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bc PrtVairfw&s,?
Moniveïïes il’Afriquc.
Le Moniteur Algérien publie l’article suivant, que
nous reproduisons textuellement :
Alger, le 13 décembre 1839.
L'opinion publique se préoccupe vivement, depuis quelques
jours, des événements dont la province d’Alger a été récem-
ment le théâtre. La situation du pays a été présentée sous un
aspect sinistre, et il importe de rassurer à cet égard la popu
talion un moment alarmée. En faisant connaître la vérité,
des appréhensions trop légitimes, sans doute, mais qui heu,
reusement ne sont pas fondées, sa calmeront et la colonie ces,
sera d’avoir des craintes pour son établissement, qui u'a Ja"
mais été sérieusement menacé.
Au moment de la rupture de la convention de la Tafna par
Àbd-el-Kader, des malheurs partiels devaient nécessairement
avoir lieu. Quelque prévue que fût cette rupture, il n’était
pas impossible d'empêcher les Arabes de parcourir la plaine
de la Mitidja, ouverte de tous les côtés à leurs incursions : ce
qu'il importait avant tout, c'élait de conserver les iigoes de
défense établies sur la Chiffa et l’Oued-Kaddara. de se tenir
en mesure de manoeuvrer entre les points fortifiés si l’ennemi
s’y engageait en masse, et surtout enfin de couvrir le Sabot
et d’empécherla guerre de se rapprocher des portes d’Alger.
Tel a été ie but des manœuvres exécutées depuis un mois.
Belidah défendu par une excellente citadelle et deux forts dé-
tachés. protégé par le camp qui domine le cours de la Chiffa,
approvisionné de vivres et do munitions pour plusieurs mois,
est, sous le commandement du général Duvivier, à l’abri de
toute attaque. La ville de Bouffarickentourée d’un fossé avec
parapet, couvert par lo camp d'Erlon où se trouve une forte
garnison, est te centre d’ou nos colonnes peuvent déboucher
sur l'ennemi : Koléah couvre à l’Ouest le Sahel et domine la
plaine des Hadjoutes. Tous ces points ont été approvisionnés :
de nouveaux travaux eu ont assuré la défense.
A l’est les camps de Cara Mustapha et du Fundouck sont
dans le meilleur état et suffisamment approvisionnés. Toute
tentative contre eux serait insensée. Tous les posles établis
pour éclairer les grands camps et doot l'attaque eût pu pré-
senter une chance de succès, ont été retirés ou considérable-
ment agrandis et largement approvisionnés.
Ces mesures n’ont pas paru suffisantes : il fallait encore
couvrir le Sahel etse préparer â soutenir les posles qui pour-
raient être attaqués. Dans ce but, deux brigades mobiles ont
été formées : l’une est à Douéra; elle courre par sa droite,
qui s’étend jusqu’à Mahelroa, tout le territoire à l’ouest : l'au-
tre, réunie à la Maison-Carrée et à la Ferme-Modèle, se tient
en mesure de repousser une attaque venant de l’est ou du
centre , attaque que les camps de i’Arba, du Fondouck et
de Kara-Mustapha prendraient d’ailleurs à rever3. Toute la
gendarmerie a été concentrée dans les Fahs et exerce, dans
cette partie du territoire, unesurveillance de tous les instants.
Enfin, pour être en mesure contre toutes les éventualités, les
garnisons des nombreux forts qui entourent Alger ont reçu
l’ordre do se tenir dans les postes qui leursont confiés.Tel est
le motif qui empécho de voir un grand nombre de soldats
dans la ville d’Alger, dont la garnison, réunie eu partie a la
Casbah, est assez forte pour soutenir un siège régulier, même
contre les troupes européennes. Cette garnison serait, dans
tous les cas, renforcée par les brigades mobiles qui se replie-
raient par les crêtes si, ce qui n'est pas admissible, elles no
pouvaient empèchar l’ennemi de marcher sur la capitale.
