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IL® Préturweur*
les difficultés qui divisent la Belgique et la Hollande.
Le ministère veut les résoudre parla paix; il dira ses
raisons. Si les chambres veulent sortir d’embarras par
la guerre, eh bien ! nous savons qu’elles trouveront des
ministres tout prêts à la faire ; mais ce ne seront pas
ceux du 13 avril. La paix ou la guerre, telle est la ques-
tion que les chambres auront à décider à propos de la
Belgique. Il n’y a pas de raisonnements, pas d’éloquen-
ce si exercée qu’elle puisse cire à embrouiller les ques-
tions, qui soit capable d’échapper à celte alternative.
Sachons gré au ministère de n’avoir pas voulu assu-
mer sur lui seul une si grande responsabilité. Louons-le
d’avoir réduit la question belge à ces simples termes :
Si vous voulez effacer la signature de la France sur le
traité des vingt-quatre articles, il en est encore temps,
vous êtes les maîtres ; rayez son nom, mais désignez à
la royauté d'autres ministres. Nous ne nous sentons pas
le courage de faire la guerre à l’Europe pour avoir le
droit de déchirer aujourd’hui le traite que nous approu-
vions hier ! Que les partis essaient de calomnier et de
noircir une conduite si loyale et si judicieuse; elle n’en
est pas moins conforme aux principes les plus rigoureux
du gouvernement représentatif.
Le Constitutionnel. — Ce journal en critiquant
l’ensemble du discours dit : Voyez, en effet, comme
toutes les questions y sont successivement abordées. La
Belgique ! chacun saitque tout est termine à la Confé-
rence de Londres, et qu’il n’y a plus qu’un sursis
d’exécution à l’arrêt souverain qui arrache le Luxem-
bourg et le Limbourg au roi Léopold pour les donner
au roi Guillaume. Il n’importe; le ministère vous parle
seulement <\'une solution prochaine, et il ajoute, comme
pour insulter aux douleurs d’un allie qu’on abandonne,
que cette issue sera paci/ique. Pacifique ! qui vous l’a
dit ? Il n’est pas dans nos goûts de pousser un peuple à
la guerre ; mais qui vous a dit que la Belgique subirait
en paix l’humiliation que vous lui préparez ? qui vous
a dit qu'elle n’essaierait pas d'une lutte inégale, et savez
vous, vous, ministres si experts en affaires, où s’arrêtera
l’incendie, si le roi Léopold allume la première étin-
celle? Vous parlez d’issue prochaine! Nous ne le savons
que trop ; le sursis qu’on vous accorde n’a pas pu être
prorogé au delà du 13 février. Mais alois même que
vous vous seriez crus forcés de faire passer la Belgique
sous les fourches caudines des 24 articles, comment
ii’avez-vous pas eu le cœur d’exiger qu’ou lui accordai
au moins le temps nécessaire pour se résigner. Quoi, la
Hollande a obtenu, elle, huit années pour s’habituer à
une dépossession accomplie,irrémédiable, etvous n’avez
pas sollicité pour la Belgique un délai pareil pour s'ha-
bituer de son côté à une dépossession, contraire au
droit, contraire au fait, et qui blesse toutes les sympa-
thies des populations dont on dispose I
Ce paragraphe du discours de la couronne aura le
■détestable effet de désoler, de décourager le peuple
belge, eide rassurer la Prusse contre les éventualités
de l’expédition qu’elle médite. C’est la France qui, au
nom des cinq puissances , se charge de mettre en de-
meure te roi Léopold et son gouvernement de se rési-
gner à un pareil rôle; car il est évident qu'on a eu
l’intention de finir l’affaire par le discours de la cou-
ronne. Ce langage a trop l’air, dans celte circonstance,
d’être imposé par certaines puissances qui veulent
prendre des gages contre la France elle-même. Il est
fort ridicule de parler d’indépendance, à propos de la
Belgique qu’on violente , mais cette hâblerie va mal
surtout dans la bouche du gouvernement français qui
joue ici bon gré mal gré le pius triste des rôles.
