Full text |
Jeiià
Trente-septième année. - N° 200.
18 Juillet 1871
rjRno n.eii‘. ?
l.a Hi'Kkviîô.. ^ ^
(,nFnuv>!............ trim.fi-.j.
ï'.'Miclafen-ü.... ” " " f■
Allemagne — » » n E
Les Etats-Unis.. - " » -|
Brésil et Indes... » « » a
Un numéro 20 centimes.
FA1SMKNT P AP-ANTICIPATION
ÉTOILE BELGE.
"Pour la vtPJS et la banlieue :
I,e prix <îs l'abonnement â VEtoile
peine parl'eûtrètnisedtt Précurseur
-Afrancspar trimestre.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
CHEMIN DE FER DE L’ÉTAT. - D'Anvers pour Maliaes et Bruxelles A 5 h. 55, 6.4? la
■vendredi, 7.05, 9.15 E. P 2‘ et 3= el., 9,50. !0.50 E. 1« 2*> et3« oL. 12.35,1.18, 3.15 E.. 1«, 2» et
cl.,3.45,4.50,5.50,7 E. 1» 2» et 3“ cl.,8.25, S.45, 'iJ E. 1«, 2= et 3« cl., ». Brux.) - Lierre 5.55,
6.47, le vend., 9.89,12.35, 3.45,5.20, 8.25. — Termondeet Gand 5:55, 9.50, 12.35, 3.45, 4.50 E.
1« 2e et 3« cl.,8.45. — Alost 5.55,9.50,1.18,3. .45.— Lokeren5.55,9.50,12.35,4.50 E. 1®, 2e et 3«
cl., *.25. — Ninove, Gramm., Lessines, Âth ipar Brux.) 5.55, 9.50,1.18, 3.45, 7 E. I8.2« et 3«
cl. (Ninove).- Bruges, Ostende,5.55.9.50.10 .K), 3.45,4.50 E. Ie, 2° et3- cl. — Cdtifïfai,Moua-
cron,Tournai et Lüle5.55, 9.50,12.35, 3.45,4,80 B. 1°, 24 et 3« cl. — Calais 5.55, 12.35, 3.45E.
1° et 2ecl., 4.50E. 1» et 2e cl. — Louvain5.58,9.15 E. 1», 2® et 3e cl., S.50,12.35,1.18,4.50, 7 E. 1®
2» et 3® cl., 8.25,10E. I8et2«c!.— Tirlemont, Liège et Verviers 5.55, 9-15 E. 1« cl., 9.50,
12.35,1.18,4.50,7,(8,25 jusque Tirlem.j, 10E. I8 et 2® cl.-Landen5.55,9.50,12.35,4.50.- Spa
5.55.9.15 E. I« 2® et 3» cl., 9.50, 12.35,4.50. — Allemagne, départ 6 h., levée de la boite 5.15
matin ; départ 4.50, boite 4.15 soir : départ 10 h.,boite9.15 soir. ,
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. (Ligne de Hollande). -Départs d’AB-
vers à 7.35,10.20 matin, 3.37, (6.20 soir vers Roosendaal, Breda et Moerdyk).
P, A. DELA MONTAGNE,
DIRECTEUR-GÉRANT,
Itureanv s rue «le l’Aunna», I, Anvers.
LIGNE DE LOUVAIN. —Départs d’An vers vers Lierre, âersonot, Louvain, Gtügnies
Gh;irl<roi,Chàtelineau,Vireux.GFivet.CharleviUo,Reims. Paris, Namur,A.rlon.Luxembourg,
Trêves (par Ottignles) 6.55,7.19. (7.47 le dim.!, 9.35, ll.Oo, 1.45,3.35, 5.45, 8.17,
LIGNE DE HASSELT. — Départs d’AxvERS pour Diest, Hasselt, Maesmcht et Aix-Ia-
Chapojle, 7.19,9.35, 1.45,5.35sofr. „ —
LIGNE DE TURNHOUT'. — Départs d’ANVERS pour Lierre, Hérenthals et Turnhout 6.55,
U.05, 5.45. —Pour Turiihcmt, TilbourgHSindhoven et Vonloo,7.19, L&S.fe.
CHEMIN DE FËR DU PÀY3 DS WA.ES. - D'Anvrk* 4.40. 7.15, 8.50', 10.50, 1.50,
3.50*. 6 50, 8.50.-De Gvro 4.25, 7.9,25*, 10.40. 2.20, 5.3O*.0.3O, 8.40.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’Anvers' ( Veerdam) pour Boom 7,9,11, 2% 3,5,
6*,7: pour Hammebrug, 8 h. matin, 7 soir ; pour Tamise, 8, II, 7 h. ; pour Rupelmonde 8,
11,2*. 5, 6*, 7 ; pour Fort Frederick, 8* h. m., 7 soir. - De Boom pour Anvers, o, 7,9, 11,
1, 3,4*, 5. 8* h., — Ds HAMMifBR.ua pour Anvers, 5,10.30 inat. — De Tamisé pour Anvers,
8.30,11,1 h. — De Rupelmonde pour Anvers, 6.11.30, 1.30,4.45*. 8.45* h. — De Fort Frk-
DÉRIK pour Anvers, 6 h. m —Les départs marqués d'une * indiquent les trains supplé-
mentaires du dimanche, qui seront institués à dater do 1« juin.
jékgex>ts S
HOLLANDE,M. R. NlJ&H & VAN DlT-
may, aRr Herdam, et tous les Di-
recteurs de postes du royaume.
paris, Havas, Lafitte, Bullieb
et Cie, Place de la Bourse, 8.
LONDRES, Delizy Davies et Cie, 1,
Cecil Street, Strand, et A. Maorioi
13. Tavistock Row, Ccvent Gar-
des.
Insertions*
Annonces la petite ligne de vingt
cinq lettres...........fr.O.æ
Réclames (flndujourn.) lalig.» 0.75
Faits divers....... » » 1.56
Rubrique Anvers.... » » 2.50
HP- Les annonces sont mesurées
au lignomètre. Les titre* se paient
d’après l’espace qu’ils occupent.
