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Mercredi iO Janvier.
1883. — Onarame-liuiilème aimée. — Nu 10
Mercredi 10 Janvier,
ABONNEMENTS ‘
..lama ne* berssaux et «aux tous lus Directeurs de
posta (franco de port), pour :
Anvers............. partmn
La Belgique........] » semestre,
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Peu TéîrsKgesf, la» (rais d'expédition
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LE PRECU
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lhez M. Au». Ammül, libraire. 5, rue Brûlée.
Pïix du numero x M centime*!.
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
ANNO?»
CHEMIN DE FER DE L’ETAT. - D’Anvers pour Malines 5.40 m., B., 3.30 s., B., — Pour
Bruxelles o.io, b.3j, 7.29 B., a.15 B., 9.50, 10.50 B., 12 E. 12.22, 1.15 B., 3.15 B., 3.54, 4.35 B.,
4.45, 5.54.6.50B., 8.20 B., 9.13, 10.15 B. — Termonde et Oand 5.50, 8.27, 1.23, 4.50.7.23, E. —
Alost (par Termonie) 5.15, 9.50, 12.15, 3.54. 4.45, (par Bruxellei ) 5.15. 6.50, 7.40 B.,
9.15, 9.50, 12.15, 1.15, 3.15, 5.54, 6.50 B., 10.15 E. — Pour Louvain 5.15, 5.40 B., 7.40,
9.15 E., 9.50, 1.15, 3.54, 4.45. 6.50. 7.28 E., 9. — Ninove, Gramment, Lessines Ath (par
Bruxelles-Nord) 5.15. 10.50 B., 12.15, 3.54, 6.50 B. — Bruges. Ostende (par Malines)
6.40.9.50.12.15, 3.54. 4.45 E.; (par Bruxelles) 5.15, 6.50. 7.40 E., 9.50, 10.50 B., 12.15.10.15 B.,
3.15 E., 3.54, 4 45. — Courtrai, Mouscron, Tournai, Lille 5.15,9.50, 12.15, 3.54, 4.45. — Calais
12.15, 4.45 B.. 1» i 2» cl. — Tirlemont, Liège et Verviers 5.15, 9.15 B., 12.15, 1.15 E., 3.54,
4.45 E., 5.55. — l.- aden 5.15, 9.50,12.15, 4.45 E., 5.55,6.50 E. — Spa 5.15, 9.15 B., 9.50,12.15,
4.45 E. — Alla ir , :»e 5.15, 5.40 E., 9.15 E., 9.50, 12.15, 4,45 E., 10.15 B. — Boom 6.42, 8.25,
11.05, 1. JO, 5.T J .45,10.20. Retour : 5.05,7.38, 9.28,12.05, 3.20, 6.12, 8.50. — D’Anvers (Sud) A
Boom 5.50, 7. .; 10.04, 11.30, 4.17,7.12 8.15. — De retour à 4.49,6.21, 7.55,10.37,2.30,4.32, 7114. —
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2.30, 3.17 E 10,8.14. Pour Rotterd.,La Haye et Amsterd. 7.20 E.,10.20,3.17 E.,6.42, 8.14.Pour
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9.26 E..9.58.10.50 E., 12.05E, 12.45, 2.33 B.,2.45, 3.40, 4.34.A.59B.,5.36B.,6.32,8.05 E.,9,10E ,1?.
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CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. - Ü AfeVRas pourï.!«tr» e.is, 7.08, 9.25
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Flaurus, LodeUnsaft, Charleroi, 7.03,1.35, 5.02. - Berzee, Walsourt, Marienb., Vireut, 7.08,1.35
—■Dient, Hasselt, '-(asstrieht, Aix-ia-Ghapelie 7.08, 8.2,3 1,35 , 5.02. — Hérenthai* et Turnhoat
6.19, 10.57, 4.55, 7.12.
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH. —16’ANVERS seur Hèrinthal», Moll, Neerpelt, Suremond*.
Gladbaeh. 6.13,1.10, 6.40.
ANVERS (Est) A GAND (par Boom 5.50, 8.27 mat., 1.23, 4.50,7.23 soir.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH. — D’anvers (Sud) pour Hobokeu, Wilrysk, Vises-L’a».
Contlch et Lierre 5, 8.12, 9.20 h. matin, 3.15, 7.05, 8.53 h. soir. !
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BATEAUX A VAPEUR. — Du 22 Novembre 1882 au 31 janvier 1883. — d'anvers pour Ru-
pelmondeet Tamise 3 h. — De tamise üour Rupelmonde et Anvers 7.15 h. — d’anvers pour
Runalmonde 11 h. m. — De rupelmonde pour Anvers 12.30. — Les Dimanches et jours de fête
de Tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.30 et 12.30h. — D’Anvers pour Rupelmonde et Tamise
10et 3 heures. .
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Réclame» (lia du journal) la ligne. _ • 1.—
Fait»-diver», la ligne.........., • 2.—
Rubrique d’Anvor», la ligne ..... . 2.50
Réparation judiciaire, la ligne...... • 3.—
Ce tarit n’est pas applicable aux annonce»
d’émission et de souscription.
8F* Est annonce» sont mesures» au Uy no-
mètre. — Les titres se paient d’après Ctspae»
qu’ils occupent. On ne peut garantir les dalei
d’insertions.
RÉSUMÉ POLITIQUE
La crise ministérielle espagnole a pris fin. Le
cabinet est reconstitué de la façon suivante :
MM. Sagasta, président du conseil ; de la Yega
de Armijo, affaires étrangères ; Gullon, intérieur ;
Martinez Campos, guerre ; Giron, justice; Pelago
Caesta, finances; l’amiral Arias, marine; Arce,
colonies; Gamazo, travaux publics.
Les membres du nouveau conseil prêteront ser-
ment à 3 heures. Le ministère se présentera demain
aux Cortès.
La modification ministérielle a une signification
très libérale.
M. Pelago a conféré longuement avec M. Cama-
cho, dont il suivra le plan économique et financier.
Contrairement à l’attente générale, la crise n’a
pas eu pour effet une évolution vers les gauches,
car elle exclut même le groupe démocrate Sardoal
Veragua, récemment rapproché de M. Sagasta.
Le maréchal Martinez Campos conserve le porte-
feuille de la guerre, et M. de la Yega de Armijo ce-
lui des affaires étrangères. Le portefeuille des tra-
vaux publics échoit à un ami du maréchal Campos.
