Full text |
LE PRKCUnSSlTlt, Jeudi 5 Janvier iSi3.
uaKaacm jtteia*rmnœrfrmz
de Luynes, pour être placée au milieu du grand salon de son magnifi-
que château de Dampiere (vallée de Ghevreuse).
— M. Daguerre a fait dernièrement un travail singulier dans l’église
de Pelilbrie, aux environs de Paris. Le curé du lieu ne pouvant obtenir
un agrandissement effectif de son église, s’est donné l’innocent plaisir
de l’agrandir en imagination. M. Daguerrea mis cette idée à exécution
au moyen d’une toile demi-circulaire qui descend de la voûte derrière
le maître-autel. Sur cette toile il a peint des arcades à l’infini qui vont
supporter dans l’éloignement le chevet d'un choeur imaginaire. L’œil
-se perd dans ces longues colonnades, grâce à la disposition de la lumière
et à l’art de la perspective. Ainsi le bon curé possède à peu de frais une
église qui va de pair avec Notre Dame de Paris. Cette innovation n’a
pas diminué l’affluence des fidèles, qui, le dimanche, se rendent tout à
la fois à l’office et au panorama. La toile est peinte d’ailleurs avec beau-
coup d’habileté, et de cette façon, l’église de Petitbrie mérite certaine-
ment de devenir le but des pèlerinages d’été de nos citadins.
— Bulletin «le la Bourse. — La rente qui avait été affectée hier
par la nouvelle que le roi irait en personne ouvrir les Chambres, s’est
un peu mieux tenue aujourd’hui, cependantilyavait quelques offres au
moment de la clôture et les cours sont restés un peu au-dessous de la
cote d’hier.
La rente 5 p. c. qui avait fermé hier à 70-15 pour fin janvier, a fait au-
jourd’hui 79-15 et elle est retombée à 79-05. Le 5 p. c. a fait 120-05 et 120.
La rente active d’Espagne était à 24 5i8. Le 5 p. c. belge à 103 5|8;
1’empruntà 104 1[2; la Banque belge à 770.
Revue de la semaine. — La semaine et l’année ont fini par un mou-
vement d’amélioration sur presque toutes les valeurs. Le 5 p. c. est
monté de 70 centimes avec des reports très modérés de 40 à 37 1|2 pour
le mois prochain. La hausse du 3 p. c. est moins forte, mais elle suffit
pour constater que le classement de l’emprunt est presque entièrement
achevé et ne peut plus désormais affecter sensiblement les cours de la
rente. Les actions de la Banque de France et des compagnies d’assu-
rances, les actions et les obligations des cheminé de fer, et les fonds
étrangers ont été très fermes cette semaine. En un mot, la fin de l’année
1842 est bonne et permet à la bourse de commencer celle de 1843 sous
d’heureux présages.
Les fonds anglais ont continué à s’améliorer; ils se sont élevés au prix
le plus haut qu’ils aient atteint depuis lu fin de la guerre continentale.
L’argent est extrêmement abondant à la bourse de Londres.
La France a donné un beau spectacle au monde dans les affreux évé-
nements de Barcelone : le consul et les vaisseaux français sauvaient les
Victimes de tous les partis.
Il ne faudrait pas cependant que notre générosité allât toujours jus-
qu’à la niaiserie.
Les Espagnols, depuis 1809, ont l’habitude de nous maudire et de nous
bénir avec accompagnement de vivat tour à tour et de coups de cou-
teau à peu près deux à trois fois l’an.
Or, s’il y a de l’humanité à sauver de tels proscrits, il y a de la duperie
à pensionner les fénéantises exilées.
Un statisticien a fait le calculdes subsides payés depuis 1822 aux réfu-
giés de toute couleur et de tout drapeau. Il ne s’élève pas à moins de
100 mitions.
A propos des nouveaux Espagnols qui nous arrivent, nous rappele-
rons une très jolie anecdote arrivée à l’époque où la Pologne était à la
mode et les Polonais à la charge du budget.
