Full text |
LE PRECURSEUR, Vendredi 13 Janvier 1843
ché le 0 novembre dernier à Sainte-Hélène. Elle a relâché à Malaga le 9
décembre, eten est partie pour Teuton le 20 du même mois.
» La Danaïde a perdu vingt hommes pendant toute la durée de sa
longue traversée de quâtre ans. Uinq hommes se sont noyés. »
— On lit dans le Mémorial -Bordelais, du 8 janvier :
« Le gouvernement-fait construire dans ce port, par MM. Coureau et
Armani, deux bateaux à Vapeur de première grandeur, pourvus cha-
cun d’une machine de la force de 400 chevaux, et ces bateaux sonL bien
près d'être terminés. Ils sont destinés à Taire un service régulier de
Marseille à Alexandrie et retour. On leur a donné des noms du pays vers
lequel ils doivent bientôt se rendre : le Mil et. le Louqsor. La mise à l’eau
de ces élégants navires ne peut-être très éloignée. »
— On écrit de Bordeaux, 7 janvier :
Dans l’avant-dernière nuit, un ouragan terrible est venu Tondre sur
notre ville. La pluie tombait par torrents, le vent soufflait par raffales
avec une violence inouïe et a occasionné sur la rivière un sinistre con-
sidérable.
Une vingtaine de bateaux du Quercy, chargésdevin.étaientamarrés
les uns auprès des autres. La tempête en les faisant s’entrechoquer, a
déterminé la rupture des amarres, et alors ils se sont en allés en dérive,
la plupart coulant bas, et tous fortement endommagés.
Aux crix poussés par les marins qui les montaient, plusieurs embar-
cations sont allées à leurs secours, mais la nuit était si sombre et le temps
si mauvais, qu’il a été impossible de procéder efficacement à leur sau-
vetage. Une partie des hommes qui se trouvaient à bord s’est jetée à la
nage et a regagné le rivage; le reste a été recueilli par les embarcations
de secours. On n’est pas encore bien fixé cependant, sur l’étendu du si-
nistre, et on ignore si tout le monde est parvenu à se sauver.
Quant aux bateaux, ils ont tous sombré.
— Bulletin de la bourse. — Les cours de la rente se sont assez bien
soutenus, mais le mouvement de hausse d’hier s’était arrêté, quoique le
ministre des finances ait annoncé qu’il n’y aurait pas lieu d’avoir re-
cours à un nouvel emprunt II est vrai que d’un autre côté on ne regar-
dait pas le chiffre du budget comme très satisfaisant.
La rente 3 p. c. a fait 79-30 et 79-40 pendant la première partie du
parquet, et elle est tombée ensuite à 79-30 pour la clôture. Le 5 p. c. a
fait 120-40 et 120-55 pour Unir à 129-50. Le 5 p. c. belge a fait 104 3|4; la
Banque belge 763.
Question des sucres
Voici le texte du projet de loi concernant l’interdiction de la fabrica-
tion du sucre indigène.
Titre 1". Interdiction de la fabrication du sucre indigène.
« Art. 1er. La fabrication des sucres indigènes de toute nature est in-
terdite, à partir du l«r septembre 1844.
n Les fabricants de sucre de betterave seront tenus de livrer aux raf-
fineries et aux distilleries, avant le 1" janvier 1845, tous les sucres non
raffinés, ainsi que les sirops, mélasses et autres produits qui seront res-
tés en leur possession.
» Art. 2. Les fabricants de sucre de betterave, à mesure qu’ils auront
terminé les travaux de la campagne, et au plus tard le l" septembre
1844, seront tenus de démonter ou déplacer leur matériel, de manière à
le rendre impropre à cette fabrication.
