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Le Précurseur
■d’élite ; ce ne sera bientôt plus, si on ne met des bornes à la
prodigalité ministérielle, qu’un hochet banal et vulgaire que
tout homme vaip pourra se procurer et dout les gens de mérite
ne voudront pas, de crainte qu’on ne les confonde avec d au-
tres. Nous en connaissons déjà, qui portent la décoration,
mais dans leur poche, et, si eu l’année de grâce 1847, la pluie
des croix est aussi abondante qu’elle l’a été en 1845 et en 1846,
l’ordre Léopold tombera dans le monde au mémedégré d'es-
time que ceux des petits princes allemands, qui font métier et
marchandise des litres qu’ils délivrent. Celte institution en
Belgique sera ce quelle est dans les duchés d’Anhalt-Des-
sau, d’Ànhalt-Coëthen, d’Anhall-Bernbourg, de Berzns-berge-
willen et de Schwaswels-kalen-zonder-housenberg. Ce sera
vraiment flatteur pour l’amour propre national.
Le Journal des Flandres rapporte le fait suivant, qu’il met
lesjournaux catholiques au déli de démentir:
Récemment M. le gouverneur de la province d’Anvers dût se rendre
au ministère de l’intérieur La conversation tomba sur les élections
pour le sénat du mois de juin prochain M. de Theux demanda au gou-
verneur quelle était sa pensée touchant la réélection du duc d’Ursel,
et celle du comte de Baillet M. Teichmann répondit que ces messieurs
appartenant tous deux au parti soi-disant’catholique, ne seraient pas
réélus, que la candidature lui avait été offerte par quelques amis qui
la soutiendraient au sein de l’association libérale, et qu’il était décidé
à ne pas la repousser
« Dans ce cas, lui dit M. de Theux, il ne vous restera qu’à renoncer
à Votre place de gouverneur. «
C’est ainsi que M. de Theux entend les règles de l’impartialité, qui
Tait la base de son administration.
Il parait que M. Matou se livre, aussi bien au sénat qu’à la chambre,
à une vivacité de paroles qu’il est ensuite obligé de rétracter.
Le Moniteur nous apprend que. dans la séance du sénat du 25 décem-
bre, M. Malou. répondant à M Dumon-Dqmortier (qui avait pris la dé-
fense des fabricants de sucre de betterave, plaidant en ce moment
contre la fiscalité de M. le ministre des finances, a laissééchapper cette
expression inconvenante : ceux qui se font les avocats d'indignes condi-
ti ons !
M. Dumon-Dumortier a interrompu l’orateur en réclamant avec force
le rappel au réglement, et l’incident s’est terminé par cette déclaration
de M. le ministe des finances : «Je me hâte de retirer toute expression
» qui pourrait blesser qui que ce soit dans cette enceinte. »
Convocation du collège électoral de Nivelles.
Le collége électoral de l'arrondissement de Nivelles, province du
Brabant, est convoqué pour le H janvier prochain, à l’effet d’élire un
sénateur.
Le Moniteur du 27 décembre publie le tableau du mouvement des
transports et des recettes des chemins de fer de l’Etat, pendantle mois
ye novembre dernier. En voici le résumé :
(Diligences...................francs 20,311
),Chars-à-bancs............... 75 849
J Wagons...................... 131.550
ITransp. milit. et extroordin. 3,193
Votageeks.
,9joa si e.n/ih inc . I Total .
Bagages . ". . . . . .
Marchandises de diligences
« Jnoe sfcfciànàs no à?n V .
Id. de roulage. .
Finances ... . . . .
. kilog.
. colis.
. kilog.
. BAGAGE».’’
«ABCiAASniSES, etc. j Voitures
jchevauxüyea.
>oi«t èltoa luoq ail: f Gros bétail. .
,an seonsîatis \ Relit bétail .
238,805
700,819
22,943
3.693.810
Cl.539.450
groups
nom b.
têtes
Recettes.
AO
t Sur lés 'voyageurs. . .
i Sur les bagages . ...
1 Sur lés marchandises . . .
(Sur les équipages...........
ISur les chevaux , best., etc.
F Sur les finances...........
' Produits extraordinaires . .
