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mentation à laquelle il fait le procès est pour les écono-
mistes l'indice de la prospérité. Mais ce sont là des points
incidentels. , . ,, , ..
M Le Hardy a émis une doctrine tellement étrange
que j’ai dû relire les Annales parlementaires pour m’assu-
rer sij’avais bien compris. Il prétend que les classes pau-
vres participent pour les 5/6 à l’impôt, et que le sixième
de la population seul en profite.
L’orateur cite le passage du discours de M. Le Hardy ou
l’honorable membre développe cette idée,
i J’ai été, dit-il, stupéfait en entendant ce roman, lequel
prend une tournure de plus en plus étrange. Pour l’hono-
rable membre, l’Etat devrait être une sorte do sqciété com-
merciale où chacun retire une quantité de dividende pro-
portionnée à sa mise. , .
MTel n’est pas le caractère de l’impôt; on le paie non par
spéculation, mais en acquit d’un devoir. Les sauvages seuls
iren paient pas. L’impôt doit être payé pour que 1 Etat
accomplisse ses devoirs vis-à-vis de la masse de la popu-
lation, et je vous demande si ce n’est pas ainsi que l’on
agit en Belgique. .
M. Le Hardy se plaint de n avoir pas assezde temps pour
examiner le budget des voies et moyens. Cependant le bud-
get est déposé depuis plus de neuf mois.
M. Le Hardy examinant la part de chaque citoyen dans
les bienfaits de l’Etat, ne compte absolument que ce qui
est payé aux fonctionnaires, lesquels font, dit-il, un admi-
rable placement, comme c’est le cas pour la famille qu’il a
citée et qui paie 6000 fr. d’impôts pour recevoir 30,000 fr.
Mais de ces 30,000 fr. que reçoit cette famille féconde en
employés il faut déduire, outre les 6,000 fr., les impôts
indirects qu’elle paie. De plus, M. Lehardy oublie tout
simplement de compter que cette famille donne son temps
à l’Etat, car les employés ne sont pas payés pour ne rien
faire. Je trouve que cette famille fait un détestable place-
ment. .
La classe privilégiée profite du chemin de fer, mais les
classes pauvres en profitent aussi, et grâce au chemin de
fer elles voyagent à meilleur marché, comme M. le minis-
tre de l’intérieur le disait il y a quelques jours.
La vérité est que l’Etat rend à chaque citoyen beaucoup
plus qu’il ne lui prend. M. Le Haray prétend que les fa-
milles d’ouvriers paient des centaines de francs. Cela me
paraît fort, mais admettons le chiffre et voyons si les
ouvriers admettraient, pour économiser cet argent, la sup-
pression des bienfaits de l’Etat. Plus de chemins de fer, de
postes, de défense nationale, c’est à dire de sécurité, plus
d’écoles.
Nous étions en 1830 dans un état de barbarie sous le
rapport des postes ; on devait chercher dans les villages
importants ses lettres dans les bureaux. Tout cela est
changé et beaucoup d’autres choses encore. Celui qui re-
noncerait aux bienfaits de l’Etat pour économiser quelque
argent prouverait qu’il ne connaît guère l’économie poli-
tique.
Dans le système de M. Le Hardy, le contribuable devenu
actionnaire aurait le droit de dire : Je ne voyage pas, donc
il ne me faut pas des chemins de fer ; je n’écris pas, il ne
me faut pas de postes ; je ne plaide pas, il ne me faut pas
de tribunaux; je ne crois pas à l’utilité des armées,ou même,
—comme l’a dit M.Le Hardy,qui nous dit s’être défendu lui-
même à New-York contre un voleur, — je compte sur la
force de mes poignets. — Donc il ne faut pas de budget de
la guerre. Et ainsi il ne me convient pas de payer l’impôt.
Voilà le système.
La Belgique a perdu, sur son capital-papier, un million.
Je ne sais si cela est vrai ; mais si cela est exact, prenez-
vous en, non pas à l’Etat, mais à ceux qui émettent ce pa-
pier. L’Etat n’en peut, car il est impuissant à empêcher
le mal et on lui enlèvera sans doute le droit d’autoriser
la création de sociétés anonymes. Quant à nos fonds pu-
blics, ils sont au-dessus du pair.
Il ne faut donc pas s’en prendre à l’Etat. L’Etat doit pro-
duire le plus de bien possible, au meilleur marché possible.
Voilà la vraie théorie
Les honorables membres qui siégeraient sans doute en
Angleterre aussi sur les bancs de l’opposition, doivent au
moins reconnaître chez nous que depuis 1840 la quotité de
i’impôt n’a pas augmenté. Il y a sans doute des réductions
possibles, et j’appelle de tous mes vœux le moment où je
pourrai les voter. Seulement je n’admets pas que le citoyen
soit lésé quand il n’est pas inscrit sur le grand livre’de la
dette publique.
m. de theux fait remarquer que si les communes ru-
rales profitent du fonds communal, elles contribuent aussi
à le former parce qu’elles paient en grande partie les im-
pôts de consommation.
La discussion générale est close. La Chambre passe à la
discussion des articles.
Article 1er. Impôt foncier.
m. moncuecr se plaint de la façon dont la péréquation
cadastrale a été faite dans la province de Namur.
L’article est adopté.
Droits de débit de boissons alcooliques.
m. de theux. Le produit de cet impôt augmente tous les
ans de 45,000 fr., et il en résulte que le corps électoral aug-
mente d’autant. Ja demande que ces impôts deviennent des
impôts communaux ou provinciaux pour qu’ils ne comp-
tent plus dans le cens électoral.
m. frère-ohb an, ministre des finances. Je ne pense pas
que la Chambre soit d’aTis de rouvrir la discussion sur le
débit des boissons alcooliques. Le droit électoral n’a rien
de commun avec l’impôt, à moins que vous ne prétendiez
qu’on multiplie les cabarets uniquement pour acquérir le
droit électoral.
La question desavoir si le droit en question est un impôt
direct à été tranchée depuis longtemps. En 1849, la Cham-
bre à vidé cette question. L’impôt est direct sans conteste
possible.
Vous prétendez que le nombre des cabaretiers a une in-
fluence décisive sur les élections et que tous les cabare-
tiers agissent dans notre sens. Cela est une erreur ; je crois
ne pas me tromper en disant que les voix se partagent, et,
en vérité, je crois qu’il y a plus de cabaretiers de votre
côté.Prenez y garde, vous risquez d’y perdre une partie de
votre influence.