Dans la piaine plusieurs établissements importants (la Ras-
sauta) la ferme Vialar, sont défeudus par nos soldats; mais il
n’a pas été possible de songer à protéger tous les points ; il a
fallu renoncer, dès les premiers moments, à empêcher los cou-
reurs ennemis de mettre le feu aux meubles et aux maisons
abandonnées parles colons et les Arabes. Toutefois ces tenta-
tives ont coûté cher à l’ennemi. Les partis hadjoutes, rencon-
trés plusieurs fois par nos colonnes , ont eu à regretter des
pertes nombreuses. A la vérité, au moment de la déclaration
de guerre, un convoi a été surpris, et le lendemain un déta-
chement sorti d’Ouàd-Laileg a eu à combattre des forces très
supérieures sur les bords de la Chiffa. Cette affaire, qui s'est
passée sur l’extrême frontière , nous a coûté 105 hommes ;
l’ennemi, de son côté, a éprouvé des pertes qui ont été encore
plus fortes dans une tentative qu’ii a essayé sur la ville de
Blidachet dans laquelle il a complètement échoué. Bouffarik,
Koléah, Douéra, n'ont pas été insultés ; aucun poste n’a été
attaqué; aucun, par conséquent, n’a été enlevé. Les villages
de Dély-Ibrahim et de Douéra sont mis en état de défense et
reliés par des ouvrages aux camps sous la protection desquels
ils sont établis.
La population d’Alger ne doit pas oublier que la guerre
existe par le fait et par !o droit : tous les jours des engage-
ments peuvent et doivent avoir lieu aux avant-postes ; elle
doit donc se défendre des exagérations et des bruits fausse-
ment répandus pour annoncer chaque jour de nouveaux mal-
heurs- Des mesures sérieuses sont prises sur tous les points :
le secret sera souvent gardé sur les dispositions adoptées, sur
les opérations en cours d’exécution; les hommes sages en com-
prendront la nécessité. Ménager le sang et les forces d< s sol-
dats, se préparer à frapper au cœur le pouvoir d'Ab-el-Kader,
telle est la mission confiée aux chefs de l’armée d'Afrique, et
ils ont besoin, pour la remplir dignement, du concours de tous
les bons citoyens. Au reste, la France s'est profondément
émue de la situationde sa colonie d'Afrique; le gouvernement
du roi a pris de sages et énergiques mesures : Sa Majesté, en
apprenant la violation par Abd-el-Kader des conditions aux-
quelles ii avait souscrit, a ordonné de faire à ce chef ambi-
tieux une guerre active et vigoureuse, et, dès que la saison !o
permettra, de grandes, de décisives opérations mettront un
terme à l’agitation de l'Afrique.
dépêche télégraphique.
Le maréchal Valée au ministre de la gnerro.
Alger, le 16 décembre 1839. — Toulon, le 19.
Deux combats ont eu lieu autour de Belidah. L’in-
fanterie régulière de l’émir a été sabrée et dispersée.
mieux sous le pinceau que sous la plume, et ce qui n’est pas
moins sûr, c’est que la signification de cet ensemble n’est pas
également intelligible pour tout le monde. Chicun la lit selon
son aptitude à en démêler les caractères, a en pénétrer le
sens, à s’en approprier l’esprit Quaudelle est montée au ton
d'une parfaite harmonie avec l'intelligence et la sensibilité
de celui qui regarde, elle se sent mille fois mieux qu’elle no
s’analyse, et l’effet en est trop saisissant, trop simultané, pour
laisser la moindre place à l’observation des détails. J'imagine
qu’il faut être déjà un peu blasé sur les impressions de l'a-
mour pour s’arrêter à l’effet piquant d'un pli da la lèvre on
du sourcil, d'une dent qui se soulève presque imperceptible-
ment sur son clavier d’émail, d’une petite boucle de cheveux
xebelles, échappée à l’arrangement de la coiffure. Les sym-
pathies puissantes qui décident de la vie tout entière procè-
dent d’une manière plus soudaine et on se rappelle que l’ap-
parition de la Chandeleur ne s'accomplit qu’en raison d’une
sympathie complète et absolue entre les personnes qu’elle
met en rapport. Je ne me demandai pas pourquoi j’aimais
cette femme, je ne me demandai pas même si je l’aimais; Je
soi que je l’aimais.
