Full text |
184 S. — W.o
AM VERS , Jeudi 5 Janvier
(Huitième Année.)
LE PRÉCURSEUR
On s'abonne : à Anvers au bureau
du PRÉCURSEUR, Bourse Anglaise
N.o 1040; en Belgique et à l’étranger
chez tous les Directeurs des Postes
JOURNAL POLITIQUE,
COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX. — LIBERTÉ. — PROGRÈS.
Abonnement par trimestre
pour Anvers, 1$ francs; pour la Pro-
vince, 18frs.; pour l'étranger, 20fr8v
Insertions 25 centimes la ligne.
Réclames 50 » »
J Janvier.
IMPOSITION DU FER ÉTRANGER.
Le projet de loi tendant à introduire divers changements au
tarif des douanes, propose, entre autres, de porterie droit
d’entrée sur le fer étranger à 4 francs les 100 kilog., au lieu de
2 francs que ce produit paie actuellement.
Quand un gouvernement entre dans la voie des impositions
extraordinaires, alors il est rare de le voir s’arrêter avec discer-
nement. Il ne calcule pas toujours que souvent il va perdre au
quintuple ce qu’il a su gagner d’un autre côté. Il est évident
que le motif sur lequel s’appuient les augmentations propo-
sées, est de procurer, de ce chef de plus grandes recettes au
trésor. Mais ce but peut-il toujours être atteint, à l’aide de ces
fortes impositions? Nous ne le pensons nullement, et nous
croyons, par exemple, que le lourd impôt dont on prétend
charger les fers étrangers, n’aboutira qu’à la diminution de la
part réclamée par le gouvernement.
Sous l’empire du tarif actuel, les fers étrangers rapportent
au trésor plusieurs centaines de mille francs. Augmentez cette
partie du tarif du double,comme on en a présenté le projet,et il
est plus que probable que le trésor ne retirera que des som-
mes minimes de cet article. Et comment en serait-il autrement,
devant la presque impossibilité de pouvoir faire rapporter à un
article de celte espèce et qu’il faut considérer comme une ma-
tière première d’une importante industrie, un droit de 50 à 60
pourcent! Un droit si exorbitant n’approchera-t-il pas de la
prohibition, et en faveur de qui ? Seuls les haut-fourneaux
pourront profiter de ce nouvel état de choses ; mais ce sera au
détriment de nos ateliers de construction.
Le fer étranger concourt aujourd’hui sur nos marchés, mais
lutte difficilement à cause des impositions déjà énormes qui le
surchargent jusqu’à 50 pour cent de droits et autant de fret.
Cependant, la présence de ce produit étranger limite les prix
de nos producteurs indigènes. Détruisez ce régulateur, et
immédiatement après vous verrez suivre les prix du fer belge
une échelle ascendante. Qu’en résultera-t-il ? Une chose fort
simple : la perturbation dans les intérêts du commerce, de l’in-
dustrie, de la consommation, du trésor, et même dans ceux
de la production.
En effet, le premier résultat de cette augmentation extraor-
dinaire du tarif, sera de provoquer un renchérissement consi-
rable des fers de toute espèce. Il s'en suivra une difficulté
inouie, sinon une impossibibililé complète, pour nos con-
structeurs, de soutenir avec leurs produits la concurrence
sur les marchés étrangers.Est-il possible d’encourager des idées
qui tendent à nous rejeter de marchés où nos rivaux auraient
le champ libre, à cause de la supériorité de leurs bas prix ?
Dans l’état actuel de l’industrie belge, il est indispensable
qu’on ne perde jamais de vue que la puissance de la concur-
rence doit être respectée, si on ne veut courir le risque de
périr par elle. Le bon marché, voilà ce qu’il s'agit d’atteindre
pour l’industrie nationale; c’est sa principale condition d'exis-
tence. C’est donc travailler dans un but tout opposé que de
vouloir décréter des lois qui poussent à la hausse des prix et
empêchent de vendre au même taux auquel sont débitées les
productions similaires de l’étranger.
