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Mort subite. — Hier soir à 6 heures un vieillard
encore inconnu, paraissant âgé de 65 à 70 ans, est
mort subitement sur la voie publique, rue de l’Em-
pereur. Le docteur Stradling a constaté que la
victime a succombé à une attaque d’apoplexie fou-
droyante.
Le Carnaval à Aix-la-Chapelle. — La ville
d’Aix-la-Chapelle se prépare à entrer en lice au
carnaval prochain avec la cité colonnaise, en or-
ganisant a son tour une cavalcade dont, à en juger
par les préparatifs et l’accueil favorable fait au
projet par la population entière, le succès est dès à
présent complètement assuré. Les fonds recueillis
S omettent de donner au cortège une splendeur,
igné de l’antique renom de la résidence de Charie-
magne.Toutes les sociétés de la ville — et elles sont
très nombreuses — ont avec le plus grand empres-
sement offert leur concours pour ajouter le plus
d’éclat possible à cette fête, qui ne manquera pas
d’attirer grand nombre de curieux. Cinquante chars
sont assurés jusqu à présent outre un certain nom-
bre de groupes a pied. Le cortège aura sa partie
historique, tirée de l’histoire de la banlieue, sa
partie humoristique.et comportera d’autres détails
très intéressants. Tout fait prévoir que le succès
le plus complet couronnera l’entreprise.
Navigation. — Nous apprenons par dépêche
télégraphique que le steamer belge Hermann, de
la White Cross Line, est parti avant-hier matin
10 janvier, de New-York pour Anvers.
FAITS DIVERS.
Grand incendie en Amérique. — 60 cada-
vres retrouvés. — Ainsi que nous l’avons dit
hier, New Hall House à Milwaukee, le plus grand
hôtel de l’Etat de Wisconsin, ayant des chambres
pour huit cents hôtes, a été complètement détruit
par un incendie, mercredi de grand matin. Le feu
a éclaté avec une spontanéité telle que presque
tous les habitants de l’hôtel ont été surpris dans
leur sommeil alors que la fuite était devenue im-
possible. Des douzaines de personnes se précipitè-
rent à la fois de diverses fenêtres; aux fenêtres des
chambres à coucher les plus élevées, des individus
qui n’osaient pas se jeter dans la rue, se replièrent
en arrière dans les flammes. Stonestreet se couvrit
rapidement de cadavres et de mourants. Une jeune
mariée et son mari se lancèrent dans le vide, étroi-
tement embrassés, et trouvèrent la mort. Six per-
sonnes tombèrent successivement d’une seule
fenêtre. Un seul homme, en brisant successivement
des pieds les carreaux des fenêtres qui se trouvaient
sous lui, et en se cramponnant à la charpente au
moyen des jambes, parvint à se descendre du 6®
jusqu’au 3® étage, la foule applaudissait frénétique-
ment à cet exploit: mais enfin le malheureux,blessé
et épuisé, perdit son soutien, tomba et fut tué sur
place.
D’emouvants sauvetages de femmes ont eu lieu
au moyen d’échelles posées transversalement d’un
côté de la rue à l’autre. Le général Tom Thumb,
qui était descendu à l’hôtel, parvint à s’échapper et
un pompier sauva sa femme. De nombreuses per-
sonnes, parvenues momentanément à fuir,perdirent
connaissance en route et furent retrouvées mortes
aux endroits où elles état nt tombées.
Le registre de l’hôtel a été brûlé, de sorte qu’il
est impossible jusqu’ici d’être renseigné avec exac-
titude sur l’identité des victimes ; toutefois le
nombre des voyageurs qui ont péri dans ta catas-
trophe est petit comparativement à celui du per-
sonnel du service. Les victimes se trouvent princi-
palement parmi les quatre viDgt sept domestiques
qui couchaient au sixième étage et auxquels toute
issue vers les étages inferieurs avait été immédate-
ment coupée par l’incendie.
Un caissier de banque a sauvé une boîte, conte-
nante des valeurs pour une somme de 600,000 dol-
lars.
Les pertes sont évaluées à 500,000 dollars et le
montant des assurances n’est que de 125,000 dollars.
Un train de secours a été expédié deChicago au<-
sitôt après que l’alarme eut été donnée, et a fait 0
trajet dé 90 milles en un peu plus d'une heure. En
moins d’une demie heure, tout le bâtiment a été
enveloppé de flammes.
M. John Antisdel, le proDriétaire de l’hôtel, est
devenu fou d’épouvante et de douleur.
nofîf8î^^r^u^éo V''S‘;iinrt)icuuuu
mercredi soir, mais 60 cadavres avaient été retrou-
vés jusqu alors et 30 personnes ont été grièvement
blessées. De 30 cadavres transportés à la morgue,
8 sont complètement méconnaissables.
Au moment où l'incendie a éclaté, l’hôtel conte
naît 200 personnes, soit 110 voyageurs et 90 em-
ployés.
Le maire de Milwaukee a organisé un corps de
sauvetage pour le déblayement des ruines.
Echo des inondations en Allemagne. — Le
Mannfïeimer Tagblatt apprend le détail suivant,
qu’il appelle avec raison l’épisodeleplus navrant dt
l’inondation.
Près d'Oppan le courant a déposé au rivage un
berceau dans lequel se trouvait un enfant vivant et
auquel était encore cramponné le cadavre de la
mère. Même dans la mort elle n’avait pu se sépa-
rer de son enfant.
les drames de d’amour. — On a le sang chaud, à
Hoeylaert; témoin ce jeune guerrier dont les exploits
défraient en ce moment toutes les conversations à dix
lieues à la ronde.
A son départ pour l’armée, de doux vœux avaient
été échangés par lui avec une payse qui — naturelle-
ment — lui avait promis et juré fidélité, etc., etc., etc.,
tout ce qu’une jeune fille peut promettre à « l’idole'de
son âme, » comme on chante dans les opéras.
Mais le bel amoureux parti, les serments de sa pro-
mise s’envolèrent comme par enchantement, devant
les œillades langoureuses d’un nouveau soupirant.
On échangea de nouveaux serments ; la belle évapo-
rée fit de nouvelles promesses, promesses qui, cette
fois, devaient être ratifiées par devant M. le maire.
Mais le premier adorateur apprit dans l’intervalle
ce qui se passait au village.
Il apprit qu’il était oublié, et il en conçut un vif
dépit.
Il résolut de se venger, et, un beau matin, plantant
là son sac et son /lingot, il revint au village, où il ne
tarda pas à rencontrer le fiancé de celle qui l’avait
trahi.
Aveuglé par la colère, il sortit un revolver de sa
poche et fit feu sur son rival,qui tomba àla renverse...
d’épouvante.
La balle ne l’avait même pas effleuré.
Mais l’autre, voyant tomber son rival et croyant
l’avoir tué, tourna son arme contre lui-môme et se
tira un coup dans la bouche.
La balle sortit par iajoue. Il se fit une blessure sans
gravité.
L’auteur de cette scène a été amené mardi, par la
gendarmerie, à Bruxelles, par le train venant d’Ot-
tignies et arrivant à Bruxelles (Quartier Léopold) à
midi.
drame terrible. — On lit dans VAvenir d’Arras :
Dans la nuit de vendredi à samedi un drame terrible
a eu lieu dans la commune de Laforest.
Deux octogénaires, les époux Miquet-Pannequin.
qui vivaient dans une petite maison sur la route de
l'ancienne gare, ont été assassinés dans leur chambre
à coucher. "
C’est une de leurs nièces, Mm® Vilette.qui, dimanche,
en revenant de la messe et passant chez eux pour
leur souhaiter la bonne année, aperçut sa tante cou-
chée sur le lit, les jambes pendantes, affreusement mu-
tilée et ne donnant plus signe de vie; et le cadavre de
Son oncle étendu par terre et baignant dans son sang.
