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46. - W. 5.
iXVEïïS, JLuitcli 5 Janvier.
( Oiixième innér.)
LE PRECLRSEL
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A Anvers au biireau du Précbr-
sf.uk , Bourse Anglaisé, N» 1040;
en Belgique, et à l’étranger cite*
tousles Directeurs des Postes.
JOURS AL P0LITI0ÜE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTERAIRE.
PAIX. — LIBERTE. — PROGRÈS.
Abo**M9w*949Tti ipair
Pour Anvers, 15fr.; pour>».pr-“’
vincei8 fr.; pour l’étranger 20 fr.
Insertions 25 centimes la ligne.
Réclames 50 » V
5 janvier.
Accroissement de la population.
Nous avons récemment mis sous les yeux de nos lecteurs, le
résumé de la statistique dé la population établie d’après des
documents otliciels.
La Belgique compte aujourd'hui plus de 4 millions deux
cents mille habitants, et cela de l’aveu du gouvernement et de
toutes les autorités sur lesquelles il s’est appuyé.
Quaud on songe maintenant qu'il est de l'intérêt de beau-
coup de communes, et cela pour plusieurs raisons et priucipa-
ment celles de l’impôt et de la conscription, quand on songe,
disons-nous, qu’il est de l’intérêt de beaucoup de localités de
dissimuler la quantité réelle de tous les habitants, on est porté
à croire que ce chiffre est plus considérable encore et qu’il
faudrait peut-être même y ajouter un dixième, sinon plus;
car nous affirmons avoir entendu dire à des hommes très com-
pétents que la Belgique compte aujourd’hui près de cinq mil-
lions d’habitants.
Quoiqu il en soit le gouvernement accuse une population de
plus de 4,200,000 âmes.
Or, la Constitution a décrété qu’il y aura autant de repré-
sentants de la nation qu’il y a de fois 40,000 habitants, et que
le nombre des sénateurs s’élèvera à la moitié de celui des
représentants.
On a parfaitement tenu compte dece décret constitutionnel,
après la séparation d’une partie du Luxembourg et du Lim-
bourg. La Chambre qui se composait de 101 députés, fut ré-
duite à 95 ; le Sénat tomba de 51 à 48.
Deux éléments impérieux, la constitution et la loi de 1839,
exigent donc que le vœu constitutionnel soit accompli et qu’à
côté de l’augmentation constatée de la population, il y ait éga-
lement augmentation dans le nombre des députés aux deux
Chambres.
La presse a déjà, à différentes reprises, agité cette question
vraiment grave, etle gouvernement reste froid devant ces récla-
mations qui sont pourtant parfaitement justes. Pourquoi? Nous
ne pouvons, en vérité, donner d'autre cause à cS véritable déni
de justice, que la crainte qu’a le gouvernement de voir le nom-
bre de ses surveillants, de ses contrôleurs, augmenter quelque
peu dans un sens qui ne lui soit pas favorable ; il reste donc
intentionnellement les bras croisés, sans remplir son devoir et
sans exécuter la loi.
Nous savons bien que cette question déjà agitée a soulevé
quelques objections ; on a dit que le recensement n’étant point
fait, par enquête en quelque sorte, il resterait beaucoup à l’ar-
I bitraire dans les groupes des électeurs ; ou bien qu’il faut at-
! tendre le récensement qui est annoncé pour cette année 1846;
I mais ces objections n’en sont point, pour nous, qui voulons l’exé-
cution formelle de la loi, pour nous, qui voulons que la nomi-
nation d’un député ait lieu aussitôt qu’un accroissement de
40.000 habitants se trouve démontré. Le gouvernement se trou-
| vera parfaitement à même, après avoir obéi à la loi.de rectifier
I ce qu’il pourrait y avoir de fautif dans son application, dès que
s le vrai serait démontré par le récensement spécial qui viendrait
I détruire ou contrôler ce qui aurait été fait ; car, encore une
I lois, la constitution est violée, dès que les représentants de la
ion ne sont pas en nombre voulu et nous savons parfaile-
it ce qu’on pourra répondre à ceux qui, vu l’absence du
libre légal de députés, nieraient la légalité des lois ; mais
nous savons aussi qu’on ne serait pas dans le vrai ; on ferait
justice d'après la loi quelque peu torturée, mais non d’après
] l'équité.