Il nous sera bien permis, je pense, d’envisager le projet pré-
senté d’augmenter du double les droits sur les fers étrangers,
comme inutile, défavorable même pour le trésor, comme extrê-
mement préjudiciable à l’industrie des constructeurs de machi-
nes, et comme établissant un véritable monopole en faveur des
propriétaires de hauts-fourneaux.
Nous sommes loin de nous opposer à ce qu’une industrie
jouisse d’un certain droit protecteur qui lui permette de ne pas
se laisser écraser par la concurrence mortelle d’une industrie
étrangère. Nous comprenons surtout cette circonstance, quand
la branche industrielle est jeune et qu’elle a besoin de se forti-
fier. Mais ce n’est plus la même chose en ce cas : ici ce n’est
plus une sage protection que l’on demande, puisque les droits,
le fret et les frais de transport jusque dans l’intérieur, s’élève-
raient aussi haut que le prix d'achat aux lieux de production.
Il résulte de cela un fait qu’on aura de la peine à croire, et qui
pourtant n’est que la vérité exacte, rigoureuse. Ainsi les fers de
fontes indigènes sont protégés aujourd’hui par 65 pour cent de
droits et de frais de différente nature; le nouveau projet de loi
élèverait cette charge à 100 pour cent! Partant de là, il ne sera
pas difficile d’établir des calculs qui pourraient mener bien loin
pour l'édification des adhérents de la prohibition, c’est-à-dire
de ce complet et absurde affranchissement de l’étranger.
Nous devons espérer que la législature comprendra un peu
mieux que le gouvernement l'intérêt du trésor et en même
temps celui de nos établissements de constructions métallurgi-
ques. ________________
Les journaux de Paris sont depuis quelque temps de la plus
complète insignifiance sous le rapport politique. — Ils ne s’oc-
cupent aujourd’hui qu’à reproduire les discours et le compte-
rendu des visites officielles du jour de l’an aux Tuileries. —
Le seul point auquel ils paraissent cependant attacher quel-
qu’intérêt, c’est la décision prise par le ministère d’ouvrir la
session par un discours de la couronne.—La Presse s’en félicite,
parce qu’elle espère que la politique du cabinet sera mise au
jour ; le Constitutionnel le voit de mauvais œil, parce qu’il ne
comprend pas le but de celte mesure, et peut-être aussi parce
qu’il aimerait mieux voir discuter la question parlementaire sur
un autre point.
TURQUIE.
Nous recevons aujourd’hui des lettres de Constantinople, du 14 dé-
cembre. — Les représentants des grandes puissances ont accepté les
dernières propositions de la Porte relativement au Libanon. Quant aux
mystérieux différends relatifs à la Syrie, aucune démarche décisive n’a
été faite à cet égard. Du reste, l’organe du ministère turc, VEcho de
l’Orient s’exprimerelativementaux affairesde Serviede manièreà faire
entendre que la Porte ne doute pas un seul inslant que la Russie ne fi-
nisse par sanctionnner l’état actuel des choses. Le général Lieven qui
a quitté Belgrade depuis le 8 ou le 9, n’était pas encore arrivé dans la
capitale de la Turquie.
Des Tscherkesses,arrivés à Constantinople, ont parlé de nouveaux re-
vers essuyés par les Russes en-deça du Kuban; mais on n’ajoutait guère
foi à ce bruit qui n’était appuyé sur rien. (Gazette d’Augsbourg.)
SUÈDE.
Stockholm, 23 décembre. — Le bruit court que le roi est indisposé, et
que les conseils qui devaient se réunir dans les soirées des 20 et 21 ont
dû être ajournés; mais on ajoutait que fort heureusement cette indis-
position n’avait rien de grave.
La maison de commerce de cette ville Sutthof el C' vient de faillir. Le
passif de cette faillite s’élèvera à 407,000 thalers banco. (Frankf. Journ )
PRUSSE.
Depuis quelques jours, il est beaucoup question en Allemagne de l’ex-
clusion de Prusse,de laGazeltede Leipsick. Plusieurs versions circulent
sur les motifs probables quiont portélegouvernement prussien à pren-
dre une mesure si rigoureuse. Voici une lettre du poète George Her-
wegh au Roi de Prusse, qui a été publiée par la Gazette de Leipsick, et
qui a contribué plus que tout le reste à faire exclure cette feuille du
royaume :
Koenigsberg, décembre 1842.