Total général des recettes. .
francs
3.248
182
230
413
2,030
470 203 38
28.800 53
537.670 07
11 031 50
7,212 50
3,301 50
15,293 06
fr. 1.093,320 76
Ou a beaucoup parlé d’un article publié par le Morning-Chronicle au
sujet de l’incorporation de la Pologne à la Russie, et de l’adhésion qu’y
a donnée le Journal des Débats A ce sujet, la Preiie, dont les tendances
à l’alliance russe se sont souvent manifestées, a attaqué comme peu
sincères les déclarations du Journal anglais et a accusé le Journal des
Débats de simplicité pour y avdl? adhéré avec une espèce d’en-
thousiasme.
Aujourd’hui ce dernier journal riposte à son tour 5 la Presse, et après
avoir répété que le jour oti la Russie déclarerait l’incorporalion de la
Pologne, on verrait que le droit n’est pas un vain mol ; aprésavoir éta-
bli que tout ce qui se passe actuellement dans If nord de l’Allemagne
est-fait à l’instigation de la Russie, qui ne demande que l’abolition de
tous les, traites, afin que l’Europe tombe dans une confusion univer-
selle et que la force y domine le droit ; après avoir dit une fois encore
que la .France et l’Angleterre est lé seul obstacle qui puisse mettre
un, frein aux projets liberticides de la Russie, le Journal des Débats, ter-
mine son article en ces termes :
« Nous pensons que l’on doit comprendre la tactique des partisans
” de l’alliance russe chez nous : séparer irrévocablement la France de
» l’Angleterre et tout brouiller en Europe, tel est leur but: Ou doit
» comprendre aussi pourquoi, malgré un dissentiment passager avec
» l'Angleterre, nous restons firmes dans nptfe vieille foi à l’alliance
» anglaise. L'alliance anglaise ou i’isolepiènt ! nous ne connaissons pas
» un troisième parti honorable (umrla France. *»
que de Vera-Cruz à la Havane; quelques journaux américains relèvent
ce fait en récriminant contre l’Angleterre qui. disent-ils. a prêté son
concours à un acte d’hostilité contre les Etats-Unis; ils vont même jus-
qu’à demander que le ministre brittanique soit tenu de s’expliquer a
cet égard, mais leurs plaintes ne repose sur aucune base solide. »
A’OUVEBiB.li» OTBLAXDE.
Les nouvelles des comtés d’Irlande reçues aujourd’hui sont plus
tristes que jamais. La faim conlinue de faire de nombreuses victimes,
on en compte sept dans la seule bourgade de Tyrawlv. confié de Mayo.
Le Castlebar Constitution cite les verdicts des jurys d’enquête qui ne
laissent aucun doute sur la mort de ces malheureux.
— La nouvelle de l’incendie des moulins de Shannorwale est malheu-
reusement confirmée. On craint que ce sinistre ne fasse encore haus-
ser le prix des farines au grand détriment de la population de Cork et
des environs, que ce vaste établissement approvisionnait en partie. —
Les pillages de grains, de pains, de farines et aujres denrées conti-
nuent. Les journaux irlandais sont remplis des récits de ces crimes et
méfaits tout aussi graves. , , , ,
— Avant-hier a eu lieu à Dublin, sous la présidence du lord maire
un meeting nombreux, des principaux habitants de cette ville réunis
pour aviser aux mesures à prendre pour secourir la classe pauvre;
l’assemblée après avoir entendu plusieurs orateurs et. entr’aulres M.
O’Connell qui a présenté le plus sombre tableau de la dél resse publique
a nommé un comité chargé de recueillir les snoscript ions et de faire la
répartition des secours. Les principaux membres de ce comité sont le
lord chancelier, l’archevêque catholique et l’archevêque anglican de
Dublin, le lord maire, etc
___ Les principaux membres du parti de la jeune Irlande se sont réu-
nis mardi, dans la salle de la Rotonde à Dublin, et ont nommé un co-
mité chargé de rédiger une adresse au peuple irlandais pour exposer
toutes les circonstances du différend qui s’est élevé entr’eux et les
membres de l’association du rappel En même temps, il a été décidé
qu’une assemblée générale des jeunes irlandais serait convoquée pour
les premiers jours de janvier, à l’effet d’arrêter la politique à suivre
pour répandre le plus possible les principes de nationalité.
F HS A N CE.
