Full text |
LE PRECURSEUR.
18S7, jerapporte un sentiment douloureux qui me suivra jusqu’au dernier sou-
pir. Ce sentiment, vous l’avez partagé, messieurs et chers collègues, lorsqu’un
«rand attentat contre la société a été commis dans la personne du Roi des
Français, presque sous vos yeux. Nous avons por té ensemble notre douleur aux
pieds du trône , et si votre président d'âge n’a pas trouvé des paroles assez
fortes pour l’exprimer, elle aura bientôt un organe digne de vous et d’elle-
même.
Vos travaux vont s’ouvrir sous cette puissante direction. Puissent-ils par la
gravité de vos délibérations imprimer aux lois cette empreinte qui commande
le respect et qrti refoule les mauvaises pensées au fond des cœurs. — Je le dé-
sire et je l’espère. (Approbation.)
H. Dupin monte au fauteuil, donne l’acolade au président d’âge et prononce
le discours suivant :
Messieurs et chers collègues,
L’honneur que me fait la chambre en me confiant pour la sixième fois la di-
rection de ses travaux , ce suffrage de mes collègues si cher à mon cœur qui ,
dans nos précédentes sessions, excitait en moi la joie et la reconnaissance, trouve
aujourd’hui mon âme empreinte de la tristesse où nous a tous plongés l’attentat
renouvelé sur la personne du roi; cependant, messieurs, la Proviüenee a cela
d’admirable dans ses desseins que d’un mal réel elle fait souvent sortir le bien.
Si ces funestes tentatives créent un péril autour du trône, elles font éclater
dans la personne du prince un si noble courage, une telle abnégatioil de l’hom-
me pour ne montrer que le roi (mouvement), qu’on est surpris de trouver la
royauté grandie et la dynastie consolidée au sein même du danger par la pen-
sée acquise à tous les bons Français qu’à leur tête se trouve un roi tel que no-
tre nation les aime, un roi plein de valeur et de magnanimité. (Bravos au cen-
tre.)
Quelques instans séparaient à peine son apparition au milieu de nous de
l’attenlat dont il avait failli être la victime, et vous avez vu avec quelle fermeté
prenant place sur le trône élevé dans cette enceinte, il a accompli le devoir
royal en entretenant la chambre des affaires et des intérêts de l’état.
A son exemple, messieurs et chers collègues, bien que le deuil soit encore une
fois dans nos cœurs , songeons aux devoirs qui nous sont imposés , comme re-
présentans d’un grand peuple qui a remis dans nos mains la défense de ses
intérêts et de ses droits.
Uniquement préoccupés de cette noble pensée, vous entrerez dans l’examen
des questions qui vous seront déférées avec calme , sans vous laisser détourner
de la recherche de la vérité et surtout avec une sincérité dont le pays a besoin
et qu’il attend de vous.
Chacun de nous est profondément convaincu que le 'pouvoir royal doit être
fort et que l’inviolabilité du roi ne saurait être trop efficacement garantie. On
nous verra donc toujours empressés à reconnaître et à défendre les prérogati-
ves constitutionnelles de la couronne ( la France a droit d’y compter) et main-
tenir les vôtres sans empiètement et sans faiblesse avec cette dignité qui don-
ne de la valeur au concours et de la fermeté au point d’appui.
Messieurs et chers collègues, j’ai vu la chambre pénétrée d’un même senti-
ment , puissé-je la voir animée d’une même opinion. ( Approbation en sens
divers. )
M. Dupin donne lecture à la cliambred’une lettre de M. le général comman-
dant l’état-major de la garde nationale qui met à la disposition de la chambre
un détachement de garde nationale pour toutes les séances.
M. le président lire au sort la dépntatiion qui ira au château le !*r janvier.
Les membres qui en font partie, sont : MM. Gauthier d’Uzachin, Bodin, Barrot,
Didier, Lamy, Leydet, Paixhans , Emile de Girardin , Olcalin, Cariol, Sapey ,
Tesseyre, Gaulier,” Janvier, Bureau de Prezy, Bernard de l’Ain, Barlé (Somme),
Morel. Bugeaud.
M. le président. Les députés qui voudront s’adjoindre à la députation, se
réuniront à la questure. J’invite MM. les membres de la députation à se revêtir
de leur costume autant que possible. Plus tard je ferai une proposition à cet
égard.
Une foule de voies. Faites-lâ de suite. De suite.
Demain la chambre se réunira dans ses bureaux pour discuter l’adresse et
nommer la commission.