Majesté, nous voulons être des ennemis loyaux. Telles sont les paroles
que le Roi m'adressa récemment, et ces paroles m’autorisent à porter
devant le trône de V. M. mes plaintes, sans simuler un dévouement que
je ne connais pas, ou des sentiments qui me sont étrangers. Le jour
même où V. M. m’avait dit que nous serions des ennemis généreux, le
ministère a défendu au libraire de vendre un journal que je devais ré-
diger, et cela uniquement parce que mon nom doit figurer à la tète du
journal. D’après ce que V. M. m’a dit, je ne puissupposerque mon nom
sonne aussi mal aux oreilles du Roi, et mon but est de porter cette let-
tre à la connaissance de V. M. pour qu’elle statue selon l’équité. Jene
demande pas que la prohibition soit retirée, car je sais bien que mon
esprit étroit de sujet, mon sentiment d’une nouvelle ère seront toujours
en opposition avec le système suranné de la plupart des ministres alle-
mands auxquels je me permettrais de faire l’opposition,s’ils voulaient
prendre connaissance de ce qui se passe dans les profondeurs de l’hu-
manité, au lieu de s’arrêter à la surface et aux apparences. Si les mi-
nistres voulaient s’attacher à des choses sérieuses, et s’ils pouvaient dé-
couvrir les éléments d’une nouvelle religion et non s’amuser à un jeu
léger et frivole d’opposition ; enfin, si ces ministres, entre le hasard de
leur naissance et leurs talents administratifs estimables, savaient enga-
ger une lutte loyale avec leurs ennemis au lieu de les traiter comme
leurs inférieurs, d’une manière brutale, etsans les connaître, en trom-
pant ainsi le prince et le peuple,sous prétexte de calmer les esprits sans
y parvenir,parce que les moyens coercitifs sont insuffisants à cet égard,
les choses iraient mieux.
Il est des hommes que rien n’effraie; et je suis du nombre des hom-
mes qui donneraient leur vie pour assurer le règne de la justice et de
l’équité sur la terre, et cela avec une foi d’autant plus vive, que les en-
nemis du progrès n’osent plus employer la forcepourarriveràleur but.
Ils savent, en effet, combien le martyre est dangereux, et que, sur un
esprit qu’ils oppriment, vingt hommes armés sortent de la terre. Je ne
demande pas que la défense dont je suis l’objet soit retirée, bien qu’il
soil pénible de voir l’enfant étouffé dans le sein de sa mère; et de vivre
comme individu dans une lutte continuelle avec les principes politiques
de l’Etat. Je ne le demande point, car je ne suis pas un écrivain de pro-
fession. Je ne cherche aucun avantage matériel; car ce que je dis je me
crois obligé de le dire : La prohibition ne nuira ni aux avantages ma-
tériels ni à la propagation des idées du journal, car les livres défendus
traversent les barrières, et ce que le peuple veut lire il le lira nonobstant
toute prohibition. Les ministres de V. M. ont prohibé la lecture de mes
poésies, il y a cinq mois, et cependant mon livre est parvenu à sa cin-
quième édition. Les ministres ont fait saisir des ouvrages prétendus
dangereux, et j’ai acquis la conviction que ces ouvrages se trouvaient
dans les mains de tout le monde.
Je ne demande pas que la prohibition qui me frappe soit retirée, par-
ce que je ne puis rien solliciter dans un pays que je veux quitter. Je
suis républicain, et peut-élre.dès ce moment,citoyen d’une république,
je ne saurais,sans me condamner à une hypocrisie éternelle.vivre dans
un Etat où la censure a cessé d’être une vérité,et c’est ce qui résulte de
la saisie de livres qui ont élé préalablement censurés; mais mon cœur
m’a porté à dire à V. M. une dernière parole loyale bien que passion-
née. ... parole qui doit accuser non le prince, mais son serviteur, une
parole entre quatre yeux qui n’est pas la mienne seulement, mais celle
de plusieurs milliers d’hommes. J’ai prononcé cette parole avec la con-
viction la plue profonde et la plus entière confiance dans V. M.,qui vou-
dra bien l’apprécier.