C’est la lettre d’un paysan limousin écrivant au préfet de son départe-
ment: « Monsieur, ayant apprisqu’on donne trente sous par jour à des
» étrangers pour ne rien faire, et ne gagnant que quinze sous par jour
« à travailler, je vous prie de vouloir bien m’accorder une place de
» Polonais ou d'Espagnol. »
Réceptions du jour de l'an.
Nous terminerons la reproduction des discours adressés au roi, à l’oc-
casion du nouvel an, par celui de l’archevêque de Paris, qui est l'un des
plus remarquables. La réponse du roi ne l’est pas moins :
Discours île Mgr. l’archevêque de Paris.
« Sire,
» Nous vous apportons des vœux bien empressés pour une vie deve-
nue plus chère et plus précieuse à la France.
d Nous demandons à Dieu d’ajouter aux jours qu’il a souvent proté-
gés, des jours moins éprouvés, de longs jours, les jours de deux géné-
rations; dies super dies Régis adjicies, et annos ejus usquo in dient gene-
rationis et generationis.
» Qu’ils soient heureux! heureux pour votre auguste famille, heureux
pour l’Etat, heureux pour la religion. Reconnaissante du bien que vous
lui avez fait, elle peut former encore des désirs; mais il n’en est aucun
dont l’accomplissement ne doive contribuer au bonheur de notre patrie.
» Daignez, Sire, agréer avec bonté cette respectueuse expression de
nossentiments et de nos hommages. »
Le roi a répondu :
« Une des plus douces consolations que j’aie pu recevoir dans le mal-
» heur qui m’a accablé, c’est que le cercueil du fils que je pleure ait été
» entourédes prières delà religion etde la douleur unanime duclergé.
a Je suis heureux... (s’il m’est encore permis de me servir de celte ex-
» pression) d’avoir cette occasion de témoigner au clergé de Paris et à
» son digne chef, combien j’ai été sensible à ces pieux témoignages, et
o je ne puis que recommander de nouveau à vos prières ma personne,
» ma famille et la France. »
Rnlls-Wayti.
Nous avions entendu parler d’essais de chemins de fer faits dans
les galeries du Louvre, par ordre du Roi. Le Journal des chemins de
fer donne à ce sujet les détails suivants :
« S. M. a daigné accepter, il y a quelques jours, un modèle réduit de
machine locomotive que lui a offert M .Williams Norris de Philadelphie.
Le Roi a témoigné toute sa satisfaction au célèbre ingénieur américain
et lui a donné des marques honorables de sa munificence.
» S. M.a fait construire (exprès pour cette locomotive en miniature)
un petit railvvay dans les galeries du musée de marine au Louvre, par
notre éminent ingénieur.M. Lebas.Ce railvvay a 90 mètres de longueur,
30 centimètres de largeur de voie, et il présente toutes les inégalités
de surface et de passage en courbes du plus pelit rayon (3 mètres 95
centimètres, sur 9 mètres de développement) que l’on pourrait jamais
rencontrer dans la réalité.
h D’intéressants essais ont été faits etrépétés plusieurs fois sous la di-
rection del’habiieingénieuraméricain,devant âa Majesté,qu’entouraient
la famille royale, plusieurs ministres et un nombreux état-major d’ofli-
ciers-généraux. Tous ces essais ont été parfaitement heureux et satis-
faisants.
» La locomotive-miniature a remorqué un chariot à huit roues, dans
lequel ont monté dix personnesde la suite de Sa Majesté, parmi lesquel-
les se trouvaille général Gourgaud, et plusieurs fois cette petite loco-
motive a accompli le trajet avec son précieux fardeau.
» Sa Majesté a manifesté à M. Norris toute la satisfaction que lui ont
fait éprouver ces intéressantes et vraiment remarquables épreuves.
