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» 2° Les personnes appartenant à celte dernière catégorie re- ;
cotivrcropt en mémo temps leur grade.
» Nos ministres contre-siKncront et exécuteront la présente or- ;
donnance, chacun en ce qui le concerne.
» Athènes, 18/30 mai 1834. » Signé, otiion.
» Contre-signé, c. canaris, rig v palamidis, G.rsvxuA,
I). KALERUI, P. ARGYROPOUUO, 1'. CALLEGA. »
— , ...............— —...............
Madrid, 8 juin.
La jcurnée s’est bien passée et Madrid est parfaitement tran-
quille, malgré les bruits alarmants qu’on répand depuis deux
jours. On dit maintenant que le soulèvement qui devait avoir lieu
aujourd’hui, est repçrié 3 huitaine. On parle d’srrestalions qui
auraient été faites la nuit dernière parmi ies officiers de la garni-
son. Ces bruits répandus par la malveillance, sont complètement
faux.
BOURBE IIP. MADRID DG 8 JUIN.
Au comptant, 3 0,0 37.75 A.; différé 19.93 à 20; dette amortis*,
de 1« cl 9.60 A.; id.de 2e cl. 3.03 A ; banque de Sl-Ferdinand 99 P.
Changes : Londres 31.21 P.; Paris 5 28 A.
A HTeLETEBR B
Londres, lôjura 1854.
Une députation qui comptait parmi ses membres le vice-amiral
Dillon, MM. Hume, Bulwer Lytion, James Walker et autres per-
sonnages de distinction de l’armée et du parlement, s’est rendue
hier auprès du chancelier de l’échiquier pour plaider la cause de
la fille adoptive de Nelson qui, on le sait, végète dans un état
voisin de la misère, bien que le célèbre amiral, en mourant, ail
exprimé l’espoir que sa patrie en eût soin, et pour obtenir pour
elle une pension de l’Etat. On sait qu’à la mort de Nelson, son
frère obtint du parlement une terre comtale en mémoire des glo-
rieux services du héros de Trafalgar, et ses sœurs d’autres splen-
dides souvenirs de la gratitude de l’Angleterre, et que la fille
adoptive de l’homme illustre fut seule oubliée par la raison que le
gouvernement n’eut connaissance qu’après les décisions prises du
codicile suivant qui (ut écrit par Nelson, ie matin même de la mé-
morable bataille :
« Je lègue à la munificence de mon pays ma fille adoptive
Horace Nelson Thompson, et je désire qu’à l'avenir elle ne prenne
plus que le nom de Nelson seul. Voilà les seules faveurs que je
demandes mon roi et à mon pays au moment où j’entre en bataille
pour eux. Que Dieu préserve ma patrie et mon roi et tous ceux
qui me sont chers. Il est inutile défaire ici mention de ma famille;
je sais que l’on aura soin d’eux. »
En mourant, voici quelles furentses paroles : Ressouvenez-vous
que je lègue ma tille Horace à mon pays; qu’elle ne soit jamais
oubliée. »
Le chancelier de l’échiquier a promis à la députation de
prendre l’avis des autres membres du cabinet sur celte
question, avant de prendre une décision.
chambre des communes. — Séance du 12 juin.
La Chambre autorise une nouvelle élection à Morpeth, pour
pourvoir à la vacance devenue ouverte à la Chambre des commu-
nes par la nomination de sirGiey au poste do secrétaire d’Etat des
colonies.
m woon, en réponse à une interpellation de M. Hume, déclare
n’avoir repu aucune communication officielle de Shanghaï, relati-
vement à une attaque opérée par les forces anglaises et américai-
nes sur les troupes imperiales, le 4 avril dernier.
m. disraeu espère que le gouvernement ne voudra pas, pour
hâter l’expéditon des affaires et rapprocher la clôture do la session,
provoquer des séances de l’après-midi, comme il en est question.
Ces séances ne sont justifiées que dans le cas d’affaires pressantes
ou vers la fin de la session, or, on ne peut dire qu’il y ail des affai-
res pressantes à terminer, ni que uous nous trouvions à une pé-
riode avancée de la session,attendu qu’en présence de la situation
des affaires d’Europe, le public serait plus satisfait que le parle-
ment continuât à siéger, plutôt que de voir abréger la durée des
travaux parlementaires.
si. woon annonce qu’une séance de l’après-midi a été fixée à
demain,et qu’en l’absence des membres dont les propositions ont
mises à l’ordre du jour de cette séance, on ne peut rien changer à
la disposition prise
m. Wilson annonce que des négociations pour la conclusion
d’un traité postal sont en ce moment pendantes entre l’Espagne et
l’Angleterre.
La chambre entre en comité.
BOURSE DE LONDRES DU 13 JUIN.
Les fonds anglais très calme. Les consolidés tendent à la baisse;
ouverts 91 à 91 1/4 ex-div. au 19 juillet, ils restent 91 à 1/8. 3 0/0
réduits 91 1/2 à 91 1/8, 3 1/40/0 02 à 91 5/8, act. de la banque 204
à 206, bons de l’échiquier pair à 4 s. prime ; inscription d°3/8à
1/2 0/0 prime.