courrier français- — Le discours affirme que le
différend de la Belgique avec la Hollande recevra une
solution prochaine et pacifique; ce qui veut dire, en
termes de diplomatie, que le gouvernement français
ne se propose pas d’appuyer la résistance des Belges
à l’arrêt qui va leur être signifié. Certes, nous trou-
verions bon que le ministère, s’il est décidé à donner
l’exemple de la soumission, évitât de provoquer les
Belges par des encouragements inopporlums. Mais le
discours de la couronne est loin de celte réserve et
de celte prudence. Il fait plus que de contenir les
espérances de la Belgique; car if encourage les Prus-
siens par la certitude de sou inaction. Or, ajouter à
la confiance des forts et abattre le courage des faibles,
est-Ce là, indépendamment de tout con.tr t politique,
de la loyauté et du courage ? M. Lebon n’assistait
pas à la séance d'ouverture; il n'avait pas voulu
donner en spectacle aux ambassadeurs des puissances
absôlues l'humiliation de son pays. Notre gouvernement
n’a pas de ces scrupules, et son abaissement ne le fait
pas rougir.
BELGIQUE.
Brcxelles, 10 décembre.— Le conseil des ministres,
saisi d’une proposition écrite du tribunal de commerce
de Bruxelles, a délibéré hier sur les mesures les plus
propres à arrêter les désastres inévitables qui résulte-
noux, les lèvres serrées, le regard fixe, ils semblaient chercher
dans leur désespoir à voir venir cet inv isible ennemi qui les
attaquait si irrésistiblement.Oh! parmi les innombrables mo-
des de guerre que la mort emploie contre no!re pauvre es-
pèce, la peste et la famine sont les plus redoutables ; c’est
alors qu elle marche à la tète d armées de fantômes qui ne
soulèvent point de poussière, qui nefontpas le moindre bruit;
à côté de ce fatal silence, le trouble, les cris, le sang, le tu-
multe d’un champ de bataille sont des fêtes. Où es-tu, peste
qui lance la foudre? que je te fouie aux pieds I Famine qui
me déchire les entrailles I où es-tu ?
C’est ce que les soldats de la garnison semblaient dire dans
un silence sinistre comme celui de leur ennemi, la faim, en
regardant les lignes des assiégeants qui les tenaient bloqués ,
et qui se nourrissaient plus abondamment qu'ils arrêtaient
au passage tous les vivres. Tenter une sortie eût été im-
possibe ; les forces des hommes étaient tout-à-fait épuisées,
d’autant plus que le froid sévissait avec une rigueur excessive
et l’on sait combien le froid a de prise sur les estomacs vides.
La mortalité était grande, et ceux quisurvivaienise sentaient
à demi morts.
« Enfin j'ai été obligé de tuer mon pauvre chien ! dit un
vieux grenadier à son camarade en s'essuyant tes yeux.
— Et moi donc, il l’a bien fallu aussi ! répliqua avec le
même geste et le même accent son camarade.
— Il n’y en a plus un seul dans la citadelle.
— Bah! il n’y en a plus, répondit d’un ton presque féroce
un autre soldat. Est-ce que tu n'entends pas en ce moment
même le maudit Krapp ( Maudit! ils l'aimaient tous ordinai-
fement ). le maudit Krapp qui hurle parce qu'il n'a pas assez
i manger; il ferait mieux de donner à manger aux autres....
— T* as raison, repartit son voisin d'une voix sombre.
raient de la suspension totale des paiements de laBanque
de Belgique.
Lundi au soir, à défaut de propositions nettement for-
mulées, le gouvernement n’avait pu rien arrêter.
Il faut espérer que la journée ne se passera point sans
qu’une grande mesuré préservatrice soit adoptée.
— Nous apprenons avec plaisir que le 13, jour d’é-
chéance sur 700 effets environ qu’avait à recouvrer la
Banque de Belgique, 32 seulement ont été prolestés, et
que sur ces 32, après que la suspension de paiement a
été comme, 10 ont été acquittés sans difficultés et avant
protêt. Sur les 22 restes entre les mains dus huissiers,
12 encore ont été payes après protêt. 11 n’en est donc
resté que dix non payés.
— Hier, la troisième chambre de la cour d’appel de
Bruxelles a homologué le sursis de trois mois accorde à
la Banque de Belgique par l'assemblée des créanciers.
— Hier, le roi a Iravailléavccle ministre des finances.