Listes électorales. Révision.
.A-VIS IMPORT ANT.
'Nous croyons devoir rappeler à pos lecteurs que
l'administration communale doit procéder du
l8r au 14 août prochain à la révision des listes
électorales. Il importe donc que les intéressés qui
ont à régulariser leur position, soit en ce qui con-
cerne le domicile, soit en ce qui concerne les con-
ditions d’indigénat et de cens, fassent les diligen-
ces nécessaires avant le 81 juillet. Ils pourront
s’adresser à cet effet au bureau de l’Association
libérale, rempart Ste-Catherine, n° 23.
RESUME POLiTSQUE.
Vive émotion hier à l’Assemblée de Versailles :
M. Thiers s’est de nouveau laissé entraîner à poser la
question de confiance.
Voici à quel propos : Le rapporteur du budget, M. de
la Bouillene, avait soutenu que les 200 millions récla-
més par M. Thiers pour équilibrer le budget n’étaient
pas nécessaires et que 135 millions étaient suffisants.
On sa rappelle que cette thèse avait déjà été présentée
et défendue.
M. Thiers a aussitôt soutenu la nécessité des 65mil-
fions contestés, qui représentent uue augmentation
du crédit alloué au ministère de la guerre: il a déclaré
en même temps que si la situation de la France le
permettait, il n’hésiterait pas à demander une aug-
mentation plus considérable.
“ Qui sait, a-t-il dit en terminant, si ce crédit ne
devra pas être augmenté encore 1 Pin eff^* on sajt
que la convention franco-allemande,ou; a donné beau-
coup de mal au gouvernement et ;mi*a un peu plus de
mérite que certaines per.-flne* ‘e ^ont *'lu .{ lui en
accorder, onsait que convention autorise l’anti-
cipation des yc.i-semônts ; c’est là un avantage pré-
cieux, au de vue de ia libération du territoire.Eli!
meiî., qui voudrait reculer , devant une dépense de
quelques millions de plus, lorsqu’il s’agit de hâter l’af-
franchissement de notre sol ? (Applaudissements à
gauche. Silence à droite.)
“ En somme, ce n’est pasÛ35 millions, mais 200 qui
sont nécessaires pour éq'u'filbhôr le budget. 135 mil-
lions nous laisseraient en plein déficit. Qf, sur les
200 millions, 87 sàeîSment sont votés ou acquis. Il faut
donc pourvoir aux 113 millions manquants et à moins
d’une nouvelle invention que je ne pré vois pas, il faut
le demander aux matières premières. «
Cette déclaration amène une réplique de M. de la
Bouillerie et une vive attaque du vicomte de Meaux.
Ce dernier reproche à M. Thiers des contradictions
entre le langage d’aujourd’hui et celui de l’année der-
nière, insiste sur la nécessité des économies, et finit
par demander l’ajournement de l’impôt sur les ma-
tières premières. Il s’écrie en terminant :
■» Messieurs, dans quelques jours nous allons nous
retrouver pendant les vacances devant nos commet-
tants. Leur donnerons-nous le droit de nous dire que
nous avons consenti toutes les charges sans exiger une
seule économie ? J’avoue qu’à leurs reproches, alors,
je joindrais ceux de ma propre conscience.
À ces mots la droite applaudit bruyamment, et M.
Thiers riposte avec énergie :
— « L’orateur qui descend de cette tribune a parlé
do sa conscience ; il me permettra de parler aussi de la
mienne. Ce qu’il demande c’est la désorganisation de
notre armée. Je n’y consentirai jamais tant que je
resterai au poste de confiance où vous m’avez mis !
(Tonnerre d’applaudissements à gauche’). Je voudrais
me trouver en présence d’un homme sérieux... -> Des
réclamations furieuses s’élèvent à droite, — on prend
ces paroles comme une injure à M. de Meaux.
« Demandez donc le rappei à l’ordre si vous l’osez !
s’écrie M. Thiers ; proposez donc un ordre du jour ! »
(Oui i oui ! à l’oi’dre !)
Personne n’a le droit de demander le rappel à l’or-
dre, s’écrie sévèrement M. Grévv tourné vers la
droite.
M. Thiers reprend la discussion.
- Je ne cherche pas, dit-il, une vaine popularité. La
recherche en vous trompant qui voudra ! Pour faire
une armée sans argent c’est impossible. Et sans ar-
mée pas d’alliances. Que ceux qui se font forts d’y
réussir, essaient.
” Quant à moi. si ma politique ne vous convient
pas, manifestez-le ; dès' aujourd’hui l’occasion est
bonne ; je vous y attends. » «
( C’était aller'trop loin; la passion emportait M.
Thiers. Il l’a reconnu lui-même et s’est excusé en ter-
mes très-dignes.
“ Votre confiance, a-t-il dit, est un fardeau acca-
blant. Je n’en veux pas au prix de dissimulation et de
mensonges — oui, avant de nous séparer, je poserai la
question de confiance. Mais, en attendant", je songerai
à mes devoirs et me défierai de mon caractère. *
L’Assemblée n’a pas vidé l’incident séance tenante.
Il était très tard et là discussion a été renvoyée au
lendemain.
Apropos des bruits* qui ont circulé ces derniers
temps,sur les mesures à prendre, de la part des gou-
vernements catholiques en vue de l’élection d'un pape
à la mort de Pie IX, 1 ’Opinione vient de publier un
article qui paraît avoir fait une certaine sensation en
Italie, à cause des attaches officieuses que l’on attri-
bue à ce journal. L'Opinione déclare qu’elle ignore si
des communications ont été échangées entre diverses
puissances relativement au futur conclave, mais qu’en
tout cas, ce n’est pas l’Italie qui en a pris l’initiative,
et elle appuie cette assertion sur des raisons qui sont
toutes tirées de l’ordre moral. L’Italie, dit cette feuille,
ne possède pas le droit d’exclusion comme la France,
1 Autriche et l’Espagne, et à supposer qu’elle l’ait ja-
mais eu, elle y a renoncé spontanément le jour où elle
a garanti par une loi l’indépendance du Saint-Siège.