Cela est si vrai que le plus grand nombre des cabarets
est à la campagne, et dans beaucoup de contrées je crois
que le cabaret qui serait interdit par le curé ne pourrait
subsister. (Protestation de M. de Borehgrave).
u. le président . M. de Borehgrave, n’interrompez pas.
m. frère-orban, ministre des finances. Dans ma con-
viction le nombre des cabaretiers et la taxe n’ont aucune in-
fluence sur les élections générales ou provinciales. Dans
les élections communales il pourrait y avoir quelque chose
ûb vrai dans ce que vous dites.
H pourrait, en effet, se faire que des cabaretiers aient
une influence exagérée. Cette question est à examiner ; et
là, nous ne sommes pas liés par la contribution.
Une enquête a été faite sur la question de l’abus des bois-
sons alcooliques. J’ai examiné avec grand soin ce travail,
ot dans ma conviction on n’a obtenu dans aucun pays des
résultats satisfaisants en employant des moyens directs,
Les seuls moyens efficaces ont été les moyens indirects,
la diffusion de l’instruction.
m. coomans. Il y a une contradiction assez grossière dans
ce a«’a dit M. le ministre. Il veut bien admettre les caba-
rettera dans le grand corps électoral, dans celui pour lequel
11 faut le plus de garanties, et il l’exclut du corps électoral
communal.
Je maintiens qu’il y a une corrélation très grande entre
le droit électoral et la vente des boissons alcooliques, puis-
que Ion sera obligé de déterminer un minimum de vente
pour obtenir ce droit. C’est ainsi que M. le ministre des
finances, si adversaire de l’ivrognerie, forcera à la con-
sommation.
U faudra déterminer le nombre de verres de schnick
qu on aura introduits dans le gosier du public.
Les cabarets se multiplient de façon à permettre de se
livrer beaucoup mieux à l’ivrognerie. Dans beaucoup de
hameaux où il fallait pour se solder se rendre au village
on trouve des cabarets par douzaines.
M. le ministre dit que les cabarets sont pour nous, tant
mieux : en ce cas je serais heureux de donner l’exemple
d un sacrifice sur l’autel-de la patrie. Mais si l’argent doit
etre la base du droit électoral, pourquoi maintenez-vous
dans le corps électoral 12,000 cabaretiers, tandis que vous
en expulsez 150,000 fermiers.
■ Si. comme le dit M. le ministre des finances, les cabare-
tiers sont de notre côté, pourquoi ne vous empressez-vous
pas de les supprimer ?
flusieijrs voix. A demain.
loUendam’miniStre deS ^nances> dépose des projets de
1° A rendre disponible en 1869 le crédit alloué en 1868
pour la fabrication des monnaies divisionnaires
2° A supprimer la nécessité de la signature des gouver-
neurs pour rendre exécutoires le recouvrement des cotes
des contributions directes.
M. le ministre prie la Chambre de s’occuper le plus tôt
possible de oe dernier projet qui supprime une formalité
inutile et de le voter si possible avant le lr janvier.
La séance est levée à 5 heures.
Demain, séance publique à 2 heures.
ANVERS, 3 décembre.
AVIS. — Le steamer City of Buenos-Ayres de la ligne
postale entre Anvers et le Brésil, quittera notre port
demain après-midi, en destination de Rio-Janeiro.
Les lettres, destinées pour ce steamer, devront être
rendues à bord,demain matin, au plustardà 11 heures.
En vente : L'homme préhistorique. Compte-rendu
des trois lies conférences de M. Cari Vogt, sur 1 origine
de l’homme. Prix : 25 centimes par livraison.
Aux guichets: Rempart du Lombard, 46; rue Haute,
16, et rue Hochstetters, 21, à Anvers.
On expédie en province contre timbres poste. — Le
compte-rendu des 4me et 5me conférences est sous presse.
Les admirateurs du talent et de la science de M. Vogt
apprendront avec plaisir que son portrait vient d’être
mis en vente chez M. Dupont. Sorti des ateliers de
l’excellent photographe anversois, ce portrait est
extrêmement bien réussi.
Hier après-midi un terrible accident qui aurait pu
causer les plus grands malheurs, est arrivé à une mai
son en construction au Boulevard Léopold. Ce bâti-
ment est sur le point d’être achevé ; la maçonnerie est
faite ; il ne restait plus qu’à placer les pierres de taille
du balcon et des fenêtres. On y travaillait hier.
Le placement d’une première pierre avait eu lieu ;
la seconde était hissée à une hauteur d’environ 10 mè-
tres. Dix ouvriers, maçons, plafonneurs et charpen-
tiers, y étaient employés. Encore quelques tours de la
grue et le placement allait être accompli, lorsque les
cabestans de la grue se brisèrent. La lourde masse tom-
ba sur un échafaudage dont les supports cédèrent et les
dix ouvriers furent précipités pêle-mêle de toute la
hauteur jusque dans la cave. Quelques personnes cou-
rageuses, parmi lesquelles on nous signale M. Oscar
Fauquet, lieutenant des pompiers volontaires de Ber-
chem, descendirent immédiatement dans la pave et
bientôt on eût le bonheur de voir remonter cinq ou-
vriers, ne portant que de légères blessures. Les cinq
autres furent montés à leur tour et on put constater que
quatre d’entre eux, quoique grièvement blessés,
n’étaient pas en danger de mort. Le cinquième avait
les jambes cassées en trois endroits, ainsi que l’épine
dorsale. Après avoir reçu les premiers soins de
M. Florens,' nouveau médecin de Berchem, ils furent
transportés à l’hôpital. Ce matin on désespérait de
pouvoir sauver le cinquième blessé.
— La personne qui a perdu une voilette noire au
Gymnase-Happel, dimanche dernier, peut la réclamer
au bureau du journal.
Renseignements météorologiques transmis par l'observa-
toire de Paris.
Matinée du 3 décembre.
40 Greeneastle; 50 Penzance, Scarborough; 55 Bil-
bao, Dunkerque, Skudesnas, Stockholm, et 65 Italie;
depuis hier matin 14 ou 15 mill. de baisse en Irlande.
Une bourrasoae passe rapidement au N. de l’Angle-
terre. Sur la Manche de S. vents de S. O. forts pen-
dant un instant, sont probables, N.-O. modérés, hou-
leuse à Vabntia S.-O., faible et belle à la Corogne.
Nous apprenons que la société des Qui Quis organise
pour samedi prochain, 5 décembre, à 9 heures, une
soiree musfcale au local de la société [Hôtel de France,
place Deniers). Ce concert sera donné au profit d’une
eT1fants en bas-âge, dont la situation
est tout-à-fait digne de sympathie.
„ Cercle des Qui Quis est, on le sait, un des plus
fermes appuis de la Crèche Marie-Henriette, et, nous
avons eu plus d une fois l’occasion de le féliciter de son
zèle philanthropique.