On voit donc que la crise ministérielle a modifié
en partie les personnes qui composaient le cabinet,
mais qu’elle n’a nullement remplacé l’influence du
centre par celle des éléments libéraux.
D’après la déclaration qui doit être lue aujour-
d’hui aux Cortès, le cabinet continuera la politique
générale et financière de son prédécesseur. Il main-
tiendra la fusion des centralistes et des constitu-
tionnels. Il démontrera la parfaite compatibilité
des précédentes réformes des partis avancés avec
la monarchie. Il sera conciliant avec tous les partis
et s’efforcera d’obtenir une évolution des républi-
cains vers la monarchie. _
Les deux Chambres du Parlement français se
sont réunies hier, 9 janvier, aux termes de la Con-
stitution, sous la présidence de leurs doyens d’âge,
pour procéder à l’ouverture de la session ordinaire
de 1883.
On avait annoncé que la Chambre ne ferait
qu’une fausse rentrée pour se donner un surcroît de
congé d’une semaine. Mais elle a compris que ce
n’est pas quand la tâche devient plus lourds qu’on
doit avoir l’air de s’y dérober, ne fût-ce que pendant
huit jours. L’Union républicaine elle-même s’est
montrée hostile à une nouvelle prorogation.
Après une allocution de son doyen d'âge, M. Gui-
chard, qui a fait l’éloge de Gambetta et du général
Chauzy, la Chambre a réélu président M. Brisson,
et nommé vice-présidents MM. Lepère, de l’Union
républicaine, Philippoteaux, du centre gauche, et
Sadi-Carnot, de l’Union démocratique.
L’élection du quatrième vice-président et des
questeurs est remise à jeudi.
Au Sénat, c’est à jeudi qu’a été remise la consti-
tution du bureau, et la séance a été levée, après
l’allocution d'usage prononcée par M. Gaulthier de
Rumilly.
Les bureaux des trois groupes se réunissent au-
iourd’hui à deux heures pour rédiger un projet
d’adresse au pays, destiné à lui enlever les inquié-
tudes qu’il pourrait concevoir après la mort de M.
Gambetta.
L’initiative de cette adresse est due à M. Challe-
mel-Lacour, qui l’a proposée hier à l’Union répu-
blicaine. Ce groupe l’a approuvée.
Les groupes se réuniront séparément à 3 heures,
pour prendre connaissance de l’adresse ; à 4 heures,
ils se réuniront en séance plénière pour prendre
une décision commune et définitive.
M. Gambetta père a télégraphié hier matin au
président de la République et au ministre de l’inté-
rieur pour demander en termes très pressants,
que le corps de son illustre fils lui soit envoyé à
Nice, où il veut le faire inhumer dans le caveau de
la famille. Aucune des démarches tentées auprès
de M. Gambetta père pour fléchir sa volonté n’a
réussi. On considère donc comme certain le trans-
port à Nice du corps du grand patriote.
M. Sirech, maire de Cahors, vient de prendre
l’initiative d’une souscription pour l’érectioD d’une
statue qui serait élevée à Gambetta dans sa ville
natale.
Au Parlement allemand, le prince de Bismark a
annoncé hier, au milieu d’unanimes applaudisse ■
rnents, que, pour soulager la misère des pays inon-
dés et pour prouver que l’empire entier prend part
à la détresse des pays éprouvés, l’empereur vient
d’accorder 600,000 rm. sur les fonds disponibles. Le
chancelier est chargé de faire en sorte que cette
somme soit distribuée immédiatement.
Une dépêche de Washington nous apprend que le
Sénat a adopté le bill relatif à la succession prési-
dentielle en cas d’incapacité du président ou du
vice-président. Ce sont les membres du cabinet qui
sont appelés à leur succéder selon leur rang, en
commençant par le secrétaire d'Etat ou ministre
des affaires étrangères. Toutefois, le nouveau pré-
sident sera tenu de convoquer le Congrès dans un
délai de 20 jours, à moins qu’il ne doive se réunir
régulièrement endéans les 30 jours.
La révision,
Le principe de la révision de l’article 47 de
la Constitution a été inscrit avant-hier soir
dans le programme de l’Association libérale
de Bruxelles. .
Deux cents membres étaient présents,ce qui
était peu. En revanche, on a beaucoup parlé,
et, finalement, après avoir repoussé une mo-
tion d’ajournement de M. Jottrand, qui crai-
gnait de blesser un grand nombre do mem-
bres, rassemblés s’est prononcée pour la
révision à l’unanimité moins 13 voix. On sait
3ue le programme de l’Association admettait
éjà le principe de la substitution de la ca-
pacité aux élections provinciales et commu-
nales, réforme qui ne trouve aucun obstacle
dans la Constitution, qui n’a prescrit le cens
que pour les élections législatives. Pour être
logiques, a dit M. Crocq, nous devons étendre
ce principe à toutes les élections D’ailleurs,
s’est écrié M. Féi on,la Constitution détermine
elle-même la procédure à suivre pour la revi-
sion; c’est donc que les membres du Congrès
ont jugé que le temps pouvait rendre cer-
taines modifications nécessaires.
Nous savons tout cela Nous avons dit et
redit que le fait de remanier dans le sens des
capacités le système électoral en vigueur pour
le3 provinces et les communes impliquait for-
cément, dans l’avenir, l’extension de la ré-
forme au domaine législatif. Il suffisait donc
de l’inscription du premier principe dans le
programme de l’Association bruxelloise. De
cette façon on n’eut pas risqué d'effrayer ac-
tuellement ceux qui, tôt. ou tard et par la puis-
sance des choses, devaient accepter les consé-
quences de leurs actes.
Sans doute la Constitution règle elle-même
ia procédure de la révision, et c’est précisé-
ment cette raison qui aurait dû faire hésiter
l’Association de Bruxelles à se prononcer, dès
à présent, pour une révision qui n’est pas
encore praticable, puisque le parti libéral ne
dispose pas de la majorité exigée par les
auteurs de notre charte.
La besogne faite avant-hier soir par l’Asso-
ciation <ie Bruxelles, est donc pour le moins
inutile. Est-il si difficile de commencer par le
commencement? La première étape politique
dans la question n’a pas été accomplie, et déjà
on se lance à perte de vue dans la théorie, on
montre une grande carrière à parcourir à
ceux qu’on a eu tant de peine à faire sortir de
leur inertie et à décider à mettre un pied de-
vant l’autre. Franchement, ce n’est pas le
moyen de les encourager. Il est à craindre, au
contraire, qu’on ne les dégoûte de faire ce
premier pas dont tout dépend, et qu’on ne
jette ainsi la division dans le parti avant
d’avoir entamé la réforme projetée.
