Full text |
Mardi 12 Janvier.
1880. —- Cinqnantcnmème année. — N012.
Mardi 12 Janvier.
ABONNEMENTS
Taas w s bureaux et chez tous les Directeurs d»
poste (franc de port), pour .
par trimestre, Fr.
La Belgique...
ANNONCES I
Tout abonnement se poursuit Jusqu’à retu*
ermeL
PAYEMENT PAR ANTICIPATION.
CHEM. DE FER DE L’ETAT. —D’Anv. pour Maltees 5.40 tp.E., 3.39,4.15 s. — Pour Brux. 5.15,
6.29. 7.29, 9.13 £. arrêt à Confie* (Est), 9.53, 10.50 £., II.CO A. pour Bruxelles Noid (Midi)
et Paris corrasp. directe, 12.22, 1.10 £.,3.07 £., 4.15, 4 35 E., 4.42, 5.54, 6.50 £.,8.25 £.,9.13,10.17
Maritime, Litteraire et Artistique.
y
ON S’ABONNE : A paris, à l’Agence Havas,
Place de la Bourse; A Londres, chez MM. davies
et c«, l, Finch, Lane, Comhill et a Strasbourg
chez M. Aüô. ammel, libraire, 5, rue Brûlée,
1 '“•'t'1 *.zu*i.,v.vi -*-<•> T. iO, X «X»' Xi.. T.-ÎA, O.ux, O.tA, ü.,U.AO Ai.. «7 • Au, AV • A (
£. - Pour Termondeet Gand 5.43, 6.58, 8.26, 1.22, 4.46, 7.22 par Boom; 9.53, 3.89, 9.13
par Malines, — Pour Alost (par Termonde) 9.53, 3.39, 4.42 (par Bruxelles), 5.15, 6.29, 7.28,
9.13 E., 9.53, 10.50 £., 12.22,1.10 £’ 8.tÏ7 £., 5.54, 6.50 £.- Pour Louvain 5.15, 5.40 £.,9.0
” ~ 6.50 £., 9.13, 10.17 E. ---------- ~ ’ ’ ’
P. I. DELA MONTAGNE
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. ~D ANVERS pour Lierre 6.13,7.12,9.15,
HO 52 ,1.35,3.J0, 5.18,6.36,7.08. - Aerschot, Louvain, 7.12,9.15, 1.35, 5.18, 7.08 - Ottignle*
Fleuras, Lodelinsart, Charleroi, 7.12, 9.15,1.35, 5.18. — Barzee, Walcourt, Msrienb., Vireux,
7.12,1.35. - Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle, 7.12, 9.15,1.35, 5.18,6.06.
Les annonces et réclames sont reçues aux
burenux de m. louis legros rue Je l’Amiuau, i,
ouverts de 9 heures du matin a 6 heui ,
Pour les annonces de l'étranger on peut égsls-
mont s'adresser
a paris, à l’Agence H a va*, place de la Bourse;
MM. G. L. DAUBE et C«, Blbls, rue du Faubourg
Mentmartra
a Londres, chez mm. daVIES et c\ 1, Finch
Lane Combill et A. MAURICE, 18, Tàvistock Rev?,
Covent Garden.
Pour la HOLLANDE à MM.NMGB et VAN DiTMAR
Pour L’ALLEMAGNE, à Si RUD. MOÏSE, à Cologne
A BRUXELLES-, à MM. LEBESUE et C* direc-
teurs de l’Office de Publicité et à l’Agence Havas,
59, Marché aux Herbe»,
DIP-BCTBCR-GEBAMT.
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH.— D’ANVERS pour Hérenthais, Moll,iNeerpeit, Rursmonda.
©ladbach, 6.13, 10.52, 3.10,6.36.
ÏK8ERYÏOM8
Prix do numéro : 2Ö centimes
(Les man récrits ne sont pas rendus).
A» « cl, — .1 II iVJUlVUlf
--------------------------------- .. ,,.„j £.,10.17 E. — Landen 5.15,
12.22, 4.42, 5.54, 6.50 £. - Pour Spa 5.15,9.13 £., 9.50,12.22. 1.10 £., 4.42£. - Pour
Allemagne 5.15, 5.40 £., 9.13 £., 9.50, 12.22, 4.42, 10.17 £. — Pour Boom 5.43, 6.58.
8.26. 11.05, 1.22, 1.50, 4.46, 7.22, 10.20. — Retour 4.58, 7.42, 9.23, 12.11, 12.15, 3.20, 6.37,9.0e!
- D’Anvers (Sud) à Boom 5.45, 7.02, 10.04, 11.30, 4.17, 5.55, 7.12, 8.15. Retour ; 4.36,6.21, 7.55,
10.40, 2.31, 4.32, 7.26. — D’Anvers à Èecker., Cappell.. Calmpthi, Essehen et Roosend. 6.08, 7.47,
10, 2.32, 4.52,6.37,8.14. Pour Essehen. Roosend.,Rottd., La Haye et Amst. 6 08,7.35 £., 10 36£.,
3.38 £.,4.52, 6.37. En outre pour Rotterd.8.14 s.-Bruxelles i Anvers 5.27, 6.27£., 7.21,8.12 £.,
9.31 £.,9.55, 10.50 £.,12.07 £.,12.49, 2.40 £., 3.43, 4.36 £., 5.26 £.. 6 32, 8.08 E.. 9.04, 10 £.,12.17.
BUREAUX : Rdb de l’Amman, 1, et
Place rü Mü«éb> Anvers,
UU1?,. (E.stL^GAND lpar Boom), 5.43,6,58, 8.27 mat., 1.22, 4.46, 7.22 soir.
LIGNE D ANVERS A CONTICH. — D’an vers (Sud) pour Hohoken, Wilrjck, Vieux-Dle*.
Çontich et Lierre, 4.53, 8.12 9.20 matin, 3.18 (jusqu’à Contich), 7.20 soir.
PAYS DE WAES. — DAnverb pour Gand, 6.15, 7.12, 8.52£., 10.55, 2.05, 3.45 £. 5.10, 6.33,
8 07 h. — De gand pour Anvers 4.50, 7.05, 8, 9.22 £., 10.50, 12, 2.20, 4.13 £., 5.25,7.19, 8.33
heures Le train oe 12 h. n'a lieu que les Dimanches et jours fériés.
La petite ligne................
(clames (lin du journal) la ligne .
Réel: ,
Faits-divers, la ligne.........
Rubrique Anvorslaligna.........
Réparation judiciaire, la ligne.