Aujourd’hui, S. M. a travaillé avec le ministre de
l’intérieur et des affaires étrangères,
— Hier, notre marc hé aux grains était assez bien
approvisionné et la vente a été lente. Les prix chez les
nnrcbandS ont une tendance evidente à la hausse.
— M. Fornari, chargé d’affaires du Saint-Siège, vient
d’étie élevé au rang d'envoyé extraordinaire près notre
cour, avec le titre d'interimnce apostolique. La lettre
de Rome qui donne celte nouvelle, dit que le gouver-
nement pontifical a pris celte mesure afin de donner
l’éclat convenable aux fonctions importantes de Mgr.
Fornari.
— Aujourd’hui à midi a eu lieu au gouvernement
provincial, rue du Chêne, à Bruxelles, l’adjudication de
i’eulreprise des terrassements et ouvrages d'art du che-
min de fer d’Ans à la Meuse.
Cinq soumissionnaires y ont pris part dans l’ordre
suivant ; ce sont MM.
Schakens, d’Ostende, 1,269,000
Drappier, de Liège, 1,277.090
Chmay.deBorghaerl près de Maeslricht, 1,270,000
Fraueq, de Liège, 1,198,000
Borgnet, de Bruges, 1,184,063 83
La mise à prix par le gouvernement était de francs :
1,333.282 43. M. le ministre des travaux public^ se ré-
serve de faire choix de l’entrepreneur parmi les sou-
missionnaires ci-dessus ; c’est àl. Borguet qui l’a em-
porté sur les autres concurrents.
— Il résulte d’une let de adressée par M. le colonel Biré
au rédacteur de VIndépendant, que, quoique cornmis-
saiie de la Banque de Belgique, il n’a su que le 17, à
sept heures et demie du matin, la suspension des pai-
mens. que lui a annoncée M. Ch. de Brouckère. M.
Biré était dans une telle sécurité que vendredi dernier
il a acheté des actions de la Banque, à la bourse de
Bruxelles, au taux de 1360 fr., et samedi, à la bourse
de Paris, à celui de 1270. M. Biré est maintenant por-
teur de près de 3,300 actions de la Banque de Belgique,
circonstance qui, dit-il compromet momentanément
toute sa lortuue.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 19 décembre.
( PRESIDENCE DE M. R AIKEVI. )
SOMMAIRE. — Suite de la discussion dubudget de l'in-
térieur.
La séance est ouverte à 2 h. t|2.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion des articles
du budget de l’intérieur.
On en est resté au chap. IV. sur l’instruction publique.
Les art. 3 et 4 sont adoptés sans discussion.
Arl. 3. Subsides annuels aux établissements d'ensei-
gnement moyen. — 113,000 fr.
La section centrale a été d avis, à la majorité de cinq voix
contre une. de réduire ce chiffre à 108.oui) francs, somme
qui n'a pas été dépassée pendant le dernier exercice.
m le ministre de lTnteriecr ne se rallie pas à cette ré-
duction.
M. de langue vole contre l'art. 5, dans l’espoir qu’il sera
présenté une loi ayant pour but d’établir une répartition plus
équitable dans les subsides accordes pour l'enseignement
moyen.
L'honorable membre est parti de ce principe, qu’il n’appar-
tient pas au gouvernement de subsidier cette partie de ren-
seignement.
Le chiffre de 113.000 fr. est mis aux voix el adopté.
Les art. 6, 7 el 8 sont adoplés sans observation.
Chapitre V.— Cuites. — Article Ier. Culte catholique,
4,010,150 fr.
h. sekon vote contre toute allocation nu clergé.
M. verhaegen prononce un discours sur l’inconslitultona-
lilé des arrêtes royaux portés au profit de M l’archevêque de
Matines I! propose les doux amendements suivants ;
1». Réduire de 9.000 fr. ie traitement annuel ; 2° rejeter
la gratification de 45,000 fr.
m. le ministre de l’intérieur répond aux deux ques-
tions posées par l’honorable M. Verhaegen. Il emre dans la
queslion de droit et quant à l’augmentation de 9000 fr sur le
traitement de l’archevêque, il fait observer qu'il eut été peu
digne, peu honorable, de reculer devant une dépense si mi-
Gertrude et Milchen se laissent maigrir pour lui. el il n'en
profite guère. E'Ics feraient bien mieux de lo vendre; le com-
mandant l'achèterait bien cher, j’en suis sûr.