Pour pénétrer dans la maison construite en torchis,
l’assassin a fait sur le pignon, à 20 centimètres du sol.
un trou circulaire de 45 centimètres de diamètre par
lequel il a pénétré dans le fournil; passant dans la
cuisine, il est arrivé dans la chambre à coucher où les
époux Miquet ont été mortellement frappés à l’aide
dun instrument contondant.
A première vue, le vol paraissait avoir été le mobile
de l’assassinat, car le plus grand désordre régnait
dans la chambre: les tiroirs de la commode avaient été
forcés et jetés sur leplancher, les meubles etustensiles
étaient dispersés çà et là.
Neanmoins, la justice a procédé hier à une arresta-
tion qui, si elle était justifiée, donnerait à l’affaire un
tout autre aspect.
Un journalier de Ribaucourt (arrondissement de
Douai ), petit neveu des victimes et dont la mère de-
vait heriter des époux Miquet-Pannequin, a en effet
éfé éoroué, après interrogatoire par M. le juge d’in-
itruction.
la rage. — Nous avons rapporté la triste mort
d’un vieillard mordu an mois d'octobre dernier par un
chien atteint d’hydrophobie. Voici des détails exacts
et inédits sur ce malheureux accident :
Vers le 15 octobre 1882, pendant la foire, un sieur
S..., demeurant boulevard de la Sauvenière, voulant
le soir, fermer la porte de sa maison, trouva dans la
corridor un petit chien qui s’y était réfugié et qui s’ob-
stinait à rester. M. E... le prit alors pour le mettre de-
hors, mais l’animal le mordit au pouce gauche. Dans
un moment de colère, S... saisit le chien et, le lançant
violemment contre le pavé du corridor, lui brisa le
crâne. Mm® S..., entendant du bruit, descendit immô-
diatementet jeta le cadavre du roquet sur la voirie,
où il aura été ramassé le lendemain parle nettoiement
public.
Le propriétairë de ce chien est resté inconnu ;' les
voisins supposent qu’il appartenait à nn forain.
M S... saigna abondamment de sa morsure ; il fut
aussitôt soigné par sa femme et Mm* B.... sa voisine,
mais on ne fit appeler aucun médecin.Le 3 de ce mois,
S. . v devenu subitement malade, fut transporté, snr
l’avis de M, le dooteur Collard,à l’hôpital des Anglais, ,
où il monrut le même jour d’hydrophobie, suite de la
morsure du mois d’octobre.
Quoique l’on fût certain que l’animal tué par M.
S... n’avait eu aucun contact avec les trois chiens qui
habitent la maison occupée par le défunt,M. le bourg-
mestre, faisant application de l’art. 7 du règlement
provincial du 20 juillet 1882, a ordonné la mise en
fourrière immédiate de ces animaux. Ils ont été trans-
portés samedi dernier au chenil de l’Abattoir public,
où ils resteront en quarantaine et en observation,sous
la surveillance de M. le médecin-vétérinaire-directeur
de l’établissement. (Meuse).
TENTATIVE D’ESCROQUERIE A LA CHAMBRE DES DÉ-
PUTÉS. — La caisse de la Chambre des députés, et plus
particulièrement M. Lockroy, ont failli être victimes
d’une tentative d’escroquerie.
Lundi, en effet, veille de la rentrée des députés, un
jeune homme s’est présenté au caissier et, porteur
d’une lettre signée de M. Lockroy, a réclamé une
somme de 650 fr. de la part du député de Paris.
La signature était admirablement imitée, et le cais-
sier, après avoir confronté les deux paraphes sur les
registres, allait remettre la somme réclamée ; mais
des doutes surgirent dans son esprit.
L’escroc, quoique habile, était mal informé; il ré-
clamait 650 fr., croyant que tel était le chiffre de l’in-
demnité législative, alors que celle-ci est de 758 fr.
Le caissier, dans le doute, s’abstint, et pria le jeune
homme de revenir le lendemain, de manière à s’en-
quérir, dans l’intervalle, de l’authenticité de la de-
mande et savoir la vérité auprès de M. Lockroy
lui-même. , „ T ,
Le jeune homme se retira en disant que M. Lockroy
serait très mécontent. Depuis il n’a pas reparu.
Pareille tentative s’était produite il y a cinq ou six
ans : à cette époque, l’escroc d’alors avait été plus
heureux, et c’est M. Cézanne, député des Hautes-Alpes,
aujourd'hui décédé, qui en avait été victime.
On avait remis à l’auteur de la contre-façon le mon-
tant de deux mois d’appointements pour le mandat
législatif de M. Cézanne.
le vol de la rue saint lazare. — Voici exacte-
ment où en est l’enquête ouverte sur le vol considéra-
ble commis rue Saint-Lazare à Paris et sur lequel cir-
culent déjà dans plusieurs journaux les détails les
plus fantastiques.
Une dame Coquel, rentière, demeure rue St-Lazare,
4. Cette dame, qui a ch-.z elle de nombreuses valeurs,
vivait absolument seule, sans domestiques, et dans
quelques jours devait quitter Paris pour aller vivre à
l’étranger. ,. „ .
Sortie dans l’aprôs-midi, avant-hier, pour aller voir
quelques amis, elle rentrait vers dix heures et demie
du soir et ne constatait à sa porte aucune fracture.De-
vant payer le matin une somme de 2,000 fr., elle voulut
prendre l’argent nécessaire dans son secrétaire et resta
stupéfaite en constatant que tout ce qu’elle y avait
déposé avait disparu.Aucune trace d’effraction^n exis-
tait sur ce meuble. ,,
Affolée, elle courut à son lit ; o était là que se trou-
vait cachée sa fortune consistant en actions du chemin
de fer de Madrid, en obligations des chemins de fer
Lombards, de la Compagnie Madrilène du gaz, obliga-
tions hypothécaires de Badajoz et en valeurs à lots de
la ville de Paris. Le tout était enfermé dans un sac de
Le sac était bien encore là, mais il était vide. ■
Mme Coquel s’est empressée de venir faire sa décla-
ration à la préfecture de police. M. Macé, chef de la
police de sûreté, a commencé sur cette affaire une in-
formation qui lui a fait découvrir les traces des vo-
leurs ; des agents sont à leur poursuite et ce soir les
arrestations seront faites.
les placards a Marseille. — Le Petit Marseillais
donne les renseignements suivants sur les placards
qui ont été affichés à Marseille sur la façade du consu-
lat d’Autriche et dont nous avons parlé.
Il y avait deux placards affichés des deux cotés de la
porte du consulat. Ils portaient les mots suivants :
«Morte al imperatore d’Austria. carnefice di über-
dank che vendiceremo », c’est-à-dire : Mort à 1 empe-
reur d’Autriche, bourreau d’Oberdank, que nous ven-
gerons. « Li Italiani ». ,
Tout autour üe la porte du consulat d Autriche, on
lisait également, une dizaine de fois imprimés à 1 encre
noire, ces mots : « A morte.! »
Pour échapper aux investigations de la police et em-
pêcher l'enlèvement des placards en question, les au-
teurs, au lieu de les écrire à la main sur du papier,
avaient d’abord taillé les caractères à jour sur un
«rand carton qui a été saisi par la police, et, a 1 aide
de ce procédé, les mots ci-dessus avaient été repro-
duits au pinceau et à l’en«red’imprimerie sur la façade
nue du consulat. Les lettres ainsi imprimées avaient
une hauteur de cinq centimètres environ et se voyaient
a une assez grande distance. Une fois leur tache ac
compile, les auteurs avaient, pour s’en débarrasser,
Nncô le pinceau sur le balcon de la maison, où il a été
trouvé le matin. ......