Ce tarif n’est pas applicable aux annonça*
d émission et de souscription.
SOCIÉTÉ ANONYME DE NAVIGATION ESCAUT et RÜPEL à TAMISE. — Service des ^
mois de Novembre et Décembre 1885, et Janvier-1886.. — D’anvers pour Tamise 3 h s. — De ,
tamise pour Anvers 7 h. na. - Les Dimanches et jours de fêtes : D’Anvers à Tamise 10 h. m., et 2“
soir. — De Tamise pour Anvers 7 h. m. et 12.30 h. soir. <*«
, —o—
Les annonces sont mesurées au ligna,
titres se paient d’après Verser-,
insertion™*' nS vmt 9araniir - éattt
RESUME POLITIQUE
Le conseil des ministres français se réunira aujour-
d’hui pour recevoir communication du message du
président de la République et s’occuper de la déclara-
tion ministérielle à lire aux Chambres.
La séance parlementaire de cette après-midi devant
être consacrée à l’élection du bureau de la Chambre,
la lecture de ces deux documents ne pourra avoir
lieu que jeudi. Dans ces conditions, il n’a pas été
nécessaire de réunir le conseil en dehors des jours
ordinairement fixés.
Les journaux d’extrême-gauche prétendent en
savoir plus long sur la politique du nouveau cabinet
que le commun des mortels. C’est ainsi qu’ils disent
que la déclaration ministérielle fera pressentir l’in-
tention du gouvernement d’orienter sa politique vers
la séparation de l’Eglise et de l'Etat.
Le Temps se refuse à croire à quoi que ce soit de
ce genre, et il soutient son incrédulité des observa-
tions que voici ; * N’est-il. pas évident, en effet, que
cette nouvelle politique ferait perdre à la combinai-
son qui vient d’aboutir, avec son caractère pacifique,
tous les fruits de la sagesse qui l’a inspirée ? Qu’a-t-on
voulu en prenant les nouveaux ministres dans toutes
les fractions républicaines, sinon marquer l’intention
d’écarter tout ce qui les divise, pour ne retenir
que ce qui les unit ? Or, comment ne pas voir que la
question de la séparation des Eglises et de -l’Etat est
celle qui trouble et divise le plus profondément la
majorité républicaine ? Comment espérer mettre
d’accord ceux qui voient dans cette solution le point
suprême de leur programme et ceux qui la dénoncent
comme suprême péril ? Ce serait véritablement dé-
truire l’œuvre de paix qu’on nous a promise et rou-
vrir les divisions les plus irrémédiables au moment
même qu’on prétend les faire cesser. »
D'après une dépêche reçue par le Central News,
le bâtiment de guerre allemand Albatros a débarqué
des troupes aux îles Samoa.
Le roi a pris la fuite, mais il organise maintenant
la guerre contre les envahisseurs. Les consuls anglais
et américain ont protesté contre les actes commis
par les troupes allemandes. Ce n’est que grâce à
l’intervention de ces consuls que les traitants alle-
mands ont été sauvés d’un massacre général par les
indigènes.
Cetté nouvelle, si elle est confirmée, ne manquera
pas de produire une vive sensation.
Les journaux allemands publient le texte latin
d’une lettre qui vient d’être adressée par le Pape à
M. de Bismarck. On ne se douterait guère, en la
lisant, que le Cullurkampf n’est pas fini. Datée du 31
décembre, elle apporte au chancelier, pour ses
étrennes, la croix de l’Ordre du Christ. Elle ne se
contente pas de le décorer ; elle le couvre de louanges
dans ce style fleuri dont le secret s’est perdu dans nos
classes de rhétorique, et dont la curie romaine a con-
servé l’élégante tradition. C’est à ppine si, dans une
petite phrase, le rédacteur de la lettre hasarde une
allusion discrète aux dissentiments qui subsistent
encore, et à l’influence bienfaisante que pourrait
exercer sur les affaires publiques le pouvoir pontifical,
« une fois délivré des embarras qui entravent sa
» liberté d’action ». En finissant, le Pape souhaite,
au chancelier, <* du fond du cœur, toutes les prospé-
« rités ». Le Journal officiel de Berlin a reproduit
la lettre ; c’était bien le moins qu’il pût faire.
Nous sommes loin de Pie IX, et les lettres qu’écrit
Léon XIII ne rappellent que fort peucelies de son fou-
gueux prédéeesseur.Comme on aurait étonné la cour
de Rorno si on lui avait prédit, il y a quelque dix
ans, au lendemain des lois de mai, qu’un jour vien-
drait où, ces lois étant encore presque toutes en vi-
gueur, le Vatican fournirait sa conciliante entremise
pour aplanir entre l’Allemagne et. l’Espagne un diffé-
rend diplomatique, et enverrait au prince de Bis-
marck une décoration pour le consoler des anathèmes
d’autrefois 1
De nouveaux troubles ont eu lieu à Amsterdam,
le 7 du courant, jour où le socialiste Van Ommeren,
condamné pour affichage de publications séditieuses,
devait se constituer prisonnier. Une foule nom-
breuse stationnait devant le palais de justice pour
attendre le condamné. Celui-ci, ne s’étant pas pré-
senté, a été arrêté au moment où il sortaitd’un café.
La foule l’accompagnait en poussant des cris sédi-
tieux. A cette occasion, un journal socialiste a publié
un article qui se termine par ces mots : « A tous ceux
qui n’ont pas de pain et qui sont sur le point de
mourir de faim, nous crions à haute voix : Tuez !
incendiez ! pillez ! »
Il est encore trop tôt pour que l’on puisse préjuger
l’effet des démarches qui viennent d’être tentées par
les puissances à Sofia, à Belgrade et à Athènes, en
vue d'un désarmement. Ce n’est plus, du reste, du
côté de la Serbie et de la Bulgariequ’est l’inquiétude.
Il paraît que le sultan n’est point en de mauvais
termes avec le prince Alexandre, qui lui a promis
d’aller lui présenter ses hommages à Constantinople.
Quant au Czar, s’il persiste pour la forme dans son
irritation contre le jeune vainqueur de Slivnitza,
on dit qu’il n’en a pas moins retiré son opposition à
l’union bulgare. C’est de la Grèce que l’on se préoc-
cupe surtout. Il est vrai que, depuis quelques jours,
on lui prête des dispositions moins belliqueuses, mais
ces nouvelles rencontrent beaucoup d’incrédules.