Je suis le très humble serviteur de V. M. Signé, George IIerwegh.
ANGLETERRE.
Losdres, 2 janvier.— Les vents ont enfin permis hier à lafrégateau-
trichienne la Bellone, commandée parS.A.I. l’archiduc Frédéric et que
le temps retenait depuis dix jours dans la rade de Portsmouth, d’appa-
reiller se dirigeant vers la Méditerranée.
— On a reçu des nouvelles de Lisbonne en date du 26 décembre : la
reine et le roi de Portugal ont consenti à abandonner au trésor public
une grande partie de leurs revenus, pour venir au secours des finances
de l’Etat.
— Les pertes de la Banque commerciale et agricole du comté d’York
qui a failli il y a quelques jours, s’élèvent à 211,000 livres slerlings, sur
lesquels les créanciers ne recouvreront pas 10 p. c.
— M. John Penleaze a écrit, du comté de Devon, à l’éditeur du Mor-
ning-Jlerald, la lettre suivante :
Monsieur, la conduite de mon père en sa qualité de consul d'Angle-
terre à Barcelone ayant été mentionnée dans le Herald, et commentée
souvent par la presse française, je prends la liberléde vousadresserl’ex-
trait d’une lettre que je viens de recevoir de lui. Cet extrait prouvera
que, tout en refusant convenablement de compromettre sa souveraine
par quelque acte public en sa qualité de représentant de la reine à Bar-
celone, plutôt que d’abandonner les Espagnols qui s’étaient réfugiés
chez lui, il a préféré exposer sa famille et lui à de grands dangers. Le
triste événement montre jusqu’à l’évidence l’étenduedes dangers aux-
quels l’exposait sa conduite généreuse :
Lorsque la place était entre les mains des insurgés et quand nous
nous attendions à essuyer le feu du fort de Montjouy, j’envoyai votre
mère près de mon vice-consul à Mataro. Elle y fut parfaitement reçue
et traitée; mais elle désirait rentrer chez elle, et comme nous n’aviôns
aucune raison de croire que la population de Barcelone serait assez in-
sensée pour s’opposer à l’entrée des troupes, presque tout le monde
était rentré en ville quand on nous menaça du bombardement. Le capi-
taine Maiensell, du Rodney, me pria avec ma famille de me rendre à
bord, mais il déclara ne pouvoir recevoir aucun Espagnol. Ayant sous
ma protection quelques Espagnols que l’on avait menacé d’assassiner,
je résolus de ne pas les abandonner. Nous soutînmes tous le bombarde-
ment pendant lequel votre mère fil preuve d’autant de calme que de
courage, mais le dimanche matin,quand tout fuLfini, le capitaine Maien-
sell me fit dire qu’Espartero se plaignait de ce qu’on avait gêné ses opé-
rations, et il me priait,, par devoir, de me rendre à bord. Je ne pouvais
résister davantage ; votre mère, qui était alitée, dut, par un temps très
mauvais, se rendre à bord du Rodney. Ces efforts étaient au-dessus des
ressources d’une constitution douloureusement ébranlée. Votre mère
succomba.
L’extrait de la lettre de mon père prouve que dans le but de donner
carrière à des sentiments hostiles contre l’Angleterre,les journaux fran-
çais ne se sont pas fait scrupule d’élever une lâche et fausse accusation
contre mon père qui, s’il s’était retiré sur le Rodney, à la première de-
mande, eût pu probablement sauver des jours précieux. Je suis, etc.
— Clty-article du Globe . quatre heures. — L’année commence
comme elle a fini; on remarque une amélioration générale sur les fonds
de toute espèce.
ESPAGNE.
a Barcelone, le 25 décembre.
Le colonel et les officiers du régiment d’artillerie qui était en gar-
nison aux Alarazanas lors des troubles de Barcelone ont voulu donner
au consul de France et au commandant Gattier un témoignage de leur
reconnaissance, pour leur avoir fourni les moyens de ne pas adhérer à
la capitulation, et pour l’asile qui leur a été accordé à bord des bâti-
ments du Roi, d’où ils ont pu aller ensuite rejoindre le quartier-géné-
ral; ils les ont invités l’un et l’autre à un banquet pour demain 26. »
« Barcelone, le 27 décembre.