Un rassemblement considérable navait naturelle-
ment pas tardé à se former autour de ces placards et
n’a pas cessé de s’accroître jusqu’à huit heures et demie
après avoir vainement essayé de faire disparaître
l’inscription, a dû se borner à recevoir la déclaration
du consul d’Autriche, M. de Lenkvalsberg, lequel a
recouru ensuite à un peintre voisin et l’a chargé de
détruire les placards au moyen d’un lavage à l’huile
de térébenthine. . , ,
Informée aussitôt de ce qui venait de se passer, la
préfecture s’est empressée d’en exprimer ses regrets
au consul, en assurant que l’autorité ne manquerait
pa» de faire son devoir. .
En effet, le commissaire centrât a immédiatement
pris toutes les mesures nécessaires pour que les abords
lu consulat soient particulièrement surveillés.
En même temps, une enquête sévère est poursuivie.
chantage. — L'Italie raconte une singulière affaire
de chantage dont l’auteur est un certain abbé Ranier,
chargé de la garde du tombeau de Victor-Emmanuel.
Voici en deux mots, et d’après de bonnes informa-
tions, de quoi il s’agit : . . , „
Un soi-disant journaliste, originaire de Milan, M.
Prina, se pi ésenta ces jours derniers chez la veuve
Todros et lui annonça avoir vu dans une imprimerie
les épreuves d’un article diffamatoire a sa charge.Mm®
Todros lui répondit que cela lui importait peu.
Quelques jours après, l’abbé Ranier arriva à son tour
chez la veuve Todros et fit les mêmes révélations que
M.Prina,en ajoutant cependant qu’ilsavait que moyen-
ne t 2,000 francs on empêcherait la publication de cet
article.
Comme on voit, il s’agissait tout bonnement d une
tentative de chantage. . „ , ...
La questure en fut informée et M, Prina fut arreté
L’instruction ayant prouvé que l’abbé Ranier était
complice, le comte Visone, ministre de la maison
royale, le destitua aussitôt du poste de gardien du
tombeau du roi que lui avait procuré le garde des
sceaux, M. Villa. ,
L’abbe Ranier fut arrêté sur la demande de 1 hono
rable Zaoardelli, mais il obtint la liberté provisoire.
encore le ballon Le Saladin. — Le Daily News,
dans une seconde édition, publie un télégramme de son
correspondant de Marseille, annonçant qu’un message
• été reçu lade Santiago, portant que le ballon Sala-
din a été trouvé dans les montagnes de la sierra del
Pedrosa. en Galice (Espagne.)
Le ballon Saladin. dans lequel M. Powell a fait sa
dernière ascension, est parti de Bath le 10 décembre
1881.Ses compagnons aéronautes sortirent de la nacelle
près de Bridport, vers cinq heures de l’après-midi. Le
ballon s’éleva ensuite et se dirigea rapidement vers la
mer. On vit M. Powell lever les bras au-dessus de sa
i.éte, probablement pour effectuer quelque manœuvre
à l’aide des cordages. L’obscurité vint, et le ballon
disparut.
Ou ne trouva rien pendant plusieurs jours, mais le
20 décembre un thermomètre brisé, appartenant au
Saladin, fut repêché près de Weymouth. Le 19, c’est-
à dire neuf jours après le départ, des dépêches de
Vladrid annonçaient que l’aérostat av^it été vu, pas-
sant d’abord sur le port de Loredo, près de Santander,
et ensuite à deux kilomètres de Bilbao.
M. Powell était-il vivant ou non lorsque le ballon a
été vu pour la première fois ? C’est douteux, et ce
mystère restera probablement impénétrable.
Au moment du passage de l’aérostat sur ces con-
trées, l’opinion du monde des aéroDautes était con-
traire à l’idée que le ballon en question pût être ceiui
de M. Powell. Aujourd’hui la preuve est fait. Après
avoir été vu à Bilbao, le ballon s’est de nouveau dirigé
vers le mer. Il doit donc avoir flotté pendant plusieurs
jours encore, avant d’avoir finalement atterri en Ga-
lice. On attend impatiemment d’autres détails.
l’extradition. — Suivant une correspondance té-
légraphique de Vienne, publiée par le Standard du 10,
le ministre de la justice de l’empire d’Autriche vient
d’être saisi d’un cas d’extradition très curieux.
Un journaliste allemand, nommé Gilles, avait été
arrêté, il y a une quinzaine de jours, à Vienne, sur la
demande du gouvernement allemand.
M Gilles était accusé d’offenses envers le prince de
Bismarck et M. Pindster, directeur de la Gazette de
l’Allemagne du Nord. Le journaliste en question de-
vait comparaître devant, le tribunal de Berlin, mais
avait préféré quitter l’Allemagne avec sa famille pour
se rendre en Autriche.
Suivant les arguments des législateurs allemands
qui se basaient sur certaines décisions de l’ancieDne
Confédération germanique, l’Autriche devait livrer M.
Gilles, les cours allemandes prétendant que les anciens
articles de loi étaient encore en vigueur et n’avaient
pas été modifiés par le traité de Prague.
Cependant l’opinion publique en Autriche s’était si
formellement prononcée contre l’extradition du jour-
naliste allemand, que M. de Prajac, ministre de la
justice, n’hésita pas à faire usage des pouvoirs qui
lui sont conférés par l’article 59 du Code pénal autri-
chien,en vertu duquel il est loisible de refuser l’extra-
dition de certaines personnes, même quand elles au-
raient été condamnées par les tribunaux autrichiens.
En conséquence M. Gilles a été remis en liberté
après avoir subi un emprisonnement de dix huit
jours.
La décision du ministrdde la justice a produit une
satisfaction générale.
Chronique théâtrale.
THEATRE ROYAL. — Nous ne connaissions pas
Polyeucte, et malgré tout le bien que nous en
avions entendu, nous étions en défiance, ne sachant
trop dans quelle mesure l’harmonieux génie de
Gounod sa plierait à la sévérité tragique du sujet.
Nous avions perdu de vue, il est vrai, que dans ces
dernières années le maître français a eu des
crises de mysticisme, qui firent craindre pour sa
raison. Ces craintes, heureusement, n’ont aucun
fondement, Gounod ne s’étant jamais mieux porté
qu’aujourd’hui. Mais il est certain que ses ten-
dances mystiques, déjà manifestes il y a quinze
ans, n’ont fait que se développer avec l’âge. Aussi
a-t-ii dû s'emparer avec passion du livret de
Polyeucte. Dans cette œuvre, en effet, il y a plus
que le talent de musicien, il y a la conviction de
l’apôtre, le sentiment religieux l’enveloppe tout
entière. On y sent aussi la hâte d’arriver à certaines
scènes,qui ont frappé d’embiée l’imagination de l’au-
teur et l’ont absorbée. L’ouverture est courte, elle
serait insignifiante sans la phrase héroïque qui la
termine. Les trois premiers tableaux contiennent
des choses intéressantes, entre autres un quatuor
avec chœurd’une large facture, et unduo d’un beau
mouvement entre Pauline et Sévire, mais rien en
somme qui exerce sur nous une impression parti-
culièrement attachante et vive. Le quatrième ta-
bleau, en revanche, nous transporte en pleine pas-
sion. C’est la scène de l’initiation de Polyeucte, où
jaillit une foi si ardente, si impétueuse, et traduite
par une telle intensité d’accents, un tel déborde-
ment d’harmonie, que nous ne pouvons douter que
Gounod ait mis toute son âme dans cette page
magistrale, unique peut-être dans son œuvre.
A partir de ce moment, l’auteur est tout entier à
son héros, dont il partage les enthousiasmes. Forcé
de décrire une fête païenne, il le fait avec une sorte
de pudeur, et c’est avec un véritable soulagement
qu’il arrive aux révoltes de Polyeucte qui se jette
sur les idoles, les renverse et les foule aux pieds.
