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Ol.- 1* )
A^TEMS , Vendredi 1» JANVIER 1840.
(Cinquième Année}
OS 8'ABOKNS
A Anvers, au Bureau du
Précurseur, Bourse An-
glaiseN°1040,oùse trouve
an: boîteaux lettres etoù
doivent s'adresser tous tes
avis.
En Belgique et àl' étran-
ger , chez tous les direc-
e urs des postes.
A Paris, à l’Otfice-Cor-
respondance de Lepelle-
tier-Bourgoin et comp.',
rue Notre-Dame-des-Vic-
toires Nu 18.
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
FAIX.
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(48)
Il Janvier.
DG M PERflAWESTÇE MES lîl KE.llS
ME POSTE AUX GENRES.
Les journaux de Bruxelles nous ont appris tout ré-
cemment que les lettres apportées par le courrier de
Paris qui était en retard leur avaient été distribuées
entre dix et onze heures du soir.
A Anvers, c’est une mesure prise: dès que sept
heures du soir, sont sonnées, on ne distribue plus
RIEN ; et cependant le courrier de Paris, qui a man-
qué hier soir le convoi de 4 heures à Bruxelles, peut
fort bien avoir été expédié par le convoi de 6 1 j2 -heu-
res, et être arrivé à Anvers entre 8 et 9 heures. Or,
il aurait été fort intéressant pour une grande partie
du Commerce de notre Place, dont les bureaux sont
ouverts jusqu’à onze heures du soir, de faire cher-
cher ses lettres entre neuf et dix heures, ^fin dette pas
remettre au lendemain une infinité de choses dont on
aime mieux à s’occuper le soir que pendant la mati-
née qui n est jamais libre, à cause des allées et venues
continuelles auxquelles tout homme d'affaires est ex-
posé.
Et pour nous, journalistes, qui sommes habitués à
traiter la nuit (es questions qui sont à l’ordre du jour
et dont la solution retardée de vingt-quatre heures
perd considérablement de son intérêt, nous nous plai-
gnons amèrement d’un pareil état de choses, et nous
demandons à l'Administration générale des Postes que
dans les circonstances extraordinaires on prenne éga-
lement des mesuresextraordinaires, afin que la partie
du Commerce qui veut bien se déranger à quelque
heure que ce soit pour aller prendre ses correspon-
dances, ne trouve plus la porte close et ne soit plus
obligée de prendre patience jusqu’au lendemain.
Au reste, nous ne voyons pas pourquoi l’exemple
de la métropole ne devrait pas être suivi partout où
les besoins de là localité l’exigent.
Ce n’est pas commode, nous en convenons; mais
lorsque l'intérêt du service le commande, aucune con-
sidération ne peut et ne doit arrêter celui dont la mis-
sion est de le faire marcher; et ce n’est pas dans la
crainte de devoir déranger deux ou trois personnes
dans leurs habitudes que plusieurs centaines d'autres
personnes doivent être exposées plus long-temps à la
contrariété de ne pas recevoir leurs lettres et leurs
journaux le plutôt possible. Nous concluons donc à
ce que, dans les cas d’arrivées tardives des courriers,
les employés du bureau de distribution soient en per-
manence aussi long temps que l'arrivée de ces cour-
riers peut encore avoir lieu. A.
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BUDGET MES TRAVAUX PIBGICS.
Canal de l’Esiiierre.
La Chambre des représentants a repris avant-hier
ses travaux, et dès sa première séance, elle s’est de
nouveau occupé du canal de l’Espierre.
La discussion sur celte concession importante avait
été simplifiée déjà dès le commencement. Les opinions
s’étaient en effet singulièrement -modifiées depuis le
jour où le ministre des travaux publics a ébranlé les
plus fortes préventions,en prouvant par un document
authentique, c’est-à-dire, par une carte des lieux et
FEUILLETON.
LES FOUETTES ET LE SOUFFLET.
« Mon cousin, vous serez sur mon testament. »
On comprendra toute la valeur de ce peu de mots, quand
on saura que celle qui les prononçait était vieille et riche, et
que celui qui les entendait était avare.
Mademoiselle Agnès Duperron n'avait guère moins de
40,000 fr. de revenu. Elle était septuagénaire, et paralysée
de tout le côté gauche. Jugez si elle devait avoirdes amis !
