Full text |
été fait usage était celui dit de Portland, à prise lente, le sable
celui habituellement employé dans les constructions de l’ag-
glomération bruxelloise et provenant des carrières des envi-
rons ; l’eau était celle des canalisations de la ville.
Le ciment ci-dessus, pour avoir les qualités voulues, doit,
étant gâché, ne pas avoir fait prise en moins de deux heures
d’immersion ; une partie gâchée, réduite en briquette, exposée
à l’air pendant vingt-quatre heures et ensuite immergée dans
l’eau douce pendant six jours, doit pouvoir résister à une
traction de 25 kilos par centimètre carré.
Les proportions du mélange étaient de 1 partie de ciment
pour 3 parties de sable.
Le mélange peut se faire au rabot comme pour les mortiers
de chaux sur une aire en pierre ou en bois, en mélangeant les
matières à sec et surtout en évitant l’excès d’eau.
Lorsque la proportion de ciment est plus forte que celle
indiquée ci-dessus, le mortier doit être gâché à la truelle dans
une auge en bois, dont une paroi latérale est supprimée,
l’ouvrier gâcheur ayant cette face tournée vers lui et l’auge à
hauteur du ventre.
Dans tous les cas, il faut éviter le gâchage mécanique; le
gâchage doit se faire non par la quantité d’eau, mais par une
trituration énergique qui rapproche les parties constitutives
du mortier ; cette opération a une grande influence sur la
cohésion.
Il est aisé de reconnaître à l’inspection des maçonneries les
parties où la trituration aurait été insuffisante et où l’eau se
trouverait en excès. A moins que les briques employées ne
soient dans un état de sécheresse absolue, l’eau en excès cou-
lera le long des parements, entraînant avec elle des parties de
ciment et de sable qui se colleront aux briques.
Deux briques maçonnées au moyen du mortier ayant la
composition ci-dessus, ont été enlevées d’un mur le lendemain
au soir de la mise en œuvre.
Le jour où l’ouvrage a été exécuté, la température est des-
cendue de 4 à 8 degrés sous zéro, le lendemain elle a varié
entre 4 1/2 et 1 degré sous zéro. Les briques enlevées au mur
ont été ensuite déposées dans une place de l’habitation à côté
des bureaux des travaux et où la température variait entre
__ 1 et + 4 à 5 degrés; elles y ont séjourné pendant cinq
jours.
La cohésion était parfaite et le mortier avait atteint une
très grande dureté.
Les maçonneries exécutées dans ces conditions pendant des
froids très vifs et avec des variations de température assez
grandes ont donné d’excellents résultats. On peut estimer
qu’ils sont absolument concluants et entièrement à l’avantage
du mortier employé. G. Maukels.
Construction d’églises
a Commission royale des monuments a adressé
dernièrement à M. le ministre de la justice, un
rapport, qui a été communiqué à toutes les admi-
nistrations communales et aux fabriques d’église,
et qui contient les observations les plus intéres-
santes non seulement pour les administrations publiques en
cause, mais aussi pour ceux qui s’occupent de travaux de con-
structions d’église.
On soumet fréquemment, à la Commission royale des
Monuments, des projets d’églises conçus par des personnes
inexpérimentées et qui laissent notablement à désirer, tant
sous le rapport du goût, de l’originalité et des proportions,
qu’au point de vue de la solidité.
La Commission des Monuments convient cependant que
les projets défectueux n’ont pas toujours pour cause l’incapa-
cité de leurs auteurs.
Des conseils de fabrique imposent parfois à l’architecte un
programme qui ne peut être réalisé au moyen des ressources
dont ils disposent. Souvent on exige un édifice de proportions
exagérées, d’un style coûteux et d’une ornementation fas-
tueuse. Il va de soi, qu’on -ne peut arriver à un résultat que
par des économies réalisées soit sur la qualité des matériaux,
soit sur la solidité de la construction, c’est-à-dire en réduisant
à l’excès l’épaisseur des murailles et des points d’appui.
L’habitude d’adjuger la construction des édifices au plus
bas soumissionnaire et quelquefois même à des personnes
dépourvues des aptitudes nécessaires pour mener à bien ces
sortes d’entreprises, ne produit pas de moindres inconvé-
nients.
Enfin l’absence d’un conducteur de travaux capable donne
lieu a des fraudes journalières ; des matériaux de qualité
médiocre sont mis en œuvre et l’on a recours à des subter-
fuges qui ont pour conséquence des vices de construction.
Il est certain que des édifices érigés dans de telles condi-
tions ne peuvent avoir qu’une durée très limitée. C’est ainsi
qu’on voit des églises de construction récente exiger déjà d’im-
portants travaux de consolidation et même de reconstruction;
d’autres s’écroulent au cours même de leur construction.