L’étrangère paraissait habillée, comme moi , pour on fes-
tin de fiançailles ; mais ses vêtements n’étaient pas familiers
aux nouvelles mariées de ma province. Ils me rappelaient
ceux que j’avais remarqués plusieurs fois , en pareille circon-
stance, dans une ville peu éloignée, que l’invasion de nos ar-
mes et de nos doctrines venait d’attacher a la république,C’é-
tait le costume piquant et gracieux de Montbéliard , que la
société la plus élevée du pays conservait encore par tradition
dans certaines cérémonies solennelles, et qui est propabte-
ment abandonné aujourd’hui par ie peuple lui-même. Elle
avait déposé à côté d’elle, sur la table un de ces petits sacs 4
de finance présentés de la part du gouvernement ne l’ont pas
relevée.
» Ces projets n’ont pas seulement excité de l’inquiétude ,
iis ont porté un coup mortel ausystéme de confiance absolue
et de gouvernement paternel, système quia si long-temps
combattu eu vain.
» On a lu les observations des sections de la seconde cham-
bre ; on a entendu les discours des membres de celte asssem-
blée et leurs plaintes réitérées sur i’abus qu’ou a fait de leur
confiance et sur les déceptions qu’ils ont éprouvées. On a
surtout remarqué que maintenant ils ne se paient plus de
promesses et d’assurances, mais qu’il leur faut des garanties.
» Ceci dénote une révolution dans les idées et dans la con-
duite. La plupartdes députés oDt-ils compris eux-mêmes, qu’il
yaHaitd’une révolution? Ou ont-ils compris que l’adoption
du projet amènerait une pareille révolution ?
» Est-ce avec connaissance de caase qu’on est entré dans
u ne nouvelle voie ou bien y a-t-on été entraîné par les circon-
stances ? A-t-on jeté les bases d’un nouvel ordre de choses
pour l’avenir, sans savoir ce qu’on faisait et dans l’unique but
d’abandonner un système qui a produit des fruits amers ?
d y o tan tem fata ducunt, trahunt nolenlem. Il faut choisit
entre ces deux partis : concourir à l’exécution des plans de la
Providence ou lui servir d’instrument. Il est donné â peu de
gens d’embrasser le premier de ces partis : ii semble que cela
n’appartienne qu’aux hommes qui out reçu à cette fin une
mission spéciale de la divinité. L’homme placé dans cette po-
sition semble obéir à une voix prophétique; il a des principes
à lui, tandis quo les autres ont uniquement le sentiment de
ce qu’ils font, saus savoir pourquoi ils les font.
» Le système de confiance et de gouvernement paternel a
fait son temps dans la Néerlande. Depuis long temps nous
avions la couviction que ce système était fatal. Le moment où
sette conviction devait devenir générale n’était pas encore
arrivé : nous ue savons si celte heure a sonné ; nous ne savons
pas Don plus si elle soonera alors qu’il sera encore possible de
sauver la Néerlande; mais nous osons espérer qu’il plaira à la
Providence d’ouvrir les yeux de nos concitoyens non-seule-
ment sur le mal dont ils souffrent, mais aussi sur iesmoyons
d’y porter remède. »
— Un projet de loi sur les houilles avait été soumis
par le gouvernement à la 2“ chambre des Etats-Géné-
raux qui vient de le rejeter. Voici ce que ie Handelsblad
dit île cette résolution :
« La seconde chambre vient de nouveau de rejeter une pro
position du gouvernement. C’est le second projet qu’elle re-
pousse dans l’espace de deux jours. N'existe-t-il donc pas
d'accord entre la représentation nationale et le gouvernement?
Si la chambre est hostile à ce point au cabinet, quel sera donc
le sort des projets de budget et de tant d’autres propositions ?
Les dernières résolutions de la chambre engageront-elles le
gouvernement à lui soumettreles diversesprojetsdoutelledè-
sire la présentation ? Voilà les questions que nous entendons
faire depuis quelques jours par divers personnes. A ces ques-
tions, nous répoudrons que la chambre, rejetât-elle chaque
Jour un nouveau projet, aurait le droit de le faire, quand ces
projets seraient contraires aux intérêts et au bien-être de la
patrie. En agissant ainsi, elle n'use pas seulement d'un droit
constitutionnel, elle accomplit un devoir pénible, mais im-
périeux.