Il n’y a plus rien à l’ordre du jour. La séance est levée à trois heures et demie.
CHRONIQUE ET BRUITS DE SALON,
Dissolution des chambres. — Suivant le Constitutionnel, tout est
préparé par le ministère pour la dissolution de la chambre. Par
ordre de M. Guizot , le ministre de l’intérieur a écrit à tous les
préfets pour les consulter sur les dispositions des électeurs ; mais
on sait qu’à de telles informations, un préfet qui veut conserver
sa place a toujours des réponses prêtes. Ainsi donc , l’immense
majorité des é! ecteurs est doctrinaire. Le travail sur la dissolu-
tion est complet , et il a été présenté au conseil des ministres : il
résulte de ce travail que s’il y a chance d’avoir quatre-vingt-dix
voix purement légitimistes, il y a à peu près certitude d’en ob-
tenir trois cents quasi-légistimistes. Or, avec une telle chambre ,
les nuances seraient si légères qu’ellesse confondraient aisément.
Bien plus, on se flatte de l’espoir qu’on modifierait les conditions
de l’éligibilité à la pairie, qu’o# arriverait même aisément au
rétablissement de l’hérédité, bpt constant de la doctrine.
M. Thiers.— M. Thiers a pris place à la chambre sur les bancs
du centre gauche. On se rappelle que M. Guizot, lorsqu’il a quitté
le ministère, s’était placé sur les bancs du centre droit.
Les ministres et l’Espagne. —- Le ministre d’Espagne et plusieurs
des hautes notabilités de l’émigration de la Péninsule ont été ce
matin en conférence avec le président du conseil. Parmi les
motifs présumés de réunion , les uns assignaient le paragraphe
du discours de la couronne qui garantit à Isabelle 11 l’exécution
religieuse du traité de la quadruple alliance. D’autres préten-
daient que des nouvelles de Madrid et de Bilbao avaient donné
lieu à diverses communications de haut intérêt. Dans la prévision
d’un appui réel , la spéculation a fait élever les cours des fonds
espagnols. De leur côté , les intéressés dans l’emprunt de don
Carlos ont eu dans l’après-midi une réunion extraordinaire chez
le commissaire anglais qui est chargé de surveiller l’opération
financière. On regardait l’effet du discours do la couronne comme
très propre à relever la confiance des partisans du prétendant et
à encourager ceux de la reine. Les carlistes semblaient satisfaits
mais ces apparences de contentement ne servaient-elles pas de
masque aux regrets que doit leur causer la levée du siège de
Bilbao , qu’on donnait comme inévitable chez M. Molé.
Le roi d’angi.eterre. — On a beaucoup parlé aujourd’hui dans
les réunions politiques de la maladie et même de la mort du roi
d’Angleterre. Personne n'a pu dire comment on aurait reçu cette
nouvelle que les personnages officiels déclaraient ignorer. Nous
ne la mentionnons donc que parce qu’elle a fait l’objet de nom-
breuses conversations, et qu’elle n’a mémo pas été sans effet à fa
la bourse sur los cours, qui ont fléchi de §0 c. pendant un mo-
ment.
Académie srançaise. — Election. — L'élection du successeur
de M. Raynouard à l’Académie excitait un assez vif in-
térêt dans le monde littéraire; cependant les académiciens n’é-
taient pas tous à leur poste aujourd’hui. Le scrutin n’en a pas été
moins animé, et comme il n’y a jamais lieu à ballotage , ce n’est
qu’au 5° tour que la majorilé s’est formée en faveur ce M. Mignet,
qui n’avait que 7 voix au premier tour de scrutin.
Voici la marche de l’élection :
NOMS DES CANDIDATS. NOMBRE DES VOIX.
MM. Mignot....’ 1“'tour 7. 2® tour 8. 5° tour 10. 4° tour 12. 5® tour 16
C. Bonjour.. î> 11. » 11. » 11. » 12. r> 11
V. Hugo.... » 6. » 6. » 6. » 5. » 4
Pariset... » 7. « G, » 4. * 1. » »
ol 61 51 51 31
En conséquence, M. Mignet a été proclamé membre de l’Aca-
démie , sauf l’approbation du roi. .
C’était le second triomphe obtenu dans la journée par la doc-
trine à la plus stricte majorité ; mais enfin c’est la majorité , et,
telle quelle, ces messieurs s’en contentent.
BELGIQUE.