Encore une fois, cette scène est émouvante et
grandement conçue, et les derniers tableaux, où se
déroule le drame chrétien, sont traités avec la
même supériorité, la même vitalité d’inspiration,
le même lyrisme de croyant.
Polyeucte nous révèle donc le génie de Gounod
sous des côtés absolument nouveaux. C’est une
œuvre faite de lumières et d’ombres, Elle a des fai-
blesses et de3 côtés puissants qui sont en dehors de
toutes les autres productions du grand artiste.
Lui, d’habitude si maître de son art et si mesuré
jusque dans ses abandons, il s’est laissé entraîner
ici par sa ferveur fougueuse, et dédaignant les acces-
soires, laissant ses élégies et ses caresses d’amour,
il a été droit au but, debout dans son hallucination
rayonnante, et ii a fait un chef d’œuvre.
Polyeucte, qui date de 1878, a été représenté
pour la première fois à Anvers le 24 avril 1879. Les
interprètes étaient alors : MM. Warot (Polyeucte);
Devriès (Sévère); Duwast (Sextus); Choppin (Félix
et SiméoD); Gally (Albin); Mm® Strassi (Pauline).
Enfin un amateur, M. Van den Eynde, remplissait
le rôle de Néarque.
Il était intéressant de revoir M. Warot dans le
rôle qu’il avait créé et qui lui avait valu un de ses
succès les plus éclatants. Le succès qu il a obtenu
hier n’a pas été moindre. Il est impossible d’inter-
prêter le personnage de Polyeucte avec plus de
flamme et de noblesse.
Mu® Poissenot a su être pathétique dans le rôle
de Pauline, et elle était d’ailleurs très en voix Mais
quelques répétitions lui sont encore nécessaires au
point de vue du sentiment musical. U y a peu de
liaison dans son chant et de netteté dans le déve-
loppement mélodique et l'accentuation de la phrase.
M. Horeb (Sévère) a eu de bons moments et Mn®
Dejean nous aurait complètement satisfait si elle
avait chanté avec plus de justesse l’exquise barca-
rolle que Gounod a mise dans la bouche du jeune
patricien Sextus.
Les autres emplois ont été honorablement tenus,
et i’orche&tre et les chœurs ont marché avec une
régularité assez surprenante quand il s’agit de la
première reprise d’une uartition aussi considérable.
Nos félicitations à M. Warnots.
La pièce est bien montée, les décors et les cos-
tumes n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Nous ne
saurions donc engager trop instamment nos conci
toyens à aller voir Polyeucte. E. L.
Nous apprenonsque la représentation de dimanche
est composée de la seconde représentation de Po-
lyeucte et de la seconde des Fourchambault. une
des plus belles comédies d’Emile Augier dont l’in-
terprétation a valu à notre troupe, ii y a peu de
jours, un de ses i >lus beaux succès. Cette repré-
sentation se donne en abonnement généralement
suspendu.
° k *s- V “ ,“Y“ -»»“ occasion Ho
participer à un véritable régal. — Mais hâtez-vous
de prendre vos places.
Ce n’est certes pas après avoirécouté l'amusante
* Petite guerre » donnée mercredi par nos artistes
flamands,que nous nous aviserons encore de déserter
les rangs de notre troupe néerlandaise, comme
nous l’avons fait pendant environ deux mois, et ce,
par force majeure. Notre retour, au Théâtre Fla-
mand, nous a été des plus agréables et nous sommes
heureux de constater les progrès sensibles réalisés
par les jeunes éléments, assez disparates, qui com-
posent actuellement la troupe de M. Van Doese-
iaer. Il existe encore dans l’interprétation des
pièces des inégalités flagrantes, un manque no-
toire d’ha&itude scénique qui produisent bien
souvent de singulières gaucheries, mais tout ceci
échappe à la sagacité de ce bon public flamand qui
ne demande qu’à rire, pleurer et... se moucher, le
tout accompagné de fortes consommations d’oranges
et de noix sèches ! La » Petite guerre » (De hleine
oorlog) est une des pièces du mercredi, qu’on oflre
aux dilettanti, fréquentant chaque semaine le
théâtre. C’est une spirituelle esquisse de mœurs
allemandes, traitée avec une verve endiablée et un
entrain qui ne se démentent pas un instant pendant
toute la durée de ces cinq actes quin’ont qu’un défaut :
celui d’être trop courts. Elle contient des situations
d’un comique irrésistible, sobrement mais large-
ment, traitées, afin d’éviter la charge et le ridicule.
Telles sont l’amusante scène d’amour extra plato-
nique du troisième acte, et la flu originale du
quatrième où le général allemand fait sonner
l’alarme dans la maison où il est caserné, afin de
réunir ses officiers, ses ordonnances et ses hôtes
dispersés aux alentours et en quête de folichonnes
amourettes 1
L’ensemble de l’interprétation a été des plus
satisfaisants ; les costumes soignés et la mise en
scène correcte et bien réglée, ce à quoi nous
n’étions guère habitués la saison dernière.
Mm9S Verstraeten Lacquet, De Somme, Dierckx
et les deux sœurs Jonckers forment un ensemble
féminin des plus complets et excellent à tous les
points de vue. Il n’en est pas toujours de même
dans le camp masculin, dont MM. Van Doeselaer et
De Somme peuvent décrocher ia timbale, à condi-
tion que ce dernier nous lasse grâce de ces affreuses
guêtres blanches qui se portent aux courses et non
dans un salon. A côté d’eux se .place M. Verstraete
qui a fait une création d’un parfait comique du rôle
de l’amoureux apothicaire. Nos sincères félicitations
a ce jeune artiste qui va bien ainsi qu’à M Dielis.
Voici venir M.Barger en général al Iemand, escorté
de son officier d’ordonnance, M. Van Hove. Bigre,
Messieurs, quelle singulière opinion vous nous
donnez de l’armée allemande en général, et desoffl-
ciers d’ordonnance en particulier J Nous ne pou-
vons mentionner qu’un succès de costume, porté
d’une façon pas trop carrée, dont les gestes, la
diction, la marche et le maintien ressentent le
contre coup terrib’e. Nous engageons M. Van Hove
à se défaire de ces mauvaises manières qui de-
viennent inhérentes à toute interprétation, s’il ne
s’en corrige pas à temps.
En somme, la Petite Guerre est une comédie
qui ne peut qu’attirer les amateurs du franc rire
et sa place au répertoire est dès maintenant ac-
quise.
On nous annonce prochainement le bénéfice de
Mm* Verstraete-Lacquet aveo le concours de M11®
Marie Verstraete, la sympathique ancienne pen-
sionnaire de notre Théâtre flamand. Nul doute ou
il y aura foule ce jour-!à, pour fêter et applaudir
les deux artistes aimées du public Aaversois.
| A. D. H.
Lettres, sciences et arts.
Aurores boréales. — Pendant les deux der-
nières nuits on a observé de magnifiques aurores
boréales dans les Iles Shetland. Lors des grandes
perturbations magnétiques du mois précédent les
phénomènes ont présenté une étendue plus grande
mais n’avaient pa3 à beaucoup près l’éclat et la
beauté des deux dernières apparitions.
Aliénés et demi aliénés. — M. de Parville
publie dans les Débats une intéressante étude sur
les aliénés, dont nous voulons résumer quelques
passages.
Les mystiques occupent une place énorme dans
le domaine de l’aliénation mentale. On en retrouve
les traces à toutes les époques de l’histoire. Possé-
dées, hallucinées, convulsionnaires, etc., elles ont
existé, elles existent encore; le nom importe peu,
du moment où le mal persiste sous une forme ou
sous une autre. Les dépravations du sentiment re-
ligieux atteignent toujours beaucoup d’esprits exal-
tés ; peut-être même n’y prend-on pas assez garde.