0 Si jamais proposition fut rejetée avec raison, c’est celle
sur les charbons étrangers ; elle nous avait paru tout d'abord
inacceptable, et nous ne doutions nullement qu'elle D'échouât
contre le patriotisme éclairé de nos députés. »
Le Handelsblad termine comme suit son article :
« Maintenant que nos différends avec la Belgique sont ar-
rangés; maintenant qu’il s'agit de la couclusion d'uu traité de
commerce avec ce pays et avec la France, nous espérons que
le gouvernement exaucera le vœu émis par plusieurs députés
que notre tarif de douanes soit mis en rapport avec nos besoins
et nos intérêts.
1 Le rejet du projet de loi sur les charbons, est parfaite-
ment justifié; la chambre n’est animée d’aucun esprit d'oppo-
sition, mais elle prend à cœur le bien-être de ta patrie : une
pareille chambre mérite l’estime et la reconnaissance du gou-
vernement et de la nation.»
BELGIQUE.
Bruxelles, 24 décembre. — Le roi est attendu à Bru-
xelles, de retour de son excursion au château d’Ardenne
pour aujourd’hui, mardi, dans la soirée.
— M. Van de Weyer est arrivé en cette ville.
— On travaille avec activité aux lithographies de
tableaux destinées aux souscripteurs de l’exposition de
1859’,l’ouvrage complet qui demande beaucoup de soin,
no sera achevé qu’au mois de mars prochain, vu les
courts jours de la saison d’hiver. Alors la commissiou
fera connaître à MM. les souscripteurs le lieu où le»
lithographies seront distribuées.
— Le Fanal donne la nouvelle suivante :
« Il est question en ce moment, dans les salons de
Bruxelles, de la création par actions d’une université
noble, où ne seraient reçus que les enfants de familles
nobiliaires; celte institution serait richement dotée et
prendrait lesprofesseurs les plus distingués de l’Europe.»
’CStambre «Sea ISegsréseiïtants.
Séance du 23 décembre.
PRÉSIDENCE DE M. VALLON.
La séance est ouverte à 2 heures par l'appel Dominai, la
lecture du procès-verbal et l’analyse des pétitions.
M. le ministre des tkavaüx PCBLics dépose sur le bu-
reau les explications qu’il avait promises sur les trois ques-
tions qui lui avaient été posées par la section centrale des
I travaux publics, relativement à la concession du canal <
l'Espierre.
La chambre en ordonne l’impression ; ces explications se !
ront jointes au rapport de la commission et distribuées au
membres de la chambre.
La discussion du budget des travaux publics est ensuit
fixée à jeudi.
m. maertens dépose sur le bureau le rapport de la sectio-1
centrale, sur le budget de l’intérieur.
La chambre en ordonne l'impression et en fixe la discussies
après celle du budget des travaux publics.
m. de brouckere donne lecture à la chambre d'un long
mémoire de M. le procureur-général, près ta cour d'appel
de Bruxelles ; eu réponse aux observations de M. de Buhr et
de M. Donuy.
ai. de behr persiste à blâmer la conduite du procureur-
général et la trouve contraire à toutes les bienséances sociales.
m. de BROUCKERE déclare qu’il ne répoudra pas afin de ue
pas prolonger un débat fâcheux.
m. le ministre de la justice déclare qu’il n’a eu connais-
sance de l’impression et de la distribution de ce tableau qu'au
moment où il était déjà trop tard pour l'empêcher. Si doue
un débat pénible qu’il déplore plus que personne s’est élevé
dans la chambre, c'est qu'il ue lui a pas été possible de le pré-
venir.
L'ordre du jour appelle la discussion des articles du budget
de la justice.
Chapitre Ier. Administration centrale. — Art. 1«. Traite-
ment du ministre, 21,000 fr. — Adopté.
Art. 2. Traitement des fonctionnaires et employés,107,000
fr. — Adopté.