ANVERS, 1er Janvier.
Quelques individus ont parcouru cette nuit plusieurs rues de la
ville eu criant au feu. Les pompiers en ont arrêté deux sur la Place
Verte et les ont conduits à l’amigo.
— M. Lhéri, graveur à Anvers, vient'de recevoir la grande mé-
daille d’or du roi de Prusse, pour la belle exécution de la gravure
du bourgmestre de Leyden, peint par G. Wappers.
— Nous avons vu flotter aujourd'hui avec plaisir le pavillon du
Collège Maritime, à son local au quai Jordaens.
— Le bateau à vapeur Tourist, est parti ce midi pour Londres ,
remorquant le trois mâts américain Caravan, allant à New-York.
Le capitaine de ce dernier navire n’a pas cru prudent d’attendre le
complément de son chargement, afin de ne pas être pris par les gla-
ces. ‘
• NOUVELLES DIVERSES.
On nous écrit de Bruxelles : .
Le tableau de M. Van Brée, représentant l’église de St.-Pierre
a Rome, qui a été exposé à l’exposition a été vendu au gouverne-
ment avec la faculté laissée à l’artiste de pouvoir, pendant deux
années, l’exposer dans différentes capitales de 1 Europe. Si nous
sommes bien informés, M. Van Brée a l’intention dé faire graver
ce beau tableau dans la plus grande dimension.
—- Hier, a été condamné devant la cour d’assises do Brabant,
le nommé Pierre Minet, gendarme, à 10 années de travaux forcés
et à l’exposition comme convaincu d’attentat à la pudeur sur une
petite fille de 11 ans, la réponse du jury sur le viol a été négatif.
■— La Société de la Réunion , au Café des Mille Colonnes , à
Bruxelles , vient de distribuer aux pauvres deux mille pains ,
chacun d’un kilo , et trente mille kilos de houille ; elle a aussi
fait remettre six cents francs aux refuges de vieillards de Ste-
Gertrude et des Urselines, en cette ville, pour subvenir à leurs
besoins. Ces établissemens ne sont quo le produit de souscriptions
volontaires.
—- La Société nationale pour la publication des Bons Livres ,
fondée il y a dix mois , par la maison J.-P. Cassiers et Dedeckcr,
d’Anvers, et MM. P. J. Hanicq , imprimeurs à Malines , vient de
se constituer en commandite , sur un capital très considérable.
C est M. Cassiers, membre du sénat de Belgique, qui en a accepté
la gestion.
— On mande de Gand : Hier, un individu s’est noyé en pati-
nant sur les.prairies derrière la Byloque, laglace s’étant rompue.
— Le dernier descendant des empereurs du Mexique, le comte
de Monleznma , proscrit et exilé d’Espagne, à cause de scs opi-
nions libérales, repoussé du Mexique pour avoir été soupçonné
d’avoir trempé dans une conspiration , vient de mourir à la Nou-
velle-Orléans, on il vivait d’une pension que le gouvernement du
Mexique lui fesait. D. Basilio de Teruel, comte de Montezuma ,
était grand d’Espagne de lro classe.
sébuvt. — Séance du 31 décembre.
( PRÉSIDENCE DE M. LE BARON DE STASSART. )
La séance est ouverte à 11 heures et demie par l’appel nominal et la lecture
du procès-verbal de la séance d’hier.
L’ordre du jour appelle les rapports de pétitions.
« Le sieur Vandsel „ domicilié à Mous réclame la pension attachée à la déco-
ration de la Légion d’Honneur. » La commission propose le renvoi à M. le mi-
nistre des finances avec demande d’explication.
M. le chevalier de Bousies. appuie les conclusions du rapport. Il est inoui-
que des hommes qui se sont fait mutiler au service de !a patrie, soient réduits à
obtenir des secours, quand ils réclament justice. Si l’on tarde encore à rendre
cette justice , elle deviendra inutile , car il reste bien peu de ces d’hommes , et
ceux qui existent encore auront bien peu de temps à en jouir.
M. le comte de Loos appuie également les conclusions de la commission.
Les conclusions sont adoptées.
« Le conseil de régence de la ville de Bruxelles demande que la nation con-
courre avec la ville de Bruxelles au paiement des indemnités dues par suite des
pillages d’août et septembre 1830 , mars 1831 et avril 1834. »
La commission conclut au renvoi au ministère de l’intérieur.
Uue legére discussion s’élève sur cette pétition.