D’après le Journal des Débats, par exemple, on est
persuadé, dans les cercles politiques les mieux infor-
més, qu’il sera impossible à la Grèce de ne pas re-
courir à la force si on ne lui accorde pas quelque
satisfaction. On croit en outre que si un conflit
éclatait entre la Grèce et la Turquie, on aurait de
la peine à le localiser.
On mande du Caire au Daily Chronicle, le 10
janvier, qud les Arabes continuent d’avancer vers le
Nord et qu’on s’attend à de nouveaux engagements.
Il résulte d’une autre dépêche duCairequeMoukh-
tar-Pacha, dans l’entrevue qu’il a eue avec sir H.
D. Wolff, a de nouveau déclaré que la pacification
du Soudan n’est possible qu’en tenant une épée d’une
main et en offrant la paix de l’autre ; et cette tâche,
U est d’avis que l’armée égyptienne entièrement mu-
sulmane peut seule l’accomplir.
Ces observations ont donné lieu à une discussion
générale sur les réformes de l’armée et les dépenses
militaires. Aucunetlécision n’a encore été prise.
Post-scriptum
Affaires d’Espagne;
Madrid, 12 janvier.
Dans les cercles officiels, on attache peu d’impor-
tance aux troubles de Carthagène.
pourvu qu’elle soit appuyée sincèrement et conduite | Une petite comparaison fera mieux sentir
activement. I la chose a notre intraitable confrère.
Bruxelles-Mayence.
Nous lisons dans la Gazette de Francfort un
long article* sur le projet de chemin de fer de
Bruxelles à Mayence, article d’où nous extrayons
les passages suivants :
<* Les journaux se sont beaucoup occupés,dans ces
derniers temps, du projet d’établir entre Mayence et
Bruxelles une voie ferrée directe. On a mis à ce sujet
en circulation plus de faux bruits que de vrais. Les
Supposons que nous ayons un ami qui ne
> b
(s’entende pas bien, pour une raison ou pour
une autre, avec un quidam à mauvaise figure
qu’il rencontre tous les jours, et qui déjà a été
jusqu’à le menacer par écrit. Nous dirons à cet
négociations entre les gouvernements n’ont pas en-
core commencé.
» La ligne actuelle de Mayence à Bruxelles — par
Coblence, Cologne, Aix, Liège et Louvain, a 417
kilomètres. Son exploitation est difücile à cause des
pentes et de la situation ainsi que de l'encombrement
de ses principales stations. Les trains express ont
besoin de 11 à 12 heures pour taire le trajet; iis ne
font donc que 35 à 38 kilomètres à l’heure, alors que
sur le Continent bien des express font 60 kilomètres.
» Il en résulte que les communications se font
souvent par d’autres voies.
» Le projet direct de Mayence-Bruxelles aurait
340 kilomètres seulement, et détruirait du coup les
inconvénients que nous signalons. La route se ferait
en 5 heures 40 minutes.
*> Qu’on ne s’étonne donc pas que tout le pays du
Rhin moyen et' du Main désire que ce projet se
réalise.
» Cette ligne ne serait pas moins utile pour la Bel-
gique ; c’est ce que des gens compétents ont depuis
longtemps compris.
» Notre ministre actuel des travaux publics n’a ja-
mais perdu ce projet de vue. Nous en avons une
preuve dans les projets qu’il a soumis en 1882-1883L
aux Chambres pour la construction des travaux de
Bretzenheim-Simmern et de Gérolstein-Prüm-St-
Vith.
» Ces deux tronçons de voie secondaire sont exé-
cutés sur la ligne projetée de Bruxelles-Mayence et
cela de façon qu’il soit facile de les transformer en
grandes voies.
» Il en résulte que pour la ligne de Mayence-
Bruxelles l’Allemagne, pour sa part, n’aurait plus à
construire que les parties de Simmern-Gérolstein et
de St-Yith à la frontière belge. Tandis que la partie
belge serait de 150 kilomètres.
» Ce n’est que depuis peu qu’on a enfin compris en
Belgique l'importance de cette ligne et surtout à
Anvers qui serait considérablement rapproché des
places commerciales des pays rhénans moyens et du
Main. Cette ligne ne serait pas moins utile à Ostende,
Gand et Bruxelles.
» Outre l’escale d’Anvers, il est un autre motif qui
doit faire désirer l’exécution du projet, à savoir la
concurrence française. La France a déjà une ligne
qui court le long de la frontière belge et qui relie les
ports de Dunkerque, de Calais etc. à l’Alsace-Lor-
raine. Cette ligne va être transformée de façon à
pouvoir servir de grande-voie ayant des express, afin
de détourner du territoire belge les transports d’Au-
glgterre vers la Suisse, l’Italie, l’Autriche, etc.
•> On a trop longtemps négligé en Belgique de
fixer l’attention sur ce point, ainsi que sur des ten-
tatives analogues faites par la Hollande. Mais si le
projet de Bruxelles-Mayence a beaucoup de partisans
i 1 a aussi de pu issan ts ad versai res.... »
L’article signale les «.contre-projets » proposés,
puis ajoute : « Ces contre-projets sont tais en avant
dans l’espoir que le gouvernement prussien accep-
tera l'un d’eux. Mais nous sommes convaincu que
notre ministre des travaux publics n’entrera pas
dans ces vues. Nous ne serions pas étonné si M. Mav-
bach refusait d’adhérer à l’un c mme à l’autre des
contre-projets, car aucun des deux ne serait capable
de réaliser une communication directe entre notre
contrée et Bruxelles et Anvers...
- Nous sommes persuadé quedans cette question si -----> --- --------------------------------» —
simple et si claire notre administration des chemins I concurrence ouverte, échangent des rapports
de fer n’adoptera que le plan qui est favorable à notre * courtois et se mettent souvent d accord avec
région. Si la Belgique se décide, la Prusse ne tardera i facilité sur des questions brûlantes : lesjour-
oas à se décider de même, car la ligne de Mayence-1 nalistes seuls seraient incapables de com-
Bruxelles devient de plus en plus nécessaire pour \ Pendre es devoirs, les. avantages et les
toutes les régions qui sont intéressées à sa construc- i charmes de la fraternité ! Sujet d humiliation
h a n „ " i pour nous tous !
j. Nous n’avons pas à nous immiscer dans les
5 querelles de nos confrères bruxellois ; mais il
nous est permis de leur adresser à tous un
_ . été
jusqu'à le menacer par écrit. Nous dirons àcet
ami : « Prenez garde, voilà un individu dont
nous n’attendons rien de bon pour vous. Sa
réputation est très mauvaise, on le dit capable
de tout, et il vous en vent. Croyez-nous prenez
un autre chemin, évitez de le rencontrer, ne
lui fournissez pas le prétexte qu’il cherche :
ce sera plus prudent. » Cependant notre ami,
brave, confiant, honnête, ne tient pas compte
de notre avis. Hélas! Un jour son ennemi le
rencontre au coin d’une route écartée, et le
crible decoups de couteau.