» Art. 5. A partir du 1" janvier 1845, les dispositions des articles 216,
217,218,221, 222, 223 et 224 de la loi du 28 avril 1816, relatives à diffé-
rents cas de fraude ou de contravention en malièrede tabac, ainsi qu’à
la désignation des agents qui peuvent constater lesdites fraudes et con-
traventions, seront applicables, suivant les cas y dénoncés, à la circu-
lation, à la possession, à la fabrication, à la vente et au colportage, soit
desjus, sirops, mélassesel sucres de betterave, soit du sucre indigène
de toute autre espèce, à l’état solide, concret ou en poudre.
n Les dispositions de l’art. 240 de la même loi. concernant le produit
des amendes et confiscations sur les tabacs seront également observées
pour les contraventions aux dispositions de la présente loi.
b Art. 4. Les raffineurs de sucre et les fabricants de sirops, de raisins
et autres sirops susceptibles d’être ramenés à l’état solide, concrets ou
en poudre, seront soumis aux visites des employés des contributions
Indirectes, et tenus de leur ouvrir à toutes réquisitions, môme de nuit,
lorsque les ateliers seront en activité, leurs usines, établissements, ma-
gasins et habitations. Toutefois, la visite des maisons d'habitation ne
pourra avoir lieu que de jour.
» Lesdils raffineurs et fabricants seront tenus, avantle 1r juillet 1844,
pour les établissements alors existants, et avant decommencer la fabri-
cation pourtout établissement nouveau, de faire au bureau de la régie
une déclaration énonçant leurs noms et prénoms, le lieu où est situé
l’établissement, la nature de leur industrie et les ustensiles qu’ils em-
ploient.
d Toute contravention aux dispositions du présent article sera punie
d’une amende de 500 fr. à 1000 fr.
o Art. 5. Les dispositions de l’ordonnance royale portant réglement
d’administration publique, en date du 16 août 1842. relativeà la percep-
tion du droit sur les sucres de betterave, à l’exercice des fabriques et
aux formalités imposées à la circulation, continueront à recevoir leur
application jusqu'au 1" janvier 1845.
» Art. 6. Les contraventions aux dispositions delà présente loi seront
constatées à la requête de l’administration des contributions indirectes,
«t punies dans les formes qui sont propres à cette administration.
Titre II. — Indemnité aux fabricants de sucre debetterave.
» Art. 7. Une somme de 40 millions est affectée au paiement d’une in-
demnité qui sera repartie entre les fabricants de sucre de betterave.
» Nul fabricant ne sera admis à prendre pari à cette indemnité, s’il
n’est reconnu, d’après les registres de la régie des contributions indi-
rectes, qu’il a fabriqué du sucre avant le D janvier 1845, avec des bet-
teraves pKfKcnanlde la récolte de 1842.
n Art. 8. La répartition de l’indemnité ci-dessus stipulée sera faite
entre les ayant-droit, proportionnellement au produit moyen en sucre,
par journée de travail, de la fabrication de chacun d’eux, constatée par
écritures des employés des contributions indirectes pendant les deux
campagnes 41-42 et 42-45.
b Douze heures de travail seront comptées pour une journée.
» Lorsque le travail journalier aura éLé prolongé au-delà de douze heu-
res, les heures formant excédant seront converties en journées de tra-
vail, en comptant chaque heure pour deux tiers d’heure seulement.
» Les jours pendant lesquels des extractions de jus n’auront pas eu
lieu ne seront pas comptés commejournées de travail.
# Art. 9. Sur l’indemnité acquise à chaque fabricant.il sera fait prélè-
vement du montant des droits dont il se trouvera débiteur. Eu outre,
les obligations par lui souscrites précédemment et non encore acquit-
tées lui seront remises en paiement pour comptant et sans escompte,
quelle qu’en soit l’échéance.
» Art. lO.Les indemnités liquidées par fe ministre destinances.en ver-
tu de la présente loi seront acquittées en obligations du trésor, paya-
bles par cinquièmes, d année en année, et portant intérêt à dater du
l«r janvier 1845, à raison de 4 p. c. par an.