De grâce, ne lâchons pas la proie pour
l’ombre.
Le coup de pied de l’âne ! Une feuille gan-
toise, l’Impartial, organe de ceux qui à Gand
comme à Anvers tont de la politique cléricale
en se souciant fort peu, au fond, de la religion
catholique, répond à la Flandre libérale qui
avait regretté la mort du Journal d'Anvers :
« Si les vœux de la Flandre pouvaient se réaliser,
il n’y aurait en Belgique, à côté des journaux prétro-
phobes, que de petits Univers, créés tout exprès pour
l'avantage de leurs contradicteurs. »
Créés tout exprès pour l'avantage de leurs
contradicteurs ! Pauvre Journal d'Anvers,
pauvre journal orthodoxe ! Voilà comment on
ie traite dans son propre parti, alors que nous
n’av'ons eu pour lui que les paroles d’estime
et de regret que l’on doit à un adversaire sé-
rieux, convaincu.
A propos de la disparition du Journal d'An-
vers nous devons ajouter qu’elle a été com-
plète, absolue. Nous avons dit dernièrement
qu’il en resterait probablement une trace dans
le titre du journal qui l’a absorbé. Il n’en est
rien. Notre pauvre confrère a vécu, comme le
ministère de M. Malou, comme auront vécu
dans peu d'années les écoles cléricales !
Notre parlementarisme.
Nous lisons dans l'Etoile :
Nos députés radicaux se plaignent de devoir pié-
tiner sur place : pourquoi ne mettent-ils pas leur
besoin d’activité au service de l’intérêt public en
faisant marcher la Chambre ?
Nous allons nous expliquer. Il est connu qu’il
s’est établi à la Chambre des usages qui contrastent
étrangement avec ceux de tous les autres parlements
européens. Dans quel pays, en effet, voit-on une
Chambre prendre des vacances de Noël le vendredi
précédant la semaine dans laquelle tombe cet e fête
et les prolonger sans une seule protestation jus-
qu’au 23 janvier, lorsque cette Chambre n’a pas
voté un seul budget de dépenses, en dépit de la loi
de comptabilité qui veut que tous ces budgets soient
votés avant l’ouverture de l’exercice, c’est-à-dire le
lr janvier? Dans quel pays est-il devenu de règle
de voter à la dernière heure de l’année, sans un
mot de discussion, des crédits à valoir sur tous les
budgets ; où les Chambres prennent-elles chaque
année des vacances de carnaval et de Pâques sans
avoir terminé l’examen de ces budgets ; où voit-on
cet examen se prolonger jusqu’aux derniers jours
d’une session qui commence le deuxième mardi de
novembre et ne se termine qu’à la fin de mai les
années d’élections, aux mois de juillet et d’août les
autres années ?
Dans aucun pays du monde, nous l’afflrmons, de
pareils usages ne se sont établis comme règle. Il
n’y en a qu’un en Europe où, dans une période de
crise, le budget soit demeuré exceptionnellement
en souffrance pendant plus longtemps, et ce n’est
même pas celui qui a eu le plus de révolutions
depuis 1830 !
Après l’Angleterre, la Belgique passe pour le
pays où le parlementarisme a jeté les plus profondes
racines. On le cite comme exemple sous ce rapport
et nous sommes d’ailleurs les premiers à nous van-
ter de l’admirable exercice de nos institutions
modèles que tant d’autres nous envient. Et pour-
tant, notre parlementarisme est dégénéré à ce
point qu’il faut plus de temps à nos Chambres pour
voter certains des budgets de dépenses qu’il n’en a
fallu au Congrès national pour faire et décréter la
Constitution !
Le premier des députés de Bruxelles qui arriva à
la Chambre avec l’idée avouée de proposer la révi-
sion de la Constitution pour attribuer au pouvoir
législatif le droit de modifier les conditions de l’élec-
torat, l’honorable M. Demeur, n’eût rien de plus
pressé que de faire la proposition qu’il avait en vue.
Il s’assura qu’elle n’avait pas la moindre chance
d’être prise en considération et il eut au moins, lui,
le bon esprit de donner une autre carrière à son
activité. C'est lui que nous avons retrouvé cette
année rapporteur du budget des voies et moyens,
et l’on sait qu’avec l’appui résolu du premier vice-
président de la Chambre, M. Le Hardy de Beaulieu,
il a fait un nouvel effort, auquel s'est associée la
commission des finances du Sénat, pour déterminer
la Chambre à sortir de la voie mauvaise où elle
est engagée depuis trop longtemps.
Nous sommes convaincu d’une chose, c’est que,
si les radicaux, les jeunes, les nouveaux députés
impatientés de piétiner sur place, avaient ferme-
ment soutenu le rapporteur du budget des voies et
moyens ; s’ils avaient, en cette circonstance, mis
toute leur éloquence au service de la chose publi-
que : les vieux, les anciens de la Chambre, eussent
. compris la nécessité de rentrer dans les voies régu-
lières et légales, et l’opinion publique eût haute-
ment approuvé une pareille campagne. On n’eût
point pu en cette année même, nous l’admettons,
sortir des voies de la routine; mais au moins la
motion faite avant la Noël de s’ajourner au 23 jan-
vier, n’eût pû être présentée avec succès, et à
! l’heure qu’il est, la discussion du budget serait cer-
j taiuement commencée. Est-ce que la Chambre des
: députes de France n’a pas fiai ses visites de nouvel
1 an, elle qui est rentrée dès hier en session, elle qui
■ n’en est plus cependant à devoir voter les budgets
! de 1883 et dont certes l’ordre du jour n’est guère
aussi chargé que celui de notre Chambre où l’on
■ voit tant de projets de loi, du plus grand intérêt,
1 en souffrance depuis cinq, dix et quinze ans !
j Voyons, n’y a-t-il point là une voie largement
! ouverte à l’activité des hommes de bonne yolonté,
j et croit-on que le pays ne serait pas recpnnajssant
: à ceux de ses députés qui, fermement résolus à
| marcher au lieu de continuer à piétiner sur place,
! diraient à leurs collègues, le jour de la rentrée :
i Que faisiez-vous en vacances? Vous dansiez? Eh
' bien, votons maintenant! Et quel succès n’obtien-
I draient-ils pas surtout s’ils leurs tenaient le même
; laDgige à ia veille cju carnaval, s’ils empêchaient
’ la Chambre de prendre de nouvelles vacances dès
j le 2 février?