Art. 3. Matériel, 15,000 fr. — Adopté.
Art. 4. Frais d’impression de recueils statistiques, 3,000 fr,
— Adopté.
Art. 5. Frais de route et de séjour, 3,000 fr. — Adopté.
Chap. 2. Ordre judiciaire. — Art. l«r. Cour de cassation,
personnel, 233,000 fr.
M. de behr revient sur la nécessité d’augmenter les trai-
tements des magistrats ; il demande que la chambre invite la
section centrale, chargée de l’examen de la proposition de M.
Verbaegen, a faire un rapport le plus tôt possible.
M. a. noDENBAcn voudrait qu'auparavant on votât la loi
snr la compétence judiciaire.
La proposition de M. de Behr est adoptée.
L'article 1er est adopté.
Art. 2. Matériel, 30.000 fr. — Adopté.
Art. 3. Cours d’appel, personnel, 544,220 f.—Adopté.
Art. 4. Matériel, 18.000 fr. — Adopté.
Art. 5. Tribunaux de lr« Instance et de commerce 845,600
fr. — Adopté.
Art. 6. Justice do paix et tribunaux de police 289,120 fr.
— Adopté.
Chap. 3. — Art. 1°'. Tribunaux militaires, personnel
62.050 fr. — Adopté.
Art. 2. Matériel 4,200 fr. — Adopté.
Art. 3. Auditeurs militaires et prévôts, 41,253 fr.—Adopté.
Chap. 4. — Art. uuique. Frais d’iustruclion et d’exécution,
y compris 1,000 fr. pour le greffier de la cour de cassation à
charge de délivrer gratis toutes expéditions réclamées par les
administrations publiques, 385,000 fr. — Adopté.
Chap. 5. — Art. lor. Constructions, réparations et loyer
de locaux, 35,000 fr. — Adopté.
Art. 2. Construction d'un palais de justice à Bruxelles,
400.000 fr. — Adopté.
Chap. 6. — Art.l«r. Impression du Bulletin officiel, 20,650
fr. — Adopté.
Art. 2. Impression du Moniteur, 70,000 fr. — Adopté.
Art. 3. Abonnement au bulletin des arrêts de la cour de
cassation, 2.800 fr. —Adopté.
Chap. 7. Pensions et secours. — Les trois articles de ce
chapitre s’élevant à 20,500 fr. sont adoptés.
Chap. 8. Prisons. — Ce chapitre donnera 6 articles s’éle-
vant à 2,729,500 fr. sera adopté.
Chap 9. Etablissements de bienfaisance. — Les 4 articles
de ce chapitre montant à 389074 fr. sout adoptés.
Chap. 10. — Dépenses imprévues, 5,000 fr. — Adopté.
Chap. 11. — Solde de dépenses arriérées, concernant des
exercices déjà clos. 4.000 fr. — Adopté.
Le chiffre total du budget montant â 3,450,777 fr. est
adopté à l’unanimité des 67 membres présents.
La chambre adopte ensuite un transfert de crédit ponr'le
même département, par 62 Yoii.
M. Dumortier s’est abstenu parce qu'il regarde les trans-
ferts comme n'ayant pas d'autre résultat que d’embrouiller
les comptes.
L'ordre du jour appelle la discussion du budget des finances.
Personne ne demandant la parole, on passe immédiatement
è celle des articles.
Chap. 1«. — Art. 1°'. Traitement da ministre, 21 000 fr.
— Adopté.
Art. 2, § I". Traitement du secrétaire général, 9,000 fr.
m. de brouckere. Je ne demanderai pas ici de réduction,
mais je désire qu'à l'avenir, il n’y ail pas de différence dans
les traitementsdes secrétaires généraux.
Le chiffre est adopté.
§ 2 Traitement du chef de bureau et des employés, 35,000
fr. — Adopté.
Traitement du bureau de liquidation avec les Pays-Bas,
20.000 fr. — Adopté.
§ 3. Trésor public. 92,000 fr. — Adopté.
§ 4. Contributions directes, etc., 100,000 fr. — Adopté.