« La somme nécessaire au paiement desdites obligations en capitaux
et intérêts sera l’objet d’un crédit spécial à ouvrir pour chaque exerci-
ce dans le budget du ministère des finances. >
BELGIQUE.
Bruxelles, 12 janvier.— Hier a eu lieu la séance mensuelle delà com-
mission du Musée de l’industrie; elle a vu fonctionner avec satisfaction
les machines électrogalvaniques de M. Poldyore Lippens, dont elle a
demandé au ministre la nomination officielle, en qualité de mécanicien
du Musée. (Panai.)
— lia été procédé mercredi au gouvernement de la province du Bra-
bant à l’adjudication publique de la fourniture de divers objets néces-
saires à la masse d’habillement des employés subalternes de l’adminis-
tration des chemins de fer en exploitation.
Pour le premier lot, de 100 à 1,000 blouses en toile grise, M Hagel-
slach,marchand à Bruxelles,a soumissionné le plus bas, à raison de 5 fr.
50 centimes par blouse.
Pour le 2e lot, de 1,000 à 1,500 mètres de drap bleu, croisé, c’est M.
P. H. Paulis-Dequinze, de Verviers, qui a soumissionné le plus bas, fr.
10 631e mètre dé drap.
Pour le 5e et 4« lots, consistant en drap bleu dit de troupe, et en frise
bleue, c’est encore le même qui a soumissionné le plus bas à raison de
10 francs 17 centimes pour l'étoffe frise bleue, et 7 francs 37 cent, pour
le drap de troupe.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 12 janvier. — présidence de m. raikem.
Sommaire.— Analyse des pétitions. — Suite de la discussion des articles
du budget des travaux publics.
La séance est ouverte à une heure par l’appel nominal, la lecture du
procès-verbal et l’analyse des pétitions.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget des tra-
vaux publics.
On en est resté à l’article 3 du chapitre 2. Service des canaux de Gand
au Sas de Gand, de Maestricht à Bois-le-Duc, de Pommereuil à Antoing,
et de la Sambre, 595,812 fr. 50 c.
M. sigart. Je demande la parole pour une motion d’ordre. La discus-
sion qui s’est élevée hier, et qui parait devoir continuer aujourd'hui,
est susceptible de nous faire perdre beaucoup de temps inutilement,
puisqu’elle ne peut avoir de résultat immédiat. Il me parait que M. le
ministre pourrait mettre fin à ce débat, s’il voulait nous déclarer qu’en
ce qui concerne le canal de Mons à Condé, l’honorable M. Mulou n’a pas
été le traducteur de la pensée du gouvernement. J’espère que M. le mi-
nistre restera étranger à toutes ces petites passions de localités, et je
désirerais qu’il voulût bien nous faire connaître quelles sont ses inten-
tions à cet égard.
m mu,oc. La question qui nous occupe n’est ni oiseuse ni inutile, je
la regarde au contraire comme très importante. Je sais bien qu’elle ne
peut avoir en ce moment une solution quelconque, mais elle aura tou-
jours ce résultat que le gouvernement sera éclairé sur ce qu’il devra
faire. L’honorable préopinanta demandé si j’avais été le traducteur de
la pensée du gouvernement. Je regrette quede telles paroles aient été
prononcées. Depuis que j’ai l’honneur de siéger dans cette chambre,
j’ai eu plusieurs fois l’occasion de prouver que je n’étais le traducteur
que de ma propre pensée. L’honorable membre a parlé aussi de petites
passions. Je proteste contre ces expressions, je ne suis jamais guidé par
les petites passions. Si les intérêts de la province du Hainaut doivent
être un peu lésés parla question de la reprise du canal de Mons à Condé,
je ne m’en suis pas occupé, je n’ai envisagé que l’intérêt général.
m. le président. M. Sigart a proposé de clore la discussion...
m. sigart. Non. j’ai demandé que le gouvernement voulût bien s’ex-
pliquer.
m. DESMAiziÈRES, ministre des travaux publics. Je désire ne m’expli-
quer que quand la discussion aura encore continué.