I Réformer les mauvais usages de cette Chambre,
I arriver ainsi à déblayer le terrain législatif pour
1 faciliter au moins la révision des codes prescrite
} depuis plus d'un demi siècle par la Constitution
même, est-ce que cela ne vaudrait pas infiniment
mieux que de faire son delenda cartago de la révi-
sion de cette Constitution qui est encore loin d’être
exécutée dans l’une de sës dispositions essentielles,
celle qui prescrit la révision des lois antérieures,
vestiges des anciens régimes ?
Voilà certes une bonne occasion de marcher en
avant avec la certitude d’être appuyé et approuvé
par le pays, au lieu de s’exposer à le troubler en
réclamant des réformes prématurées et sans issue,
ce qui divise profondément le parti libéral et fait
les affaires de ses adversaires.
Cette procèdureempêcherait elle ce premier acte
de la réforme : l’adjonction des capacités aux cen-
sitaires pour les élections communales et provin-
ciales? Au contraire, on faciliterait incontestable-
ment cette réforme en donnant à la Chambre le
temps de s’en occuper sérieusement, tandis que si
on laisse celle-ci persister dans ses funestes erre-
ments, elle arrivera une fois de plus à la fia de sa
session actuelle ayant à peine voté les derniers
budgets de l’exercice en cours et laissant pendant
un an en souffrance ceux de 1884 qui seront dé-
posés à la fin du mois de février prochain, selon les
prescription formelles de la loi de comptabilité.
Nous en appelons au bureau dans lequel M. De-
meur a trouvé des alliés, nous en appelons aux
ministres,à tous les députés qui veulent faire de la
besogne pratique, à tant d’hommes politiques qui
seraient si heureux d’aller dire à leurs commettants
qu’ils ont fait de la bonne besogne et ne désertent le
Palais de la Nation le plus souvent que parce qu’il
n’y peuvent rien faire de bon ; il est plus que temps
de relever notre Parlement aux yeux de la nation
qui finira par s’en moquer, et le moyen, nous l’in-
quons dans les lignes qui précèdent.
Chemins de fer,
L’administration des chemins de fer en mo-
difiant la marche des trains entre Anvers et
Gand par Boom, qui avait été si admirable-
ment organisée depuis quelques mois, n’a-t-elle
pas subi l’influence intéressée de la Compagnie
du Pays de Waes ? Il a fallu lutter si long-
temps pour obtenir de bonnes communica-
tions entre les deux grandes cités flamandes,
que ce serait pour nos concitoyens et pour les
Gantois une grande déception et un sujet de
triste scepticisme que "de devoir renoncer aux
résultats si laborieusement obtenus.
Nous appelons sur ce point l’attention de M.
le ministre des travaux publics.
D’autre part, nous recommandons à l’admi-
nistration l’examen de la réclamation sui-
vante, qui nous paraît très fondée :
Monsieur le rédacteur du Précurseur,
Il y a plus d’un mois que vous vous fîtes l’écho
du mécontentement des habitants de Contich,
plainte qui avait et qui a encore pour base le chan-
gement dans l’horaire des trains desservant cette
importante commune.
L’avant dernier train part à 4.50 heures, le der-
nier à 10.20 h. du soir, d’où il résulte que tous les
élèves fréquentant l’Académie et autres établisse-
ments d’instruction, les artisans, bureaucrates et
particuliers habitant cette commune, sont forcés
de battre la semelle jusqu’à la nuit pour pouvoir
convenablement regagner leurs pénates.
Il est vrai que l’administration a bien voulu con-
descendre à nous conseiller un des trains partant
d’Anvers à 5.54 h. ou celui de 9.13 h. et qui font
halte à Contich (Est).
Ce qui plus est, dit cette même paternelle ad-
ministration, il y a encore deux trains qui partent
de la gare du Sud également pour Contich (Est) :
celui de 7.05 et un autre à 8.58 h. Ainsi, luxe de
correspondance ! C’est presque du superflu.
Mais on oublié que la gare du Sud se trouve à
l’autre bout du monde et que tous les trains énu-
mérés ci-dessus, nous déposent en pleine campagne
et à 35 minutes de notre village.
Si vous voulez bien M. le rédacteur nous dépeindre
comme des gens qui continuent à ne pas être les
plus heureux de la terre, il se pourra que l’admi-
nistration écoute la voix de quelques centaines
d’habitants de Contich, qui vous présentent avec
leurs remercîments l’assurance de leur hauteestime.
Chemin de fer Grand Central Belge.
RECETTES DE L EXPLOITATION.
1881
1882
Du 1' au 30 Novembre. fr. 1,283,273.41 1,237,700.27
Par j our kilomètre.... - 72.62 72.87
Du lr au 10 Décembre . - 360,646.69 353,924.08
Par jour kilomètre.... » 61.23 60.09
Du 11 au 20 Décembre . » 413,295.46 421,517.—
Par jour kilomètre_____ » 70.17 71.56
Du P Janv. au 20 Déc.. * 13,752,394.69 14,389,614.75
Par jour kilomètre.... » 65.96 6;.01
Commerce, marine, finances, etc
Le correspondant constantinopolitain de la Ga-
zette de Cologne qui puise ses informations à la
source la plus pure, vu ses relations personnelles
et intimes avec M. de Wettendorf, transmet à ce
journal la très importante nouvelle que voici :
« Le conseil d’administration de la Dette Ottomane
publiera prochainement qu’en dehors des 25 0/0 du
montant des obligations des Chem.-Ottom., sorties
aux tirages en 1882, montant déjà payé aux déten-
teurs, il se trouve en mesure de leur payer autres
33 0/0, de sorte que les gagnants de 1882 touche-
ront en tout 58 0/0 des sommes attribuées à eux
par un des six tirages. Quant aux rentes et obliga-
tions ottomans, leurs détenteurs toucheront, pour
l’année 1882, un intérêt de 1 0/0 du montant nomi-
nal. (Cote européenne).