Paris, 23 décembre. — L’article que le Journal des Débats a publié hier
contre la Russie et contre la Presse, organe avoué et salarié, dit-on,
de ce gouvernement, a produit une grande sensation dans le corps
diplomatique, et dès que M le comte de Kiseleff, chargé d’affaires de
Russie, en a eu connaissance, il s’est rendu chez M. Guizul. pour décla-
rer que ces attaques violentes étaient une insulte personnelle adres-
sée à l’empereur Nicolas, et pour demander, assure-t-on, si dans cette
occasion, le Journal des Débats exprimait la pensée du cabinet des Tui-
leries à l’égard de son auguste souverain. On ne dit pas quelle a été la
réponse de M le ministre des affaires étrangères, mais en sortant de
cette entrevue. M. de Kiseleff s’est rendu à l’ambassade russe et a ex-
pédié un courrier extraordinaire à Saint-Pétersbourg. A deux heures,
M. Guizot s’est rendu chez le roi aux Tuileries, où il y a eu un conseil
des ministres qui s’est prolongé jusqu’à quatre heures.
— C’est à partir du tr janvier 1847 que doit être mise en vigueur la
loi du 3 juillet 1840, portant suppression de la taxe d’un décime établie
depuis 1829. sur les lettres recueillies ou adressées dans les communes
où il n’existe pas d’établissement de poste.
C’est également à la même époque que la taxe de 5 p. c , que perçoit
la poste sur les envois de fonds ou sur la valeur des objets précieux qui
lui sont confiés, sera réduite à 2 p. c.
On annonce pour la campagne prochaine, dit l'impartial du Nord,
l’établissement d’un grand nombre de nouvelles fabriques de sucre de
betterave. Si nous en croyons les on-dit, les communes de Fresnes,
d’Ëscaudain. d’Onnaing, la ville de Saint-Amand, les communes de
Marly, et de Saint-Saulve verraient s’élever prochainement des usines
de ce genre. D’un autre côté, plusieurs fabriques se montent dans l'ar-
rondissement de Lille sur des proportions gigantesques.
— Le ministre des travaux publics vient dénommer une commis-
sion chargée de suivre les expériences déjà commencés sur le chemin
de Paris à Sceaux, construit d’après un système de courbes à petits
rayons et exploité au moyen de machines et de wagons à trains articu-
lés, et les essais qui vont être faits sur le chemin deferalmosphérique
de Narfierre à Saint-Germain.
— On assure que les boulangers de Paris doivent supprimer cette
année les étrennes qu’ils donnaient d’ordinaire à leurs pratiques. Ils
ont, dit-on, résolu de s’affranchir d’un impôt aussi injuste qu’onéreux,
et de le remplacer par une somme de cent mille francs qu’ils souscri-
raient chaque année au profit des indigents.
— On dit que M. Guizot., averti par l’affaire de M. Barbet de Jouy,
prépare, pour nus consuls, des instructions où seront tracées les rè-
gles qu’ils devront suivre dans toutes les questions d’étiquette. Ces
instructions obligeront, dit-on,nos agents à un cérémonial et à des vi-
sites qu’on n’avait pas cru devoir prescrire jusqu’ici.
— On a parlé récemment des nouvelles prétentions de M. Pritchard,
qui ne réclame d’autre indemnité que la bagatelle de 125.000 fr. Le fait
estvrai, et nous apprenons que le trop célèbre missionnaire vient d’en-
voyer en Angleterre un de ses fiis chargé de soutenir sa demande au-
près du parlement et des ministres On dit même que lord l’almerston
n’est pas fâché décette insistance qui va raviver une dès questions les
plus difficiles pour M. Guizot et ses collègues. (Courrier fiançais).
Lettres de Marque. — Le Mexique et les Etats-Luis.
La question des lettres de marques envoyées à Cuba par le gouver-
nement mexicain, continue à préoccuper vivement l’attention pubîi-
®is<Œ^YûrkT0ici COmme'U s’exprirae à ce le
« Le Mexique a expédié trois cents lettres de marques la Havane • il
y joint des instructions imprimées d’après lesquelles les prises devront
neutres* néPS da“* ,es ^orls mexicains, ou, conduites dans des ports
» Mais à Washington, on avait prévu cette éventualité, et l’on avait
à I avance, notifié aux autorités de l’ile de Cuba le traité qui existe en-
tre I Espagne et les Etats-Unis, traité d’après lequel les citoyens ou su-
jets de I un des deux pays, ne peuvent, comme corsaires, entrer contre
l’autre, au service d’une tierce nation.
", AliX, ÎT/iüsra d!lce ,railé’ ,i('s Espagnols ne sauraient, sans risquer
d ctre considérés comme pirates, faire la course contre les Etats-Unis.