— Le commandant ! laisse donc, il le garderait pour lui.
fi ne sera pas dit que nous mourrons de faim près d'un chien
qui mange ; et , cette nuit, s'il y a encore quelques bons en-
fants capables d aller à la maraude, nous irons prendre Krapp
Nous sommes quatre , ce sera à nous seuls. entendez-vous ?
tant pis pour les autres. . En attendant, on capitulera peut-
être. el nous serons sauvés. »
Ce projet fut définitivement arrêté. Pt quand vint le soir,
où il n'y avait pas à souper pour Gertrude et pour Milchen ,
celles-ci songèrent à(Se mettre au lit dp bonne heure; quel-
ques verres d'eau, car un puits existaitdans la citadelle, voilà
tout ce qu'elles purent donner à leurs brûlants estomacs, et.
après leur prière bien fervente, on le pense pourqu’une pro-
chaine capitulation eût lieu, elles allaient entrer dans leur
lit, quand clics s aperçurent de l’absence de Krapp. On com-
prend aisément quelle fut leur terreur, ou . pour mieux dire
leur douloureuse conviction. Leur pauvre chienne avait cer-
tainement été assouvir à son tour ta faim frénétique de quel-
ques soldats de la garnison Tout en regrettant Krapp d’au-
tant plus amèrement qu elles avaient fait pour elle plus de
sacrifices. Gertrude el Milchen souffraient assez elles-mêmes
de la famine pour excuser ces hommes. Elles tentèrent ce-
pendant quelques recherches dans l’enceinte de la forteresse;
mais aucune des sentinelles n'avait vu Krapp sortir, et depuis
la nuit tout était fermé. Il n'y avait plus d'ouverture qui pût
donner accès dans le château que quelques brèches fa les par
le temps ou le boulet des sièges antérieurs ; si la chienne
était dehors, elle pouvait revenir par une décos brèches ,
mais il était probable qu elle ue reparaîtrait jamais. Gertrude
nime. quand notre clergé catholique se trouvait investi d’un
éclat si remarquable. C’était donc là une question de conve-
nance, et le gouvernement ne devait pas refuser une si mi-
nime allocation. Pour son compte, il n'aurait jamais voulu
assumer sur lui la responsabilité d une semblable mesquinerie.
Quant aux 45.000 lr. qui constituent la deuxième question
de M. Verhaegen et qui sont relatifs aux frais d'installation
de l'archevêque. M. le miustre croit que ce n’tst pas a litre
de gratification que ces 45,000 fr. ont été accordés, mais
comme indemnité pour dépense d'insiallalion effectivement
faite II défie I honorable membre de trouver dans la consti-
tution un article qui défende d’accorder à des fonctionnaires
une indemnité pour les déplacements auxquels les oblige leur
fonction.
lLrappelle que la plus grande nation a regardé comme
d’une importaneepolitique majeure de se trouver représentes
dans le collège des cardinaux, et en présence d'un avantage
si essentiel. ilsVtonne del'opposition faite par plusieurs mem-
bres de celte chambre, e! ii n'hésite pas de regarder celte
opposition comme absolument oiseuse.
M a. rodenbach fait remarquer que c'est à tort que d’ho-
norables membres ont parlé du luxe de notre état ecclésias-
tique. C'est au contraire en Belgique que le culte est le moins
rétribué.
La nomination de l'archevêque de Matines au cardinalat
est à ses yeux un fait important, qu'il regarde comme une es-
pèce de sanction de la révolution belge, il ne prn«e donc pas
qu'on puisse refuser le crédit demandé spécialement pour cet
objet; si on demandait une m ijoralion de crédit pour le clergé,
il «‘hésiterait pas à s'y opposer avec autant de franchise qu'il
l a fait pour les membres de la cour des comptes.
M. gendebien Je demande la parole.
plusieurs voix A demain! A demain!
La séance est levée à quatre heures et demie.
Demain, séance publique à deux heures.
SENAT.
Séance du 19 décembre.
(présidence de m. de schiervel )
A deux heures la séance esl ouverte par l'appel nominal et
la lecture du procès-verbal.