Certaines formes de la folie peuvent être conta-
gieuses,et l’hygièneet l’intelligence méritent encore
plus aujourd’hui qu’autrefois l’attention de ceux
qui ont le devoir de veiller sur la santé morale de
la nation. Le délire religieux tue chez le malade les
sentiments les plus nobles et les plus louables, il
aboutit à la désaflection. à l’égoïsme et à l’abrutis-
sement. Dans un roman récent, M. Alphonse Daudet
vient, d’un coup de pinceau puissant, de montrer
les ravages terribles de cette maladie communica-
tive et mortelle. Cette peinture fulgurante, capi-
teuse à force de poignante vérité, devrait être sus-
pendue et luire comme un signal au frontispice de
ces temples de fanatisme égoïste où l’on cherche
à préparer méthodiquement, avec une incompa-
rable complaisance, la décadence de l’esprit hu-
main, l’abêtissement de la race, la haine et la folie
religieuses.
Il ne faut pas croire que le mysticisme, le féti-
chisme impliquent toujours un desordre complet
de l’intelligence ; les gens en proie à ces croyances
monstrueuses ou ridicules sont souvent des esprits
prosaïques, des gens d'affaires, ils sont excellents
manieurs d’argent et n’oublient pas leurs intérêts.
Il en est d’autres qui sont renommés par leur bon
sens et chez lesquels le mal fait irruption brusque-
ment et tout à coup, après des années de lente
évolution. M. le docteur Châtelain (de Préfargier),
a signalé à M. Bail un cas qui mérite vraiment
d’être mentionné, tant il est original. Il s’agit d’un
vieux notaire qui s’était acquis une réputation lé-
gitime de probité et de droiture ; il était d’une
grande piété, et, maigre quelques excentricités qui
faisaient pressentir « un sujet à grain », il semblait
fort raisonnable. Il mourut quatre ans avant sa
femme, et, après le décès de celle-ci, les héritiers
trouvèrent un pli cacheté qui ne devait être ouvert
qu’apiès la mort des deux conjoints. Voici une par-
tie de ces documents :
- CONRAT DE SOCIÉTÉ.
Entre le grand Dieu souverain, l’Eternel tout-puis-
sant et tout sage d’une part.
Et moi, soussigné, Isaae Vuagneux, son très chétif,
très soumis serviteur et zèle adorateur d’autre part, a
été fait et arrêté le contrat dont la teneur suit :
Art. 1. Cette association a pour but le commerce en
spéculation des liquides.
Art. 2. Mon très respectable et très magnanime
associé daignera, comme mise de fonds, verser sa
bénédiction sur notre entreprise dans la mesure qu’il
jugera le mieux convenir à ses vues paternelles et
l'accomplissement des décrets immuables de sa sa-
gesse éternelle.
Art. 3. Moi, soussigné, Isaae Vuagneux, promets de
m’engager de mon côté, à verser dans l’association
susdite tous les capitaux qui seront nécessaires, de
faire toutes les transactions pour les loyers de cave,
achats et ventes, tenue d’écritures, etc...
Art. 4. Les livres constateront toutes les opérations
qui auront lieu, et les sommes portées an débit et au
crédit des comptes seront bénéficiées des proratas
d’intérêt .calculés jusqu’au 31 décembre de chaque an-
née, époque a laquelle le règlement des comptes sera
Art. 5. Les bénéfices nets seront partagés par moitié
entre mon haut et puissant associé et moi.
Nous abrégeons. Finalement le traité aboutissait
à verser au profit des pauvres une somme de 7,323
fr. 35 c. qui fut scrupuleusement remise aux indi-
gents de Neuchâtel. Le notaire était-il dans son
bon sens quand il écrivit cette pièce, ou bien était-
il sur les frontières de la folie ? M. Châtelain est
pour le bon sens; M. Bail pour la frontière : nous
ne déciderons pas.
Et les hallucinés! la variété en est innombrable ;
les uns sont sur la frontière, mais les autres sont
absolument fous ; ceux qui sont sur la frontière
ont très bien ia juste notion de leur état et savent
qu’ils sont en proie à de simples illusions. Mais ils
ne peuvent les chasser. Tel malade éprouve une
sensation onctueuse, il lui semble qu’il est trempé
dans de la graisse ; tel autre est poursuivi par de
telles visions au grand jour qu’il finit par se déci-
der à vivre dans i’obsourité absolue. Le docteur
Mesneteite unalcooliquetrès intelligent qui éprou-
vait des hallucinations de l’ouïe ; il entendait des
voix. Pour se rendre à son atelier il lui fallait
passer chaque matin devant certain cabaret ; une
voix disait : il n’entrera pas ; l’autre : il entrera ; il
entrait. Quand ii avait bu, l’hallucination cessait
comme par enchantement. Un jour cet homme
passa sur les quais. Une voix lui commande de
jeter deux pièces de cinq francs qu’il avait sur lui
dans la Seine. Il obéit. A peine l’a-t-ii tait qu’il au-
rait voulu se jeter lui-même à l’eau, « car, disait-il,
» nous n’avions pas en ce moment vingt francs à
- lu. m»Uon. .. Lo oujot était conscient, et cepen-
dant l’hallucination lui faisait commettre des actes
insensés...
Limitons ici ces exemples, que l’on pourrait in-
définiment multiplier; il n’existe pas, comme on le
croit généralement, une ligae mathématique de
séparation entre la raison et la foüe. On est fou ou
on ne l’est pas, est un faux axiome; grain de folie
grain de raison se juxtaposent si bien que quelque-
fois il peut devenir difficile de dire quel est le plus
apparent. Tous raisonnables, tous un peu fous, et
chacun à sa manière. Quand le paladin Astolphe
s’en fut quérir dans la lune la raison de Roland,
l’apôtre saint Jean lui montra des fioles innombra-
bles refermant chacune ia raison de quelque mor-
tel. Sur 1 UD9 déliés il lut : « Raison d’Astolphe ».
» Mais, j’ai tout mon bon sens, — s’écria-t-il stupé-
» fait. — Ouvrez et respirez », — fit i’apôtre.
Astolphe ouvrit et respira. U dut reconnaître que
pendant toute son existence il n’avait fait que des
folies. Pourquoi la lune est-elle si loin ? Comme le
voyage nous serait peut être profitable !
Il faut bien, en effet, conclure, avecM. Bail et
les aliénistes, que nous sommes entourés de gens
qui occupent des positions très-diverses, et qui
vaquent à leurs affaires, qui remplissent en ap-
parence tous leurs devoirs, et dont cependant l'in-
telligence offre des points faibles, des conceptions
délirantes ou même des impulsions insensées. Il est
bien difficile de trouver des machines parfaites, des
cerveaux complètement pondérés.
Il ne faudrait pas toutefois 6n tirer cette déduc-
tion amasaute que tous nous sommes à la limite de
la folie. Un esprit ironique pourrait demander à son
tour si M. Bail et les aliénistes ne sont pas eux-
mêmes sur la frontière. On pourrait les mettre au
défi de répondre.
Quoi qu’il en soit, n’est pas demi-aliéné qui veut,
et, nous l'avons déjà donné à entendre, si ce n’est
pas une qualité, qui oserait dire que c’est un défaut?
Les agités arrivent aux plus hautes positions, ils
exercent une influence considérable sur leurentou-
rage, sur leur pays, sur le siècle où ils vivent. M.