Banque ottomane. — Nous lisons dans la Li-
berté :
« Les négociations qui sont engagées depuis un
certain temps déjà entre le gouvernement turc et
divers groupes financiers européens, relativement
à la régie des tabacs, se poursuivent dans les con-
ditions de succès les plus favorables.Aussi sommes-
nous bien convaincu que nous ne tarderons pas à
être en mesure d’annoncer la conclusion définitive
de cette affaire, qui ne sera pas seulement très fruc-
tueuse pour tous les participants, mais qui augmen-
tera dans de fortes proportions les ressources an-
nuelles de la Turquie et les parts des revenus af-
fectés à ses créanciers. D’autres concessions im-
portantes, et qui, comme l’affaire des tabacs, sont
eu ce moment très mûrement étudiées, viendront
dans un temps plus ou moins rapproché resserrer
encore les liens qui unissent désormais l’empire turc
au monde industriel et financier de l’Europe. Dans
pet ordre fie chose?, il est permis de l'affirmer, tout
va bien.
Hier, au Parlement allemand, M. Richter a in-
terpellé le gouvernement relativement à la prohi-
bition de l’importation de la viande de porc, etc.,
d'Amérique. lia dit que cette prohibition n’a été
motivée par rien; elle serait préjudiciable an pays.
Le commissaire fédéral, M. Marcard, a déclaré
que la question est soumise au conseil fédéral.
Les travaux’préparatoires ne sont pas encore
| achevés. Aucune décision n’a encore été prise. Si
j la prohibition est décidée, le Parlement en rece-
vrait connaissance ultérieurement.
Scheveningue port de mer. — L’Association
commerciale et industrielle de La Haye (Vereeni-
ging voor handel en nijverheid) a, dans une
adresse au conseil communal, demandé son appui à
une requête au gouvernement, tendant à solliciter
la construction d'un port de mer à Scheveningue
avec un canal de jonction à Rotterdam.
BELGIQUE.
Bruxelles, 10 janvier.
La season bruxelloise a recommencé depuis quelques
jours et sera bientôt dans son plein.
LL. AA. RR. le Comte et la Comtesse de Flandre ont
donné mercredi dernier leur premier bal : une foule
choisie se pressait dans les élégants salons de la rue
de la Régence. Nombre d’officiers rehaussaient la fête
de leurs brillants uniformes.
Samedi, c’est chez S. Exc. sir Savile Lumley, en-
voyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la
Grande-Brétagne, qu’avait lien un grand bal, dont
Tammation et l’entrain ont été exceptionnels.
Sir Savile Lumley fait à ses invités l’accueil gra-
cieux, la réception courtoise qui lui sont habituels.
Voilà deux soirées qui sont une bien belle préface
de la saison et en annoncent tout l’attrait et tout
l’éclat.
LE CRIME DE MOLENBEEK SAINT JEAN. — La police et
le parquet se livrent toujours à d’àctives recherches.
Des confrontations ontlisu chaquejour : mais, jusqu’à
présent, la justice u’a aucune certitude de se croire
sur la trace de ou des coupables.
Les journaux montois prétendent qu’on a arrêté
l’assassin â Mons. Voici ce que nous lisons dans
Y Organe■
« La police montoise croit avoir mis la main sur
l’assassin de la petite fille de Molenbeek. El le a arrêté
hier un individu dans les circonstances suivantes :
» Vers une heure et demie de relevée, le premier
agent Fourneau, de service à l’avenue d’Hyon, vit un
individu qui semblait chercher une maison et dont le
signalement correspondait à celui de l’assassin pré-
sumé de la petite fille de Molenbeek ; sur la demande
de l’agent, cet individu exhiba un livret au nom
d’Edouard Leroy, né à Haussy (France.)
» Amené au bureau de police, on constata que ledit
Leroy portait deux pantalons, dont l’an était taché de
sang. Il dit qu’il avait habité Le Cateau depuis le 8 dé-
cembre jusqu’au 4 janvier et que précédemment il
résidait â Saint-Quentin, où il avait été domestique.
— S’expliquant sur les taches de sang, il prétend
qu’elles ont pu se produire en tuant des poulets.
» Dans l’après-midi. Leroy a été conduit devant M.
le juge d’instruction, qui après l’avoir interrogé, Ta
renvoyé à la permanence de police, où il se trouvait
encore ce matin. »
Le Hainaut dit de son côté :
» Hier, vers une heure de l’après-midi, un jeune
ouvrier typographe de cette ville, Alexandre Profiter,
se promenait sur la nouvelle route d’Hyon, quand il
fut accosté par un homme aux allures étranges qui lui
demanda où était l’avenue de Lyon.
- L’inconnu paraissait troublé et anxieux. Quand il
eut appris qu’il suivait le chemin qu’il cherchait, il
continua quelque temps, puis, brusquement, fit demi-
tour et revint sur ses pas.
» Alexandre Profiter, en examinant son interlocu-
teur, avait remarqué qu’il répondait au signalement
publié récemment dans les divers journaux de Mons.
» Alexandre Profiter se mit à la recherche d’un
agent de police. Quelque temps après, l’agent Four-
neau et son jeune compagnon avaient rejoint l’étran-
ger. Celui ci, après explications, fut conduit à la per-
manence, où on le garda à vue.
- La police de Mons a immédiatement télégraphié
an parquet de Bruxelles, lui signalant la capture
qu’elle venait de faire.
» Hier, à une heure avancée de la soirée, la réponse
des magistrats de la capitale n’était pas encore par-
venue à M. le commissaire. L’étranger a passé la nuit
au bureau de police, dans la salle de garde, où les
agents attendent, autour d’un bon leu, que leur inter-
vention tutélaire soit réclamée sur quelque point de
la ville. -
Il paraîtrait cependant que cet individu n’est pas
Français, comme il Ta déclaré, mais Italien.
De plus, il est résulté de son dernier interrogatoire,
subi hier après-midi, qu’il ne se trouvait pas le 26 dé-
cembre à Molenbeek, car ce jour-là, par une singulière
coïncidence, il commettait à Braine un attentat à ia
pudeur.
-AJSrVEHS» IO Janvier.
Depuis quelques jours on voit exposée à la vitrine
de M. Remir, rue des Tanneurs, une imitation de
Gobelins en peinture exécutée à Paris par un de
nos jeunes concitoyens, M. Edouard Delà Mon-
tagne, qui s’est fait en France par ce genre de tra-
vail une réputation bien méritée. La toile exposée
représente une bergerie à la Boucher, et offre à la
fois cette richesse de coloris et cette délicatesse de
dessin, que la main exercée du jeune artiste nous
avait révélées dès ses débuts dans l’art décoratif à
Anvers même. Cela ne nous a jamais surpris de la
part d’une personne si bien douée,qui s’était adonnée
à la gravure et avait fait de sérieuses études de des-
sin et de peinture avant de se lancer dans une spé-
cialité où l’art et l’industrie se lient si intimement.