Les fonds étrangers inactifs; russes 3 0/0 faibles de 98 à 100.
Espagne différée 19 1/4 à 19 5/4, Pérou 4 1/2 0/0 65 à 67, 3 0/0 48 à
50,Suède provincial 40/0 86 1/2;Hollandais 4 0/0 89 5/4,Brésil 5 0,0
anciens petites oblig. 100,
Chemins de fer belges, Luxembourg 15 T payées 5, Namur et
Liège 8 1/8 à 1/2.
-------- mm ijiM -----
FSSAîSCE.
(Correspondance particulière du précurseur).
Paris, 13 juin.
L’on commente en vain l’article de la correspondance prus-
sienne qui a la prétention de donuer des détails sur la conférence
de Bamberg ; l’on ne devine rien, ou plutôt, ce qui est indiqué est
tellement vague et rempli de non sens, que l’on comprend tout le
vide de pareilles résolutions.
Il y a eu ce matin conseil de ministres à St-Cloud ; ce conseil
commencé à 10 heures, paraît s’êtrc prolongé fort longtemps, car
LL. EE. ne sont rentrées à Paris qu’à près de 4 heures.
Aucune nouvelle politique à l’ordre du jour. Les dépêches du
théâtre de la guerre font défaut ou sont vides d’événements.
Depuis quelques jours les ouvriers ont été mis dans les grands
appartements du pavillon Marsan aux Tuileries, où des restaura-
tions sont effectuées, absolument comme si l’on attendait pro-
chainement quelque haut personnage étranger.
Je vous parlais, il y a quelques jours, de la clôture de la session
du Sénat. L’un des membres de celte noble assemblée me disait,
à propos de cette session, que si l’on voulait faire le compte des
discours qui y avaient été prononcés, on verrait que jamais peut-
être dans aucune assemblée du monde il n’avait été si peu parlé.
Le bilan des discours prononcés par MM. les sénateurs en 1854
s’élève au chiffre de 2.
Et encore ce sont des hommes ordinairement fort silencieux,
les archevêques de Bordeaux et de Besançon, qui sont les auteurs
de ces discours. Sans eux, la session eût été bien positivement
muette. Chose étrange ! les sénateurs, membres des anciennes
assemblées, et qui, dans ces assemblées, se sont fait constamment
remarquer par leur besoin de parler à tout propos et leur prolixi-
té, sont aujourd’hui ies gens les plus calmes et les plus silencieux
du monde. M. de Boissy, par exemple, la bêle noire de M. Pas-
quier à la Chambre des Pairs de Louis-Philippe, et auquel on ne
pouvait parvenir à ôter la parole, M. de Boissy aujourd’hui est
muet comme un poisson, et si on le voyait fonctionner à la bu-
vette du Sénat, où il a l’habitude de déjeuner comme autrefois à
la Chambre des Pairs, on croirait vraiment qu’il ne peut plus ou-
vrir la bouche.
La voix seule de M. Troplong éclatait de temps en temps au
milieu du silence des séances du Sénat ; à part celte voix, point
d’autres bruits que celui des chuchottements ou de la toux des
honorables membres.
Au Conseil d’Etat l’on n’est guères plus bruyant, et si ce n’é-
taient les maîtres de requêtes et les conseillers rapporteurs, obli-
gés par devoir de prendre la parole, on se croirait en plein Sénat.
J’ai malheureusement à vous signaler une nouvelle hausse sur
les blés et les farines.
A la halle d’hier, les cours ont encore monté et il est à craindre
que cela ne continue. Les nouvelles des récoltes et le temps qui
ne s’améliore pas,sont les causes principales de cet état de choses,
qui n’est pas seulement particulier à la halle de Paris mais aussi à
la plupart des marchés.
Voici une bonne plaisanterie mise en circulation par les proprié-
. taires californiens qui voient la vogue se porter aux colonies
australiennes et qui voudraient ramener le public. Une compagnie
de physiciens-chimistes s’est formée au Sacramento et doit épuiser
loul l’or du sol californien, au moyen de piles et de fils de fer
placés dans le sol comme dans les procédés de la galvano-plasiie.
Cette compagnie parvient à soutirer à l’un des pôles électriques
des masses prodigieuses d’or, si bien qu’avant peu il ne restera
plus une parcelle d’or dans loute la Californie. — Qu’on se le dise,
et que les amateurs s’empressent de se mettre en route, s’ils veu-
lent encore trouver quelque chose dans les placera.
{Autre correspondance.)
Paris, 13 juin.
Le Moniteur de ce matin contient un rapport du vice-amir3l
Hameiin, écrit le 25 mai, en rade de Ballchick. Ce rapport donne
des détails circonstanciés sur les affaires de la Géorgie et de la
Circassie. I! confirme les bruits qui ont couru de l’évacuation par
ies Russes des forts qu’ils possèdent dans ces deux pays.
Tous les forts et établissements des Russes ont été évacués par
< ix, même ceux de Soukoum-Kalé et de Redoule-Kalé , qui sont
répondant les ports de ravitaillement de leur armée d’Asie. Un
iuiaillon de troupes turques, fourni par Séiim-Pacha, occupe
liedout-Kalé Uq vaisseau à vapeur français et deux bâtiments à
v 'peur turcs portent à Soukoum-Kalé des troupes, du matérie',
u ’s fusils, delà poudre, etc.