Déjà le nombre des représentants est extrêmement restreint
|cn Belgique; vu l’exiguité du territoire et la forte population
|qui s’y presse, il serait bon d’avoir plus de représentants pour
amoindrir l'esprit de localité qui, pour tant de raisons, y do-
mine encore parmi nous. Nous aurions moins de fonctionnaires
publics et plus d’hommes spéciaux et indépendants à la Cham-
bre, si nous avions 150 députés au lieu de 100 ; car l’esprit de
clocher et d’intérêt privé se neutraliserait d’avantage et cela
.serait très désirable, quoique, nous l'avouons, d'après la con-
stitution nous n’ayons pat le droit de demander celle réforme.
Maison comprend, en partant de ce point de vue, combien
nous sentons la nécessité d'avoir au moins le nombre des repré-
sentants que le pays a le droit d’avoir. Nous avons plus de
liberté, que d’autres, nous avons donc besoin de toute la quan-
tité de surveillants que le pacte national nous accorde ; la con-
stitution veut un député par 40,090 habitants. Il y a 105 fois
40.000 habitants dans le chiffre de la population accusé par le
gouvernement. Il faut donc que le pays ait le compte voulu de
Représentants. C'est ce que nous demandons au nom de la loi ;
| Imus en avons le droit ; nous en avons le devoir.
Kous avons d’autant plus beau jeu de demander l’adjonction
jflesdix députés déjà exigibles aujourd’hui, que nous sommes,
| su moins d’après la statistique actuelle, entièrement en dehors
Tfes profits de l’adjonction. La province d’Anvers n'a pas vu
augmenter sa population dans la même mesure que les autres
parties du royaume, ce qui, en passant, est un fait que nous
Bornions à méditer à ceux qui font si grand bruit de la pros-
j P' rité croissante de notre province. Nous n’avons donc rien
1 « gagner à l’augmentation que nous demandons. Nous croyons
^éme que nous aurions plutôt à y perdre,car la province cÉAn-
> is n’est point en trop bonne grâce dans l’esprit de certaines
B'calilés qui verraient s’accroître le nombre de leurs manda-
taires.
Mais nous ne devons pas nous arrêter devant l’éventualité de
P‘i' peut-être encore s’élever le nombre de nos adversaires
!'ns le parlement ; ce que nous voulons c’est que la loi fonda-
lentale soit exécutée; c’est que le nombre des représentants
t°u en harmonie légale avec le nombre des âmes, et que le
■ys jouisse pleinement des droits qu’il s’est donnés, et qu’il
Be$t permis à aucun pouvoir d’amoindrir ou d’enfreindre.
t ournent on comprend la question des sacres
en Hollande.
|baHollande n’a cessé, depuis dixans.de nous donner des
■eBiples profitables, dont malheureusement nous n’avons pas
l0"ié. Il est à remarquer, en effet, que, toutes les fois qu’il
|Sl ao* de modifier chez nous la législation sur les sucres, la
même question a été agitée en Hollande, mais dans un sens
contraire.