L'un des plus assidus, des plus empressés, des plus atten-
tifs, était son cousin Gigandet. Ce jour là même (c’était le 20
janvier, veille de la sainte Agnès), il avait tenu à offrir le
premier ses vœux et son bouquet a sa respectuble cousine; il
s'étnit présenté avant qu’elle fût levée; il avait attendu pen-
dant une heure qu’elle pût le recevoir; tenant son bouquet
dans une main et son chapeau dans l'autre, et répéiant tout
bas son compliment. Touchée d’un zèle aussi ardent, made-
moiselle Agnès avait invité son bon cousin à partager son
déjeuner, — un petit pain grillé et beurré qu’elle trempait
dans du café à la crème, — et Gigandet. au comble de l'en-
Ibousiasme, avait déc aré solennellement que c’étaient la
meilleure crème, le meilleur café, le meilleur beurre elle
meilleur pain qu’il eût mangés de sa vie.
L'efTetque produit un acteur lient en partie à ce que, dans
l’argot de théâtre, on appelle son physique-, je ne puis donc
me dispenser de donner à mes lecteurs une idée exacte du
Physique de M. Gigandet. C'est uu homme maigre, pâle, et
dont le visage, armé d’un long nez pointu et percé de deux
Petits trous oû brillaient deux petits yeui toujours en mou-
ïement, frappait l'imagination par une ressemblance bizarre
avec le museau d'une belette. Il y avait d'ailleurs entre la
Partie supérieure de son corps et la partie inférieure une dis-
proportion étrange : c'était le torse d'un nain sur les jambes
d'un géant; c'était un enfant monté sur des échasses. Le dé-
jeûner fini, il s'était assis près de la cheminée dans le coin
°Pposé à celui qu'occupait mademoiselle Duperron, et ce fut
au observant ces deux jambes longues et minces qui, sortant
des considérations authentiques, que ce canal sera
d’une incontestable utilité pour nos provinces du raidi,
pour leur commerce, pour leur industrie, et que par
la création de cette nouvelle voie de communication la
Belgique profiterait des avantages que possède au-
jourd'hui la France, c’est-à-dire que les produits bel-
ges qui arrivent en France par la navigation française
y parviendraient à l’avenir par des voies belges. Le
ministre avait prouvé en outre par des chiffres offi-
ciels que les pertes qui résulteraient pour les Flandres
de la construction du canal de l'Espierre sont infini-
ment au-dessous de ce que l’on semblait croire. Et
après avoir entendu le ministre faire justice en tous
points de l'exagération et de la malveillance avec les-
quelles des intérêts privés et locaux ont tâché d’enve-
nimer cette question, il était aisé pour nous de nous
apercevoir que l’opinion publique avait été surprise
et que loin d'être un monstrueux abus de pouvoir au
détriment de la Belgique, l’acte de M- Nothomb avait
■été sage et raisonné.
Depuis en effet tous les arguments des adversaires
du canal de l’Espierre sont venus se briser contre l’ex-
posé simple et lucide du ministre des travaux publics.
Les discours de MM. de Meuienaere et Angillis, celui
surtout de l’honorable abbé de Foere [où comme d’u-
sage, s’étaient glissés des symptômes de ses idées sur
le droit commercial), n’ont point détruit un seul des
faits ou des arguments exposés par le ministre des
travaux publics.
Un nouveau discours, aussi remarquable que celui
de M. Nothomb et surtout aussi important, prononcé
par M.dePuydt, a démontré de nouveau combien,
sur les questions spéciales, il faut de connaissances
réelles et approfondies pour être juge compétent. Dans
un discours qui a duré près de deux heures, le savant
colonel a réfuté de nouveau toutes les accusations et
les a entièrement détruites. Quelques révélations pi-,
quantes, sur les manœuvres des intérêts privés, ont
surtout ouvert bien, des yeux, et nous sommes plus
certain que jamais que les résultats avantageux, que
le canal de l’Espierre doit avoir pour nos provinces
houillères, ne seront point perdus pour le pays.
Nous regrettons qu'un honorable député de Gand
ait motivé son vote négatif dans cette question, en di-
sant que son opposition n’est point émanée d’une con-
viction mais d'une rancune. Quand on a l’honneur
d'être appelé à la haute fonction de mandataire du
pays, il ne s'agit point d’écouter des passions ou des
pensers sans avenir, mais de planer sur les considé-
rations utiles et les intérêts généraux du pays. Nous
comprenons que, guidé par des sentiments personnels
et mesquins, on fasse de l’opposition systématique ;
mais en vérité nous ne concevons point qu’on vienne
s’en larguer et publier à la face du pays qu’on n'est
que l'instrument de susceptibilités locales et de griefs
particuliers peut-être réels, peut-être supposés.