Selon le raisonnement de Y Escaut, nous
n’aurions pas le droit de blâmer cette agres-
sion, puisque, après l’avoir devinée, nous
aurions indiqué à notre ami le moyen de la
prévenir.Cependantlaloi n’a jamais considéré,
même comme une circonstance atténuante, le
fait que tel ou tel crime pouvait être évité par
celui qui en a été la victime. L’B’suawfachangé
Tout cela j il voit dans un pareil fait une ex-
cuse, et, mieux encore, une justification !
Nous avons pris à dessein un gros exemple,
mais enfin, si on lui enlève ses proportions
démesurées, on y retrouvera : dans la menace
par écrit, la loi Jacobs; dans le quidam à
mauvaise figure, le gouvernement clérical ;
dans notre ami généreux et confiant, l’Hôtel
de Ville d’Anvers.
Que l’on nous dise maintenant si à chacun
des coups qui vont nous frapper, nous pour-
rons décemment chanter un magnificat en
l’honneur du ministère, et spécialement de
l’impitoyable exécuteur d’une des lois les plus
îorali:
■ suivante, contre la proposition des députés de
' Nivelles :
Messieurs les Président et Membres de la Chambre
des Représentants.
[ La Chambre des représentants a été saisie, dans sa
50 litres d’alcool, à moins que ce ne soit dans des
récipients portant l’estampille de la régie. Les per-
démoralisantes qui aient jamais vu le jour !
Au sein de la presse,
Le monde politique à Bruxelles offre le
spectacle de dissentiments regrettables. Cela
ne suffisait pas. Des tiraillements d’un carac-
tère bien fâcheux éclatent dans la presse.
Jalousies de métier, disputes personnelles,
rancunes de parti mettent violemment aux
prises des hommes de talent faits pour s’esti-
mer et s’entendre. Le catholique pousse à
bout le libéral et s’attire ime riposte san-
glante; le nouveau venu injurie l’ancien; des
menaces se croisant; des ruptures, dans un
même parti, à droite comme à gauche, vien-
nent envenimer des rapports tendus depuis
longtemps. Ensommes-n'ous là en plein siècle
de tolérance et de progrès ? On a de l’intelli-
gence, on a du cœur, on possède quelque ex-
périence de la vie, et l’on ne sait rien passer
à un confrère, on ne supporte rien de lui, on
lui fait et l’on se fait l’existeûce commune in-
supportable. Le journaliste, nous le savons, est
un être nerveux, agité ; sa profession le rend
plus impressionnable, plus susceptible; àforce
de vivre dans la lutte, ilia cherche presquehors
du domaine spécial où elle est pour lui l’accom-
plissement d’une mission. Mais son travail
quotidien a dû en même temps développer sa
raison, élargir son esprit, lui faire sentir plus
vivement le besoin de justice et de modération
dans les relations sociales .- il doit pouvoir
réagir contre cette irritabilité maladive, source
de conflits et de méchancetés involontaires.
Des avocats appartenant aux partis les plus
opposés vivent en bons termes; des hommes
d’Etat de toutes nuances se serrent cordiale-
ment la main avant de se livrer à leurs tra-
vaux ; des commerçants, des industriels, en
Séance du 17 décembre dernier, d’une proposition de loi
; présentée par la députation de Nivelles et portant éta-
t blissement d’un droit protecteur sur les bestiaux et les
î viandes.
I Le Conseil communal de Bruxelles, auquel la loi fait
j une obligation d’assurer l’approvisionnement des mar-
chés de la ville,soucieux du sortdes classes laborieuses,
prie instamment la Chambre de rejeter ce projet de loi
et d’affirmer une politique économique qui a créé la
prospérité industrielle et commerciale de la Belgique.
Il demande à la Chambre de ne pas engager le pays
dans une voie qui l’éloignerait de tous les progrès mo-
dernes : alors que le génie de l’hotome a doté l’humanité
de moyens rapides de transport et sillonné la terre de
routes merveilleuses qui rendent désormais impossibles
les horribl s famines, fléau des populations du moyen-
âge, la Chambre, méconnaissant les admirables con-
quêtes de la science et de l’intelligence humaine, vou-
drait-elle en annihiler les bienfaits en dressant des
Obstacles à nos frontières ?
Car si ces droits protecteurs n’ont pas pour effet
d’augmenter le prix des aliments en restreignant l'ap-
provisionnement du pays aux ressources limitées du
territoire national, ils sont inutiles.
Et ce serait dans un siècle où tous les efforts de la
science, du commerce, de l'industrie tendent à amé-
liorer le sort des classes ouvrières en leur fournissant
les moyens de se nourrir, de se vêtir, de se procurer
toutes les facilités de la vie au plus bas prix possible
par le perfectionnement de l’outillage industriel et par
l’échange économique des produits puisés aux marchés
les plus favorables, que l’on voudrait enrayer cet ad-
mirable mouvement au profit d’intérêts particuliersj
mal entendus !
Le Conseil communal de Bruxelles proteste éner-
giquement contre le projet égoïste de la députation de
Nivelles et adjure la Chambre de décourager à tout
jamais les auteurs de tentatives aussi contraires à l’in-
térêt du pays en le rejetant à une imposante majorité.
Le Secrétaire, Le Bourgmestre,
DWELSUAUVERS. BULS.
tion. » ] P«.
La Gazette de Francfort exagère l’importance j
du tronçon belge. La solution dépend surtout de
l’Allemagne. Si, à lâ hauteur de St-Vith, le gouver
nemeni allemand veut bien rattacher ses chemins î aPPel en faveur de la paix et de la fraternité
*---------------------i--------------------i Nous serions heureux de les voir donner à
de fer au réseau belge existant, la question sera déjà j
résolue d’ùne manière assez satisfaisante pour que . f°ut Pays 1 exemple des bons rapports entre
l’on puisse attendre patiemment la réalisation d’au-
tres projets,
A propos de l’arrêté royal concernant l’en-
seignement religieux dans les écoles, aiTêté
les membres de la Presse.
Université flamande,
que nous avons reproduit avant-hier et com-
.................IU
menté ainsi qu’il fallait, Y Escaut constate que
nous paraissons tout surpris et tout furieux
d’avoir deviné juste.