Anapa et Sujack-bay, ont été les seuls points conservés par les
Russes. Ils ont même augmenté les garnisons de ces deux places,
qui présentent un effectif de 20,900 hommes. Cette concentration
de troupes, non loin du détroit de Kerich,indique, d’après le vice-
amiral Hameiin, qu’on veut défendre la presqu’île de Taman, qui
çQmmandç ce détroit.
C’est je point de Bardan que le§ amiraux anglais, francais et
turc ont choisi do concert pour s’aboucher d’une manière régu-
lière avep Schamyi et ses délégués.
Telia sont les nouvelles que la feuille officielle reçoit dp l'amiral
Hameiin. Elle contient, en outre, quelques détails d’un certain im
tprél sur lps affaires du Grèce. Une dépêche d'Athènep, à |a date
du 2 juin, annonce que le générai Forey a laissé au Pirée 2000
hommes,que doivent rejoindre 1000 soldats de troupes anglaises.
L’amiral Le Barbier de Tinan a pris le commandement en chef des
forces de terreet de mer. Les enrôlements et l’envoi de munitions sur
les frontières ont cessé, grâce aux mesures énergiques et rapides
prises par le général Kulergi, ministre actuel de la guerre. Enfin
la présidence du nouveau cabinet hellénique est réservée à M. Ma-
vrocordato, ancien ministre plénipotentiaire de Grèce en France.
Celte dernière nouvelle est reçue très favorablement dans le
monde politique à Paris, où M. Mavrocordalo a laissé les meilleurs
souvenirs, et a gardé la réputation d’un esprit habile et d’un ca-
ractère conciliant.
A propos du dernier mouvement fait par les Russes, une per-
sonne compétente me communique une réflexion stratégique di-
gne d'êtie notée. Les troupes du maréchal Paskievyiich étaient
d’abord adossées au Danube; de la sorte, pn cas de défaite, ce
fleuve aurait servi à arrêter la retraite des Russes çt eut pu deve-
nir leur tombeau. Ilp ont voulu éviter ce double danger en repas-
sant le Danube; et en reculant jusqu’en Moldavie. Le fleuve,decelte
manière, remplirait un rôle tout opposé : il servirait à arrêter la
marche victorieuse des troupes coalisées; et au cas où elles par-
viendraient à franchir cet obstacle, le Danube resterait derrière
elles pour les engloutir, au moment où l’armée russe, reprenant
l’offensive, les aurait refoulées jusqu’à ses bords.
On me raconte une cruauté financière qui vient de se commente
à la Bourse. Un honnête allemand, qui spéculait quotidiennement
dans le temple du Veau d’Or, avait fini, à travers plusieurs vicissi-
tudes de fortune courageusement affrontées, par se trouver à la
tête d’un actif irès considérable. Malheureusement pour l'agioteur
étranger, la dernière fluctuation que les cours ont subje.a profon-
dément entamé ses fonds. A la liqqidauon du lf de ce mois il s’est
trouvé devoir solder uu passif s’élevant à la somme énorme de
700,000 francs. Dans ce désastre il a fait preuve d'une rare loyauté;
au lieu de prendre le premier convoi et de faire un voyage aux
frontières, il a reparu à la Bourse le lendemain du jour où on an-
nonçait sa déconfiture, et a payé jusqu’au dernier sous l’exorbi-
tante différence. Cela fai), dans l’pspoir d'un retour de la fortune
ingrate, il ne s’est point découragé et a poursuivi ses entreprises.
La chance néanmoins ne lui a pas été favorable. Hier, il a élé
obligé de se reconnaître un passif de 100,000 fr. La loyauté dont
il avait fait preuve précédemment,aurait dû rendre ses créanciers
indulgents à son égard ; on va croire qu’il a obtenu quelque délai
pour s’acquitter. Il n’en a rien élé; au contraire ! Sans attendre
même l’échéance de la liquidation qui, dans la coulisse, se fait
d’ordinaire le 15 du mois, ou l’a exécuté brutalement, immédiate-
ment, de vive force. Près au dépourvu, il n’a pu offrir que 30 0/0
à ses créanciers. Après le trait que je viens de vous raconter, et
qu'on en certifie exact, le titre d'un livre (récemment paru, les Co-
saques de la Bourse, ne parait plus une hyperbole.
On annonce que Roger, le célèbre ténor, quitte le grand opéra,
et que de Weimar où il se trouve actuellement et où il obtient le
plus grand succès, il vient d’envoyer à l'académie impériale de
musique une renonciation à son engagement. Cet engagement ex-
pire le mois d’octobre prochain; il suit de là que Roger, le temps
de son congé compris, n’occupera plus son emploi que pendant 4
mois. Ce qui décide ce chanteur à abandonner le grand Opéra, est
paraît-il, la préférence que l’administration a donnée, dans plu-
sieurs rôles importants, à son émule Gueymard. Toute la petite
presse de Paris était divisée en deux camps au sujet de ces deux
artistes; il va sans dire que les anecdotes et les épigrammes
pleuvaientd’un côté comme de l’autre.