M’ Carl Vogt- ~ Le succès obtenu
par M. Cari Vogt dans ses conférences scientifiques sur
Préhistorique n’a fait qu’augmenter. Un public
r«mtIeiUX Jes a. suivies assidûment. Le célèbre natu-
des faL lu?,di Prochain par la synthèse
et par TexnoS a ées qu 1 a-Présentés jusqu’à présent,
des conclusions qu’il en tire sur l’ori-
gine même du genre humain.
FAITS DIVERS.
Or. lit dans la Meuse :
Halles à la Criée. — La foule continue à se porter à la
Halle de la place Chéravoie où affluent des denrées de toute
espèce. La bonne qualité des objets qu’on y achète, leur
bon marché relatif, expliquent suffisamment cette af-
fluence. De plus, chaque servante recevant arec son achat
un bulletin de prix, il devient impossible de faire désor-
mais danser l’anse du panier. On peut se procurer à la
Halle de la viande de bœuf de fr. 1-34 à 1-50 dans les meil
leurs morceaux ; le porc s’est vendu le 2$, de fr. 1-60 à fr.
1-76 le kil. ; les gigots de mouton, de fr. 1-50 à 1-66 le kil. ;
las morceaux moins friands sont à des prix très-inférieurs.
Le gibier surtout subit, depuis l’installation des Halles,
une forte baisse. Nous avons vu vendre un chevreuil en-
tier 20 fr. Les lièvres vont de fr. 2-50 à 4.50; les pluviers se
sont vendus à 1 franc pièce ; la douzaine de grives à fr.
3.50; les faisans de 2 à 3 fr. pièce; les bécasses à3 fr., etc.
Les poissons qui abondent sontégalement livrés à bon mar-
ché. Le beurre de France s’est adjugé de fr. 2 70 à 3 francs
le kil. Ce sont là, on le voit, des prix qui permettent à une
foule de personnes de varier leur nourriture. On n’a donc
qu'à se féliciter de l’inauguration des établissements de ce
genre.
— Nous avons rapporté le trait de beau dévouement
dont une jeune fille u’Etterbeek, Marie Sprimont, a été
l’héroïne. — Marie, paralysée et ne pouvant par consé-
quent subvenir aux besoins de sa pauvre vieille mère, s’est
substituée à sa sœur, valide elle, pour subir un emprisonne
ment de 8 jours à laquelle cette dernière avait été condam-
née du chef de délit d’injures. La fraude fut découverte et,
si excusable qu’elle fût, entraîna un condamnation à trois
mois de prison à charge de Marie.
L’appel fait par la magistrature meme à la clémence
royale en faveur de Marie Sprimont sera sans doute en-
tendu, — comme est entendu déjà l’appel fait en faveur de
cette pauvre fille à la bienfaisance publique.
— Le gouvernement a acquis, au prix de 18,000 fr. le
tableau de M. Cermak: « Le butin deguerre, (jeunes filles
Monténégrines enlevées par des Bacchi-Bouzoucks) que
nous avons vu à la dernière exposition ouverte au Casino
de Gand par la Société pour l’encouragement des Beaux-
Arts.
— Le Journal de Bruges ouvreune souscription à l’effet
d’offrir à M. le bourgmestre de Samt-Genois son portrait,
en témoignage de reconnaissance pour l’énergie avec la-
quelle il a défendu les droits de l’autorité civile.
— En Belgique de même qu’en France, en dehors des
affections catarrhales saisonnières, on n’observe guère
actuellement que les complications habituelles qu’amène
la période hivernale dans les maladies chroniques des
poumons ou du cœur. Les maladies aiguës sont assez rares
et se bornent à quelques pneumonies, à des rhumatismes
articulaires et à quelques angines simples. (Journal de
Médecine.)
— En exécution des intentions du baron James de Roth-
schild, Mme la baronne de Rothschild a fait de généreuses
offrandes aux vingt bureaux de bienfaisance de Paris pour
les pauvres. Elle a, en outre, remis à l’administration de
l’assistance publique, ainsi qu’il a été annoncé, 39,000 bons
de pain. Enfin, elle a versé à la caisse des hospiees une
somme de 50,000 fr., destinée à l’assistance publique de la
ville de Paris. , , , , . ,
Les héritiers du baron de Rotschild ont versé hier le
montant du droit de mutation dù au Trésor pour la succes-
sion de leur auteur. Le chiffre s’élève à 10 millions. On sait
que le droit est de 1 p. c., ce qui représente un capital de
un milliard.
— On lit dans la Gazette de France :
Les opérations de sondage auxquelles on a dù se livrer
pour l’installation des câbles sous-marins ont fait connaître
la profondeur des eaux dans les endroits suivants : entre
la Suède et l’Allemagne, la Baltique est profonde de 40 mèt.,
l’Adriatique entre Venise et Trieste de 42, la Manche de
100,1a mer d’Irlande dans la région du sud-ouest de 660,
la Méditerranée à l’est de Gibraltar de 1000 mètres, les
côtes de l’Espagne de 2000, la mer du cap de Bonne-Espé-
rance de 5000 mètres.
— On écrit de Montauban au Journal de Toulouse :
L’affaire des avortements nous ménage tous les jours des
surprises.
Deux nouvelles femmes ont été écrouées à la maison
d’arrêt de Montauban, et si tous les bruits qui ne cessent
de circuler se réalisent, les arrestations ne s’arrêteront
pas de sitôt.
L’une des deux accusées a été arrêtée à Montpellier,
croyons-nous, et se nomme Adélaïde Paillias. C est une
belle fille de vingt-quatre ans environ. Ses beaux cheveux
noirs, ses yeux vifs, son teint pâle, sa taille haute et bien
prise, son petit bonnet coquettement posé sur son chignon,
IhI donnent un air de beauté qui a été fort remarqué.
Quatre gendarmes l’accompagnaient, et elle paraissait
assez peu s’occuper de cet entourage inaccutume.
La deuxième est une ancienne bonne. Elle occu-
pait dernièrement une chambre dans larue des Demoiselles,
à Montauban. C’est une grosse fille de trente ans.
Chronique judiciaire.
COUR D’ASSISES DU BRABANT.
Audience du 2 décembre.
Affaire De VIeescliouwer. — Assassinat.
Il s’agit encore, dans cette grave affaire, d’un drame ju-
diciaire qui, depuis longtemps déjà, a vivement préoccupé
les populations rurales de Laeken et des environs. On se
rappellera qu’au mois de juillet dernier, l’assassinat d’une
femme de la campagne, accompli dans des circonstances
horribles, vint jeter l’effroi et la consternation parmi les
habitants de la contrée. Les recherches do la police de
Laeken, jointes aux investigations des magistrats instruc-
teurs qui avaient procédé à des descentes de lieux, enrent
Eour résultat de désigner pour le coupable présumé un
omme jouissant jusque-là de la considération générale,
appartenant une à famille honorable et aisée.