» Le Mexique la bien compris; aussi, ne pouvant lutter franche-
ment contre les conventions établies, il a voulu les tourner et leur
échapper en envoyant, aveçses lettres de marque, des lettres de natu-
ralisation, en vertu desquelles,mmoins d’un quart d’heure, un Espa-
gne de la vieille roche deviendra Mexicain de tuut aussi bon aloi que
Santa-Anna lui même Le procédé q’est pas maladroit, car le traité,
tout à I heure applicable à l’Espagnol, ne le serait plus au Mexicain ;
mais les autorités de I île de Cuba ne prêteront pas les mains à reti»
supercherie: elles ont déjà Tait savoir offieiclleineiiiqii’ii ne sera per-
mis a aucun corsaire mexicain d’armer dans les ports de file de Pub l-
ia mission de M. Mackensiè Slidell à la Havane n’avait, dit-on nas
d’autre objet, et elle a été couronnée d’on plein succès. ’ "
» Le cabinet deWashington estdansla ferme résolution, assure-t-on
de n’avoir aucun égard aux lettrés de naturalisation accordées si libé-
ralement par le Mexique, et nous ne saurions l’en blâmer. Ce qui se
passe avec I7le de Cuba aujourd'hui, peut se représenter demain avec
1 Angleterre, avec la France ; il n’y aurait plus de stabilité dans les con-
trats internationaux.
”«?,tJlér!,table1*.Meîiçains'des natifs, se présenteraient-ilspour armer
en course dans i Ile de Cuba,qu’encore les autorités espagnoles s’y op-
poseraient ; c est, du moins, ce qui semble résulter des termes géné-
conlestation
... .. . -- --s—favoriser aucune des
„ preJPt*lcÇ o® l’autre; autoriser l’armement en course
de bâtiments mexicains dans ses ports, ce serait évidemment sortir
de la neutralité et faire acte d’hostilité ouverte.
» Un navire anglais le steamer tay,sx transporté des lettres de mar-
UOLLAKDE.
Amsterdam. 20 décembre — Sociéiédes effets puMies.— La bourse
était hier faible par suite du bruit delà maladie de Louis-Philippe,
bruit qui ne s’esl pas confirmé aujourd’hui et cependant les cours ne
se sont pas rétablis — Aux prix notés on a fait peu d’affaires. Intégra-
les 59 11/16.5(8; Ardoins de 85 £ 2i 1/4; 3 0(0 de l’intérieur 32; Portugais
4 0/9 38; Mexicains 22 5/8,9/1 G.
ANVERS , S? HKCEJÏ38SE.
Hier après-midi, un individu qui patinait sur les fossés de la ville,
hors la porte de Malines, est devenu victime de son imprudence. En
voulant passer entre les arcades du second pont, la glace s’est brisée
et le malheureux s’est enfoncé dans l’eau. On a vainement essayé de le
sauver, en lui tendant une corde, le froid avait engourdi ses membres
et lui avait fait perdre .connaissance. A l’arrivée de secours plus effica-
ces, on n’a retiré de l’eau qu’un cadavre.
— Nous avons parlé, il y a quelques jours, de l’audace de quelques
individus qui, tout en demandant l’aumône, se permettent de pénétrer
de force dans les maisons, en essayant d’extorqner par la force et des
menaces, l'aumône qu’on leur refuse. Le fait s’est encore renouvelé
jeudi, à 3 heures de l’après-midi, dans une maison du Marché aux
Grains. Un individu, s’exprimant fort bien pn français, a pénétré de
force dans la maison ; et là, se croyant seul avec la servante, il a exigé
qu’on lui donnât l’aumône, heureusement un commis du bureau sur-
vint en ce moment et mit le mendiant à la porte.
— Hier soir deux soldats se sont pris de querelle dans un cabaret
près de la Plaine de Falcon Aprésavoir brisé quelques earreaux de
vitre et blessé un homme qui voulait s’opposer à ces brutalités on est
parvenu à les mettre à la porte. Ces ivrognes n’étaient pas au bout de
leurs exploits, ils ont encore porté un coup de sabre à un pauvre eain-
pagnard qui passait par la rue du Jardin. Un de ces militaires,qu* l’on
dit être des artilleurs, est arrêté.