Ainsi, lorsque M. d’Huarta présenté, en 1837, le projet de
loi fiscal qui a été le principe de tant de mesures ruineuses
pour nos raffineries, le gouvernement hollandais a agi d’une
façon diamétralement opposée. Il s’est appliqué à fortifier le
système de drawback sur lequel reposait la fortune des raffi-
neries, et, s'associant à cette politique dont ils comprenaient
parfaitement la sagesse, les Etats-Généraux ont secondé de
tout leur pouvoir les efforts du gouvernement. Quand on disait
chez nous : Il faut que les raffineries, dussent-elles en mourir,
produisent une grosse somme au trésor ; on disait en Hollande :
l’intérêt direct du trésor u’est que secondaire en cette ques-
tion. Cherchons avant tout à développer le travail de nos raffi-
neries, nous retrouverons, au centuple, dans la prospérité de
cette industrie et dans celle du commerce, par des voies indi-
rectes, lesacrifice que nous nous serons imposé.
Cette politique différente devait produire et a produit des
résultats différents. Les raffineries belges ont été si violemment
frappées, que la plupart ont succombé, et que cellesqui subsis-
tent ne traînent qu’une vie languissante. Les raffineries hollan-
daises, au contraire, gagnant ce que nous perdions, se sont éle-
vées au plus liant degré de prospérité, et leur fortune va crois-
sant, chaque année, de même que celle des nôtres s'amoindrit
de plus en plus.
Si les hommes d’Etat qui gouvernent en Hollande s’inspi-
raient des idées de nos hommes d’affaires ; s’ils puisaient leurs
doctrines administratives et leurs principes économiques à
l'école de nos ministres, quelle bonne aubaine ce serait pour
eux ! comme ils sauraient tirer parti de cet état prospère et
l’exploiter ! comme ils s’empresseraient défaire suer l’impôt à
ces florissantes raffineries ! Comme un Mercier quelconque, s’il
y en avait un dans les Pays-Bas, ferait curée d’une si riche
proie ! comme il s’ingénierait à trouver moyen de dépouiller,
sous l’ingénieux prétexte d’enrichir le trésor, cette branche fé-
conde d’industrie et de commerce! comme il tuerait preste-
ment cette poule aux œufs d’or!
Heureusement pour la Hollande, ceux qui sont à la tête de
son gouvernement ont été instruits et formés à une tout autre
école. Comme en 1837, comme toujours au reste, ils en don-
nent maintenant même la preuve.
Le trésor hollandais a, tout autant que le nôtre, besoin de se
créer des ressources, et le ministre des finances lui en procu-
rerait de très abondantes, si, abusant de la prospérité réelle,
incontestable et incontestée, des raffineries, il opérait envers
elles, comme on a opéré, en Belgique, envers les établissements
du même genre ; s'il disait: il faut que les raffineries, qu’elles
s’arrangent comme elles l’entendront, versent chaque année
huit ou dix millions dans les caisses de l’Etat.
Il entend les choses tout autrement. Il aspire, lui aussi, à ce
que les raffineries rapportent au trésor plus qu’elles ne lui ont
rapporté jusqu’à ce jour, mais, il le déclare lui-même dans son
exposé des motifs, c’est à une condition capitale, c’est à la con-
dition que le travail et la prospérité des raffineries n'en éprouve-
ront aucun empêchement S’il croitque le chiffre du rendement
peut être augmenté, il conserve avec soin, comme nécessaire, le
principe de la prime, d’accord en cela avec les Etats-Généraux.
Puis il trouve absurde le système de retenue, même pour un
chiffre minime, parce que ce système tend à entraver le travail, à
troubler tous les calculs économiques del’industrie, à avilir les
prix, en forçant les producteursà vendre leurs produits, dans le
cercle d’un marché limité, qui peut déjà être encombré de
marchandises. S’il voyait au reste le moindre signe de langueur,
par suite des mesures qu’il propose, il serait le premier à en
demander le retrait, et, dans tous les cas, si le trésor ne reçoit
pas directement une somme plus élevée que par le passé, le
pays n’aura, selon lui, qu’à s’en féliciter, parce que, le chiffre
du rendement ayant été augmenté dans une proportion raison-
nable, prudemment modérée, ce sera la preuve que les expor-
tations se seront accrues et que l’industrie etle commerce seront
dans une situation florissante; ce qui est plus prolîtatable pour
le trésor lui-même que ne l’est la dime qu’il reçoit des travail-
leurs appauvris.