La discussion continue.
m. pirmez. La question qui vient d’être soulevée nedoit pas être exa-
minée par le gouvernement sous le point de vue du strict droit, mais
bien sous celui de l’équité, et il se convaincra que l’équité s’oppose à la
mesure conseillée pour le Hainaut.
m. MAi.or cite le décret qui a ordonné la construction du canal de
Mons à Condé, au moyen de centimes additionnels imposés à quelques
départements;il en tire la conséquence que ce canal n’appartient pas à
la province du Hainaut. Il demande que le gouvernement fasse un rap-
port sur cette question avantles budgetsde l’année prochaine.il déclare
que si ce rapport n’était pas présenté, il proposerait au budget de l’an-
née prochaine un amendement qu’il s’abstient de présenteraujourd’hui,
pour que l’Etat reprenne possession dece canal.
m. doi.ez. Chaque année, à l’occasion du budget des travanx publics,
nous voyons les diverses provinces réclamer des faveurs; aujourd’hui
nous sommes en voie de progrès. Dans les années antérieures, chacun
réclamait des avantages nouveaux pour sa localité; c’est une sollicitude
assez légitime que j’étais peu disposé à blâmer. Aujourd’hui quel est le
progrès qui se manifeste?On ne se borne plus à réclamer quelque bien-
fait nouveau, les députés de certaines provinces, carje ferai remarquer
que ceux qui ont parlé dans cette question appartiennent aux Flandres,
viennent demander que l’on prive une autre province de l’avantage
dont elle jouit. C’est là un progrès dont je ne féliciterai pas la chambre,
ni ceux de ces membres qui font introduit ; il ne peut être productif
d’heureux fruits pour la généralité du pays.
L’honorable SI.Matou vous a donné lecture du décret quia organisé
la création du canal de Mons à Condé,mais quelle conséquence aurait-il
dû en tirer ? Que c’est à tort qu’il prétend que ce canal appartient à
l’Etat; pour qu’il appartienne à l’Etat, il aurait fallu qu’il eût été créé
avec lesfonds de la caisse commune de l’Etat. Or,que résulte-t-il du
décret dont on vous a donné lecture ? Que le canal a été créé par des
centimes additionnels imposés à quelques départements , et auxquels
l’Etat a annexé un subside.On ne pourrait donc inférer dece décret que
les droits respectifs des départements qui ont contribué à cette création.
Le gouvernement précédent a dépossédé la province du Hainaut de
ses routes; mais en compensation,il lui laissait son excédant sur le pro-
duit des barrières. Le gouvernement belge a enlevé cet avantage en
faisant tourner le produit des barrières au profit de la généralité du
pays. Le gouvernement précédent, en nous dépouillant de nos routes,
nous avait laissé en compensation le produit du canal de Mons à Condé.
M.Malou voudrait que le gouvernement reprîtau Hainaut le produit du
canal sans lui rendre le produit de ses roules. Je demande s’il y a équité
à provoquer de la part du gouvernement une semblable mesure.
m. vandeneynden soutient que la propriété de l’Etat sur le canal est
incontestable.
m. le ministre des travaux publigs. Le gouvernement pense aujour-
d’hui comme il pensait en 1837,que la reprisede de ce canal doit se faire
dans un temps plus ou moins rapproché; mais il y a à l’égard de celte
reprise une question d’équité à examiner, car on ne peut méconnaître
que la province du Hainaut est une de celles qui ont fait jusqu’ici les
plus grands sacrifices pour l’exécution des travaux publics, non-seule-
ment dans l’intérêt particulier de cette province, mais dans l’intérêt gé-
néral du pays.
m. dures aîné appuie les observations de M. Dolez, etsoutient qu’il y
aurait iniquité à reprendre le canal de Mons à Condé-
M. cooi.s appuie l’opinion de M. Malou. — Cet incident n’a pas d’autre
suite.
m. VANOERHEYDEN demande que le chiffre 43,000 fr. demandé pour le
Demer soit porté à 100,000 fr., les rives de cette rivière ayant besoin de
réparations urgentes.
n. le ministre des travacx publics déclare que le chiffre de 45,000 fr.
suffira pour les travaux qui peuvent être exécutés en 1843.
