Full text |
75
L’ ÉMULATION.
76
chitecture romaine, en formulant les formes
grecques dans leurs modifications aux diverses
époques.
Enfin les croquis et aquarelles de M. De Waele,
architecte à Gand, dont il m’est impossible de
dire ici le bien que je pourrais en penser.
J. De Waele.
Les fouilles à Delos
es dernières explorations,qui ont eu lieu en 1885,
ont été fructueuses.
Parmi les nouvelles découvertes, nous nous
bornerons à signaler: un temple dédié à Athéné
ou à Héra, deux édifices situés entre le sanc-
tuaire et l’agora, les restes d’un mur et d’un petit monument
le long de la voie conduisant à la porte de l’est, la fixation
de l’emplacement du grand autel dans l’angle sud-est et de
l’enceinte du péribole dédié à Zeus Polieus, de nombreux
fragments de sculpture (chapiteaux, fûts de colonnes, pié-
destaux, morceaux de statues, etc.), un système de canali-
sation souterraine pour l’écoulement des eaux, l’existence
au moyen âge d’une ville située dans la plaine, non loin de
l’établissement des chevaliers de Saint-Jean.
Parmi les objets appartenant à l’antiquité figurée,'au nom-
bre d’environ cinquante, recueillis par M. Homolle, citons
encore les fragments de statuettes d’Aphrodite, témoignant de
la popularité de son culte, des restes de figurines d’Agathé Ty-
ché (Bonn Fortuna), de Dionysos, d’Athéné, de Héra, de Dé-
méter, d’Apollon. Les pièces capitales appartiennent à l’art
archaïque. Sur un piédestal portant jadis une statue d’Apollon,
dont il ne reste que les pieds, l’artiste Iphikartidès, qui se
nomme dans une inscription, a sculpté d’un côté une tête de
bélier (emblème de la fécondité) et sur une autre face, un
masque de la Gorgone (symbole de la puissance terrible du
dieu). Cette inscription fournit de précieux renseignements
sur l’alphabet naxien. Les petits objets de bronze et de terre
cuite sont rares ; on n’a trouvé ni or ni argent.
Les inscriptions recueillies (comptes et inventaires du tem-
ple, signatures d’artistes, timbres amphoriques, etc.) sont
au nombre de 224 et se rattachent à la période écoulée entre
le cinquième et le deuxième siècle avant notre ère. Ces monu-
ments, ont permis de fixer avec certitude, de l’année 302 à
l’année 166, la chronologie des archontes déliens. Cette
chronologie éclaire sur plusieurs points celle des archontes
athéniens ; elle apporte d’utiles contributions à l’histoire
générale de la Grèce ; entre autre chose digne d’intérêt, elle
prouve que l’empire maritime d’Athènes passa aux Rhodiens
dans l’archipel et que ceux-ci, à certaines heures possédèrent
presque le monopole du commerce.
PRATIQUE
Revue de l’Architecture en Belgique
(Suite)
ANVERS
uelques monuments heureusement viennent rom-
pre cette ennuyeuse régularité dans la forme et
la hauteur des constructions des avenues des
Arts et de l’Industrie.
C’est d’abord le Palais de Justice de notre
regretté Louis Baekelmans dont nous n’aimons cependant
ni l’ordonnance générale ni la lourdeur de certains détails,
ni surtout l’énormité des toitures. Ce n’est certes pas une
œuvre mauvaise, mais nous lui préférons de beaucoup les
autres conceptions de ce confrère que la mort est venue
enlever si jeune à la cité anversoise dont il allait renforcer
le nombre déjà si considérable d’artistes renommés.
La Banque nationale qui, à courte distance de l’autre côté
de l’avenue, élève ses tourelles et ses toitures mouvementées
nous paraît de beaucoup préférable malgré la minutie, la
recherche un peu besogneuse, mais à coup sûr très savante,
dont l’architecte Beyaert a donné ici de nouvelles preuves
dans l’étude de ses riches façades et dans l’heureuse com-
binaison d’un plan triangulaire.
Plus loin l’église du couvent des jésuites de M M. Bilmeyer et
Van Riel — deux architectes anversois encore jeunes dont les
œuvres déjà nombreuses sont légitimement remarquées— avec
ses tours jumelles encore incomplètes, vient trancher quelque
peu sur la ligne si irréprochablement droite des façades de
maisons à tant le mètre. Nous regrettons son encastrement
dans les constructions voisines qui empêche de voir les belles
façades latérales et le chœur, mais auxquels ne le cède en rien
la décoration de l’intérieur d’autant plus rationnelle qu’elle
procède exclusivement des formes constructives et de la
couleur des matériaux. C’est certainement l’un des édifices
religieux les mieux étudiés et les plus réussis qui aient été
exécutés à Anvers dans ces dernières années. .
Et, continuant par l’avenue des Arts, au delà de la place
Teniers, nous trouvons le Nationaal Schouwburg de M. Dens dont
les mérites incontestables ont été si souvent et si différem-
ment discutés. Parmi les nombreuses critiques dont il a été
l’objet, celle qui consiste à lui reprocher son manque de
simplicité, le défaut de lignes architecturales bien définies,
nettement arrêtées, nous paraît être la plus sérieuse; on ne
doit pas oublier cependant que c’est un théâtre, c’est-à-dire le
monument qui, à notre avis, peut avoir une architecture un
peu plus fantaisiste et, qui plus est, un théâtre flamand; or,
l’architecture flamande a toujours brillé plus par ses formes
tourmentées et souvent bizarres que par la simplicité et la
pureté de ses lignes ! Les façades du Nationaal Schouwburg
sont encore, on doit le reconnaître, un des exemples les plus
raisonnables et les plus sensés de l’interprétation moderne de
l’architecture dite nationale.
Devant la façade principale du théâtre, un monument com-
mémoratif de la défense d’Anvers contre les troupes du duc
d’Alençon fait légitimement honneur au Statuaire Geefs et à
l’architecte Van Dyk, qui en sont les auteurs.
* *
Dans le quartier du Marché Saint-Jacques, aux abords de
la station de l’Est, sur ces vastes terrains restés si longtemps
vides, notre Exposition internationale a fait surgir en peu de
temps un certain nombre d’établissements publics :
L’Eden Café, dans lequel l’architecture tient une place bien
minime à l’extérieur et dont la peinture décorative fait, à l’inté-
rieur, tous les frais.
Le Café Indien, qui étale audacieusement à l’avenue De
Keyser son insignifiante façade, formée d’un grand mur plat |