L’instruction fut longue et difficile, et l’affaire devait
venir devant le jury, lors de la précédente session, lors-
que l’accusé se pourvut on cassation contre l’arrêt de ren-
voi de la chambre des mises en accusation. Ce pourvoi fut
rejeté par la cour suprême.
Aujourd’hui donc Edouard-Louis De Vleesehou'Wer com-
Earait sous la terrible inculpation d’avoir, à Nederover-
eembeek, le 12 juillet 1868, commis volontairement avec
l’intention de donner la mort et avec préméditation un
homicide sur la personne de Marie-Raquet, veuve Yan
Lierde. ■
L’affluence des curieux est considérable et un grand
nombre de témoins sont assignés.
La cour est composée de MM. Sanchez de Aguilar, con-
seiller, président ; Joly et Delelioye, vice-présidents du
tribunal de lr* instance-de Bruxelles.
Le siège du ministère public est occupé par M. Yan Ber-
chem, substitut du procureur général.
Au banc de la défense se trouvent Me» Demot et Paul
Janson.
L’accusé est introduit, et c’est en sanglotant et en se ca-
chant le visage avec un mouchoir de poche blanc qu’il vient
prendre place sur le banc des criminels. On a beaucoup de
peine à le calmer. Interrogé pour la constatation de son
individualité, il déclare se nommer Louis De VIeescliouwer,
être âgé de 24 ans et exercer la profession de cultivateur
au hameau de Borght sous Grimberghen.
m. le substitut requiert l’adjonction d’un juré suppléant
au jury de jugement, vu la longueur présumée des débats.
Après la formation du jury, M. le greffier audiencier De
Grevé donne lecture de l’arrêt de renvoi et de l’acte d’ac-
cusation qui est fort long. Pendant cette lecture, l’accusé
conserve !a même attitude attristée, ne cessant de pleurer.
M. le président rappelle à l’accusé le résumé de l’acte
d’accusation.
M. le substitut a la parole pour exposer le sujet de l’ac-
cusation, mais il prie la cour ae vouloir passer outre, s’en
référant pour le moment à ce qui est contenu dans l’acte
d’accusation.
On fait l’appel des témoins, qui sont au nombre d’une
cinquantaine à charge et d’une vingtaine à décharge. Parmi
ces derniers se trouvent des autorités locales et un curé
desservant.
De VIeescliouwer qui, jusqu’au 5 août avait nié son
crime, se décida à cette époque àen faire l’aveu, mais en
l’expliquant à sa manière. Il prétendit que le meurtre per-
pétré par lui ne l’a été qu’après une lutte provoquée parla
victime. Celle-ci ne cessait de l’accabler de ses obsessions;
elle se disait enceinte de ses œuvres et voulait obtenir de
lui un remède pour la faire avorter, tout en exigeant une
somme de mille francs pour garder le secret sur les cir-
constances.
Or, l’accusation dit que l'autopsie du cadavre de la vic-
time a démontré que la veuve Van Lierde n’était nullement
enceinte.
Parmi les objets déposés comme pièces de conviction
on remarque des branches ou rameaux d’essence d’érable
qui ont servi à couvrir le cadavre de la victime découvert
gisant sur le théâtre du crime près d’un petit bois à Nedero-
verlieembeek. Le mouchoir qui cachait la tête du cadavre
doit se trouver également parmi ces pièces qui sont assez
nombreuses. Le cadavre fut découvert ayant les jambes
écartées, mais on constata qu’il n’y avau pas de trace non
plus d’attentat à la pu leur commis sur cette femme, pas
plus que de vol perpétré sur sa personne, car on a trouvé
dans ta poche de ses vêtements sa bourse contenant une
somme d’argent.
L’accusation prétend que De VIeescliouwer a commis le
meurtre de propos délibéré pour se débarrasser des pour-
suites de la veuve Van Lierde, tandis qu’il entretenait des
relations avec d’autres personnes.
L’accusé, qui s’explique assez bien en français et qui a
tout l’extérieur d’un campagnard jouissant d’une certaine
aisance a, à ce qu’il paraît, fait des études théologiques.
L’interrogatoire de l’accusé est très long, et M. le prési-
dent fait remarquer à diverses reprises à De Vleeschouwer
combien ses réponses d’aujourd’hui devant la justice diffè-
rent de celles qu’il a données au juge d’instruction sur une
foule de circonstances qui ont précédé, accompagné ou
suivi le crime.
D. Depuis quand connaissiez-vous la veuve Yan Lierde ?
— R.Depuis assez longtemps, elle travaillait pour ma ferme.
D. Depuis quelle époque avez-vous eu des relations in-
times avec cette femme ? — R. Depuis le commencement
de cette année. Elle ne cessait de me poursuivre de ses
obsessions depuis plusieurs années.
D. Vous auriez donc succombé à ces poursuites ? —R.
Oui ; elle m’a dit au commencement du mois de mai der-
nier qu’elle était enceinte et m’a demandé un remède pour
l’avortement.
M. le président. C’était un motif pour vous éloigner
d’elle. C’est la première fois que vous reportez l’époque de
cette demande de remède pour avortement au mois de mai.
l’accusé répond d’une manière évasive. Il convient qu’à
cette époque il courtisait une jeune fille du village de
Ramsdonck et une autre à Jette-St-Pierre. Il a vu la veuve
Van Lierde pour la dernière fois avant l’événement du 12
juillet, le jeudi précédant cette date. D’après lui, cette fem-
me avait appris indirectement qu’il devait aller à Bruxelles
le dimanche 12 juillet, et c’est ainsi qu’elle serait venue à
sa recherche en ville où elle Ta rencontré et où elle au-
rait de nouveau insisté pour obtenir de lui la remise d’un
remède pour procurer l’avortement, ce qu’il ne pouvait lui
donner.
L’accusé est interrogé sur l’emploi de son temps dans la
matinée du 12 juillet. H a, dit-il, assisté à la première et à
la deuxième messe avant de se rendre à Vilvorde, pour y
prendre le train allant à Bruxelles. Il n’avait d’autre projet
en se rendant dans cette ville que celui de se procurer un
peu d’alun pour les maux de dents, et enfin de faire mettre
un verre à sa montre chez l’horloger Silvercruys, rue de
Loxum. C’est en passantdevant l’étalage de l’armurier Mon-
tigny que l’idée lui serait venue d’acheter un pistolet à deux
coups, afin de s’en servir pour intimider la veuve Van
Lierde et faire cesser ainsi ses insupportables obsessions.
Après avoir rendu compte de tous ses faits et gestes pen-
dant la journée du 12 juillet à Bruxelles, où il rencontra la
veuve Van Lierde, celle-ci lui demanda s’il avait à lui re-
mettre et le remède et la somme convenue (mille francs).