Le chiffre de l’art. 5 est adopté.
Art. 4. Service du Canal de Bruxelles à Charleroi, 121,056 fr.— Adopté.
Art. 5. Service de l’Escaut, 88,900 fr. — Adopté.
Art. 6. Service de la Lys, 50,911 fr. 50 cent. — Adopté.
Art. 7. Service de la Meuse dans les provinces de Liège et de Namur,
238,380 fr.
m. Divin s’étonne que le gouvernement demande un crédit extraor-
dinaire de 200,000 fr. pour la Meuse, alors qu’il résulte du rapport de M.
Vifquin. que les travaux qu’on se propose de faire sont condamnés à
l’avance, et ne produiront pas les résulta s qu’on doit en attendre. 11
pense que le meilleur moyen d’encourager la navigation de la Meuse,
ce serait de supprimer les péages sur ce fleuve. En conséquence, il pro-
pose un amendement qui a pour but : 1° de réduire à 124,000 fr. les
200,000 fr. demandés pour les travaux d’amélioration de la Meuse; 2° de
supprimer les péages établis sur la Meuse, et qui ont été évalués pour
les trois provinces a 70,000 fr.; 5° enfin d’insérer dans la loi des dépenses
du royaume que les péages à percevoir pour la Meuse sont abolis et ces-
seront d’être perçus à dater du jour de la promulgation de la loi.
m. le ministre des travaux publics annonce que c’est la dernière
fois qu’il demande ce crédit, et que pour la session prochaine il présen-
tera un plan général pour l’amélioration de la Meuse. Quant aux criti-
ques faites par M. Vifquin sur l’ensemble des travaux à faire, c’est une
opinion isolée que cet ingénieur pourra faire valoir dans le conseil des
ponts et chaussées,mais à cette opinion on peut en opposer d’autres,et
les ingénieurs qui ont été consultés ont émis une opinion favorable aux
travaux qui ont été exécutés jusqu’à présent.
u. fleussu, bien loin de demander une diminution du chiffre, aurait
plutôt réclamé une augmentation, car ce qu’il faut maintenant et sur-
tout, c’est que la Meuse soit navigable, et certes aujourd’hui elle ne l’est
pas. Quant à la suppression des péages, il est certain que les bateliers
en seraient fort satisfaits, mais cela ne donnerait pas plus d’extension à
la navigation ; il faut avant tout que le fleuve soit navigable.
m. dei.fosse parle dans le même sans.
L’amendement de M. David est mis aux voix et rejeté.
L'article 7 est adopté.
Art. 8. Service de la Meuse dans le Limbourg, 150,000 fr. — Adopté.
Art. 9. Service de la Dendre, 18,496 fr. 50 c. — Adopté.
Art. 10. Service de la Dyle, du Ruppel et du Demer, 5,900 fr.—Adopt.
Art. 11. Travaux aux rivières navigables de second ordre, frais d’é-
tudes et de levées de plans, instruments, 45 mille fr.
m. teeters engage le gouvernement à activer le plus possible les
études à faire.
I L’article est adopté.
I Art. 12. Travaux à faire pour obvier aux inondations de la vallée de
la Senne, 43,881 fr 94 c. — Adopté.
Art. 13. Première moitié de la part de l’Etat dans les travaux d’amé-
lioration de la navigation de Bruges vers Dunkerque et de l’écoulement
des eaux, 144,120 fr. — Cet article est adopté.
Art. 14. Canaux de Gand à Ostende dont l’Etat reprend l’administra-
tion à partir du 1r janvier 1843, 40,751 fr. — Adopté.
