absence, perdu la visite d’un beau jeune homm*, fort con-
trarié de ne point la trouver au logis.
« Uu jeune homme ! dit Eveline surprise.
— Oui. répondit mistriss Madisson, le comte Ludovico Mol-
za, qui vous a attendue plus d'une heure, et qui va revenir-*
Tandis que sa mère parlait, Eveline était debout, et tombi
sur le siège ie plus voisin , sans force et sans couleur. « L«
comte! s’écria-t-elle, le comte Molza. dites-vous?
— Sans doute, reprit mistriss Madisson ; c’esl le nom tjn'it
s’est donné
— Cela n'est pas possible, ma mère, répliqua Eveline, dont
tout-u-coup le visage s’était couvert d'une vive rougeur; le
comte Alolza n'est pas venu me trouver, n’est pas venu I01-
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— Et qui donc viendrait ? s’écria Ludovico en entrant pré-
cipitamment dans la salie, si ce n’est celui qui ne vent rece-
voir de vous qu'un généreux pardon ! »
L’crriotiou d'Eveline était si grande qu'il lui était absolu-
ment Impossible de répondre une parole. Le comte avait fa-
illis dans ses mains l'acte dans laquelle elle se dépouillait. I a-
vaiscent fois assurée de -ou respect, du respect le pluÉtendre,
qu’elle avait à peine repris ses sens.
Un devine aisément que Ludovico fut reçu en grâce. rCB-
dartt deux mois que le deuil de la jeune duchesse devait en-
core durer, il vint chaque jour de Londres visiter le cottage »
et lorsque la dispense du Saint-Père fut arrivée de Rome, Il
devint l’heureux époux de sa jeune tante. ._
Al®* De BAWR.
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