ÜLe sénat, sans rien préjuger sur la question de principe, renvoie la pétition
aux ministre de l’intérieur et de9 finances , et en ordonne le dépôt au bureau
des renseignemens.
» Plusieurs cultivateurs etfabricans de garance de la province de Limbourg
defnendent que la culture de la garance soit encouragée par le gouvernement. »
Cette pétition est renvoyée à M. le ministre de l’intérieur.
L’ordre du jour appelle le scrutin sur les demandes en naturalisation. Le
Sénat prend en considération les demandes suivantes :
Grande naturalisation. — M. le général Niellon, par 18 boules blanches
contre 13 noires.
ill. De Ladzisky, conseiller] communal à Diest, par 28 blanches contre 3
noires.
M. Steinbach, propriétaire à Andennes, par 22 blanches contre 6 noires.
M. Breston, huissier près le tribunal de lro instance de Bruxelles , par 24
blanches contre 6 noires.
M. le comte de Briey, par 29 blanches contre 1 noire
M. Gauthier, de Charleroy, par 24 blanches contre 4 noires.
Naturalisation ordinaire.— >1. Garand, conseiller communal à Grandrieux,
par 24 boules blanches contre 5 noires.
M. Steumans, bourgmestre de Broeckhuysen. par 28 blanches contrs 2 noires.
M. Arnould, bourgmestre de Vonèche. par 28 blanches contre 2 noires.
M. de Jongh, capitaine de navire, par 23 blanches contre 7 noires.
M. Dezantis, procureur du roi à Ruremonde, par 28 blanches contre 2 noires.
M. Heydemann, commissaire de police à Audenaerde, par 24 blanches con-
tre 5 noires. ,
Le sénat procède ensuite au tirage au sort de la députation qui sera chargée
de complimenter le roi à l’occasion du nouvel an. Elle se compose du bureau,
des deux questeurs et de MM. le comte d’Oultremont, de Haussy , comte de
Looz, Du val de Beaulieu , vicomte de Rouverois et baron Potesta de Waleffe.
Le sénat s’ajourne ensuite indéfiniment.
BOÜBSE 30’ARIV325S.S 9 du 1 janvier.
On a fait très peu d’affaires aujourd’hui en fonds d’Espagne. Ardoin ouvert
19 7|8 et reste 19 3[4 A. à domain.
PARTIE MARITIME.
SINISTRES.
[Correspondances particulières du précurseur.)
Cherbourg, 26 décembre.
L’Arno , cap. Matbeo Séglio , dont mes précédentes vous ont entretenu et qui
était resté mouillé sur rade, a été jeté à la côte hier au soir à six heures , après
avoir tenu contre la tempête pendant 36 heures; le navire est totalement perdu
sur les rochers vis-à-vis la place d’Armes de cette ville.
Le dogre la Pauline de Nantes a aussi péri corps et biens au bout de lajettée
de l’Ouest à l’entrée de notre port; je n’ai pû connaître le nom du cap. du na-
vire ni le lieu desa destination; il ét.it en partie chargé d’huile, puisque quel-
ques barriques sont éparses sur le rivage ; il a été impossible de porter aucun
secours au malheureux équipage de ce bâtiment et tous ont péri ; la tempête
est affreuse et les désastres qu’elle occasionne malheureusement s’augmentent
encore d’unp neige épaisse, qui tombe sans interruption depuis 24 heures et
qui couvre la terre à 3 pieds de sa surface; c’est une véritable calamité et qui
n’avait jamais eu d’exemple ici ; l’équipage de l’Arno a réussi à se sauver sur les
rochers à marée basse.
Des bruits sinistres se répandent ; on dit que plusieurs navires ont fait côte
au-delà du cap de Barfleur; il est malheureusement vrai qu’un bon nombre d0
bâtiraens sont partis du Havre, avant hier samedi, c’est ce que rapporta le cap.
Bougainville du navire La France, dont je vous ai parlé hier, et qui s'est si heu-
reusement sauvé dans le port militaire, ainsi que deux chasse-marées et un
brick chargé de blé, dont je n’ai pû savoir le nom. Toutes communications
étant interrompues ; le brick en question a , dit-on , beaucoup d’avaries.
Si demain , je connais d’autres détails, je vous les adresserai, mais je ne sais
quand vous pourrez recevoir mes lettres, car les amas de neige empêchent les
courriers d’arriver et de partir.
Malheureusement tout est perdu du sloop le Jupiter, on n’en a rien revu et
avec le temps qui règne , il ne faut plus espérer aucun sauvetage.