Art. 15. Confection et entretien des bacs et bateaux de passage, 20
mille francs.— Adopté.
Art. 10. Service des Polders, 26,000 fr.
m. osy réclame le réendiguement du polder de Lillo, et appelle toute
la sollicitude du gouvernement sur cette importante question.
m. cogels appuie ces observations, et fait remarquer qu’il y a une
question d’humanité qui doit dominer toutes les observations, c’est la
position malheureuse des habitants de ce polder.
m. le ministre des travaux publics déclare qu’il activera le plus qu’il
pourra l’enquête qu’il a ordonnée.
L’article est adopté.
Art. 17. Ports d’Ostende et de Nieuport, et côte de Blankenberghe
965,756 fr. 15 c. - Adopté.
Art. 18. Phares et fanaux 1.000 fr. — Adopté.
Art. 19. Entretien et réparation des hôtels, édifices et monuments de
l’Etat 34,000 fr. — Adopté.
Art. 20. Constructions nouvelles et travaux d’amélioration, 21,000 fr.
— Adopté.
Art. 21. Traitement des ingénieurs et conducteurs, frais de bureau,
et des ponts et chaussées, 455,000 fr. — Adopté.
La séance est levée à 4 heures. — Demain séance à midi.
ANVERS, 13 JANVIER.
Le Moniteur publie la loi qui approuve la convention de commerce
entre la Belgique et l’Espagne.
— Par arrêté royal du 9 janvier, la Société de la Providence est auto-
risée, sous certaines conditions, à établir à Marchiennes-au-Pont, un
haut-fourneau et quarante fours à coke.
— Le major d’état-major ltenoz vient d’être adjoint à la division de
grosse cavalerie en qualité de chef d’état-major du général comte d Hane
de Sleenhuyse.
— Par arrêté ministériel du 9 de mois, M. Willmar est nommé ingé-
nieur dans la province du Brabant,et M. Gerardot de Sermoise est pro-
mu aux mêmes fonctions dans la province de Liège.
— Par arrêté de M. le ministre de l’intérieur , du 6 de ce mois, MM.
J.-F. de Bruyn, docteur en médecine et en chirurgie, à St.-Trond, et
Vandercapellen , pharmacien, à Hasselt, ont été nommés, le premier
président, et le second secrétaire de la commission médicale de la pro-
vince de Limbourg pour l’année 1845.
— On écrit de Gand : Une scène qui rappelle le premier chapitre des
Mystères de Paris s’est passée dimanche soir, dans un estaminet de la
rue de Bruges. Le nommé Maes, déjà maintefois condamné par voies
de fait et sévices, et qui était la terreur de tous les habitués de l’endroit,
après avoir fait de nombreuses victimes, a rencontré cette fois le bras
vigoureux d’un anglais qui l’a terrassé. Toutefois ce n’est que par l’in-
tervention des veilleurs de nuits, secondés eux-mêmes par la force ar-
mée, qu’on est parvenu à le conduire à l’Amigo.
— On écrit de la même ville : On voit fleurir en ce moment dans
les serres de M. Alex. Verschaffelt, jardinier en celte ville, le Dendro-
bium nubile et la Lœlie Berkeriana, deux orchidées de la plus rare beau-
té. C’est pour la première fois que ces plantes, dont la croissance et la
floraison offrent tant de particularités remarquables, ont atteint à Gand
ce degré de culture.
— On écrit de Bruges, 12 janvier :
Avant-hier, vers une heure de l’après-midi, est venu échouer au Paer-
de-Markt, un navire que l’on suppose être un brick anglais. Comme il
faisait un temps affreux, on avait conçu des craintes bien sérieuses qu’il
nese perdît totalement.cependant à fétonneraent des personnes accou-
rues pour porter secours au navire, on l’a vu se dégager delà côte à la
marée montante, et se diriger vers l’embouchure de l’Escaut.Quelques-
uns prétendent l’avoir vu sombrer en mer, mais ce n’est qu’un bruit
très peu croyable.