Aussi M. Ed. Delà Montagne est-il aujourd’hui à
la tête d’un important atelier de Paris, et nous
sommes heureux d’apprendre que cet atelier, mal-
gré ses vastes dimensions et le nombreux person-
nel qui y travaille, suffit à peine à l’exécution des
ordres que reçoit de toutes parts notre jeune con-
citoyen. C’est un succès pour notre vieille métro-
pole artistique en mêm9 temps que pour lui.
Eldorado. — Le succès de notre premier café-
concert s’accentue tous les jours. Il est vrai que,
grâce au directeur M. Ph. Heymans, les .distrac-
tions y sont nombreuses et variées ; à peu près tous
les quinze jours ia troupe se renouvelle complète-
ment. Celle qui est en représentation en ce moment
mérite une mention spéciale.
The Rammy's,qui nous viennent en lignedirecte
des Folies-Bergères de Paris, où ils ont obtenu le
plus grand succès, font les délices des habitués de
TEldorado. Il en est de même de la troupe John-
son, acrobates gymnasiarques de l’Hippodrome de
Paris.
Le phénomène japonais O. Torra, et M1U Tour-
niaire, qui jongle sur un fil de fer, sont vraiment
remarquables dans leurs surprenants exercices.
Enfin, M. J. Wolf nous présente des chiens dressés
à la perfection.
La partie vocale du programme est tenue par
M11* Arabella, forte chanteuse qui a une très
belle voix ; Mlla Henriette Bepoix, chanteuse co-
mique ; MUe Bertin, chanteuse tyrolienne, et M.
Damblemont, chanteur de genre.
P.-S. — Vendredi prochain, 12 courant, aura lieu
une représentation à bénéfice qui attirera certaine-
ment une sallè comble à Y Eldorado. La bénéfi-
ciaire, M"9 Henriette Bepoix, a en effet conquis les
sympathies de tous ceux qui fréquentent quelque
peu ce café concert. Le programme est du reste des
mieux composés, car tous les camarades de l’excel-
lente artiste tiennent à prêter leur généreux con-
cours à Mb* Bepoix.
Laines d’Australie. — Nous tenons à signaler
un nouveau développement dans les relations entre
l’Australie et Anvers. Le steamer Sikh, appar-
tenant à la maison Geliatty Hankey Lewell et C6,
vient d’arriver dans notre port d’Australie sans
aucune échelle avec 5800 balles de laine de
la nouvelle tonte. C’est le premier steamer qui
arrive à Anvers d’Australie 'sans faire échelle
d’abord à Londres ou ailleurs. Le Afghan apparte-
nant à la même maison est également en destina-
tion directe d’Australie à Anvers.
Cercle équestre d Anvers donnera une pre-
mière fête intime le jeudi 11 janvier, à 8 heures du
soir, en son local, Manège Anversois, Boulevard du
Commerce.
Noyé. — Ce matin à 6 heures 1/2, on a retiré de
canal de Hereuthals, pris du passage à niveau du
l’avenue Plantin, le cadavre d’un homme inconnu,
paraissant être âgé de 60 ans. Voici les traits essen-
tiels du signalement.
Taille 1ID70, cheveux gris,oreilles et bouche gran-
des,figure imberbe. Le noyé portait une écharpe en
sayette rouge et verte, paletot, jaquette, gilet et
pantalon noirs, chemise en coton blanc rayé, bot-
tines à élastiques, chapeau en feutre noir. La montre
à cylindre en argent, numérotée 5287, marquait 10
heures. On suppose donc que cet homme est tombé
dans le canal hier soir à cette heure.
Suicide. — Hier après midi, on a trouvé le ca-
davre d’un malheureux, nommé Joseph Verhulsten,
âgé de 30 ans, qui s’ètait pendu dans sa demeure,
montagne au Corail.
Accident. — Un grave accident a eu lieu au quai
de l’Entrepôt.
Un ouvrier, nommé Walter Joseph Widts, âgé de
32 ans, demeurant rue de Stuyvenberg. 6, a été
renversé sous un tas de sacs qui s’était effondré sur
lui et a eu la jambe droite écrasée.
Le pauvre blessé a été transporté à l’hôpital où
l’amputation du membre blessé a eu lieu d’urgence.
Présomption d infanticide. — La police de la
4e section a été informée hier du fait qu’une jeune
fille, nommée Marie DeN...,âgée de 19ans, demeu-
rant rue de la Nacelle, s’était accouchée trè3 ré-
cemment et s’efïorçait de cacher le fait. La police
a fait des perquisitions au domicile de la jeune
accusée et trouva sous le lit le cadavre d’un enfant
nouveau-né qu’elle avoua être son enfant mais
qu’elle n’a pas tué. A la suite de cette découverte-,
la mère et l’enfant ont été transportés à l’hôpital
et mis à la disposition du procureur du roi.
Arrestation. — La police de la ville a arrêté en
vertu d’un mandat d’amener un Suisse nommé
Moritz Weill, âgé de 30 ans, accusé d’escroqueries
commises dans son pays, et dont le gouvernement
helvétique a demandé l’extradition.
Echo du Lundi perdu. — A l’occasion du
Lundi perdu le. chiffre respectable de 35 amis de
Bacchus se sont.... retrouvés à l’amigo.
Quatorze d’entre eux fêtaient en dehors de la
dive bouteille le 50ms anniversaire de leur première
inscription.
Le crime de la rue de l’Eté. — Hier 15 té-
moins ont été entendus dans cette affaire.
La logique cléricale. — Nos journaux catho-
liques, constate la Flandre libérale, aiment à re-
produire les articles de M. Paul de Cassagnac, le
fameux sabreur qui inonde de sa misérable prose
les colonnes du Pays. Il suffit que ces articles
soient d’une violence toute cléricale et d’un goût
plus que douteux pour que le Bien public,le Cour-
rier de Bruxelles et autres pieux journaux s’em-
pressent de les mettre sous les yeux de leurs lec-
teurs ; peu leur importe que ces articles n’aient pas
le sens commun. Aujourd’hui encore nous -voyons se
Lie article de M. de Cassagnac sur les funérailles de
Gambetta. Il commence par dire que ces funérailles
ont été “ une orgie funèbre. * Quatre ligues plus
loin cette orgie funèbre devient une « cérémonie
froide, compassée où personne ne pleurait ». Et à la
fin de l’article que croyez-vous que cette orgie soit
devenue ? M. de Cassagnac nous le dit lui même :
« Ces obsèques, nous l’avouerons franchement, dit-
il, avaient un aspect grandiose, imposant, splen-
dide. »
Voilà la logique de ce brave de Cassagnac et la
valeur de ses élucubrations dont notre bonne presse
se montre si friande.