Voici en tous cas une petite méchanceté qui courait sur le ténor
qui s’en va : « A la répétition de la Festoie, dit-on, Mlle Cruvelli,
apercevant Roger qui tenait à ia main un crayon et un carnet,
dit à quelqu'un : — Que fait donc Mm<- Roger ? — Elle prend des
notes sur son mari. — Je ne m’étonne pas s’il lui en reste si peu,
répondit la cantatrice. » Le mot est un peu vrai, tout cruel qu’il
est ; Roger possède une voix peu étendue et qui manque égale-
ment de puissance et de sonorité. Toutefois, c’est un chanteur
d’infiniment de goût, et il est probable qu’on le regrettera. Le
bruit court déjà que Meyerbeer emploiera sa méaialion pour faire
rentrer Roger à l’opéra ; il serait appelé à y jouer, l’hiver pro-
chaine, le premier rôle dans l'Africaine, nouvelle œuvre musi-
cale de l’illustre compositeur.
Les élèves du Conservatoire ont joué, dimanche passé, Marie,
un opéra d’Hérold. Cette partition, qui passe pour le chef-d’œuvre
d’un maître que toute la France artistique regrette, a été couverte
d’applaudissements. Je vous annoncerai à ce propos, que le gou-
vernementa commandé, il y a quelque temps, le buste en marbre
de ceçompositeur.Ce buste vient d’ôlre termiué.C’est une des plus
belles choses que j’aievue en scuipture.il avait été conflé.du reste,
à un artiste dont le talent se distingue par beaucoup de hardiesse,
d’éiévation et d’originalité, M. de Mesmay, auteur déjà eonnu
d’une jstalue qui figure au jardin du Luxembourg, et qui repré-
sente M»e ne Montpensier.
Plusieurs ministres sont aliés ce matin à St-Cloud pour y tra-
vailler avec l’empereur.
On dit que la mort de M11' Rebeçca Félix aux eaux des Pyrénées,
éloignera pendant quelques jours Mlle Rachel de Paris et de la
scène.
Les dépêches des préfets des départements du Centre font ces-
ser complètement ies inquiétudes qu’avaient fait uaître les débor-
dements de la Seine, le fleuve est rentré dans son lit.
Presque tous les jours des officiers de tous grades quittent
Paris pour s’en aller en mission sur les bords du Danube. M. le
colonel de Noë va rejoindre M. le général Yussuf, pour l’aider à
organiser les Bacby-Boudjouks, dont on veut faire cesser les dé-
prédations et utiliser le courage, en les disciplinant.
On commence à faucher les prairies artificielles dans les envi-
rons de Paris. Les seigles commencent à jaunir dans le bassin de
ia Seine.
On écrit de Lorient, 12 juin, 5 heures du soir :
Le vaisseau à hélice le IVagrtun, de 650 chevaux et de 100 ca-
nons, vient d’être mis à l’eau aux cris répétés do vive l’empereur !
L’opération s’est parfaitement effectuée.
Une dépêche télégraphe, reçue à Pans, annonce que le général
Feray vient de s’embarquer à Marseille sur l'Euphrate, pour se
rendre à Gallipoli.
Un fait assez curieux vient de se passer à Paris; une de nos
grandes célébrités médicales n’ayant pas de fils et se trouvant
sur le point de marier sa fille, exigea de celui qui devait devenir
son gendre qu’il joignit son nom à celui qu’il portait Le futur
gendre accepta la condition, s’empressa de se pourvoir auprès du
garde des sceaux à l’eflel d’élre autorisé à faire procéder son
nom de gentilhomme du nom de son beau-père. L’autorisatiou,
grâce à ue bonnes relations et à l’activité de certaines démarches,
fut bientôt accordée et le gendre-put légalement porter le nom de
M . de.... Mais lorsqu’il fut en possession de cette autorisation,le
mariage fut rompu. M. de... se trouve dès lors, saus ia femme
qui devait le lui apporter, avec un nom de plus, auquel il ne
tenait pas précisément et que M. P... voudrait ne pas lui avoir
tait prendre.
On lit dans le Siècle :
Nous sommes assez heureux pour pouvoir publier les paroles
prononcées par M. Dufaure sur la tombe deM. Vivien. Nous ne
douions pas que tous ceux qui ont connu M. Vivien ne s’associent
par la pensée à ces louanges parties d’un cœur digne d’apprécier
ies rares qualités de l’ancien président du conseil d’Etat.
Voici le discours de M. Dufaure :
« Nous ne laisserons pas le tombeau modeste qui va recevoir
les restes de notre excellent ami sans exprimer quelques-unes des
pensées qui nous oppressent.