Bail dit nettement, et, c’est parles propres paroles
de l’éloquent professeur que nous terminerons :
« Les hallucinations de Jeanne d’Arc ont opéré un
» mirac e que l’héroïsme des meilleurs capitaines
» n’avait pu réaliser ; et, parmi les hommes eélè-
» bre3 qui ont remué leur époque, il en est plu-
» sieurs qui, s’ils n’étaient pas absolument fous,
» étaient au moins des demi aliénés. C’est que, en
» effet, ces esprits placés sur la limite extrême de
“ la raison et de ia folie sont souvent plus intelii-
» gents que les autres ; ils sont d’une activité dé-
» vorante pai ce qu’ils sont agités ; enfin ils pos-
» sèdent une puissante originalité, car leur cer-
» veau fourmille d’idées absolument inédites. Lisez
» l’histoire et vous verrez que ce sont eux qui ont
» révolutionné le monde, qui ont fondé des reli-
» gions nouvelles, créé et renversé des empires,
» sauvé des nations à moins de les perdre, et laissé
» leur empreinte sur la science,ia littérature et les
» mœurs de leur pays et de leur temps. La civili-
» sation serait souvent restée en arrière s’il n’y
» avait pas eu des fous pour la pousser en avant.
» Sachons donc rendre hommage à la folie, et re-
» connaissons en elle l’un des agents du progrès
» dans les sociétés civilisées et l’une des plus gran-
» des forces qui gouvernent l’humanité ».
Après cette vigoureuse conclusion d’un aliéniste
autorisé, je vois bien des gens qui souhaiteront cer-
tainement qu’on dise d’eux : « Il a un petit grain
de folie! » Vanitas vanitatum!
Chronique judiciaire.
COUR d’assises de ua seine. — Assassinat. — Le
nommé Claude Maisse, chiffonnier ambulant, noua au
commencement de l’année 1881 des relations intimes
avec la fille Pauline Samez, âgée de 22 ans, et ils firent
bientôt ménage commun.
Les deux amants, après avoir vécu pendant quelque
temps dans leurvoitureforaine.se fixèrent à Puteaux,
et le 25 janvier 1882, la fille Samez accoucha à l’hôpitai
Beaujon d’un enfant du sexe masculin,qui reçut le pré-
nom d’Augustin.
Dès la naissance de cet enfant, Maisse manifesta des
sentiments hostiles à son égard; il le considérait
comme une gêne et il lai faisait subir de mauvais trai-
tements ; il essaya même un jour de lui faire boire du
vinaigre et de l’eau salée.
Ses allures ne tardèrent pas à revêtir un caractère
beaucoup pins grave. A diverses reprises, il serra
l’enfant dans ses langes au point de l’étouffer. D’autres
fois, il le couchait sur le ventre dans son berceau, et
il lui enfonçait la tête dans son oreiller, de manière à
lni faire perdre la respiration. L’enfant ne devait son
salut qu’à l’intervention de la fille Samez, qui arrivait
à temps pour le dégager. Dans plusieurs circonstances,
cette fille dut appeler des voisins à son secours, pour
faire cesser les cruautés de l’accusé. Elle ne se faisait
pas, d’ailleurs, illusion sur les intentions de son amant
car elle répétait souvent : - Il va tu-r mon enfant ! »
mais la terreur qu’il lui inspirait ' empêchait de le
quitter.
Maisse, voyant que ses projets criminels n’aboutis-
saient pas, chercha un autre moyen de se débarrasser
de son fils en le donnant a garder aux époux Wastin,
joueurs d’orgue ambulants ; mais ceux ci constatèrent
que l’enfant refusait de prendre le biberon, et ils le
rapportèrent à ses parents.
Exaspéré par le retour de son enfant, l’accusé re-
commença ses violences ; il le frappa et lui donna un
jour à boire du lait bouillant. Pour mettre fin à ce
martyre, la fille Samez supplia la femme Wastin de
reprendre son enfant ; mais celle-ci s’y refusa.
Bientôt Maisse résolut d’en finir et de tuer le jeune
Augustin.
Maintes fois, il lui attacha les mains sur la poitrine
ou derrière le dos, le plaçant ensuite sur le ventre
dans la boîte qûi lui servait de berceau, afin de
l’étouffer. Grâce à la vigilante de la fille Samez, ces
tentatives demeurèrent infructueuses.
Le 10 mai dernier, enfin, vers 10 h. du matin, l’ac-
cusé. sa maîtresse et la jeune Pierrette Thomas, âgée
de 10 ans, qui était généralement chargée de garder
l’enfant en i’absence des parents, sortirent ensemble
pour aller à leur travail de chiffonniers. Avant de quit-
ter sa chambre, Maisse s’approcha du berceau d’Au-
gustin : il lui attacha les mains avec un mouchoir, le
coucha sur le ventre, et, après lui avoir pressé les na-
rines lui enfonça la tête dans son oreiller, il le couvrit
ensuite avec la couverture et jeta des torchons sur
sa tête.
Effrayé du danger que courait l’enfant, la jeune
Thomas fit remarquer à l’accusé qu’il allait faire mou-
rir son fils. Maisse lui imposa silence. Redoutant la
fureur de son amant, la fille Samez n’osa rien dire.
Lorsque l’enfant fut resté seul, des voisins l’enten-
dirent gémir pendant quelque temps, puis le silence
se fit.
Vers huit heures, Maisse et la fille Samez revinrent
à leur domicile. Celle-ci courut aussitôt au berceau ;
l’enfant était mort. Elle accabla alors son amant de
reproches en fondant en larmes. Ses cris attirèrent
une voisine ; l’accusé essaya de donner quelques ex-
plications, puis il prit la fuite, et la fille Samez alla
immédiatement porter plainte.
Après avoir erré pendant plusieurs jours dans di-
vers lieux qu’il n’a pas voulu faire connaître, Maisse
est venu se constituer prisonnier en disant qu’il avait
appris l’accusation portée contre lui et qu’il venait se
disculper.
Interrogé par M. le président, Claude Maisse pro-
teste de son innocence et insinue que c'est sa maî-
tresse qui a étouffé l’enfant.
La fille Samez raconte les faits dont elle a été té-
moin.
M. l’avocat-général Villetard de la Guérrie soutient
l’accusation.
M6 Litzelmann défend Maisse, qui est déclaré cou-
pable avec circonstances atténuantes et condamné à
six ans de travaux forcés.
Les débats du procès du braconnier Clément et de
ses deux fils, accusés d’avoir tué le garde forestier
Saget à l’aide d’une sorte de machine infernale cachée
dans les bois de Peyrolles, ont occupé deux longues
audiences.
Le jeune Joseph Clément a persisté à affirmer qu’il
était seul l’auteur de la mort du garde, que son père
et son frère Augustin étaient innocents. Sa culpabilité
personnelle était, du reste, hors de doute : le canon
de fusil qui a servi au crime appartenait au jeune
homme, et des témoins l’ont formellement reconnu.
M. l’avocat général Fabre a requis trois condamna-
tions à mort.
M® Georges Lachaud a plaidé éloquemment les cir-
constances atténuantes en faveur de Joseph Clément,
criminel, dit-il, mais « sublime de dévouement et
» d’amour filial.
« La passion héroïque que le jeune Clément met à
» s’accuser lui-même, malgré l’horreur du crime, lui
» vaudra certainement, s’ecrie-t-il, quelque pitié de la
» part du jury ».
Les jures ont écouté lu prière de M6 Georges La-
chaud, ils ont accordé des circonstances atténuantes.
Joseph Clément a été condamné à vingt ans de travaux
forcés.
Mais, malgré la plaidoirie de M® de Séranon, Clé-
ment père est condamné à mort ; son second fils Au-
gustin, dont le rôle dans l’affaire est très effacé, est
condamné à cinq ans de travaux forcés.
En entendant le verdict qui le condamne à la peine
suprême, Clément père hausse les épaules, et dit à
mi-voix : « Je m’en f... »
Joseph Clément persiste encore à protester qu’il est
seul coupable.
tribunal correctionnel de Lyon. — Les anar-
chistes. — Association internationale. — Le nombre
des personnes admises à l’audience est plus considé-
rable que la veille.