Or, il y aurait contradiction manifeste à vouloir exer-
cer une influence quelconque sur te futur conclave
après avoir reconnu et assuré la liberté de l’Eglise.
Pour cette raison et pour quelques autres, l’Italie,
lorsqu’elle a à juger les questions qui se rapportent à
i existence de la papauté, ne saurai t se placer ait point
de vue des autres puissances.
L Opinione déclare en terminant que le droit de
veiller à la sécurité et à la parfaite indépendance du
futur conclave appartient en propre à l’Italie, et que,
le moment venu, le ministère existant alors, quel qu’il
puisse être, « considérera comme une dette d’honneur
et une obligation sainte, d’entourer le conclave des
plus larges garanties. « Cela signifie, si nous compro-
nons bien Y Opinione, que l’Italie considère l’élèction
du futur Pape comme une affaire purement italienne,
et que le plus grand plaisir que pourront lui faire les
autres puissances ce sera de ne pas s’en mêler.
Un voit par là que les Italiens n’ont- pas cessé de
croire, dans un avenir plus ou moins éloigné, à une
réconciliation entre la papauté et l’Italie nouvelle. Ils
savent très bien que cette réconciliation ne se fera pas
au vivant de Pie IX, mais, ils ont trop d’esprit politique
pour ne pas savoir attendre. Rien assurément ne se-
rait plus contraire à leurs vues que le départ du Pape
ou la réunion d’un conclave ailleurs qu’à Rome. Ils
considèrent la papauté comme une institution italienne,
comme un instrument de domination et d’influence
riu ils auront tôt ou tard entre leurs mains, et dont ils
pfoitver qu’ils sont dans le vrai ordre des choses.poli-
tiques.
Au tir fédéral de Zurich, dont l’ouverture a eu lieu
dimanche et qui a attiré une grande foule, venue de
tous les cantons, plusieurs discours politiques assez
importants ont été prononcés. On a beaucoup parlé de
la révision de ia Constitution, et les partisans de cette
mesure ont insisté sur leur ferme intention dé la pré-
senter à nouveau à la Diète fédérale. Un orateur, M.
Widmet'-Huni, a même, avec assez d’âpreté, déclaré
qu’il voulait respecter l’opinion opposée à la sienne,
mais “ à la condition qu’elle procède Je convictions
loyales, et ne soit formée sous l’empire d’aucune
influence étrangère et non suisse. » Le langage du
président de la Confédération, a été très net: M.
Welti pense que le projet de révision a été rejeté pour
cause de forme, et il affirme que si là division qui s’est
manifestée sur ce point èntre la Suisse française et la
Suisse allemande ne cessait pas d’exister, *• ce serait
le commencement de la fin pour la Confédération. ->
Il persévère donc dans sa poursuite de la révision de
la Constitution.
On annonce d’Allemagne .que les jésuites, sans at-
tendre i'expiratiott du flélài fixé, se préparent à quitter
ia ville d’Essën. Le supérieur de la communauté s’est
fait donner un passeport pour le Danemark et les
Etats-Unis. Cinq autres membres en ont demandé pour
la France, la Hollande, l’Angleterre, l’Espagne et le
Portugal.
On nous écrit de Berlin que le gouvernement prus-
sien étudie sérieusement ia question de la suppression
des traitements des évêques qüi se mettent en opposi-
tion avec les lois du pays, et que l’on peut s’attendre à
des mesures après le ïap octobre.
Lorsque nous ne répondons pas aux billevesées
de Y Escaut, il chante victoire; lorsque nous dé-
montrons par les documents officiels et par les
votes du Conseil que la gestion financière de nos
édiles a été déplorable et ruineuse, il répond par
des phrases et par des injures.
Ces procédés de polémique rendent toute dis-
cussion sérieuse impossible. En attendant que les
nouveaux élus du corps électoral exposent la si-
tuation telle qu’ils l’auront trouvée, nous nous
croyons cependant obligés à rectifier les faits que
notre contradicteur dénature.
Il reconnaît aujourd’hui que la cause de la non-
livraison du solde des terrains militaires est le
retard apporté par la ville à l’exécution de cer-
tains travaux, mais il ajoute que ces travaux ne
peuvent être faits qu’aprés le détournement du
chemin de fer. Et, comme de coutume, il endosse
au cabinet libéral la responsabilité de la longueur
des négociations qui ont eu lieu à ce sujet.
Or, qu’est-il arrivé?
Aussi longtemps que le cabinet libéral a été au
pouvoir, l'administration communale a tenu mor-
dicus au déplacement de la station des voyageurs.
Elle voulait absolument la suppression de tous les
passages à niveau depuis la rue de la Commune et
la rue Carnot jusqu’à la station de Berchem ; elle
voulait une gare en face de la place de la Com-
mune ; elle rédigeait mémoire sur mémoire pour
n’avoir pas à modifier le plan qu’elle avait eu
l’imprudence d’adopter avant de s’être mise tout à
fait d’accord avec le gouvernement et quelle avait
même exécuté déjà dans certaines de ses parties
qui supposaient le déplacement de la station.
L’avènement des cléricaux semblait devoir
aplanir toutes les difficultés et donner gain de
cause àla ville d’Anvers. Il en fut tout autrement.
Le nouveau cabinet refusa péremptoirement de
déplacer la statiou des voyageurs et de supprimer
les passages à niveau de la rue du Vanneau, de
la rue de la Province, etc., et l’administration
s’inclina avec respect devant cette décision.
Si, dès l’origine du conflit, elle avait montré la
même condescendance, le détournement partiel
serait depuis longtemps effectué. Mais on aurait
écrit moins de mémoires et dépensé moins d’ar-
gent.
Il est inexact d’ailleurs que la question du dé-
tournement du chemin de fer ait fourni à la So-
ciété immobilière le motif de son refus de paie-
ment, Ainsi que le constate Y Escaut , le non-
détournement avait été prévu et les conséquences
en avaient été réglées. Mais l’administration conv
munale a soulevé une foule de contestations de
différentes natures et s’est engagée dans une foule
de procès qui ne lui ont rien rapporté et ont coûté
très cher aux contribuables. Tandis que la ville
plaidait, la Société immobilière encaissait les in
térêts des trois millions qu’elle avait encore à
payer.