Sur sa réponse qu’il n’avait pas cet argent, mais bien le
remède, ses obsessions et ses menaces recommencèrent. Il
promit l’argent pour le courant de la semaine, à quoi elle
répliqua qu’il le lui fallait tout de suite.
Bref, l’accusé persiste à dire que c’est pour fairs cesser
toutes ces obsessions qu’il a pris ses mesures et en vue
seulement d’intimider la veuve Van Lierde. Ils s’étaient
rejoints, retournant à la campagne vers Nederoverheem-
beek, lorsqu’en présence de la victime l’accusé aurait tiré
un couteau de sa poche pour couper un bâton, toujours
pour intimider la victime.Mais ceile-ci le harcelait de plus
belle et l’attaquait, un couteau à la main, ce qui finit par se
traduire par une véritable lutte corps à corps.
Je fus assez heureux, ajoute l’aceusé, pour sortir de ses
mains, et c’est alors que j’ai pris mes capsules et les balles,
pour les mettre sur le pistolet chargé et que j’ai lâché les
deux coups à la fois sur elle, puis elle est tombée.
Ici l’accusé nepouvantde nouveau maîtriser son émotion,
recommence à sangloter, ce qui nécessite une interrup-
tion de quelques instants de son interrogatoire.
Lorsque M. le président reprend l’interrogatoire, De
Vleeschouwer déclare ne plus se souvenir de tout ce qui a
suivi cette scène sanglante. Il ne sait plus s’il s’est servi
d’un bâton ou d’un couteau, car le cadavre de la victime
était affreusement meurtri, la tête fracassée. On lui objecta
que devant le iuge d’instruction, sa mémoire était beau-
coup plus fidèle et qu’il est entré alors dans des détails
circonstanciés; c’était au moment où il s’était décidé à
entrer dans la voie des aveux qu’il prétend aujourd’hui ne
pas avoir été sincères. C’est, dit-il, le brigadier de gendar-
merie Crôvecœur, de Vilvorde, qui lui avait conseillé d’in-
venter la version qu'il a donnée.
m. le président. Cela n’est guère vraisemblable. Com-
ment, vous consentiez donc à vous charger davantage ;
dans quel intérêt donc?
l’accusé. J’ai cru que ce serait mieux en disant que j’a-
vais coupé le bâton après.
D. Il n est pas admissible que le brigadier dont vous par-
lez, et qui du reste sera entendu, vous ait donné un pareil
conseil. —- R. J’ai répondu que je n’écouterais que la voix
de ma conscience.
L’accusé soutient ensuite que ce n’est pas lui qui a écarté
les jambes de la victime, que ce n’est pas lui non plus qui
lui a couvert le visage avec un mouchoir, qui avait rabattu
les vêtements sur les jambes, qui les avait recouvertes avec
des branches d’arbres, etc.
Finalement l’accusé répète qu’il h’a nullement eu l’inten-
tion arrêtée d’avance d’attenter aux jours de la victime ;
que l’événement n’a été que la conséquence ou la suite de
la lutte fatale et malheureuse provoquée et engagée par la
vietime elle-même ; qu’il ne s’estpas rendu à Bruxelles
dans l’intention d’y faire l’achat d’iln pistolet, de la poudre
et des balles chez l’armurier Montignyjque l’idée cfe faire
cet achat ns lui était venue qu’en passant devant l’étalage
de l’armurier et dans l'intention uniquement d’intimider la
veuve Van Lierde.
M. le président lui objecte encore que dans son inter-
rogatoire du 5 août, il a reconnu être venu à Bruxelles
dans le but d'y acheter le pistolet, mais sans avoir l’inten-
tion d’en faire usage cejour-là(12 juillet).
L’accusé persiste et dit quen présence de la difficulté
qu’il rencontrait pour se procurer le remède que la veuve
Van Lierde lui demandait, il gVait songé au poison, puis au
pistolet; qu’il a déclaré qu] plutôt que donner leremède
demandé pour l’avortement, il aurait préféré donner du
poison; mais,qu’y ayant réfléchi,il se serait décidé à l’achat
d’un pistolet.
M. le président oppose A l’accusé les contradictions
qui résultent du nouveau sysjème développé par lui à l’au-
dience. Ainsi c’est pour la première fois qu’il a parlé de sa
démarche préalable auprès dp l’horloger Silvercruys avant
de se rendre chez l’armurier Montigny.
L’accusé persiste.
On présente à l’accusé pouj’ les faire passer ensuite sous
les yeux de MM. lesjurés quelques-unes des pièces de con-
viction, telles que la crosse lu pistolet dont on n’a pu re-
trouver le canon et qu’on a tïouvée à côté du cadavre de la
victime; un pistolet semblable à celui qu’avait acheté l’ac-
cusé chez l’armurier le I2|juillet, et produit au procès
comme pièce de comparaison; le bâton coupé et sa souche,
bâton qui a été trouve sur lélieu du crime, ainsi que des
balles qui n’avaient pas servi; puis deux tubes en verre con-
tenant des cheveux, le premer recélant les cheveux trou-
vés adhérents au bâton désigné plus haut, et qui ont été re-
connus pour être ceux de layictime ; le second tube ren-
fermant des cheveux trouvés dans la main crispée du
cadavre de la veuve Van Lierde.
A ce moment encore De V eeschouwer baisse la tête, se
couvre le visage de son moukhoir et éclate en sanglots.Ces
incidents dramatiques semblent impressionner vivement
le public nombreux qui assi te à ces tristes débats.
Après une suspension d’aijdience qui a précédé la fin de
--------j. i,-----------•> on passe à l’audition des té-
l’interrogatoire de l’accus
moins.
Le premier témoin enten
Drugman qui a dirigé l’info:
ficile affaire criminelle. Il-
de l’instruction accomplie
matin, sur les lieui de l’é
descente de justice.
D’après l’exameif du cada'
est M. le juge d’instruction
ation dans cette grave et dif-
md compte des premiers actes
:s le 14 juillet, à six heures du
nement lors de la première
x_________1 ___________e, la découverte du bâton et
de la crosse du pistolet sur (e théâtre du crime, il a sem-
blé que la femme Yan Lierdî avait reçu des coups de bâton
d’abord, puis les cjoups de pstoletet des coups de couteau
. la tête. L’accusé aurait dit dans l'instruction qu’il avait
avait rencontrées, les menaces qui auraient été faites à
l’égard de certains témqins, etc.