Le « Courrier de Bruxelles » se risque à qua-
lifier les funérailles de M. Gambetta sans recourir
aux « remarquables appréciations » du correspon-
dant bruxellois de la Gazette de Liège. Pour lui,
ces funérailles sont un vrai scandale. Il trouve
inouï qu’on rende de tels honneurs à un homme
qui n’était ni roi ni empereur !
Or, c’est précisément parce que Gambetta n’était
ni roi, ni empereur, que nous trouvons magnifiques
et émouvantes les obsèques qui lui ont été faites. Il
n’y avait là ni luxe, ni douleur de commande.
L’élan a été spontané et général. Eh! n’est-ce pas la
marque du mérite de ce simple citoyen, et de son
patriotisme, que d’avoir été suivi à sa dernière de-
meure par tout un peuple, et d’avoir eu des funé-
railles dignes d’un souverain ?
L'Exposition d’Amsterdam — La commission
belge de l’Exposition est arrivée à Amsterdam
avant hier et est descendue à Y a mstel Hôtel. La
commission française était attendue hier au même
hôtel.
L’ambassadeur de Perse, lors de son séjour à
Amsterdam, a dit que son gouvernement avait
l’intention certaine de se faire représenter à l’ex-
position. mais qu’il n’avait pas encore reçu d’in-
structions suffisantes pour solliciter un espace
déterminé.
Jusqu’au pays des Mormons, dit le Handelsblad
d’Amsterdam, la prochaine exposition rencontre
des sympathies et de l’intérêt. MM. Zeehandelaar
et Clayton, à Sait Lake City, s’occupent de réunir
tout qui a rapport à l’industrie minière dans TUtah,
afin d’arriver à un envoi collectif émanant de tous
les intéressés.
Louise Michel à Londres. — On sait que
l’impératrice du pétrole est eu ce moment à Lon-
dres, où elle donne un série de conferences sur l’es-
clavage de la femme.
La citoyenne a pour intermédiaire auprès du
public anglais une jeune dame de Londres qui s’est
gracieusement mise à la disposition des auditeurs
pour expliquer, à la fin de la conférence, tout ce
qu’ils n’auraient pas compris.
La première conférence n’a réuni que 20 person-
nes, qui n’ont sans doute pas entendu grand’ chose
à tout ce que la conférencière leur a débité. Et nul
n’a été assez curieux pour recourir, après la séance,
aux bons offices de la compague de Louise.
La grande citoyenne n’a obtenu ni applaudisse-
ments, ni œufs crus, marrons, pommes cuites, et
autres témoignages de passion. Aussi la dit-on suf-
foquée. Rien que l’indifférence, l’indifférence qui
tue. Triste ! Triste !
Les origines. — On a beaucoup parlé de la mo-
deste origine de M. Gambetta.
A ce sujet, veut-on savoir ce qu’auraient été quel-
ques personnages fort connus, s’ils avaient suivi la
carrière paternelle ?
Le célèbre compositeur Verdi serait aubergiste ;
le nouvel académicien Pailleron, charcutier ; Ca-
poul,maître d’hôtel; Coquelin du Théâtre-Français,
boulanger; Paul Baudry, sabotier ; Brasseur, mar-
chand de bois; Louis Veuillot, tonnelier ; Mignet,
l’auteur d'une histoire de la Révolution, serrurier;
Carpeaux, maçon ; Auber, l’illustre compositeur,
marchand d’estampes ; Tamberlick, le roi des té-
nors, aurait été quincaillier; Samson, le grand ar-
tiste, limonadier; Nélaton, tapissier, etc.
Téléphones. — M. le comte Hallez d’Arros, au-
quel revient le mérite d’avoir eu l’initiative de
l’Exposition internationale des applications de
l’électricité, vient de reprendre la direction de l'in-
téressante revue illustrée qu’il avait fondée eu
1876, sous le titre de Y Electricité.
Dans le dernier numéro de cette feuilie figure un
curieux article sur l’application du téléphone au
service de l’instruction judiciaire en Amérique. Il
s’agit de six médecins transmettant leurs serments,
sans se déranger, par la voie du téléphone. La fin
du récit est fort plaisante.
Les serments prêtés, le magistrat invite, toujours
téléphoniquement, les six médecins à embrasser la
Bible, selon l’usage yankee.
Après avoir entendu la répétition de son injonc-
tion, il demande :
— Ont-ils embrassé le livre ?
— Oui, ils ont embrassé le livre.
— Mais je n’ai pas entendu le bruit de leurs bai-
sers; faites-leur recommencer, de manière que
j’entende distinctement l’accomplissement de cette
formalité nécessaire.
Et aussitôt le téléphone lui apportait l’écho des
baisers bruyamment répétés par les six médecins.
Le magistrat satisfait n’avait plus qu’à prendre
acte de ce serment, et la cérémonie fut terminée
par cette dernière communication :
— C’est bien ; j’ai entendu. Bonsoir !
Les chiens. — A Vienne, un enfant a dernière-
ment été sauve par un chien. Une petite fille de 5
ans fit tomber la lampe pendant une courte absence
de sa mère ; le pétrole enflammé se répandit par
terre, mais la petite ne fut heureusement pas at-
teinte. Quoiqu’avec peine, les flammes furent bien-
tôt maîtrises, et on trouva ie plus jeune enfant, qui
avait été couché à terre prè3 de la table, sain et
sauf, dans un coin de la chambre, sous la garde du
chien, qui avait dû traîner le pauvre petit être de
l’endroit périlleux où il se trouvait jusqu'au coin,
où les flammes ne purent l’atteindre. Le brave
animai tenait encore le petit par sa robe.
FAITS DIVERS.
Les inondations en Allemagne. — Dans la
réunion qui a eu lieu hier chez le prince de Bis-
marck il a été décidé que sur 600,000 mark alloués
par l’Empereur pour secourir les pays inondés, il
sera accordé 100,000 mark à la Hesse, au Palatinat
et à la Prusse, 40,000 à l’Alsace, à Bade et à la Ba-
vière, 20,000 au Wurtemberg.