D’après Y Escaut, nous devrions applaudir
aux mesures draconiennes que M. Thonissen
se prépare à édicter contre nous. Parce que
nous avons pressenti ces mesures, conséquence
d’une disposition qui est la honte de la loi
Jacobs, et que nous n’ayons jamais cessé de
flétrir, nous devrions nous écrier sur tous les
tons : « A la bonne heureK voilà qui est bien
fait! » Pour un peu l’Escaut nous donnerait
les mains de M. Thonissen à baiser.
Mais, brave confrère, comme on connaît les
saints, on les honore. Nous avons essayé,il est
vrai, dedétournerde notre tête les foudres dont
on nous menace, mais le zèle même que nous
avons déployé dans cette circonstance témoi-
gnait contre le gouvernement. Prenez garde,
disions-nous à nos amis, vous ne savez pas,
vous ne vous doutez pas jusqu’où M. Tho-
nissen et ses acolytes sont capables de pous-
ser leur impudence. Sans doute, la com-
mune est libre de faire ce qu’elle veut ; la
preuve, c’est que la loi elle-même n’ose pas
dire le contraire. Seulement il y a l’article 4,
l’odieux article 4, que M. Jacobs, sans doute
inspiré par quelque diable en ce moment-là,
i fourbi a l’intention du gouvernement. Gare
La revue flamande Flandria approuve notre
proposition tendant à l’établissement d’-une
Université flamande, mais elle réclame pour
Bruges l’honneur d’en être le siège. Elle in-
voque, entr’autres bonnes raisons, une raison
dejusticedistribuiive: Bruges n’est pas encore
le siège d’un établissement d’enseignement
supérieur. Si le choix d’une ville arrête seul
la création d’une Université flamande nous
n’opposerons pas d’une manière absolue An-
vers à Bruges. .
Notre confrère réclame une Université com-
plète. Pour rester tout à fait pratique, nous
avions mentionné avant tout le droit et le
notariat, sans préjuger le reste.
TVTtno vmnrlrinnc vni r» intrnflnir
Il n’est bruit dans le monde ministériel, que de
prochaines rafles de fonctionnaires, — et, cette fois,
parmi les gros fonctionnaires.
On dit le gouvernement décidé à remplacer avant
les élections, par des cléricaux militants, tous les
agents à qui leurs fonctions donnent une influence
politique et qui sont notés comme libéraux.
IL ne s’agirait plùs seulement des commissaires
d’arrondissement; on irait plus haut dans la hiérar-
chie, jusqu’aux gouverneurs.
Nous ne savons pas ce qu’il y a d’exact dans cette
ruineur; mais elle est, depuis deux jours, très répan-
due dans les bureaux. {Gazette).
Chemins de fer, postes, télégraphes et
marine.
à cetté disposition : elle est pleine de pièges,
eile est grosse dedici attire et de violence I
Second Post-scriptum.
St-Pétersbourg, 12 janvier.
Les journaux de St-Pétersbourg considèrent le
consentement des puissances aux propositions russes
concernant le désarmement de là Serbie et de !&
Bulgarie comme la confirmation de l’union en
présence des dangers qui menacent la paix. Malgré
l’échec de la conférence ceci peut être le point do
départ d’une nouvelle action diplomatique qui
peut préserver l’Orient de nouvelles complications
On ne nous a pas écouté, soit ; la décision j
prise étant irrévocable, il ne peut plus être
' ...............lèr;
Nous Voudrions voir introduire une réforme
similaire dans l’enseignement moyen. L’appli-
cation de la loi actuelle sur la parc à faire à la
langue flamande ne contente pas tout-à-fait
les Flamands et, d’autre part, elle commence
déjà à dégager des effets funestes au point de
vue de l’avenir des jeunes gens.
Il y aurait moyen de donner satisfaction à
toutes les exigences légitimes et de respecter
la volonté de tous les pères de famille en
instituant dans chaque grande ville flamande
un athénée où tous les cours se donneraient
en français mais où l’on organiserait solide-
ment un cours spécial de flamand, et un athé-
née où tous les cours se donneraient en fla-
mand, mais où l’on organiserait solidement
un cours spécial de français.
La population des Athénées de nos'grandes
villes flamandes est assez forte pour que ce
dédoublement puisse avoir lieu sans inconvé-
nient.
Les chiffres du mois d’octobre ne sont pas
aussi favorables que ceux du mois de septem-
bre. Il y a une diminution pour les chemins
de fer et les télégraphes et une augmentation
pour les postes et la marine. La comparaison
des recettes des dix premiers mois de 1885
avec celles de la période correspondante de
1884, donne une 'plus-value pour les chemins
de fer, les postes et les. télégraphes et une
moins-value pour la marine. Tels sont les ré-
sultats généraux.
Chemins de fer. — Le mois d’octobre 1885 a
produit 10,18.6,675.21 fr. et celui de 1884
fr. 10,453,611.04, soit une différence en moins
pour 1885 de fr. 267..935.83. Les recettes du
transport des voyageurs se sont élevées res-
pectivement pendant les deux périodes préci-
tées à 3,506,343.68 et 3,276,332.65 fr. et celles
du transport des grosses marchandises à
5,923,783.58 et 6,466,219.73 fr. Le produit par
jour-kilomètreaeté de 108 fr. en octobre 1885et
de 112fr.en 1884 Si nous mettons en parallèle
les produits des dix premiers mois, nous con-
statons un excédantde fr. 293,089.33 en faveur
de 1885, soit 97,377,157.44 contre 97,084,068.11
fr. Le produit par jour-kilomètre a atteint 106
fr. pendant les 10 premiers mois de 1885 et
107 fr. pendant les mêmes mois de 1884. Les
lignes ou sections de lignes qui ont été livrées
à l’exploitation, pendant la période du 1er no-
vembre 1884 au 31 octobre 1885, sont les sui-
vantes : Rivage à Stoumont, Sottegem à Elle-
zelles, Clabecq à Braine-l’Alleud et Limerlé à
Gouvy. Le réseau des chemins de fer de l’Etat
avait un développement de 3,107 kilomètres
au 31 octobre 1884 et de 3,168 kilomètres au 31
octobre 1885.