11 résulte de tout ceci que l’affaire paraît assez embrouil-
lée et difficile, sous certains rapports, à éclaircir. Il a été
parlé de l’influence assez puissante de la famille de l’ac-
cusé ; d’après M. le iuge d’instruction et d’après les ren-
seignements à lui fournis, la famille de l’accusé aurait
cherché à se concilier la bienveillance des témoins appelés
à déposer dans cette affaire et la bienveillance de la famille
de la victime. La famille de l’accusé a fait célébrer un ser-
vice funèbre pour la veuve Van Lierde.
Un débat très-vif s’engage à propos de cette déclaration
de M. le juge d'instruction.
mm,s demot et jANsox se plaignent du vague qui ressort
des allégations du témoin et insistent pour qu’il précise les
faits en ce qui concerne la pression qui aurait été exercée
sur des témoins par la famille de l’accusé.
m. drugman signale quelques particularités qui ont en-
rayé son instruction, les mensonges dans lesquels seraient
tombés des témoins dans son cabinet, etc. Il proteste con-
tre les attaques de la défense.
L’incident est clos après quelques explications échangées
entre M. le président, le ministère public, les défenseurs et
M. le juge d’instruction.
Après l’audition de M. Drugman,l’audience est renvoyée
à demain matin à 91/2 heures.
L’audinnce est levée à 3 1/2 heures.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE;
Londres, 3 décembre.
La Banque d’Angleterre vient d’élever le taux de son
escompte à 3 p. c.
Berlin, 2 décembre.
Le comte de Bismark, qui jouit d’une bonne santé,
est arrivé ici à quatre heures. Il a passé la nuit à
Stettin.
L’ambassadeur anglais, M. Loftus, est arrivé de
Londres.
Berlin, 2 décembre.
La Correspondance provinciale publie un article con-
ciliant relatif au discours prononcé hier à la Chambre
par le ministre de la justice.
Dans cet article la feuille ministérielle insiste sur
l’activité de M. Leonhardt et dit qu’il n’a nullement
l'intention de provoquer un nouveau conflit.
La même feuille dit que le changement de ministère
en Roumanie est considéré comme têndant à fortifier la
confiance générale dans le maintien de la paix.
Pestii, 2 décembre.
Dans sa séance de ce jour, la Chambre basse a ap-
prouvé les pensions pour 1869.
Le projet modifié relatif à la réorganisation militaire
a été adopté.
Sur l’initiative de la députation croate, des bataillons
de honveds seront organisés aussi en Croatie.
Florence, 2 décembre.
Dans une réunion particulière des députés de la ma-
jorité, le ministre des finances a annoncé qu’il présen-
tera un projet de loi relatif à la cessation du cours
forcé.
Madrid, 2 décembre.
Hier soir le bruit avait couru que les volontaires de
la liberté qui gardaient la Gobernacion seraient rele-
vés par les troupes..
Des groupes nombreux s’étaient formés sur la place
de la Puerta del Sol et y restèrent jusqu’à une heure
du matin. Ils se dispersèrent seulement après l’arrivée
de M. Izquierdo, capitaine de Madrid, qui démentit ce
bruit.
Madrid, 2 décembre.
La Gazette de Madrid publie un décret du maréchal
Serrano qui relève de ses fonctions le capitaine général
de Porto-Rico, et le remplace par don José Laureano
Sanz y Posse.
Le total des souscriptions à l’emprunt s’élève aujour-
d’hui à 34,280,200 écus.
Constantinople, 2 décembre.
On considère ici comme très exagérés les bruits qui
ont couru hier et avant-hier sur une démarche de la
Porte auprès du cabinet d’Athènes relativement aux
départs de volontaires pour la Crète.
New-York, 2 décembre.
La cavalerie, sous le commandement du général
Custar, a pris le village de Cheynne (territoire de Da-
cotah) ; il a défaitlessauvagesetleur a tué 150hommes.
On mande de Cuba que la junte révolutionnaire a
publié une proclamation dans laquelle elle déclare
qu’elle refuse le pardon et qu’elle est déterminée à
combattre pour l’indépendance.
Rio-Janeiro, 12 novembre.
L’escadre américaine ne se .rend pas au Paraguay.
Une crise ministérielle a éclaté à Montevideo.
Falmouth, 2 décembre.
Le steamer City of Rio-Janeiro, de la ligne postale
entre Anvers et le Brésil, est arrivé ici, à 4 heures de
relevée et a continué sa route pour Anvers, ce soir à
7 heures.
Il porte des nouvelles de Buenos-Ayres, en date du
P' novembre; de Montevideo du 3 et de Rio-Janeiro du
12 novembre.
Il a de plus, à bord, 30 passagers, cent mille francs
en espèces ainsi qu’un plein chargement de marchan-
dises, dont partie en destination ae Londres et partie
en destination d’Anvers. Celles qui sont en destination
d’Anvers, sont les suivantes : 425 pipes suif ; 67 balles
Eeaux de moutons ; 5 balles peaux d’agneaux ; 161
ailes laines; 3695cuirs; 174caisses extrait de viande;
8 balles tabac et 541 sacs cafés.
Le steamer Galathée se trouvait le 23 novembre à
Saint-Vincent.
Les nouvelles du théâtre de la guerre sont insigni-
fiantes.
Les Indiens ont fait des incursions dans les provinces
Argentines et ont commis des déprédations considé-
rables.
L’escadre américaine ne se rend pas au Paraguay.
Une crise ministérielle a éclaté à Monte-Video. '
Change à Rio 17 3/4 à 17 l/4d. très faible. Or 14,000.
Le nouvel emprunt est coté à 75 mille reis prime. La
vente des cafés à Rio est régulière.
Dépêches télégraphiques.
BRUXELLES, 3 décembre. ! VIENNE, 3 décembre.
(Cours d’ouverture).
; de la victime, qui voulait s’en
à la tête.____________
arraché le couteaû des ma.ii
servir contre lui./ .
Le témoin a longuement rolaté les interrogatoires subis
devant lui par t’accusé, ses tergiversations, ses dénéga-
tions, ses aveux modifiés, lgs entraves que l’instruction
DERNIERES NOUVELLES.
Bureau télégraphique Havas-Bullier
Reuter.
Londres, 3 décembre.
Dans une circulaire aux membres conservateurs
du parlement, M. Disraeli dit que les ministres ne pou-
vant pas disposer de la confiance du nouveau parle-
ment, leur honneur et la politique les obligent à se
retirer sans délai.
Il reste convaincu que la politique de M. Gladstone
dans la politique concernant les affaires de l’Eglise est
injuste en principe et probablement inexécutable. Si
elle est exécutable, elle doit devenir en tous cas fu-
neste dans ses conséquences.
Le Times suppose qu’après l’audience de congé de M.
Disraeli lord Russel sera appelé auprès de la, Reine.