» Ce sera une belle tache et digne de l’esprit le plus étendu elle
plus élevé que d’étudier cette vie si courte et si pleine, de la
suivre dans les deux périodes que Vivien a parcourues tout
entières, la monarchie de juillet et la république du quatre mai; de
marquer la part considérable qu’il a eue, soit dans nos assem-
blées délibérantes, soit dans ce conseil d’Etat qu’il aimait tant,
sur la préparation et la confection de toutes les grandes lois
administratives de ces deux époques ; de signaler l’influence
salutaire qu’il a exercée pendant vingt ans sur les règles et les
tendances de l’administration, s'effor çant avec son esprit vif et
réglé, à la fois conservateur et novaieur, d’introduire dans la
confection et dans l’application des lois la conciliation désirable,
j et qu’il croyait possible,d’une autorité puissante et respectée avec
i une libel lé prudente et fortement garantie,
j » Mais de tels récits, pour être faits et pour être écoulés, veu-
I lent des esprits plus calmes et des cœurs moins abattus. Pour
| moi, en présence de ce cercueil, je no me souviens plus des tra-
! vaux ; je ne vois plus que l’homme lui-mêmeel ses rares qualités ;
: je ne me rappelle plus que celle intelligence pleine de verveel
d’initiative, celle ardeur infatigable au travail, ce patriotisme si
pur et si désintéressé, cette amour sincère de tout ce qui est bien
et beau. Je me rappelle encore ce commerce charmant et sûr,
cette collaboration loyale et féconde, ces relation* si faci es,que
i
les amitiés politiques, tnen souyenl frggileg gj pr^çailYSt dêYS:
D3ient avec lui des effeciions privées profondes el durables.
» Mais en songeant avec, orgueil aux travaux et aux qualités de
notre ami, il faut bien ncigs dire que dans ces immenses travaux
tl dans ces éniioéütes qualités se trouve la première cause de sa
tin pFéiqaturép, Déjà, depuis plusieurs années, nous ygyians ses
traits s'altérer, sa voix s’affaiblir et s’éteindre, ses meifibres se
briser. Vainement neqqöiR peux hivers, jl est allé denj8fldflr des
forces au soleil bienfaisant du Midi ; yainemept retiré dans Pintor
rieur de sa famille, il y trouvait el savait y ajquteF les plus douces
joies entre urie femme digne de lui et trois jeunes filles dont i)
commençait à former la raison à l’imagU delà sienne.seul héritage
à peu près qu’il leur laissé avec son nom chéri et respecté ; ses
forces ne revenaient pas, malgré les illusions que pouvaient nous
(aire l’activité persévérante de son esprit et la vivacité de ses sen-
timents. il s’avançait rapidement vers cette tombe, martyr, je le
dis sans exagération, de son zèle pour l’accoqiplissement de ses
devoirs, du travail dévorant de son intelligence et de ses préoccu-
pations ardentes sur tout ce qui portait atteinte à la grandeur
morale de son pays.
» Si ce peut être une consolation dans une telle douleur, n’ou-
blions pas que cette âme d’élite ne s’est pas un instant démentie,
que ce ferme caraptère n’a pas un instant faibli, que ce caractère
aimable et attachant ne s’est pas un instant assombri, qu’en parti-
culier la sympathie profonde et expansive qu’il éprouvait pour ses
amis, pour tous ses amis présents, absents ou exilés, ne s’est
éteinte qu’avec sa vie, qu’enfin il est passé, encore entier de
cœur et d’intelligence, du inonde où il occupait une place si belle
et si douce, entre les moins de Dieu qui l’appejait à lui
>j Je n’ai pas dit un mol de nos relatiops personnelles, de notre
affection müluelle, si intime et si constante, vieux compagnon des
études de ma première jeunesse et de tous les travaux de mon
âge uiùr ; iuais jê 11® pourrais continuer, et c'est tout bas et à part
dans l'amertume de ses regrets, que iRpn cœur t’adresse ses
adieux. »
BOURSE DE PARIS DU 13 JUIN.
2 heures. — Les affaires ont été complètement nulles depuis le
début du parquet. Les cours se maintiennent, mais il y a autant
d’hésitation parmi les vendeurs que parmi les acheteurs. Eu at
tendant, on regarde cette série de bourses sans variations comme
d’un augure favorable.
Elles habituent la spéculation aux cours actuels, et elles ren-
dront plus facile un nouveau mouvement de hausse lorsque ceux
qui avaient encore des valeurs achetées dans de très bas cours
auront terminé leurs réalisations.
Il y avait ce mutin quelque velléité de hausse ; mais le mouve-
ment a élé arrêté dès le début par une nouvelle baisse de 1/8 sur
les consolidés anglais, dont les deux cotes sont venues aux mê-
mes prix de 91 à 91 1/8.
Les affaires sont aussi paralysées à notre Bourse par le décou-
ragement de quelques courtiers qui ont éprouvé de fortes perles
à la dernière liquidation el qui redoutent de nouveaux sinistres en
dehors du parquet à la liquidation prochaine. Aussi ia plupart ont
resserré leurs crédits et cherchent à liquider par avance les opé-
rations engagées.
La rente 3 0/0 a éprouvé à peine jusqu’à présent 10 c. de varia-
tions. Elle s’est tenue de 71.85 à 71.75; le comptant est ferme, et
l’argent ne fait pas défaut. Il n’y a plus de déport entré les affaires
au comptant et à terme, mais le comptant se maintient facilement
aux mômes prix que pour la fin du mois.
Les nouvelles continuaient à être favorables. Toutes les dépê-
ches de Berlin confirmaient la nouvelle de l’envoi de M. Manteuffèl
à Saint-Pétersbourg pour appuyer la note autrichienne.