M. Dolez, dans !a séance d hier, a à son tour pro-
noncé un discours très remarquable sur celte ques-
tion. La réplique de M. Dumortier n’a rien changé à
l’opinion déjà éclairée de la chambre. Ses arguments
ont d'ailleurs été réfutés par M. Nothomb.
M. Dumortier avait proposé que la Chambre réso-
lût que la concession ne serait valide qu'après son
consentement.
M. Nothomb a demandé l’ordre du jour. La dis-
cussion est remise à aujourd’hui, mais il ne fait point
de doute pour nous que l’ordre du jour sera adopté à
une grande majorité. L.
ME L'IA'DUSTRIE UOTDVY1ÈRE.
(cinquième article.) *
Nous sommes d’autant pins porté à admettre qtt’ef-
fectivement l’industrie beige a plutôt gagné que perdu,
qu’il est prouvéque l’importation d'une fouie d’articles
encore tirés de l'étranger il y a dix ans est à présent de-
venue impossible, ces articles ayantété remplacés dans
la consommation par des produits du pays. La fabri-
cation s’est diversifiée, et à mesure qu’elle s’améliorait,
qu’elle se perfectionnait, elle produisait pour une
valeur plus considérable avec une quantité égale de
matière première.
L’énumération des articles abordés dans ces derniè-
res années par nos industriels, et où ils l’emportent
sur leurs concurrents étrangers, serait longue ; on
peut presque affirmer d’une manière générale que
chaque article nouveau fabriqué à Gand a immédia-
tement repoussé l’article similaire étranger. Quels
succèsn’ontpasobtenusen ce genre certainsfabricants,
au premier rang desquels on doit placer MM. Hemp-
tine, Desmet frères, F. Lousberg, Scribe fils, etc.! Avec
un peu plus de confiance en leurs forces, avec un peu
moins de crainte des difficultés de la concurrence au-
dehors, ces industriels habiles, faisant bien tout ce
qu’ils font, mais ne tentant peut-être pas encore as-
sez de faire plus de choses, de varier davantage leur
fabrication, montreraient bientôt la puissance des res-
sources de l’industrie cotonnière beige.
Les progrès de la fabrication nationale sont confira
més par la diminution des importations étrangères. Le
dépouillement des états de la Grande-Bretagne et de la
France apprend que les exportations de ces deux puis-
sances vers la Belgique ont,en somme, diminué depuis
1833,alors pourtant qnele développement de la pros-
périté du pays et un plus grand bien-être faisaient
augmenter l’ensemble de la consommation. Nous
parlons à dessein des relevés faits sur les états français
et anglais, parce que la fraude serait invoquée contre
les chiffres puisés dans les états de la douane belge,
tandis qu’il n’y a pas de fraude dans la mention des
exportations On ne fraude pas là où il n’y a pas de
droits à payer, encore moins là où, comme en France,
il y a une prime de sortie, un drawback à recevoir.
Exportation de fils et tissus de coton de la
Grande-Bretagne en Belgique.
(Valeur en livres sterling.)
Fils simples et Tissusblancs Imprimés ou
retors. ou unis. façonnés. Total.
1833 11,829 47,834 80,623 140,286
1834 8,009 88.701 97,220 163,930
1838 7,067 48,784 90.988 142,779
1836 8,387 44,627 97 889 147,873
Les états détaillés publiés s’arrêtent à 1836, et l’on
doit le regretter, parce qu’il est certain, tous les ren-
seignements pris auprès du commerce s’accordent sur
ce point, qu'en 1837 et 1838 les importations de tissus
* Voir nos numéros des 12, t3, 15 et 16 courant.
parallèlement d'un fauteuil, barraient le foyer dans toute sa
largeur, que la vieille dame lui peignit sa reconnaissance par
ces paroles si touchantes :
«Soyez tranquille, mon cousin, vous serez sur mon testa-
ment. »
Il jaillit une étincelle des petits yeux du cousin ; mais il
réprima de son mieux sa joie, sourit niaisement, et, d'une
voix légèrement émue :
« Ob! ma cousine, dit-il, vous avez bien le temps de pen-
ser à cela !
» — Eh ! mais, pas trop. A quoi bon se faire illusion T Je
sais bien que mon jour approche, et quand il viendra je n'au-
rai aucun droit de me plaindre: voiia tantôt soixante-qua-
torze ans que je suis au monde, et, entre nous, je ne les ai pas
perdus.