» Cet essai (sans exemple encore) a présenté un grand intérêt. Le suc-
cès avec lequel il a eu lieu, au milieu des difficultés de terrain créées
exprès, prouve les grands progrès faits par la science Les chemins de
1er peuvent être contruits dans toutes les localités où de très petits
rayons sont une condition obligée, et leur usage n’offrira aucun danger
lorsqu’on adoptera le système de M. William Norris. »
Nouvelles (l’Afrique.
On lit dans le Moniteur algérien, du 22 décembre :
» Les résultats les plus décisifs viennent de couronner la campagne
entreprise par M. le gouverneur-général, le 22 novembre dernier.
» Après l’arrivée de l’armée à Kreschâb, elle se subdivisa de nouveau
pour achever de parcourir la chaîne de montagnes de l’Ouanserris, jus-
qu’à l’Oued Ribou, affluent gauche du Chétif, ainsi que l’àpre territoire
des Ouled Ouragh qui servait de refuge aux tribus situées entre ces mon-
tagnes et la Mina.
• M. le gouverneur-çénéral. après avoir donné ses instructions aux
généraux de Lamoriciereet Gentil, manœuvra de façon à refouler ces
montagnards et les tribus hostiles de la rive droite de la Mina sur les
colonnes de ces généraux. Ce qu’il avait prévu arriva ; la grande tribu
des Flitas ne pouvant plus se retirer dans les montagnes, tomba forcé-
ment entre leursmains; elle capitula, laissant ses chefs au quartier-gé-
néral du général de Lamoriciêre.
» LesBeni-Ouragh etlcsSebigli, se fiant aux difficultés de leur ter-
rain, ne se rendirent point sans combattre. Ayant attaqué le 8 décem-
bre la colonne du général Changarnier qui venait de camper sur l’Oued
Ribou, ils furent vivement repoussés aprèsavoir laissé en notre pouvoir
une vingtaine de cadavres et emmené un grand nombre de blessés.
Notre perte a élé de deux blessés.
« La colonne sous les ordres du colonel Korté, retardée par les diffi-
culté de sa route,fut également attaquée par les Beni-Ouragh et les ha-
bitants des environs des petites villes kabyles de Matmata, de Mekeness
et de Besseness. Son arrière-garde soutint un combat acharné dans le-
quel on se prit corps à corps; il ne se termina que par une charge vi-
goureuse, qui balaya le terrain, après avoir tué ou blessé un nombre
considérable d’ennemis. La perte fut plus sérieuse que celle de la colon-
ne du général Ghangarnier, elle fut de 7 tués et de 57 blessés. On eût à
déplorer la mort du capitaine d’artillerie Persac.qui sacrifia sa vie pour
la défense d’une de ses pièces, un instant compromise.
» Abd-el-Kader et plusieurs de ses kalifats assistèrent à ce combat qui,
sans leur présence, n’aurait pas eu lieu; car, quelques heures aupara-
vant la population était disposée à se soumettre.
» M. le gouverneur général comprit dès lors que le foyer de la résis-
tance étant dans les montagnes, il fallait les détruire. A cet effet, après
avoir rappelé son convoi laissé sur le Chéliff. il prit, le 17 décembre, les
dispositions suivantes : le général Changarnier eut l’ordre de marcher
sur les Beni-Ouragh et la montagne, et de les aborder par le nord, le 17
au malin, lui-même devant les attaquer en même temps par le sud et
par l’ouest; mais les difficultés du terrain ayant arrêté les colonnes, l’at-
taque ne pût avoir lieu que vers trois heures de l’après-midi. Néan-
moins, la manœuvre de M. le gouverneur général réussit pleinement;
car ces tribus, acculées sur les lianes du grand pic de Cheuba, ne pu-
rent tenter qu’une fuite difficile et infructueuse, bientôt arrêtée par le
goum de Sidi-el-Arribi, qui avait rejoint le gouverneur.