» Le généra! Seoane a réuni aux fonctions decapitaine-général celles
de cher politique : M.Gultierez, avant de se retirer, a annulé les élec.
lions municipales.
» La commission militaire a mis en liberté M. Gibert.
» Le général Zurbano est à Figuères.
n Plusieurs villages de ia frontière ont été désarmés. « (Messager.)
Madrid, 27 décembre.
Les députés de la Catalogne ont adressé une exposition au Régent
pour se plaindre de l’illégalité et de l’humanité des traitements queVon
a fait subira Barcelone, et pour demander le renvoi du ministère en
attendant qu’ils soient mis en accusation devant les Cortès.
Voici ce document important :
« Les députés soussignés de la province de Barcelone ne sauraient
plus long-temps s’abstenir de témoigner à V. A. la profonde douleur
avec laquelle ils ont vu les mesures adoptées par le gouvernement con-
tre la ville de Barcelone. Quelles que soient les causes des troubles de
cette malheureuse ville, il reste toujours avéré que le gouvernement
n’a pas agi dans les limiles de la loi; qu’il a méconnu les vœux des
Chambres, qu’il a enfreint la constitution de l’Etat, et qu’il s’est montré
sourd à la voix de l’humanité.
» Les députés soussignés seraient indignes de représenter la provin-
ce Barcelone, si, à la vue de tant d’illégalités et de tant de scandales, et
quand ils ne peuvent faire entendre leur voix au sein de la représenta-
tion nationale, ils n’adressaient pas à V. A., en leur nom et au nom de
leurs mandataires, de justes et amères plaintes qu’ils ont jusqu’à pré-
sent dévorées.
» Fidèles interprètes des sentiments et des désirs d’un pays qui les a
honorés de sa confiance, ils recourent à V. A. pour qu’il soit mis prompt
et bonne fin aux maux qui affligent l’industrieuse et patriotique citéde
Barcelone, digne à tant de titre d’un meilleur sort. La loi, la justice, la
polilique et l’humanité demandent une mesure énergique et digne
d’une nation libre. Les ministres actuels ne peuvent pas gouverner
plus long-temps la nation. Avec eux doivent disparaître leurs mesures
inconstitutionnelles, et s’il appartient aux chambres de les accuser et de
les juger, il vous appartient, AIlesse,de leur retirer immédiatement vo-
tre confiance. Tels sont les sentiments et les désirs des députés sous-
signés. Nous espérons que V. A. les prendra en considération.
Madrid, le 25 décembre 1842.
Signé. Petro Mata, Joaqcim Aecorisa,
J CEN VlEAREGGT, ANTONIO VlDAL.
— On lit dans et Patriota: Un courrier extraordinaire qui vient d’ar-
river de Valence porte que le Régent, parti de Caslellon le 24, est arri-
vé le 25 à Valence, où il a été reçu avec de grandes démonstrations
d’enthousiasme.
Le Régent sera à Madrid pour le premier jour de l’an.
Le général Chacon remplacera Seoane dans la capitainerie-générale
de la capitale, et le général Zabala sera envoyé en qualité de comman-
dant en chef de la province de Valence.
— Nous ne savons pas jusqu'à quel point est prudente la grave accu-
sation que VEspectador lance contre le gouvernement français, en dé-
clarant que ce gouvernemenla recompensé sonconsu! d’avoir pris part
au soulèvement de Barcelone. Il est bien triste, en vérité, que le bien
et le mal qui se font dans notre patrie soient toujours attri ués à une
main étrangère, et que dans le moment où l’on accuse un gouverne-
ment étranger, on encense un autre gouvernement étranger par l’en-
tremise de l’accusateur. Nous repoussons, quanta nous, et l’influence
française et l’influence anglaise; mais nous ne pouvons pas être con-
vaincus , avant renseignements positifs, de l’intérêt qu’a pu avoir la
France, à provoquer l’insurrection d’une ville fabricante, qui ne fai-
sait tort qu’à l’industrie anglaise, tandis qu’en ce qui concerne l’An-
gleterre, il reste constaté que ses journaux ont défendu la mesure du
bombardement et qu’elle a pris une part active à la ruine des manu-
factures catalanes, en se mettant au service des assiégeants. (Eco.)