§ 5. Enregistrement,domaines, etc.,81,000 fr. — Adopté.
§ 6. Commissions des mines, 42,000 fr. — Adopté.
§ 7. Huissiers et gens de service, 27,000 fr. — Adopté.
Art. 3. Traitements du contrôleur en chef et des clercs de
vérification des contributions, 30,200 fr. — Adopté.
Art. 4. Frais de tournée du ministre et des fonctionnaires
supérieurs 12,000 fr.
La section centrale propose 8000 fr.
Après une courte discussion, et une double épreuve dou-
teuse le chiffre de 12,000 fr. est adopté par appel nominal par
L’ennemi ne s’est approché ni de Koléah ni du Sahel.
L'Alger et le Neptune sont en vue ; ils arriveront
aujourd’hui à Alger.
On lit dans leSémaphore de Marseille du Î5 décembre;
Notre année d’Afrique va au premier jour se trouver
renforcée de plus de vingt-mille hommes, tant de ca-
valerie que d’infanterie. De Toulon et de Port-Vend res,
les envois de troupes se succèdent et bientôt nous serons
en mesure de faire expier aux Arabes les atrocités qu’ils
ont commises dans la Mitidja. On voit par la corres-
pondance de Toulon que la situation est la même près
d’Alger; on y parle bien de la fusillade et de la canno-
uade, mais on aurait tort de donner à ces faits une im-
portance plus grande qu’ils n’en ont réellement. Ce qui
est certain, c’est que nos troupes se replient et se ra-
massent sur le massif d’Alger. Une décision sérieuse
ne saurait avoir lieu quo lorsque tous les renforts at-
tendus seront arrivés et qu’on pourra tout de bon se
mettre en campagne. Jusque-là , il faut nous attendre
à voir les Arabes rester maîtres de la plaine. Mais il n’est
pas supposable, malgré les forfanteries d’Abd-el-Kader,
qu'ils aient l’audace d’attaquer nos lignes, lis savent
très bien de quelle manière ils seraient reçus.
SfOIiliAWISE.
La Haye, 23 décembre.— La première chambre des
Etats-Généraux a tenu, avant-hier, une séance dans la-
quelle l’assemblée a constaté la réception, de la part de
la seconde chambre, du projet de loi portant defenso
d'accorder, aux ofliciers du ministère public, des parts
dans les amendes en matière pénale, et du projet de loi
portant détermination des cas pour lesquels il ne faudra
pins de certificats constatant qu’il a été satisfait au
service de la milice nationale, La première chambre
s'occupera de ces deux projets dans ie courant de cette
semaine.
— Le Bredasche Courant, nous apprend qu’on écrit
de Bois-le-Duc sous la date du 19 de ce mois, que M.
le gouverneur de la province du Brabant-Septentrioual
devait se rendre, ie lendemain, dans la commune de
Sprangoù depuis quelque temps,on a àdéplorer plusieurs
incendies qu’on attribue à la malveillauce. D’un autre
côté, nous lisons dans le Handelsblad, qu'un détache-
ment de 20 maréchaussées est arrivé dans cette com-
mune et qa’ou avait déjà arrêté deux individus
fortement soupçonnés d’être les auteurs de ces crimes.
Depuis ces arrestations, on est revenu quelque peu à
Sprang de la panique qui y avait régné.
— Nous lisons dans le Handelsblad, sous la date de
La Haye, 21 décembre :
« Le ministre Van den Bosch s’est rendu hier, après
le rejet de la loi d’emprunt chez le Roi, et a prié S. M.
de vouloir agréer sa démission, ce à quoi il a été con-
senti après d’inutiles instances pour qu’il couservâl sou
portefeuille.
» Ün dit que M. Baud, ex-gouverneur général ad
intérim des possessions des Indes-orientales, a refusé
d’accepter le poste de ministre des colonies, mais qu’il
en remplira provisoirement les fonctions. »
—L’ Avondbode publie le bulletin suivant de la bourse
d’Ainslerdain, eo date du 23 décembre:
« Les intégrales ont été de bon débit à la bourse de co Jour,
et ont haussé, avec d’assez bonnes affaires, d’environ 1|2 p. c.;
celte position favorable a influencé sur les autres fonds ; les
prix en ont généralement augmenté. — La nouvelle du re-
jet de la loi portant inscription sur le second livre de la dette
publique d’une somme d’environ 15 millions de florins à & p. c.
paraît avoir été favorablement accueillie par les spéculateurs;
c’est la cause principale de la fermeté de notre bourse.