» Alors on vit arriver au quartier-général, Sidi Mohamed hen Adji,
chef des Beni-Ouragh et des kabyles de sa montagne, implorant la pitié
de M. le gouverneur-général et se soumettant à toutes les conditions
qu’on voudraitlui imposer. Il dépeignit d’une manière énergique la dé-
tresse des populations pour lesquelles il demanda grâce.
« M. le gouverneur-général, en cette occasion solennelle, tenant à dé-
truire la réputation de cruauté que nous avait fait Abd-el-Kader, défen-
dit le pallage.qui ne nous eût livré que du butin, et préféra la clémence,
qui nous fera des amis de ces populations abusées. Aussitôt les Kabyles
vaincus revinrent sur leur territoire, et leurs chefs se mirent à la dis-
position du gouverneur.
» Cette opération est de la plus haute importance; elle démontre aux
Arabes que nul refuge n’est inaccessible à nos colonnes; elle a détruit
l’insurrection de l’Ouanserris, qui peut être considéré comme à nous,
et découragera les tribus réfractaires qui, dans la crainte d’étre attein-
tes comme les Flitas et les Beni-Ouragh, imiteront leur exemple.
» La garnison de Miliana achèvera par quelques apparitions dans ces
montagnes de terminer cette affaire que M. le gouverneur n’espérait
mener à bonne fin qu’au printemps prochain.
» Le général Changarnier est resté avec sa colonne devant Mostaga-
nem pour se porter sur les points qui pourraient être de nouveau me-
nacés.
« S. A. R. le duc d’Aumale, investi du commandement de la colonne
principale, est parti le 18 décembre du camp de Sidi-el-Djoudzi sur l’Oued
Ribou; pour ramenerà Médéah, à Blidah et à Alger les troupes tirées de
ces places. A son arrivée à Blidah, S. A. R. prendra, pendant l’absence
du général Changarnier, le commandement des provinces de Médéah
et de Miliana. »
Un oiseau monstre.
Un résinier de la côte méridionale du bassin d’Arcachon, près de la
grande forêt de La Teste, était occupé à piquer un pin assez élevé, lors-
qu'il vit passer près de lui et s’abattre dans une clairière non loin de sa
cabane, un oiseau colossal.
Les habitants de ces contrées sont tous ou presque tous chasseurs et
il en est peu qui ne possèdent pas un fusil. Le résinier en avait un et
après avoir bien observé le lieu où l’oiseau s’était débattu, il descendit
de dessus l’arbre et se dirigea vers lui à pas de loup, la connaissance du
terrain lui permit de l’approcher assez près et ce ne fut pas sans émo-
tion qu’aprês avoir écarté légèrement la broussaille, il ajusta et fit feu
d’un premier coup qui ne partit pas, mais l’éclat de l’amorce ayant ef-
frayé le voyageur exotique, celui-ci prenait bruyamment la volée lors-
qu’un second coup de fusil plus heureux que le premier, l’atteignit à
l’aile droite et le fit tomber quelques pas plus loin.
Le résinier courut aussi tôt vers sa proie, mais au lieu d’une victime ce
fut un ennemi redoutable qu’il trouva, un véritable monstre qui,la tête
haute et l’œil ardent, le fixait d’uneraanière effrayante.Cependant après
un moment d'hésitation le résinier, qui n’avait plus de munition, ren-
tra dans le bois, y coupa une forte branche, et ainsi armé revint et mar-
cha droit à son adversaire, qui n’avait pas plus bougé que s’il eut été de
pierre, mais dont l’œil roulait dans son orbite et lançait du feu.
A l’approche de son ennemi cependant, l’oiseau s'était faiblement
ployé sur ses longues jambes, etau moment où le résinier faisait le geste
de le frapper, avant que le bâton n’eut décrit la moitié de la courbe, il
s’élança vers son agresseur avec une élasticité et une violence telles que
celui-ci, étourdi par cette attaque inattendue, en fut renversé, pour-
tant il se releva et alors s’engagea entre le champion ailé et le résinier
une lutte qui peut-être n’eut pas fini à l’avantage de ce dernier, si ces
cris n’eussent été heureusement entendus par son jeune frère et sa
femme qui s’empressèrent d’accourir etde lui porter secours.