— On lit dans EL Patriota, du 26 :
Telle a été l’admiration produite à Paris par les portraits de S. M. et
de sa sœur, qu’a faits M. Vincent Lopez, que le Roi Louis Philippe en a
commandé deux copies à notre compatriole Lurès Lopez fils et élève
de M. Vincent Lopez. Plusieurs graveurs sont occupés à reproduire ces
deux portraits.
FRANCE.
Paris, 'à janvier. — Lundi prochain, 9 janvier, le roi ouvrira en per-
sonne la session des chambres, et prononcera le discours d’usage.
(Journal des Débats.)
— M. François, médecin, qui a été arrêté dernièrement, n’est pas offi-
cier de la Légion-dllonneur, ainsi que nous l'avons déjà dit; il n’est pas
docteur en médecine, mais simplement officier de santé. Ces renseigne-
ments serviront à ne pas le confondre avec d’autres médecins tort ho-
norables qui portent le même nom. (Moniteur parisien.)
— C’est le port de Brest qui doit fournir le personnel et le matériel
destinés à fonder un établissement aux îles Marquises. Le journal VAr-
moricain, du 31 décembre, publie une dépêche en date du 24, par la-
quelle M. le ministre de la marine ordonne la formation d’un bataillon
expéditionnaire et prescrit la manière dont ce bataillon sera composé.
Nous lisons en outre, dans VArmoricain :
Une dépêche ministérielle vient d’ordonner l’armement de deux cor-
vettes de charge destinées à porter aux îles Marquises des munitions,
des armes, de l’artillerie et 600 hommes de garnison, qui seront four-
nis par le 1er et le 2« régiments d’infanterie de marine.
La corvette l’Aube, qui vient d’entrer dans le port, sera l’un de ces
bâtiments et fait déjà ses préparatifs de départ. Nous ignorons encore
quelle sera la seconde corvette.
— On écritdeLyon que M'Bac vient d’être priéde se rendreà Bruxel-
les pour porter la parole dans l’affaire Sirey et Caumartin.
— Le Moniteur parisien publie ce soir la note suivante :
« C’est par erreur que le Moniteur universel annonçait ce matin que
le discours au nom du corps diplomatique avait été prononcé par M. le
marquis de Brignole-Sale. Cette erreur a d’ailleurs été rectifiée dans une
seconde édition que le Moniteur universel s’est empressé de nous com-
muniquer. » ........
— M. le maréchal Soult l’a décidément emporté dans le conseil et il a
élé décidé que M.Bugeaud serait rappeléafinde donner un exempleaux
officiers supérieurs qui seraient tentés d’écrire dans les journaux.
On assure que M. Martin du Nord et M. Villemain ont vivement sou-
tenu M. Soult, dont la proposition a été combattue par MM. Guizot et
Duchàtel. „ , , . ' ,'
On prétend qu’il ne sera pas donné de successeur a M. le général Bu-
geaud, et que le duc d’Aumale sera investi du commandement général
des troupes; il serait établi 4 divisions militaires qui seraient comman-
dées par 4 généraux sous les ordres du prince.
— Nous lisons dans le Rhône (Lyon), 31 décembre :
Besson est toujours impassible; il contlnueà boire, à manger et à dor-
mir avec la tranquillité apparente qù’il avait auparavant. Il a reçu,
dit-on la visite de M» Lacliaud, son défenseur, qui l’a exhorté à avoir
bon courage,lui faisant espérer que son arrêt serait cassé une secondé
fois et qu’il serait envoyé par devant une cour d’assises du Nord, ou
aucune influence contraire à sa cause ne pourrait se faire sentir.
— MM. Durand, Eck et Richard, fondeurs, rue des Trois-Bornes, vien-
nent de couler enargent, et de grandeur naturelle, une statue eii pied
de Louis XIII, par M. Rude. Celte statue a élé commandée par 51. léduo |