Sans aucun doute M. Russell refusera de laisser à
M. Gladstone la formation du nouveau cabinet.
M. Gladstone doit arriver demain,
Le Daily Telegraph dit que M. Gladstone a déjà été
mandé auprès de la Reine et ajoute que la démission
du cabinet Disraeli a été acceptée définitivement.
Berlin, 3 dOcembre.
La Chambre des députés adopte l’acte relatif à la
navigation sur le Rhin, conclu le 17 octobre dernier
entre la Prusse, la France, la Bavière, la Hollande,
le Grand-Duché de Bade et la Hesse.
Pesth, 3 décembre.
La délégation autrichienne a adopté le budget de la
guerre.
Les députés polonais ont parlé en faveur des propo-
sitions du gouvernement en insistant sur la nécessité
d’être prêt à la guerre en cas de complications euro-
péennes.
Bucharest, 3 décembre.
Le ministre a développé, dans la Chambre le pro-
gramme du cabinet.
« Nous voulons, a-t-il dit, maintenir avec une
pleine loyauté les rapports séculaires avec la Porte
et maintenir une stricte neutralité.
„ Nos droits publics ressortent des traités qui ame-
nèrent notre neutralité et qui protègent notre auto-
nomie. » ,, ,
Southampton, 3 décembre.
Le steamer Saxonia est arrivé de New-York.
Bulletin des Bourses.
Amsterdam, 2 décembre. — Sous l’influence des avis en baisse
des marchés étrangers notre Bourse était en très faible tendance
aujourd’hui, à laquelle participèrent surtout les fonds Espagnols,
Turcs et Portugais. Les fonds Russes et Américains se sont
fermement soutenus. , . .. .,_. ,
faris, 2 décembre. — La liquidation se termine facilement et
en maintenant la tendance à la hausse du marché, bien que les
prix des reports tendent aussi à s’élever.Le 3 0/0,
hier à 71-65, a débuté aujourd’hui à 71 (0; il a fait 71-62 1/2 au
plus bas, 71-77 1/2 au plus haut, et 71-7o en dernier coui s. Le 4 1/2
p. c. a fait 101-25 et 101-50. Le 5 0/0 Italien a débuté de o6-80a
56-85 et a clôturé à 57-25. Les actions de la Banque ont haussé de
3 170 à 3 200 fr. Le Crédit foncier a fait l,53o, 1,540, l,o3J et l,53o.
’ I__ -v 1/ _I_ T 4V»v»r!a onrp tno QfYnT lAVlTIAS îï 11V
43,200 ___________P- . , , . , .
Londres 2 décembre. — Les fonds anglais si
prix antérieurs.Les Consolidés valent 92 5/8 à 3/4 ex-dividende au
comptant et 92 3/4 ex-div. sur liquidation dejanvier. Les 3 p. c.
réduits et nouveaux valent 92 1/2 â 5/8. Les fonds étrangers sont
lourds; Turcs 5 p. c. payés41 à 41 3/8; Espagnols 3 p. c. nouveau
33 7/8 à 34; Italiens 55 3/4.
(Cours d’ouverture).
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N.emp.Brés. 1865.
5/20 b. Amér. 1882.
G.deferlllin.Aet..
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301 -
57 85
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Lots de 1860.....
Napoléon d’Or...j
Métalliques 1866..
(Cours d’ouverture). Fermeté.
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60.0 Amér. 1882...
3 0/0 Espag. intér.
3 0/0 » extér.
Nouv.empr.Russe
242 50
91 60
9 46
430 -
841/10
301/2
333/8
3 Décembre. — (Cours d’ouverture).
925/8 à------
743/8 » 745/8
953/4 » 961/4
261/4 « 263,4
417/8 »------
5 0/0 Russes 1862.. i-â —
Espagnol,passive.!---„ _ ~
« nouv. 30/0 337/8 « - Z,
5 0/0 Italiens . 563/8 . 565/8
6 hernmdefer:
Sambre et Meuse.
Rotterdam-Anvers
Namur-Liége.....
Luxembourg......
Lombards........
3 Déc. — (Cours d’ouverture).
531/2 (Lots d’Autr. 1364..
521/4 [Empr. Vénitien...
-----iCréd. mobil. Autr.
785/8 l5/20honsAméî'.1882
7 — > 71/4 '
101/2 . 1034
103/8 . 1058
103/8 . 101/2
167/8 . 171/8
Ferme.
104 50
243 3/4
791/4
Lots de Hesse-EIectorale à -40 th.
Les 50 séries suivantes, de 25 pièces chacune, sont sorties1
au 47e tirage qui a eu lieu le lr décembre à Cassel :
8 534 1131 1495 2435 3272 3625 4273 4718 5457
132 584 1146 1562 2633 3281 3639 4332 4745 5552
320 672 1 325 1754 2867 353 1 3813 4436 4917 5860
389 779 1 468 1755 3085 3561 3897 4523 5319 6021
511 881 1479 2219 3100 3607 3974 4550 5415 6330
Le tirage des primes aura lieu le lr juillet prochain.
Onguent et Pilules d’Holloway. — Urgente né-
cessité. — Ces préparations procurent les moyens les plus sûrs
et les moins chers pour éviter toutes les maladies chirurgicales
et médicales, aussi bien dans cette contrée que dans ses colonies
Dans les colonies, l’onguent et les pilules sont inappréciables'
car là, personne, excepté ceux qui n’ont aucun soin de leur santé’
ne voudrait rester sans être muni d’un antidote contre les acci-
dents occasionnels et les indispositions nombreuses auxquels
l’émigrant peut être plus ou moins exposé quand il se trouve
éloigné de tout secours de l’art. Entorses, coupures, brûlures,
maladies de peau, ulcères, abcès, et varices sont promptement
guéris par les remèdes d’Holloway. Les varices et les maux Je
ambes sont immédiatement soulagés et graduellement guéris
par l’usage de ces remèdes salutaires et purifiants qui, par la
modicité de leur prix et la profusion avec laquelle ils sont ré-
pandus partout, se trouvent à la portée de tous.
■Vues fatiguées ou affaiblies. — Soins spéciaux.-
A tous ceux qui ont souci de la conservation de leur vue, nous
recommandons mm. rrand frères, opticiens du Roi, rue Rem-
dart Ste-Catlierine, 14. 2945
Tablettes du Précurseur.
Nos abonnés recevront avec le numéro de ce jour une feuille
de Tablettes contenant le commencement de la Dame au Collier
Rouge, par Ponson du Terrai], et en feuilleton Catherine II,
impératrice de Russie, par A. De Lamartine.
THEATRES, CONCERTS, ETC.
Théâtre Royal d’Anvers. — Direction de M. H.
Micheau. — Jeudi 3 décembre. — 2me début de Mhe Dardaine. -
Robert le Diable, grand opéra en 5 actes.
Bureaux à 61/2 heures ; rideau à 7 heures.