Voilà des idées dont nous voudrionsqup notre gouvernement
s’inspirât ; mais hélas! nous n’osons l'espérer.
L attention se porte en ce moment sur un débat soulevé au
sein du conseil communal de Tournai, à la suite d’une conven-
tion bien singulière conclue, au mois de mai dernier, entre
l’administration communale et l’évêque de Tournai, au sujet
de la direction de l’athénée de celte ville. Voici celte conven-
tion ;
Mgr. l’évéqne de Tournai d’une part et le collège des bourgmestre
et éclievins de la ville de Tournay.agissant en vertu de la délibération
du conseil communal du l(i mai 1843, d’autre part, voulant régler de
commun accord ce qui concerne la nomination et la position d’un
principal-prêtre à l’alhénée de cette ville, ont arrêté la convention
suivante :
« Art. 1«. Le principal de l'athénée, choisi parmi les membres du
clergé, sera nommé de commun accord par l’ordinaire du diocèse et
del'administration delà viile.
» Art. 2. En cas de nomination d’un professeur nouveau, la liste des
candidats, formée par la commission de l'athénée, en exécution de la
résolution du 21 mai 1841 , sera soumise à l’ordinaire du diocèse, qui,
s’il existe des motifs graves, religieux ou moraux, à la charge des can-
didats, en fera l’objet d’observations, auxquelles l’administration sera
tenue de faire droit.
» Art. ô. Si, contre toute attente, un professeur, par ses principes
ou sa conduite, s écartait de ses devoirs de manière à porter atteinte
à la morale ou à la religion, l’administration de la ville devra y remé-
dier d’une manière efficace.
» Art. 4. Le principal jouira des droits et prérogatives dont ses pré-
décesseurs onl usé. daus ses rapports avec MM. les professeurs, les
employés de l’établissement et les élèves, tant internes qu’externes.
» Il aura aussi à remplir les mêmes obligations.
» Eu conséquence.
» A. Il est chargé du gouvernement et de l’adminislrationsupérieure
de l’alhénée : il exerce une surveillance générale sur tout ce qui inté-
resse la discipline, les mœurs et la religion.
» Il fait connaître et exécuter les réglements qui s’y rapportent.
« B. Il a seul qualité pour admettre les élèves internes et externes.
Ces derniers ne peuvent avoir entrée dans les cours que munis d’une
carte trimestrielle signé desa main
” C. Dans 1rs cas prévus par les réglements, il a la faculté de donner
le Consilium abeundi, et de remettre provisoirement à sa famille tout
élève incorrigible ou dangereux.
* H- Le principal étant chargé d’une partie de l’enseignement et de
la surveillance en ce qui concerne la religion et la morale, peutinterve-
nir dans la confection du programme et le choix des livres qui sont à
l’usage des élèves.
» F. Les ouvrages donnés en prix seront choisis de commun accord
par le princinal et le préfet des éludes.
o Art. 5 Dès que le bien-êl re de l’établissement fera sentir le besoin
d’un sous-principal, il sera pourvu à sa nomination delà même ma-
nière que pour le principal.
« Art. 6: Dans le cas où l’une des deux parties contractantes voulait
résilier le préseul accord, elle en préviendra l’autre un mois avant la
fin de l'année scolaire, ou deux mois avant la vacance de Pâques.
» Fait à Tournay, le trente mai,dix-huit cent quarante-cinq.
" » G.-J.,évôi|iie de Tournay,
» Le baron ne Hiji.st. F. Neve, J.-B. Thieffry,
A. de Rase, L. Dumoktiek.
Dans la dernière séance du conseil communal de Tournai,
plusieurs membres se sont élevés contre celle convention et
ont demandé des explications au collége échevinal, en allé-
guant qu'il a outrepassé sou mandat en conférant au nouveau
principal des pouvoirs et des attributions diamétralement op-
posés aux dispositions des lois en vigueur.