L’ordre du jour appelle le vote définitif des amendements
adoptés hier à la loi sur le timbre
m le ministre delà justice. Messieurs il est inutile de
vous parler ries inconvénients qu’il y aurait à renvoyer une
loi si importante, qui a soulevé d’aussi longs débats a la cham-
bre des Représentants. Je comprends que si des raisons gra-
ves. puissantes justifiaient l'amendement, ou devrait le main-
tenir: mais l'amendement n'a point celte importance, taudis
qu'il existe des raisons puissantes pour le repousser.
Que demandons-nous, messieurs? Rien aulre chose que
les moyens de faire exécuter la loi. de combattre la fraude.
Nous voulons substituer aux habitudes de fraude du timbre
des effets rte commerce, des habitudes d'exécution de la loi.
On veut l'impôt, il faut vouloir aussi les moyens d en assurer
la perception.
Une 1res longue discussion , à laquelle prennent part un
grand nombre des membres, s'engage sur l'amendement qui
est enfin rejeté par 1S voix contre 14.
Conformément à ce qui a été convenu, l'amendement rela-
tif au port des journaux esl écarté. L'ensemble du projet de
lot est ensuite adopté par 27 voixeootre 3. MM. Wouters,
Biolley, Vandeiheydeti et Deman d tlobrugc sesont abs-
tenus.
M biolley présente le rapport et propose l'adoption du
budget dus affaires étrangères.
m. de hausse propose l'adoption du projet de loi de divi-
sion des cotes descontributions foncières, et du projet de pro-
togalion de la loi sur les concessions de péages.
si. van MUYSSUN fait rapport et propose l'adoption du bud-
get de la dette publique el des dotations.
st. lecukvalieiî de rouillé présente le rapport du projet
sur te contingent de l’armee el en propose l’adoption. Mes-
sieurs, dit-il, la partie de notre armée actuellement sous les
drapeaux, peut être mise en parallèle avec les meilleures de
de I Europe Donner au gouvernement les moyens de la com-
pléter, est la plus sûre garantie de notre independente.
La discussion de tous ces rapports esl renvoyée à demain.
L’ordre du jour est la discussion du budget do» voies et
moyens.
u. lecomte duval de BEAULIEU déclare qu’il s’abstiendra
dé voter pour ce budget, el mulive celte abstention par un
discours qui parait faire une vive impression sur l'assemblée,
et dans lequel l'orateur s'efforce de mettre le pays en garde
contre des démonslratiofls qui pourraient plus nuire que ser-
vir a ses intérêts, en soutenant que la Belgique doit plus ob-
tenir des puissances en plaçant sa confiance en elles . qu’en
cherchant à tes effrayer par des éventualités de guerre.
La seance esl levée à 5 heures. — Séance demain à une
heure.
ANVERS, 20 DECEMBRE
Hier, vers 8 heures, trois matelots delà canonnière
fi° 9, qui se trouvaient en traitement à l’hOpilal mili-
taire’ont déserté cet établissement en escaladant un
mur, sont entres dans la maison de M. Vatitieiibeigh-
Moretus,au moyen tic bris de deux carreaux, ont ouvert
une fenétie à la rue et ont pris la fuite.
— Le tambour-major Morer de la garde civique, né
Suisse, a été baptisé ce matin à 10 heures, à l’église de
Sl.-Charlcs-Borromée. M. G. Key l’a tenu comme par-
rain sur les fonds baptismaux. M. le vicaire de ladite
église l’a baptisé. Ln grand nombre de curieux assis-
taient à celle interessante cérémonie.
— Le tribunal de police correctionnelle , dans son
audience du 19 décembre, a rendu les condamnations
suivantes :
rentra avec Milchen, et elles se couchèrent.
Leur sommeil était bien léger el bien agité; ainsi se réveil-
lèrent-elles. non pas au bruit, mais seulement à la lueur qui
vint à briller sous la porte de la cantine. Elle» écoulèrent, se
mirent sur leur séant.