» — Je le sais, ma cousine, et une vie si pleine de bonnes
œuvres, si agréable à Dieu....
» — Ne parlons point de cela, interrompit mademoiselle
Duperron avec modestie. Mais entin, il n'en est pas du notaire
comme du médecin : jamais notaire n'a tué personne, et je
De vois aucun danger.... »
La porte s’ouvrit en ce moment, et mademoiselle Duperron
eut à essuyer un second cousin, un second compliment, un
second bouquet, une second accolade. Quand le cérémonial
usité en pareil cas fut accompli :
« Vous voilà donc, consin Dacuiard ? dit Gigandet, de ce
ton mystérieusement railleur d’un humine qui sent son avan-
tage.
» — Oui. répondit l’autre, qui ne put dissimuler tout-à-
fait son dépit. Ce n’est pas la bonne volonté qui m’a manqué
pour arriver aussitôt que vous; mais je demeure bien loin
d’ici, ma cousine, le sait, et d'ailleurs mes jambes ne sont pas
aussi longues que les vôtres, n
Après le chagrin de perdre de l’argent, ce que Gigandet
craignait le plus au monde, c'était d'entendre parler de ses
jambes. Son visage était naturellement trop blême pour que
la colère pût le faire pâlir ; mais son front se plissa, ses lè-
vres tremblèrent, et, adressant à son antagoniste un coup-
d'oeil superbe, et un sourire dédaigneux :
« Mon Dieu ! cousin Baculard, je n'ai aucune envie de nier
votre empressement : vous souillez trop fort pour qu'on puisse
sans mauvaise foi le révoquer en doute .' »
Pour comprendre cette réplique, on a besoin de savoir que
M. Baculard était de tout point l'opposé de Gigandet , gras,
rubicond, et porlaot sur de très courtes jambes l'abdomen le
plus volumineux. Fort jeune encore, il était devenu asthma-
tique. A trente ans, il s’était cru amoureux d'une héritière
aussi laide que riche ; malheureusement, au milieu de la dé-
claration la plus passionnée, la respiration lui avait manqué
tout-à-coup, et la jeune impertinente ayant profité de celte
interruption pour placer un violent éclat de rire , Baculard,
furieux, s’était résolu à rester garçon ,ct n'avait pas plus de
philosophie pour sonaslhme que Gigandet pour ses jambes.
Mademoiselle Duperron, enfoncée dans sa bergère, s'amu-
sait en secret de celte altercation, comme un gamin, — pas-
sez-moi le mol il est devenu classique, — comme un gamin
s'amuse dans la rue d’un duel entre deux chiens pour un os
qu'il ne leur donnera pas; cependant elle craignait le bruit,
eljugea prudent d’intervenir.
« Cousin Baculard, dit-elle, je crois autant à votre affec-
tion qu'à celle du cousin Gigandet, cl j'en suis également re-
connaissante... Oui, mes amis, mes bons amis, ajouta-t-elle
avec effusion, et en leur tendant la seule main dont elle eût
conservé l’usage, vous m'êtes lous deux également cbers, et
vous serez lous deux sur mon testament. »
Cela dit, mademoiselle Duperron crut avoir acquis le droit
de rester seule, et fit comprendre à ces messieurs qu’elle dé-
sirait user de ce droit. Ils descendaient l'escalier côte à côte,
silencieux, pensifs, et se demandant, chacun a part soi, s’il
leur conviendrait mieux à l'avenir de rester ennemis ou de
devenir alliés lorsqu'un incident inattendu vint tout-à-coup
les décider pour ce dernier parti.
Comme ils arrivaient sous le vestibule,une jeunefille passa
devant eux d on pas rapide , et s’élança sur l'escalier qu'ils
venaienlde quitter. Sa robe d'indienne , son bonnet de sim-
ple tulle, ses souliers de cuir n’annonçaieDt pas l’opulence, et
si l'on avait conservé quelques doutes sur sa position sociale,
il suffisait du carton qu elle tenait à la main pour les dissiper.
Mais ce soulier renfermait un pied si mignon,celte robe s'ar-
rondissait autour d’uoe taille si souple etsigracieuse.il s'é-
chappait de ce bonnet des cheveux si fins et d’un reflet si bril-
lant, que personne, en la voyant, n'eut désiré pour elle une
plus riche parure. Pendant qu elle montait lestement l'esca.
lier, découvrant à chaque pas la moitié d’une Jambe ronde ej
PROGRÈS.
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25 centimes la ligne.