Nousne voulons pas intervenir dans des débats
que les tribunaux ont à vider ; nous constatons
uniquement que la ville ira pas été heureuse dans
ses équipées judiciaires et que, par esprit de chi-
cane et d’imprévoyance,l’édilité a fait perdre aux
contribuables au delà de trois cent mille francs en
intérêts, sans compter les dépens, indemnités et
autres faux frais dont le compte s’établira dans un
avenir prochain. On dira alors si nous avons eu
tort ou raison de pousser le cri d’alarme et d’accu-
ser l’administration de mal gérer les finances
d’Anvers. Quand le public sera mis en mesure de
voir clair, il se souviendra que pendant que nous
combattions les élus du Meeting, Y Escaut les en-
censait, trouvant admirable que les contribuables
fussent taillés à merci et, en outre, bâtonnés et
frustrés de leurs droits électoraux.
pauvreté des familles, tikr la difficulté de pouryqir.au
vêtement état l’entretien dés enfants qui se rendent à l'êfec'lB
et aussi par la gène de se primer de leur salaire.
Or, s’il existait partout des comités scolaires, comme il
vient d’en être créé à Liège, ces comités pourraient, s’ils
avaient des ressources suffisantes à leur disposition, sti-
muler les familles pauvres et les aider efficacement A
accomplir leurs devoirs envers ledrs enfants; dans les
localités cÜ, coilirfie à Liège, on a d'excellentes écoles
publiques, on atteindrait probablement un résultat .bien
plus important, en mettant les enfants des familles néces-
siteuses en état de pouvoir fréquenter les classes assidû-
ment et avec fruit.
Nous applaudissons donc de tout cœur à l’idée de con-
stituer un Eerder des écoles, et nous pensons qu’elle doit
être vivement encouragée, mais nous pensons aussi que le
butdoit être moins Circonscrit que ne l’indique la resolu-
tion prise à Bruxelles, ët qu’il faut laisser aux souscrip-
teurs de chaque localité le soin de décider, en dernier res-
sort, de l’emploi des fonds recueillis. D’après les faits et
les circonstances, ils auraient notamment à indiquer si on
appliquera cés fonds à créer ou à subsidier des écoles
libres, ou à faciliter la fréquentation des écoles publiques.
Ou lit dans lé journal dé Garni ■
L’arrêt de non-lieu intervenu en faveur du frère Martial
inspire au Bien Public et à la Patrie de Bruges des articles
enthousiastes. Bien des innocents ont été soupçonnés, ar-
rêtés, puis remis en liberté après des ordonnances de non-
lieu sans que jamais la presse catholique ait daigné en
faire mention. Nous sommes d’accord avec elle qu’on ne
saurait prendre assez haut ia défense de l’innocence injus-
tement accusée, mais il faut, que ce soit toujours et en toute
circonstance ét non pas seulement pour une personne vic-
time d’une injuste accusation et parce que dette personne
onnartient. à une corporation religieuse.On a vu en Trance
des personne?, arrêtées dans les affaires politiques par suite
aes plus odieuses délations, rester dans les prisons pen-
dant des mois entiers, puis être mises en liberté à la suite
d'un arrêt de non-lieu, et nous ne nous souvenons pas
qu’iin seul journal catholique ait élevé la voix en faveur de
ces innocents.
Sous l’ancien gouvernement pontifical, celui qui existait
encore il y a deux ans, on arrêtait des gens qui n’avaient
commis aucun crime, on les mettait eri prison et on le? y
laissait pourrir sans jugement. C’étaient des suspects. La
presse ultramontaine n’a jamaiseu quedes éloges pour cette
justice-là.
Nous ne demandons pas mieux que de nous associer à la
joie que fait éclater cette presse à la vue de l’innocence
reconnue, mais c’est à la condition qu’elle s'exprimera dans
ions les cas où «ne ordonnance de non-lieu sera renduq.
Le frère Martial est resté trois jours en péison, d’autres,
contre lesquels s’élevaient des accusations moins directes,
y sont restes bien plus longtemps sans que leur sortie éveiW
làt la moindre expression de sympathie do la part de la
presse catholique.
C’est, donc en raison de la profession du frère Martial et
des circonstances, qu'elle publie les articles extraordinaires
que nous lisons dans le Bien public d’hier, articles pleins
d’uh- joie délirante, et qui se terminent par le projet d’une
manifestation toute spéciale. - Sous l’ancien régime, dit e
- Bien public, et surtout si l’accusation était grave et infà-
» mante, l’accusé réconnu innocent était, dans certaines
•> contrées, l’objet d’une démonstration publique. Sur la
- grand’piace de la ville, entoure de ses juges, en face du
« peuple assemblé, on l’acclamait, on la fêtait, on lui offrait
- des fleurs... Eh bien ! il nous semble que les catholiques
» se doivent A eux-mèmes et doivent au frère Martial, aux
frères des écoles chrétiennes, la consolation et la joie
•> d’une belle fête !...
u Pendant plusieurs semaines l’enseignement catholique
« et libre a été calomnié et vilipendé ; pendant plusieurs
» semaines oh a présenté au peuple nos bons frères des
-'écoles comikm nés scélérats et. des monstres; pendant
» plusieurs semaines le narti-VandermeuIen a eu le haut
« du pavé____ Eh bien ! 1 heure de la revanche est venue,
» ne la laissons pas passer ! .
•• Organisons une démonstration pacifique, mais im-
» posante et'Vraiment populaire : la fête des Ecoles cliré-
- tiennes et de l’innocence vengée ! Pas un catholique de
« cœur n’y voudra manquer. «
L’article de la Patrie est écrit de ce même ton lyrique et
que jamais la pensée de l’innocenee vengée n’a inspiré
en aucun temps et en aucun pays à la presse catholique.