— Hier après-midi un domestique qui passait au grand trot de son
cheval par la ruelle aux Livres, a renversé une vieille femme. La mal-
heureuse a élé transportée, assez grièvement contusionnée, à l'hôpital.
— On écrit de Matines, le 25 décembre:
« Un crime qui rappelle, par son audace, les terribles exploits des
chauffeurs, a élé commis à Heyst-op den-Berg. dans la nuit du 22 au
23 de ce mois, chez les époux Verborgt. Ces personnes occupaient une
petite métairie et passaient généralement dans le village pour jouir
d’une certaine aisance ; on les disait même en possession d’une somme
assez ronde. Leur ménage se composait du mari, de la femme, d'une
sœur de celle-ci et d'un fils âgé de onze ans.
« Dans la soirée qui a précédé le crime, ces quatre personnes, accom-
pagnées d’un voisin, veillaient au coindu (feu. Vers minuit l’époux
Verborgt croynnL entendre du bruit dans la rue. sortit pour en recon-
naître la cause, mais à peine avait-il mis le pied dehors qu’il aperçut
plusieurs individus à figure sinistre qui se ini tiaient eu devoir de cer-
ner sa demeure. Au meme instant l’un de ces hommes s’étant appro-
ché, lui asséna un coup de bâton qu’il eut. l'adresse d’esquiver en sau-
tant en nriière et en regagnant sa porte qu’il referma sur lui.
» On s’aperçut bientôt à l’intérieur de la ferme que les malfaiteurs
n’avaient pas dsparu En effet une vingtaine d'hommes armés s'étaient
rangés autour de l’habitation et eu gardaient toutes les issues. Celui
qui paraissait être le chef de la bande se présenta alors devant une
croisée et demanda pour condition de sa retraite une somme de 400 fr.
Sorte refus du fermier qui lui répondit qu’il était sans crainte et en
mesure de le recevoir, celui-ci lit un signe, prononça les mots : un. deux,
trois, et au même instant la porte principale vola en éclats, et six hom-
mes, à la face noircie et armés jusqu’aux dents, envahirent la maison.
» Voyant le péril de leur situation, et l'inutilité de la résistance, les
cinq personnes ainsi assiégées avaient pris le parti de s’enfermer dans
le grenier dont clips barricadèrent la trape. Après quelques efforts in*
fructueux pour violer ce refuge, les bandits, sur l’ordre de leur chef
se mirent à démolir le plafond, et l’un deux, muni d’une lanterne
pénétra dans le grenier par la brèche qui venait d’être pratiquée tan’
dis que ses compagnons juraient qu’au moindre mouvement des ha"
bitants, la maison serait aux flammes et tous ceux qu’elle renferrmù
impitoyablement grillés. 11
» L’individu qui venait d’entrer dans le grenier ayant aperçu la
sœur de là femme Verborgt, lui jeta une couverture sur la tête 'et la
fit descendre au rez-de-chaussée. Là un grand féu avait été allumé
dans l’âtre, rt la pauvre fille fut menacée d’être brûlée vive si elle np
consentait à leur découvrir le lieu où était l’argent du fermier Comme
on peut le penser, elle n’eût garde de s’y reruser On la mena les yeux
soigneusement bandés dans tous les recoins de la maison qu’elle mdi
quait comme devant renfermer qnelqu’objet propre à satisfaire la ra-
pacité des voleurs. La maison ne tarda pas à être entièrement dévali"
sée. L’argent, le linge et tous les comestibles qu’elle renfermait avaient
été rassemblés dans la salle basse où les bandits venaient de s'installer
tout à leur aise. r
» Ce n’est qu’après deux heures de pillage que oes bandits ont aban-
donné l’habitation des époux Verborgt en souhaitant bonne chance
aux malheureux qu’ils avaient si cruellement maltraités. Grâce au zèle
des membres du parquet de Malines, qui au premier bruit se sont ren-
dus sur les lieux, deux arrestations ont eu lieu hier. »
- On écrit de la même ville, le 23 décembre : NoLre conseil commu-
nal est saisi en ce moment d’un objet important : il s’agit de la cons
truction d’un nouveau théâtre , sur une grande échelle , entouré de
boutiques ; il serait construit au centre de la ville , sur l’emplacement
d’un antique local qui a élé occupé jusqu’à ce jour par l’académie de
peinture C’est le quartier le plus commerçant de. la ville.