La fréquence des faits signalés a engagé la Commission des
Monuments à redoubler de sévérité. A l’avenir, tout projet
conçu dans des conditions défectueuses sera impitoyablement
rejeté. L’autorité supérieure devra leur refuser sa sanction et
il ne sera pas permis que l’on se passe d’un surveillant conduc-
teur de travaux. Les visites des architectes n’ayant lieu qu a
des intervalles assez éloignés, ne peuvent suffire pour préve-
nir les fraudes et encore moins pour réparer celles qu’on a eu
le temps de cacher et dont on ne peut soupçonner l’existence
au moment de la réception des travaux.
Nous ne pouvons que féliciter la Commission des Monu-
ments de son initiative et nous exprimons le vœu de voir ces
mesures complétées par celles qui empêcheront la mise en
adjudication publique et privée, par les administrations com-
munales et fabriciennes, de travaux pour le paiement des-
quels les ressources nécessaires n’existeraient pas au moment
de l’approbation du cahier des charges de l’entreprise.
Ces mesures, déjà appliquées dans le Brabant, donnent
pleine sécurité aux entrepreneurs de travaux de l’espèce,
parmi lesquels il en est dont nous pouvons citer les noms qui
attendent depuis plus d’un quart de siècle, le paiement de ce
qui leur est dû. (Chronique des Travaux publics.)
SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE
Les travaux de la Société Centrale d’Architecture
en 1888.
Rapport de la Commission administrative, lu et approuvé en assemblée
générale du 4 décembre 1888.
(Suite et fin, voir col. 8, 24 et 42.)
Une autre sphère d’activité qui touche de près à celle dont
nous venons de parler est celle qui a rapport à la collec-
tion des photographies que notre Société prend durant ses
excursions.
Cette collection comprend actuellement 489 clichés, ce qui
nous donne une augmentation de 75 clichés pour l’année
1888.
Nous possédons, grâce au zèle de notre commissaire
M. Delbove, chargé de cette mission, une collection com-
plète d’épreuves contenues dans des portefeuilles, facilement
consultables et classés méthodiquement.
Nous comptons insérer, dans notre prochain bulletin, une
liste complète de ces clichés avec la désignation des œuvres
qu’ils représentent.
Nous avons encore à examiner la situation financière de
notre Société, qui est restée très favorable malgré les fortes
dépenses que nous sommes obligés de faire par l’importance
toujours croissante que prend notre Société et les frais de pro-
pagande qu’elle fait dans l’intérêt de l’art architectural.
En 1888, les recettes ont été de . . . . fr. 3,199 53
Tandis que les dépenses se sont élevées à . 3,095 21
Ce qui laisse un boni de................... 104 32
Ce dernier chiffre porte nos fonds de réserve à la somme
de fr. 3,172-33. En y ajoutant la valeur de la bibliothèque,
de nos collections de photographies qui se monte à fr. 14,521-10,
nous trouvons que l’avoir total de notre Société se monte
actuellement à fr. 17,693-43.
Ce qui donne une augmentation de fr. 1,242-32 sur les chif-
fres de l’année passée.
Ce résultat fait honneur à notre trésorier, M. Peeters, qui,
avec un zèle ininterrompu gère nos finances depuis onze
années.
Il nous reste avant de terminer à vous rappeler une initia-
tive que vous venez de prendre et qui par conséquent n’est
pas encore entrée dans le domaine de la pratique.
Nous voulons parler de la création de sections en province.
Nous ne pouvons mieux faire pour caractériser celles-ci que
de vous rappeler les termes de notre circulaire du 10 août
1888.
La voici :
Monsieur et cher Confrère,
La Société a mis à l’étude la proposition de créer des sec-
tions en province.
Cette décision a été prise sur l’initiative de M. Ch. Verspie-
gel, membre correspondant à Gand, et à la demande de plu-
sieurs membres liégeois.
La Société croit que ces sections peuvent rendre de grands
services à l’art architectural, car il est matériellement impossi-
ble à la Société Centrale de s’occuper activement des intérêts
des architectes de province, si ceux-ci ne la renseignent pas
sur les démarches à faire dans ce but.
Devant cette impossibilité, il paraît nécessaire de réunir
les membres correspondants en sections de la Société Cen-
trale, afin de les mettre à même de faire une propagande
active en faveur des idées qu’elle défend.
Il y a donc dans la proposition de M. Verspiegel et consorts
de louables intentions, fertiles en résultats utiles, et il con-
vient de l’encourager comme elle le mérite ; mais, auparavant,
il est utile de savoir si ce vœu, présenté par quelques mem-
bres correspondants, répond au désir de la majorité de ceux-
ci. C’est ce qui a porté la Société Centrale à faire une sorte
d’enquête auprès d’eux, en les priant de lui faire connaître
leur avis sur cette question en lui communiquant les observa-
53
L’ÉMULATION.
54 |