Vendredi 5, représentation extraordinaire. — Hommage à la
mémoire de rossini et lr début de M. Martin, baryton. -
L’affiche du jour donnera les détails du spectacle.
Cercle artistique, rue Aremberg. — cosmorama.
Exposition artistique de photographies sur verre. 2500 vues dair
65 appareils. — Ouvert tous les jours de 10 il. du matin â 10 h
du soir. — Entrée 1 fr.;6 billets 4 fr.; abonnement, personnel;
pour un mois 5 fr. — Catalogues à 50 centimes.
2991 th. mets, de Cologne.
Café-concert «le la fSo«iaii£ê. — Tous les soirs à S
heures, représentation extraordinaire. — Airs, romances, duos,!
chansonnettes, etc.
Prix des places : Premières, 1 fr.; secondes 50 centimes.
Orge................... 836,430
Pois.................. 238,985
Farines:................ 70,993
Maïs.................... 52,457
PARTIE e§II!lffi!M
Place d’Anvers «lu 3 décembre.
CEREALES. — Le marché a été en général calme aujourd'hui
pour tous les grains et les prix sont un peu moins fermemen
soutenus.
En froment,quelques affaires ont été conclues en blanc du pays
à fr. 28-50 ; en roux du pays à fr. 28-25 ; en roux de Lorraine à
fr. 27-75 et en roux nouveau de Hambourg de fr. 27-75 à 28-50
suivant qualité, par 100 kilos.
Le seigle du pays a valu fr. 21-50 et celui de France, en entre-
pôt, a été traite au même prix.
En orges, quelques petites affaires ont été conclues pour la
consommation; on a payé pour provenance du Danube fr. 21-75;
pour celle des Poldres fr. 24-50 et pour celle de Frise fr. 24, par
100 kilos.
Relevé des grains en entrepôt au 30 nov. 1868.
Froment.....kilos 354,055
Seigle........ 4,544,909
Avoine.......... 734,678
Sarrasin......... 16,473
CUIRS. — On a vendu aujourd’hui les quantités suivantes:
CUIRS SALÉS DE BUENOS-AYRES.
— .... 500b/fs,25/32 k., p. Alba, à fr. 661/2.
— .... 100 » Riv., 32/40 k.,p. Rettinu, âfr.fêl.
— .... 129 >> » 32/40 k., par dito, à fr. 61.
CUIRS SALÉS. DE RIO-GRANDE.
— ..... 540b/fs,32/40 k., p. Josepha, a fr. 61.
PEAU3; DE MOUTONS. — Il a de nouveau régné aujourd’hir'
une active demande pour les peaux en laines de la Plata, dont il
s’est encore traité depuis hier, 81 balles en provenances de Mon-
tevideo et 90'balles de Buenos-Ayres. .
LAINES. — Il y a de nouveau régné quelque demande aujour
d’hui pour cet article, dont il s’est ainsi traité en diverses parties
et qualités, envinn 50 balles laines en suintde la Plata.
PÉTROLE. — î,a baisse renseignée hier, sur le pétrole rai-
finé d’Amérique, a fait de nouveaux progrès aujourdhui, e
par suite de cela,aussi,ies acheteurs se sont tenus sur une grande
réserve et presque pas «affaires ont été conclues. Le blanc disp
nible, d’après qualité et qimntité, a été payé depuis fr. o3 l/2jus
que 55 par 100 kilos. On demande actuellement fr. 54 pour bea
blanc type par parties. Sur livraison pas une seule affaire n a
été renseignée aujourd’hui. . .
RESINES. — Nous avons appris la vente de 175 barils résm
strained d’Amérique pour l’exportaiion, à des prix fermes.
SALAISONS. — Marché sans changements. Nous avons appiis
la vente, en bloc, de la partie de 103 caisses lard salé sec d Ame
rique, short middles, arrjvées cette semaine par steamer a
Hambourg. _______________
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4 premiers mois............... 79-50
4 mois de mai...............- 82.—
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Disponible et courant du mois... 74.— i5-
4 premiers mois............... 74.50 74.50
4 premiers mois chauds........ '4.50 m-
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Disponible et courant du mois... 61.— °,L „
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PETROLE : Raffiné.............. ,32] 2
Changes : Sir Londres 30/j..... ]091/4
j ( Plus haut...... 13? V4
Cours de l’OB, : Plus bas —... ]35 —
( Cours de clôture 135 I/o
Bons américains 5-20 (1882).... JiS Óv?
» - (1885).... 10734
Chemin de fer Itinois.. ....... Hîïii
„ » BHe.............. 381/4
a.
25 -
321/2
1091/4
1353/8
135 -
1351/4
1107/8
1075/8
144 —
373/4
Service particulier.. ,
NEW-ORLÉANS, 1 «léc. - COTONS : Le k'
dling se cote dans laparfté de lr. 126 pai 50 kil.
MOBILE, 1 déc. - COTONS : Le low-middlmg se
dans la parité de fr. 123par 50 kil., rendu au Havr •
8AVAYNAH, 30 nov. - COTONS : L°r» s
paie dans la parité de fr. 11» par 50 kilog., rendu au
HAVANE, I déc. - SUCRES : Les terrés se co
8 1/2 à 8 3/8 rx par arrobe le »» 12. . . riit0
Change: Sur Londres 151» 0/0 prime ; sur Pans -
Frets : Pour le Canal, 40 slu par tonneau.
RIO-JANEIRO, 1» nov. — (Par steamer City ofBio
Janeiro.) - CAFES : La vente des cafés est réguhèie.
''hange : Sur Londres 17 3/4 àT7 l/4d. très faible.
OR 14,000 reis. . . .
Le nouvel emprunt est coté à 75\piille reis prime.
T1L1GRAMMS3 ST AVI» PARTICULIERS. ^
Voici les prix moyens officiels, d’airés le tableau 9R?^rinci-
ce matin le Moniteur, du froment et îu seigle sur P
paux marchés de la Belgique : \ , .
Du 22 au 29 novembre : Semaine priceaen • 55
------ "-ornent l hect.. „15 97
22 63
15 84
Froment
Seigle
Froment l’hect.......fr
S<Hgausse de”fr. () 03 sûr le from*nt~et baisse de 0-13sur i- ^ dg
" 68, •-
par 1
Le prix le plus bas pour la froment, Par 100 kilos.gup
fr. 26 58, sur le marché d'Arlon ; le plu* haut I • j*1 10o
nSa _i.A nrix le nlus bas tour le s01»10’,1: „lus
celui de St-Nicolas.— Le prix le plus bas K>ur
kilos, a été de fr. 18-67, sur le marché dArlon
haut, fr. 25-03, sur ceux d’Alost et de Bastcgne.
’le pl“s |