L’oiseau vaincu par le nombre, fut garroté et porté à bras dans la ca-
banne d’abord, puis à La Teste où son aventure l’avait déjà précédée;
là, les savans du pays furent convoqués pour reconnaître l’espèce de
cet oiseau singulier, qui porte dit-on, sur le dos. autant de laine que le
plus beau des moutons; ses ailes ouvertes et étendues ont une enver-
gure de trois mètres 85 centimètres, et sa tète ronde et osseuse se ter-
minant par un bec extraordinairement fort, est recouverte non pas d’un
duvet, mais d’une sorte de crin.
Les savants, auxquels s’étaient joints plusieurs anciens marins au
long cours,ont tous élé unanimes pour reconnaître que ce n’était ni un
aigle, ni un vautour, ni un butor, ni un albatros; et le conseil, après en
avoir délibéré,a résolu que cet oiseau serait embaumé, et son corps en-
voyé en cadeau au cabinet d’histoire naturelle de notre ville.
Les contusions reçues par le résinier, au courage duquel la science
sera redevable de ce sujet aussi rare que curieux,.ont nécessité les soins
d’un médecin.
IgEIiGS^UE.
Bkexei.i.es, i janvier. — L’annonce de la conclusion de l’emprunt
volé par la régence de Bruxelles, était prématurée. Quelques difficultés
de peu d’importance, dit-on, se sont opposées à la signature du contrat.
— L’arrivée du convoi de Liège a failli être marquée hier au soir,
par un grave accident. Un des ouvriers de la station, qui se trouvait
près du magasin situé à l’entrée de celle-ci, voulant parler à l’un des
gardes du convoi, était monté sur l’impériale; en descendant, et tandis
que le convoi était encore en marche, ses vêtements se sont accrochés
au marche-pied, et le malheureuxa été traîné ainsi sur le sable jusqu’au
point d’arrêt.U a échappé à la mort grâce à la lenteur du mouvement,
et en a été quitte pour quelques contusions.;
Réceptions du jour de l’an.
Voici la suite des discours adressés à LL. MM. lors de la réception so-
lennelle du premier jour de l’an :
Discours de M. le président de la Chambre de Commercode Bruxelles.
Sire,
La Chambre de Commerce de Bruxelles saisit avec empressement l’oc-
casion de renouveler à votre majesté l’expression des vœux qu’elle forme
pour son bonheur et pour celui de son auguste famile.
La sollicitude donL votre majesté donne de si fréquents témoignages
pour tout ce qui touche au bien-être du pays, prouve combien votre
félicité particulière, est étroitement liée à la félicité générale; elle nous
enhardit à présenter à votre majesté quelques considérations relatives
à nos grands intérêts commerciaux.
Si, pendant l'année qui vient de s’écouler, le commerce et l’industrie
n onl point joui d’une prospérité satisfaisante, il faut l’attribuer à ce
que, jusqu’à présent, l’exemple donné parla Belgique, en admettant
chez elle, à des droits modérés, les produits manufacturés des nations
voisines, n’a pas été suivi par ces nations, qui continuent à repousser
nos produits par des droits prohibitifs ou par la prohibition même.
Celte circonstance, en se perpétuant, amènerait la nécessité de pro-
céderà une révision générale de notre tarif et de suivre à l’avenir un
système plus restrictif.
Mais la chambre de commerce espère encore qu’avant d’en venir à
cette extrémité, la Belgique verra ses voisins sortir du système d’isole-
ment dans lequel ils se tiennent renfermés.
Elle nourrit ceL espoir avec confiance, parce qu’elle prévoit, dans un
avenir prochain le moment où le progrès des sciences et I application
constante de leurs principes aux procédés des arts, feront dispurailre
les dangers de la concurrence en amenant les nations industrielles au
même degré de perfectionnement pour les objets susceptibles d’être
également bien fabriqués dans des contrées différentes.