— On écrit de Verviers, 9 janvier : Sont arrivés àVerviers et descen-
dus à l’Hôtel des Pays-Bas, MM. Smits, ministre des finances; le comte
Duval de Beaulieu, sénateur; sir Hamilton Seymour, ministre d’Angle-
terre; le comte de Dietrichstein, ambassadeur d’Autriche; Arnould, di-
recteur de l’administration des finances, et M™» la marquise deConllans,
née princesse de Croy.
— On assure de source certaine que le roi de Prusse a chargé un des
architectes de Berlin de faire construire à Sans-Souci un théâtre grec
sur lequel on présentera en plein jour et à ciel ouvert, les chefs-d’œuvre
des anciens classiques de la Grèce.
— On lit dans le Journal de La Haye :
Samedi dernier vers six heures et demie du soir , un violent coup de
tonnerre a mis la ville de Groningue en émoi. Un instant le faîte de la
tour de l’église S<-Martin a scintillé de flammes électriques; c’était la
foudre qui était tombée sur la tour et qui heureusement a pris la direc-
tion des chaînes du paratonnerre. Plusieurs personnes et même la sen-
tinelle de la grand’ garde crurent que le feu était à la tour et donnèrent
l’alarme qui répandit une terreur panique, surtout dans l’église où les
fidèles étaient rassemblés et d’où ils se précipitèrent tumultueusement,
sans qu’il en soit résulté toutefois quelque accident. L’éclair a été suivi
immédiatement d’un coup de tonnerre qui avait la force d’explosion
d’une pièce de grosse artillerie et, presque au même moment, on a vu
un gros globe de feu tomber sur la tour et suivre le paratonnerre. Des
personnes, sorties de leur maison, sept minutes après le coup de ton-
nerre, ont encore vu les flammes électriques qui s’étaient attachées à la
girouette et aux ornements en fer du faîte de la tour et c’est ce qui a
fait croire que toute la tour était en feu.
— Nous avons sous les yeux un journal américain dont la dimension
effraierait certainement notre directeur des postes. Ce journal a 4 mè-
tres de haut et 3 mètres de large. Il est imprimé aux deux tiers en ca-
ractères microscopiques, et contient presque autant de lettres que
l'Histoire de la Dévolution, par M. Thiers.
Qn nous écrit de Milan, le 5 janvier, que toutes les difficultés, qui s’é-
taient élevées relativement à la construction du chemin de fer dans la
Lombardie, se trouvent applanies etqu’on allait immédiatement mettre
la main à l’œuvre. C’est ce chemin de fer qui doit contribuer à relier les
villes de Milan avec Venise et Turin.
Des lettres particulières, reçues à Rotterdam, portent que, le 9 sep-
tembre dernier, il a éclaté de nouveau, à Soerabaya, un violent incen-
die qui a réduit en cendres neuf cents maisons, parmi lesquelles quatre
cents en maçonnerie et couvertes en tuiles. On ne connaît pas encore
d’auLres détails, mais on croit pouvoir assurer que la Société de com-
merce n’a pas essuyé de pertes dans ce nouveau désastre.
La ville de Hambourg vient d’éprouver des sinistres commerciaux
qui lui rappellent les pertes qu’elle a éprouvées par suite du terrible
incendie de l’année dernière. Une maison de Stockholm a fait fail-
lite pour huit millions trois quarts de francs, et menace d’entraîner
dans sa chute plusieurs maisons hambourgeoises. Une maison de Ham -
bourg, faisant des affaires avec l’Angleterre, a aussi manqué pour une
somme considérable.