Nous croyons que par de tels articles et par le projet de
telles manifestations la presse catholique compromet
très-gravement la cause qu’elle veut servir et qu’elle va
ainsi à l’opposé du ■ but qu’elle se propose. Qu’y a-t-il au
fond de toute cette affaire, qui n’a certainemefit pas été
inventée par la presse libérale, laquelle n’a pas l’imagina-
tion montée par le Bien public dans l’affaire de l’assassi-
nat Van Bastelaere. A ce propos nous demanderons qui
vengera les - doctrinaires de Wachtebeke - de l’accusation
portée contre eux par le Bien public.
Qu’y a-t-il, disons-nous, dans le cas du frère Martial ?
Un simple fait, qui lui est tout personnel : il a été reconnu
innocent. C’est tout. Cela n® change rien à ce qu’on sait
des mille scandales de l’enseignement catholique, cela
n’efface aucun des arrêts que la justice rend chaque jour
contre des congréganistes reconnus coupables des plus
exécrables attentats.
Le Bien public, et la Patrie, qui savent que tous ces faits
sont réels et qu’on peut en former une liste démesurément
longue, ne comprennent-ils pas tout ce que la joie qu’ils
expriment a de maladroit et de compromettant ? N'ont-ils
pas l’air de dire: Vous voyez ! iis ne sont pas tous cou-
pables, et pour preuve, en voici un (un seul entre tant d’ac-
cusés) qui est reconnu innocent ! .
Ne paraissent-ils pas s’en réjouir comme d’une chose tout
à fait inouie et inespérée, et comme si c’était un fait presque
providentiel qu’un congréganiste accusé de pareils méfaits
se trouvât n’en être pas coupable ! C’est la signification
précise de leurs articles, qu’ils ne s’y trompent pas, c’est
du moins ainsi qu’ils seront interprétés par toutes les per
sonnes qui savent combien en pareil cas il s’est trouve de
coupables, et combien peu d’innocents. Qu’ils fassent donc
la manifestation qu’ils projettent, et l’on verra probable-
ment cette balance des innocents et des coupables être
publiquement établie et affichée, et ce qui sera vengé, et ne
sera pas un enseignement dans lequel tant de scandales
ont été signalés, ce sera la morale publique.
Les circonstances pénibles de l’arrestation du frère
Martial, cette indignation populaire ne s’attachaient pas
à lui ; il devenait le boue émissaire de tous ces scandales
dont font foi les arrêts delà justice, et il est pénible et
douloureux qu’un innocent ait pu y être exposé ; mais si
les ultramontains s’arment de ce cas unique d’une inno-
cence reconnue pour faire une manifestation destinée à
protester contre de justes et nombreux arrêts, ils risque-
ront d’évoquer des souvenirs qui ne remontent qu’à quel-
ques années et qu’il est au contraire Je leur intérêt
d’étouffer.
Et lés pieuses ifeuilLes de conclure, que, ce crime ne sau-
rait être,l’œuvre que de libéraux.
Le croirait-on ? Il n’y a pas eu de crime, il n y a pas eu de
coups donnés et la pretefidae victime se porte à merveille,
elle so promenait hier vendredi dans les rues de Gand.
Est-ce assez d’effronterie * Est-ce assez de méchanceté
que de lancer l’insulte et la calomnie à tout un pàni, pour
ttit fait inventé par de lâches accusateurs. .
Voici les détails exacts et sincères de 1 accident arrive a
M; Van Bastelaere i , , _ . . „„
f-ardeili dernier vers 10 heures' du soir,M.\an Basteiaere
n’étant pas rentré chez lui, Sa femme s inquiéta de celte
longue absence et envoya différentes personnes a sa re-
cherche ; ce ne fut que vers 2 heures du matin que Ion
rencontra M. Van Bastelaere, qui déjà était en route pour
rentrer chez lui. . .
Le dimanche grand tumulte dans la commune, comme-
rages à n’en pas finir, chacun "commentait l’accident a sa
manière. De bonne heure l'échevîn chargé de la police se
rendit chez M. Van Bastelaere, pour s’enquérir qe ce qui
s'était passé et la .malheureuse victime d’une lâche agres-
sion, lui déclara, qu’il n’avait vu ni rencontre personne,
qu’il n’avait reçu aucun coup, qu’il était tombe sans savoir
comment et qu’il ne portait qu'une petite blessure au front
(preuve évidente qu il avait été assailli et frappe par der-
lS L’Après-midi les gendarmes du canton, allèrent à leur
tour Visiter M. Vau Bastelaere : celui-ci leur fit identique-
ment les mêmes déclarations que celles qu il avait laites
le matin à l’échevin chargé de la police. .. ,
L’égratignure au front doit être évidemment le résultat
de la chuté. , ,
Voilà donc ce malheureux M. Van Bastelaere assassine,
mort et finalement moribond, parce que la presse catholi-
que en a décidé ainsi ; il est heureux pour M. le bourg-
mestre, que cette décision ne peut exercer aucune influence
funeste snr sa santé, qui est excellente.
La bonne presse, oublie d’informer ses lecteurs que
M. le bourgmestre Van Bastelaere? avait procédé le samedi
après-midi à la célébration d’un rüarigsge, q.u A eeae occa-
sion, il paraîtrait avoir adoré la dive bouteille, et qu A son
retour cheiflum avait la marche plus ou moins gence; elle
pouvait encore dire A ses chers lecteurs, a titre de ren-
seignement, que M. Van Bastelaere a déclare, A une per-
sonne qu'il rencontrait à l’entrée du village, quil éprou-
vait un grand malaise. . ., ,
Au surplus pour tous ceijx qui connaissent la prétendue
victime , fine Vengeance politique doit' leur apparaître
comme impossible ' M. Van Bastelaere ne compte des enne-
mis pas plus dans le camp libéral que dans le camp catho-
lique ; A ses adversaires politiques il ifis'pire uniquement
une profonde pitié. .
Malgré toutes les explications qui precedent, il nous
étonnerait beaucoup que M. Van Bastelaere ressuscitât
immédiatement il serait d’ailleurs prudent d ordonner
quelques neuvaines pour obtenir du Ciel le retour à la vie,
de la malheureuse victime de la haine et delà vengeance
d’un parti sanguinaire...
ne voudraient à aucun prix se dessaisir
foute 1 histoire (lu pfas's'è de la f/apau
àuté est là pour
Denier des écoles.