Alors, sire, vos hautes vues seront appréciées et accueillies partout.
Alors, votre majesté recueillera les fruits des longs el généreux efforts
qu’elle ne cesse de faire pour établir, sur des bases immuables, la pros-
périté de la naLion.
Témoin de ces efforts, la chambre de commerce en a compris toute la
portée ; elle vous prie, sire, d’en recevoir le témoignage respectueux
de sa vive reconnaissance.
Madame,
La chambre de commerce a l’honneur d’offrir à votre majesté l'hom-
mage de son profond respect et l’expression de ses vœux les plus ar-
dents pour votre bonheur et celui de vos augustes enfants.
Discours de M. leg> and-rabin de Belgique aunomdu consistoire israélite.
Sire! Madame!
Le consistoire israélite saisit avec empressement l’occasion que lui
procure le renouvellement de l’an pour déposer au pied du Trône l’ex-
pression de ses sentiments et de ses vœux.
Si l’histoire de toutes les époques et de tous les pays nous apprend
que les Israélites aiment sincèrement leur Roi et leur l’atrie, et les ser-
vent avec un dévouement sans bornes, combien les Israélites belges
doivent-ils être pénétrés de ces sentiments sous un Roi sur lequel repose
l’esprit de sagesse, dans une patrie où la liberté a dressé son temple '
Aussi, Votre Majesté le sait, les vœux que nous formons nous sont
inspirés par le dévouement ie plus sincère; ces vœux nous les adressons
dans l’effusion de notre cœur, à la Providence Divine, qu’elle protège
notre pays, la grande famille belge par sa sagesse et sa puissance et
qu’elle bénisse notre Roi, notre Reine el toute la famille Royale par sa
bonté et sa grâce !
ANVERS , 5 JANVIER.
On payera jusqu’au 31 courant, de 9 heures à midi, les billets de loge-
ments militaires émis pendant le courant de l’année dernière, et qui
jusqu’ici n’ont pas été présentés en liquidation.
— Par arrêté de M. le ministre de l’intérieur ,
La clôture de la chasse, cette année, est fixée dans la province de Bra-
bant, au quinze janvier courant, et dans la province d’Anvers, au pre-
mier février prochain. ’
La chasse au gibier aquatique et de passage, dans les marais el le
long des rivières; reste ouverte, dans ces provinces, jusqu’au premier
mai prochain.
— Par circulaire du 28décembre dernier, adressée aux intendants mili-
taires dans les divisions territoriales et les provinces, le ministre de la
guerre a fait défense de livrer à l’autopsie, avant que le décès ail été
constaté par l’officier de l’état civil, les cadavres des militaires décédés
dans les hôpitaux. .
— M. Fremiel, précédemment greffier du conseil provincial du Hai-
naut, vient d’ètre décoré de la croix de Léopold. C’est une juste récom-
pense de ses longs et honorables services administratifs. M. Fremiet
compte quarante-huit années de fonctions publiques.
M. le gouverneur du Hainaut, en lui faisant connaître la distinction
dont S. M. l’a honoré, a ajouté que les sentiments d’estime de la dépu-
tation provinciale raccompagnaient dans sa retraite.
— On écrit de Bruges, 2 janvier : Les arrêtés royaux des nominations
de bourgmestres et d’échevins sont parvenus hier au gouvernement -
les employés ont été occupés toute la journée des expéditions. On nous’
assure que le gouvernement a en vue pour notre province de consoli-
der le rapprochement qui s’est si heureusement opéré entre les partis
et de l’amener dans le petit nombre de localités où il n’existe pas.
Onassureque M. Octave Delepierre, dont nous avons annoncé la dé-
mission comme bibliothécaire de la ville de Bruges, n’a renoncé à ce
poste que pour se rendre à Londres. Ce savant céderait, à ce qu’on ajou-
te, aux instances de M. Van de Weyer, ambassadeur belge, auprès du
gouvernement anglais, qui désire l’avoir auprès desa personne.