„ La dépense serait de 300.000 fr. La société qui se présente demande
à la ville le subside ordinaire qu’elie donne pour le spectacle Une
troupe serait organisée par la société , qui aurait son siège à Malines
C’est dans le loyer des boutiques, autour de ce théâtre, que la société
trouverait l’intérét de son capital.
— On écrit de Thielt,24 décembre :
Aujourd’hui a été adjugée pour la-somme de 10,500 fr. la perception
du droit de mesurage et estampillage de notre marché aux toiles pour
1847. Pour 184b 1 adjudication avait été de fr. 13,800. P
- Le drame nouveau de M. Ponsard, régnés de .lierante, vient d’obte-
nir an théâtre de POdéon un brillant succès.
— D’après le Journal de Bruges, le roi aurait manifesté à M le minis-
tre de la guerre, qu’il lui serait agréable de voir que l’armée mangeât
du poisson les vendredis. — Nous avons peine à croire celle nouvelle.
— Nous avons à enregistrer un nouvel accident sur le chemin de fer
qui est ai i ivé mardi soir entre Cappelle et Malderen Le dernier convoi
de marchandises parti de Gand était arrivé à l’endroit susnommé,
cjunnd tout à coup un rail s’étant, rompu , la locomotive se dressa
comme un cheval qui se cabre , et franchit, en déraillant tonte la lar-
geur delà voie ferrée ; inutile d’ajouter que la locomotive est endom-
magée. Le machiniste et le chauffeur sont blessés l’un à la côte l’autre
au b. as, quatre wagons ont été brisés et les marchandises éparpillées
sur la route. Les derniers convois de Gaud et de Bruxelles destinés an
transport de voyageurs ont dû s’arrêter entre Capelle et Malderen , où
ceux-ci uni changé de voilures pourse rendreà leurs destinations’res-
pectives; il en est résulté un retard de deux heures (J des Flandres.)
- Nous trouvons dans l'Echo des frontières les détails suivants sur
un affreux malheur arrivé dans les mines de Doucliy.
« Un falai accident vient d’arriver dans une des fosses avaieresses
delà compagnie des mines de Doucliy située sur la commune de
Lourches. Six mineurs, tous ouvriers d’élite; ont perdu la vie d’une
manière fatale.
» Nous avons dit qu’un essai important pour la science de l’exploita-
tion des mines de houille dans les pays où les veines de charbon se
trouvent situées au-dessous des niveaux d’eau, élait tenté par la com-
pagnie des mines de Doucliy : il s’agissait d’approfondir un puits à
travers ces niveaux par le moyen de l’air comprimé qui refoulait la
venue des eaux Des ouvriers jeunes et forts, soutenus par une bonne
nourriture, travaillaient dans cet air comprimé à deux ou trois atmos-
phères, et étaient parvenus jusqu’ici sans encombre à creuser ce puits
dit avaleresse.k la profondeur de 28 mètres environ.
» L’appareil dont on se sert pour ce travail est un grand cylindre en
fer, surmonté d’un sas à air, le tout d’une grande force pour pouvoir
résister à l’action énergique de l’air comprimé. Le dimanche, 20 dé-
cembre, à 8 heures et demie du soir, le couvercle du sas à air, qui avait
résisté jusque là à toutes les épreuves, a crevé, et quatre ouvriers
tourneurs qui y étaient occupés furent brisés et tués sur ie coup.Trois
autres, dont un'chef porion. furent entourés parles eaux an fond de
l'avateresse, et le Chef porion parvint sent à se sauver comme par mira-
cle et quoique blessé; les deux autres furent submergé»,leurs cadavres
n’ont pas encore été rélronvés, quoiqu’on n’ait pas discontinué les re-
cherches depuis le premier moment de ce fatal accident
» Les deux ouvriers noyés sont Henri Blanchard, âgé de 24 ans et
Constant Berliaux. âgé de 27 ans, domiciliés à Lourches. Les quatre
ouvriers écrasés, dont les corps ont élé retirés et reconnus immédia-
tement apres l’accident, sont les sieurs : Charles Louis Vézy âgé de
30 ans, domicilié à Lourches ; Louis-Joseph Curet, 2! ans ; P.-Antoine
Ledieu, 21 ans ; et Pierre-François Miroux, 27 ans ; ces trois derniers
domiciliés à Rœulx. »
— Ces jours derniers, la garde nationale de Voncq (Ardennes) était
assemblée pour reconnaître les officiers nouvellement élus. Par igno-
rance ou par oubli, personne o’avail pris les armes. Un sergent-major
venait de terminer l’appel de sa compagnie, lorsqu’un énorme chien,
la gueule béante et pleine d’écume, s’élança sur lui, et d’un coup de
dent lui enleva une partie du nez Ce chien, que l’on dit enragé, dis-
parut bienlôt. emportant le nez du malheureux sergent-major; et per-
sonne,tant la stupeur-était grande, nesongeaàle poursuivre.