On disait en outre, que les cabinets de Vienne et de Berlin
avaient adressé une noie à la Diète germanique pour hâter son
vote d’adhésion à leur politique.
La banque de France était en hausse de 10 fr. à 2920. Les valeurs
diverses étaient faibles et tendaient un peu à la baisse. La Vieilie-
Mqntagne était cotée à 492.50.
Le zinc de Stolberg à 1020. Les actions d’Herserango de 260 à
260.50. Les glaces d’Aix-la-Chapelle à 410. Les actions de Seplême
de 222.50 à 225. Les actions de la Loire à 625. Les jouissances des
Quatre-Canaux étaient cotées à 105, mais on les tenait à 107.50.
Les docks étaient mieux tenus que ces jours derniers. La baisse
de ces jours ci paraît avoir élé produite par quelques ventes
forcées. Ils ont repris à 214 el 215.
La stagnation de la rente a réagi sur toutes les autres valeurs.
Les actions du Crédit mobilier ont ouvert un peu en baisse sur la
cote d’hier de 742.50 à 743.75. Mais ces cours ont provoqué des
demandes -
Les cours des chemins de fer étaient cotés également à quel-
ques francs de baisse au début du parquet. Cependant, ie mouve-
ment rétrograde n’a pas fait de progrès.
Les achats étaient encore nombreux au comptant sur les actions
des lignes de la fusion normande.Rouen était très-ferme de 977 50
à 980 ; le Havre de 477.50 à 480 ; l’Ouest à 665 ; Cherbourg à 525.
Les actions de l’Est étaient calmes à 79Ö. Les nouvelles de l’Est
variaient de 615 à 617.50. On est forlétonué de la différence anor-
male qui continue à se maintenir entre les actions anciennes et
nouvelles.
Celte différence est en ce moment de 175 fr.Les actions de Lyon
ont fait 927 50, mais elles se sont relevées à 952.50.Le Nord était
coté de 845 à 847.50.Le Grand Central était stationnaire à 502.50.
Les fonds étrangers sont tout à fait sans variations, mais leurs
cours sont bien tenus
3 heures.—Les affaires n’ont pas été beaucoup pluspnimées
jusqu’au moment de la clôture, mais les cours se sont raffermis
et il y avait tendance à la hausse.
Le 3 0/0 a remonté à 72, et il était tenu de 71.90 à 71.95. On
croît qu’il s’est formé depuis quelques jours up nouveau décou-
vert au milieu de la stagnation des cours.
Les autres valeurs ont également repris, et leurs derniers cours
présentent peu de différence sur la cote d’hier.
Il y avait, à la fin de la Bourse, beaucoup de demandes sur les
actions du chemin de fer sarde ; on les tenait à 460.
HOliliAflIDE.
La Haye, 13 juin.
Son exc. le baron Forslner de Dambenoy, ministre de la guerre,
de détour de son voyage, a repris aujourd’hui les travaux de son
département.
BOURSE D’AMSTERDAM , DU 13 JUIN
Les fonds hollandais étaient un peu en faveur, avec quelques
affaire en Intégrales.
Les fonds russes à peu près sans variation. En autrichiens, il y
avait plusieurs acheteurs. Espagnols et portugais, un peu plus
demandés, avec des affaires assez animées.
Cours à 5 heures : Inlég. 58 9/16 ; Esp. i 0/o 19 1/16 à 1/8 ; 3 0 o
int. 35 15/16 à 36 ; Métall. 5 0/0 61 7/8.
---- ------ mmmmarnntaMKiaKKÊmommmm^m.-- —-
BELGIQUE.
Bruxelles, 13 juin.
L’Indépendance belge, qui a combattu avec beaucoup d’énergie
la candidature de M. Bartels, annonce que ce dernier vient de lui
intenter une action en calomnie.
L’Indépendance avait reproduit plusieurs articles publiés par
l'Observateur en 1850, où la délicatesse de M. Bartels était mise en
suspicion Elle y avait ajouté, 6e son propre chef, une assertion
d’après laquelle M. Bartels aurait abusé de sa position de conseil-
ler communal pour se faire allouer un subside annuel de 3 000
fr. pour prix de cent abonnements à la Belgique’ communale. La
caisse communale aurait payé deux années d’abonnement, soit
6,000 fr., mais M. Bartels n’aurait pourvu à ladite publication que
pendant dix-huit mois el n’auiait pas restitué le montant du se-
mestre pendant lequel sa publication a cessé
Nous tiendrons nos lecteurs au courant de ce procès.
A.WKKS, fl Jl IA
M. le comte de Carramine, ex-ministre de France, est
parti ce matin (jour la Hollande, par le bateau k vapeur
Amicitia.
M. le comte de Talion, arrivé de Paris, est descendu à
l’hôtel du Temple.
— Il y aura, demain jeudi, concert d’harmonie, à la So-
ciété Royale d’harmonie d’Anvers, à 6 1/2 heures du soir.
— La musique du 2e régiment de chasseurs à pied, sous
la direction de M. Le Cat, se fera entendre, dans le jardin
de la Société Royale de Zoologie, demain jeudi, à 6 heures
et demie du soir.