M. le professeur J. de Jonghe, éditeur de la Chronique des Flandres
vientde recevoirdu roi une médaille en or de la valeurde 300 fr. comme
marque de sou augustesatisfaction pour ses publications historiques.
Hier, vers dix heures du matin, un ouvrier à qui les nombreuses li-
bations par lesquelles il inaugurait la nouvelle annéeavaientà peu près
fait perdre l’équilibre, est tombé dans le Canal près le pont des Carmes
et y aurait infailliblement péri sans le dévouement de M. Ulysse Daneels,’
qui, l’ayant heureusement aperçu, est sauté dans une barque et est par-
venu à le saisir et à le remener sain et sauf sur le quai.
Nous apprenons que l’un des auteurs de l’audacieux vol, commis il y
a près de deux mois à la cure de Moerekerke.dont nous avons fait con-
naître dans le temps toutes les circonstances,vient d’être arrêté à Aer-
denbourg. par la gendarmerie hollandaise.
Trois compagnies du premier bataillon du 6' régiment de ligne, ve-
nant de Nieuport, arriveront demain dans notre ville pour y tenir gar-
nison; elles seront remplacées par trois compagnies du 5» régiment de
ligne.
— On écrit de Liège, le 3 janvier : Hier, la première chambre de notre
cour d’appel n’a pas pu donner audience parce que ie nombre de con-
seillers nécessaire ne s’est pas trouvé réuni ; il a même été procédé à
l’appel des causes par quatre membres de la cour. C’est à la maladie et
surtout au grand âge de plusieurs de nos magistrats qu’est dû ce résul-
tat fâcheux. Il serait à désirer que nos législateurs s’occupassent sans
retard d’un projet de loi qui créerait une espèce d’éméritât en faveur
des fonctionnaires de l’ordre judiciaire ayant atteint l’âge de 75 ans.
Par cette mesure juste et utile, notre cour recevrait promptement
un renfort de trois ou quatre magistrats jeunes el laborieux, et le ser-
vice serait désormais assuré. Trop souvent aujourd’hui le zèle de nos
magistrats dépasse la mesure de leurs forces, et les infirmités insépara-
bles du grand âge de plusieurs d’entre eux les obligent à des absences
qui donnent lieu à des remises préjudiables aux intérêts des plaideurs.
En effet.les frais déjà si considérables de la justice sontainsi augmentés,
et l’attente de l’issue des procès est quelquefois prolongée pendant des
mois entiers. C’est surtout à Liège que rinconvénientquenousvenons
de signaler se fait vivement sentir; il n’en est pas de même à Bruxelles
oû les changements de 1830 et la réorganisation de 1832 ont écarté les
conseillers trop âgés, tandis que notre cour compte encore plusieurs
membres dont les nominations remontent à l’empire et même à la ré-
publique.
— Nous lisons dans le Progrès, sous la date de Calais, 30 décembre:
« Voici un fait qui a produit dans notre ville une certaine sensation
et qui fait faire encore bien des conjectures de plus d’une nature. Hier,
dans la matinée, un pigeon tombe exténué de fatigue dans la cour de
noire hôpital militaire; on le ramasse et on découvre,attaché au col par
un fil de soie, un petit billet portant ces mots et ces chiffres :
N» 3203. — Négociez de suite : une rupture est imminente.
» Tout fait présumer que le pigeon était dirigé de Paris sur Londres.
Maintenant la mention du billet s’applique-t-elle à une crise politique
entre la France et l’Angleterre, à l’occasion du droit de visite? Nul ne
peut l’affirmer, mais on peut le supposer avec des apparences de raison.
Alors ce message du pigeon aurait une immense signification. Atten-
dons. «
Nous croyons que l’attente n’apprendra rien aux habitants de Calais.