M. Lebon a appuyé les observations précédentes et a proposé
de nommer une commission spéciale nui
miner la convention ci-dessus et de s’enquérir si
était suffisamment autorisé à traiter comme il l’a fait et quelles
conséquences emporte cet acte pris en dehors du mandat con-
senti par le conseil.
Cette proposition a été adoptée à l’unanimité, et il a été prr-
cédé à la nomination de la commission.
MM. le comte Lebon, Allard-Kuppens et Gilson, opposants à
cette convention et ont été déclarés membres.
sera chargée d’exa-
le collège
Le Times est furieux : il a élé devancé par le Morning-Herald, pour la
publication des dernières nouvelles de l’Inde; voici comment :
Après l’expérience faite par le lieutenant Waghorn dans le but de
démontrer qu’il y avait avantage à prendre la route de Trieste pour
correspondre avec les Indes de préférence à celle de Marseille, les pro-
priétaires du Morning-Herald, s’adressèrent au gouvernement français
et demandèrent qu’une contre-épreuve fût faite à*l'effet de prouver la
supériorité delà ligne de France. Le gouvernement accepta la propo-
sition et désigna l'Alexandre, bâtiment à vapeur delà marine royale,
pour celte expédition, qui parait avoir été faite aux frais de l’adminis-
tration. Toutes facilités furent données aux agents du Morning-Herald
pour leur transport à Alexandrie, la purification de leurs dépêches à
Marseille, et leur transmission de cette dernière ville à Boulogne.C’est
ainsi que ce journal a reçu seul, avant tous ses autres confrères de
Londres, les nouvelles de l’Inde.
De là, comme nous l’avons dit: la grande colère du Times II injurie
M. Guizot, qu’il accuse d’avoir favorisé son rival. Le Times, en cette
circonstance, n’aura pas les rieurs de son côté II a tant vanté les avan-
tages de la ligne choisie par M. Waghorn, il a tant engagé le cabinet
anglais etle commerce à ne se servir dorénavant que de cette ligne
à abandonner la voie de France, qu’il méritait bien d’être puni par ou
il avait péché. C’est tant pis pour lui. si la voie de France, est la plus
courte entre Londres et Calcutta, quoiqu’il en ait dit de concert avec
M Waghorn. Quant aux faveurs particulières que M. Guizot aurait ac-
cordées en celte occurence au Mothing-HéraÛ, c’est chose qui peut
être très sensible au Times, mais qui touchera peu le public.
FlUIl’Ii.
Paris, o janvier.— Au discours de M. le baron Seguier. premier pré-
sident de la cour royale de Paris, le roi a répondu dans les termes sui-
vants :
« Ces trois générations vous remercient par ma bouche. Mes enfants,
je l’espère, montreront que l’hérédité du trône n’est pas un vain mot ;
ils assureront à la France la conservation de tous les biens dont elle
jouit. Quelque touché que je sois du sentiment qui vous porte à m’at-
tribuer une aussi grande part dans ces heureux résultats. je verrais
avec regret qu’on eu considérât la durée comme limitée à celle de mon
existence.
Ma vie a toujours été consacrée à mon pays; elle continuera à l’être
jusqu’à son dernier jour Mes fils et mes petits-fils seront toujours ani-
més du même dévouement ; conservez en eux cette confiance que vous
venez de m’exprimer, et vous rendrez un grand service à la patrie, eu
même temps que vous répondrez aux plus douces espérances de mon
cœur.
i Je suis bien aise d’apprendre que le nombre des procès criminels
diminue ; c’est toujours avec tristesse que j’en vois passer autant sous
mes yeux. J’ose espérer que le bien-être qui se répand de plus en plus
dans toutes les classes de la société, ainsi que l'intégrité qui préside à
l'administration de la justice, hâteront le moment où nous verrons di-
minuer encore plus le nombre des procès criminels, et celui des pro-
cès civils. »
— La commission de l’adresse s'est réunie ce matin au palais de la
présidence. M. Sauzet, président de cette commission, a pris parlà ses
délibérations. La commission, dont huit membres approuvent la poli-
tique du cabinet, doit se réunir lundi pour entendre les ministres.