Le Handelsblad contient une lettre de Java à la date du 50 août, qui
porte que le commerce dans cette île n’est pas très animé. Il y a sur-
abondance de toileries au marché ainsi que de tous les articlesd’impor-
talion. Quant aux produits de Java, ils sont également en baisse, mais
pas assez cependant pour les expédier avec profit à la mère-patrie. Le
café est de 21 à 22 fl.; l’indigo de 2 à 5 fl.; le sucre de 10 à 12 fl.; les cuirs
de 42 à 45 fl., les 20 pièces; le riz de 70 à 9011. le Koyang.
Diplomatie. —~ La Belgique et In Russie.
Le correspondant bruxellois de la Gazette d'Augsbourg, mande à ce
journal sous la date du 2 janvier :
« Un des objets dont notre gouvernement, s’occupe le plus en ce
moment, c’est de renouer des rapports diplomatiques avec la Russie.
Tant que les relations diplomatiques entre le cabinet de St-Pélers-
bourg et le gouvernement belge, qui sont troublées depuis plus de
trois ans, ne seront pas rétablies, la Belgique se voit, pour ainsi dire,
contrainte de chercher un point d’appui dans l’Ouest.
Mais le dernier rapprochement vers la France a rencontré dans les
cabinets de l’Europe une opposition si prononcée, que la Belgique est
endroit de compter sur leur médiation à St.-Pétersbourg pour réta-
blir des relations amicales avec la Russie, d’autant plus que les énergi-
ques représentations des puissances opposent des obstacles presqu’in-
surmontables au rapprochement avec la France.
S’appuyant là-dessus, notre cabinet vient de s’adresser à l’Angle-
terre, à l’Autriche et à la Prusse, afin de rétablir, par leur entremise, les
relations diplomatiques entre la Belgique et la Russie, et ces trois puis-
sances ont bien accueilli ses ouvertures. Il parait que les négociations
à ce sujet se concentreront à Londres, où, espère-t-on, les efforts de ces
trois puissances pourront amener M. de Brunow, et par celui-ci, la
cour de Russie a des sentiments de conciliation. »
Une lettre pastorale de l’évêque de Liège annonce que, conformé-
ment à la convention conclue le 18 juin 1827, sous le nom de Concordat,
entre le souverain pontife Léon XII et le roi des Pays-Bas, laquelle avait
réglé que le diocèse de Liège aurait pourcirconscription territoriale les
provinces entières de Liège et de Limbourg, et le diocèse de Namur
tout le grand-duché de Luxembourg et delà province entière de Na mur,
une bulle apostolique datée du 16 octobre 1842,décide : l°que les pa-
roisses de Ben-Ahin, Borsu, La-belle-Maison,Les-Avins,Marchin, Paithe,
Vyle, Ocquier, toutesdela province de Liège, sont distraites du diocèse
de Namur, pour être réunies au diocèse de Liège ;
2» Que les paroisses de Forville, Hingeon, Franc-Warct, Namèche,
Pontifias, Biervvart, Vesin et Hemptinne, sont distraites du diocèse de
Liège, pour être réunies au diocèse de Namur, ainsi que celle de Viel-
Salm (cure primaire),Commenster. Ville-du-Bois, Arbrefonlaine, Beho,
Bovigny. Grand-Hailleux, Ourte, Salm-Chateau, Bornai, Harre, St-An-
toine, Izier, My-Ville, Villers-Sainle-Gertrude, appartenant à la province
de Luxembourg.
Le nombre des docteurs en médecine résidant à Paris au l'janvier
1845 s’élève à 1,425; il était en 1841 de 1,560; en 1839, de 1,310; en 1836,
de 1,220; en 1835, de 1,090. Il y a donc depuis dix ans une augmentation
de 333 docteurs, chiffre qui n’est pas en proportion avec l’accroissement
de la population de la capitale. Cette population étant évaluée à 950,000
âmes, et le nombre des praticiens exerçant, y compris 170 officiers <lr
santé, étant de 1,593, il en résulte qu’il y a un médecin pour 500 liai i
tants. Dans les départements, la proportion est généralement d’un n :
decin pour 1,200 âmes. Les honoraires des médecins les plus en reiu n |