Postes. — Les recettes de la poste conti-
nuent. à s’accroître : 1,245,630.28 fr. en octo-
bre 1885 et 1,210,661.12 fr. en octobre 1884,
soit un excédant de fr. 34,969.16; 11,827,666.08
fr. pendant les dix premiers mois de 1885 et
11,447,510.50 fr. en 1884, en plus en 1885,
fr. 380,155.58,
Télégraphes. — 244,555.81 fr. en octobre
1885 et 250,672.22 fr. en octobre 1884, en moins
en 1885 fr. 6,156.41. Les dix premiers mois de
1885 ont produit 2,343,973.55 et ceux de 1884
1884 fr. 2,296,370,65, soit une plus value en
faveur de l’année passée de fr. 47,602,90.
Marine. — Il y a une différence en plus de
5,216,31 fr. en faveur du mois d’octobre 1885,
soit 351,220,15 contre 346,003,88 fr. Le ser-
vice des paquebots de l’Etat entre Ostende et
j Douvres donne respectivement 59,989,62 et
62,324,86 fr. pendant les deux périodes pré-
1 citées. La comparaison des recettes de la ma-
î rine pendant les dix premiers mois de 1885 et
■ “ ’ ifféri ’ ’ ”
1884 fournit une différence en moins de fr.
21,434.93 pour 1885, soit 3,071,271.76 contre
3,049,836.83 fr.
Commerce, marine, finances, etc,
question.pour tous lesbons libéraux d’Anvers,
que de faire en sorte qu’elle nous porte le
moins de préjudice possible ; si -nous traver-,
sons une période critique, ce sera une raison de
plus, pour nous, de nous unir, de nous donner
la main, et non de nous diviser, comme le
désire innocemment Y Escaut. Mais vienne la
violence, vienne la (iictauire prevue et. annon-
cée par le Précurseur, ce même Précurseur
peut-il l’approuver ou môme l’accepter en
quoi que ce soit ? Escaut, mon ami, vous ôtes
fou.
On tiendrait compte aux membres actuels
de
de l’enseignement des sacrifices auxquels ils
pourraient être provisoirement astreints de
ce chef.
Nous soumettons avec confiance ce pro-
gramme à nos amis flamands.
La résistance aux affamenrs.
Le Conseil communal de Bruxelles, dans sa
séance d’hier, a décidé, d’envoyer à la Chambre
des Représentants l’adresse de protestation
Allemagne. — Le projet de loi concernant le
monopole des alcools, qui vient d’être renvoyé par le
Reieiisiag à une commission de vingt-et-un mern-
bi os. soulèvera sans doute, dans cette assemblée, des
débats passionnés.
C’est d’ailleurs une œuvre considérable que cette
réforme ; elle ne comprend pas moins de 88 articles.
Notre correspondant de Berlin nous en a déjà entre-
tenu à diverses reprises. Comme on le sait, d’après
le système proposé, la production de l’alcool reste
abandonnée à l’initiative privée, sous le contrôle
rigoureux de l’Etat. Mais l’Etat achète seul toutes
les quantités de liquide ainsi fabriquées, il importe
? seul, il vend seul. Tout le commerce est concentré i
t ch.iv st-s mams. ii paye au producteur un prix qui î
; est fixé par le proje.t de loi. et qui pourra être rno- j
! ddié par le Conseil fédéral. Il vend au public,moyen-
| nam des prix iéterminés par un tarif, dans desdé-
1’ bits dont il nomme les gérants. L’alcool destiné à des
usages industriels est vendu à prix coûtant. Aucun
particulier n’a le droit de conserver chez lui plus de
sonnes qui vivent actuellement du commerce de
l’eau-de-vie reçoivent une indemnité qui est calculée
suivant le bénéfice net de leur dernière année d’exer-
cice, *t qui peut aller jusqu’au quintuple de ce béné-
fice. Enfin, la loi entrera en vigueur le 1 août 1888.
Telles sont les grandes lignes du projet.
Les sommes que produira le monopole — on les
évalue à plùs de 300 millions de francs par an —
n’entreront pas dans les caisses de l’empire ; elles
seront réparties «ntre les Etats, au prorata de leur
population.
CHINE.
La réforme de l’armée.
Le gouverneur de Hunan a soumis à l'impératrice
un mémoire exposant ses 'idées relativement à la
réforme de l’armée et à la réduction du budget.
Voici quelques passages de ce mémoire :
Le plus lourd chapitre du budget est celui des dé-
penses de l’armée tant régulière qu’irrégulière. Les
forces des troupes provinciales, mandchoues et
Etendards Verts, doivent s’élever à 770,000 hommes,
pour lesquels il est dépensé annuellement 10 mil-
lions de taëls. Malheureusement plus ces forces aug-
mentent, plus elles perdent d’efflcacité. Ni dans Ta
révolte du Kouang-si, pendant laquelle 37.000
hommes n’ont pu venir à bout de 2,000, ni dans les
insurrections plus récentes, les Etendards Verts
n’ont obtenu de succès, et tl a fallu avoir recours
aux troupes'irrégulières, dont l'entretien impose à
l’Etat des charges insuppórtables.Ón propose comme
|i| ’ ’ 'ia' ’ ’ ’ ’
remède à cet état de choses de transformer en régu-
liers les irréguliers (Jung), dont le Liang (la paye)
est beaucoup plus élevée que celle des réguliers,
mais aucun t f-ux ne voudrait accepter la réduction
de la sol. e-. Le seul moyen à employer est de réduire
le nombre des réguüers et de les soumettre à un con-
trôle : obligés qu'ils sont, pour faire vivre leur fa-
milie, de faire quelque besogne' en dehors de leur
métier militaire, ils ne peuvent faire de bons soldats.
Il fijut donc augmenter leur paye, diminuer leur
nombre, les diviser comme les irréguliers, en corps
de 10,000 hommes distribués en 20 bataillons, dont
moitié fera à tour de rôle le service de garnison et
moitié le service actif. Les chefs seront pris parmi
les colonels et les majors en service actif; leur nom-
bre sera diminué, et ils-ne pourront plus ni toucher
la paye de plus d’hommes qu’ils n'en ont sous leurs
-ordres, ni faire de retenues sur celle des présents
sous les drapeaux, ni en employer une partie à leur
service personnel.
Ces propositions jettent un certain jour sur l’état
de l’armée chinoise.
PERSE.
La fête du Shah.
Un journal français qui paraît à Téhéran, Y Echo
de Perse, nous apporte des détails curieux sur les
fêtes qui ont eu heu dans cette ville le jour anniver-
saire de la naissance du Shah :
“ La ville était illuminée dès la veille et un feu
d’artifice avait été tiré. Les bazars présentaient un
coup d’œil magique; ils avaient étalé leurs plus
belles étoffes et leurs marchandises les plus pré-
cieuses ; des bougies en nombrè prodigieux transfor-
maient la nuit en jour.