Cherbourg, le 27 décembre.
Voici quelques détails sur les désastres de la Hougue : vous pouvez y ajouter
foi : La chasse marée l’Augustine, cap..., s’est perdu corps et biens avant-
hier dans la baie de St.-Vast, un autre chasse marée dont le nom n’est pas con-
nu, s’est également perdu corps et biens au même endroit : deux autres se trou-
vaient à la date de la lettre du commisseire de la Hougue sur la pointe de la
Hougue où il y a malheureusement à craindre qu’ils ne se soient perdus.
A Marsoline, il y avait quatre bateaux de pêche à la côte ; hier un chassa
marée s’est mis à la côte à St-Vast : Dimanche à 11 h. du soir, le 3 mâts la
Bonne Nanette de Bayonne , cap. Gaudinel, allant «lu Havre à Bordeaux , s’est
échoué sur les dune qui traversent l’a ns de la Hougue, ce navire avait 6 passa-
gers qui ont été sauvés avec l’équipage : Il y avait 8 pieds d’eau dans la cale de
ce navire après l’échouement, mais on conservait l'espoir de le relever.
Hier toute la journée on voyait de la Hougue 5 navires au large fuyant la
tempête ; le soir un brick qui en fesait partie a été jeté à la côte à Ravenoville
et on avait les plus vives craintes sur le sort des quatres autres; la goélette l’An-
nette, cap. Mauriu, venant de Boulogne pour le Hâvre, chargé de harengs, a
fait aussi côte sur la pointe de la Hougue.
Voilà les malheureux détails que je viens d’obtenir: le mal qu’à fait cette
horible tempête est incalculable : Aujourc|*hui le temps est plus modéré et les
vents sont tournés à L’E. Il nous reste sur le sol 3 pieds de neige : rien n’est
sorti de notre port que le Bélisaire, l’Edouard et quelques cabotenrs.
Morlaix, 26 décembre.
Celle-ci n’a d’autre but que de vous aviser que le navire l’Aigle , capitaine
Baudet, destiné pour Bordeaux et port du Morlaix , étant en rade attendant le
beau Tems pour faire route , depuis le 17 novembre a fait une assez grande
quantité d’eau pour le forcer à remonter au port afin de décharger son navire
dont la cargaison se compose de froment et de plomb.
— On écrit de D'.'al, le 23 décembre : Le navire Huskissen , venant de New-
castle pour Bordeaux , a perdu un ancre et cable près des Goodwin-Sands ce
matin : notre port lui en ayant fourni d’autres , il a continué son voyage.
Torquay, le 22 décembre.
Aujourd’hui est relâché dans notre port le navire Joseph et Ann , cap. Rowe,
allant de Londres à Nantes.
— Le navire Aretbusa, cap.Benohr, allant de Hambourg à New-York, qui a
été chassé des Dunes le 29 écoulé, est relâché à Ervoy près Fahrsund avec perte
de voiles : on sera obligé de décharger la cargaison.
Harwich, 24 décembre.
Un brick a coulédans lavase à un 1 j4 de millede notre port à Goldraersgatt-
bryy. On pense que l’équipage s’est sauvé à bord d’un autre navire.
Cowes, le 23 décembre.
Est arrivé dans notre port, le navire Anna îlenrietta, allant de Hambourg â
Bordeaux ; il fait eau et a perdu ses bastingages.
NOUVELLES DE MER,
Le Jonge Jacob, Cap. A. Van Lee a relâché à Eraden par suite d’avarie. —
Ce navire avait perdu son gouvernail et faisait de l’eau, l’équipage atteste qu’en
tirant les pompes, il en sortait de la graine. Aussitôt qu’on aura fait les répa-
rations nécessaires, le navire fera voile pour Anveii si la gêlée ne l’empêche
pas.
— Les navires partis à la marée d’hier matin, sont arrivés jusqu’à Terneu-
sen , la faible brise du N.-E. que nous avons eu pendant les dernières vingt
quatres heures continue ; l’Escaut charie ce matin beaucoup de glaçons.
Léo mâts américain Morea et le brick Faiconer , s’empressent de charger
afin d’être prêts à partir le plutôt possible.
( Correspondance particulière du PRÉCURSEUR.)
■ Flessingue, le 50 décembre.