On parte, on cherche à ouvrir la porte. « Qui vive? s'écria
Gertrude. ,
— Amis. . si cela vous convient... sinon... il nous faut à
manger... ii nous faut votre chien... Dépêchez-vous répon-
dirent quelques voix exténuées, nous mourons de faim ; don-
nez-nous Krapp. ou nous enfonçons la porte... »
L'acceril débile avec lequel étaient prononcées ces menaces
de violence ne les rendait guère redoutables.
« Eh ! tnou Dieu ! camarades, répondit Gertrude; Krapp
n'est plus ici. on me l a pris.
— Tu mens ! tu mens 1 Ouvre-nous, ou nous enfonçons la
porte, et malheur!... Ce ne sera pas seulement alors le
chien... »
Les quatre soldats avaient réuni tons leurs efforts . cl la
porte s'ébranlait. Gertrude l’ouvrit à la hâte.
a Mais je ne mens pas ; mais amis, ne me reconnaissez-
vous plus? C’est moi, Gertrude, votre vivandière, que vous
aimez bien aussi.
— Et Ion chien... ton chien ?...
— Vous voyez bien qu il n’est pas ici ; je vous jure qu'on
me l’a pris.
— Tu jures... tu jures ! Tu l’as caché... Mourir de faim
près d'un chien, pour un chien !... Il faut être aussi bête que
toi ; tu dépéris à vue d'œil. Allons, camarades, cherchons. »
Et lanterne en avant, ils cherchaient sous les lits, sous les
meubles, dans tous les coins de la chambre.
Un léger gratte meut-se fit entendre a ia porte.
Jean Hielen», d’Anvers, A 6 mois d’emprisonnement
pour vol d’un tuyau en cuivre à bord du navire prus-
sien Amanda, amarré dans le bassin.
l’ierre Segers, journalier à Anvers, à 10 jours d’em-
prisonnement el à être conduit au dépôt d’Hoogstrae-
ten, pour mendicité.
François Vandenbrande, détenu à St-Bernard, à 6
mois d’emprisonnement, pour rébellion et coups envets
les gardiens de cette maison.
Marie Catherine Verheyen, épouse Ilofrichler, Elisa-
beth Hofrichter, Catherine Hofrichler, toutes trois jour-
nalières à Anvers, chacune à 14 jours d'emprisonne-
ment pour coups et blessures envers Louise Belleinan»
el l’épouse Desruelles, couturières à Berchem.
CÎaesseiis, Janssensel Deboey, journaliers à Slabroeck,
chacun à 5 jours de prison et 10 francs d’amende pour
vol de racines sur la digue de Slabroeck.
Dix personnes pour contravention aux lois sur les
poids el mesures.
— Nous apprenons de la Campine que depuis quel-
ques jours on a fait de forts achats de beurre qu'on
expédie pour la France. Un seul commissionnaire eu a
acheté 80,000 livres.
— Le roi a reçu une lellre datée de Darmstadt, 28
novembre, par laquelle S. A. R. le grand-duc de Hesse
lui annonce l’heureuse délivrance de S. A. R. ma-
dame la princesse Elisabeth, épouse du prince Char-
les de Hesse, el la naissance d’un prince qui a reçu les
noms de Henri Louis-Guillautne-Adalbert-Walrleiiiar-
Alexandre.
— Le steur Crampon (Félix-Joseph-Anloine), candi-
dat-notaire à Tirlemont, est nommé notaire audit lieu,
arrondissement de Louvain, en remplacement du sieur
Cratnpen, démissionnaire.
— Le sieur Keymolen (Henri Jean), avocat à Bruxel-
les. est nommé juge suppléant près le tribunal de pre-
mière instance de cette ville, en remplacement dusieur
Bardon, appelé à d’autres fonctions.
— Bar arrêté royal en date du 19 décembre sont
nommés;
President du tribunal de commerce de Courtray, la
sieur Vcrcruysse-Brunecl (Henri), négociant en celle
ville.
Juge au même tribunal, le sieur Vandorpe-Lefcb-
vre, négociant à Courtray ;
Juge suppléant au même tribunal, le sieur Ver-
rue-Rosseeuw, négociant à Courtray.
— La démission du sieur Legrand (Evrard-S mon-
Joscph), de ses fonctions de notaire à Sournagnc, can-
ton de Flcron, arrondissement de Licge , est acceptée..