— Il a été présenté en vente au marché de ce jour, env.
100 veaux.
— La barque belge Lucie , c. Meulenaer, sortira cette
après-midi du bassin, pour partir demain avec 120 passa-
gers pour New-York. Le brick belge Eugénie, c. Scheeper,
partira également pour New York, avec 130 passagers.
— Voici les résultats des courses qui ont eu lieu avant-
hier sur l’Escaut et qui avaient été organisées par la société
De Zeegalm :
Yoles du I\ord : lr prix, à N. Zomers, avec le canot de M.
Van Ganzen. — 2e prix, à F. Van Eeckhoven, avec le
canot du brick norwégien Condor.
Canots à deux rames. — Le premier prix a été remporté
par le canot de M. Huysmans, conduit par N. Zomers; le
2e prix, par le canot de M. Vanden Bergh, conduit par
J Van Ryn.
Canots à 4 rames. — Le premier prix a été remporté par
le canot de MM. Grisar et Marsily, conduit par Jos. Swerts ;
le 2e prix par le canot de M Isenbaert, conduit par L. Van
Bambeke ; le 3e prix, parle canot de M. Huger, conduit
par Ferd. Van Eeckhoven.
— On nous écrit de Flessingue :
Nous venons d’apprendre qu’un brick (nom inconnu)
sorti ce matin, est échoué sur la plage près de Westkapelle.
On enverra un bateau à son secours dès que la marée le
permettra.
— Par dispositions ministérielles du département de la
guerre :
Sont désignés pour commander : le 2e régiment de lan-
ciers ; Le colonel N. Atdgy. à la suite t}« 2* régiment de
chasseurs à cheval.
Le lr régiment fie casseurs k cheval, je lieutenant colo-
pel H. de Keyn, du 2* régirent de lanojpng,
Pour prendre le commandement du l? régiment d’artille-
rie ; le colonel G- Lecqeq, conjggandant je 2' régiment de
la même arme.
Pour prendre provisoirement le commandement du 2«
régiment d’srljllerje s le lieutenant cplonel J. Bayet, du 3r
régiment (Fmlillerje.
Pour passer au 3e régiment d’çrtiljerie ; fo lieutenant P.
Pletinelt.di! 2' régiment.
Le sous lieutenant A, i^nrçnt, du çftrps de I3 gendar-
merie, est désigné pour passer k la compagnie dp PJafnur et
prendre le commandement de l’arrondissement de üinant.
Sont désignés pour passer au régiment de grenadiers :
le capitaine de lre classe Turmes, du régiment des carabi-
niers.
Au 2e régiment de chasseurs k pied : le lieutenant, baron
A. Vander Smissen, du 2e régiment de ligne, aide-de-qamp
du général major Dons,
Au 2e régiment d’artjllerje : le capitaine administrateur
d’habillement T. Nickmildfli’, du régiment de carabiniers.
Au 4“ régiment d’artillerie : le médecin de régiment M.
Fuisseaux, attaché au lr régiment de chasseurs k cheval.
— S. M. le Roi vient de faire remettre à M. le bourg-
mestre de Mons une somme de 5,000 francs poqr distribu-
tion de secours aux pauvres de la ville de Mons,
— L’origine de la Fête-Dieu qui arrive jeudi gst tonte
belge. C’est une religieuse hospitalière de Liège nommée
Julienne de Montcornillon qui en eut la première idée. Ce
fût Robert, évêque de Liège qui en décréta le 6tatut en 1249.
Enfin Urbain IV, après avoir été archidiacre de Liège, ap-
prouva la fête et l’étendit k toute la chrétienté.
— Le Conseil cqmmqnal de Tournai,en sa séance seçrète,
a décidé que le banquet k offrir au Roi par la ville aurait
lieu par invitations. Les conseillers communaux intervien-;
nent dans les frais pour un chiffre assez élevé.
Le bal aura également lieu par invitations; le buffet gra-
tis pour les cavaliers est supprimé.
Le Conseil a ensuite nommé deux commissions ; la Com-
mission de l'Exposition de l'industrie se compose de MM,
Rose, Pollet, Overman, Dumont et Du Mortier.
Et la Commission de la décoration des, nies, de MM. Henry,
Théry, Chercquefosse et Nève.