Sortis: Pioner, cap. H. Goodzen, allant à Buénos-Aÿres ; Canova, cap. C. Col-
ling, id. à Batavia ;James, cap. J. Copland , id. à llarrebeck ; Jeune Caroline,
c. F. E. Bunemeyer , id. à Londres ; Eclair.cap M. H. Knudsen, id. à Malaga ;
Eclair, c.D.J. Salzsieder, id.St-Domingue ; Angelina, c. Stinze,id. à Liverpool.
Entré en relâche : Anna Margarethe, cap. Pieper ; Lambertus , cap. Veen j
Maria, cap. Tieleman ; Beide Margarethe, cap. Brouwer, de Brême.
Gravesend , 22 décembre.
Arrivé : Bell, cap. M.c Innés , de Marseille.
Pill-Bristol, 23 décembre.
A descendu la rivière et est parti : le navire Margaret, c. Gray, pour Marseille.
Dartmouth, 22 décembre.
Est parti : le navire Enterprize, c. Rudoîph , pour Marseille.
Newcastle-On-Tyne, 21 décembre.
Arrivé : Alcona , c. Reed , du Hâvre.
Ramsgate , 23 décembre.
Sortis : Catharina, c. Coesten, pour le Havre ; Ilermosa-Havanero, c. Siberia,
pour la Havane ; Juno , c. Fredericksen , pour Bahia ; Garonne, c. Cassiboon,
pour New- York ; Jonge Antony . capit. Beekman , pour Rochefort ; Johanne-
Henriette, cap. Jensen, pour Bordeaux; Victorine, cap. Picard, pourHonfleur.
Southamton , 22 décembre.
Sorti : Watersprite , c. Bunnfield , pour le Hâvre. •
Duakeaque , 24 décembre.
Entré : Aimabie-Société , cap. Goulay, d’Osteude.
— Le navire Anne, cap. Tucker, allant de Hambourg à Hull, est entré à Cux-
liaven le 18 courant, et le Frederica, cap. Baekmann, allant de Newcastle à
Toulon, étant réparé, est sorti en rade de Cuxhaven.
— Ont relâches à Falmouth , le 24 courant : les navires Casimir Perrier, al-
lant du Hâvre aux Grandes Indes, et Alarm, cap. Warren, allant de Newcastle
à Marseille. ^
Cowes, le 24 décembre.
Le navire Ilalcyon, c. Brown , est arrivé aujourd’hui venant de Rio-Janeiro.
23 décembre.
Les navires suivans sont retenus par vents contraires : le Swea ; le Twelvc-
Brothers; le Two-Brotbers ; le Maria; le Wilhelmina; l’Europa ; le Mabella ; 1«
Young-William ; le Petrus; l’Idona; le Cérès et le St.-Reta.
Il souffle un fort vent du N. N. E. ; forte gelée.
Lymington, le 21 décembre.
Les navires Argus, c. Tuscan, allant à Marseille, et Lady-Jane, cap. Logan,
allant à Bordeaux, ont quitté noire port aujourd’hui.
Vere, le 14 décembre.
Le navire Jongvrouw Elizabeth, cap. Heeres, allant de Liverpool à Rotter-
dam, est entré dans notre port.
Portsmouth, 23 décembre.
Est arrivé en vue de notie port, le navire Johan Julia, allant de Hambourg à
St.-Thomas , 30 jours de mer.
MOUVEMENT DU PORT D’ANVERS.
DÉPARTS DU, 1" JANVIER.
De ô mats américain Caravan , cap. Picket, ail. New-York ch.
Le bateau à vapeur Tourist, cap. Whitcomlie , ail. à Londre ch.
Etats comparatif des navires entrés pendant les mois de décembre
1835 et 1836.
PAVILLON.
Belges,
Anglais,
Danovriens,
Danois,
Américains,
Suédois,
Norwégiens,
Hambourgeois,
1835 1836
24 18
12
12
3
1
5
1
1
9
13
4
5
2
00
00
pavillon.
Français,
Prussiens ,
Oldenbourgeois,
Russes,
Napolitain ,
Autrichiens,
Kniphausiens,
1835 1836
1 5
5
4
2
1
00
00
00
00
00
00
1
5
70 58
Navires sortis pendant le mois de décembre.
PAVILLON.
Belges,
Danois,
Hanovriens ,
Anglais,
Prussiens ,
Kniphausiens ,
Suédois ,
CUARGÉS. S/LEST.
PAVILLON.
Lubeckois,
Français,
Américains,
Wismars,
Napolitaines,
CUARGÉS. S/lEET
64
20 |