» Le lendemain matin, le Shah sortit du palais par
la porte du Schams-ul-Amaret et passa en revue la
garnison de Téhéran alignée dans l’avenue Nassirieh.
Puis il y eut un déjeuner auquel les princes Kadjars
avaient été conviés. .
» Après le déjeuner, le corps diplomatique fut reçu
en audience de cérémonie, et c’est le ministre de
Russie, S. Exc. M. Meinikoffqui porta la parole.En-
suite eut lieu le grand sclam,où étaient présents tous
les hauts dignitaires et fonctionnaires.
» Le prince Naïbas Sultaneh, fils du Shah et mi-
nistre de la guerre, donna une fête dans la soirée.
Elle débuta par un diner de 150 couverts. Le prince,
qui présidait, avait à sa droite M. Meinikoff, à sa
gauche M. de Braunschweig, ministre d’Allemagne.
Au dessert, M. Meinikoff a porté la santé du Snah;
le prince Naïb a bu aux souverains étrangers. Une
grande soirée a eu lieu ensuite dans les salons du
prince.
» A l’occasion de sa fête, S. M. a reçu un grand
nombre de télégrammes de félicitations des empe-
reurs d’Autriche, de Russie et d’Allemagne, de la
reine Victoria et du roi d’Italie.
« Il a accordé plusieurs marques de sa bienveil-
lance à ses ministres. S. A. le sairazam a reçu une
pelisse d’honneur ; S. E. le ministre des affaires étran-
gères, un encrier et un lie-papier garnis de perles et
de pierres précieuses, et S. A. le muchir de Doolih
Jahia Khan une paire de contre-épaulettes garnies
de diamants. >
TURQUIE.
La crise orientale
Il résulte d’une lettre adressée de Constantinople
au Temps que si tout le monde, dans les hautes
sphères ottomanes, désire la paix, les plus graves
inquiétudes n’en continuent pas moins à régner cor.-
cernantlaliquidationde la question des Balkans Ainsi
on insinue que les puissances laisseront la Turquie
s’épuiser sous le poids des charges militaires, afin de
ne plus trouver aucune résistance de sa part lors-
qu’elles auront jugé le moment opportun pour régler
la question à ses dépens. C’est, du moins, l’impres-
sion qui commence à dominer dans le monde turc
lui-même, et si les événements justifient cette prévi-
sion, on doit s’attendre à ce que les musulmans con-
çoivent une grande irritation contre l’Europe.
On a beau pratiquer la résignation, il arrive une
heure où l’infortune et la misère excitent les natures
les plus calmes. A force de compter sur la placidité
turque, on est arrivé à se persuader que rien ne
peut les faire -sortir de leur inertie. Le calcul peut
se trouver feux, et il y a là un danger, un élément
de grave complication, auquel on ne semble pas
prêter suffisamment attention. Peut-être appar-
tiendrait-il à celles des puissances qui ont les
intérêts les moins immédiats dans la question
et, dont les allures sont par conséquent plus
libres, de signaler, en y insistant, les inconvénients
qui peuvent résulter de cet état, de choses. Il est
certain que si l’on avait résolu de pousser à bout le
monde musulman et de provoquer ainsi un mouve-
ment qu’il ne serait pas aussi facile de dompter qu’on
se le figure, on n’agirait pas autrement.
Quoi qu’il en soit, pour peu que la situation se
prolonge, il peut en sortir tels événements dont on
ne pourrait p«ut-être pas limiter la portée et les
conséquences, et c’est le cas ou jamais, pour la di
plomatie, d’exercer son office au lieu de rester in-
différente.
ETATS-UNIS.
{Correspondance particulière du Précurseur.)
New-York, 29 déc. 1885.
Je vous confirme ma lettre du 25 courant; depuis
surexcitation sans trêve pendant au moins six mois
à 1 avance; le président n’est pas même directe-
ment élu par le suffrage du peuple ; il v a !c soi-
disant collège électoral qui intervient au moyen
d une espèce de fiction, et un seul vote indivia”el
suffit pour que e grand EtatdeNew-York se penche
cl un côté ou de 1 autre. Il se passe quelquefois une se-
maine avant que l’élection ait dit son dernier mot
En attendant tout le monde est livré à un état d’an-
xiété fiévreuse, comme cela a eu lieu il y a un an
lorsqu’il s’agissait de savoir si nous serions condam-
nés au régime Haine avec sa désastreuse politique
étrangère guerroyante ou si nous aurions le régime
Cleveland avec tous les bienfaits nu’il nnns lenmt
avec tous les bienfaits qu’il nous tenait en
reserve et dont nous jouissons depuis le 4 mars
Quelquefois le vote du peuple est même faussé
par des intrigues de politiqueurs et le pavs est
alors à deux doigts de la guerre civile, je n'ai qu'à
vous rappeler l’installation de M. Ilayes ; d’autres
fois 1 élection donne le signal d’une formidable guerre
civile, comme cela a eu lieu lorsque Lincoln fut élu
On se demande si la présidence, c’est à dire l’exécu-
tive concentrée entre les mains d’une seule Dersonne.
tive concentrée entre les mains d’une seule personne,
vaut tant de troubles et tant de risques.
Heureusement ce grand peuple du Nord n’est pas
aisément entraîné vers la révolution. Sans cela elle
étau inévitable lors de la substitution de M. Hayes
a M. Tilden. Dans toutes les républiques au Sud
de nous on aurait combattu cette fois les armes à
la main On peut dire sans exagération que dans ces
pays-la les révolutions ont pour les trois quarts leur
origine dans l’élection présidentielle. Au Vénézuela
le président n’est élu que pour-deux ans et il n’est, pas
reéligible pour le terme suivant, il l’est pour le troi-
sième. A peine a-t-on installé le nouveau Présidents. '
Caracas que les intrigues commencent pour agiter le
pays en vue dé la succession. Il y a doue pour parer
à tous ces inconvénients qui avaient perpétué la ré-
volution au Vénézuela pendant une trentaine d’an-
nées jusqu’à l’avènement de Conzman Blanco, à tour
de rôle deux ans de présidence véritable, cel le de Couz-
man Blanco, et deux ans d’une espèce de lieutenance,
celledeCrespoactuellement.Dans d’au tres républiques
hispano-américaines le président est pleinement et
continuellement rééligible; c’estcequi a permis à feu
Mi Barrios de régénérer son pays, le Guatemala,
pendant une dizaine d’années sans avoir à quitter le
pouvoir alternativement tous les deux ans comme
au Vénézuela.