— On écrit de Fougères : « Notre ville vient d’être at-
tristée par un événement aussi déplorable qu’imprévu. M le
conservateur des hypothèques a été trouvé mort le 8 juin,
k six heures et demie du matin, dans son bureau. Auprès
de lui était un pistolet avec lequel il s’était tiré une ballg
dans la tête. On attrib’Je ce suicide k un accès d’aliénation
mentale. »
— La Gazette de Trieste puhlie l’extrait suivant d’une
lettre particulière :
« J’ai obtenu de faire partie d’un voyage d’essai sur le
Sommering. Le chemin de fer franchit la montagne en cour-
bes qui serpentent le long de ses flancs, avec une montée de
I à 40, la plus grande que l’on connaisse. Quelques tunnels
même, parmi les quatorze que l’on compte, sont construits
en courbe; le plus long mesure 840 toises. Quand on passe
ainsi près de l’ancien château de Clams, que le voyageur
n’apercevait autrefois de la roule qu’k une hauteur prodi-
gieuse au-dessus de sa tête, on ne comprend pas qu’on ait
pu avoir la pensée hardie d’établir un chemin de fer sur une
pareille hauteur, et bien plus, que cette œuvre meeveilleusa
soit complètement achevée et que le chemin doive être livré
k la circulation dans quatre semaines environ. On le par-
courra prochainement en pleine sécurité. Les parapets sont
extrêmements solides Les nouvelles locomotives de Coke-
rill fianchissent toutes les montéeg avec une telle légèreté
qu’on ne peut craindre aucun danger. Le panorama qui se
déploie sous les yeux est si grandiose et d’un effet si pitto-
resque, qu’on oublie totalement qu’on est sur un chemin de
fer. Il y aura des trains de vitesse de Vienne t> Lcyboch qui
feront le trajet en treize heures; mais il faudra, si aucun
changement 11’a lieu, passer quatorze heures en diligence
pour se rendre de Laybach k Trieste. (Gazette de Cologne.)
— Nous lisons dans l'Eclio du Pacifique, du 27 avril :
« Encore des scènes lamentables k raconter! Le vapeur
Secretary, capitaine E.-W. Travis, qui faisait les voyages
de San-Francisco k Petaluma, a sauté hier entre midi et
une heure, k douze milles d’ici, entre les îles connues sous
le nom de Frères et Sœurs.
» Le Secretary avait quitté le wharf pacifie vers 10 heu-
res; il avait 65 passagers qui se rendaient pour la plupart
aux mines de la rivière russe. Trente d’entre eux ont été
tués et beaucoup sont gravement blessés ou brûlés sans es-
poir de guérison. Dix seulement sont sains et saufs. La
force de l’explosion a été telle que le bateau et sa machine
ont été mis en pièces.
» Ce fut une scène de désolation, disent les témoins de
ce désastre, qu’il faut renoncer k peindre. Quel plus triste
spectacle, en effet, que de voir des lambeaux d’hommes en-
sanglantés, lancés dans l’air par cette terrible force de la
vapeur, puis retomber comme une pluie maudite sur les
mourants et les blessés !
» Le Nevada, qui se trouvait près du siiustre, est resté
une heure entière k recueillir les infortunés qui surnageaient
dans cette mer de sang. Ce bateau les a amenés dans notre
ville, où ils sont l’objet de soins attentifs , mais qui seront
impuissants, nous le craignons.
» Et comme si ce n’était pas assez d’un semblable mal-
heur, la malle de l’Orégon, arrivée hier, nous apporte la
douloureuse nouvelle d’un événement semblable. Le 8dèC6
mois, le vapeur neuf Gazelle a fait explosion h Canemah,
tuant sur le coup vingt passagers, et en blessant dangereu-
sement vingt-cinq.
» Dans la nomenclature connue des morts ou des blessés,
nous n’avons pas remarqué de noms qui aient quelque appa-
rence d’appartenir k nos nationaux.
» Le Seaetary était estimé 22,000 d.; sa machine était
celle du fameux Sagamore, qui sauta vers la fin de 1850,
un jour de fête, surchargé de passagers qui avaient sombré
le matin à bord, d’un autre vapeur.
« Tout le monde se souvient que les blessés de cette
explosion furent conduits à l’hôpital, qui prit feu pendant
la nuit, brûla tout entier et leur servit de tombeau. Telle
est l’implacable destinée. Ces malheureux avaient été livrés
trois fois dans un jour aux horreurs d’une mort violente !
Et nous qui écrivons ces lignes, nous avions échappé par
miracle au désastre du Sagamore.
» A quoi bon nous plaindre? Depuis ces temps, des mal-
heurs sans nombre ont jeté le deuil sur ce pays. Mais des
regrets seraient superflus. La consternation règne aujour-
d’hui dans la cité ; demain, cette scène de désolation sera
oubliée, et les vapeurs se rempliront de belles et insoucian-
tes victimes.
» Go aliead ! telle est la devise fatale qui emporte l’un
après l’autre, individus, familles,pour taire place à de noa-
velles générations toujours plus téméraires, plus insoucieu-
ses que celles qui les ont précédées, *
— On entend, en marine, par chaloupes canonnières, ou
plus généralement par canonnières (en anglais gun-boal), dé
petits navires dont le caractère saillant est de caler très-peu
et de porter comme armement, un petit nombre de bouches
k feu, à âme longue, d’une grande puissance. Elles sont
particulièrement destinées an service des eûtes, à protéger
certaines rades, les convois, le cabotage ; elles servent com-
me bâtiments à flotille dans les descentes et les débarqne-
ments de troupes sur utip, côte ennemie ; elles peuvent jouer
un rôle très-aciif dans le bombardement de certaines places
maritimes. Devant aller k la voile, elles sont gréées en brt-
gantin, chasse-marée, lougre ou cutter, suivant leur desti-
nalion plus spéciale, les dimensions, les formes plus ou
moins fines, plus ou moins renflées qui en résultent, et
aussi suivant ia différence des climats.
Quelle que soit leur voilure, elles sont généralement sus-
ceptibles d’aller k l’aviron, et sont anaAee et équipées eu |