En actions do la Société de Commerce il y a eu de nouveau
des fluctuations; après que les prix avaient rétrogradé de
165 à 164 t|2, ils ont repris à 165 1[4.
Le marché n’a offert rien de sait tant en fonds étrangers, qui
pour la plupart se sont soutenus. — Les Columbiens qui
étaient offe rts hier à 16, se sont vendus aujourd'hui à ce taux,
même à un prix un peu plug élevé.
Cote à 4 l[2 heures: Intégrales 51 7|t6 ; billets de chance
f 23 3|l6à 5|8 ; Société da Commerce 165 Ij4; Ardoinsà 85.
22 7[16 à 1(2. d
La seconde chambredes Etals-Généraux a délibéré
aujourd’hui sur le budget des dépenses pour l’annéé
18 iO. Cinquante membres s’étant prononcés contre et
un pour ce projet, S. M. sera prié de le prendre en
considération ult rieure. (Jour», de La Haye.)
Sittpriî des journaux hoilauslais.
o Révolution morale dans la Néerlande. » Tel est le
titre d'un article que publie l'Arnhemsclie Courant sur
le rejet du projet ü’euipruntpar la 2°chambre des états-
généraux.
Voici la traduction de cet article :
« Celui qui a suivi attentivement la marche des faits dans
la NéerlaDde pendant les derniers mois, doit avoir remarqué
uu changement important dans l’osprit public.
» Le troisième lundi d’octobre a fait voir qu'une grande
popularité ai ait considérablement baissé ; les projets de loi
mailles d’acier poli, dans lesquels les Jeunes femmes renfer-
maient alors ces légers chiffons qu’il leur plaisait d'appeler
leur ouvrage, et je n’avais pas lardé à m'apercevoir que sa
piaque était décorée de deux lettres relevées eu clouterie d’a-
cier, qui devaient être les initiales des deux noms de ma future,
mais j’aurais mieux aimé les apprendre tout entiers de sa
bouche. Malheureusement, le charme qui m'avait interdit la
parole n'etait pas rompu, et toutes les facultés, toutes les puis-
sances de mon ame avaient passé dans mes yeux, car ils ve-
naient de rencoutrer les siens.
La fascination de Ce regard célesto aurait suffi d’ailleurs
pour me reudre muet. Je concevais à peine la possibilité d’en
supporter l’expression sans mourir, et je ne devais sans doute
la force de résister à une émotion si vive qu’au privilège de
la neuvaine, dont mon esprit n'oubliait point ic mystère. C'est
que jamais le feu d’une tendresse iunocente n’auima des yeux
plus doux et ne révéla mieux ces secrets ineffables du pur
amour, pour lesquels aucune voix humaine ne saurait trou-
ver de paroles. Cependant un nuage étrange obscurcit lout-à-
coup ses paupières. Il sembla qu’une notion confuse de l’ave-
nir qui venait d'éclore dans sa pensée s'y manifestait peu à
peu sous une forme plus sensible, et l'accablait d'une horri-
ble certitude Son sein palpita, ses cils s'humectèrent de quel-
ques pleurs qu'elle cherchait à retenir, elle repoussa douce-
ment de la main le pain et le vin que j’avais placés devant elle,
se saisit avec ardeur d un des brins de myrte bénit, et le iU
passer sous un des nœuds de sou bouquet Eusuile elle se leva
et reprit le chemin par où elle était venue. Je triomphai
alors de '.'horrible contrainte qui m'enchaînait à ma place, et
je m’élançai sur ses pas pour eo obtenir un mot de consola-
tion et d'espérance. — Oh ! qui que vous soyez, m’écriai-ja,
ne m’abandonnez pas à l’horrible regret de vous avoir vue et
de ne pouvoir vous retrouver ! Songe2 que mon avenirdépend
de vous, et ne faites pas un malheur éternel da pins doux
moment de ma vie I Apprenez-moi du moins si je pourrai
presser une fois encore cette main que je couvre de larmes,
si je pourrai vous voir encore une fois !...