Je me suis permis ces réflexions dans le but de
met tre en évidence le côté pratique de la question de
1 élection présidentielle. Dans une république il me
semble qu il faudrait éviter autant que possible tout
P.P. fini npil* i n n î i Inmon I O rr i t An lnn „ L__i ^_
ce qui peut inutilement agiter les masses -et mettre
les ’ ~
en jeu les passions politiques dont il y a déjà trop,
meme dans les pays les plus paisibles du mende. Or,
à tort ou à raison, c’est, précisément l'élection pré-
sidentielle qui, en Amérique du moins, provoque les
passions et, de ce côté ne l'Océan notamment, les
convoitises de tous les chercheurs d’emploi sous le
gouvernement. D’autres diront que le pouvoir que
s est arrogé le pouvoir législatif en France est trop
grand sous ce chapitre de l’élection du président
et les bonapartistes substitueraient, s’ils le pouvaient,
le plébiscite à cette méthode qui leur semble illégi-
. â11’0^6. ne tient j>as compte des vœux
franchement exprimés par le suffrage universel.
Admettons même que, en ceci, ces messieurs aient
raison, mais le plébiscite rejeterait le pays dans les
transes de l’agitation et ouvrirait la porte à toutes
les incertitudes et éventualités. Alors on se demande
encore une fois si le simple office de l’exécutive
constitutionnelle voudrait réellement s’exposer de
gaieté de cœur à tous ces événements et provoquer
tant de risques.
Dans le courant de la semaine un comité se com-
posant de trois sénateurs de l’assemblée législative
de 1 Etat de New-York, est venu d’Albanie, capitale
de l’Etat, visiter notre ville et se livrer à des investi-
de
gâtions pour déterminer si les compagnies de gaz de
la métropole ne chargent pas trop d’argent aux con-
i.--- « --suj{e • • •
sommateurs. Il résulte que ces investigations que
pendant une soixantaine d’années la population de
New-York a payé à ces compagnies des bénéfices
énormes et que la puissance financière que possèdent
quelqûes-unes de ces corporations est devenue
vraiment écrasante. La compagnie New-York fut
fondée en 1820 avec un capital sur actions nomina-
lement de 1,000,000 dollars, dont 750,000 dollars
seulement ont été payés au comptant. Plus tard,
la capital effect f s’est accru au chiffre de 4,000,000
dollars au moyen des bénéfices accumulés, dé-
duction faite des dividendes payés. Pendant la
période de 1826 à 1884 la Compagnie a payé
à ses actionnaires pas moins de 12,274,07S dollars
de dividendes et ceci sans compter la hausse qui a eu
lieu dans l’intervalle sur. la propriété immobilière
de la société de 3,647,258 doll. En 1863 elle para
000,000 doll. de dividendes sur un capital effectif
de 750,000 doll. seulement. Plus tard il y eut conso-
lidation dans la somme de 7,600,000 doll. comme
capital d’actions, mais il y a en outre à partager ïa
mise de fonds originaire de 750,000 doll. Les fonda-
teurs, en échange de cette somme de 750,000 doll.,
ont encaissé la grosse somme de 22,171,336 doll.
La question de l’argent devenant de plus en plus
brûlante chez nous, à mesure que l'or quitte nos
plages, on a fait ces jours derniers une estimation
des votes pour et contre la suspension de la frappe,
dont il résulte qu’il y a dans la Chambre des repré-
sentants pour la suspension 39 démocrates et 91 ré-
publicains, et contre elle 143 démocrates et 52 répu-
blicains : il n’y aurait donc en faveur de la mesure
que 130 votes et opposés à elle 195. Cela démontre
tout ce qu’il y a de précaire dans cette question de
l’argent chez nous et explique la frayeur qui s’em-
pare des esprits à l’avance. Il se peut que cette ques-
tion soit portée au vote vers la mi-janvier et on
l’attendra presque avec autant d’intérêt en Europe
que chez nous.
Pendant les onze premiers mois de l’année cou-
rante il a été importé aux Etats-Unis 535,630,032
doll. de marchandises, dont 352,086,494 à New York;
en même temps il a été exporté 614,362,880 dollars,
dont 301,377,414 de New-York. En 1884 l’exporta-
tion pendant la période correspondante était de doll.
658,022,733 et la différence en moins a été, dans l’im-
portation, cette année, de 51,460,835 dollars. Ces
chiffres démontrent derechef que jusqu’à la date la
plus récente New-York maintient pleinement son
rang de métropole commerciale du pays.
lors la politique chôme, le CoDgrès étant en pleines
vacances, et il en est de même des affaires, entre
deux fêtes. La presse quotidienne de New-York a
donc eu le loisir de s’occuper de la politique géné-
rale européenne et sud-américaine, ne trouvant rten
de bien intéressant qui se déroule sous ses yeux chez !
nous. L’extrême facilité avec laquelle l'honorable M. s
Grévy a été réélu au septennat, a vivement frappé 1
les Américains; on se demande si cette méthode .
pratique de réélection adoptée en France et en Suisse ■;
n’est pas après tout la meilleure pour une république.
■felÔHBÉÉHHlaÜ
Chez nous lorsque tous les quatre ans la présidence
touche à son terme, le peuple est tenu dans une
Il y a eu dans l’intervalle décroissement notable
dans le nombre des immigrés pendant cette même
période de 11 mois, car fl n'en est arrivé à New-
York que 263,983 contre 313,425en 1884. Le nombre
total des nouvellement arrivés aux Etats-Unis a été
de 314,809. Lorsque les affaires vont bon train aux
Etats-Unis, ceux-ci attirent facilement le double de
ce nombre. Le consul-général américain à Francfort-
sur-le-Mein prétend que le gouvernement allemand
fait tout ce qu’il pour enrayer l’émigration qui se
porte ordinairement sur nos plages de ce pavs-là.
En même temps il critique sévèrement l'état des
choses en Allemagne dans son rapport au gou-
vernement. Il dit que les tendances du nouvel
Empire sont bien des temps du moyen âge, que le
gouvernement ne craint pas tant le pore “et le blé
américains qu’il craint les idées américaines, qu’il
est par le fond hostile à tout ce qui est d’origine
américaine. Quant au nouveau système fiscal inauguré
en 1879, il dit qu’il a fait fiasco. On pense bien que
cette critique, venant d’un personnage né sur le sol
allemand quoique chassé de là par la réaction qui
1
I
1
‘•Il
.. .A
|