— A propos de la perte récente du navire le Papin, M. B. Delessert,
dans une lettre adressée au Journal des Débats, exprime le regret qu’on
ne se serve pas d’un moyen bien simple de sauver les naufragés. Ce
moyen, qui a été essayé avec succès, consiste à se servir de matelas de
liège en poudre ou pilé, au lieu de matelas de laine. On s’y repose aussi
bien que sur les autres; ils coûtent moins cher et ont l’immense avan-
tage, qu’en les jetant à l’eau, ils peuvent soutenir sans s’enfoncer des
poids considérables. Quatre et même six personnes peuvent s’y soute-
nir au moyen de cordons qui sont cousus au matelas ; une personne
malade, une femme, des enfants, peuvent y être assises. Un oreiller,
fait de même, pour soutenir aussi une personne II est donc à désirer,
dit avec raison M B Delessert. et nous nous associons complètement à
son désir, que M. le ministre de la marine fasse faire l’essai en grand
des matelas et oreillers de liège, pour s’en servir au besoin.
—Voici une tentative de vol qui déuote.de la part de son auteur, une
rare audace, et cependant celui qui s’en est rendu coupable n’en était,
qu’à son coup d’essai, Le propriétaire d’un des élégants cafés de la rue
de Rivoli. M. D avait renvoyé, la semaine dernière, un de ses garçons
contre lequel plusieurs habitués avaient élevé des plaintes. Cet homme,
qui connaissait parfaitement les êtres de la maison, profita du moment
où ton t le monde était occupé, pour s’introduire, sans être aperçu, dans
la cave, qui a une issue intérieure sur le laboratoire. La nuit venue, et
quand chacun, à la suite d’une journée de travail, fut enseveli dans un
profond sommeil, il remonta . pénétra dans le café, et s’empara de la
recette du jourdeineurée dans le tiroir de comptoir et d’une assez forte
quantité d argenterie.
C’était certes déjà beaucoup, que d’avoir pu commettre un sembla-
ble vol avec impunité ; L... ne s’en trouva cependant pas satisfait : d
eut l’audace de monter à l’entresol où se trouve le logement particu-
lier de M. D... de pénétrer dans sa chambre à coucher, et de voler une
somme d’argent renfermée dans un secrétaire, à deux pas du lit dans
lequel il reposait à côté de sa femme. Ni l’un ni l’autre ne se réveillè-
rent, et le voleur put redescendre dans le café. Mais là i! trouva la port ■*
fermée de telle façon, qu’il ne fallait pas espérer la forcer. Il essaya de
sortir par la cave, mais elle était fermée également. Il prit alors le parti
de se tapir dans un cabinet noir où l’on serre les Objets hors de service
pour attendre l'ouverture du café. Mais cecalcui se trouva déjoué. M.
I)...s’étanl réveillé de grand matin, reconnut, au désordre qui ré-
gnait dans sa chambre à coucher, qu’un voleur s’y était introduit, il
se mit aussitôt, à sa recherche, et Certain, après avoir examiné les por-
tes, qu’il n’avait pu fuir, il ne tarda point à découvrir son ancien gar-
çon dans la cachette où il s’étaii c o en sûreté. L . a élé trouvé nanti
de l’argenterie et des sommes pn .es dans le comptoir et le secrétaire
ainsi que quelques menus bijoux sur lesquels il avait également fait
main-basse. (Cazette des 'Iriburaux.)
— Bulletin «te la bourse. — La liquidation des rentes a donné de
l'activité aux fonds publies. Les premiers cours en hausse pour finir |