L’audience e3t ouverte à midi.
M. le président annonce qu’il vient de trouver sur
son siège une lettre ainsi conçue :
« Si vous nous condamnez, prenez garde à vous !
» Signé : vérité. »
M. lo présidoBl. ajoute qn’il ignore si c’est une stu
pide plaisanterie ou une menace véritable; mais cette
lettre ne pourra influencer la conscience du tribunal
M'® Maillard, Laguerre et Leiris déclarent que cette
lettre est une manœuvre et protestent en leur nom et
au nom de leurs clients.
L’incident est clos et on reprend l’interrogatoire.
François Dejoux, qui a plusieurs condamnations à
son dossier, a assisté, en qualité de secrétaire ou de
rapporteur, a de nombreuses réunions du parti anar-
chiste. 11 paraît avoir été un membre influent de ces
réunions, car il fait partie delà commission exécutive
et présenta une proposition demandantun mouvement
actif des anarchistes.
Dejoux lit une déclaration par laquelle il demande
au tribunal de ne pas faire rejaillir sur le parti anar-
chiste les condamnations encourues par lui-même
Pejot demande la parole pour solliciter l’expulsion
d’un journaliste qui aurait désigné un piévenu sous le
nom de « pâle voyou ».
Dans le cours de son interrogatoire Pejot refuse sys
tématiquement de répondre aux questions qui ont trait
à ses compagnons. Sur ce mot du président : « Vous
avez subi une condamnation », il répond : « Je le re
grette. »
C’est Pejot qui, dans une réunion, a parlé en termes
d’une violence extrême contre le gouvernement, la
magistrature et la police, fl a reçu les lettres par les-
quelles le prince Kropotkine annonçait son arrivée à
Lyon, et des lettres de Herzig. 11 est allé a Genève
plusieurs fois pour conférer avec le prince Kropotkine
et Herzig.
Le prévenu refuse de dire si E. Reclus est venu le
voir a Lyon et affirme être l'auteur des articles de
l’Etendard révolutionnaire dans lesquels on conseil-
lait la grève des conscrits. Pejot répond sur nnton qui
le fait rappeler plusieurs fois à l’oidre. Il parait, être
un des principaux meneurs des anarchistes de Lyon
Creitin a subi deux condamnations. lia participé
au mouvement anarchiste dés ton origine. 11 a é é
plusieurs lois délégué par ie groupe de Lyon et a été
administrateur du Droit soci >1. Il affirme avoir fait
une propagande active, soit en distribuant des bro-
e '’£•«, soit en organisant des réunions dans lesquelles
il faisait partie du bureau.
Pinoy a été secrétaire de la 3® section de la fédéra-
tion révolutionnaire et a fait partie de la commission
de cinq membres chargée d’organiser les conférences
anarchistes.
A une question du président, le prévenu répond : « Je
n’ai pas manqué d’assister à toutes les conferences »
Il refuse ensuite de répondre à plusieurs questions
« qui, dit-il, neme plaisent pas. »
Il avoue pourtant avoir jeté, dans une réunion, un
verre d'eau à la figure d’un journaliste, parce que
ceux-ci n’avaient pas à cœur de,soatenir leur opinion.
Sur une observation du président qui lui dit :
«N’avez vous pas été condamné pour mendicité?»
Pinoy répond : « C’est ce qui fait la condamnation de
la Société, puisqu’on peut voir un ouvrier jeune et fort
être oblige de voler ou de mendier pour vivre, tandis
qu’il y a un tas de fainéants qui crèvent d’indigestion
sur leur or. » (Bruit.)
Les autres interrogatoires sont sans intérêt. Tous
les irévenus.du reste,avouent avec hauteur leurs ten-
dances et leur participation à la fédération.
La séance est levée à 5 heures.
ConvocaUOBa et information».
SOCIÉTÉ COMMERCIALE, INDUSTRIELLE ET MARITIME.
— Chambre arbitrale des transports.— Samedi 13 jan-
vier 1883, séance obligatoire, a 2 heures de relevée
dans la grande salle de la Bourse.
Section des tabacs. — D’urgence, lundi 15 janvier
courant, à 2 heures de relevée, séance obligatoire, dans
ja grande salle de la Bourse.
ASSOCIATION LIBÉRALE ET CONSTITUTIONNELLE. —
Sous-comité de la 5° section. — Réunion des membres
au local de l’Association Libérale, samedi prochain, 13
courant, à 8 1/2 heures dn soir.
Sous-comité de la 6® section (sud). — Réunion des
membres, ce soir, à 9 heures, au local habituel Café
Ducal, Boulevard Léopold.
Ordre du jour : Formation du bureau. — Communi-
cations diverses.
Paris, 12 janvier.
Le Bey de Tunis a souscrit 300,000 francs pour
l’Exposition tunisienne à Amsterdam.
Vienne, 12 janvier.
L’Angleterre a proposé de fixer au 19 janvier la
réunion, à Londres, de la conférence chargée de
régler la question du Danube.
L’Autriche a fait des objections et proposé que la
réunion soit remise à la fin de janvier.On croit qu’il
sera fait droit à cette demande.
Shang-Haï, 12 janvier.
Le bruit qu* des difficultés auraient surgi
entre la Chine et la France est démenti. Les rela-
tions entre les deux nations sont excellentes. La
Chine désire que la France détruise les pirates qui
infestent ie Tonkin et, au besoin, elle lui prêtera
son assistance.
Londres, 12 janvier.
M. Gladstone est de nouveau enrhumé et con-
traint de garder la Chambre.
Le Daily Telegraph apprend que M. Gladstone
partira lundi pour Cannes.
Le Times croit que l’Angleterre consentira à
l’abolition des capitulations à Tunis. La France ac-
ceptera par conséquent les arrangements proposés
par l’Angleterre.
L’Egypte acquiescera à l’abolition du contrôle.
Bulletin de la Bourse.
âknvers. 12 janvier. - 2 1/4 heure*. —
Les cours de Paris sont un tant soit peu meilleurs.
L’amôlioraiion est peu de chose cependant et insuffi-
sante pour donner de i’entrain au marché.
Le Turc fait U 9/16 â 1111/16, l’Egyptien 359 à 359 1/2.
Nous relevons, en Métallique, des demandes assez
nombreuses â 63 3/8.
Au comptant, peu de variations, les cours restent à
peu près stationnaires.
Depöebea télégraphique*.
BRUXELLES, 12 janv. - Cour» d’ouverture.-- Métal-
lique# —; Turcs 11.73 à —: Espagn. nouv. 61.07
à—.—; Lots Turc» —.- a —. — ; Egypte —.
PARIS, 12janv. — Cour* d’ouverture.
Rente 3 0/C
Banq. de Paris.
Crédit mob. fr..
Autr. rente or..
Egypte 70/0....
Lombard..._____
Esp. ext. 1 0/0.
» 4 0/0......
Italie,rente50/0
Russe orient...
79 62
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Turcs 5 û/ô...
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11 85
54 —
298 —
692 —
526 -
482 —
13*5 —
572 -
LONDRES, 12 janv. — Cours d’ouverture.
1013/8
115/8
191/8
Consolid. angi.
5/20 b. Am. 1885
Etnp. Turc 5 0/0
Banque Ottom.
Otttom. lt>69...
Espagnols 4 0/0 611/8
Italiens 5 0/0... 863/8
Emprunt 1871.. - —
Argentine 6 0/0. 991/2
4 0/0 Américain 122 7/8
BERLIN, 12 janv.
65 10
65 90
81 50
VIENNE, 12 janv.
Pérou.........I
Aut. rente or..
» » pap.
Varna.........
Hongr. rente cr
5 0/0 Russe 1873.
Dgypt., unifié.
Mexic. (51)...