On lit dans le Journal de Gand :
L’idée do créer un Denier des Ecoles est excellente ; on
ne peut trop stimuler l’iniative privée pour venir en aide
aux pouvoirs publies, dans le but de propager l’instruction
•et la moralisation.
Nous apprenons avec un vif plaisir qu’on s’occupe de cet
objet à Liège, et que l’honorable M. d’Andrimont, représen-
tant, a déjà recueilli de nombreuses souscriptions.
Seulement, il importe que le but de la narticipation au
Denier des Ecoles, et par conséquent l’affectation du produit
no soient pas trop exclusivement déterminés. Il nous sem-
ble qu’on devrait avoir égard d’abord aux besoins spéciaux
des localités, et consulter, par conséquent , les souscrip-
teurs, lesquels auront notamment A faire état de l’impor-
tance des ressources recueillies.
L’assemblée du Denier dm Ecoles, tenue à Bruxelles, a
décidé :
» L’œuvre du Denier des écoles a pour but : l'établisse-
- ment dans le pays entier d'écoles libres et exclusivement
- laïques. -
Or, dans aucun pays, même avec le concours du prosély-
tisme religieux, on n’est parvenu à suppléer à l’interven-
tion des pouvoirs publics pour le service de l’enseignement
primaire. C'est, un devoir qui incombe aux communes, aux
provinces, à l'Etal, et. il importe même de rendra ce devoir
plus rigoureux et sa sanction plus efficace.
Sans doute, dans (les villes importantes, il sera très-utile
de créer des écoles libres à côté des écoles publiques, mais
il est un résultat plus essentiel encore à atteindre, et qui
peut, celui-là, être obtenu dans les plus petites localités,
' — *---'us înrmnrtautôS.
es est s'Ou vent: entravée par la
comme dansles plus impart
I. ' a 'i • ' i
Nous avous rapporté, il y a quelques jours, un inci
dent électoral qui s’est passé à Wachtebeke, près de
Gand, incident qui, en somme, n’était d’aucune impor-
tance, mais.que le Bien Public s’est empressé, pour
les besoins de sa cause,d’élever à la hauteur d’un véri
table crime. Cela nous a rappelé la f ible des Bâtons
flottants et voici, à ce sujet, une correspondance de
Wachtebeke,adre3sée au Journal de Gand qui corro
bore et complète les renseignements que nous avons
déjà publiés. ,
Wachtebeke, le 13 juillet 1872.
Monsieur le directeur,
Depuis plusieurs jours les journaux catholiques ont mis
un véritable acharnement à jeter la calomnie sur la ca-
naille libérale de Wachtebeke ; elle a donné avec un en-
semble parfait, pour arriver à monter une comédie, dont le
premier acté, où ils avaient pris le rôle de victimes,devait
nécessairement tourner à leur profit., mais dont, le second
et dernier acte devra confondre les calomniateurs, er
présence des mensonges infâmes débités avec une mau
vaise foi sans pareille.
Au dire des dits journaux, M. Van Bastelaere, bourgmes-
tre à Wachtebeke, serait mort à la suite de coups et bles-
sures qu’il aurait reçus dans la nuit du dimanche et aux
quels la politique ne serait pas complètement étrangère.
Cette mort cependant se trouve diversement racontée
par les saints journaux.
D’après les uns, M. Van Bastelaere aurait été attaqué au
tournant d'un chemin, frappé par derrière, meurtri de
coups et laissé pour mort sur place ; au dire des autres, il
aurait été surpris dans sa maison même, par six individus
qui avaient eu la précairion de se noircir le visage, pour
ne pas êtrel’eeonnus par la victime; M. Van Bastelaere,
ajoute-t-on, avait pu quelques.instants avant sa mort- faire
Connaître lés nb’m's des assassins.
Selon toute probabilité, les nouveaux conseils com-
munaux seront installés pour le 15 août prochain.
D’après la loi, les députations permanentes sont
tenues de se prononcer dans le délai de trente jours à
dater des élections sur leur validité, soit qu’il y ait,
soit qu’il n’y ait pas de réclamation. Si aucune déci-
sion n’est intervenue dans ce délai, les élections sont
tenues pour régulières et les élus sont réputés valable-
ment nommés. .
C’est donc à partir du lr août prochain que le gou-
vernement pourra procéder à la nomination des bourg-
mestres et echevins. (Etoile).
La députation permanente du conseil provincial du
Brabant a validé les élections communales de Bruxel-
les du lr de ce mois.
Conseil provincial d'Anvers.
Séance du 17 juillet.
Présidence de m. blondit..
La séance est ouverte à 10 1/2 heures par les leotures
ordinaires.
m. le «oL VEnNEUR y assiste. ,
m. du dois donne lecture du rapport sur la gestion des
fonds provinciaux en 1871. Les conclusions sont approba-
tives. Le Conseil adopte. ,
On aborde le chapitre III du budget des dépenses, ser-
vice .sanitaire fr. 48,500. — Adopté. ,
Chapitre IV. - Culte fr. 130,700. - Adopte.
Des membres de la lie section demandent qu il soit porte
au budget une somme de fr. 2000 pour la construction d un
presbytère au Stuivenberg, sous Anvers.
La section centrale propose de rejeter cette demande,
les communes étant obligées de procurer aux cures ou
desservants un presbytère où habitation, ou bien de leur
allouer une indemnité de logement.
mm. j acohs et GUYOT proposent Eajournement.
m. DUJ VRniN (auteur delà proposition) la retire.
m. verhaeren la reprend.
m. Alfred GEELiiAND propose l’ajournement.
ai. le président. Nous allons suspendre la seance...
(Non! non! Protestations!) __
ai. a'erhaeren retire sa proposition. (Aiw? voix, aux
voix!) . . ,
L’ajournement est rejeté par 30 voix cont re 18.
La proposition de la. section centrale est adoptée par 28
voix contre 13 et 4 abstentions.