Tout est au calme, et le pigeon qui a quitté, peut-être, Paris ou Londres
depuis plusieurs jours, n’était probablement porteur que de l’un de ces
bruits qui ont naguère agité la Bourse.
— On écrit de La Haye, 4 janvier :
Le I" janvier, la tour de Westzaan s’est écroulée et a enseveli, sous
ses décombres elles ruines d’une maison voisine qu’elle a écrasée dans
sa chute, un ménage entier composé de deux époux, de cinq enfants et
d’un domestique. L’hospice a beaucoup souffert, mais l’église réformée
n’a pas essuyé de grands dégâts.
On travaillait depuis quelque temps à la restauration de cette tour,
dont les fondements s’étaient en partie affaissés, et, cette circonstance,
jointe aux coups de vent, qui ont régné dans la nuit du samedi au di-
manche, est probablement cause du malheur qui a eu lieu, vers cinq
heures et demie du matin le le de ce mois.
Cette tour était très remarquable sous le rapport de son antiquité et
sous celui de sa construction massive.
— lies illisibles— Quelques personnes croient qu’une écriture illi-
sible est une marque infaillible de talent; on est revenu de cette fausse
opinion; mais il a été fort à la mode d’écrire de manière à ne pou-
voir être ln. Un homme, dont le nom est bien connu écrivit un jour
à un lettré de ses amis, un billet qu’il était impossible de déchiffrer.
Après d’inutiles efforts,celui qui avait reçu l’impénétrable hiéroglyphe
prit la plume poqr répondre: il traça à son tour des caractères à met-
tre au désespoir tous les experts jurés; c’était un griffonnage informe
el sans aucune signification, mais qui ressemblait à de l’écriture. Quel-
que temps après l’envoi de cette missive, les deux correspondants se
rencontrèrent.— Il m’a été impossible de lire votre réponse, dit l’un.—
Moi, reprit l’autre, je n’ai pu saisir un mot de votre lettre. Et ils se sé-
parèrent sans autre explication.
Lessignaturesembrouillées, compliquées et illisibles,ont aussi eu leur .
vogue; sous l’empire, les bureaux supérieurs furent quelquefois obligés ’
d’écrire à des fonctionnaire des départements de signer de manière à
ne pas faire de leur nom le mot d’une énigme.
Un négociant reçut une commande, sans pouvoir lire le nom de celui
qui la lui faisait: il coupa la signature illisible et il s’en servit pour en
faire l’adresse de ce qu’il expédiait, laissant à d’autres le soin de péné-
trer un mystère qu’il n’avait pu expliquer.
NaYsgaiioat trmisntlnntique h voiïes.
Programmeet réglement pour l’établissement d’un service régulier à voiles
entre /invers et Singapore et Batavia.
Le ministre de l’intérieur, considérant que, de l’avis delà commission
de navigation transatlanliqueà voiles, instituée à Anvers, ilserait utile,
pour le commerce et l’industrie belges, d’établir un service régulier de
navigation à voiles entre Anvers et Singapore et Batavia; considérant
que M. leministredesaffairesétrangèreslui a fait connaître qu’il pourra
disposer d’un nombre d’hommes suffisant de la marine de l’Etat pour
encourager cette ligne de navigation ; arrête :
Art. D. Il sera établi, en 1843, un service de navigation à voiles entre
Anvers et Singapore et Batavia.
Art. 2. Le nouveau service commencera le lr mai 1843. Il compren-
dra deux départs qui auront lieu d’Anvers, savoir : du 1r au 5 mai 1815;
du 15 au 20 décembre 1843. La mise en charge sera annoncée, avec dé-
signation du navire, deux mois au moins avant le départ.
Art.3. Les soumissions pour l’établissement de ce service seront re -
çues d’après les conditions suivantes :
Conditions fondamentales.
Art. 4. .4. L’entreprise constitue un forfait absolu, les entrepreneurs
se chargeant d’exploiter à leurs risques et périls, et l’Etat se boni i .i
à accorder l’encouragement dont il sera parlé ci-après. |