La distribution aura lieu immédiatement, le reste
sera conservé comme réserve destinée à être dis-
tribuée dans une huitaine de jours.
La réunion chez le prince de Bismarck s’est pro-
longée jusqu’à minuit.
Le député alsacien, M Grad, ainsi que tous les
députés des Etats riverains du Rhin et du Main y
ont pris part. _____
le chanoine bernard doit comparaître de nouveau
devant la chambre des mises en accusation II est
arrivé hier après-midi de Tournai à Bruxelles par
l’express de trois heures. Le chanoine a voyagé en
seconde dans une caisse louée; il était accompagné de
deux gendarmes en bourgeois. A la gare du Midi, le
chanoine a pris un monopole et s’est fait conduire aux
Petits-Carmes, toujours en compagnie de ses deux
gardiens.
L’ex-caissier de l’évêché de Tournai comparaîtra,
demain, devant la chambre des mises en accusation
qui aura à statuer, à nouveau, sur l’appel formé par
Bernard contre la décision de la chambre du conseil
du tribunal de Tournai qui Ta maintenu en état d’ar-
restation.
les pluies. — On écrit d’Audenarde que les pertes
que l’inondation fait subir à cette ville sont incalcula-
bles ; non seulement les prairies qui bordent l’Escaut
sont, depuis plus de deux mois submergées, mais une
grande quantité de terres arables sont transformées
en de véritables lacs. De deux côtés de la voie ferrée,
on ne voit, à perte de vue, que de l’ean.iL’antique cité
d’Audenarde apparaît comme une presqu’île ne tenant
au continent que par la montagne d’Edeîaere. Les
trois quarts des caves de la ville sont inondées et les
usines qui longent le fleuve chôment depuis plusieurs
semaines. Mais la partie de la ville la plus fortement
éprouvée est sans contredit le hameau de l’Eyndries,
presque exclusivement occupé par des petits fermiers.
Ceux-ci voient non seulement leurs futures récoltes
anéanties,mais quelques-uns d’entre eux ont dù quitter
leurs habitations parce que l’eau y pénétrait et enva-
hissait leurs étables.
On parle de travaux importants qui seraient à
l’étude pour mettre Chênée et la commune d’Angleur
à l’abri des inondations.
Il s’agirait de rectifier une partie de l’Ourthe et le
Fourchu Fossé qui, par ses courses dangereuses, occa-
sionne bien des désastres. L’administration des ponts
et chaussées s’occupe de cette question, qui intéresse
vivement d’importantes localités, très industrielles et
toujours menacées par les crues subites de la Yesdre
et de l’Ourthe.
disparition. — Il n’est bruit à Ecaussines que de la
disparition d’un jeune homme de 16 à 17ans, nommé
Henri Rolez, fils d’une des familles les plus honorables
de cette localité. Vendredi 29 décembre, ce jeune
homme a quitté le toit paternel sans dire où il allait ;
il doit avoir pris la train de 8 h. 50 lu matin pour
Braine, mais là s’arrêtent les renseignements à ce
sujet. Comme bien on pense, ses parents sont plongés
dans une profonde douleur ; les versions les plus con-
tradictoires courent sur cette singulière disparition.
Voici son signalement : Taille de lm70 environ, che-
veux châtains, yeux bleus, nez un peu gros, bouche
moyenne, petit doigt de la main droite portant la
trace d’une brûlure récente.
Il était vêtu à son départ d’un pardessus bleu long,
étoffe mince, â boutons bleus, marqué au collet n° 40 ;
jaquette brune; gilet mousse en France, à gros bou-
tons bruns ; pantalon brun à petits carreaux ; chemise
en toile blanche marquée H. R. n0B 6 et40 à l’encre ;
chaussettes rouges marquées 40; bottines à lacer ; cha-
peau rond brun ; faux-col marqué 40 et cravate noire.
Les personnes qui pourraient donner de renseigne-
ments au sujet de ce jeune homme sont priées d’en
faire part à M. le commissaire de police de la communs
d’Ecaussines d’Enghien.
un fait grave s’est passé dimanche à Saint-Denis-
Westrem, Uns jeune fille de Deynze, âgée de 17 ans,
était venue passer dans ce village quelques jours au-
près des membres de sa famille, tenant l’estaminet
den Dubbelen Arend.
Dans le compartiment où elle avait pris place sa
trouvait aussi un soldat en congé. Probablement la
jeune fille aura dit où elle se rendait, toujours est-il
que quand le train s’arrêta à la station de Saint-Denis,
le soldat descendit au lieu de continuer son voyage
jusqu’à Gand.
Le chemin, depuis la station jusqu’à l’estaminet den
Dubbelen Arend, est fort solitaire, et sur toute cette
longue distance on trouve à peina une petite ferme,
laquelle se trouve encore passablement distante du
pavé.
Le soldat,tout en parlant de choses et autres, suivit
le chemin en compagnie de la jeune fille, quand tout-
à coup il l’arrêta et voulut la forcer à lui remettre de
l’argent. La jeune fille répondit n’en point posséder.
Sur ce, le soldat la saisit à la gorge et lui plongea la
tête dans un fossé menaçant de la noyer; la jeune fille,
effrayée, lui remit tout ce qu’elle avait : la somme d’un
franc.
Le soldat ne fat pas satisfait et il aurait probable-
ment mis sa menace à exécution, si, aux cris de U
victime, le fils de la ferme dont nous avons parlé ne
fût accouru.
Le soldat prit la fuite à travers champs et fossés,
quand il se trouva tout-à-coup sur un sol détrempé par
les pluies et dans lequel il s’enfonça jusqu’aux genoux.
Ses efforts pour se tirer de ce mauvais pas furent inu-
tiles.
Entretemps, le fils du fermier était allé quérir main
forte et arrivait bientôt avec le garde-champêtre et
une autre personne pour délivrer le militaire et la
conduire à la prison communale, d’où, le lendemain,
il fut extrait par la gendarmerie et livré aux mains
de l’autorité militaire.
La foreur des villageois était telle contre ce vaurien
que le garde-champêtre fut obligé de stationner très
tard dans la nuit devant la porte de la prison commu-
nale, de crainte qu’on n’arrachât le détenu et qu’on|ne
lui fit subir ia loi de lynch. (Impartial de Gand). |