La séance est suspendue à 1 1/4 heure.
Elle est reprise A 2 1/4 heures.
La discussion du budget des dépenses continue par le
chapitre IV (cultes) dont les divers articles sont successi-
vement adoptés. ........_
Chapitre V (instruction publique et beaux-arts) loo,o02
fr. 82 centimes. ,, ,, ,
Les divers articles de ce chapitre sont adoptés. Il est ac-
cordé sur l’art. 15 D un subside de 100O francs à l’église de
Rumpst, à répartir en trois exercices, pour la construction
de trois autels.
La séance est leéée à 4 heures.
La Perseveranzà fait observer que le discours du papa
au Circolo teutonico cattolicone lui donne guère la satis-
faction qu’il en attendait. Le prince de Bismark a ete tout
simplement fortifié par cette franche déclaration de guerre,
et l’Empereur lui-même, qui,après l’échec du cardinal Ho-
henlohe, eût désiré rester dans les voies de la conciliation,
a pu se convaincre que tout espoir d’entente avec la Curie
Best qu’une illusion. (Gazette de Cologne).
L’Univers publie une dépêche de Rome du 13 juillet, por-
tant que le Pape, en recevant les employés de ses rnims-
téres (!), a dit que les gouvernements italien, espagnol et
français sont dominés par les sectes, mais que Dieu fera
triompher les catholiques. . ... ,__.
Le râpe a ensuite parlé des élections et a dit que la cir-
culaire Lanza. à ce relative, est épouvantable, que les ea-
tholinues n’ont ni libertés ni garanties. Il a terminé en en-
gageant un chacun, à faire tout ce qui lui serait possible
dans les prochaines élections. _______________
GRAN DE-BRETAGNE.
un meeting monstre. — Une manifestation sans exemple
a eu lieu lundi, à Barnsley. Plus de 40,000 houilleurs du
South et West-Vorkshire et du North Derbyshire, y ont
pris part. Le cortège g’est rendu au lieu du meeting pré-
cédé de 36 corps de musique, accompagne d innombrable*
drapeaux et bannières. > *............ . „ ..
Le maire de Barnsley présidait la réunion, qui a vote les
résolutions suivantes : i»
« Entendu le rapport sur la situation de 1 Association, le
meeting" le reçoit avec satisfaction ;
« Vu la somme minime employee pour grèves et lock-out,
depuis la dernière assemblée annuelle, et la bonne entente
qui existe entre patrons et ouvriers, le meeting s en réjouit
et s’efforcera de maintenir cet état de choses, pour le plus
grand avantage de tous les intéressés ;
- Le principe de l’arbitrage ayant depuis un an fonc-
tionné avec succès dans ce district, le meeting considéré
qu’il a fait éviter des grèves et sauvé de grandes sommes
et que son application sera accueillie avec faveur dans
toutes tes houillères du district;
- En vue de maintenir la nrospérite actuelle, le meeting
préconise le règlement pacifique de tous désaccords ,
et la continuation du travail en toute hypothese jusqu a ce
que le différend ait fait l’objet d’un débat amical entre pa-
tron et ouvriers ou d’un examen arbitral.
- Bien que la loi sur le travail des mines soit insuffisante,
le meeting reine. ses amis de la Chambre des communes
pour avoir fait le possible et espère que le gouvernement
ne permettra pas qu’à la Chambre des lords 1 economie de
la loi soit altérée. .
- Le meeting déclare que chacun de ses membres usera
de tout son pouvoir pour que les Trades-Unions ne soient pas
traitées en dehors du droit commun, la loi commune ayant
toute la force requise pour la répression des crimes et
déii Le meeting réclame du gouvernement une loi qui pro-
clame le paiement obligatoire des salaires une fois par se-
maine, sans aucune déduction ni retenue.
la p.vtti en amériove. - Après la saison actuelle de
Londres, où la Parti a 4,000 fr. par représentation, elle se re-
posera jusq u’au moment de partir pour la Russie, où 1 attend
un engagement de deux mois. ... ,
De Saint-Petersbourg, elle ira à Vienne, où elle doit chan-
ter les deux premiers mois de l’Exposition.
Puis elle partira pour 1 Amérique, ou 1 appelle un enga-
° Pendant cette année, la Patti chantera 100 fois :
60 fois dans des représentations ;
40 fois dans des concerts. • , „ ± ,
Chaque fois qu’elle chantera, la Patti touchera 10,000 fr.;
cela fait un million. , ' _ . ,
Un milion ! c’est bien beau, n’est-ce pas? Eh bien, ce n est
PaAmdessus de 20,000 fr. de recettes, la Patti partage la re-
cette avec son habile directeur, M. Strakosch.
Quand la Patti chante, les recettes atteignent toujours
le maximum et ce maximum est de 45,000 fr. ■
Cela fait donc 25,000 fr. qu’elle partage chaque fois avec
M. Strakosch, soit 12,500 fr. . .... ___ „„„
12,500 fr. répétés cent fois, cela donne 1 million 250,000
mCette somme, ajoutée au million'qui lui est garanti, fait
un petit total dé deux millions deux cent cinquante
mille francs pour un an. , , , - ,
Sans compter’les cadeaux,tels que bracelets,bagues,etc.,
etc., que les Américains lui jettent sur la scène a chaque
représentation.
FRANCE.
Le Times, appréciant les manifestations du 14 juillet
eu France, fait une série de réflexions dont voici
l’analyse :
« Le parti libéral comprend combien près de sa ruine la
France est tombée, combien elle a besoin de concorde et
de paix et combien peu les phrases peuvent la releve.L- J"es
hommes de ce parti, tant républicains que monarchistes,
s’occupent exclusivement de fortifier le système social et
politique de la France, par l’ordre et en donnant a» monde
le spectacle du calme et de la dignité. ^ .
» Les démagogues ne sont pas de cet avis et ils profitent
de chaque occasion, pour faire grand fracas. Au moment
où la France va mesurer son credit par un appel a ia con-
fiance universelle, ils organisent partout des reunions qui
ne peuvent qu’effrayer les timides et augmentera tendance
H ___pli ______¥____ e de villes en France
ont célébré l’anniversâïre de la prise de la Bastille en 1789.