— Ou nous a raconté, dit l'Echo de Sambre-el-!Ueuse, qu’un pauvre
curé du village de N. retournait paisiblement chez lui la semaine der-
nière, vers cinq heures du soir ; il revenait du village voisin A cinq
cents pas de sa maison, il est accoslé par deux individus en blouse et
en casquette qui lui demandent l'aumône pour acheter du pain pour
souper. « Mes amis répond le ministre de Dieu, je n'ai pas d’argent sur
moi ; mais attendez un instant ici, je vous en apporterai. » Les deux
individus le laissent partir et l’attendent machinalement. Au bout de
dix minutes, ils ne furent pas peu agréablement surprisjen voyant une
forme noire se dessiner sur la neige et portant un panier à la main.
« Voici, dit le curé, un pain, du beurre et de la viande que ma ser-
vante avait achetée pour mon pot-au-feu de demain, ariangez-vous
comme vous pourrez ; voici en outre cinq francs pour vous procurer
le logement pendant deux ou trois jours ; surtout, nies amis, ne reve-
nez pas trop souvent, car je ne pourrai pas toujours vous recevoir
aussi bien. »
— Un mariage assez singulier vient d’être célébré dans une des com-
munes de l’arrondissement d’Agen. La femme a déjà vu quatre-vingt*
quatre printemps; quant à l’heureux époux, il en compte tout au plus
soixante.
— Une battue vient d’être faite dans la furêt de Rambouillet, et un
énorme loup, pesant près de 80 kilogrammes, a été tué par le docteur
Giraud, qui. dit-on, n’en est pas à son coup d’essai. La louve a échappé
aux chasseurs.
— On lit dans l'Akbar d'Alger : • Un marabout, fort vénéré ici, Sidi
Abdallah, qui avait donné son nom à la rue qu’il habite, vient de mou-
rir à l’âge de cent dix ans. Ce saint personnage n’était pas sorti de
chez lui depuis vingt ans. si ce n’est de loin en loin et la nuit pour al-
ler au bain. Depuis le même espace de temps, il n’avait touché ni à sa
barbe ni à sa chevelure. Les indigènes assurent qu’il n’avait jamais
vu le visage d’un Français; de sorte que.si ce n’est par ouï dire, il pou-
vait ne pas s’apercevoir qu’Alger était sorti des mains de l’Islam pour
tomber dans celles des adorateurs du Christ C’est sans doute à cause
de cela surtout que les musulmans le considéraient comme un saint.»
— nécrologie. - Nous recevons à l’instant une douloureuse nou-
velle : le 5 décembre à 9 heures du matin est mort à Athènes,des suite*
d’une attaque d’appoplexie foudroyante, M. Constantin Rodenbach,
chargé d’affaires de Belgique en Grèce et frère de M . Alexandre Roden
bach le représentant. Plein de force etdesanlé, M C. Rodenbach a été
enlevé à sa famille en 24 heures.
Dernière* nouvelle*) «l’Anstlelerre.
Londres, 23 décembre.
Le comte de Montemolin est revenu hier à Londres, de retour de la
visite, qu’il avait fait au cumte de Carnarvon. L’historiographe de
S. A. K , ie Morning Post dit, que le prétendant a élé accueilli par les
tenanciers du noble comte, avec de profonds témoignages de respect
et d’attachement, qui se seraient manifestés parles démonstrations
les pins vives, si S. A. R. n’avait pas exprimé le désir formel d’être trai-
tée en simple particulier.
— Les journaux anglais contiennent aujourd’hui une longue énu-
mération des actes de bienfaisance et de charité de quelques membres
de l’aristocratie. C’est un usage yirécieusément conservé eu Angleterre
de faire participer alitant que possible les classes pauvres aux fêtes
et aux rejouissances de famille, par lesquelles l’on célèbre la Noël. Ainsi
les grands propriétaires font donner à leurs tenanciers du roast-beef,
du plu m pudding et delà bierre ; les paroisses font la même grâcieu* |