— Une fois encore, répondit-elle, ou jamais 1... Jamais I
répéta-t-elle avec un cri douloureux.
En parlant ainsi, elle s’échappa. Je sentis mes forces me
manquer et mes jambes défaillir. Je cherchai un point d’ap-
pui; jem’y fixai, je m’y abandonnai sans résistance. Le plus
obscur des voiles du sommeil avait remplacé sur mes yeux le
voile transparent d»s songes Jonc fus réveillé qu’au grand
Jour, par les éclats de rire d’un domestique qui enlevait les
apprêts de ma collation nocturne, et qui attribuait cet appa-
reil à des fantaisies de somnambule, auxquelles j’étais en
effet snjet Je ne m’en défendis pas, mais j’oubliai de m’assu-
rer, dans mon trouble et dans ma confusion, si les deux brins
de myrte avaient été retrouvés : c’était la seule circonstance
qui pûl donner à mon rêve une espèce de réalité positive, ou
la lui faire perdre. Dans le doute, un esprit pins grave que le
mien se serait abstenu; Il aurait regardé l’étrange illusion de
la nuit précédente comme l’effet d une longue préoccupation,
do i’magination du jeûne et on est libre de croire que ce n’é-
tait pas autre chose. Mais un amoureux de viogt ans, qui aime
pour la première fois, n’est pas capable de tant de raisonne-
ment. Et j’aimais de toute la puissance de mon cœur, avec
ivresse, avec frénésie, celte jeune fille inconnue , qui, peut-
être, n’existait pas !
Je n’étais pas d’un caractère qui se dêprit facilement des
idées dont il s’était fortement occupé une fois. Celle-là dovint
mon idée fixe, l’unique pensée do ma vie, le seul but de ma
destinée. J’abandonnai tout-â-fait ce monde innocent et doux
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dans leqael s’étaient renfermés jusque-là mes habitudes et
mes plaisirs ; je cherchai la solitude , parce que la solitude
était la seule manière d’être où je pusse m’entretenir libre-
ment avec moi-même de mes vœux et de mes espérances. A
quelle docile amitié, à quelle crédulité complaisante aurais-
je osé les confier ? Il me semblait, dans mon délire , qu’une
circonstance prochaine, presque aussi imprévue que celle qui
m’avait montré ma fiancée imaginaire , ne tarderait pas d
la ramener sous mes yeux ; je l’attendais, je croyais la ren-
contrer dans toutes les femmes inconnues que le hasard me
faisait apercevoir de loin, et partout elle m’échappait comme
dans la rêve où je l’avais vue.
Cette succession perpétuelle d’illusions et de désabusements
finit par prendre un ascendant funeste sur mon esprit ; elle
était devenue une manie assidue, invincible, inexorable.
Ma raison et ma santé cédèrent à la fois, et la médecine, vai-
nement appelée a mon lit de douleur, renonça en peu de jours
â l’espoir de me guérir. La médeeine ne pouvait deviner la
cause de mou mal, et uue juste pudeur m’empêchait do l’a-
vouer.
Je n'avais cependant négligé aucun moyen de découvrir
ma mystérieuse amie. Les initiales du sac en filet d'acier n'é-
taient pas sorties de ma mémoire, et je les avais fait connaî-
tre. sous la réserve d'un profond secret, à un de mes jeunes
camarades d'études qui habitait Montbéliard, en y joignant
le portrait le plus circonstancié de la jeune fille dont elles
devaient exprimer le nom. La description ne pouvait pas man-
quer de ressemblance : les traits, hélas ! en étaient trop pro-
fondément empreints dans mon cœur, où je sens qu'ils vivent
encore. Quant au danger de l'exagération, rien n'était moins
à craindre : quelle expression, quel langage paraîtrait exagéré
à ceux qui l'auraient vue. [La suite à un prochain n°) |