Actes officiels. -
Par arrête royal du 11.juillet M. Marteau, lieutenant des
douanes à Anvers, est nommé contrôleur des douanes de
3-classe à Menin. ' • ■
N0ÛVELLES_
ITALIE.
Rome, 11 juillet.
Les cléricaux viennent de remporter une victoire électo-
rale A Nola, où, dit le Pungolo, le bureau électoral était
rempli de prêtres, de moines, de cléricaux et de partisans
des Bourbons, poussés par les ordres de l’évêque et les sug-
gestion-» du recteur du- séminaire de l'endroit qui dispose,
grâce aux menaces-et aux influences de toute espèce, de
40ù familles ayant des parents, élèves ou professeurs nu dit
gm'naire. ’ .
Les feuilles cléricales de Rome se renferment toujours
dans un silence absolu concernant leurs candidats pour la
prochaine élection. Et il y a lieu.
La liste se confectionne au Vatican et les adeptes 1 ac-
ceptent avec une soumission aveugle. Ainsi que le pape
l’ordonne ainsi l’on vote et tout est dit.
Depuis la circulaire Lanza, ce parti montre les cornes ;
voilà la. preuve écrite, disent-ils, que le gouvernement a
peur de nous. Cet argument a réchauffé le zèle des tièdes.
Les légitimistes français s’opposent toujours à la nou-
velle tactique : tandis que Mgr Dechamps et Mgr Manning
se sont déclarés pleinement d’accord avec l’attitude nou-
velle du parti clérical. t , ,
Les succès du parti clérical en Belgique et en Irlande,
donnent Aces messieurs de l’espoir pour Rome et l’Italie,
mais ils oublient qu’en ce dernier pays lasituation esttoute
différente et qu’iei le but final d;. parti elérica! est la destruc-
tion de la nation italienne, le suicide politique du pays.
Les prêtres s’imaginent-ils que la majorité de toute une
nation se laissera entraîner dans cette voie et foulera aux
pieds tout sentiment de patriotisme ? Cela paraît.
Ou bien, l’enfant terrible de ce parti à Rome aurait-il
prophétisé aux catholiques allemands quel est, en dernière
analyse le but politique des jésuites, à savoir .- la destruc-
tion "du.petit colosse italien, comme conséquence de celle
du granit cktbsm aîreTnand >
des classes moyennes à vouloir un pouvoir fort.
« Samedi dernier, 14 juillet, nombre J~
it célébré l’anniversaire de la prise üo u» u*
Ges banquets ont été interdits à Paris, à Lyon et 0
Marseille. Mais â Bordeaux et dans mainte autre localité
îe gouvernement n’est pas intervenu. .. ,
» La cause de ces démonstrations semble etre le désir
du parti démocrate de s’organiser contre les royalistes et
d’encourager les résolutions républicaines deM. Tliiers,
choses fort légitimes, mais peu propices pour arriver au
règlement delà question constitutionnelle. .. .
Du reste, la prise de la Bastille, cette legende, que tient-
elle au fond? L’écrasement d’une poignee d hommes par
une multit ude. La garnison de la Bastille était de 82 inva-
lides et de 32 suisses. Après quatre heures de résistance,
Delaunay capitula, parce que le peuple avait ete rejoint
par une partie de la garde, avec de l’artillerie. .
» Delaunay et ses officiers furent cruellement assassinés
à la Place de Grève, et la garnison ne fut épargnée que sur
les instances de la garde. .,____
- Cependant, ce jour-là, la Bastille ne contenait que sept
prisonniers, quatre pour faux et trois enfermes depuis des
années. Alors que la Bastille était l’instrument de la tyran-
nie et de l’oppression, on ne l’avait pasattaquee.Mamtenant
qu’elle était devenue aussi peu formidable que la Tour de
Londres, elle fut emportée et l’evenement devint une des
glorieuses légendes de la démocratie.
» La vanité de la France s’est déjà trop nourrie des actes
de la première révolution, et en a tiré déjà trop de fausses
conclusions. ., . D,
-- Ainsi dans la dernière guerre, on croyait que la Repu-.
blique produirait par enchantement une armee invincible,
comme en 1792; mais en .1792 l’armee se composait en
grande partie de troupes régulières, dont la bonne organi-
sation eut des résultats majeurs. _ .
« La République sage et modérée, sans phrase*, vaut
mieux que les parallèles historiques ; des institutions choi-
sies ponPi l’époque actuelle, l’emporteront sur 1 imitation
du passé. «
Nous avons lu cette semaine dans un journal quel’em-
prunt de trois milliards est le plus grand événement finan-
cier de l’histoire du monde.
Cela est-il exact ? Voltaire, dans ses Mélanges, raconrt.
que David laissa à son fils Salomon environ vingt millianls
de notre monnaie ! 11 le répète dans son
philosophique, A l'article Salomon. \ oltaire peut n etre pas
une autorité en matière d'Ecriture
tion est confirmée par un auteur très orthodoxe, labbe
GUEt“ce trésor n’était pas le seul indice de la richesse du
plus sa"e dés rois, il avait 40,000 chevaux dans ses écurie*
»our les chariots, et 12,000 chevaux de selle ; les vivres
pour sa table consistaient chaque jour en 30 mesures d e
fleur de farine et 60 de farine ordinaire, 10 bœufs gras, 20
bœufs de pâturage, 100 moutons, sans compter le gibier, les
cerf* les chevreuils, les bœufs sauvages et toute sorte de
volailles ; enfin il eut 700 femmes, qui étaient comme des
reines, et 300 concubines, et il les aimait les unes et, les
autres d’un amour égal. Que de centimes additionnels le
roi son père a du inventer pour laisser pareil hernage a ce
cher dis qu’il eut de Bethsaoée ! .
Que sont, auprès de cela. Iesrichoseos d3 nos roi' Ou lod-
trefis milliards de rômpniat ?
BRUXELLES.O/^ce de Publicité, ru«
de 1a Madeleine. 46. |