» (Mi.......
Uruguay 1871..
■ Cours d’ouverture.
711/8
231/2
111/2
Ch. def. autr..
» Lomb.
Italien 5 0/q. ...
Soc. eommand.
Forg.de Laura.
- Cours d’ouverture,
559 —
233 -
87 80
188 -
124 -
Aut. rente pap.] 76 90 I Ch. de fer Aut.| 328
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L»ts de 1864....
Impérial!
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A«t. eh. russes.
2S0 3/4
2081/2
8 35
2541/2
Act. eréd. ton*, i-----
II, Smp. Orient, I-----
III, - . 887/8
Escompte...,..! 61/2 0/0
Amér.4 0/0.,...
Ch. de f. Eriô..
St-Louis........i 531/2
NEW-YORK, 11 janvier.
110 5/8 i Centrale pas..
397/8 | Chicago....
1441/2
Lots de Parits à fr. -500 de I8T1.
Le 45® tirage trimestriel des séries des obligations de
l’emprunt municipal de 1871 a eu lieu le 10 janvier. —
A ce tirage il a été extrait les 161 séries suivantes :
1292111a29 | 1259891 a 180 ; 1216521 a 38 | 1281861 a 70
889591 600
761 70
118U91 300
130971
8383 U
1164111
891721
463911
893401
1205851
1118101
1122111
203091 100
1062881 80
512391 4S0
6654 U 20
1181971 80
36091 103
1009781 90
66r*71 80
968281 90
11822*1 70
248101 10
889981 90
131151 60
691281 90
1264431 90
1276841 60
205771
95 441
1036831 49
427971
578901
1268701
228I8I
1190381
179631
2193 1
15421
257 i6t
50
7e
061301
81131
103231
1134941
1110541
420311
629121
997801
1127751
313341
842581
1242891
409051
83281
108011
181271
858661
6 i30*l
796181
703671
78 91 200
164471 80
729971
766101
1163821
645151
113271
142391
1243571
636701
4226-1
596401
1259241
1647341
£84841
9201
99 1711
914601
885451 60
946371 80
139121 30
1285791 800
320361 70
1107111 20
£82551 60
5(2311 20
924941 50
1023391 4®0
116951 68
149481 90
588241 50
86791 800
403211
564341
170731
935671
39< 21
97901
855*31
551131
499641
1179091 KO
1273971 80
1276941 50
749571 80
71169i 706
8189'1 10
131531 46
817961 7Ö
314191 600
125031 40
1157821 30
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87271 80
12121
889451
871491 500
39
49051 60
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1082331 40
332531 40
5191-21 30
1245081 Î0
446891 960
89S971 88
U82S61 70
56461 79
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80291 300
309541 50
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646251 60
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188521 80
161391 490
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498801 10
1051721 80
699431 40
693891 990
781611 2*
7'3551 6»
8581 1 20
813491 5.9
242191 200
940561 70
708191 209
684891 980
850421 g»
1054671 89
521901 10
623351 69
714031 40
931781 90
12311 20
Le tirage des primes aura lieu le 20 janvier 1883.
Emprunt brésilien SS O/O de 1&6SS.
TIRAGE DU 2 JANVIER, 1883.
14 Numéros remboursables par 1000 £ :
46 94 522 641 783 984 1039
55 283 554 714 970 1000 1139
26 Numéros remboursables par 500 £ :
1384 1498(?) 1548 1781 2247 2835 3179
1425 1505 1584 2041 2471 2948 3203
1543 1636 2046 2720 3081 3344
497 Numéros remboursables par 100 £ :
8356 13925 19402 23479 29031 35197 41254
1189
1277
1326 1493
3398
3427
10611
10647
Bulletin météorologique.
Observatoire de Bruxelles.
12 janvier. — l h. 50. — Une dépression persiste sur
l’Occident, La pression est de 746 en Irlande. Le maxi-
mum sa trouve sur la Baltique. Elle est de 767
Avis pour les ports 1 h 10. — Pressions : 745 Sud
Irlande, Portugal ; 750 Hébrides, golfe Lion ; 755 Shet-
land, Baile, golfe de Gênes; 765 mer Baltique.
Vent : S. E modéré Iles britanniques, France - E
faible Côtes orientales, mer du Nord ; W. N. W mo-
déré Baltique ; N. E. fort Nice.
Bulletin télégraphique.
Paris, 12 janvier.
Le corps de Gambetta a été extrait du caveau à
6 heures 45 minutes du matin. Il n’y avait que de
rares assistants Aucune manifestation n’a eu lieu.
Le corps est parti à 9 h. 5 m. par train spécial.,
accompagné par une cinquantaine d'amis du défunt
et de député-* Il arrivera à Nice demain matin, et
les obiôques auront lieu le même jour, à 10 heures.
Les Niçois font de grands préparatifs.
3509
3600
3813
3822
3865
4005
4033
4073
4111
4162
4270
4540
4541
4634
4663
4674
4814
4871
4976
5052
5101
5211
5253
5346
5383
5503
5644
5648
5672
5711
4798
5997
6018
6060
6074
6102
6120
6139 12298
6153 12304
I40i8 19415 23490 29098 35226 41337
«694 14088 19469 23630 29239 35436 41421
8829 14288 19553 23827 29i30 35621 41786
9403 14321 19605 24063 29377 35654 4185»
9470 14361 19656 24064 29629 35781 41889
9547 14374 19705 24198 29701
35935 41940
19784 24358 29816 35939 41970
19795 24556 29920 35966 41988
19883 24631 30023 36158 42070
19939 24730 30035 36209 42085
19995 24895 30124 36220 42255
14951 20082 25105 30176 36285 42277
14655
14765
14776
14812
.14839
10010
10170
10201
10267
10399 14965 20162 25106
10436 15166 20217 25250
10538 15182 20368 25437
15263 20447 25546
15314 20593 25558
10785 15360 20616 25393
10816 15389 20634 25899
10890
10895
10998
11013
11143
11204
11207
11325
11492
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11861
11873
11994
12020
12122
30309 36461 42430
30325 36487 42446
30377 36559 42588
30776 36586 42622
31039 36659 42789
31060 36881 42809
n„ - 31073 37103 43011
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15505 21074 26011 31371 37151 43308
15685 21140 26057 31546 37295 43316
15730 21161 26092 31657 37374 43705
31689 37389 43755
31747 37434 44014
31888 37435 44115
32043 37567 44373
15844 21239 26141
16017 21261 26156
16041 21414 26161
16150 21450 26177
16182 21585 26245 32353 37581 45256
16332 21594 26250 32513 3770$ 45474
16388 21678 26264
16702 21744 26354
16921 21775 26396
16933 21881 26406
1718S 21950 26501
33592 37735 45523
32653 37823 46004
32741 37965 46139
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12169 17219 21964 26532 32944 38160 46827
12286 17251 21981 26577 33054 38194 46896
17363 22036 26615 33061 38223 46947
17379 22040 26687
17467 22254 26904
17503 22305 26925
17846 22331 26966
33106 38417 47056
33326 38455 47136
33364 38798 47268
33414 38885 47353
17987 22440 27049 33426 39070 47510
18120 22488 27119 33524 39223 47810
22601 27339 33672 39356 47912
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6370 12563 18264 22602 27352 33681 39553 47975
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18352 22675 27710
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12804
12999
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18509 22875 27890 34229 39788 48906
18551 22944 27962 34457 40108 49085
18617 22966 28043
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18783 23154 28401
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13788 19238 23299 28822 35071 41127 49719
13883 19396 23328 28906 35131 41143 49776
Le paiement se fera à partir du 1er mars 1883.
£92 -
611/4
87 15
733 —
2270 -
Lot» autr. 1860.
Créd.mob.aut.
7031
7081
7240
72'8
7620
7857 |