Loquatrième page, con
sacrée aux annonces es
affichée à la bourse d'An
vers et à la bourse de
principales villes de com
merce.
anglais ont sensiblement diminué, surtout en impres-
sions. Quant aux quatre années 1833-1836, on voit,
en les partageant en deux périodes, que dans la pre-
mière, celle de 1833 et 1834, l’exportation totale a été
de 304,216 livres sterling , tandis qu’elle n’a été que
de 290,352 liv. sterl. dans les deux années 1885 et
1836, et cela, qu’on le remarque bien, au milieu d unf
consommation croissante en Belgique. !
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Il y a plusieurs observations à faire sur le mouve-
ment des exportations de France. En premier lied, ou
doit remarquer qu'avant 1832 la plus grande partie
des tissus imprimés et des mousselines que nous fôur-
nit la Suisse venaient par l’Allemagne. Depuis 1833,
au contraire, et particulièrement depuis 1884, l’éco-
nomie de la loi française du 9 février 1832 sur le
transit, et les conditions favorables offertes par les
entreprises des messageries belges et leurs correspon-
dants, font acluellement diriger ces expéditions par la
France; elles sont com prises dans les relevés ci-dessus,
et donnent par conséquent beaucoup plus de force et
d’exactitude à nos réflexions. En second lieu, on voit
que si, comme nous l’avons dit plus haut, il y a dimi-
nution ici dans la fabrication des châles et mouchoirs
imprimés, cette diminution est bien la suite d'une Ré-
duction de la consommation, puisque les exporlatibns
de France, s’élevant à 58 mille kilogrammes pour les
trois années 1833-1835, n’ont été que de 81 mille
kilogrammes pour les années réunies 1836-1888.
D'autre part enfin on peut remarquer la diminution
énormede l’importation des étoffes croisées ; elle était,
en moyenne, de 21 mille kilog. durant les années
1833-1835, et n’aplus été que 12,006 kilog. dànsies
trois années suivantes ; et pourtant la consommation
de ces articles s’est accrue, mais ce sont très spécia-
fine, les deux cousins semblaient avoir pris racine sur le pail-
lasson qui précédait la première marche , et Gigandet.qui
avait à sa vue froncé le sourcil , interrompant brusquement
d'un coup de coude la contemplation muette de Baculard :
« Comme vous la regardez, cousin 1 Entre nous on ne se
douterait guère que vous avez juré une haine éternelle à tout
ce damné sexe-tà.
• — Eh 1 eh ! cousin, ne dit-on pas que l'exception confirma
la régie? Quel mal y aurait-il donc a confirmer la réglequa
je me suis imposée par une petite exception ?
> En faveur de celle péronnelle I vous ne l'avez donc pae
reconnue?
» — Reconnue ? Je vous jure cousin, que si je l'avais déjà
vue une seule fois...
» — En ce cas, je vous pardonne. Vous ne savez pas quo
celte petite pécora est l eunemi le plus dangereux.que nous
avons.
» — Cette enfant-11, consin Gigandet?
» — Oui, celle enfant-.là; car c'est la fille de Guillaume
Duperron. propre neveu de notre respectable parente.
» — Miséricorde 1 cria Baculard en tressaillant.
« Et vous comprenez bien que ce n'est pas sans motif
qu'elle monte chez s» grand'lante d'un air sv fringant le jour
de la sainte Agnès. Moi qui croyais qu'elle ne la connaissait past
c’est une trahison, cousin Baculard! et vous avez bien raison
de détester les femmes 1 je sais comme vous de quoi elleasont
capables, et celle-ci en particulier. Je.la vois d'ici. miRaudant
autour de sa tante, prenant une voix flulée pour ipi parler,
la cajolant, l'adulant, faisant mille bassesses pour la.séduire...
Les vieillards ont l'esprit si faible!... Elle ne la manquera paa
de faire valoir qu elle est sa nièce I... Comme si c'était une
raison!... Une fille de boutique !... une petite coureuse,
j’en suis sûr !... Et nous nous laisserions voler de la Aorte
une si belle succession, cousin Bacularé ?
* — Non. certes, s'écria Baculard. à qui Gigandet avait
enfla communiqué son indignation, et, plutôt que de nous
laisser ainsi dépouiller..... Voyons : savez-rvous quelque
moyen?....
» — Peut-être. Mademoiselle Duperron est une personne
pieuse, craignant Dieu, et pans doute d'une morale très aus-
tère, puisqu'elle a soixante-quatorze ans. Si *Ue vetuiA è ap-
prendre (fiesa niée*.... |