— Le 26 décembre, la lune éclipsera à cinq heures-
du soir, une etoile du bélier, elle 28, de deux à quatre
heures du matin, elle passera successivement sur plu-
sieurs étoiles des pléiades ; enfin le 31, à neuf heures,
du soir, elle éclipsera encore une étoile des gémeaux. A
cause de l'éclat de la lune, ces phénomènes ne pourront
guère s’observer à l’oeil nu ; tirais avec une lunette mê-
me assez faible, il sera facile de les constater. Ces ob-
servations, en apparence de pure curiosité, ont cepen-
dant une grande importance. Elles sont utiles aux navi-
gateurs pour la fixation précise de leur positon sur la
mer; enfin, et c’est là sans doute ce qui frappera le
plus les gens du monde, elles servent à rcconunitre la
construction physique de la lune, la température qui
règne à sa surface , et, par suite, la nature possible de
ses habitants.
l.es personnes qui observeront le phénomène ver-
ront l’étoile disparaître instantanément sans avoir chan-
gé d’aspect.
— D’après des lettres de Constantinople, en date da
27 novembre, notre compatriote M. Jacob Jacobs,
peintre en marine, comptait partir pour l’Egypte, ver#
les premiers jours de décembre.
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J,a discussion de l’article du budget de l’intérieur re-
lalifau culte el spécialement ce qui concerne l’indem-
nité de 43 mille francs accordés à l’archevêque de Ma-
lines, a occupé toute la séance d’hier de la chambre de#
représentants . et promet de remplir toute celle d’au-
jourd’hui.
Au sénat, les efforts réunies de MM. les ministres de#
finances et de la justice sont parvenus à faire écarter
l'amendement adopté la veille à l’égard de la répression
des contraventions ert matière du timbre dos effets dé
commerce. L’amendement relatif au port des journaux
ayant été aussi ecarté par suite de l’engagement pris paf
M. le ministre des finances d'eri faire l’objet d ut) projet
tle loi spécial, le projet sur le timbre a été définitive-
ment adopté.
Le sénat a entendu les rapports des derniers projet*
de loi dont i! est saisi et commencé la discussion du
budget des voies et moyens. A cette occasion M. le comte
Duval de Beaulieu a prononcé un discours qui s’écarta
complètement de tout ce que nous avons entendu dans
les chambres, depuis un mois,sur!a question extérieure
« AhI mon Dieu! c'est Krapp! se dirent Milchen et Ger-
trude avec terreur et joie.. Il ne faut pas loi ouvrir... »
El le grattement recommença plus fort.
• Quand je vous dis qu’il esl enfermé dansqnelque armoire.
Ouvre-lui... tu entends bien qu'il demande à sortir... Vile,
cette armoire, ou je la brise »
Gertrude ouvrit donc l’armoire, puis le buffet, et tandis
que les soldats examinaient avec leur lanterne. Milchen sortit
tout doucement de son lit el fit entrer Krapp.
O surprise ! ô merveille ! la chienne tenait entre scs dénis
la moitié d un pain de munition qu’elle venait de dérober aux
Français qui formaient le blocus. Milchen compléta l'adio»
intelligente de Krapp en présentant aux soldats l'animal bien-
aimé avec son butin dans sa gueule.
e Voyez t camarades. leur dit Gertrude frappés d’éfonne-,
ment, voyez si vous voulez encore tuer cette pauvre hele.
N csl-elle pas l'instrument de la Providence ? .. Prenez c*
pain que Dieu vous envoie, et craignez de porter la main su#
sa créature. Prenez ! prenez 1 »
Saisis par ce qu’ils venaient de voir comme par la vue d un
miracle, les soldais n’osaient regarder le pauvre chien Lette
nourriture qu'il apportait inincle. quand il en avait tanl
soin lui-même, ils la contemplaient av ec une sorte de respect,
comme si elle fût venue d'en haut , et après avoir paring
avec Gertrude et Milchen. ils se retireren! aussi émus que 61 •
venaient d'assister à un spectacle imposant. .
Lo capitulation fut signée deux jours après, te 27 janvie
1799; Krapp fut plus que jamais le favori de t’armée et mo •
rut glorieusement d’un coup de feu. à côté de Gertrude. P#1'
dent qü'eüe pansait un blessé sur'le champ’ de bataille.
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